3.1
Introduction
Lorsque la taille des particules devient du mˆeme ordre de grandeur que la taille des pores de la paroi fitrante ou encore lorsque le nombre de particules formant le d´epˆot est faible (probl`eme de la premi`ere couche), l’´etude de la formation du d´epˆot ne peut en principe pas s’appuyer sur les ´equations homog´en´eis´ees (Darcy ou Brinkman par exemple), en raison de la perte de s´eparation des ´echelles. L’approche naturelle est alors de se baser directement sur la r´esolution de Stokes (simulation directe). Toutefois, ce type d’approche est tr`es lourd `a mettre en oeuvre (Cf. [Fre98]) et peu op´erationnel dans la perspective d’´etudes statistiques faisant intervenir plusieurs pores et plusieurs particules en mouvement.
Pour ces raisons nous avons explor´e les possibilit´es d’une approche moins rigoureuse mais moins exigeante en termes de ressources informatiques s’appuyant sur l’´equation de Brinkman. Dans ce chapitre nous explorons la qualit´e de l’approximation de Brinkman dans le cas de d´epˆots uniformes (le cas des d´epˆots non uniformes fait l’objet du dernier chapitre de la th`ese).
Avant le cas des d´epˆots nous discutons l’´equation de Brinkman dans le cas d’un ´ecoulement dans une conduite remplie de particules. Comme cela est bien connu, l’int´erˆet principal de l’´equation de Brinkman par rapport `a la loi de Darcy est de permettre outre une approche moyenn´ee, la prise en compte du frottement sur les parois (ou interfaces) plus pr´ecis´ement (l’hypoth`ese de non glissement du fluide sur les parois solides est prise en compte ).
Le but de ce chapitre est donc d’´etudier la validit´e des mod`eles de Brinkman et Darcy dans le cas d’´ecoulements bi-dimensionnels dans une couche de particules en pr´esence de parois.
3.2
Equation de Brinkman
´
Brinkman introduit en 1947 [Bri47] un terme empirique de force de volume dans l’´equation de Stokes mod´elisant la force exerc´ee par le fluide en ´ecoulement sur les particules :
µef f∆~v − ~∇P −
µ Ki
3. D´epˆot bi-dimensionnel uniforme 108
µef f : viscosit´e effective
µ : viscosit´e dynamique du fluide : porosit´e du milieu
~v : vitesse moyenne de filtration P : Pression
Ki : perm´eabilit´e du milieu
Des travaux th´eoriques [Tam69],[Rub86],[How74],[How98],[DB87a] sur des ensembles in-finis d’obstacles plac´es al´eatoirement dans un fluide en ´ecoulement ont plus tard confirm´e la pertinence de l’addition du terme de force de volume dans l’´equation de Stokes. L’´equation de Brinkman (3.1) permet de d´ecrire pr´ecis´ement l’´ecoulement dans le milieu poreux si la porosit´e reste sup´erieure `a 95% [DB87a]. Cependant les mˆemes auteurs constatent un ac-cord qualitatif entre la solution de Green de l’´equation de Brinkman et celle de l’´equation de Stokes si 0.05 < < 0.2.
L’´equation de Brinkman permet de d´ecrire de mani`ere continue le passage d’un ´ecoulement de type Darcy `a un ´ecoulement du type Stokes. Lorsque le milieu est tr`es poreux, la poro-sit´e tend vers 1 et la perm´eabilit´e est tr`es grande, on retrouve ainsi l’´equation de Stokes. Par contre, lorsque le milieu est faiblement poreux, la perm´eabilit´e est faible et le terme de Darcy Kµ
i~v devient pr´epond´erant devant le terme de diffusion µef f∆~v, l’´ecoulement devient
Darc´een. Cette ´equation a par exemple ´et´e utilis´ee pour mod´eliser des ´ecoulements `a l’´echelle cellulaire [FW01], [WA05], [TW91] ainsi que pour mod´eliser des situations o`u des domaines poreux et de fluide libre coexistent [GLGV03], [GZB+03].
Les travaux th´eoriques ´evoqu´es pr´ec´edemment d´emontrent que le terme de Darcy pro-vient de l’homog´en´eisation du terme de diffusion de µ∆~v de l’´equation de Stokes. D’un point de vue th´eorique, le terme de viscosit´e effective provient du fait que la force de volume exerc´ee par les particules sur le fluide est proportionnelle `a la vitesse moyenne de filtration et `a son laplacien [Lun72] :
~
f = A~v + B∆~v
Cette expression, combin´ee avec les termes de l’´equation de Stokes conduit `a l’apparition de la viscosit´e effective.
La viscosit´e effective a ´et´e discut´ee par beaucoup d’auteurs, Cf. [Kav91] et Goyeau. et al. [GLGV03] et r´ef´erences cit´ees dans cet article. Son ´evolution en fonction de la porosit´e reste essentiellement un sujet encore ouvert. En cons´equence, nous la caract´eriserons `a partir de simulations directes de Stokes.
On peut cependant noter que le probl`eme de la viscosit´e effective n’est important que pour les hautes porosit´es.
En effet lorsque diminue, la perm´eabilit´e diminue, le terme de Darcy Kµ~v devient pr´epond´erant devant le terme de diffusion µ∆~v si l’´echelle consid´er´ee est plus grande que la longueur de Darcy lD =
√
Ki. Par cons´equent l’expression de la viscosit´e effective pour
les faibles valeurs de porosit´e n’a pas d’influence sur le comportement macroscopique de l’´ecoulement.
3.3
Ecoulement `
´
a travers une couche de particules dans une conduite
(caract´
erisation de la viscosit´
e effective)
3.3.1 Pr´esentation du probl`eme
Le domaine d’´ecoulement `a travers une couche de cylindres d’´epaisseur finie confin´ee entre 2 plans parall`eles peut ˆetre mod´elis´e par la g´eom´etrie suivante :
Fig. 3.1: Domaine de r´esolution.
On impose des conditions aux limites p´eriodiques en x = 0 et x = lx. L’´ecoulement est
suppos´e sans inertie, il v´erifie donc les ´equations de Stokes et de continuit´e :
µ∆u − ∂P ∂x = 0 (3.2) µ∆v − ∂P ∂y = 0 (3.3) ∂u ∂x + ∂v ∂y = 0 (3.4)
3. D´epˆot bi-dimensionnel uniforme 110
On impose une condition de non glissement sur les 2 plans et des conditions de p´eriodicit´e sur la pression et la vitesse.
u = v = 0 en y = 0, Ly et sur ∂ΩP (3.5)
u(x + lx) = u(x) (3.6)
v(x + lx) = v(x) (3.7)
P (x + lx) = P (x) (3.8)
ΩP : est la fronti`ere des particules.
On adimensionnalise toutes les longueurs avec Ly la hauteur de la couche de cylindres.
x = Lyx0
y = Lyy0
Lx= LyL0x
lx = Lylx0
La vitesse caract´eristique du probl`eme U0 est associ´ee au d´ebit passant entre les surfaces
x = 0 et x = lx.
Q = Z Ly
0
ue(y)dy = U0Ly (3.9)
Par cons´equent, on adimensionnalise la vitesse de la mani`ere suivante : u = U0u0
v = U0v0
Enfin la pression prend alors la forme suivante :
P = µU0 Ly
P0 (3.10)
Par analogie `a la loi de Darcy, on peut associer une perm´eabilit´e Ks liant le d´ebit `a
la diff´erence de pression et aux caract´eristiques g´eom´etriques du probl`eme. Cette derni`ere quantifie la r´esistance `a l’´ecoulement exerc´ee par les cylindres et les parois du domaine.
Ks= Q
µlx
Ly(P1− P0)
L’unit´e de mesure de la perm´eabilt´e est le m2, on adimensionnalise donc Ksde la mani`ere suivante : Ks0 = Ks L2 y = l 0 x P10 − P0 0 (3.12)
3.3.2 R´esolution du probl`eme de Brinkman ´equivalent
La couche de cylindres peut ˆetre mod´elis´ee par un milieu poreux ´equivalent de perm´eabilit´e Ki homog`ene et isotrope. Le probl`eme `a r´esoudre, si on adopte l’´equation de Brinkman, est
donc : µef f∆u − ∂P ∂x − µ Ki u = 0 (3.13) µef f∆v − ∂P ∂y − µ Ki u = 0 (3.14) ∂u ∂x + ∂v ∂y = 0 (3.15)
o`u µef f est la viscosit´e effective.
On peut ainsi mod´eliser les cylindres par un param`etre macroscopique (Ki) et prendre en
compte les conditions de non glissement sur les parois. ´Etant donn´e que le milieu poss`ede une extension infinie dans la direction des x, on peut alors faire les approximations suivantes :
v = 0 ∂u ∂x = 0 ∂P
∂y = 0 On peut alors ´ecrire que :
µef f µ d2u0 dy02 − dP0 dx0 − 1 Ki0u = 0 (3.16) avec : u0(y0 = 0) = u0(y0 = 1) = 0 (3.17) Ki = L2yK 0 i (3.18)
3. D´epˆot bi-dimensionnel uniforme 112
L’expression de u dans le cas du syst`eme (3.16) + (3.17) devient :
u0(y0) = 2Ki0 dP 0 dx0 sinh 1 2 q ξ Ki0(y 0− 1)sinh1 2 q ξ K0iy 0 cosh1 2 q ξ Ki0 (3.19) avec : ξ = µ µef f (3.20) La perm´eabilit´e du syst`eme est d´efinie de la mani`ere suivante :
Kb0 = −Q0 dP
0
dx0
−1
(3.21) Elle prend donc la forme :
Kb0 = Ki0 1 − 2 s Ki0 ξ tanh 1 2 s ξ K0 i !! (3.22)
La perm´eabilit´e Ki permet de mod´eliser, dans l’´equation de Brinkman, la force exerc´ee
par les cylindres sur le fluide.
