HAL Id: jpa-00208637
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Submitted on 1 Jan 1977
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Corrélation entre le rayonnement x et l’émission d’ions rapides dans l’interaction laser CO2-cible
C. Stenz, C. Popovics, E. Fabre, J. Virmont, A. Poquerusse, C. Garban
To cite this version:
C. Stenz, C. Popovics, E. Fabre, J. Virmont, A. Poquerusse, et al.. Corrélation entre le rayonnement
x et l’émission d’ions rapides dans l’interaction laser CO2-cible. Journal de Physique, 1977, 38 (7),
pp.761-768. �10.1051/jphys:01977003807076100�. �jpa-00208637�
CORRÉLATION ENTRE LE RAYONNEMENT X ET L’ÉMISSION
D’IONS RAPIDES DANS L’INTERACTION LASER CO2-CIBLE (*)
C.
STENZ,
C.POPOVICS,
E.FABRE,
J.VIRMONT,
A.POQUERUSSE
et C. GARBANLaboratoire de
Physique
des milieux ionisés(**),
EcolePolytechnique,
91128 PalaiseauCedex,
France(Reçu
le 26janvier 1977, accepté
le 22 mars1977)
Résumé. 2014 Nous
présentons
des mesures corrélées du rayonnement X mou continu et de l’émis- sion d’ionsproduits
par l’interaction d’un faisceau laser à CO2 intense avec une cible plane depoly- éthylène
pour des flux lasers variant entre 199 et 2 x 1012W/cm2.
Ces deux émissions montrent laprésence
d’une composantesuprathermique qui
coexiste avec l’ensemble duplasma qui
reste ther-mique.
Différents mécanismes deproduction
d’électronssuprathermiques
et ionsrapides
sontdiscutés.
Abstract 2014 We present correlated measurements of the soft X ray continuum and of ion emission during the interaction of an intense
CO2
laser with a slab ofpolyethylene,
for laser fluxesvarying
from 109
W/cm2
to 2 x 1012W/cm2.
These two émissions show that asuperthermal
component coexists with the main part of theplasma
which remains thermal. Différent mechanisms for super- thermal electron and fast ionproduction
are discussed.Classification
Physics Abstracts
6.550 - 6.570
1. Introduction. - La
génération
d’ionsrapides d’énergies élevées,
observ6es dans lesexperiences
d’irradiation a haut flux de
solides,
aussi bien enNd(A
=1,06 J.1) [1], qu’en CO2(À
=10,6 g) [2, 7],
est communément associ6e a la
production
d’61ec-trons
suprathermiques.
L’origine
de ces electrons fortementénergétiques peut
etre attribuee a des m6canismesd’absorption
noncollisionnels tels que les instabilit6s de
chauffage [8]
et
1’absorption
resonnante[9], qui
prennentplace
dans la zone
critique
d’interaction ou la densite6lectronique
est6gale
a la densite de coupure n, du rayonnement laser.Par
ailleurs,
la limitation de flux[10] peut
conduire a une modification notable dutransport
del’ énergie d6pos6e
vers laregion surcritique
et contribuerégalement
a lageneration
d’électrons et d’ionsrapides.
Ceph6nom6ne
peutprendre
d’autantplus d’importance qu’il
est renforc6 par lapresence
deturbulences
ioniques
ou6lectroniques [11]
ou par lageneration
dechamps magn6tiques
intenses[12].
Nous
presentons
ici des resultatsexp6rimentaux
concemant 1’etude de la
generation
d’ionsrapides
etd’électrons
suprathermiques
dans uneexperience
(*) Communication presentee au Congres National de Physique
des Plasmas, Paris, 6-10 décembre 1976.
(**) Groupe de Recherche du C.N.R.S.
d’interaction a
10,6 p qui indiquent
que detels pro-
cessus
prennent place
defacon significative
pour des flux lasersup6rieurs
a 4 xloll W/cm2.
2.
Description
deIlexp,6rience (Fig. I).
2.1
CARACTÉRISTIQUES
DU LASER Er DE LA FOCALISA- TION DU FAISCEAU. - Le laserC02
utilise dans cetteexperience,
dont lapuissance
crete est de 1 a1,5 GW, comprend
un oscillateur et unamplificateur.
L’os-cillateur,
constitue par un module Lumonics 602 fonctionnant en r6sonnateurinstable, genere
uneimpulsion
de 40J,
40 ns et d6livre un faisceau nonFIG. 1. - Schema du montage experimental.
