A NNALES DE L ’I. H. P.
P.P. E WALD
Optique cristalline (lumière et rayons X) Interaction des atomes par rayonnement
Annales de l’I. H. P., tome 8, n
o2 (1938), p. 79-110
<http://www.numdam.org/item?id=AIHP_1938__8_2_79_0>
© Gauthier-Villars, 1938, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Annales de l’I. H. P. » implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.numdam.org/conditions).
Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit conte- nir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
Optique cristalline (lumière et rayons X)
Interaction des atomes par rayonnement
par
P. P. EWALD.
1. . Introduction. - On
appelle
théorie de ladispersion
l’ensemble des calculsd’optique théorique qui
servent àexpliquer
le passage de la lumière à travers la matière. La lumière étant retardée ou accélérée dansce passage, on
parlera
de théorie de l’indice de réfraction ouplus
sim-plement
de théorie de la réfraction.L’absorption
est unphénomène
étroitement lié à la réfraction et sa théorie peut être reliée sans difficulté
à celle de la
réfraction;
nous ne chercheronscependant
pas àl’analyser
ici. La diffusion de la lumière par les
irrégularités
des corps, est, aucontraire,
unphénomène
très différent de la réfraction etqui disparaît
même
lorsqu’on
a affaire à un corpsparfaitement régulier;
c’est cemodèle que nous allons
prendre
comme base de discussion.La
réfraction,
au sensstrict,
de même que laréflexion,
ne seproduit guère qu’à
la surface d’un corps. Nous ne nous occuperons pas ici de la réfractionsuperficielle
et des autresphénomènes
de transition à la sur-face,
dont la théorie serait nécessaire pour rattacher lechamp optique
àl’intérieur du corps au
champ
extérieur.Qu’il
suffise de remarquer queces
questions
de surface se laissent facilement étudierlorsqu’on
a résolules
problèmes
depropagation
à l’intérieur etqu’ils
conduisent aux rela- tions de Fresnel entre lesamplitudes
des ondesincidente,
réfractée etréfléchie.
Pour définir exactement la théorie de la
dispersion
ou delàréfraction,
qui
formeral’objet
de cetteétude,
nous nous proposonsd’étudier la
propagation
d’unsystème
d’ondesplanes
dans un cristal idéalisé, Une ondeplane
ne saurait exister en touterigueur
à l’intérieur d’un80
corps, dont les
charges atomiques
déforment toutchamp électrique
d’unefaçon
trèscompliquée.
Nous devons donc définir lechamp optique
comrneconsistant,
à un certaindegré d’approximation,
en une seule ondeplane (lumière visible)
ou en un nombre fini d’ondesplanes (rayons X).
L’idéalisation du cristal consiste à réduire celui-ci au modèle le
plus simple
doué des deuxpropriétés caractéristiques
de la matière cristal-lisée,
à savoir lapériodicité
etl’anisotropie :
nous considérons donc unréseau
simple (réseau
deBravais)
constitué dedipôles
d’une certainefréquence
propre donnée.Le
remplacement
des atomes du cristal réel par desdipôles appelle
certaines remarques. Bien que l’interaction entre le
champ optique
etl’atome soit un
problème
dedynamique atomique,
donc demécanique ondulatoire,
nous y substituerons le modèleclassique correspondant
àl’époque
despremières
études de H. A. Lorentz. La théorieatomique
est aussi
appelée
théorie de ladispersion
par certainsthéoriciens;
pour nous, elle estplutôt
une théorie de lapolarisabilité;
elle conduit au résultat suivant : l’interaction se laisse décrire au moyen de la théorieclassique
et l’atome ondulatoireéquivaut
à undipôle,
dont le moment~
se laisse calculer pour
chaque fréquence.
