HAL Id: jpa-00233514
https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00233514
Submitted on 1 Jan 1937
HAL is a multi-disciplinary open access
archive for the deposit and dissemination of
sci-entific research documents, whether they are
pub-lished or not. The documents may come from
teaching and research institutions in France or
abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est
destinée au dépôt et à la diffusion de documents
scientifiques de niveau recherche, publiés ou non,
émanant des établissements d’enseignement et de
recherche français ou étrangers, des laboratoires
publics ou privés.
Étude expérimentale de la diffraction éloignée
Jean Savornin
To cite this version:
ÉTUDE EXPÉRIMENTALE
DE LADIFFRACTION
ÉLOIGNÉE
Par JEAN SAVORNIN.
Laboratoire de
Physique
Générale de l’Universitéd’Alger.
Sommaire. - L’analyse de la lumière elliptique produite par diffraction à partir d’une vibration incidente rectiligne fournit un moyen simple d’investigation. On l’a appliqué à l’étude systématique des
propriétés diffringentes du bord rectiligne d’un écran métallique.
Les recherches à travers le spectre visible ont fait appaiaitre une différence extrêmement nette entre
les propriétés d’écrans de forme identique, mais constitués par des métaux différents. Les résultats
s’in-terprêtent dans tous les cas par la théorie électromagnétique, modifiée de façon à tenir compte des
propriétés optiques du métal.
1. Introduction. - J’ai
exposé
dans unprécédent
travail
(’ )
comment la théorieélectromagnétique
permet
de traitercomplètement
leproblème
de lapolarisation
par diffractionéloignée.
L’arêterectiligne
de l’écrandiffringent
étantverticale,
si la vibration lumineuse incidente estpolarisée rectilignement
et vibre à 45° du bord del’écran,
la vibration diffractée estelliptique.
Pour l’observateur
qui reçoit
la lumière diffractée dans une direction donnée duplan
horizontal,
l’ellipse
est caractérisée par l’orientation de son
grand
axe, sonellipticité
et son sens de parcours. Legrand
axe fait avec la verticale unangle qui
n’estplus
de 450 : la« rotation »
apparente p
(angle
de cegrand
axe avec la droite depente
45~)
estcomptée
positivement lorsque
l’écart avec la verticale a
augmenté.
L’ «ellipticité
»If
de
la vibration,
dontla tangente
estégale
aurapport
des demi axes, est considérée commepositive lorsque
lesens de parcours est celui des rotations
positives
quel’on vient de définir.
2. Forme de la vibration diffractée. - J’ai
étudié
expérimentalement
la forme de la vibrationdiffractée,
en variant les conditions defaçon
à observersuccessivement l’influence :
1° De
l’angle
d’incidence po de la lumière surl’écran,
angle
que fait le rayon incident avec la face dutran-chant
qui reçoit
lalumière;
2° De
l’angle
de déviation D des rayonsdiffractés,
compté positivement
vers larégion
de l’ombregéomé-trique ;
,3° De la
longueur
d’onde k de la lumièreemployée.
Dans les deuxpremiers
cas, l’écran était une lame de rasoir enacier,
neuve. Pour la troisième série derecherches,
j’ai
utilisé,
soit des lamesd’acier,
soit deslames d’acier recouvertes sur leurs deux faces d’une (l j Journ. Phys., 7, 1936, 434 ; Ci. Errata à la fin du présent
article.
couche d’or par
pulvérisation cathodique (l’épaisseur
de cette couche étant suffisante pour que l’on
puisse
assimiler les écrans à des lames d’ormassif);
soit enfindes
lames de cuivre pur, tailléesmécaniquement
de
façon
à réaliser un tranchant aussiparfait
quepossible.
L’appareil employé
est unPolarimètre-ellipsomètre
spécial,
dont on trouvera ladescription
ailleurs(1).
Ilest
précédé
d’unmonochromateur,
qui reçoit
la lumière solaire réfléchie par un héliostat. Uneimage
de la fente de sortie du monochromateur est formée sur le bord del’écran,
la convergence du faisceau lumineuxpolarisé
rectilignernent
par un Glazebrook étant de 3°31>’ environ. On recueille la lumière diffractée dans un cônede même
angle
ausommet,
en formant sur lapupille
de
l’cnil,
à travers unprisme
analyseur
deLippich,
l’image
de l’arête éclairée de l’écran. L’observateuraperçoit
ainsi lesplages
del’analyseur
uniformément éclairées.,
Les résultats donnés par des écrans différents mais de même métal sont
toujours
concordants. Il fautemployer
naturellement des tranchantsparfaits,
la moindre altération de l’arête modifiant l’état depolari-sation de la lumière diffractée.
Nous donnons ci-dessous les nombres
qui
définis-sent la forme de la vibration
diffractée,
obtenus au cours de diverses séries de mesures. Ils sont donnés audixième de
degré,
cequi
constitue ledegré
d’approxi-mation moyen des mesures. La
précision
peut
être notablement moinsbonne,
lorsqu’on
opère
sous degrandes
déviations,
ou vers les extrémités duspectre.
’
3. Rotations et
ellipticités
en fonction del’angle
d’incidence. - La déviation reste fixe : 20° dans larégion
de l’ombre. Lechangement
del’angle
(1) Rev. Opt., 16, 1931. 6L
310
d’incidence
s’opère
en faisant tourner l’écran_autour
de son arête.L’écran est t en acier
(écran
n’ 112,
angle
des deux faces du tranchant :12° 30’); longueur
d’onde de la lumière : A =Voici les résultats
expérimentaux :
TABLEAU 1.
