HAL Id: jpa-00207194
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Submitted on 1 Jan 1971
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Spectre excitonique de CuBr. Comparaison avec CuCl
S. Lewonczuk, J. Ringeissen, S. Nikitine
To cite this version:
S. Lewonczuk, J. Ringeissen, S. Nikitine. Spectre excitonique de CuBr. Comparaison avec CuCl.
Journal de Physique, 1971, 32 (11-12), pp.941-948. �10.1051/jphys:019710032011-12094100�. �jpa-
00207194�
SPECTRE EXCITONIQUE DE CuBr. COMPARAISON AVEC CuCl
S.
LEWONCZUK,
J. RINGEISSEN et S. NIKITINE Laboratoire deSpectroscopie
etd’Optique
duCorps Solide,
Groupe
de recherche n° 15 du C. N. R.S.,
Institut dePhysique, 5,
rue del’Université, 67, Strasbourg (Reçu
le28 janvier 1971,
révisé le 19juin 1971)
Résumé. 2014
L’absorption
et la réflexion de CuBr ont été étudiées aux bassestempératures.
L’in-terprétation
des spectres est facilitée parcomparaison
avec ceux de CuCl et CuI. Les résultats sont conformes à la structure de bandesuggérée
par Cardona et calculée parSong
àpartir
de CuCl. La bande de valence 03938 est àl’origine
d’une sérieexcitonique
depremière classe,
dont on donne les paramètres. Les transitions vers le niveau n = 2 de cette série peuvent se faire avec émission d’unphonon
LO. Le niveau n= 1(03938) présente
une raie de structure finequi
s’accentue de CuBr à CuI.Cette structure fine peut être
interprétée
àpartir
ducouplage
JJ et par ladégénérescence
de la bande de valence.Abstract. 2014
Absorption
and reflection of CuBr have been studied at low temperature. Theinterpretation
of the spectra is facilitatedby
thecomparison
with CuCl and CuI. The results areconsistent with the band structure
suggested by
Cardona and calculatedby Song
for CuCl and extended to CuBr. The valence band 03938 is at theorigin
of a first class excitonseries ;
the parameters of this series aregiven.
The transition to the n = 2 level can be assistedby
a LOphonon.
The n = 1level exhibits a fine structure line the
importance
of which increases from CuBr to CuI. This struc- ture isexplained
in termsof JJ coupling
and of the valence banddegeneracy.
Classification
Physics
Abstracts18.30
Introduction. - Dans le cadre des
composés I-VII,
on se propose de
reprendre,
avecCuBr,
les différentsaspects
de l’étude desspectres optiques,
tellequ’elle
adéjà
étédéveloppée
pour CuCI[1].
On se limitera à l’étude des transitions
excitoniques intrinsèques,
cequi
nous amènera à examiner à bassetempérature,
d’unepart
lespectre d’absorption
decouches
minces,
d’autrepart
lespectre
de réflexion de cristaux massifs.Pour
CuCI,
les résultatsexpérimentaux
ainsi obtenus ont débouché sur une étudequi
a essentiellementporté
sur les
points
suivants :- la
comparaison
des donnéesexpérimentales
à lastructure de bande calculée par
Song [2] ;
- l’observation d’une série
excitonique
et sacaractérisation par la détermination des
paramètres excitoniques
àpartir
de 1a correction de Haken et par le calcul des intensitésd’oscillateurs ;
- l’existence d’une raie de structure fine liée au
couplage
JJ du niveau n =1 ;
- la
possibilité
d’observer des transitions excito-niques
assistées de un ouplusieurs photons.
La structure de bande de CuBr n’a pas été calculée d’une
façon rigoureuse,
maisSong
en aextrapolé
un schéma à
partir
de larègle
de Herman et Calla-way
[3].
Les deux bandes
intenses,
auvoisinage
du bordfondamental,
avaientdéjà
été citées par Reiss et Nikitine[4], puis
étudiées par Cardona[5]
dans lecadre du
couplage spin-orbite
deshalogénures
de Cu.Par
ailleurs,
un travailplus
récent d’uneéquipe japo-
naise était axé
plus particulièrement
sur lesspectres
de luminescence pour l’étude de l’annihilation des excitons n = 1[6].