L’onde émise par l’atomeplongé
dans lechamp optique
ne diffère pas de l’ondesphérique
d’un’dipôle
convenable tant que lalongueur
d’onde restegrande
par rapportaux dimensions de
l’atome;
et si cette condition n’estplus
valable dans le cas des rayonsX,
la réaction de l’atome est trèsproche
de celle d’unsystème
dedipôles répartis
dans le domaineatomique. Ainsi,
nous pou-vons nous horner au modèle
dipolaire
de l’atome pour l’étude que nousnous proposons
d’entreprendre
ici etqui peut
être caractérisée commel’étude de l’interaction mutuelle des atomes par le moyen de leurs radiations induites.
Ce même
problème peut
être énoncé sous d’autres formeséquivalentes ;
en voici deux :
a. Considérons la réaction d’un atome isolé sur une onde
lumineuse,
réaction déterminée par la
fréquence
propre dudipôle équivalent.
Intro-du-isons ensuite l’atome à l’intérieur du réseau
cristallin ;
outre lechamp optique provenant
des atomes lointains du même corps, l’atome sera influencé par leschamps
émanant de sesvoisins, lesquels,
partageant lemême sort, auront
acquis
un momentdipolaire.
Cette influence mutuellea pour
résultat,
comme l’a d’abord montré W.-L.Bragg (’ ), d’augmenten
la
polarisabilité
de l’atome entouré d’autres atomes. Cecipeut
êtreénoncé sous la forme d’un
changement apparent
defréquence
propre dudipôle équivalent
àl’atome,
par suite de l’interaction des atomes du réseau. Cechangement dépend
de l’orientation du momentélectrique
desatomes par
rapport
aux axes de translation ducristal,
et cetteinfluence, qui change
avec la direction desdipôles,
donne lieu à la double réfrac- tion et aux autresphénomènes d’optique
cristalline. Le calcul de la double réfractiondépend
donc essentiellement( quoique
pasuniquement,
comme nous le remarquerons au dernier
paragraphe)
de l’interaction desdipôles
formés par le passage duchamp optique.
b. Prenons le cas des rayons X. Une seule onde de
longueur
d’ondeet de direction fixées ne pourra pas, dans les cas les
plus intéressants,
se propager sans être
accompagnée
par d’autres ondesplanes
de mêmefréquence, ayant cependant
d’autres directions et éventuellement d’autreslongueurs
d’onde. Ce seront les ondes diffractées de lapremière
ondepar réflexion interne sur les
plans réticulaires,
suivant la loi deBragg.
L’onde que nous venons de
désigner
comme lapremière
ne sedistingue
en rien des autres; le
système
desplans
réticulairespermet
de passer par réflexion d’une ondequelconque
à une autre. C’est l’ensemble deces ondes,
qui
forme une unitéinséparable,
que nous devonsappeler,
dans le cas des rayons
X, champ optique
et dont nous devons étudier lapropagation
dans le cristal.Dans ce cas, il semble
préférable
deparler
de l’interaction des ondes duchamp optique plutôt
que de celle des atomes. Car supposonsqu’une
seule de ces ondes soit trop forte par
rapport
aux autres; elleperdra
del’intensité par réflexion et la transmettra aux autres ondes
qui
en gagne-ront
jusqu’à
cequ’un régime d’équilibre
s’établisse. Lapropagation
permanente demande un
équilibre
d’interaction des ondes consti-tuantes.
Cependant, puisque
ces ondesproviennent
desdipôles
et constituenten même temps leurs moyens
d’interaction,
on peut aussienvisager
cetéquilibre
commeexprimant
l’interaction des atomes, comme dans le casdes ondes visibles.
( 1 ) W.-L. BRAGG, Proc. Roy. Soc. London A, 105, I924, p. 370 ; cf. aussi P. P. EWALD, Disse,rtation. ou Annalen der Physik., 49, I9I6, p. r, fig. I.