[Schematic diagram of experimental set up.]
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01977003807076100
762
polaris6
ayant une structure en couronne.L’ampli- ficateur,
constitue par un Lumonics600,
a ungain
de l’ordre de
1,5.
Le faisceau laser est focalis6 sur une cible
plane
de
(CH2)n,
de500 Jl d’6paisseur,
au moyen d’un miroirsph6rique
de 300 mm de focale et dont l’ou-verture
est f/2,5.
Le miroirpr6sente
en son centre uneouverture de 15 mm de diametre permettant ainsi
une observation le
long
de la normale a la cible.La variation de l’intensit6 laser est obtenue par att6- nuation du faisceau au moyen de feuilles de
terphane
ayant un facteur d’att6nuation de
1,5.
La distribution de1’energie
dans la tache focale estobtenue,
d’une part, par 1’6tude desimpacts
sous vide sur dupapier thermosensible,
et d’autre part par 1’etude de 1’emis- sion du 2eharmonique
en fonction dutirage
dumiroir de focalisation
[13].
Ces deux m6thodes conduisent a un diam6tre de tache focale de 250+ 50 g
a
demi-6nergie,
et a une intensite laser maximale auniveau de la tache focale d’environ
2 x 1012 W/cm2.
2.2 DIAGNOSTICS MIS EN 0152UVRE. - Les
dispositifs
et les resultats concemant 1’6tude de l’intensite et du spectre du rayonnement laser r6fl6chi ainsi que ses
harmoniques
sontpr6sent6s
par ailleurs[13].
Nouspr6sentons
ici les moyens d’6tude et lesprincipaux
resultats en ce
qui
conceme les emissionsioniques
et X.
2. 2.1 Collecteurs de
charges.
- Les ions sontdétectés au moyen de collecteurs de
charge
de mod6lea
plaque plane [14],
sch6matis6s sur lafigure
2. Laplaque
collectrice estpolarisee
a -120 V, potentiel
pour
lequel
la saturation du collecteur est atteinte.Le diametre d’ouverture du collecteur est
compris
entre
0,7
et 4 mm. La vitesse et1’energie
des ions sontcalcul6es a
partir
du temps de vol desions,
mesureentre le
pic photo6lectrique provoqu6
par I’arriv6e du rayonnement sur lecollecteur,
et lesignal ionique.
Plusieurs collecteurs du meme type sont
places
autourdu
plasma
pour determiner lar6partition spatiale
des
ions;
ils sont situ6srespectivement
a0°, 16°, 22°, 45°,
62° et 80° parrapport
a la normale a lacible,
àune distance
correspondante
de 410 mm, 325 mm,400 mm, 410 mm, 400 mm et 365 mm. De
plus,
a45°,
un collecteur est
place
a 970 mm de lacible,
defacon
a affiner la mesure de vitesse.
2.2.2 Emission X. - L’émission X est détectée
au moyen de scintillateurs
plastiques
NE 102 A de1 mm
d’6paisseur
associ6s a desphotomultiplicateurs
56 TVP de la
Radiotechnique.
Lar6ponse
dusysteme
peut etre consideree comme lin6aire pour des
photons d’6nergies comprises
entre1,5
et 10 keV[15, 16]
et saconstante de temps de 1’ordre de 2 ns.
Quatre
detec-teurs
X sontdisposes
a 45° parrapport
auplan
de lacible et a 12 cm de celle-ci.
L’angle
solide de detection est de 5 x10-4
rad. La lumiere de fluorescence des scintillateurs est conduite par des fibresoptiques
surdes
photomultiplicateurs places
en dehors de 1’en-FIG. 2. - Oscillogrammes du collecteur de charges situe a 16°
par rapport a la normale a la cible. A = arriv6e des ions H+
rapides; B = ions H+ lents; C = ions CZ+ lents. Trace 1 :
flux laser incident 0=l,5x 1012 W/cm2 ; sensibilite 200 mV/div.
Trace 2 : flux laser incident 0 = 9 x 1010 W/cm2 ; sensibilit6s = 50 mV/div ; --- 5 mV/div. Trace 3 : flux laser incident 0 = 2,6 x 101° W/cm2, sensibilite 5 mV/div. L’angle solide
d’ouverture du collecteur a 6t6 multipli6 par 4 par rapport aux
autres traces.