Lesdonnées, publiées
par ces auteurs, constituaient les seules informations à confronter avec lespectre excitonique
de CuCI.Nous avons donc
repris
l’étude de couches minces recristallisées et de cristaux massifs de CuBr. Les couchesminces, préparées
selon unetechnique
décritepar ailleurs
[7]
montrent un certain nombre de raiesnouvelles. Les cristaux massifs nous
permettront,
par contre, de mesurer desspectres
de réflexion d’unefaçon quantitative
pour la détermination des inten- sités d’oscillateurs des raiesd’absorption
intensesqui
sont
accompagnées
de rayons restants.Après
unedescription
détaillée desspectres
d’ab-sorption
et deréflexion,
on se propose de les inter-préter
parcomparaison
avec CuCI en examinantsuccessivement les
points
énumérésplus
haut.Description
duspectre excitonique.
Intensité d’oscil- lateur. -A)
SPECTRE D’ABSORPTION(Fig. 1).
- Ondistingue
d’abord deux raies intenses vld(23
946cm-1)
et v 1 f
(25
132cm-’) (*).
Par la suite et conformément(*) vId désigne une transition de création d’un exciton formé par un électron dans la bande de conduction avec un trou de
symétrie T8, vlf une transition lors de la formation d’un exciton
avec un trou v7.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:019710032011-12094100
942
FIG. 1. - Spectre d’absorption d’une couche mince recristal- lisée de CuBr à 4,2 °K (e ~ 1,u).
à la
terminologie
ducouplage
JJqui prévoit
desniveaux
excitoniques interdits,
ces deux raies serontencore
désignées respectivement
par(t 1/2)
1 et(2 2)
1.En dehors de ces deux
bandes,
les détails duspectre d’absorption peuvent
se résumer de lafaçon
suivante :- La raie v2d
(24
620cm-1)
et le faiblepalier
v3d(24 738 cm-’) forment,
avec vid, unepremière
sérieexcitonique
depremière
classe(Fig. 1).
- La raie Vld
présente
une raie de structure fine à23 889
cm-1
suffisamment intense pour donner une anomalie de réflexion(Fig. 2).
FIG. 2. - Pouvoir réflecteur d’un cristal massif mesuré 9 0 à K.
- Il semble
qu’une
structure semblable se retrouvedans la raie v2d
(24
593cm-1).
- Dans le
pied
de la raie v2d, le faiblepalier
vers24 657
cm-1
est tout à faitcomparable
à la raie de structure fine 2 p mise en évidence dans lespectre
de CuCI par l’étude de l’effet Stark[8].
- La raie V2s
(s
poursatellite)
à 24 801cm-1,
encore par
analogie
avecCuCI, peut
êtreinterprétée
comme un satellite de vibration de la raie n = 2
[1 ].
- Nous verrons
plus
loin quel’origine
des deuxpaliers, respectivement
vers 25 994cm-1
et 26 151cm-1
ne
peut
être établie avec certitude dans l’état actuel de nos recherches.- Dans cette
classification,
on ne tient pascompte
de la raie 23 860cm-1
dans lepied
de la raie v1d, ni de la bande diffuse vers 24 220cm-1.
B)
SPECTRE DE RÉFLEXION. - Lafigure
2représente
le coefficient de réflexion mesuré sur cristal massif
en fonction de
l’énergie exprimée
encm-1.
Ces cris-taux sont
préparés
selon les mêmestechniques
que pour CuCI[9].
Les bandes
d’absorption principales
se traduisentpar deux anomalies de réflexion intenses : la réflexion atteint
respectivement 68 %
et 20%
dans les rayons restants vld et vlf.Les mesures effectuées sur
plusieurs
cristauxmontrent que les fluctuations sur R dans les rayons restants Vld et vif ne
dépassent
pas 10%.
La structure fine de la raie v i d
apparaît
dans lerayon restant
correspondant.
L’amplitude
de l’anomalie de réflexionqui
accom-pagne v2d se réduit à 4
%.
Enfin,
sur certainséchantillons,
ilapparaît
unléger
accident vers 24 730
cm-1 ;
ilcorrespond probable-
ment à la raie v3d.
C)
DÉTERMINATION DES FACTEURSf . -
Pour carac-tériser des transitions
excitoniques,
ilimporte
deconnaître les intensités d’oscillateurs ou
facteurs f
des raies
correspondantes.
Le facteur
f
d’une raied’absorption,
défini par la théorie de l’oscillateurclassique, peut
alorss’exprimer
par la relation de Krawetz en fonction de K et n,
respectivement
coefficientd’absorption
et indice deréfraction.
N
représente
le nombre d’oscillateurs ou, dans notre cas, le nombre depaires
d’atomes CuBr parcm3,
soit
2,18
x1022/cm3.
Deux méthodes ont été utilisées :1)
La détermination de n et K àpartir
de la mesurede la transmission et de la réflexion d’une couche mince s’est avérée très délicate.
