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Diffraction d’une onde harmonique par un écran en
forme de demi-plan
L. Cagniard
To cite this version:
DIFFRACTION D’UNE ONDE
HARMONIQUE
PAR UNÉCRAN
EN FORME DE DEMI-PLANPar L. CAGNIARD.
Sommaire. 2014 Un récent mémoire (Journal de
Physique,
1935, 6, 310) exposait la solution du problème de la diffraction d’une onde progressive, initialement sphérique et de profil arbitraire, par un écran enforme de demi-plan, ce problème étant traité comme un problème d’équations aux dérivêes partielles. Après avoir brièvement indiqué les conséquences de l’hypothèse d’une discontinuité cinématique localisée sur le
front de l’onde incidente et avoir montré en outre que les formules générales
fournissent à
la limite, la solution d’un problème statique, le mémoire traite enfin le problème de l’état de régime harmonique en le considérant aussi comme un cas particulier du problème général. On supprime ainsi les difficultés que fait apparaître l’expression des conditions à l’infini lorsqu’on traite ce problème directement, comme l’ont fait Sommerfeld et ses élèves.On parvient d’ailleurs à des formules beaucoup plus simples que celles de Sommerfeld et qui se prêtent
facilement au calcul numérique dans le cas des grandes longueurs d’onde, pour lequel l’approximation de Fresnel n’est pas valable. Dans le cas des petites longueurs d’onde on peut montrer que les formules se
réduisent, à peu de choses près, aux formules de Fresnel et il est possible de discuter la valeur de l’approxi-mation ainsi obtenue.
Nous nous proposons de traiter ici
quelques
cas par-ticuliers de la solutiongénérale, exposée
récemment(1),
duproblème
de la diffraction d’une ondeprogressive,
initialementsphérique, isotrope
et deprofil
arbitraire par un écran en forme dedemi-plan.
Nous insisterontparticulièrement
sur l’état derégime harmonique.
Discontinuités
cinématique
sur le front de l’onde diffractée. Les formules obtenues
présententl’avantage
d’établir une distinction très nette entre le mécanisme propre-ment dit de lapropagation, exprimé
par le facteur de transmissionA,
et toutes lesparticularités
accessoires de l’ondequi
sont sous ladépendance
de la fonction d’excitation.Si nous avons
supposé d’abord,
pour éviter toutedif-ficulté,
que la fonctionF(t)
est continue et indéfini-ment dérivablequel
quesoit t,
nous pouvons désor-mais considérer des fonctionsF(t)
plus générales,
présentant
certaines discontinuités affectant ~’ ou sesdérivées,
en considérant ces fonctionsplus
générales
comme les limites de fonctionsF,
continues et indéfini-mentdérivables,
dont certainesdérivées,
tout en restantcontinues,
présentent
des variations deplus
enplus
ra-pides.
Nous ne serons arrêtés dans cettegénéralisation
que parl’obligation
de laisser à la solution unesignifi-cation
physique
indiséutable.
Ainsi nous éviteronsd’envisager
des discontinuités dupotentiel
ou del’élon-gation,
mais nousparlerons
volontiers de discontinuitésde vitesse ou
d’accélération,
bien que la notion de dis-continuité de vitesseexige
une discontinuité de F"(t)
inadmissible si l’on seplace
aupoint
de vue « leplus
strict » de
l’expression
duproblème
à l’aide de seséquations
aux dérivéespartielles,
sans une étudecom-plémentaire spéciale
desphénomènes
sur lasurface
defront
d’onde.En considérant une discontinuité de vitesse comme
du
premier
ordre,
une discontinuité d’accélérationcomme du second
ordre,
une discontinuité de l’accélé-ration seconde comme du troisièmeordre,
etc...,
le (1) CAGNIARD L. Diffraction d’une onde progressive par un écranen forme de demi-plan. (Journal de
Physique,
1935, 6, 310.)front de l’onde incidente est le
siège
d’une disconti-nuité du nième ordrereprésentée
par un vecteur radial->
(n)
Cille.
porté
par S M si les npremières
dérivées de F(t)
sont continues
pour t
~0,
mais si la(n +
1)ième
estdis-continue
Dans ces conditions le front de l’onde réfléchia est aussi le
siège
d’une discontinuitécinématique
au nième ordreportée
par S’M :Si le vecteur
cI:L
estdirigé
vers l’extérieur de-*
l’onde,
il en est de même deMais si l’on suppose
qu’aucune
des dérivées d’ordresupérieur
â n+ 1
de la fonction T(t)
ne devient infiniequand t
tend vers zéro par valeurspositives,
il appa-raît aussitôt en calculant les dérivées successives que le front de l’onde diffractée n’est lesiège
d’aucune dis-continuitécinématique
dutype
précédemment
décrit;
l’accélération
(n - 1)iéme
est continue(pas
de disconti-nuitécinématique
du nièmeordre),
mais l’accélération nième est infinie sur le front d’onde dans larégion
ébranlée. Onpeut
d’ailleursenvisager
des fonctionsF(t) qui présentent
pour t
= 0 dessingularités
telles que le front de l’onde diffractée soit lesiège
de discon-tinuitéscinématiques
dutype
habituellementenvisagé.