Ki l2 x = 1 fa (3.23) fa est le coefficient de traˆın´ee d´etermin´e (dans le cas d’un milieu d’extension infini
constitu´e par un r´eseau carr´e de cylindres) par Sangani et Acrivos [SA82] en fonction de la porosit´e de la couche de particule P, dans notre cas :
= 1 − π RP lx
2
fa 0.95 15.56 0.9 24.83 0.80 51.53 0.70 102.90 0.60 217.89 0.5 532.55 0.40 1763 0.30 13520 0.25 126300
Tab. 3.1: Valeurs du coefficient fa en fonction de la porosit´e de la couche de particules P.
3.3.3 R´esolution du probl`eme de Stokes par ´el´ements fronti`eres
Dans ce paragraphe nous pr´esentons la m´ethode des ´el´ements fronti`eres utilisant un type particulier d’´el´ement pour discr´etiser la fronti`ere des particules : les ´el´ements spectraux [Duf00]. Ce type d’´el´ements prend en compte la sym´etrie des particules en exprimant la solution (les composantes de la vitesse et de la contrainte) en s´erie de Fourier. Pour un mˆeme nombre de degr´es de libert´e, la discr´etisation des particules par ´el´ements spectraux, permet d’obtenir une plus grande pr´ecision par rapport `a un maillage du type ´el´ements constants o`u les particules sont discr´etis´ees par des segments de droites.
La r´esolution de l’´equation int´egrale est r´ealis´ee par une m´ethode de collocation. Formulation int´egrale du probl`eme de Stokes
Si x0 est le point o`u l’on veut calculer la vitesse alors :
ID(x0)uj(x0) = − Z C Gji(x0, x)fi(x)dl(x) + Z C ui(x)Tijk(x0, x)nk(x)dl(x) (3.25) j = 1, 2 x = (x0, y0) et x0 = (x00, y 0 0)
La fonction ID(x) est d´efinie par :
– ID(x0) = 1 si x ∈ Ω
– ID(x0) = 1/2 si x ∈ C
3. D´epˆot bi-dimensionnel uniforme 114
Les tenseurs Gij et Tijk sont les solutions fondamentales de l’´equation de Stokes. Ils sont
d´efinis de la mani`ere suivante :
Gij = 1 8π δijln(r) − (yi− x0i)(yj − x0j) r2 (3.26) Tijk = − 6 8π (yi− x0i)(yj − x0j)(yk− x0k) r3 (3.27)
fi(x) et ui(x) sont respectivement les contraintes et vitesses `a d´eterminer sur la fronti`ere
C du domaine de r´esolution. µ est la viscosit´e dynamique du fluide. C est d´efini de la mani`ere suivante :
C = Γ ∪ S (3.28)
Γ : est la fronti`ere du domaine de r´esolution contenant les particules S : est l’ensemble des contours des particules
Γ = Nc [ e=1 Γe et S = Ns [ α=1 Sα
Fig. 3.2: Domaine de r´esolution.
Les int´egrales de l’´equation (3.25) peuvent ainsi se mettre sous la forme suivante : Z C Gji(x0, x)fi(x)dl(x) = Nc X e=1 Z Γe Gji(x0, x)fi(x)dl(x) + Ns X α=1 Z Sα Gji(x0, x)fi(x)dl(x) (3.29)
Z C ui(x)Tijk(x0, x)nk(x)dl(x) = Nc X e=1 Z Γe ui(x)Tijk(x0, x)nk(x)dl(x) + Ns X α=1 Z Sα ui(x)Tijk(x0, x)nk(x)dl(x) (3.30)
On impose sur la fronti`ere Γ que la vitesse et la contrainte sont constantes par ´el´ements Γe. On peut alors ´ecrire que
Z Γe Gji(x0, x)fi(x)dl(x) = f (e) i Z Γe Gji(x0, x)dl(x) (3.31) Z Γe Tijk(x0, x)nk(x)dl(x) = u(e)i Z Γe Tijk(x0, x)nk(x)dl(x) (3.32) ´
Etant donn´e que les particules sont circulaires, on d´ecompose les fonctions associ´ees aux composantes ui(x) ou fi(x) sur Sα une s´erie de Fourier [Duf00] (Cf. figure 3.3). Chaque
particule constitue ce que l’on d´esignera par la suite un ´el´ement spectral.
u(α)i (θ) = u0(α)i + F X f =1 ua(α)i cos(F θ) + ub(α)i sin(F θ) (3.33) fi(α)(θ) = f 0(α)i + F X f =1 f a(α)i cos(F θ) + f b(α)i sin(F θ) (3.34)
Fig. 3.3: Description de l’´el´ement spectral. rα d´esigne le rayon de la particule α.
3. D´epˆot bi-dimensionnel uniforme 116 Z Sα Gji(x0, x)fi(x)dl(x) = 2πr(α)f 0 (e) i Z 2π 0 Gji(x0, x (α) G , θ)dθ +2πr(α) F X f =1 f a(e)f,i Z 2π 0 Gji(x0, x (α) G , θ) cos(f θ)dθ (3.35) +f b(e)f,i Z 2π 0 Gji(x0, x (α) G , θ) sin(f θ)dθ (3.36) Z Sα Tijk(x0, x)nk(x)dl(x) = 2πr(α)u0(e)i Z 2π 0 Tijk(x0, x(α)G , θ)nk(θ)dθ +2πr(α) F X f =1 ua(e)f,i Z 2π 0 Tijk(x0, x(α)G , θ)nk(θ) cos(f θ)dθ
+ub(e)f,i Z 2π 0 Tijk(x0, x (α) G , θ)nk(θ) sin(f θ)dθ (3.37) avec : x1 = xG1+ r(α)cos(α) x2 = xG2+ r(α)sin(α)
Les int´egrales intervenant dans les ´equations (3.31) et (3.32) peuvent ˆetre calcul´ees ana-lytiquement [Bar96]. Cette technique permet, d’une part, un gain de temps de calcul et de pr´ecision et d’autre part permet de r´egulariser les int´egrales singuli`eres (lorsque x0 ∈ Γe).
Le calcul des int´egrales pr´esentes dans (3.36) et (3.37) lorsque x0 ∈ Sα est plus d´elicat. Il
faut tout d’abord proc´eder au changement de variable [Duf00] suivant : θ+= θ0+ θ
2 θ− = θ0− θ
2
Fig. 3.4: Changement de variable pour la r´egularisation des int´egrales.
Les tenseurs (3.26) et (3.27) prennent alors la forme suivante : G11 = 1 4π ln 2r (α)+ ln | sin(θ− )| − sin2θ+ G12 = G21= 1 4πsin θ +cos θ+ G22 = 1 4π ln 2r (α)+ ln | sin(θ− )| − cos2θ+
En remarquant que rknk = −2r(α)sin2θ−, il vient que :
T11knk = 1 2πr(α)sin 2θ+ T12knk= T21knk = 1 2πr(α) sin θ +cos θ+ T22knk = 1 2πr(α)cos 2θ+
Grˆace au changement de variable, la singularit´e en 1/r de la fonction Tijknk a ´et´e
lev´ee. La singularit´e faible de Gij peut ˆetre lev´ee num´eriquement en discr´etisant l’intervalle
d’int´egration avec beaucoup de points. Si x0 ∈ Sαles int´egrales sont calcul´ees num´eriquement
`
a l’aide de la m´ethode de Simpson. ´
Etant donn´e que la fronti`ere est d´ecompos´ee en Nc ´el´ements constants et Ns ´el´ements
spectraux, ayant respectivement 2 et 2(2F + 1) degr´es de libert´e pour la vitesse et la contrainte, le probl`eme ´etant de dimension 2, le nombre total d’inconnues est alors Ninc=
4Nc+ 4Ns(2F + 1). Sur chaque ´el´ement constant on impose (u1, u2) ou (f1, f2) ou (u1, f2)
ou (f1, u2). Le nombre d’inconnues devient alors Ninc = 2Nc+ 2Ns(2F + 1). Afin d’obtenir
les ´equations manquantes on force (3.25) `a ˆetre v´erifi´ees en Nc + Ns(2F + 1) points de
col-location (2 ´equations par point de collocation). On choisit, d’une part, les Nc barycentres
des ´el´ements constants, d’autre part, on place sur chaque ´el´ement spectral (2F + 1) points de collocation xc(i) tels que :
3. D´epˆot bi-dimensionnel uniforme 118 x(α)c1 (i) = x(α)G1 + r(α)cos i 2π 2F + 1 (3.38) x(α)c2 (i) = x(α)G2 + r(α)sin i 2π 2F + 1 (3.39)
L’´equation int´egrale (3.25) peut alors se mettre sous la forme d’un syst`eme lin´eaire :
[A]u + [B]f = 1 2u (3.40) Avec : [A] =
AC(X1, 1) . . . AC(X1, Nc) AS(X1, 1) . . . AS(X1, Ns)
..
. ... ... ...
AC(XC, 1) . . . AC(XC, Nc) AS(XC, 1) . . . AS(XC, Ns)
(3.41) [B] = BC(X1, 1) . . . BC(X1, Nc) BS(X1, 1) . . . BS(X1, Ns) .. . ... ... ... BC(XC, 1) . . . BC(XC, Nc) BS(XC, 1) . . . BS(XC, Ns) (3.42)
C est le nombre de points de collocations C = Nc+ Ns(2F + 1)
Les ´el´ements de la matrice sont d´efinis par : ACij(Xl, e) = Z Γe Tijk(Xl, x)nk(x)dl(x) BCij(Xl, e) = Z Γe Gij(Xl, x)dl(x) AS(Xl, α) =
AS0(Xl, α) ASa(Xl, α, 1) ASa(Xl, α, 1) . . . ASa(Xl, α, F ) ASa(Xl, α, F )
BS(Xl, α) =
BS0(Xl, α) BSa(Xl, α, 1) BSa(Xl, α, 1) . . . BSa(Xl, α, F ) BSa(Xl, α, F )
AS0ij(Xl, α) 2πr(α) = Z 2π 0 Tijk(x0, x (α) G , θ)nk(θ)dθ ASaij(Xl, α, f ) 2πr(α) = Z 2π 0 Tijk(x0, x (α) G , θ)nk(θ) cos(f θ)dθ ASbij(Xl, α, f ) 2πr(α) = Z 2π 0 Tijk(x0, x (α) G , θ)nk(θ) sin(f θ)dθ BS0ij(Xl, α) 2πr(α) = − Z 2π 0 Gij(x0, x (α) G , θ)dθ BSaij(Xl, α, f ) 2πr(α) = − Z 2π 0 Gij(x0, x (α) G , θ) cos(f θ)dθ BSbij(Xl, α, f ) 2πr(α) = − Z 2π 0 Gij(x0, x (α) G , θ) sin(f θ)dθ
Les vecteurs u et f contiennent respectivement les composantes u(e)i , u0(α)f,i, ua(α)f,i, ub(α)f,i et fi(e), f 0(α)f,i, f a(α)f,i, f b(α)f,i. Ces 2 vecteurs contiennent `a la fois les conditions aux limites et les inconnues du probl`eme. On obtient un syst`eme lin´eaire de la forme suivante :
CY = B
Le vecteur Y contient toutes les inconnues du probl`eme. La matrice obtenue est pleine et non sym´etrique, la r´esolution du syst`eme est effectu´ee par inversion directe apr`es une ´etape de factorisation LU.
