HAL Id: jpa-00206679
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Étude expérimentale par spectrométrie infrarouge de l’influence des forces de surface sur des couches minces
de molécules polaires
André Mellier
To cite this version:
André Mellier. Étude expérimentale par spectrométrie infrarouge de l’influence des forces de sur- face sur des couches minces de molécules polaires. Journal de Physique, 1968, 29 (5-6), pp.501-507.
�10.1051/jphys:01968002905-6050100�. �jpa-00206679�
ÉTUDE EXPÉRIMENTALE PAR SPECTROMÉTRIE INFRAROUGE
DE
L’INFLUENCE DES FORCES
DESURFACE
SUR DES COUCHES MINCES DE MOLÉCULES POLAIRES (1)
Par ANDRÉ MELLIER
(2),
Laboratoire de Physique Moléculaire, Faculté des Sciences, 86-Poitiers.
(Reçu
le 29 novembye1967.)
Résumé. 2014 On montre que, pour de faibles
épaisseurs (
1003BC),
lespectre d’absorption infrarouge
d’une substancepolaire peut
être modifié, selon que les fenêtres utilisées pour former la cuve de mesureprésentent
ou non unchamp électrique
de surface.L’importance
de l’action d’orientation des forces de surface est mise en évidence par l’étude de l’influence de latempérature
et de la surfusion anormale. Une
analyse quantitative
apermis
de déterminer, dans le casde fenêtres en
polyéthylène,
uneépaisseur
de substance orientée de 0,30 ±0,05 03BC
à latempérature
de 25 °C.Abstract. 2014 For very thin
layers
ofpolar liquids (
1003BC),
the infraredabsorption spectra
are shown to
depend
on whether or not an electrical field exists on the surface of the materials used in the windows of theexpérimental
cells. The effect of orientation forces at the surface is shown to beimportant by studying
thetemperature dependence
and the abnormalsupercooling.
In the case of
polyethylene
windows, the thickness of oriented substance is found to be 0.30 ± 0.05 03BC at 25 °C.L’influence d’un
champ electrique
sur une moleculea ete 6tudi6e par
plusieurs
auteurs dans le but d’at- teindre certainsparam6tres
mol6culaires tels que lapolarisabilité
et lesfréquences
de vibration. Ainsi les moleculeshomopolaires
soumises a unchamp
elec-trique présentent-elles
uneabsorption
induite[1
a5],
tandis que les molecules
hétéropolaires
subissent uneorientation d’ou il
peut
resulter des modificationsimportantes,
notamment en cequi
concerne leursspectres infrarouges [6], [7], [23].
Le
champ electrique
peut 6tre celuiproduit
dansun condensateur
plan,
par ung6n6rateur
externe oucelui
qui
existe a la surface des cristauxd’halog6nures
alcalins ou d’autres mat6riaux habituellement utilises
comme fen6tres des cuves de mesure en
spectrom6trie d’absorption infrarouge.
On
peut
donc s’attendre a une influence de la naturedu
support
sur lesspectres d’absorption
de couchestres minces de
liquide.
Cette communication constitueune etude
experimentale
de l’action des forces de surface sur le comportement d’une moleculepolaire organique, qui
est lepyrrole (C4H5N).
Lesépaisseurs capillaires
onttoujours
6t6 inférieures à 10 u.(1)
Articlepresente
enpartie,
au IXeCongres Européen
de
Spectroscopie
Moleculaire(Madrid, septembre 1967).
Il constitue une
partie
d’une these de Doctorat d’Etat.(2)
Attache de recherches au C.N.R.S.1.
Ptude qualitative.
- INFLUENCE DE LA NATURE DUSUPPORT. - I1 a ete montre que
l’aspect
de la banded’absorption correspondant
a la vibration caract6ris-tique
de certainsgroupements polaires
est modifi6selon la nature des fen8tres utilis6es pour former la
cuve de mesure
[8], [9].