[Oscillograph from the charge collector at an angle of 16° from
the normal to the target. A = arrival of fast H+ ions ; B = slow H+ ions ; C = slow CZ + ions. 1 : laser incident flux 0= 1.5 x 012 W/cm2, sensitivity 200 mV/div ; 2 : laser incident flux 0 = 9 x 101°
W/cm2,
sensitivities = - 50 mV/div,5 mV/div ; 3 : laser incident flux 0 = 2.6 x 1010 W/CM2, sensitivity 5 mV/div. The solid angle of aperture of the collector
has been multiplied by 4.]
ceinte. L’alimentation des
photomultiplicateurs
estassur6e par une alimentation HT stabilis6e a 1
°/°°
et un pont distributeur de tensions assurant une
stabilite du
gain
de 1%.
L’6tude des spectres continus d’emission X est faite
au moyen de la m6thode des absorbants
[17]
d6sorinaisclassique.
Ces spectres ont ete obtenusind6pendam-
ment avec des feuilles d’Al et de Be
d’6paisseurs respectivement comprises
entre6 li
et45 Jl
et entre25 Jl
et 500 11.La calibration relative des detecteurs est faite au
moyen du rayonnement X 6mis par le
plasma
avecdes absorbants
identiques
sur lesquatre
voies. Legain
des PM estajust6
de telle sorte que, pour une intensite Xdonn6e,
lar6ponse
des 4 voies soit la meme(Fig. , 3).
La calibration se conserve a mieux de 15% quelles
que soient la nature et1’epaisseur
de1’absorbant,
ainsi que l’intensit6 du rayonnement X 6mis par la cible. Parailleurs, afin
d’eliminer lessignaux parasites,
dus au bombardement des feuilles d’absorbants par lesparticules 6nerg6tiques
duplasma,
nous avons 6t6 amenes a
placer
des ferrites devantchaque
détecteur. Lechamp magn6tique
ainsi cree de 1’ordre dukilogauss
assure unpi6geage
ou unedeflection tres efficace des
particules charg6es.
FIG. 3. - Calibration des détecteurs X. Oscillogrammes obtenus
sur un oscilloscope Tektronix 556 a double faisceau. Chaque
trace est la superposition des signaux obtenus sur deux d6tecteurs
(absorbant utilise ici = 175 J.I.tIl de Be) sur un meme tir. Les dif- f6rentes traces correspondent a 4 tirs diff6rents. Les quatre detec-
teurs sont ainsi calibres deux a deux. Sensibilite verticale 0,5 V/div.
’
Balayage 50 ns/div.
[Calibration
of X rays detectors. Oscillographs obtained on aTektronix 556 double beam oscilloscope. Each trace records the
signals obtained from two detectors (absorber foil = 175 yn1 of Be) for the same shot. Different traces correspond to 4 different
shots. The four detectors are thus calibrated in pairs. Vertical sensitivity = 0.5 V/div. Sweep 50 ns/div.]
3. M6thodes de mesure. - 3 .1 VITESSE ET TNER-
GIE DES IONS. - L’evolution du
signal
delivre par les cbllecteurs decharge,
en fonction de1’angle
par rapport a la normale a la cible et en fonction du flux laser incident(Fig. 2), permet
d’attribuer lepremier pic
a des ionsd’hydrog6ne
et carboneplus rapides
que 1’ensemble du
plasma.
Lespics
suivants ont 6t6identifies comme la contribution des ions H+ et
CZ+
avec Z = 4 a 6. En
effet,
cettedescription
suit tresbien un modele
[6]
danslequel
les ions formant 1’ensemble duplasma
subissent une acceleration6lectrostatique
au niveau duplasma, puis
s’6coulenta vitesse constante
jusqu’a
laparoi
de 1’enceinte.Le rapport des vitesses des ions H+ et CZ+ reste
constant
lorsque
le flux laser incident varie et estproportionnel
àJZ/M,
Z et M etant lacharge
et lamasse
atomique
de l’ion carbone. Cette structure n’a pas ete mise en evidence pour les ionsrapides
maispeut etre
masqu6e
par le recouvrement des contri- butions des diff6rents ions.Une estimation de
1’energie
emmen6e par les ionsrapides
a ete faite en mesurant sur lesoscillogrammes
les aires d6limit6es par les
pics
A et Bcorrespondant respectivement
aux ionsrapides
et aux ions H+lents
(Fig. 2).