R´esolution du probl`eme de Stokes
Le code de r´esolution ´el´ements de fronti`ere 2D mis au point ne permet pas, pour l’instant de r´esoudre les ´ecoulements p´eriodiques. Afin d’obtenir une p´eriodicit´e de l’´ecoulement dans le sens x sur une couche de cylindres (Cf. figure 3.1), on impose un ´ecoulement de type Poiseuille (3.43) sur 5 tranches de cylindres dans le sens des x (Cf. figure3.5). La longueur l0 = 1 entre l’entr´ee et la premi`ere couche de cylindres afin de ne pas forcer la solution dans le r´eseau de cylindres.
u1(y0) = 6y0(1 − y0) (3.43)
3. D´epˆot bi-dimensionnel uniforme 120
Fig. 3.5: Domaine de r´esolution.
la compacit´e (C = 1 − ). Dans tous les cas ´etudi´es, les couches de particules sont situ´ees `a une distance ´egale `a la moiti´e de la cellule ´el´ementaire (Cf. figure 3.5). Dans chaque cas on d´etermine la perm´eabilit´e apparente KStokes0 , d´efinie de la mani`ere suivante :
KStokes0 = l 0 x P0 em− Psm0 (3.44)
Les pressions moyennes entre les 2 plans sont calcul´ees de la mani`ere suivante :
Pim =
Z 1
0
Pi(y0)dy0
i = −2, −1, e, s, 1, 2
Le calcul du champ de pression `a l’int´erieur du domaine est effectu´e num´eriquement `
a l’aide de la solution du probl`eme sur la fronti`ere. La m´ethode est pr´esent´ee en annexe C. Les tableaux ci-dessous mettent en ´evidence une variation p´eriodique des pressions P−2m, P−1m, Pem, Psm, P1m, P2m pour la gamme de C et np ´etudi´ee.
C P−1m− P−2m P−em− P−1m Psm− Pem P1m− Pe P2m− P1m
0.05 58.76 58.96 58.96 58.96 58.76
0.3 388.6 387.7 387.7 387.7 388.6
0.6 6786 6776 6776 6776 6786
Tab. 3.2: Pressions moyennes pour np = 1
C P−1m− P−2m P−em− P−1m Psm− Pem P1m− Pe P2m− P1m
0.05 169.5 167.2 167.2 167.2 169.5
0.3 1129.8769 1105 1105 1105 1130
0.6 19130 19050 19050 19050 19130
Tab. 3.3: Pressions moyennes pour np = 10
3.3.4 Comparaison des mod`eles Stokes, Brinkman et Darcy
Comparaison des mod`eles Stokes, Darcy et Brinkman sans viscosit´e effective.(µ = µef f)
Sur la figure 3.6 on a repr´esent´e la perm´eabilit´e apparente d´etermin´ee par le calcul complet de Stokes. On constate que cette derni`ere est d´ecroissante avec la compacit´e C (ou croissante avec la porosit´e). Cette grandeur est ´egalement d´ecroissante avec le nombre de cylindres suivant la direction y. Lorsque C augmente, le rayon des cylindres augmente, augmentant la force exerc´ee par chaque cylindre sur le fluide. Si on augmente le nombre de cylindres dans la direction y, les intervalles ou le fluide peut passer se r´etr´ecissent ce qui implique une dissipation croissante `a d´ebit constant.
Sur la figure 3.7 on repr´esent´e l’´ecart relatif entre le mod`ele de Brinkman , le mod`ele de Darcy et le mod`ele de Stokes. L’´ecart relatif est calcul´e de la mani`ere suivante :
Kα(np) =
Kα− Kstokes(np)
Kstokes(np)
(3.45) α = i, b1
i : mod`ele de Darcy
b1 : mod`ele de Brinkman sans viscosit´e effective (µ = µef f)
np : nombre de cylindres dans la direction y
C P−1m− P−2m P−em− P−1m Psm− Pem P1m− Pe P2m− P1m
0.05 327.8 323.0 323.0 323.0 327.8
0.3 2186.1 2136 2136 2136 2186
0.6 36910 36620 36630 36630 36790
3. D´epˆot bi-dimensionnel uniforme 122
La perm´eabilit´e apparente calcul´ee `a l’aide du mod`ele de Brinkman est donn´ee par l’´equation (3.22) avec ξ = 1 (µ = µef f). On constate que les 2 mod`eles sur´evaluent la
perm´eabilit´e : la force de volume exerc´ee par les cylindres mod´elis´ee par le terme de Darcy
µ
Ki~v est sous estim´ee. Cependant `a partir de np = 8 ∀C l’´ecart relatif entre les 3 mod`eles est
inf´erieure `a 10%.
Pour un np fix´e, on constate que la pr´ecision du mod`ele de Darcy est pratiquement
constante en fonction de C, sauf pour les faibles valeurs o`u on constate une l´eg`ere d´egradation de la pr´ecision.
Fig. 3.6: Variation de la perm´eabilit´e apparente calcul´ee par le mod`ele de Stokes en fonction de la compacit´e C pour np compris entre 1 et 20. C = 1 − , est la porosit´e de la couche de
particules.
Le mod`ele de Brinkman est d’autant plus pr´ecis que C est faible ( grande) pour np
donn´e. En effet, lorsque C diminue, la force exerc´ee par les cylindres sur le fluide diminue, l’´ecoulement est proche d’un ´ecoulement du type Poiseuille : l’´equation de Brinkman tend vers celle de Stokes. Le terme de diffusion est pr´epond´erant devant le terme de Darcy Kµ
i~v.
Lorque C est grand (ou faible) la pr´ecision des 2 mod`eles est ´equivalente. Le terme de Darcy, pr´epond´erant dans ce cas l`a, ne mod´elise pas bien la force de volume exerc´ee par les cylindres sur le fluide. La perm´eabilit´e Ki a ´et´e calcul´ee `a partir de la force traˆın´ee d’un
r´eseau de cylindres. La traˆın´ee d’un cylindre proche de la paroi est diff´erente de celle dans un r´eseau p´eriodique. Lorsque le nombre de cylindre augmente la pr´ecision du calcul de la perm´eabilit´e apparente est meilleur.
On peut conclure que le mod`ele de Brinkman dans ce cas mod´elise de mani`ere plus pr´ecise que le mod`ele de Darcy la perm´eabilit´e apparente d´etermin´ee par un calcul direct.
Fig. 3.7: Comparaison entre les perm´eabilit´es ´evalu´ees par les 3 mod`eles en fonction de la compacit´e : Ki(n) (comparaison entre le mod`ele de Stokes et le mod`ele de Darcy), Kb1(n)(comparaison entre le mod`ele de Brinkman sans prise en compte de la viscosit´e effective). n est le nombre de couches de cylindres entre les 2 parois.
3. D´epˆot bi-dimensionnel uniforme 124
Cependant il faut noter que ce mod`ele a une pr´ecision convenable (<10%) si le nombre de cylindres dans la direction perpendiculaire `a l’´ecoulement est sup´erieur `a 8. Nous n’avons pas tenu compte dans le mod`ele de Brinkman de l’influence de la viscosit´e effective. On se propose donc de d´eterminer cette grandeur dans le cas particulier de notre probl`eme dans le paragraphe suivant.
Calcul et mod´elisation de la viscosit´e effective.
La viscosit´e effective µef f intervient dans le calcul de la perm´eabilit´e apparente, calcul´ee
analytiquement `a l’aide de l’´equation de Brinkman, (´equation (3.22)) par le biais du terme ξ = µµ
ef f. On cherche `a d´eterminer la viscosit´e effective en identifiant la perm´eabilit´e
appa-rente d´etermin´ee par le calcul direct (mod`ele de Stokes) et l’expression analytique (3.22). On pose Kb0(l0x, C) = Ks0(lx0, C) dans l’´equation (3.22). Il s’agit donc de d´eterminer ξ pour tous couples (C, lx0) tel que :
α tanh 1 α = 1 − K 0 s(l0x, C) Ki0(l0 x, C) (3.46) avec α = 2 s K0 i(l0x, C) ξ (3.47)
Connaissant Ki0(lx0, C) et Ks0(l0x, C), on d´etermine la valueur de α par la r´esolution num´erique de l’´equation (3.46) `a l’aide de la m´ethode de Newton-Raphson, puis on en d´eduit la valeur de ξ correspondante `a l’aide de (3.47).
On a repr´esent´e sur la figure 3.8 la variation du param`etre ξ = µef f
µ en fonction de
la compacit´e C = 1 − pour diff´erentes valeurs de l0x. Sur ce graphe figurent ´egalement 2 mod`eles de viscosit´e effective classiquement utilis´es pour les syst`emes tri-dimensionnels, (le mod`ele de Einstein dans pour les milieux de faible compacit´e (pour un milieu poreux compos´e de sph`eres ) le mod`ele tel que µef f = µ) ainsi que les valeurs de ξ d´etermin´ees par
Martys et al. [MBG93].