Nous n’insisterons pasdavantage
ici car cettediscus-sion ne
présente
en réalitéqu’un
intérêt secondaire. Problèmestatique
envisagé
comme cas limite duproblème
dynamique.
Chaque
foisqu’un
problème
depropagation
dutype
actuel a étérésolu,
on obtientimmédiatement,
par un pacsage à lalimite,
la solution d’unproblème statique
correspondant.
Envisageons,
parexemple,
la solution duproblème
dans un milieu illimité370
Si l’on suppose que F
(t)
redevient nulle pour l-to >
0 et reste nulle pour unpoint
Mquelconque
del’espace
entre en mouvement à l’instant t= rn et
revient définitivement aurepos à
l’inslant É
+
to. L onde
ne1
laisse pas subsister derrière elle un mouvement vibra-toire de durée infinie
qu’on
appelle
« cauda ».Si,
aucontraire,
la fonction~’, après
avoir subi des variationsdepuis
l’instant zérojusqu’à
l’instantto,
demeure constante et différente de zéro pour il subsisteaprès
le passage de l’onde un état de déforma-tionpermanente,
caractérisé parK étant une constante. En d’autres termes les rayons
des
sphères concentriques
de centreS,
de rayon rs’ac-croissent
(ou
diminuent) de quantités
qui
sont en raison inverse de r2.Dans le
problème
de diffractionactuel,
si nous sup-posons que l’excitation F(t)
a une durée finie et que =0,
l’onde incidente et l’onde réfléchie sontdépourvues
decauda,
mais il n’en est pas de même de l’onde diffractée. Unpoint
1VIquelconque,
après
qu’il
aété atteint
par
le front de l’onde diffractée vibre indé-finiment. Dans la « cauda 1)l’élongation
deM,
savitesse,
sonaccélération,
etc.,
tendent vers zéroquand t
croît indéfiniment.Si r
(/)
conserve une valeur constante f( pour t> to,il subsiste
après
le passage de l’onde un état de défor-malioopermanente qui,
au contraire de cequi
a lieu dans le cas d’un milieuillimité,
ne s’établit en unpoiut
1B1qu’au
bout d’untemps
infini. Cet état de déforma-tionpermanente
est caractérisé parDans cette formule les arcs
tg
sont définis par conti-nuité.L’état
derégime harmonique.
Au lieu de traiter directement le
problème
de l’état derégime
harmonique
à la manière dont nous avons traité l’état derégime exponentiel,
il estpréférable
d’en chercher indirectement la solution ensupposant
que la sourceS,
au reposjusqu’à
l’instantzéro,
commence àcette
époque
à vibrer suivant une loisinusoïdale
dutemps
pourpour
et à chercher si la solution
correspondante admel,
(1) Cette solution n’a quelque signification physique que sil’on suppose les variations de F très lentes et les élongations
très petites.
lorsque t
devientinfini,
uneexpression"
asymptotique.
Cette manière deprocéder
estbeaucoup
plus
cor-recte que la manière
habituelle,
car elle évite l’intro-duction arbitraire de conditions à l’infini dont la néces-sité nepeut
pas ètre démontréerigoureusement.
Intégrale
I1.
- Onse trouve donc amené à cher-cher
l’expression asymptotique,
pour t
infini,
d’inté-grales
dutype
qui
deviennent,
enintégrant
parparties
et enprenan
t Tcomme variable
d’intégration
ou
Quand
t devientinfini,
lesintégrales
convergent
etl’état de
régime
est défini par :en
posant
de sorte
qu’en adoptant
la notationimaginaire
halo-tuelle(1),
nous éci ivonsIntégrale
Ji - ~-- Dans le calcul del’intégrale
(2)
nousavons
supposé
que l’arctangente
étaitcompris
entre- -
et+
ç;.
Nous serons donc amenés à considérer2 2
également
desexpressions
dutype
que nous écrivons en notation
imaginaire
)~
désignant
lalongueur
d’onde.Expression
générale
de l’ondeharmonique
diffractée. - A un facteur constant
près
d’amplitude
et dephase,clen employant
la notationimaginaireonaC):
31région:
-.(ombre
géométrique
de la source et de sonimages).
-.pc
00
C ~~
+
00(région
«de la source et « ombre
géoiiiéliiquc »
delimage
de lasource).
fre
région:
0 0 ~ ~ 201300
(région
« lumière » dela source et de
l’image
de lasource).