Le coefficient
d’absorption
K étant trèsélevé, probablement
de l’ordre de107 cm-1,
si l’on se réfèreà une
analyse
de KramersKrônig,
les couches doivent être très minces pour avoir uneprécision acceptable
sur
K(e
1 000Â).
D’autrepart,
lespectre
excito-nique
mesuré dans de telles conditionsrisque
d’êtreperturbé
par les dimensions desgrains
de la couche[10].
Les
propriétés optiques peuvent
donc être mal définies.Cette méthode nous a toutefois
permis
de mesurer lesfacteurs f concernant
les deux bandes lesplus
intenses.L’intégrale
de Krawetz a été calculée enprenant
une même valeur moyenne pour n. Cesrésultats,
quenous avons
déjà
mentionnés par ailleurs[11]
doiventêtre considérés comme un ordre de
grandeur.
2)
Uneanalyse
KramersKrônig
duspectre
de réflexion nouspermet
decalculer
lespectre d’absorp-
tion et d’en déduire les
facteurs f des
raiesexcitoniques.
Les valeurs suivantes ont été obtenues :
Structure de bande de CuCI et CuBr. - Par ana-
logie
avecCuCI,
dont la structure des bandes a été calculée[2],
et par des considérationsportant
sur leshalogénures
decuivre,
engénéral,
onpeut prévoir
certains
aspects qui permettront d’interpréter,
enpremière approximation,
lespectre excitonique
deCuBr.
Contrairement aux
halogénures alcalins,
lasépara-
tion
spin
orbite n’est pas directementcomparable
àla
séparation atomique
de l’ionhalogène,
à cause de lacontribution de l’ion
Cu+.
Le fait que l’écart des deux bandesprincipales augmente
de CuCI à Culsuggère
une contribution décroissante de l’ion
Cu+.
C’est ainsi que Cardona a
envisagé
unmélange
defonctions d’onde
halogène npX-
et 3dCu+
pourreprésenter
la bande de valence. Unefonction p (triplement dégénérée)
a lasymétrie F15.
Une fonc-tion
d,
dans lasymétrie
zinc-blende pour k = 0acquiert
les mêmespropriétés
desymétrie qu’une
fonction p. La bande de
valence, malgré
lemélange
des fonctions
d’onde,
est donc caractérisée par unesymétrie r15.
Par la
séparation spin-orbite,
cette bandetriplement dégénérée
est dédoublée en deuxbandes,
l’uner7,
l’autre
Tg
deux foisdégénérée.
Il résulte du schéma de bande des
halogénures
decuivre que les deux bandes les
plus
intenses deshalogénures
de cuivre sont dues à des transitions àpartir
der7 et T8.
En étudiant des
mélanges
de CuCI etCuBr,
Cardonaa
remarqué
que lespositions
relatives de la raie laplus
intense(« diffuse »)
et de la raie la moins intense(« fine »)
se croisent. La bande de valenceT8
est laplus profonde
pourCuCI,
tandis que pourCuBr,
le schéma étant
inversé,
c’est la bander7
laplus
pro- fonde.Les calculs de
Song portant
sur la structure de bande de CuCI confirment leshypothèses
de Cardona.La contribution des orbitales 3
dCu+
est de l’ordre de 21%
alors que laséparation spin-orbite
au sommetde la bande de valence est de l’ordre de
0,082
eV.Expérimentalement,
on trouve une valeur de l’ordre de 560cm-1,
soit0,07
eV.L’accord est
bon, compte
tenu de deux restrictions : l’écart des deux raies intenses rendcompte
de laséparation spin-orbite
seulement dans la mesure oùles
énergies
de liaison des deux étatsexcitoniques
sontles mêmes. Par
ailleurs,
nous verronsplus
loin que l’interaction desspins peut
entraîner un écart différent de celuiprévisible
par la seule structure de bande.La structure de bande de CuBr n’a pas été calculée
en détail.
Song suggère
un schéma enappliquant
lathéorie de Hermann et
Callaway
aux calculs de bandede CuCI
[3].
Après
avoir vérifié que cette théories’adapte
à lasérie
isoélectronique GeSi, GaP,
ZnS etCuCI, Song
déduit les
énergies
interbandes en considérant la sérieGe, GaAs,
ZnSe et CuBr. Lafigure
3 résumele schéma de bandes sans la
séparation spin-orbite.
FIG. 3. - Schéma des bandes pour CuBr et Cul (d’après Song) [11 ].
Cette dernière
augmente
de CuCI à CuBr pour deuxraisons ;
la masse del’halogène
devenantplus grande,
la
séparation
devientplus importante.