On constate tout d’abord que le rapport µµ
ef f est d´ecroissant avec la compacit´e et inf´erieur
`
a 1 ∀C et ∀lx0, comme attendu. La viscosit´e effective, comme pr´evu, tend vers l’infini (puisque le rapport µµ
ef f → 0 si C est grand) bien avant d’avoir atteint la valeur limite de C = 1.0.
En effet, la compacit´e maximale correspond au cas o`u les cylindres ont un rayon R0p = 0.5lx0 soit C = π4 ≈ 0.79. On constate ´egalement que ce rapport est ind´ependant de l0
x sauf pour le
cas l0x = 1 o`u une seule tranche de cylindres est pr´esente entre les 2 parois. En utilisant les r´esultats num´eriques de ξ pour np ≥ 2 et C ∈ [0.05, 0.6] on d´etermine par r´egression lin´eaire
Fig. 3.8: Variation de ξ = µµ
ef f en fonction de la compacit´e C = 1 − pour diff´erentes valeurs de
l0x (distance entre particules). Le mod`ele 1 correspond `a µµ
ef f = 1 − C
ξ = µ µef f
= 0.57 exp(−4.33C2− 5.44C) avec C ∈ [0.05, 0.6] (3.48)
La d´ependance en exp(−C2) permet de mieux rendre compte de la d´ecroissance rapide de ξ pour les grandes valeurs de C. La relation (3.48) permet d’obtenir un ´ecart relatif entre le mod`ele de ξ et les r´esultats num´eriques inf´erieur, `a 12% pour np > 1. Cependant ce
mod`ele est insuffisant pour np = 1.
´
Etant donn´e que nous avons r´ealis´e un ajustement des coefficients de (3.48) sur l’ensemble des valeurs num´eriques de ξ telles que C ∈ [0.05, 0.6] et np ∈ [2, 20] nous calculons l’erreur
commise sur l’´evaluation de la perm´eabilit´e apparente Ks0 (´evalu´ee par calcul direct) par la relation (3.22). Si np = 1, cette erreur reste inf´erieure `a 65% sur la gamme de compacit´e
´etudi´ee. L’´evaluation de Ks0 lorsque np = 1 par ce mod`ele est plus pr´ecise que si on ne tient
pas compte de la viscosit´e effective. Si np ∈ [2, 20], l’erreur est inf´erieure `a 4%. Dans ce cas
l`a, l’´evaluation de la perm´eabilit´e apparente est pr´ecise.
La formule (3.48) permet d’´evaluer la viscosit´e effective en fonction de la compacit´e (C = πR02p
l02
x ) pour un r´eseau de cylindres de type carr´e (Cf. figure 3.1) dans le cas o`u le
nombre de cylindres dans le sens des y est strictement sup´erieure `a 1. La perm´eabilit´e apparente ´evalu´ee `a l’aide du mod`ele de Brinkman (formule (3.22) et (3.48)) est une bonne approximation (erreur inf´erieure `a 4%) de la perm´eabilit´e ´evalu´ee par simulation num´erique
3. D´epˆot bi-dimensionnel uniforme 126
Fig. 3.9: Variation de ξ = µef f
µ en fonction de la compacit´e C = 1 − pour diff´erentes valeurs de
l0x, comparaison avec le mod`ele 3.48.
directe (mod`ele de Stokes) tant que le nombre de cylindres dans le sens des y est strictement sup´erieur `a 1.
3.4
Ecoulement `
´
a travers une couche de particules limit´
ee par une paroi
perfor´
ee.
3.4.1 Pr´esentation du probl`eme
Nous allons nous int´eresser dans cette partie `a la mod´elisation d’un ´ecoulement dans une couche de particules limit´ee par une paroi perfor´ee quand il n’y pas s´eparation des ´echelles ou quand le nombre de particules au-dessus de la paroi est faible.
Le domaine de r´esolution est pr´esent´e par la figure (3.10). Toutes les longueurs sont adimensionn´ees par Lx (L0x = 1). On impose un profil de vitesse uniforme U0ez `a une
distance 1.5lx du centre des particules de la premi`ere couche. La vitesse est adimensionnelle
est alors ~v = U0~v0. par cons´equent P = µUL0
x P
0. On impose un profil de Poiseuille, tel que le
d´ebit soit conserv´e, `a l’extr´emit´e d’un pore de longueur ´egale `a son diam`etre afin de ne pas forcer la solution [Duf00]. On impose sur la paroi, `a l’int´erieur et sur les particules du pore des conditions d’adh´erence. En x0 = 0 et x0 = Lx
2 on impose des conditions de sym´etrie :
fx = 0 et vz = 0.
La perm´eabilit´e apparente de la couche de particules, de mani`ere analogue `a (3.12) ,est d´efinie par :
Fig. 3.10: Sch´ema du domaine calcul. Ks0 = Lz 0 < ∆P > (3.49) < ∆P >=< P > (z0 = l0x)− < P > (z0 = l0x+ L0z) (3.50) < P > (z0 = lx0) = Z 1/2 0 P (x0, z = 0)dx (3.51) < P > (z0 = lx0 + L0z) = Z 1/2 (1−d0 x)/2 P (x0, z = L0z+ l0x)dx (3.52)
3.4.2 Probl`eme de Brinkman ´equivalent
On mod´elise la couche de particules par un milieu poreux de perm´eabilit´e uniforme et isotrope Ki (Cf. figure 3.11). L’´ecoulement est r´egi par l’´equation de Brinkman prenant en
compte la viscosit´e effective estim´ee `a l’aide de (3.48) et l’´equation de continuit´e :
µef f∆u0− ∂P0 ∂x0 − 1 Ki0u 0 = 0
3. D´epˆot bi-dimensionnel uniforme 128 µef f∆v0− ∂P0 ∂y0 − 1 Ki0v 0 = 0 ∂u0 ∂x0 + ∂v0 ∂y0 = 0
La viscosit´e effective µef f(C) est ´evalu´ee `a l’aide de l’expression(3.48) avec C = πR02p
l02
x . On
impose des conditions de sym´etrie en x0 = 0 et x0 = 1/2. En entr´ee (z0 = 0) on impose une pression uniforme P0 = 1. Cette condition de pression est diff´erente de celle impos´ee dans le calcul direct de l’´ecoulement (paragraphe pr´ec´edent). Il a ´et´e mis en ´evidence que ce type de conditions rendait mieux compte des variations exp´erimentales de la perm´eabilit´e apparente dans le cas d’un syst`eme bi-dimensionnel [Duf00]. On impose sur la paroi (z0 = Lz0 et x0 < 1/2 − d0x/2) une condition de non-glissement. Enfin, `a la sortie du pore (z0 = Lz0 et x0 > 1/2−d0x/2) on a des conditions de type sortie libre (∂u0
∂z0 = ∂v 0
∂z0 = 0) avec une condition de
pression nulle [VM95]. La solution (u0, v0, P0) est calcul´ee `a l’aide de l’algorithme pr´ edicteur-correcteur [Gol01] (Cf. annexe D) et de l’algorithme de Uzawa.
Fig. 3.11: Mod´elisation du d´epˆot de particules par un milieu poreux de perm´eabilit´e uniforme et isotrope Ki calcul´ee `a partir de la relation (3.23).
3.4.3 R´esultats
Lorsqu’il y a s´eparation d’´echelle , la r´eduction de perm´eabilit´e KK
i ne d´epend, comme
on l’a vu au chapitre 1, que de la taille des pores d et l’´epaisseur de la couche de particules, c’est `a dire KK
i = f (
d Lx,
Lz
Lx)) soit encore en utilisant les grandeurs adimensionn´ees par Lx
K
Ki = f (d
0, L0 z).
Lorsqu’il n’y a plus s´eparation d’´echelle, deux param`etres suppl´ementaires doivent ˆetre pris en compte : la distance lx0 entre le centre des particules (taille de la cellule unit´e : Cf. figure 3.10) et la compacit´e C (ou de fa¸con ´equivalente le rayon des particules). Donc, en absence de s´eparation des ´echelles
K Ki
= f (d0, L0z, l0x, C) (3.53)
Pour simplifier la discussion nous examinons successivement les r´esultats pour 3 distances entre cylindres :
– l0x=0.05 (20 particules par couches de d´epˆot) – l0x=0.1 (10 particules par couches de d´epˆot) – l0x=0.5 (2 particules par couches de d´epˆot)
La figure 3.12 ci-dessous montre les syst`emes ´etudi´es dans le cas d’une seule couche d´epos´ee pour diff´erente valeurs de l0x et C.
Fig. 3.12: D´epˆot d’une couche de particules pour diff´erentes valeurs de lx0 et C.
Cas lx0 = 0.05
Pour l0x = 0.05, L0z = 0.05 correspond `a 1 couche de particules d´epos´ees, L0z = 0.1 `a 2 couches, etc... ( La figure 3.10 correspond `a l0x = 0.05 et pour 5 couches ). Les r´esultats port´es sur la figure 3.13correspondent donc `a des d´epˆots de 2 couches (L0z = 0.1), 5 couches (L0z = 0.25), 10 couches (L0z = 0.25) et 20 couches de particules.
– Influence de C
Rappelons tout d’abord que la solution de Darcy est ind´ependante de C. De ce point de vue, la solution de Brinkman apporte une am´elioration int´eressante puisqu’elle est sen-sible `a la compacit´e C ainsi qu’`a l’´echelle lx. Cette sensibilit´e `a l0x et C se fait `a
tra-3. D´epˆot bi-dimensionnel uniforme 130
vers la perm´eabilit´e du milieu poreux (K = f (C, l2x)) ainsi que via la viscosit´e effective (µef f = f (C)). A mˆeme compacit´e, en modifiant lx, on modifie le poids relatif entre effets
de frottements sur la paroi et effets de traˆın´ee sur les particules.
