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Submitted on 1 Jan 1967
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Étude quantitative du spectre d’absorption continu rouge et de la série excitonique jaune dans CU2O dopé à
l’argent
Claude Schwab, Claude Hottier, Manuel Sieskind, Serge Nikitine
To cite this version:
Claude Schwab, Claude Hottier, Manuel Sieskind, Serge Nikitine. Étude quantitative du spectre
d’absorption continu rouge et de la série excitonique jaune dans CU2O dopé à l’argent. Journal de
Physique, 1967, 28 (1), pp.93-97. �10.1051/jphys:0196700280109300�. �jpa-00206493�
ÉTUDE QUANTITATIVE
DU SPECTRED’ABSORPTION
CONTINU ROUGE ET DE LASÉRIE EXCITONIQUE JAUNE
DANSCU2O DOPÉ
A L’ARGENTPar CLAUDE
SCHWAB,
Mlle CLAUDEHOTTIER,
MANUEL SIESKIND et SERGENIKITINE,
Laboratoire de Spectroscopie et d’Optique du Corps Solide, Institut de Physique, Université de Strasbourg (Laboratoire associé au C.N.R.S.).
Résumé. 2014 Nous avons fait l’étude
spectrophotométrique
de lames minces deCu2O
dedifférentes teneurs en
Ag
à 77 °K ; ces échantillons nous ontpermis
d’étudier en détail lespectre
continu
d’absorption
situé dans lapartie
rouge duspectre
et leprofil
de la raie n = 2 de lasérie
excitonique jaune.
Les résultats obtenus ont été discutés etcomparés
à un effetthermique
d’une
part,
à la théorie deToyozawa
sur leprofil
et lalargeur
des raiesexcitoniques
d’autre part.Abstract. 2014 Thin
samples
ofsilver-doped Cu2O
have been observed at 77 °Kby
meansof a
spectrophotometric study.
Detailed measurements on the red continuousspectrum
andthe
shape
of the n = 2 line of theyellow
exciton series have been made. The results have been discussed andcompared
with the effect oftemperature
and withToyozawa’s theory
of
line-shapes
of the excitonabsorption
bands.Introduction. - Le
spectre d’absorption
deCU20
pur a 77 OK
comprend
essentiellement deux series de raieshydrogenoides :
une s6rie «jaune »
et une serie« verte » situ6es
respectivement
dans lesparties jaune
et verte du
spectre
visible. Dans lapartie
rouge duspectre,
deux bordsd’absorption
situ6s a 6 158A
et6 080
A
limitent du cote desgrandes longueurs
d’ondesdeux fonds continus
qui
sesuperposent;
on lesd6signe respectivement
par lesappellations
depremier
et dedeuxieme fond continu rouge.
L’interprétation
de cespectre,
commespectre excitonique
de deuxiemeclasse,
est bien connuedepuis
les travaux d’Elliott[1]
et
Nikitine,
Grun et Sieskind[2].
Différents auteurs ont 6tudi6 l’influence
d’impuretes d’argent
sur cespectre [3] [4].
Eneffet,
lacuprite Cu20
etI’argentite Ag20
sontisotypes;
il est doncprobable qu’il
y ait formation de solutions solides desubstitution,
au moins pour les faibles concentrationsen
argent
que nous considerons ici. On observeprin- cipalement
undeplacement
de 1’ensemble des seriesjaune
et verte vers les faiblesenergies.
Cedeplacement,
d’autant
plus grand
que la teneur enargent
estplus 6lev6e, s’accompagne
d’un61argissement
des raies etde leur
disparition progressive. Simultan6ment,
onnote un avancement des fonds continus sur le spectre des raies.
Nous nous sommes
proposes
d’6tudierquantitati-
vement l’influence de la substitution de
1’argent
aucuivre dans le reseau de
Cu20
sur lesprofils
des raieset le fond continu
d’absorption [5].
Prdparation
etdosage
des échantillons. - Les échantillons de 40 {imd’épaisseur
environpermettent
d’observer dans de bonnes conditions la s6riejaune
etle deuxieme fond continu rouge. Les 6chantillons de
Cu20 (Ag)
ont eteprepares
suivant deux methodes.Dans
l’une,
onoxyde
d’abord lecuivre, puis
ondope l’oxyde ;
dans1’autre, l’oxydation
et ledopage
se fontsimultan6ment.