Suivant que le
liquide
se trouve en contact avecdes fen6tres
pr6sentant
unchamp electrique
de sur-face
(halog6nures alcalins, teflon)
ou n’enpr6sentant
pas
(polyethylene, polyisobutylene),
il seproduit
desperturbations
notablesquant
aux intensités et auxfréquences
des bandes 6tudi6es.Ce fait aura une
premiere consequence
sur la tech-nique infrarouge
m6me. Eneffet,
lesspectroscopistes
utilisaient le
polyethylene
ou un autre materiauchimiquement
inerte tel que leteflon, lorsque
la sub-stance 6tudi6e etait corrosive et
risquait
de d6t6riorer les monocristaux habituellementemploy6s (NaCI, KBr, LiF, AgCl, CaF2, CsI...).
D’oul’apparition
d’ungrand
nombre deprocédés
de fabrication de fen6tresrecouvertes de
polyethylene
ou de teflon[10].
Or lapresence
ou l’absence d’unchamp electrique
a lasurface du
support joue
un role determinant sur les interactions mol6culaires dans le cas de faibles6pais-
seurs de substance. Ce
phénomène
s’observe pour des moleculesposs6dant
desgroupements polaires
telsque les groupements
carbonyles
C =0,
nitroN02,
amino
NH2
etNH, hydroxyle OH, sulfoxyde
S = 0.Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01968002905-6050100
502
L’6tude a ete faite avec le
pyrrole,
moleculeplane
de
sym6trie C2v
dont la structure et lespropri6t6s physiques
sont bien connues.L’auto-association du
pyrrole
par liaisonhydro- g6ne (11)
se manifeste par l’existence d’une bande dite « associee », situ6e vers 3 386 cm-1 a cote de la bande de vibration vNH des molecules libres de nombre d’onde 3 485 cm-1.Lorsque
la substance estplac6e
entre fen6tres
cristallines,
il n’existequ’une
bandelarge
a 3 386 cm-1environ,
alors que si elle se trouve entre deux films depolyethylene
ou depolyisobu- tylène
ilapparait,
a cote de la bandepr6c6dente,
une bande
plus
fine defrequence
3 484cm-1,
attri-bu6e a la vibration de molecules non associees
(fig.1 ) .
FiG. 1. - Bande de vibration vNn du
pyrrole
a 25 °Centre f enetres de natures différentes.
I1 semble donc
qu’il
se seraitproduit
une d6sasso-ciation en
presence
depolyethylene
ou depolyisobu- tylène,
car nous retrouvons les memesfréquences
que dans le cas de solutions dans un solvant non
polaire (CCl4).
De
même, l’examen
de la bande YNH de deformation hors duplan
montre que le passage dessupports
cristallins en KBr a ceux enpolyethylene
se traduitpar
l’apparition
d’une bande a 489 cm-1 a cote de la bande associ6e situ6e a 560 cm-1( fig. 2).
Pour
interpreter
ces faitsexpérimentaux,
nouspensons que 1’existence d’un
champ electrique
super- ficiel favoriserait 1’association desgroupements polaires
en
position antiparall6le.
En
effet,
les distancesinterioniques, qui
sont del’ordre de
grandeur
des distancesinteratomiques
dela
molecule,
et ladisposition
des sitesioniques
dans lamaille cristalline
predisposent steriquement
et elec-triquement
les molecules a seplacer
de tellefaqon qu’elles interagissent
et que le mode vibratoire dugroupement polaire
soitperturb6.
FIG. 2. - Bande de vibration YNH du
pyrrole
a 25 °Centre f enetres de natures différentes.
FIG. 3. -
Disposition
de molecules depyrrole
sur un
plan (100)
de la maille cristalline de NaCl.La
figure
3 montre la structureg6om6trique
dupyrrole
d6termin6e par micro-onde[12]
ainsi que ladisposition
des molecules sur unplan (100)
d’uncristal de NaCl. Cette
disposition
estjustifi6e
par lemoment
électrique, qui
estdirige
de l’atome d’azotepositif vers
le centre ducycle [13].
Dans le cas du
polyethylene
ou dupolyisobutylene, qui
sont deshydrocarbures satur6s,
lechamp
de sur-face tres faible ne provoque pas la mise en
position antiparallèle. Cependant, I’apparition
de la bande defrequence
3 485 cm-1 due a la vibration VNH des molecules non associ6es devrait 6tre attribuee a uneorientation des molecules de
pyrrole
se trouvant al’interface
polyethylene-substance.