En cons´equence, l’´ecart entre les pr´edictions du mod`ele de Darcy et celles du mod`ele de Brinkman sont d’autant plus marqu´ees que le poids relatif des effets de frottement sur la paroi filtrante est important (faible compacit´e, grand lx, faible nombre de couches d´epos´ees).
Ainsi sur la gamme de param`etres ´etudi´es, la solution de Darcy repr´esente une approximation satisfaisante pour C = 0.6 (Cf. figure 3.13) alors que l’´ecart est significatif avec la solution de Brinkman pour les d´epˆots peu denses (C = 0.05).
– Influence de la taille des pores
L’´ecart entre la solution de Brinkman et celle de Stokes se met `a augmenter de fa¸con importante lorsque d0 → l0
x, situation qui marque une perte de s´eparation des ´echelles entre
taille des pores et distance entre particules. On note que cet ´ecart augmente lorsque d0 diminue dans la gamme de param`etres ´etudi´es et peut atteindre jusqu’`a 40% dans le cas des d´epˆots peu denses (C = 0.05).
Fig. 3.13: Variation de la r´eduction de perm´eabilit´e en fonction du diam`etre de l’ouverture pour diff´erentes ´epaisseurs de couches de particules. l0x repr´esente la distance entre particules. Le mod`ele de Brinkman tient compte de la viscosit´e effective.
3. D´epˆot bi-dimensionnel uniforme 132
Fig. 3.14: Variation de l’erreur commise par le mod`ele de Brinkman (courbes de gauche) et le mod`ele de Darcy (courbes de droite) sur l’´evaluation de la perm´eabilit´e apparente en fonction du diam`etre de l’ouverture pour diff´erentes ´epaisseurs de couches de particules pour l0x= 0.05.
Cas l0x = 0.1
Pour ce cas L0z = 0.1 correspond `a 1 couche de particules d´epos´ees, L0z = 0.5 correspond `
a 5 couches et L0z = 1.0 correspond `a 10 couches (Cf figure3.15 : L0z = 0.3).
Fig. 3.15: Exemple de d´epˆot pour l0x= 0.1 et 3 couches de particules (L0z = 0.3).
Si en premi`ere approximation, les tendances sont identiques au cas pr´ec´edent (Brinkman meilleure approximation de Darcy, ´ecarts entre solutions que Darcy, de Brinkman et de Stokes d’autant moins marqu´es que la compacit´e C est ´elev´ee), des diff´erences notables apparaissent :
– L’´ecart entre la solution de Brinkman et de Stokes peut ˆetre important sur une large gamme de tailles de pore pour les d´epˆots peu denses et les faibles nombres de couches de particules d´epos´ees (Cf. figure3.17, C = 0.05).
– Pour les d´epˆots suffisamment denses (C ≥ 0.3) l’´evolution de l’´ecart relatif entre la solution de Brinkman et de Stokes n’´evolue plus de fa¸con monotone avec d0 (Cf. figure
3.17, C = 0.3, C = 0.4, C = 0.6). Cet ´ecart atteint un maximum vers d0 = 0.1. Ceci est peut ˆetre mis en relation avec l’´evolution de KK
i calcul´e `a l’aide du mod`ele de Stokes
(Cf. figure3.16, C = 0.6) qui montre que dans la plage d0 = 0.05 − 0.1 la perm´eabilit´e K ne varie pas (plateau sur la figure3.16, C = 0.6).
Cette stagnation de la perm´eabilit´e peut s’expliquer qualitativement en examinant la struc-ture de l’´ecoulement comme cela est illustr´e sur les figures3.18 et 3.19. Ainsi la figure 3.18
montre que pour C = 0.4 l’´ecoulement est essentiellement inchang´e lorsque d0 varie entre 0.05 et 0.1 et est contrˆol´e par la constriction form´ee par les 2 particules situ´ees au-dessus du pore alors qu’il en va diff´eremment pour le cas C = 0.05.
3. D´epˆot bi-dimensionnel uniforme 134
Fig. 3.16: Variation de la r´eduction de perm´eabilit´e en fonction du diam`etre de l’ouverture pour diff´erentes ´epaisseurs de couches de particules.
Fig. 3.17: Variation de l’erreur commise par le mod`ele de Brinkman (courbes de gauche) et le mod`ele de Darcy (courbes de droite) sur l’´evaluation de la perm´eabilit´e apparente en fonction du diam`etre de l’ouverture pour diff´erentes ´epaisseurs de couches de particules pour l0x= 0.1.
3. D´epˆot bi-dimensionnel uniforme 136
Fig. 3.18: Champ du module de la vitesse du fluide et trajectoires de traceurs pour lx0 = 0.1, L0z = 0.1, C = 0.4. De haut en bas d0 = 0.05, 0.1, 0.2, 0.3
Fig. 3.19: Champ du module de la vitesse du fluide et trajectoires de traceurs pour lx0 = 0.1, L0z = 0.1, C = 0.05. De haut en bas d0 = 0.05, 0.1, 0.2, 0.3
3. D´epˆot bi-dimensionnel uniforme 138
Cas l0x = 0.5
Rappelons que pour ce cas, L0z = 0.5 correspond `a une couche de particules d´epos´ees (d´epˆot de 2 particules) et L0z = 1 `a un d´epˆot de 2 couches de particules (Cf figure 3.20 : L0z = 0.5).
Fig. 3.20: Exemple de d´epˆot pour l0x= 0.5 et 3 couches de particules (L0z = 0.5).
C’est le cas violant le plus les hypoth`eses de s´eparation des ´echelles sous-jacentes aux mod`eles de Darcy et Brinkman. Ce cas exacerbe certaines tendances pr´ec´edentes. Ainsi l’´ecart entre l’approximation de Darcy et de Brinkman devient tr`es marqu´e pour les d´epˆots peu denses (cas C = 0.05 de la figure 3.21). Pour ce cas peu dense, l’approximation de Brinkman repr´esente une int´eressante approximation compar´ee `a un calcul de Stokes.
Pour les compacit´es ´elev´ees (C = 0.6 sur la figure 3.21), on retrouve l’´evolution non monotone de l’´ecart entre la solution de Brinkman et de Stokes avec un maximum vers d0 → l0
x (Cf. figure3.22) et un plateau dans l’´evolution de la perm´eabilit´e apparente calcul´ee
par simulation directe (Stokes), Cf. figure 3.21 pour C=0.6. Ici encore l’interpr´etation est identique au cas pr´ec´edent sur la plage [0.1 − 0.4], l’´ecoulement est essentiellement contrˆol´e par la constriction form´ee par les 2 particules d´epos´ees sym´etriquement au-dessus du trou (Cf.3.23) et n’est pas sensible aux variations de d0 sur cette plage de valeurs.
Un diff´erence notable avec le cas pr´ec´edent est que les courbes correspondantes aux calculs de Stokes coupent les courbes correspondantes `a l’approximation de Brinkman (Cf. figure3.21, C = 0.6). Alors que pour l0x = 0.1 l’approximation de Brinkman conduit toujours `
a une sur-estimation de la perm´eabilit´e apparente (Cf. figure3.16), l’´ecart Kb0− K0
s passe par
z´ero dans le cas l0x = 0.5 (Cf. figure3.22). Ainsi pour C = 0.6, l’approximation de Brinkman sous-estime la perm´eabilit´e apparente pour d0 ≤ 0.3, cette sous-estimation augmente lorsque d0 diminue. Ile est `a noter que cette sous-estimation est ´egalement observ´ee pour une large plage de d0 pour C = 0.05 (Cf. figure 3.22 C = 0.05).
Fig. 3.21: Variation de la r´eduction de perm´eabilit´e en fonction du diam`etre de l’ouverture pour diff´erentes ´epaisseurs de couches de particules.
3. D´epˆot bi-dimensionnel uniforme 140
Fig. 3.22: Variation de l’erreur commise par le mod`ele de Brinkman sur l’´evaluation de la perm´eabilit´e apparente en fonction du diam`etre de l’ouverture pour diff´erentes ´epaisseurs de couches de particules.
Fig. 3.23: Champ du module de la vitesse du fluide et trajectoires de traceurs pour lx0 = 0.5, L0z = 0.5, C = 0.6. (a) : d0 = 0.05, (b) : d0 = 0.1, (c) : d0 = 0.2, (d) : d0 = 0.3, (e) : d0 = 0.4.
3. D´epˆot bi-dimensionnel uniforme 142
3.5
Conclusion
Dans ce chapitre, `a l’aide notamment d’une m´ethode originale de r´esolution des ´equations de Stokes par ´el´ements fronti`eres (m´ethode des ´el´ements spectraux), nous avons pr´esent´e des r´esultats permettant d’´evaluer la qualit´e des approximations de Darcy et de Brinkman pour ´evaluer la perm´eabilit´e apparente d’un d´epˆot lorsque la s´eparation des ´echelles entre l’´echelle de la micro structure (taille des particules) et la taille des pores n’est plus r´ealis´ee (cas correspondant `a la majorit´e des applications).
Ceci nous a permis de mettre en ´evidence plusieurs points :
– L’´equation de Brinkman, contrairement `a Darcy, est un compromis int´eressant car elle est sensible `a la compacit´e du d´epˆot et `a la distance entre particules, via la comp´etition entre frottements sur la paroi filtrante et la r´esistance hydrodynamique due aux parti-cules tout en ´etant beaucoup moins gourmande en temps de calcul qu’un calcul direct de Stokes.
– La viscosit´e effective d´etermin´ee num´eriquement dans le cas d’un ´ecoulement p´ erio-dique perpendiculaire `a l’axe de cylindres confin´e entre 2 parois (calcul 2D), ne semble d´ependre que de la compacit´e des cylindres (sauf dans le cas extrˆeme o`u il n’ y a qu’une couche de cylindres). La viscosit´e effective est croissante avec la compacit´e comme le montrent tous les mod`eles. Elle tend exponentiellement vers +∞ lorsque la compacit´e du r´eseau de cylindres tend vers la compacit´e limite (d’un r´eseau carr´e dans notre cas). – En g´en´eral l’approximation de Brinkman conduit `a une surestimation de la perm´ ea-bilit´e apparente du d´epˆot qui peut ˆetre d’un facteur 2 pour les d´epˆots peu denses et de faibles tailles de pore de la paroi filtrante (sur la plage de valeurs de taille ´etudi´ee ; il est clair que l’´ecart peut devenir plus grand si on explore de plus faibles tailles de pores). Cependant, pour une large gamme de porosit´e de d´epˆot (typiquement < 0.7) et des pores pas trop petits (d ≈ 2 tailles de particules), l’´ecart avec la solution de Stokes est inf´erieure `a 25%.