Comme les contributions des ions H+et
CZ+ rapides
ne sont passeparees,
nous avons fait les calculsd’energie
en supposant que lepic
est duuniquement
a des ions H+puis
donne les resultatsen divisant ces mesures par un facteur
compris
entre 1et 6 pour tenir compte des differentes
especes possibles.
D’autre part, nous avons tenu compte de la
r6partition spatiale
des ions.3.2 SPECTRES CONTINUS D’TMISSION
X ;
MESURES DETe. - Le spectre continu d’6mission X a 6t6 6tudi6 pour des intensit6s laser
comprises
entre2 x
loll W/CM2
et 2 x1012 W/CM2.
Les mesures n’ont pu etre effectuees pour des intensit6s laser inf6rieures par suite du faible
signal d6tect6,
lie a l’ouverture limit6e des d6tecteurs.L’interpretation
des resultats a ete faite apartir
desdonn6es de Elton
[18],
ne tenantcompte
que de 1’emission X parBremsstrahlung. L’hypothèse qui
consiste a
negliger
le rayonnement de raies et le continu de recombinaison devant leBremsstrahlung est justifiee
pour desplasmas
de(CH2)n
detemperature 6lectronique sup6rieure
a 100 eV par des arguments similaires a ceuxinvoqu6s
par Puell[19].
Les
spectres
obtenusrespectivement
avec desabsorbants d’Al
(Fig. 4a)
et de Be(Fig. 4b) compares
aux spectres
theoriques
deBremsstrahlung
font appa- raitre :a)
un accordsatisfaisant, compte
tenu de lapreci-
sion des mesures, sur les
portions
de spectre obtenuesind6pendamment
avec les feuilles d’Al et de Bed’epaisseurs respectivement comprises
entre 6 et15 p et entre 100 et
250 g;
b)
une deviation notable sur lesportions
obtenuesavec des absorbants
plus 6pais,
notamment dans le casde l’ Al aux flux les
plus
6lev6s.Ces resultats sont a comparer a ceux obtenus dans d’autres
experiences
d’irradiation d’une cible de(CH2)n
a des intensit6s lasercomparables [20]
ousup6rieures (cp
L-- 2 x1014 W/cm2) [21].
La d6termi-nation d’une
temperature 6lectronique
par la m6thode des absorbants[17] parait
dans ces conditionsquelque
peu
critiquable puisque,
comme cela a etesouligne
par d’autres auteurs, elle
d6pendra
de la bande passante et de1’energie
de coupure des absorbants utilises.A titre
d’exemple,
nous avonsporte
sur lafigure 5,
les
temperatures
déduites apartir
desrapports
d’in- tensites transmises et les bandespassantes
associ6esaux differents
couples
d’absorbants utilises. Ceci faitapparaitre
deuxtemperatures spectrales
suivant le domainespectral
X consid6r6 : unetemperature
basse
Teb
dans le domaine de 1 a1,5
keV et unetemperature
hauteTeh, correspondant
a1’energie moyenne ( E )
des 6lectronssuprathermiques,
pourdes
energies comprises
entre1,5-2
keV et 8-10 keV.Les
temperatures (3 keV
Te gg 4keV)
obtenuesavec les feuilles de Be les
plus 6paisses, correspondent
aux
temperatures
maximales observ6es sur certains tirs pour un flux laser de1,5
à 2 x1012 W/CM2.
4. Risultats
expêrimentaux.
- L’etude de la dis- tributionspatiale
en vitesse des ions(Fig. 6)
et des loisde variation de
1’energie
des ions et de latemperature
764
FIG. 4a. - Spectres continus de rayonnement X, mesures avec des absorbants d’Al, a différentes intensit6s laser (courbes en
traits pleins) ; spectres du rayonnement continu de Bremsstrahlung
pour differentes temperatures électroniques (courbes en pointiII6).
[X rays continuum spectra, measured with Al absorber foils, for different laser intensities (solid lines); Bremsstrahlung continuum
radiation spectra for different electronic temperatures (dotted lines).]
FIG. 4b. - Spectres continus de rayonnement X, mesurés avec des absorbants de Be, a différentes intensit6s laser (courbes en
traits pleins) ; spectres du rayonnement de Bremsstrahlung pour différentes temperatures 6lectroniques (courbes en pointillé).