Cettehypothese
estrenforcée par les conclusions d’6tudes de
viscosity d’apres lesquelles
les forces mol6culaires et6lectriques
de l’interface peuvent
produire
une orientation des molecules dans des couches minces deliquide
encontact avec un corps solide
[14].
On
pouvait
penser a une dissolution dupyrrole
dans le
polyethylene, qui
serait un solvantparti-
culi6rement
visqueux,
comme cela seproduit
pour certainscomposes organiques [15].
Dans ces dernierscas, il a fallu un
s6jour
deplusieurs
heures dans unvide
dynamique
poursupprimer l’absorption
due a lasubstance dissoute.
Or nous avions
immerge
un 6chantillon depoly- éthylène
dans dupyrrole pendant
24heures,
etapres
un
simple
essuyage surpapier-filtre
le spectre dupolyethylene
nepresente plus
aucune bande dupyrrole.
La difference entre 1’action dessupports
cristallins et celle des fen6tres enpolyethylene
seramise en evidence
plus
loin par 1’6tude de 1’effet detemperature.
Cependant,
la contribution d’une couche monomo-16culaire orientee serait faible pour donner lieu a une
absorption
notable a 1’echellemacroscopique
et ilsemblerait que 1’action des forces de surface se
r6per-
cute sur un
grand
nombre de couches mol6culaires.INFLUENCE DE L’EPAISSEUR DE SUBSTANCE. - Les
6paisseurs capillaires pouvant
varier selon laquantite
de
liquide d6pos6e
entre les fen6tres et selon la force de serrage duchassis,
il nous estpossible
d’obtenirune s6rie de spectres
d’6paisseurs
différentes. LesFIG. 4. - Influence de
1’epaisseur
de substancesur la bande vNH du
pyrrole a
25 °C.6paisseurs
sont constantes durantl’enregistrement, garanties
par lareproductibilité
des bandes sur deux passages successifs.Dans le cas des fen6tres en
NaCI,
iln’apparait,
dans la
region
de ’JNH,qu’une
seule bande defrequence
3 386 cm-1
quelle
que soit1’epaisseur (fig.
4B),
tandisqu’avec
des fen6tres enpolyethylene
laproportion
de molecules libres augmente notablement
lorsque 1’epaisseur
de substance diminue( fig.
4A). L’absorp-
tion due a la bande « libre » devient meme
sup6rieure
a celle de la bande « associ6e ». Cette evolution confir- merait
1’hypothese
de 1’existence d’ungrand
nombrede couches mol6culaires affectées par ces forces de surface. Une etude
quantitative
en donneraplus
loinun ordre de
grandeur.
INFLUENCE DE LA TEMPERATURE. -
Lorsque
la sub-stance est
plac6e
entre films depolyethylene,
l’inten-site de la bande vNH des molecules associ6es d6croit
quand
latemperature
augmente et s’annule totale-ment
quand
celle-ci atteint + 100 OC( fig. 5).
Cetteevolution est due a la
rupture
des dimeres form6s aFIG. 5. - Influence de la
temperature
sur la bande vNHdu
pyrrole :
- Pen6tres en
polyethylene.
- - - - Fenêtres en NaCl.
la
temperature ambiante,
parl’agitation thermique.
Lorsque
1’onrefroidit,
laproportion
de moleculesassoci6es
croit,
mais lapersistance
de la bande defrequence
3 485 cm-1 montrequ’il
reste encore unequantite
notable de molecules libres a unetemp6ra-
ture inferieure a la
temperature
de fusion dupyrrole (t # -
24aC).
Cetteproportion
de molecules libresne semble
plus
varier en dessous de - 80 °C[16].
11 semble donc que les molecules orient6es se trouvant a l’interface
polyethylene-substance
restent non asso-ci6es
malgr6
une reductionimportante
de1’agitation thermique
et subsistent meme a l’état solide.Dans le cas des fen6tres en
NaCl,
on n’observe pas la meme evolutionpuisqu’une
elevation detemp6ra-
ture
jusqu’a
+ 80 °C neparvient
pas a rompre lesassociations mol6culaires. 11 en est de meme si l’on abaisse la
temp6rature,
lafrequence
de la bande504
associee 6volue normalement vers celle de la
phase
solide.