D’autrepart, l’orbitale p
del’halogène
devientplus grande, l’aug-
mentation de
l’hybridation p
et d renforce la contri- bution del’halogène.
L’inversion du dédoublementT8 - 17,
observée pourCuCI, disparaît.
Cette inversion est illustrée par le tableau 1 ci- contre
qui
met en évidence les intensités d’oscillateurs des deux raies lesplus
intenses de CuCI etCuBr,
de même que la
séparation spin-orbite (C.
M.désigne
les valeurs trouvées pour des couches
minces,
K. K.celles obtenues par la transformée de Kramers
Krônig
à
partir
de mesures de réflexion sur des cristauxmassifs).
TABLEAU 1
Séparation spin-orbite
et intensité d’oscillateurs des raies n = 1Structure fine.
Couplage
JJ etdégénérescence
dela bande
F8.
- Enplus
de l’inversion des bandes de valenceT7
etF8
de CuCI à CuBr et del’augmen-
tation de la
séparation spin-orbite
de CuCI àCul,
onobserve un autre fait
expérimental :
les raies Vld ont tendance àprésenter
une structure, cette tendanceaugmentant
de CuCI à Cul.Dans le cas extrême de
Cul,
cette structureprésente
deux
aspects :
- dédoublement de la raie
excitonique ;
-
apparition
d’une raie très fine et peu intense.944
Pour
CuBr,
cette distinction est moins nette, mais lacomparaison
avec Culpermet d’interpréter,
comme onle verra par la
suite,
les raies 23 889cm-1
et 23 860cm - ’.
Le
couplage
JJ d’unepart
et la levée dedégéné-
rescence d’autre
part
de7g peuvent
être àl’origine
deces structures observées. Nous allons examiner l’une
et l’autre de ces
possibilités.
Le
couplage
d’un électron de la bande de conduc-tion,
de momentangulaire j = t
avec un trou demoment
angulaire j
=3/2(F8) ou j
=1/2(r7) permet
deprévoir quatre
niveauxexcitoniques qui
sont résuméspar le
diagramme
de lafigure
4. Le niveau(2 t)
2est dédoublé dans le
champ cristallin,
l’un des deux niveaux donnant troiscomposantes magnétiques,
l’autre n’en donnant
qu’une.
Les transitions vers J = 0 et J = 2
(J
étant lemoment de
l’exciton) correspondent
à des raiesexcitoniques qui,
bienqu’optiquement interdites, peuvent
être àl’origine
de raies très faibles.Dans le cas de CuCI
(Fig. 4a),
le niveauexcitonique (t 2)
1 est leplus
bas. A environ 50cm-1
de la raieexcitonique n
= 1correspondante,
nous avons misen évidence la raie
(t 2)
0 de très faible intensité[12].
Des études
magnéto-optiques
ont confirmé cetteinterprétation ( f
=10-6) [13].
Pour Cul et
CuBr,
le niveauexcitonique (3/2 2)
1est le
plus
bas(Fig. 4b).
Auvoisinage
de la raie excito-FIG. 4. - Niveaux excitoniques dans le couplage JJ [12] : a) configuration CuCI ; b) configuration CuBr.
nique n
= 1correspondante,
onpeut
s’attendre à trouver deux raies discrètes à rattacher au niveau(1 2)
2. Cettehypothèse
a été confirmée par les étudesmagnétiques,
du moins en cequi
concerne la raie23 889
cm-l. Certier,
Wecker et Nikitine ont montréque, dans un
champ
de l’ordre de 100 000 gauss, la raie 24 889cm-1 (F5)
se résoud en untriplet [14].
Dans ces
conditions,
ils ont attribué la raie 23 860cm-1
à la deuxièmecomposante
de(t 2)
2(T3).
Mais la
comparaison
avec lesspectres d’absorption
et de réflexion
pourrait suggérer
une autrehypothèse
pour la raie 23 860
cm-1.
Pour
Cul,
il a été montré que l’influence du support, par les contraintesqu’il apporte,
entraîne une modi- ficationprofonde
duspectre
de réflexion[15].
Récemment,
nous avons pu montrer que le niveau(1- 2) 1, qui apparaît
en doublet dans les.spectres d’absorption
et de réflexion de couches minces de Cul[16],
se traduit par unsingulet
dans lespectre
de réflexion d’un cristal massif[17J.
A
priori,
onpourrait
attribuer lacomposante
de faibleénergie
du doublet à un des niveaux(2 t)
2.En
fait,
celaparaît
peuprobable
à la lumière de récentesexpériences
concernant Cul. Eneffet,
pour la couchemince,
onpeut
montrer quechaque composante
du doubletprésente
encore une raie de structure fine très faible(t -L) 0 [18].