On notera l’indétermination et la discontinuité des
expressions :
-et
aux frontières des
régions
ombre-lumière de l’onde directe et de l’onde réfléchierespectivemenl.
Les formules
(9)
sont nouvelles. La théorieclassique
de Sommerfeld aurait pu yconduire,
à condition departiculariser
les cheminsd’intégration
dans leplan
complexe.
Ellesn’exigent
que le calculnumérique
desintégrales (10)
et(li)
qui
estparticulièrement
aisé ,(I) Dans cette classification des régions, nous nous plaçons
dans le cas de
dans le cas où le
rapport!!..
n’est pastrop
grand.
D A
Si D
est trèsgrand,
cas habituel desproblèmes
de dif-fractiond’optique,
les formules(10)
et seprêtent
mal au calculnumérique
direct à cause dugrand
nombre d’oscillations des fonctions sin’-’ 1 ou cos
dans le domaine où les facteurs. et
n’ont pas encore de
valeurs
negli-geables.
DNous allons montrer
précisément
que si-:;-
est très/,
grand,
les formules(9)
conduisent toutnaturellement àl’approximation
de Fresnel.Passage
auxintégrales
deFresnel.
Transformation del’intégrale
5 bis. - Nousallons transformer au
préalable l’intégrale
(5bis).
On aSi donc l’on pose
c’est-à-dire
il visent
. Posons à nouveau
372
Or,
dans lesexpériences classiques
de diffraction de rayons lumineux(par exemple,
lesexpériences
entre-prises
par Fresnel lui-même pour vérifier ses formulesthéoriques),
le coefficient4n P
de i dansl’exponen-À
tielle
qui figure
sous lesigne d’intégration
est trèsgrand.
Pour fixer un ordre degrandeur,
soit On aLa
partie
réelle et lapartie imaginaire
del’inté-grale
(13~
secomposent
de termes de la formeoù
est une fonction décroissantequi
tend vers zérof(v)
quand v
devient infini.Ces deux
types
d’intégrales
représentent
la sommed’aires alternativement
positives
etnégatives
consti-tuant une série alternée trèsrapidement
convergente.
(ÀXp
2)
Entre v = 0 et v -
0,01
la courbe sinprésente
déjà,
dansl’exemple numérique
choisi,
400 zéros. Lalargeur
de lapremière
boucle est de 5000.il--7,
celle de la seconde n’estdéjà plus
que12~.10-7,
c’est-à-dire 40 foisplus petite.
Il est donc tout à fait
légitime
denégliger
le termep
v2 devant l’unité dansl’expression
de la fonctionf(v)
bpuisque P
esttoujours
inférieur à l’unité etque 15 v2
D D
ne
peut prendre
des valeurs sensibles que pour des valeurs v telles que le reste de la série estnégligeable
depuis longtemps.
On obtient donc la formule
approximative
Or,
l’intégrale (14)
est dutype
u
en
supposant a
et bpositifs.
Nous sommes donc ramenés aux
intégrales
deFres-nel,
et nous avons lapossibilité
de discuter lavaleur
de
l’approximation qu’elles représentent 1’ ).
Ce résultat estégalement
nouveau.Expression
générale
de l’ondeharmonique
dif-fractée à l’aide desintégrales
de Fresnel(expres-sions
approchées). -
Les formules deviennent(~).
Troisièmerégion :
6 >60
+
7trégion:
Première
région :
00
7t -
°0.
Abstraction faite des termes
complémentaires,
que la théorieclassique ignore,
ces formules sont à peu de choseprès
celles de Fresnel.Remarque. -
Enéloignant
lepoint
S àl’infini,
lathéorie
précédente
conduit immédiatement auxfor-mules relatives à la diffraction d’une onde
plane.
Ces formules sontplus simples
encore que cellesqui
serapportent
à l’ondesphérique.
Lorsqu’on
transforme les formules relatives à l’ondeplane
comme nous l’avons fait ici pour passer auxintégrales
deFresnel,
ons’aperçoit
que les formules de Fresnelsont,
dans ce dernier cas,rigoureuses.
Elles necomportent
pas nonplus
de termescomplémentaires.
Toutefois ce dernier résultat n’est pas absolument
nouveau, car on savait effectuer la réduction aux
inté-grales
de Fresnel dans ce casparticulier (3)
par uneméthode
qui,
selon la propreexpression
de Sommer-feld était « malheureusementquelque
peuartifi-cielle
)} (4).
(1) On peut traiter de la même manière le problème de l’écran « noir n. Ici encore, le procédé que nous venons d’exposer permet la réduction aux intégrales de Fresnel.
sous-entendons partout le facteur e-iwt
(3) FRANH VOIY 3IIsEs. Differential-Gleichungen der Physik. Tome II.
(4) « Leider etwas künstlich ».