L’action d’orientation du
champ electrique
cris-tallin serait
plus importante
que celle des forces de surface dans le cas des fen6tres enpolyethylene, puis- qu’une
elevation detemperature comparable
nepermet
pas de
decoupler
les dimeres form6s dans leliquide.
ETUDE
DE LA SURFUSION. - L’influence des forcessuperficielles
setraduit,
en outre, par desperturba-
tions
importantes
quant a la transitionliquide-solide.
Ainsi,
lepyrrole place
en couchecapillaire
entrefen6tres en NaCI ou en
polyethylene presente
une sur-fusion anormale. Pour 6tudier le
phénomène,
nousavons suivi 1’evolution des bandes de deformation
plane PCH
etPIHI
situ6es entre 9 f1. et10,5 u [17],
enfonction de la
temperature.
Lafigure
6 montre lesspectres
dupyrrole
a 1’etatliquide
a 25 °C et a1’etat solide a - 80 OC dans cette
region.
Grace aFIG. 6. -
Spectre
dupyrrole
dans laregion
de9 u
à10 y
entre f enetres en NaCl :-
ftat
solide(-
80°C) .
-.-.-
ttat liquide (+
25°C) .
]a cellule
RIIC,
nous avons fait varier latemperature
de 1 °C a
1,5
°C par minute dans les deux sens, refroi- dissement et réchauffement.Ainsi le
spectre
dupyrrole
soliden’apparait qu’a
- 79
°C,
alors que latemperature
de fusion normale ducompose
se situe a - 24 °C.Au
réchauffement,
il ne seproduit
pas de retard a la fusion dans le cas de fen6tres en NaCI et lespectre
duliquide r6apparait
a - 24 °C.Cependant,
avecles fen6tres en
polyethylene,
on observe un retardimportant
a la fusion de l’ordre de 150.Le
point
de fusionpris
dans la masse, a 1’aide d’unthermocouple
fer-constantan et d’unenregistreur
auto-matique Speedomax MECI, presente
une surfusionFIG. 7. - Surfusion du
pyrrole
dans la masse :- Réchauffement.
- - - - Refroidissement.
d’une dizaine de
degr6s
environ aurefroidissement,
mais il n’existe pas de retard a la fusion
(fig. 7).
Il semble donc que les forces de
surface,
en main-tenant les molecules dans une certaine
orientation,
retardent considérablement la solidification. L’absence de retard a la fusion montre, dans le cas des fen6tres
en
NaCI,
quelorsque l’agitation thermique
atteint unniveau
suffisant,
les molecules depyrrole, bloqu6es
a 1’etat solide dans une certaine maille
cristalline,
se trouvent a nouveau imm6diatement orient6es par le
champ
de surface. Le retard a la fusion d’unequinzaine
dedegr6s,
observe avec les fen6tres enpolyethylene,
confirmerait doncl’importance plus grande
de 1’action duchamp
cristallin par rapportaux forces
superficielles
d’orientation.II.
Étude quantitative.
- Afin d’6valuerl’impor-
tance de l’influence des
champs
de surface sur les interactions mol6culaires etplus pr6cis6ment
surl’auto-association du
pyrrole
pur enphase liquide,
nous avons tent6 une
analyse quantitative
dupheno-
mène par
spectrometrie infrarouge,
et donne un ordrede
grandeur
del’épaisseur
de substance affect6e.Le
principe
de la m6thode consiste adeterminer,
pour une
temperature donnee, 1’epaisseur
en dessousde
laquelle
il n’existeraitplus qu’une
seuleespece
de
molecules,
libres ou auto-associées.Cependant,
dans le cas des fen6trescristallines,
lam6thode
spectrographique
n’est pas utilisable car la bande vNg devient saturee pour des6paisseurs sup6-
rieures a 10 u. Et meme avec cette
6paisseur,
iln’appa-
rait
toujours
que la bande associ6e. Ce cas sera 6tudi6au moyen d’autres
techniques.