Pour le cristalmassif,
lespectre
de réflexion montreégalement
une raie destructure fine du rayon restant v1d
qui
se situe àenviron 50
cm-1
de lacomposante principale [17].
Pour le doublet observé sur couche
mince,
nouspouvons encore remarquer que la
composante
degrande énergie
a uneposition spectrale
bien définiecorrespondant
aux observations sur cristalmassif,
alors que la
position
de lacomposante
de faibleénergie dépend
del’épaisseur
de la couche et de la nature dusupport.
Dans cesconditions,
onpourrait
admettre que la
composante
de faibleénergie provient
de la levée de
dégénérescence
deF8
sous l’effet decontraintes introduites par le
support.
En
extrapolant
àCuBr,
onpeut
alors remarquer que la raie 23 860cm-1 apparaît
seulement dans lespectre d’absorption
de couchesminces ;
il semblequ’on
nepuisse
pas la mettre en évidence dans lespectre
de réflexion de cristaux massifs.On
peut
alors se demander si cette raie ne serait pas, au même titre que lacomposante
de faibleénergie
des raies
excitoniques
deCul,
àrapprocher
de lalevée de
dégénérescence
deTg.
Une étude de l’effet de déformationsmécaniques
devraitpermettre
de confirmer l’une des deuxpossibilités.
Série
excitonique (F8)
et correction de Haken. - Unepremière hypothèse, qui
consiste à attribuer auniveau n = 3 la raie 24 801
cm-1 (V2,),
s’est avérée peuprobable :
laposition spectrale
de la raiepré-
sumée n = 1 serait contraire à la correction de Haken
[19].
Par
comparaison
avec CuCI et par l’observation dupalier
v3d, nous sommes amenés àenvisager
unesérie
excitonique comprenant
les raies ou leurs compo- santesprincipales
suivantes :En admettant une série
hydrogénoïde
dutype :
avec
(re représente
le rayon del’exciton)
et en se basant surles raies n = 2 et n =
3,
la raie n = 1 se situerait à 24 000cm-1,
soit à 60cm-’
du côté desgrandes énergies,
de laposition
effectivement mesurée de n = 1. Un tel écart estprévu
si l’on se réfère à l’ex-pression
dupotentiel excitonique
donnée par Hakenou en
désignant
par 8n la constantediélectrique qui figure
dans la constante deRydberg
propre àchaque
terme :
avec
go
désigne
la constantediélectrique optique,
8s la constantediélectrique statique, r12 le
rayon excito-nique,
w lapulsation
duphonon longitudinal, mi
lamasse du trou ou de l’électron.
D’après
cetterelation, 8n
tend vers 8s pour lesgrandes orbites,
tandis que pour un terme n =1,
c’est soqui l’emporte ;
une sérieexcitonique
ne saurait doncêtre
hydrogénoïde, Rn prenant
des valeurs différentes pourchaque
niveau.Notons encore que l’écart Av entre la
position
duterme n = 1
expérimental
et laposition hydrogénoïde
du terme n = 1 calculée à
partir
de laposition
destermes n = 2 et n = 3
expérimentaux
sera d’autantplus
faible que 80 et 8ssont
voisins. Il est intéressant de comparer l’écart Av observé pour les trois halo-génures
de cuivre. Ces valeursfigurent
dans le tableau IIqui mentionne,
enoutre,
les valeurs duphonon
lon-gitudinal,
duphonon transversal,
une estimation pour les constantesdiélectriques statiques
etoptiques.
TABLEAU Il
Tableau
récapitulatif
de l’écartAv,
duphonon longi-
tudinal VLO, du
phonon
transversal VTO, d’une estimation des constantesdiélectriques statiques
etoptiques.
Le
spectre
de luminescencepermet
engénéral
demettre en évidence une structure vibrationnelle
(spectre Ewles-Krôger) qui
se situe du côté des faiblesénergies
parrapport
auspectre excitonique.
Lafigure
5reproduit
un telspectre
que nous avonsFIG. 5. - Structure vibratoire dans le spectre d’émission d’une couche mince de CuBr à 4 °K (e ~ 2 u). LO ~ 160 cm-’.
Spectre de luminescence d’un échantillon recuit de CuBr d’épais-
observé sur une couche de CuBr de
quelques
micronsd’épaisseur. L’interprétation
duspectre
de raies finesdépasse
le cadre de cette étude. Elle est liée à l’exis-tence de
complexes excitoniques.