L’oxydation
se fait a1000 °C,
enfaisant passer sous
pression atmosph6rique
unmelange
gazeux d’azote et
d’oxygène (environ
1% d’02)
sur1’echantillon. Le
dopage
se fait dans des conditionsidentiques,
a celapres
que l’on introduit dans 1’en- ceinte du four de1’argent m6tallique.
Les m6taux dedepart
sont dequalite spectroscopiquement
pure, en provenance deJohnson
etMatthey (Londres).
Nous avons
remarque qu’a
duree dedopage egale
la concentration en
argent
estplus importante
dans les6chantillons
dopes
etoxydes simultanement;
cepheno-
mene est
probablement
lie a la vitesse de diffusion dinerente deI’argent
dans les deux reseaux cris- tallins[5].
Le
dosage (1)
des 6chantillons a ete fait par uneanalyse
parradioactivation,
dans les neutrons ther-miques, apr6s
l’ étudespectroscopique.
I1n’y
a doncpas lieu de tenir
compte
des effets sur lespectre
excito-nique
du bombardement par neutrons[6].
Cettemesure permet de determiner la concentration en
argent avec une
precision
de l’ordre de 10%.
Rdsultats
expérimentaux.
- L’6tudespectrophoto- m6trique
a ete faite sur des 6chantillons de diff6rentes(1)
Cetteanalyse
a ete effectu6e au Laboratoire de Chimie Nucl6aire, Centre de Recherches Nuel6aires deStrasbourg.
Nous remercions vivement le Professeur J. P. Adloffqui
a bien voulu mettre a notredisposition l’équipement
de son laboratoire.Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:0196700280109300
94
concentrations refroidis a 77 OK. Si
Io d6signe
l’inten-site de la lumiere
incidente,
I l’intensité de la lumi6re transmise et R le facteur deréflexion,
la densiteoptique
de 1’echantillon est donnee par la formule :
oii Z
et xdesignent respectivement
le coefficientd’absorption
et1’epaisseur
de 1’echantillon.Les travaux ant6rieurs
[2]
ont montrequ’il n’y
avait pas de
dispersion anormale,
ni d’anomalie de réflexion dans le domainespectral
consid6r6. Nousavons donc admis que les courbes q
Log 10
’ I=f(v) f ( )
etles courbes xx =
g(v)
se deduisent l’une de 1’autre par unesimple
translation suivant 1’axe des ordonn6es(v repr6sente
le nombre d’onde de lalumiere).
Les
figures 1,
2 et 3 montrent les courbesd’absorp-
tion obtenues pour diff6rents
dopages, compar6es
aveccelle d’un echantillon de
CU20
pur.FIG. 1. - Courbe
d’absorption
d’un echantillon deCu20
pur de 38 Vmd’6paisseur
a 77 oK.FIG. 2. - Courbe
d’absorption
d’un echantillon deCu2O
0,48% Ag
de 38 Vmd’6paisseur
a 77 OK.FIG. 3. - Courbe
d’absorption
d’un echantillon deCu2o
1,5% Ag
de 40 ¡J.md’6paisseur,
a 77 oK.On retrouve les resultats ant6rieurs : rétrécissement de la bande interdite et
progression
du fond continusur les raies
excitoniques
d’ordre eleve[3] [4].
Iltude
del’absorption
continue rouge. - La theorie d’Elliott des transitionsexcitoniques
indi-rectes
[1]
vers 1’6tatexcitonique
1S montre que danscette
region
le coefficientd’absorption global
r6sultede la contribution de deux coefficients xl et x2 :
(absorption
d’unphonon) (emission
d’unphonon)
vl
et v2
sontrespectivement
les seuilsd’absorption
despremier
et deuxieme fonds continus rouges, N est la densite dephonons
dans le cristal a latemperature
consideree et C est une constante
ind6pendante
de latemperature.
Le
premier
fond continu rouge sepr6sente
sous1’aspect
d’une droite depente
faible. Nous avonsextrapole
cette derni6re vers lesgrands
nombresd’onde en l’assimilant a la densite
optique
dupremier
fond
continu,
soit Zlx. On en deduit la densiteoptique
Z2x du deuxieme fond continu en
soustrayant
Zlx de la densiteoptique
totale. Nous avons alors trace le carr6 du coefficient x2 en fonction de v pour differentes concentrations( fig. 4).