Dans le cas des fenetresen
polyethylene,
il etaitpossible
de faire varier1’epais-
seur
capillaire
de substancegrace
a deux variables : laquantite
deliquide d6pos6e
entre les films et la force de serrage du chassis. Cecipermet
d’obtenir des spectres sur toute 1’etendued’absorption.
Nous avons utilise la m6thode de
Bourguin [18]
adaptee
parRamsay [19], qui correspond
au materielspectrographique
dontdispose
le laboratoire. Cette m6thode utilise les donneesexperimentales
suivantes :- Aire de la courbe donnant les transmissions en
fonction du nombre d’onde :
-
Largeur apparente
a mi-hauteur.-
Log T0
au maximumd’absorption.
TLa
largeur
de fentespectrale
etait de3,93
cm-1dans la
region d’etude;
les courbes de transmission lin6aires enlongueur
d’ondeenregistr6es
sur1’appareil
sont rendues lin6aires en nombre
d’onde,
partranspo-
sitionpoint
parpoint.
Les aires sont obtenues par
integration graphique,
a 1’aide d’un
planim6tre
Morin donnant uneprecision
de
0,2
cm2. Enfait,
nous avons mesure la surface de la moiti6 de la bande situ6e du cote ou les bandes neFIG. 8. - Donnees
experimentales
relatives aux bandesVNH « libre » et (( associ6e » du
pyrrole.
se recouvrent pas, et nous 1’avons
multipli6
par deux( fig. 8).
Les limitesd’intégration
sontrespectivement
de 60 cm-1 et 145 cm-1 des maxima
d’absorption
desbandes libres et associ6es.
L’intensit6 absolue A d’une bande de vibration
quelconque s’exprime
par la formule :ou : :
cp et K 6tant deux termes correctifs calcul6s
d’apres
les donnees
experimentales.
Dans un
premier
temps, nous avons determine Aen traqant les courbes
A’ cpK = f (lc)
pour des solu- tions depyrrole
dansCCl4
de0,5 M; 0,2 M; 0,05
Met en
prenant
les pentes al’origine ( fig. 9).
FIG. 9. - Aire de la bande vNn « libfe )) du
pyrrole
en fonction de la dilution dans
CC’4.
L’extrapolation
pour une concentration nulle donne :valeur
qui
concorde avec celles trouv6es par d’autresauteurs
[20], [21].
Puis nous avons
enregistre soigneusement
une s6riede
spectres
depyrrole
pur a latemperature
de(25° + 1)
°C( fig.
4A)
sous des6paisseurs
differentes.506
La mesure des aires
corrig6es (A’yK)I.
et(A’ cpK) ass.
des bandes vNn libres et associ6es
permet
de tracer la courbe(A’yK)I.
=f [(A’yK)I.
+(A’ ({)K) assJ, repr6sentant
l’aire de la bande libre en fonction de l’airetotale, c’est-a-dire,
a une constantepres,
del’épaisseur
de substance( fig.10) .
L’intersection de cette courbe avec la droite(A’yK)I. - (A’yK)I.
donneFIG. 10.
Courbe 1 : Aire de la bande VNH « libre » du
pyrrole
en fonction de l’aire totale.
Courbe 2 : Droite
représentant (’A cpK)libre
=(A’ pKhibre’
la valeur de l’aire
correspondant
a1’epaisseur
endessous de
laquelle
iln’y
auraitplus
que des molecules libres.En ce
point, (A’ cpK)ass.
= 0 et il reste :Comme 1 cm2 de surface de la courbe de transmis- sion
correspond
a1,25
cm-1 et connaissant :on en deduit l :
L’épaisseur e
de substance soumise a 1’action d’orien- tation sur une face depolyethylene
est donc de :En admettant que les molecules soient orient6es
perpendiculairement
ausupport
etposs6dent
unencombrement de 4
A environ,
cette6paisseur
cor-respondrait
en gros a 800 couches mol6culaires.Conclusion. - L’ensemble des résultats prouve
l’importance
des forces existant a la surface des sub-stances utilisees comme fenetres des cuves de mesure en
absorption infrarouge.