Lesspectres
de CuCIet Cul sont
analogues.
La valeur du
phonon optique
transversal est engénéral
connue par des mesures dansl’infrarouge [20].
La relation de
Lyddane,
Sachs et Tellerpermet
alors de donner un ordre degrandeur
pour 8s, si nousavons une estimation pour 80 :
En
fait,
ao traduit lapolarisation
des ions du réseau par l’exciton à unefréquence qui peut
êtrerapprochée
de celle de l’exciton sur son orbite dans un schéma
simplifié.
Onpeut espérer
une bonneapproximation
pour 80 en mesurant l’indice pour une
fréquence
trèsfaible par
rapport
à lafréquence excitonique.
Les mesures ont été
faites,
à la limite duvisible,
àtempérature
ordinaire sur des cristaux taillés enprisme.
Pour
CuCI,
nous avons montré que cet écart Avpermet
de situer la limite de série et d’évaluer la masse946
de l’électron et du trou
[1].
Les différentsparamètres
obtenus pour CuCI sont donnés dans le tableau III.
Pour
CuBr,
Av est de l’ordre de 60cm-’
seulement.La détermination des
paramètres excitoniques
seramoins
précise
à cause de ce fait. Leur ordre de gran- deur estconsigné
dans le tableau III.électron et trou. Cette
perturbation
supposeégalement
un
déplacement
des raiespermises
J = 1.En
effet,
connaissant lerapport fld/flr et
lasépa-
ration des deux raies
Vid(F8) et Vlr(r7)
dans le casdes
halogénures alcalins,
Onodera etToyozawa [23]
ont calculé la
séparation spin-orbite
etl’énergie
TABLEAU III Paramètres
excitoniques
On remarquera que le
rapport me/mt
est encoreplus petit
que pour CuCl. Il doit être de l’ordre de0,01.
Cette valeur est confirmée par l’étude de Bivas et al.
portant
surl’énergie
de liaison des bi-excitons dans CuBr. Cetteénergie
suppose unrapport
de l’ordre de0,01 [21].
Pour
Cul,
ces calculs n’ont pas étéentrepris,
l’écartAv étant
trop
faible.Remarque.
- Il estplus
difficile de mettre enévidence une deuxième série
excitonique
dont laraie v 1 f serait le terme n = 1. La raie
présumée n
= 2(25 994 cm-1)
esttrop
faible pour que l’intensité d’oscillateurpuisse
en être déterminée comme nousle verrons
plus
loin pour v2a.Discussion des intensités d’oscillateurs. - L’étude des facteurs
f
est intéressante à troispoints
de vue.- Les valeurs
de f1d et f1f permettent
de classer les raies dans unspectre
depremière
classe.- La valeur du
rapport 11d/llr peut
nous donner desrenseignements
surl’énergie d’échange qui
résultede l’interaction de
spins
des électrons et trous.- L’étude du
rapport 11d/12d
dans le cadre desprobabilités
de transition desspectres excitoniques
depremière
classe[19] [22]
doit confirmer l’existence d’une sérieexcitonique.
Ces études sont délicates du fait des difficultés que
nous rencontrons pour la détermination
expérimen-
tale des facteurs
f
des différentes raies.Ainsi,
nousserons amenés à examiner successivement et à confron- ter les résultats obtenus sur couche mince et sur
cristaux massifs.
a)
ENERGIE D’ÉCHANGE.- La bande de valencer8
est doublement
dégénérée.
Lerapport
des intensités d’oscillateur des raies Vld et v 1 f doit donc être2 ;
ni pour
CuCl,
ni pourCuBr,
cette valeur n’est obtenue.Dans le cas des
halogénures alcalins,
un tel désac- cordpeut s’expliquer
parl’énergie d’échange
entred’échange
A. Le sens et la valeur de Apermettent,
en outre, de situer les
positions
relatives des raies interdites J = 0 et J = 2.Nous avons trouvé instructif de tenter une
applica-
tion de cette théorie aux
halogénures
cuivreux. Nousavons calculé Â et A par la théorie d’Onodera et
Toyo-
zawa pour CuCI et CuBr afin de vérifier les
positions respectives
des niveaux J = 0 et J = 2.Les résultats sont donnés dans le tableau IV.
TABLEAU IV
Séparation spin-orbite
À des deux bandes de valenceet
énergie d’échange
A calculées àpartir
du rapport desfacteurs f d’après
la théorie d’Onodera etToyo-
zaw
[23].