La
figure
1 montre que les courbesexpérimentales
(ponctuées)
sont très voisines des courbesthéoriques
(en
traitspleins),
mais moinssymétriques.
On ne seraFig. 1. - Forue de la vibration elliptique diffractée, en
fonc-tion de l’angle d’incidence de la Jumièi e sur l’écran. Déviation fixe de 20° dans l’ombre géométrique. Ecran d’acier, angle des faces du tranchant : f2° 30’. À = 0,540
V.-pas étonné de cette constatation si l’on songe que la section droite de l’arête de l’écran, vue à un très fort
grossissement,
est une courbequi
n’est sans doute passymétrique
parrapport
à la bissectrice del’angle
des faces.4. Rotations et
ellipticités
en fonction de la déviation. - La lumière tombe normalement surl’écran. L’incidence reste donc fixe : 901. L’écran est en
acier
(n° 27,
angle
du tranchant :16,45’);
longueur
d’onde de la lumière :U,~40
~. Le tableau II et lafigure 2
résument les résultats :TABLEAU II.
Dans la
région
de diffraction « extérieure »(lumière
géométrique),
les mesures sont rendues diificiles par laprésence
de lumière réfléchie -ou mieux
diffusée
-sur le bord de
l’arête ;
celle-ciprésente
en effet unFig. 2. - Forme de la vibration elliptique diffractée en fonction
de l’angle de déviation des rayons lumineux. Incidence normale. Ecran d’acier, angle des deux faces du tranchant : 16° 45’. À = 0,540 v.
vue de l’état de
polarisation,
la hllllièrediffusée
plces
aucun rôle pour lesrégions
voisines deombre-lunzière Toutes les courbes que donne
l’expérience
sontsignificatives
à cetégard.
5. Rotations et
ellipticités
en fonction de lalongueur
d’onde. - Comme il a été ditplus haut,
lesécrans sont de trois sortes :
acier,
acier recouvert d’orFig. 3. - Forme de la vibration
elliptique diffractée en fonction
de la longueur d’onde de la lumière incidente, pour des écrans
d’acier et d’acier, recouvert d’or. Incidence : 135,. Direction drohservation : 20° dans l’ombre géométrique.
(épaisseur
1,5 ~t),
cuivre.L’angle
d’incidence est de 1:15°(1)
la déviation de ~o° vers l’ombre. Les résultatssont
consignés
dans le tableau 11I.On a dessiné sur les
figures
3 et 4 les courbesexpé-rimentales
représentant
lesangles p
et L’accord avecles courbes
théoriques publiées
dans l’articledéjà
citéest
remarquable.
On retrouve lepoint
d inflexion de la courbe desrotations,
coïncidant avec un maximum del’ellipticité,
pour une valeur de lalongueur
d’ondequi
définit une bande de transmission du métal.(1) L’incidence oblique de 135° a été choisie ici pour la raison
qui l’avait fait adopter au cours de l’étude théorique : les varia-tions de p et 0/ sont plus accusées que sous l’incidence normale,
et l’intensité de la lumière diffractée est encore suffisante pour
permettre les mesures.
Il faut en effet
signaler
que seule l’allure des courbesest à
considérer,
les valeurs absolues de pdépen-dant essentiellement du tranchant
plus
ou moinspar-fait du bord de l’écran. Or il n’est pas douteux que le
dépôt
d’une couche d’or sur les deux faces de lalame,
si uniformesoit-il,
altère la forme de l’arête. De sonFig. 4. - lBiêmes conditions que pour la figure 3, mais écran en cuivre massif.
TABLEAU III.
côté,
l’écran de cuivre quej’ai aiguisé
moi-même avecbeaucoup
de soinpossède
desirrégularités
dutran-chant
qu’il
n’est paspossible
dediminuer,
un métalmou se
prêtant
très mal à ce genre de travail.6. Conclusion. - A la suite de ces
expériences,
l’influence des
propriétés
optiques
du métal constituantper-312
fectionnée,
malheureusement un peuartificielle,
quelui ont donnée Raman et Krishnan. Les considérations de ces deux auteurs sur l’effet de la substance de l’écran
ont
déjà permis
à Eichstâdt(’)
d’interpréter
lesphéno-mènes de difffraction par des fils très fins de
quartz
argenté.
(1) Z. Physik, 1936, 99, 301.
D’un autre
côté,
nos mesures montrant quel’in-fluence de la lumière diffusée par le bord de l’écran
est
négligeable,
au moins pour les déviations nedépas-sant pas
quinze
àvingt degrés.
Ajoutons
qu’un
mémoireplus
détaillé sur l’ensemblede la
question,
avec discussionapprofondie,
est enpréparation
pour êtrepublié
ailleurs.Manuscrit reçu le 2 mai 1937
Errata
de l’articleSUR LA
THÉORIE
DE LA DIFFRACTIONÉLOIGNÉE
Par JEAN SAVORNIN.
(1936, 7,
~34-~~r0).
Page
435 : Lafigure 2
estinexacte,
laligne qui
sépare
lesrégions
II et III étant évidemment leprolongement
du rayonincident,
et non le rayon diffracté OS dont la direction estquelconque.
Plus
bas,
après l’expression qui
donne~o),
lire : Dans la