– Lorsque les particules sont plus grosses que la taille du pore (cas l0x= 0.5), l’utilisation de l’´equation de Brinkman peut conduire `a sous estimer la perm´eabilit´e apparente lorsque d0 < l0x.
– Ces r´esultats confirment que la perm´eabilit´e apparente de la premi`ere couche de par-ticules d´epos´ees reste difficile `a calculer lorsque la s´eparation d’ ´echelle l0x>> d0 n’est pas r´ealis´ee.
D’UN D´
EP ˆ
OT
4.1
Introduction
4.1.1 Mod´elisation de la formation d’une couche de particules
On peut trouver dans la litt´erature diff´erents types de mod´elisations. Seminario et al. [SRBT02] mod´elisent un processus de microfiltration tangentielle `a d´ebit constant de par-ticules collo¨ıdales pr´esentant une distribution de taille par un bouchage al´eatoire partiel ou complet de pores pr´esentant ´egalement un distribution de taille entraˆınant une augmenta-tion de la perte de charge. Ce type d’approche pr´esente l’avantage de pouvoir mod´eliser le colmatage de la paroi filtrante en tenant compte de l’h´et´erog´en´eit´e de la taille des pores et des particules. Une confrontation de cette simulation `a des r´esultats exp´erimentaux montre une tr`es bonne ad´equation des courbes de d´ebit pour les temps longs mais un ´ecart signi-ficatif est not´e pour les temps courts. Un examen microscopique du filtre met en ´evidence des pores compl`etement obstru´es par des particules plus grosses ou partiellement bouch´es pas des particules moins grosses.
Kim et al. [KH02] mod´elisent la structure d’un d´epˆot form´e par filtration d’arrˆet par une m´ethode de type Monte Carlo prenant en compte les interactions hydrodynamiques et collo¨ıdales. La r´esistance hydraulique du syst`eme (particules + paroi) est mod´elis´ee par la somme des r´esistances de la paroi et la couche de particules. Les auteurs mettent en ´evidence une d´ependance directe entre la structure de la couche de particules et les pa-ram`etres physico-chimiques des particules et de la solution.
Fu et al. [FD98] mod´elisent la formation d’un d´epˆot, en ultrafiltration, compos´e d’un ensemble de 100000 particules non diffusives ayant 3 diam`etres diff´erents (30,60 et 90 nm) par la d´etermination de leurs trajectoires en int´egrant num´eriquement les ´equations de Newton. Les auteurs introduisent en plus des interactions de type DLVO une force hydrodynamique exerc´ee par le fluide sur la particule par le biais de la force de Stokes (hypoth`ese de dilution infinie). Pour leurs simulations les auteurs consid`erent que la r´esistance hydraulique totale du syst`eme est la somme des 2 r´esistances (membrane + couche de particules). Ces simulations pr´edisent qualitativement et quantitativement la r´esistance hydraulique ainsi que la structure de la couche de particules en fonction des param`etres physico chimiques des particules et de
4. Mod´elisation tri-dimensionnelle de la formation d’un d´epˆot 144
la paroi lorsque le d´epˆot est ´epais.
Tarabara et al. [TPBW02] mod´elisent la formation d’une couche de particules en nano-filtration par le d´eplacement al´eatoire d’une particule dont la probabilit´e de d´eplacement dans 8 directions possibles est bas´ee sur le bilan des forces s’exer¸cant sur cette particule. L’interaction physico chimique entre les particules est mod´elis´ee par le param`etre d’efficacit´e de collision. Suivant la valeur de ce param`etre et du pseudo nombre de Peclet :
NP e= Vg+ Vpf Vd Vg : vitesse de s´edimentation Vpf : vitesse du fluide Vd : vitesse de diffuion
les d´epˆots sont plus ou moins dendritiques. Grˆace `a ce type de mod´elisation les auteurs mettent en ´evidence un ph´enom`ene de s´egr´egation des particules chimiquement diff´erentes. Ces r´esultats sont confirm´es par des observations exp´erimentales sur des d´epˆots r´ealis´es en nanofiltration.
Tung et al. [TC02] ont simul´e la formation d’une couche de particules au niveau d’un pore en g´eom´etrie axisym´etrique. (mod´elisant un arrangement hexagonal des pores sur la membrane : Cf. figure 4.1) Les auteurs calculent l’´ecoulement (mod´elis´e par les ´equations de Navier Stokes) sans la pr´esence des particules, et ´etudient les trajectoires lagrangiennes de ces derni`eres. Dans leur ´etude, la pr´esence des particules ne modifie pas l’´ecoulement. Ils supposent ´egalement que les particules ont un diam`etre suffisant tel que les forces de Van der Waals et les forces ´electrostatiques puissent ˆetre n´eglig´ees. Afin de mod´eliser pr´ecis´ement le placement des particules arrivant sur la couche d´ej`a form´ee et l’´evolution de la forme du d´epˆot au cours du temps, ils analysent ´egalement les forces de frictions s’exer¸cant sur les particules. On peut noter qu’une mod´elisation plus rigoureuse (int´egrant les interactions hydrodynamiques), confront´ee `a des r´esultats exp´erimentaux, du mouvement relatif de 2 sph`eres en contact dans un ´ecoulement de Stokes est abord´ee dans [MEJLM+99].Il prennent ´egalement en compte la force exerc´ee par le d´epˆot sur une particule s’approchant de ce dernier, mod´elis´e par un milieu poreux homog`ene. Les r´esultats de ces simulations mettent en ´evidence l’influence du nombre Reynolds (bas´e sur la largeur de pore et la vitesse moyenne de filtration) sur la forme du d´epˆot (Cf. figure 4.1).
L’ensemble des mod´elisations pr´esent´ees ne tient pas compte de la modification de l’´ecoulement due `a la pr´esence des particules. Si on se place dans le cas d’un ´ecoulement `
a faible nombre de Reynolds, il existe plusieurs m´ethodes sp´ecifiques permettant de mod´eliser les interactions hydrodynamiques entre particules. Une revue non exhaustive de ces m´ethodes
Fig. 4.1: Influence du nombre de Reynolds sur la forme du d´epˆot. dpore : diam`etre du pore. dpart : diam`etre des particules : simulations de Tung et al [TC02]. Re = Vfdpore
ν . Vf : vitesse de
4. Mod´elisation tri-dimensionnelle de la formation d’un d´epˆot 146
est pr´esent´ee dans le paragraphe suivant.
4.1.2 Revue des m´ethodes de simulation du transport de particules `a faible nombre de Reynolds
Dans cette partie nous allons passer en revue les principales techniques employ´ees ac-tuellement pour r´esoudre un ´ecoulement de type Stokes et le mouvement des particules au sein de cet ´ecoulement. Weinbaum et al. [WGZY90] font une revue des techniques de d´eveloppements multipolaires et des m´ethodes int´egrales pour les ´ecoulements de Stokes.
´
Etant donn´e que l’´equation de Stokes est lin´eaire et que les particules sont en mouve-ment, la m´ethode la plus pr´ecise `a mettre en oeuvre est la m´ethode des ´el´ements fronti`ere [Poz92], [Poz02]. Seule la surface des particules et la fronti`ere du domaine sont maill´ees. Cependant lorsque le nombre de particules est important ou lorsque les particules sont tr`es proches les unes des autres ou d’une fronti`ere du domaine, il est n´ecessaire d’augmenter la taille du maillage pour obtenir une solution pr´ecise (les forces de lubrification divergent lorsque les surfaces solides se rapprochent). La simulation, par cette m´ethode, de 2 parti-cules s’approchant d’un pore dans un ´ecoulement impos´e a permis de mettre en ´evidence des interactions hydrodynamiques [FS00]. Afin de diminuer le nombre d’´el´ements de fronti`ere n´ecessaires `a un calcul pr´ecis , Nasseri et al. [NPTF00] introduisent les forces de lubrifi-cation, d´etermin´ees par la r´esolution exacte pour 2 particules [KK00] sph´eriques dans un ´ecoulement de type Stokes, dans la formulation int´egrale de l’´equation de Stokes. Bien que les auteurs aient r´eussi `a simuler le mouvement de 729 particules dans un ´ecoulement cisaill´e, les calculs ´etaient effectu´es sur 28 calculateurs en parall`ele. Le temps n´ecessaire au calcul du d´eplacement de 125 particules sur 30 pas de temps a n´ecessit´e 12h de calcul.
L’une des m´ethodes les plus classiques dans le transport de particules `a faible nombre de Reynolds est la Dynamique Stokesienne d´evelopp´ee par Bossis et Brady. Cette m´ethode est bas´ee sur le d´eveloppement multipolaire de la formulation int´egrale de l’´equation de Stokes. En combinant ce d´eveloppement et les formules de Faxen on obtient une matrice de mobilit´e corr´elant les vitesses de translation et rotation des particules aux forces moments exerc´es par le fluide sur celles-ci [DB87a], [Bra88]. Cette m´ethode mod´elise, par inversion de la matrice de mobilit´e, l’interaction hydrodynamique entre plusieurs particules et rend compte des forces de lubrification `a courte port´ee en int´egrant la solution exacte de 2 sph`eres en mouvement dans un ´ecoulement de type Stokes. Si on connaˆıt les forces et les moments s’exer¸cant sur les particules, on peut alors calculer la perturbation induite sur l’´ecoulement due `a la pr´esence des particules. Cette m´ethode a ´et´e utilis´ee en rh´eologie [DB88], pour calculer les propri´et´es effectives des milieux poreux [DB87b], [KS02] ou des suspensions de particules browniennes. Cependant la majorit´e des syst`emes ´etudi´es ´etaient des suspensions infinies sans pr´esence de paroi. Quelques travaux ont ´et´e effectu´es sur des suspensions en
pr´esence de parois solides [DB88], [BP99]. Cependant ce type de simulations impose une discr´etisation de la fronti`ere ou la connaissance de la fonction de Green du probl`eme de Stokes de la particule en pr´esence de la paroi et les interactions hydrodynamiques `a courte port´ee entre la particule et la paroi.