Pour
CuBr,
parexemple,
àpartir
de la valeurcalculée pour Li résultant de mesures de facteurs
f
surcristaux
épais,
onpeut
calculer l’écart des niveaux J = 1 et J = 2. Ceci situerait le niveau J = 2 à 107cm-1
du niveau J =1,
du côté desgrandes
éner-gies.
Par contre, àpartir
de mesuresmagnéto-optiques,
le même niveau J = 2 est identifié à environ 70
cm-1
du côté despetites énergies
de J =1(v1d) [14].
Cette valeur
expérimentale
est en meilleur accordavec la valeur calculée
quand
 et Li sont déduits demesures effectuées sur couche mince : la raie J = 2 serait à 35
cm-1
du côté despetites énergies
de laraie J =
1 (v1d)
·Pour
CuCI,
le désaccord est encoreplus important :
les mesures sur cristaux massifs et couches minces situent le niveau J = 0 du côté des
grandes énergies
de la raie J =
1(v1f) (expérimentalement,
elle estidentifiée à 50
cm-1
du côté despetites énergies).
La théorie élaborée pour les
halogénures
alcalins nepeut
donc rendrecompte
des donnéesexpérimentales
de CuCI et CuBr.
Récemment,
Goto et al.[24]
ont étudié l’effet del’énergie d’échange
sur les deux raies n = 1 demélanges
de CuCI-CuBr. Pour CuCI et CuBr purs, ils obtiennent des valeurs
de f en
excellent accord avec nospremiers
résultats sur couche mince. Elles
impliquent
desvaleurs de Li du même ordre. Mais ces auteurs ne
disposaient
pas de valeursexpérimentales
de l’écartJ= 1 ->J= 2.
b)
SPECTRE EXCITONIQUE DE PREMIÈRE CLASSE. RAIEn = 2. - L’intensité des raies d’une série d’un
spectre excitonique
depremière
classe varie comme :où en
représente
la constantediélectrique
propre àchaque
terme. Avec les valeurs En du tableauIII,
onaurait pour CuBr un
rapport théorique
de l’ordrede 10.
Dans le tableau
V,
on compare cerapport
aux valeursexpérimentales,
aussi bien pour CuBr que pour CuCI. PourCuCI,
la sérieexcitonique
est àrattacher à la bande de valence
r7.
TABLEAU V
Valeurs
théoriques
etexpérimentales: .
Dans lacolonne 2 :
est
mesuré sur couche mince.. Dans lacolonne 3 :
est
mesuré sur cristalmassif, f2 f
est mesurépar
absorption
sur couche mince cristallisée.Dans tous les cas, le
rapport expérimental
estsupérieur
à la valeurthéorique.
Malgré
ce désaccordapparent,
les raies v2d(CuBr)
et v2 f
(CuCI) peuvent
être attribuées à des termes n = 2.En
effet,
le désaccord entre la théorie etl’expérience s’explique
par différentes correctionsqu’il
faut envi-sager et
qui
tendent àaugmenter f1/f2.
Notons que des différences considérables par
rapport
à la théorie d’Elliottpourraient
résulter de laperturbation
desrègles
de sélection :a)
par l’effet de dimensions desgrains [10], b)
par l’effet dedispersion spatiale
de Pekar[25], [26], c)
par l’existence d’une structure vibratoire.Dans l’état actuel de nos
connaissances,
l’évaluationquantitative
de ces effets nécessiterait desdéveloppe-
ments
théoriques
laborieuxqui
n’ont pas encore étéentrepris.
Sanspouvoir
en tenircompte actuellement,
il nous
paraît
nécessaire derappeler
leurimportance possible
ouprobable.
Mais,
sansqu’il
soitpossible,
dans l’état actuel denos
recherches,
de les évaluer avecprécision,
nousrappellerons
surtout la contribution de la structure oscillatoire.Nous verrons
plus
loin que, comme pourCuCI,
la raie n = 2 estaccompagnée
d’une raie satellite v2s.Celle-ci
implique
une transitionexcitonique
assistéed’un
phonon.
En traitant le modèle d’exciton auto-capté, Song
a montré que l’intensitéthéorique
de laraie à zéro
phonon
est celleprévue
par la théorie d’Elliott affectée du coefficiente-S, S
étant le facteurde
Huang
etRhys [27].
Ilreprésente
le nombre moyen dephonons optiques
intervenant dans la relaxation duréseau,
auvoisinage
de l’excitonauto-capté.
Pour
CuCI,
S a été évalué en cherchant un accordqualitatif
entre lespectre
vibrationnel et laprobabilité
de transition
théorique
en fonction du nombre dephonons
émis.Cet accord
suppose S
=1, 2 ;
la valeur durapport f,lf2
serait alors letriple
de la valeurprévue
par la théorie d’Elliott etqui figure
dans la colonne 1 dutableau V.