[X rays continuum spectra, measured with Be absorber foils for different laser intensities (solid lines); Bremsstrahlung continuum
radiation spectra for different temperatures (dotted lines).]
FIG. 5. - Temperatures obtenues a partir des rapports d’inten- sit6s transmises pour differents couples d’absorbants en fonction
de la bande passante spectrale des filtres d’ AI et de Be.
[Temperatures measured from the ratios of transmitted intensities for different absorber pairs plotted versus the spectral band width
of Al and Be filters.]
FIG. 6. - Distribution spatiale en vitesse des ions.
[Spatial distribution of ion velocity.]
6lectronique
en fonction du fluxlaser lp (Fig.
7 et8) indique
lapresence
au sein duplasma
de deux compo- santes fortementd6coupl6es :
a)
Une composantethermique,
dont les ions detec- tesquel
que soit1’angle
d’observation ont une vitessed’expansion isotrope
et pourlaquelle 1’energie
deselectrons les
plus 6nerg6tiques
est inf6rieure a1,5
keVFIG. 7. - Variation de 1’energie maximale des ions H+ en fonc- tion de l’intensit6 laser, (a) ions lents, (b) ions rapides.
[Variation of maximum energy of H+ ions with laser intensity : (a) slow ions; (b) fast ions.]
FIG. 8. - Variation des temperatures electroniques de la compo- sante thermique (a) et de la composante suprathermique (b) en
fonction de l’intensit6 laser.
[Variation of the electronic temperature of the thermal component (a) and of the superthermal component (b) with laser intensity.]
correspondant
a unplasma
thermalis6 detemperature 6lectronique comprise
entrequelques
dizaines d’eV et environ 300 eV suivant le flux laser considere.L’energie
des ions et latemperature 6lectronique Teb
associ6es a cette
composante
varient commeqll.
ou a
= 0,35 ± 0,03.
b)
Unecomposante suprathermique comportant
des electronspouvant
atteindre desenergies
del’ordre de 10 keV et dont les
ions, d’6nergies comprises
entre
0,5
et 3keV,
suivant le fluxlaser, presentent
une
expansion
directive dans un cone de 16 a 200 dedemi-angle
autour de la normale a la cible.L’6nergie
de ces ions
rapides
etl’ énergie
moyenne des electronssuprathermiques E >
=Teh
varientcomme 40
ouP = 0,63
±0,03.
La
proportion
d’ionsrapides
et la fractiond’6nergie emportée
par ces ions sont estim6esrespectivement comprises
entre 1 a 7%
du nombre totald’ions,
etentre 5 a 25
%
de1’energie
totale des ions pour unflux laser de
1 O12 W/CM2 .
A 2 x1010 W jcm2, ’ ’te
inferieure de detection
exp6rimentale
des ionsrapides,
ces
proportions
sontrespectivement
inf6rieures a 3% et 6 %.
5. Discussion. - L’6tude
exp6rimentale
des varia-tions en fonction du flux laser de la
temperature
elec-tronique
et de1’energie
des ions permet au moyen de diff6rents mod6lestheoriqucs
depr6ciser
lesm6canismes de
depot
et de transport de1’energie
laser absorbee dans la gamme de flux consid6r6e ici.
a)
La loi 0’ est a comparer a diff6rents mod6lesanalytiques.
Des modeles purementhydrodynamiques
conduisent a des variations
en p 1/2
outP 4/9 [19]
mais ne
s’appliquent plus
dans les conditions de1’experience
pour un flux laser ou unetemperature 6lectronique respectivement sup6rieurs
aapproxima-
tivement 2 x
109 W/cm2
et 40 eV.Pour des flux
sup6rieurs,
1’essentiel del’absorption
se fait au
voisinage
de la surfacecritique
et diff6rentsmodeles
analytiques
ne tenant pas compte de la conduction6lectronique indiquent
dans ce cas uneloi de variation
en 02/1 [19, 22].
Unesimple analyse
dimensionnelle montre par contre que
lorsque
cettederniere est
pr6dominante
on obtient une loi limiteen tP 2/7.
La loi obtenueindique
un meilleur accordavec un mod6le
num6rique
tenant compte a la fois de ces deux processus etqui
conduit a une variationde Te
en (p2/5
ou p113 ou P est lapuissance
laser[22].
La detente lat6rale du
plasma,
observ6e dans desmesures
pr6liminaires d’interférométrie,
confirme par ailleurs que la conductionthermique
constitue leprincipal
m6canisme dechauffage
duplasma.