Maxey, Lomholt et Dance [MP01], [LM03] ont r´ecemment d´evelopp´e une m´ethode de transport de particules lorsque le nombre de Reynolds de particule est dans la gamme 0 < Rep < 20. Dans cette m´ethode les particules sont mod´elis´ees par un terme de force de
volume dans l’´equation de Navier-Stokes. Ce terme est repr´esent´e par une fonction continue d´efinie `a l’aide des forces et moments exerc´es par les particules sur le fluide. La m´ethode devient impr´ecise lorsque les particules sont proches entre elles ou des parois. Ainsi les mˆemes auteurs incorporent des forces de lubrification [DM03] afin de mieux rendre compte des interactions hydrodynamiques `a courte distance entre particules et entre particules et parois. Cependant les auteurs constatent, d’une part, que la m´ethode n’est pr´ecise que pour les syst`emes ayant une faible fraction volumique (≈ 10%) , et d’autre part, qu’elles restent coˆuteuses en temps de calcul.
4.1.3 Approches propos´ees
Les approches pr´esent´ees dans le paragraphe4.1.1qui pr´ec`ede ne tiennent pas compte de l’aspect discret de la paroi filtrante ou de la modification de l’´ecoulement par les particules d´epos´ees. Les m´ethodes de transport de particules ´evoqu´ees dans le paragraphe 4.1.2 ne permettent pas de simuler les milieux poreux denses et la prise en compte de g´eom´etrie du pore dans le calcul de l’´ecoulement est extrˆemement complexe. En effet, la prise en compte des interactions hydrodynamiques d’une particule et d’un pore dans le cas o`u la particule est soit en approche du pore soit d´epos´ee sur la paroi est dans le premier cas tr`es complexe [FS00] et dans le second cas n’est pas document´ee. Dans les 2 cas une expression analytique simple de l’interaction entre la particule et le pore n’est pas connue afin de pouvoir mod´eliser la d´eposition des particules `a l’aide des m´ethodes du paragraphe 4.1.2.
L’approche que nous proposons est l’´etude de la formation d’un d´epˆot `a l’´echelle du pore ( en supposant comme dans les chapitres pr´ec´edents une r´epartition spatiale p´eriodique des ces derniers sur la paroi filtrante). Nous nous proposons ´egalement d’´etudier l’influence du d´epˆot sur l’´ecoulement par le biais de l’´etude de la morphologie du d´epˆot ainsi que la variation du d´ebit filtr´e en fonction du volume de particules d´epos´ees. Le domaine fluide et le domaine poreux sont mod´elis´es par l’´equation de Brinkman en mod´elisant les particules par un champ de porosit´e et un champ de perm´eabilit´e.
Dans le cadre d’une ´etude pr´eliminaire nous faisons les approximations suivantes : 1. On suppose que les particules sont sph´eriques.
4. Mod´elisation tri-dimensionnelle de la formation d’un d´epˆot 148
2. On suppose que les forces de Van der Waals compensent les forces de lubrification. Ainsi on peut supposer qu’une particule en approche du pore ou d’une particule d´epos´ee ne subit pas de force ext´erieure : sa trajectoire suit les lignes de courant.
3. On se place dans le cas d’une solution faiblement concentr´ee en particules.
4. On suppose que l’´ecoulement est suffisamment lent pour ob´eir `a l’´equation de Stokes dans la partie fluide libre et `a l’´equation de Brinkman dans le d´epˆot.
4.2
Mod`
ele de la formation de la couche de particules
Dans ce paragraphe nous pr´esentons la mod´elisation du processus de la formation d’un d´epˆot de particule au niveau d’un pore. Dans un premier temps nous pr´esentons la g´eom´etrie du domaine de calcul, puis dans un second temps nous pr´esentons la mod´elisation du d´epˆot par un milieu poreux.
4.2.1 Mod´elisation de la paroi filtrante
La g´eom´etrie du domaine de calcul est similaire `a celle des chapitres pr´ec´edents. On suppose que les pores ont une r´epartition spatiale p´eriodique sur la paroi filtrante. Les simulations sont donc r´ealis´ees sur une cellule unitaire repr´esentative de la paroi pr´esent´ee par la figure4.2.
Fig. 4.2: Mod`ele de la paroi.
Les particules d´epos´ees sur la paroi (non repr´esent´ees sur la figure) forment un d´epˆot repr´esent´e par un milieu poreux de perm´eabilit´e non homog`ene dont la mod´elisation est pr´esent´ee dans le paragraphe suivant. L’´ecoulement est ainsi mod´elis´e dans l’ensemble du domaine par l’´equation de Brinkman :
µef f(~r)∆~v − ~∇P − µ Ki(~r) ~v = 0 (4.1) ~ ∇~v = 0 (4.2) avec ~r = (x, y, z)
Les conditions aux limites que l’on impose sont pr´esent´ees ci-dessous. Comme dans les chapitres pr´ec´edents, on impose une diff´erence de pression entre le haut du domaine et la sortie du pore. En z = Lz :
P = P1 (4.3)
∂vi
∂z = 0 , i = x, y, z (4.4)
Sur les fronti`eres x = 0, Lxet y = 0, Lx, on impose des conditions aux limites p´eriodiques :
vi(x + Lx, y, z) = vi(x, y, z) (4.5)
vi(x, y + Lx, z) = vi(x, y, z) (4.6)
P (x + Lx, y, z) = P (x, y, z) (4.7)
P (x, y + Lx, z) = P (x, y, z) (4.8)
Sur la paroi : z = 0 et |x − Lx/2| > dx/2 et |y − Lx/2| > dx/2, on impose une condition
de non glissement et un gradient normal de pression nul.
vi = 0 (4.9)
∂P
∂z = 0 (4.10)
sur le pore : z = 0 et |x−Lx/2| <= dx/2 et |y −Lx/2| <= dx/2, on impose une condition
de sortie libre [VM95].
P = P0 (4.11)
∂vi
∂z = 0 (4.12)
´
Etant donn´e que l’on impose la diff´erence de pression, on proc`ede `a l’adimensionnalisation suivante :
4. Mod´elisation tri-dimensionnelle de la formation d’un d´epˆot 150 ~ r = ~r0Lx (4.13) P = (P1− P0)P0+ P0 (4.14) Ki = L2xK 0 i (4.15) ~v = Lx(P1− P0) µ ~v 0 (4.16)
Le syst`eme d’´equation (4.1) `a (4.12) devient alors : µef f(~r)∆~v0 − ~∇P0− µ Ki0(~r0)~v 0 = 0 (4.17) ~ ∇~v0 = 0 (4.18) En z0 = Lz Lx : P0 = 1 (4.19) ∂v0i ∂z0 = 0 (4.20)
Sur les fronti`eres x0 = 0, 1 et y0 = 0, 1 :
vi0(x0+ 1, y0, z0) = vi0(x0, y0, z0) (4.21) vi0(x, y0 + 1, z0) = vi0(x0, y0, z0) (4.22) P0(x0+ 1, y0, z0) = P0(x0, y0, z0) (4.23) P0(x, y0+ 1, z0) = P0(x0, y0, z0) (4.24) Sur la paroi : z0 = 0 et |x0− 1/2| > dx/Lx et |y0− 1/2| > dx/Lx v0i = 0 (4.25) ∂P0 ∂z0 = 0 (4.26) sur le pore : z0 = 0 et |x0− 1/2| < dx/Lx et |y0− 1/2| < dx/Lx P0 = 0 (4.27) ∂v0i ∂z0 = 0 (4.28)
4.2.2 Algorithme de formation de la couche de particules
On commence par calculer l’´ecoulement de type Stokes (aucune particule n’est pr´esente dans le domaine de calcul) :
µef f(~r)∆~v0 − ~∇P0− µ Ki0(~r0)~v 0 = 0 (4.29) ~ ∇~v0 = 0 (4.30)
avec les conditions aux limites pr´esent´ees dans le paragraphe pr´ec´edent. Dans ce cas l`a ce syst`eme est r´esolu par la m´ethode des volumes finis `a l’aide de l’algorithme d’Uzawa (Cf. annexe D pour les d´etails sur les m´ethodes num´eriques utilis´ees) en retirant le terme de Darcy (Kµ
i~v) lors de la discr´etisation de ´equations.
On tire al´eatoirement la position d’une premi`ere particule en z0 = 0. La suite al´eatoire est g´en´er´ee par la fonction rand() de la librairie standard du langage C++ [Str00]. On consid`ere que la particule suit les lignes de courant. Lorsque la particule arrive `a proximit´e de la paroi elle peut ˆetre captur´ee par la paroi (par interception directe) ou passer par le pore (Cf. figure 4.3). La particule est captur´ee par la paroi si
z = dp 2Lx et |x0p− 1 2| > dx Lx − dp 2Lx et |yp0 − 1 2| > dx Lx − dp 2Lx (4.31) Lorsque la particule est captur´ee on modifie le champ de porosit´e et de perm´eabilit´e. Le maillage permettant de calculer le champ de porosit´e et de perm´eabilit´e (que l’on d´esignera par la suite comme maillage K) est diff´erent du maillage permettant de calculer l’´ecoulement (que l’on d´esignera par la suite comme maillage F). La taille des mailles du maillage K est la taille des particules : Cf. figure 4.4. La porosit´e est calcul´ee `a chaque maille K comme ´etant le rapport entre le volume non occup´e par les particules et le volume total de la cellule du maillage K (Cf. figure 4.4). La perm´eabilit´e est calcul´ee `a l’aide le la relation de Kozeny-Carman bien adapt´ee pour les milieux granulaires faiblement poreux [ZH82] :
Ki0 = d
02 p3
180(1 − )2 (4.32)
d0p est le diam`etre des particules adimesionn´e. d0p = dp
4. Mod´elisation tri-dimensionnelle de la formation d’un d´epˆot 152
On adopte pour la viscosit´e effective la forme suivante : µef f =
µ
(4.33)
Cette formulation a ´et´e employ´ee dans les milieux faiblement poreux [GZB+03].