82
C’est donc en tout cas le détail de cette interaction entre atomes au moyen du
rayonnement
émisqui
nous intéresse ’ici. Et pour ne pasdépasser
les limites de cesujet
nous laisserons de côté toutes lescomplications qui apparaissent lorsqu’on
veut comparer les résultats des calculs auxpropriétés optiques
des cristaux réels.2. Notions
géométriques;
réseau du cristal et de Fourier. - Nous supposons le cristal illimité et sesdipôles arrangés
selon un réseaude
translations a,, &2’ a3. La cellule élémentaire a le volume va. L’indice l -
représentant
untriplet
de nombresentiers, 11, l2, l3
-désigne
ledipôle
au
point
(2.’i)
xl = l1a1 + l2a2 + l3a3.Parallèlement au réseau du cristal nous considérons le réseau de Fourier déduit du
premier
par une tranformation de Fourier.( Ce
réseauest aussi connu sous le nom de réseau
réciproque.
Maispuisque
la réci-procité
est unequalité
relative à deuxchoses,
nouspréférons
donner unnouveau nom au
complément
du réseau cristallin. L’étude d’un cristal à base étendue- atome degrandeur
finie ouplusieurs
sortes d’atomes -montre
qu’on
passe du réseau cristallin à J’autre par une transformation deFourier. )
Le réseau de Fourier est, dans le cas d’un réseau
simple,
un autre~
réseau
simple
formé avec les vecteurs(b ) réciproques
des translations(a)
(2.2) (aibk) = 03B4ik= {I O, b1 = [a2a3] va,
a1 = [b2b3] vb
(vavb=I).Avec les nombres entiers
hi
unpoint
de ce réseau sera donné par levecteur ,
(~.3) bh = hi bi + h2b2+ h3 b3.
Chaque
fonctionqui
estpériodique
dans le réseau ducristal,
donc= f (g),
serareprésentée
dans le réseau de Fourier par unesomme d’ondes
planes,
dont les vecteurs d’ondeparcourent
tous lespoints
nodaux du réseau :Cette forme pour la série de Fourier se déduit de l’observation que le
produit
(bit Xl) = nombre entier
garantit
lapériodicité
suivant la maille du cristal. Les coefficients de Fourier s’obtiennent parintégration
de la fonction donnée dans la maille va. En attribuant commepoids
àchaque point bh du
réseau deFourier le coefficient
A/o
ce réseauchargé
depoids
devient la trans- formée de Fourier de la fonctionpériodique
dansl’espace
du cristal.Une fonction non
périodique
dans cet espacepeut
êtredéveloppée
enintégrale
de Fourier(2.4’)
f(x) = ~A(~)
e203C0i(b~x)dv~,
A(~) =~f(x)e-203C0i[b~x) dvxet la transformée de Fourier s’étendra de
façon
continue à traversl’espace
de Fourier.’
Considérons
quelques
casparticuliers
de cette transformation.a. Réseau cristallin avec base. - Si la cellule du cristal est
remplie
d’une
façon
continue dematière, il y
aura une densitép(x)
dematière,
fonction
supposée
connue, et(2.4)
donne commepoids
’
(2.5) = I va 03C1(x)e-203C0i(bhx) dvx.
Si/(lu contraire on
regarde
les masses m(k) des atomes concentrées auxpoints
x(k)(vecteurs
de labase),
cetteintégrale
se réduit à(2.5’) Ah =
1 m(k)e-203C0i(bhx(k)),
Va f",~
(1.:1
expression
connue sous le nom de.facteur de
structure dans la théorie de la diffraction des rayons X.b. Réseau
formé
d’atomes dont la densité estrépartie
suivant laloi de Gauss. - Pour passer d’une distribution continue à une distri- bution discontinue de masses
atomiques,
il convient d’étudier unedistribution de Gauss de densité autour des
points
Xl84
(a
= «largeur
del’atome ».,
ni = masseintégrale
del’atome ) .