Eneffet,
on peut supposer
qu’elle
resulte duchauffage
par conductionthermique
lat6rale duplasma
situe a lap6riph6rie
de la tache focale. Cette detente lat6rale conduit a uneexpansion isotrope,
tellequ’elle
estobserv6e,
mais pour despuissances
laser inf6rieuresou
6gales
augigawatt,
elle ne contribue pas a modifierde
façon
sensible la loi enpl/3,
obtenuelorsque
l’onn’en tient pas
compte [22].
b)
Lageneration
d’ionsrapides
et d’electrons6nerg6tiques
ainsi que la loi enT fl
oufl
=0,63
±0,03
obtenue pour cette composante du
plasma,
pour des flux lasersuperieurs
a 2-3 x1010 W/CM2 peuvent s’in-
terpr6ter
au moyen de differents modeles conduisant a une loien q, 2/3.
766
1)
un modele danslequel 1’absorption
est ind6-pendante
de latemperature
et1’energie
estd6pos6e
dans une couche mince a la surface
critique [19];
2)
des modeles danslesquels
lageneration
d’61ec-trons
suprathermiques
r6sulte- soit de m6canismes
d’absorption
non colli-sionnels
(instabilites
dechauffage, absorption
r6son-nante) [8, 9],
- soit d’une conduction
6lectronique
limit6e nepermettant pas de
dissiper 1’6nergie
absorb6e a la coupure[IOJ,
dans le cas ou iln’y
a pas de modification desgradients
de densit6. Pour des fluxplus
6lev6sque
ceux de
1’exp6rience pr6sente,
lapression
de radiationpourrait
entrainer de telles modifications[23] qui
contribuent a modifier la loi de
d6pendance
de latemperature
en fonction du flux laser.Ce mod6le
s’applique lorsque
le flux absorbe a la coupureOa(nr .)
estsup6rieur
au flux de conduction6lectronique
maximumf
6tant Ie coefficient de fluxlimite; soit,
pour ne =1019 CM-3
Dans ces conditions
1’energie
moyenne maximale des electronssuprathermiques
est donn6eapproximative-
ment par
[10] :
où À. est en
lim, 0
enW/cm2.
Les mesures de
Teb
conduisent aofj -0 est le flux incident sur la
cible,
et par suite àPar
ailleurs,
la mesure de lapuissance
laser totale réfléchie par leplasma
et del’énergie
des ionsindique
que
1’absorption
croit d’environ10 %
a25-30 %
et que la fraction
d’energie emportée
par les ionsrapides
passe d’environ 6o/
aapproximativement
5
%-25 %
de1’energie
absorbée a la surfacecritique lorsque
l’intensit6 laser croit de101°
a1012 W/cm2.
En
s’appuyant
sur la mesured’énergie emportée
par les ions
rapides,
le coefficient de flux limite pourun flux de
1012 W/cm2
estd’apr6s [10] compris
entre0,2
et0,6
d’ouindiquant
lapossibilite
d’unregime
de flux limit6 pour cette intensite laserpuisque Oa (nr) - 1,5
x1011 W/cm2.
Pour 0 =
lO i l W/cm2
la fractiond’énergie
empor- tee par les ionsrapides
peut etre estimée inf6rieureou
6gale
a 1%.
Dans cesconditions, f rr 0,6
d’ouet
Ces r6sultats montrent 1’etablissement
progressif
d’unregime
de flux limite pour des flux laser dequelque
1 O 11 W/cm2.
Pour des flux
inférieurs,
le flux limiten’explique
pas
cependant
les resultats obtenus et la loi4Y fl peut
etreinterpretee
par uneabsorption pelliculaire, quel que
soit le mecanisme de
depot
de1’energie
laser. Le modelementionn6
precedemment [19],
pour un flux incidentsupérieur
a 2 x109 W/CM2,
conduit alors àou
Pour un
plasma
de(CH 2),,,
avecM - 14 3 14 et
et
Ces valeurs sont a comparer a celle obtenue
exp6ri-
mentalement :
ou les flux incident 0 et absorbe
0.
sontexprimés
en
W/cm2.
Cependant l’absorption importante
a la surfacecritique
nepeut
conduire a une couche detemperature plus
6lev6e parrapport
a 1’ensemble duplasma
par suite de la conductionthermique importante
et de lanon-thermalisation des electrons
suprathermiques.