L’6tude de l’influence de1’epaisseur
amontre,
dans le cas dupolyethylene,
que1’epaisseur
de substance affectée par 1’action d’orien- tationsuperficielle
est d’environ0,3
y, cequi
corres-pondrait
aplusieurs
centaines de couches mol6culaires.Cette action semble
plus importante
dans le cas dessurfaces cristallines et nous tenterons d’en elucider le mecanisme par un examen d6taiII6 de toutes les bandes du
spectre comprises
entre 2 u et 35 u, notam- ment en lumierepolaris6e.
Enfin,
1’6tude de l’influence de latemperature
etde la surfusion anormale met en evidence le renforce-
ment des interactions mol6culaires par le
champ electrique
de surface.Ainsi,
le spectre d’une substance pure,prise
sous une6paisseur capillaire
entre fen6trescristallines,
devrait-il 6tre considere comme celui de la substance soumise auchamp
de surface.L’emploi
du
polyethylene permet d’échapper
a cetted6pen- dance, malgr6
un effet d’orientationsuperficielle.
Appendice.
-TECHNIQUES
EXPERIMENTALES. - Lesspectrom6tres
utilises sont desappareils
Perkin-Elmer 21 B
6quip6s
l’un d’unprisme
en LiF pour laregion
de2 y
a6 u,
1’autre d’unprisme
en NaCIpour l’intervalle 6
u-15
y.Un
appareil
Beckman IR 5 A dote d’unprisme
enCsBr
permet
d’étudier le domainecompris
entre11 u
et 35 u
Le
pyrrole
« pur pouranalyses » d’origine
Serlaboest distille sous
pression reduite,
sur tamis mol6culaires type 3A, juste
avant l’utilisation. Leproduit
obtenuest incolore et peut 6tre conserve
quelques jours
a1’abri de la lumiere et de I’humidit6 en raison de sa
grande
stabilite[22].
Pour cette
étude, l’état
de surfaceprend
unegrande importance
et les fenetres cristallines utilis6es ont 6t6polies optiquement
a 2 ou 3franges
d’interferencespres,
en lumierejaune
d’unelampe
a vapeur de sodium.Le
polyisobutylene, d’origine Esso,
estdepose
surune fenêtre de NaCI par
evaporation
d’une solution dansCCl4.
Le
polyethylene, d’origine
commerciale sansplas- tifiant,
sepresente
sous forme de film de50 y d’6pais-
seur. Son spectre a 1’etat solide ne montre que trois bandes intenses a
3,4
ti(vibration
de valenceVCH2);
6,75 fl (vibration
de deformationperpendiculaire aCH2); 13, 7 u (vibration
de rotation desCH2
dansun
plan perpendiculaire
a 1’axe de la chaineYCH2).
En dehors de ces zones
d’absorption,
la trans-parence est bonne et la
compensation
des cel-lules mont6es avec des films de
polyethylene
cstexcellente.
Les cellules de mesure, etanches au
vide,
sont cons-titu6es de la
façon
suivante :- Dans le cas des fen6tres
cristallines,
unepetite
goutte de substance est
d6pos6e
entre deuxfen6tres, puis
1’ensemble se trouve serr6 solidement par un chassis. Un ruban d’adh6sif entoure la tranche des fen6tres et un vernisrapide
estdepose
surI’adh6sif,
scellant ainsi 1’ensemble.
- Dans le cas du
polyethylene,
unemporte-pièces chauffe,
de 25 mm dediam6tre, d6coupe
et scelle enmeme
temps l’échantillon, qui
est ensuiteplace
entredeux fen6tres en NaCl. Une
goutte
deparaffine
pured6pos6e
entre lepolyethylene
et les fen6tres en NaCIassure une bonne adherence et evite les
pertes
d’ener-gie
parreflexion,
ainsi que les bandes dues auxinterferences.
Les cellules etanches ainsi formées peuvent 6tre mont6es sur un chassis ordinaire ou introduites dans
une cuve RIIC dont la
temperature
peut varier de FIG. 11. - Details de montage de la cuve de mesurea
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