Pour des
pourcentages d’Ag
inferieurs a 3%,
lescourbes x2 = f(V)
sont des droites dont lapente
croitavec la teneur en
Ag.
Elles sontprolong6es
vers lesgrandes
valeurs de v par unepartie
courbe due aupied
de la raie n = 2 de la s6riejaune.
Pour des concentrations
superieures
a 3%,
lescourbes x2 =f(v)
ne peuvent etre consid6r6es comme lin6aires que sur un faible domaine de nombre d’onde.Les erreurs
experimentales
etl’approximation
sur ladetermination du
premier
fond continun’expliquent
FIG. 4. - Carr6 du coefficient
d’absorption
X, du deuxieme fond continu rouge deCu2O
pour differentsdopages,
a 77 OK.que
partiellement
l’écart parrapport
a la formeparabolique
calculee par Elliott.Les defauts
supplémentaires
cr66s dans le reseaupar l’introduction
d’impuretes multiplient
les pro-cessus de diffusion des electrons et modifient les 6carts
precedents [7].
En
prolongeant
lapartie rectiligne
des courbesx; = f(V)
par une droitejusqu’h
l’intersection avec1’axe des v, nous définissons un
point
que nous avonschoisi comme bord pour le deuxieme fond continu rouge. Ce bord se
d6place
vers les faiblesenergies
avec des teneurs croissantes en
argent.
Cedeplacement
est lin6aire et a ete calcule par la m6thode des moindres carr6s :
ou p
est lepourcentage atomique multipli6
par102 (p 2).
Btude
de la raie n = 2 de la sdriejaune.
2013 Ledeplacement precedent
est a comparer avec celui de la raie n = 2 de la s6riejaune,
observe sur les memes6chantillons :
Aux erreurs
exp6rimentales pr6s,
la variation enfonction du
dopage
est la meme.Les raies de la s6rie
jaune
sesuperposent
a uneabsorption continue,
le fond continu «jaune » qu’il
faut
soustraire,
pour obtenirl’absorption
propre des raies. Dans un butd’uniformisation,
nous avonssuppose
que cetteabsorption
n’intervient pas encorepour la raie n = 2. Pour 6valuer
l’absorption
Xrc = 2 dans laraie,
nous avons soustrait del’absorption
totale
F absorption
continue rougeextrapol6e
dansla
region
des raies. Lesfigures
5 et 6 montrent lesprofils
de cetteraie,
pour un echantillon pur et pourun echantillon
dope,
obtenus dans les conditionspr6c6dentes.
Lafigure
7repr6sente
la variation du coefficientd’absorption
maximum dans la raie n = 2en fonction de la concentration. Elle diminue avec la
teneur en argent. Cette mesure n’est
cependant
que peuprecise
car elle est affectée des incertitudes sur le trace du fond continu.FIG. 5. - Profil de la raie n = 2 de la s6rie
jaune
de
Cu2O
pur a 77 OK(38
tLmd’epaisseur) .
FIG. 6. - Profil de la raie n = 2 de la s6rie
jaune
deCu20,
0,48% Ag
a 77 oK(40
pmd’6paisseur). les
courbes
th6oriques
sont calculées apartir d’une
fonctionlorentzienne
corrig6e
par un terme tenantcompte
de ladissym6trie.
FIG. 7. - Variation du coefficient
d’absorption
maximumde la raie n = 2 de la s6rie
jaune
deCu20,
a 77 °Ken fonction de la concentration en
argent.
96
Pour caract6riser la
dissym6trie
de la raie[10],
nousavons
mesure,
apartir
de l’abscisse dumaximum,
unedemi-largeur
a mi-hauteurLl’JD2
vers les nombres d’onde croissants et unedemi-largeur Av-
vers lesnombres d’onde d6croissants
(fig. 6).
Malheureuse- ment, le fondcontinu,
contrairement a notrehypo- th6se,
recouvre deplus
enplus
lepied
de la raie du cote des nombres d’onde croissantsquand
la concen-tration augmente; aussi est-il
impossible
de determinerAV+
aux teneurssuperieures
a 1%.