En
effet,
si l’ on consid6re le libre parcours moyen des electronssuprathermiques,
Ae(cm) n.-- 0,14 Teh2 (kcV) (pour
ne =1019 cm-3)
on constate que celui-ci devientsup6rieur
a laplus grande
dimension caract6-ristique
de la couche d’interactionqui
est le diam6tre de la tache focale(d--
250Jlm)
pour des flux del’ordre ou
sup6rieurs
a 2-4 x1010 W/cm2.
La
generation
d’61ectronssuprathermiques
ainsique 1’accroissement
rapide
de la fractiond’6nergie
emport6e
par les ions lesplus energetiques
avec le fluxlaser ne
permettent
pasd’envisager
leBremsstrahlung
inverse comme
unique
m6canismed’absorption
pour des flux lasersup6rieurs
aquelque 10" W/cm2.
Les mécanismes
d’absorption
non collisionnels men-tionn6s
precedemment peuvent
etreinvoqu6s
etconduisent
d’apr6s
la relation(2)
a des electronsd’6nergie
moyenne de l’ordre de2,5
keV pour un flux de1012 Wjcm2,
en accord avec lesenergies
maximales obtenues. Si l’on consid6re que
1’6nergie
des electrons
suprathermiques
ainsiproduits
estenti6rement transferee aux ions
rapides,
la fractiond’6nergie
absorb6e due a ces mécanismes nerepr6sente cependant,
dans la gamme de flux considereeici, qu’une
faible fraction de1’energie
absorbee a la coupure. Ceci est corrobore par ailleurs par des calculsd’absorption
parbremsstrahlung qui
rendent compte de lamajeure partie
del’absorption
observ6eexp6-
rimentalement. L’6tude
spectroscopique
de la lumièrer6fl6chie et diffus6e et des
harmoniques
de lafrequence
laser
[13] indique cependant
1’excitation d’instabilit6s dont les seuils sont de l’ordre de 2 a 4 x10 10 WJcm2 (decomposition param6trique,
instabilite a deuxplas-
mons, r6trodiffusion
Brillouin)
mais montre que ces processus nejouent qu’un
role secondaire pour des flux inf6rieurs a1012 W/CM2.
Par
ailleurs, 1’absorption
résonnante en incidenceoblique
dans legradient
de densit6qui pr6sente
unoptimum
pour une incidencecomprise
entre 8 et100, pourrait
etre favorisee par lageometric
d’irradiation r6alis6e dans cetteexperience
etqui
conduit a unangle
d’incidence sur la cible de
7,5
±2,50.
6. Conclusion. - L’6tude de 1’emission
ionique
etde rayonnement X dans
1’exp6rience pr6sente
d’irra-diation par un laser
CO2
d’une cibleplane
de(CH2)n
fait
apparaitre
clairement deux composantes decou-pl6es
au sein duplasma
ainsiqu’une
correlation 6troite entre les electrons et les ions de chacune d’elles.1)
Une composantethermique d’expansion
iso-trope qui repr6sente
lamajeure partie
duplasma
ainsi form6 et dont le
chauffage
est essentiellement du a une conductionthermique 6lectronique importante.
2)
Une composantesuprathermique,
nerepr6sen-
tant
qu’une
faible fraction duplasma
etqui apparait
pour des flux
sup6rieurs
a 2-4 x1010 W/cm2.
Laproduction
d’électrons6nerg6tiques
pour des flux inferieurs a1011 W/cm2 peut
8tre associ6e à des m6canismesd’absorption
non collisionnelle a la surfacecritique
et notamment a 1’excitation d’insta- bilit6s dechauffage
dont les seuilscorrespondent
auxflux pour
lesquels
uneproduction
notable d’ionsrapides
est observ6e.Pour des flux
sup6rieurs
al p l l W/cm2,
unregime
de flux limite peut s’6tablir et
expliquer
lapopulation
d’61ectrons et d’ions
6nerg6tiques.
Cependant 1’energie d6pos6e
par ces m6canismesne
repr6sente,
pour des flux inferieurs a1 O 1 Z W/cm2, qu’une
faible fraction de1’energie
totale absorbeeclassiquement
parBremsstrahlung
inverse.Remerciements. - Nous remercions vivement MM.
Michard, Thuilier, Olmedo, Maignan
et Timsitpour leur
participation technique
aumontage
et a la mise en 0153uvre de1’exp6rience.
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