Dans le cas de
CuBr,
on nepeut espérer
évaluerS,
même par des considérationsqualitatives.
r Nous nous contenterons de remarquer que le désac- cord
apparent
entrefIlf2
mesuré et la valeurprévue
pour un
spectre
depremière
classepeut s’expliquer
en tenant
compte
des transitionsexcitoniques
avecémission de
phonons.
Structure vibrationnelle. - Pour
CuCI,
nous avonsmis en évidence deux séries de raies
d’absorption équidistantes qui
sesuperposent
aux transitions bandes à bandes : on asuggéré
que ces raies pour- raientcorrespondre
à des transitionsexcitoniques
avec émission de un ou
plusieurs phonons optiques longitudinaux,
les niveaux n = 2 et n = 3 étant les niveaux fondamentaux à zérophonon [1]-[28].
Le mécanisme
envisagé
a été traitéthéoriquement
par
Song.
Cet auteur a montré que l’interaction exci-ton-phonon permettait
deprévoir
un maximum d’ab-sorption
décalé vers lesgrandes énergies,
de la valeur duphonon longitudinal optique,
parrapport
à la raieexcitonique.
Ce processus devient d’autantplus important
que la masse du trou estgrande,
donc que lecouplage exciton-phonon
devientfort,
cequi permet
de l’assimiler au modèle de l’excitonauto-capté qui peut
être traité comme un centre F.Cette théorie a
permis
de confirmerl’interprétation
de structures vibrationnelles
suggérées empirique-
ment
[1]-[28],
se rattachant à des raiesexcitoniques
dans le cas de CuCI
(la
masse du trou estgrande
pourCuCI,
13 mo par les calculs deSong, ~
20 mo parune évaluation
expérimentale).
948
Pour
CuBr,
la situation doit être la mêmepuisque
lerapport me/mt
doit être de l’ordre de0,01
mo.En
fait,
deux observationspeuvent s’expliquer
par ce mécanisme.- La raie v2s
(24
801cm-1 )
se situe à 180cm-1
de lacomposante principale
de la raie n = 2. Bien que cet écart soit environ de 10% trop
fort(LO ~ 160 cm -1),
il estplausible
d’admettre que cette raiecorresponde
à une transition vers n = 2 avecémission d’un
phonon.
Des termesimpliquant plu-
sieurs
phonons
seraient recouverts par la raien =
1 (r7).
- Il
pourrait
en être de même pourl’épaulement
à 26 151
cm-1.
Il se trouve à environ 157cm-1
de la raieprésumée
n = 2 d’une deuxième série excito-nique
liée à la bander7.
Mais cetteinterprétation
doit être considérée sous toute réserve. En
effet,
la raie 26 151cm-1 pourrait
aussireprésenter
un niveauexcitonique n =
3 de cette même série. Une étudeexpérimentale portant
sur lespectre
dephotoconduc-
tivité doit
permettre
de confirmer l’une ou l’autre des deuxhypothèses :
dans le cas deCuCI,
on a montréqu’aux
maximad’absorption
de la structure vibration-nelle
correspondaient
des minima dephotocou-
rant
[29].
Dansl’hypothèse
d’un satellite devibration,
la raie 26 151
cm -1
doit donc se traduire par un mini-mum en
photocourant.
Conclusion. - Cette étude nous a
permis
dedéga-
ger les
points
suivants :- La
disposition
des bandesr8
etT7, suggérée
par Cardona et
prévue théoriquement
parSong,
est confirmée : la bandeT8
se trouve au-dessus deF7.
- Les transitions à
partir
de la bande de valenceTg
donnent naissance à une sérieexcitonique
nonhydro- génoïde.
La correction de Hakenpermet
d’avancerun ordre de
grandeur
durapport
des massesme/mt.
- Par
analogie
avecCuCI,
au moins un satellite de vibration est observé(v2s) ;
les transitions vers le niveau n = 2peuvent
se faire avec émission d’unphonon longitudinal.
- Les niveaux
excitoniques
faisant intervenir la bandeF8 présentent
une structurequi augmente
de CuCI à Cul : ces structurespeuvent
êtreinterprétées
comme structures fines dans le
couplage
JJ et en tenantcompte
de ladégénérescence
de la bandeF8.
Les ten-sions dues aux
supports
de couches minces lèvent cettedégénérescence.
-
Enfin,
l’évolution des facteursf
de CuCI à CuBrpermet
de faire des considérations sur l’interaction desspins
etl’énergie d’échange qui
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