Nous avons relev6les variations
suivantes,
parajustage
au moyen des moindrescarr6s,
pourLl’JD2
et pour lademi-largeur
dela raie :
Les
largeurs
6tantexprimées
en cm-1. On voitque
ll’Jl/2
croitplus
vite queIl’JV2
en fonction dep ;
ladissymetrie
de la raie diminue.En caract6risant la
dissym6trie
par lerapport S,
Ce facteur est
egal
a0,33
pourCU20
pur,0,09
pourCU20 - 0,48 % Ag
et0,01
pourCu20 -- 0,68 % Ag.
Le
profil
de la raie n = 2 deCU20
purpeut
etrerepresente
par une fonction lorentzienne[10], corrig6
par un terme tenant
compte
de ladissym6trie :
avec vo = vmax
+ S Ll’Jl/2’
vmaxdesigne
le nombred’onde du maximum de la raie. La constante C
peut
s’6valuer apartir
du coefficientd’absorption
maximumet de la
demi-largeur
moyenne de la raie. Eneffet,
si on
neglige
les termes en S2 :Nous avons calcul6 les fonctions
x(v) repr6sentant
laraie n = 2 de la s6ric
jaune
pour diff6rents pourcen-tages d’argent.
CU20
pur :Ces
profils
sontcompares
auxprofils exp6rimentaux ( fig.
5 et6).
Ces calculs montrent une diminution de la
dissy-
m6trie des raies. I1 s’ensuit que le niveau
excitonique vrai vo
= Vmax+ S Ovl,2
serapproche
de vmax.Ainsi,
pour
Cu 20
pur, le niveauexcitonique
est d6cal6 versles
grandes energies
par rapport a vmax de 7cm-1;
ilne 1’est
plus
que de 3 cm-1 pourCU20 - 0,48 % Ag
et de
0,4
cm-1 pourCu20 - 0,60 % Ag.
Discussion des rdsultats et
comparaison
avec la theorie deToyozawa.
- Onpeut
comparer les resultatsprecedents
aux effets observes parNikitine,
Sieskind et Grun
[2]
pour la variationthermique.
11 ya
egalement
dilatation du réseau cristallin dans les 6chantillonsdopes,
le rayonionique
de1’argent
6tantplus grand
que celui du cuivre. Unpotentiel
dedeformation a courte
port6e
parrapport
aux dimen- sions de 1’exciton[6] [9]
donne uneexplication theorique
du rétrécissement de la bande interdite.On obtient ainsi des atomes
d’argent
dans le reseaucristallin sous forme de defauts
ponctuels,
et de ce faiton
justifie l’hypothèse
de 1’existence des solutionssolides Cu20
--Ag20.
Par
ailleurs, Toyozawa [11]
a montre que,lorsque
le
couplage
exciton-r6seau estfaible,
la masse effectivepetite
et latemperature
pastrop 6lev6e,
la raie estde forme lorentzienne.
Si l’interaction exciton-r6seau est forte ou la masse
effective
grande
et latemperature 6lev6e,
la raie estde forme
gaussienne.
Lepremier
cascorrespond
a un exciton
d6localis6,
le second a un exciton localise.Dans les deux cas, la
dissym6trie
r6sulte de l’interac- tion entre les diff6rentes bandesexcitoniques
et lesphonons.
Toyozawa
a calcule la variation de lademi-largeur
en fonction de la
temperature T ;
elle varie lin6aire-ment avec T dans le cas de
couplages
faibles avec lesphonons,
et comme T1/2 dans le cas decouplages
forts.11 a montre
egalement
que si onremplace
le para- m6tre T par la densite desimperfections
dans lecristal,
soitp,
les resultatsprecedents
restent valables.Le mod6le de 1’exciton d6localis6 reste donc valable pour
CU20 dope ;
lademi-largeur w1,2
de la raie n = 2 varie lin6airement avecp.
Conclusion. - Nous avons pu faire une etude d6taill6e de
F absorption excitonique
dans uneregion
limitee du
spectre
visible sur des echantillons deCU20 dopes
a1’argent.
Les effets dedeplacements
sontexpliques
par une theorie deperturbation
du reseaupar des defauts
ponctuels.
La forme de la raie n = 2s’explique
dans le cadre de la theorie deToyozawa.
Dans les deux cas, il y a une
analogie
tresgrande
avec les effets dus a une variation
thermique.
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