On consid`ere que toutes les cellules du maillage F qui sont contenues dans une mˆeme cellule de maillage K ont toutes la mˆeme perm´eabilit´e : la perm´eabilit´e est consid´er´ee comme constante par maille K. Les champs de perm´eabilit´e et de porosit´e ´etant d´etermin´es, on peut alors recalculer l’´ecoulement (´equation (4.29) `a (4.30) par la m´ethode pr´esent´ee en annexe D (sans ´etape de pr´ediction car la majorit´e du domaine est de perm´eabilit´e infinie : ´ecoulement en majorit´e de Stokes). On consid`ere que l’´evolution de l’´ecoulement au cours du temps est une suite d’´etats stationnaires. Une fois l’´ecoulement recalcul´e, on tire al´eatoirement la position de la nouvelle particule et on teste cette fois-ci si elle captur´ee par la paroi ou la premi`ere particule d´epos´ee. On consid`ere dans ce mod`ele que si une particule en mouvement entre en contact avec une particule du d´epˆot, elle est automatiquement arrˆet´ee. Ceci correspond `a une probabilit´e de capture ´egale `a 1 [TPBW02]. La construction d’un tel type de d´epˆot est possible si la force attractive de Van der Waals est dominante par rapport aux forces r´epulsives de type ´electrostatiques et compense la r´epulsion visqueuse. On r´ep`ete ainsi le processus jusqu’`a ce que le nombre de particules d´epos´ees fix´e au d´ebut de la simulation soit atteint. Dans les simulations que nous pr´esenterons dans les paragraphes suivants on fixe soit le nombre de particules formant le d´epˆot, soit le nombre total de particules lanc´ees.
Fig. 4.4: Description du calcul de la porosit´e.
4.3
R´
esultats des simulations
4.3.1 Etude de la sensibilit´e au maillageNous avons tout d’abord r´ealis´e une ´etude de sensibilit´e au maillage des param`etres macroscopiques tels que le d´ebit en fonction du volume des particules d´epos´ees, la compacit´e C (C = 1−) et la g´eom´etrie du d´epˆot. Puisque la diff´erence de pression est impos´ee dans les simulations, le d´ebit diminue lorsque le nombre de particules d´epos´ees augmente. Le d´ebit est calcul´e de la mani`ere suivante :
Q0 = Z 1 0 Z 1 0 v0z x0, y0, z0 = Lz Lx dx0dy0 (4.34)
Afin d’analyser la g´eom´etrie du d´epˆot, nous ´etudions la compacit´e de ce dernier. Cette grandeur nous permet d’analyser les zones pr´ef´erentielles d’accumulation des particules. Pour cela on d´efinit 2 types de compacit´es. La compacit´e locale :
C(r) = 1 2πr2 dVp(r) dr (4.35) La compacit´e moyenne : < C > (r) = V2p(r) 3πr3 (4.36) Vp(r) : volume des particules contenu dans la demi-sph`ere (z > 0) de rayon r
4. Mod´elisation tri-dimensionnelle de la formation d’un d´epˆot 154
La grandeur r dans ce cas ne d´esigne pas la distance par rapport `a l’origine mais la distance par rapport au centre du pore (Cf. figure 4.5 ). Ce choix est motiv´e par le fait que les premi`eres particules se d´eposent pr´ef´erentiellement autour du pore.
Fig. 4.5: D´efinition de r : distance entre le centre du pore et un point situ´e dans le d´epˆot.
Les simulations ont ´et´e r´ealis´ees pour 3 tailles de pore d0x = 0.2, 0.4, 0.6 et 2 tailles de particules d0p = 0.05, 0.1. La tailles des mailles du maillage K est 0.1 pour dp = 0.1 et 0.05
pour dp = 0.05. La hauteur du domaine est fix´ee `a L0z = 2. Sur les figures 4.6 `a 4.11 on a
repr´esent´e les d´epˆots obtenus pour les 3 tailles de pores et les 2 tailles de particules, pour diff´erentes longueurs de maille du maillage F. Le param`etre nx correspond au nombre de
mailles dans les directions x et y. Nous avons choisi d’effectuer les calculs avec un maillage r´egulier, on pose donc nz = 2nx (nombre d’´el´ements dans la direction z). Le nombre de
particules formant le d´epˆot est toujours ´egal `a 100. Dans tous les cas ´etudi´es, le tirage des positions initiales al´eatoires des particules est identique. On constate que la forme du d´epˆot varie avec la finesse du maillage. Cependant les courbes de compacit´e locale et moyenne semblent converger. La convergence est d’autant meilleure que le diam`etre du pore est grand et que le diam`etre des particules est faible (Cf. figures4.12 et4.13). Il en va de mˆeme pour l’´evolution du d´ebit en fonction du volume de particules d´epos´ees. (Cf. figure 4.14). En effet, plus le diam`etre du trou est faible, plus les gradients de vitesse et pression sont importants et plus le maillage F doit ˆetre fin pour que le solution soit ind´ependante de ce dernier. ´Etant donn´e que la perm´eabilit´e est constante sur les mailles du maillage K et que ces mailles sont de la taille des particules, la variation du champ de perm´eabilit´e (pour le maillage F) est plus forte dans le cas des particules de diam`etre d0p = 0.1. La convergence de la solution n´ecessite un maillage F fin.
Fig. 4.6: G´eom´etrie du d´epˆot pour d0x= 0.2 et d0p= 0.05. (a) : nx= 20 (b) : nx= 40
4. Mod´elisation tri-dimensionnelle de la formation d’un d´epˆot 156
Fig. 4.8: G´eom´etrie du d´epˆot pour d0x= 0.4 et d0p= 0.05. (a) : nx= 20 (b) : nx= 40
Fig. 4.10: G´eom´etrie du d´epˆot pour d0x = 0.6 et d0p= 0.05. (a) : nx= 20 (b) : nx= 40
4. Mod´elisation tri-dimensionnelle de la formation d’un d´epˆot 158
Fig. 4.12: Variation de la compacit´e locale en fonction de r pour diff´erents diam`etres de pores et de particules. L´egende : dx dp (nx)
Fig. 4.13: Variation de la compacit´e moyenne en fonction de r pour diff´erents diam`etres de pores et de particules. L´egende : dx dp (nx)
4. Mod´elisation tri-dimensionnelle de la formation d’un d´epˆot 160
Fig. 4.14: Variation du d´ebit en fonction du volume des particules d´epos´ees pour diff´erentes valeurs de dp, dx et nx.
dx’=0.2 dx’=0.4 dx’=0.6
dp’=0.05 1.9 1.7 1.6
dp’=0.1 2.9 3.3 2.9
Tab. 4.1: Temps de calcul n´ecessaire en heures pour un d´epˆot de 100 particules pour les 6 cas ´
etudi´es dans de cas o`u nx= 20 sur un PC Linux Intel Xeon 3.2GHz.
dx’=0.2 dx’=0.4 dx’=0.6
dp’=0.05 23.7 23.6 19.5
dp’=0.1 34.5 42.5 34.9
Tab. 4.2: Temps de calcul n´ecessaire en heures pour un d´epˆot de 100 particules pour les 6 cas ´
etudi´es dans de cas o`u nx= 40 sur un PC Linux Intel Xeon 3.2GHz.
On a report´e dans les tableaux ci-dessous les temps de calcul n´ecessaires `a l’obtention d’un d´epˆot de 100 particules dans les 3 cas ´etudi´es (Cf. tableaux 4.1 et 4.2) et 2 types de maillage fluide. On constate que les temps de calcul augmentent tr`es rapidement lorsque la taille du maillage augmente. Ceci est dˆu, d’une part, ´evidemment au nombre d’inconnues augmentant avec la taille du maillage mais ´egalement au fait que lorsqu’une particule se d´epose en regard du pore, elle change de mani`ere tr`es significative le champ de perm´eabilit´e et l’algorithme de r´esolution de l’´ecoulement converge lentement vers la solution.
4.3.2 R´esultats et discussion ´
Evolution du d´ebit et de la compacit´e.
On constate, d’une mani`ere g´en´erale que les particules ont tendance `a s’accumuler pr`es du pore. Comme cela a ´et´e montr´e par Tung et al. [TC02], lorsque la vitesse de filtration est faible, les particules, lorsqu’elles sont plus petites que le pore, forment un pont au dessus de ce dernier. Notre mod`ele rend bien compte , lorsque les particules sont petites devant le pore (cas o`u d0p = 0.05 et d0x = 0.6), du pontage form´e par les particules sur celui-ci.
La compacit´e locale permet de mettre en ´evidence les zones de plus forte compacit´e : c’est `
a dire l`a o`u les particules s’accumulent pr´ef´erentiellement. On constate que pour d0p = 0.1 la distance d’accumulation pr´ef´erentielle est de 0.15 pour d0x = 0.2, 0.4 et elle est de 0.3 pour d0x = 0.6. On constate ´egalement que la distance pr´ef´erentielle d’accumulation pour d0p = 0.05 est ´egale ou tr`es l´eg`erement inf´erieure au rayon du pore. Ces r´esultats confirment les observations des g´eom´etries de d´epˆot. Contrairement `a ce que l’on aurait pu attendre, les particules de plus fort diam`etres produisent des d´epˆots plus compacts. Dans tous les cas, les particules sont plus petites que le pore. Les particules de plus forts diam`etres qui se d´eposent les premi`eres sur le bord du pore vont contribuer `a la cr´eation d’un dˆome de particules plus