Le coef-ficient de Fourier
peut
être facilement obtenu enremplaçant l’intégra-
tion limitée de la somme par
l’intégration
d’un seul membre surl’espace
tout entier
l~l jt =
"~
:~
1 ~ 8 x2
~~
~~’,x
{ ~x ~_
l "~_ .... °
e -
(x-xl)2 03B12-203C0i(bhx) dvxva
On aura donc l’identité
(2.7)
03C1(x) = 03A3
’m 3 e-
[x-xt)2 03B12=03A3
n2e-03C0203B12b2h+203C0i(bhx).
l ~z
~~
Pour les atomes
régis
par la loi de Gauss( dont
nousparlerons
commeatomes de
Gauss )
le réseau de Fourier comporte despoids qui
décroissentcomme des fonctions de Gauss avec leur distance
|bh |
del’origine.
Dufait que l’on constate dans les
expériences
une telle décroissance des intensités de diffraction X par suite du mouvementd’agitation thermique,
on
peut
conclure que les centres dediffraction, déplacés
de leurpositinn
stable par cette
agitation, agissent
comme s’ils étaientrépartis
suivantune fonction de Gauss autour de
chaque point
du réseau idéal.3. Calculs de
potentiels
électriques etoptiques.
- a. Potentiel élec-trostatique.
- Unecharge ponctuelle
e aupoint
xi donne lieu aupotentiel
(3. y ul(x)
= e 403C0|x-xl|
,qui
obéit ’àl’équation
de PoissonLa somme réticulaire de tels
potentiels
du mêmesigne
seradivergente
à cause de la valeur moyenne infinie. Mais comme le terme infini sera
compensé
dans tout cristal neutre, il ne constitue pas une difficulté réelle. Pouropérer
sur des séries convergentes nousremplaçons
4Ul parune distribution de Gauss autour du
point
x/(3.2)
~=--~,T ~
(~~~
et nous faisons la somme réticulaire en ta transformant selon le dernier
paragraphe :
(3.3) )
0394v ~ 0394vl = -e vae-03C0203B12b2h+203C0i(bhx).
Puisque
p===.Sp/
est une fonctionpériodique,
donc de la forme(2.4)?
nous pouvons tirer c de la dernière
équation
et nous obtenons lepotentiel électrostatique
dû à des atomes de Gauss(3.4)
v = vl= + e vae-03C0203B12b2h 403C02b2ne203C0i(bhx)
En
passant
à la limite oc ~ o on retombe sur lespotentiels
dus auxsources
ponctuelles,
cequi
donne la transformation (3.5) >~=y-72014~2014=-~y20142014~~~"~~-
’ ’
403C0|x-xl| va403C02b2h
Pour ~ aussi bien que pour M le terme donne le terme innni.
Tandis que la somme ~
possèd.e
une convergence absolue et uniforme pour toute valeur de à cause du facteurexponentiel
oscillant estrendu
convergent
quepour x~xl.
On se rendcompte
facilement de lasignincation
de p/ : c’est lepotentiel
dû à une distribution de Gauss de lacharge,
donc(3.n vl = e
e -x-xt2 03B12 403C0|x - E dv03BE.
~ ’ ~ ~ ~~
(~~)~~
4~x-~.~~~~’
b. Potentiel retardé de
dipôles de
mêmephase.
2014 Pourun dipôle
de moment p, on obtient le
champ
de Fondesphérique
au moyen dupotentiel
retardé de Hertz(3.6) ul= p
e203C0k x-xl. 403C0 x-xl.
(k = v q = 1 03BB «
nombre d’ondes)) ).
’4~ x2014x/ B ~ A /
Dans un milieu
homogène diélectrique
le double rotationnel de cepotentiel
donne Finductionélectrique
D.Ce
potentiel
obéit àl’équation
d’ondeso x ~ xl.
.
(3.6’) 0394ul + 403C02k2ul ={
~ x = xl aveco0394ul
dvx = - PL.Proposons-nous
d’obtenir la sommeréticulaire,
fonctionpériodique,
donc de la forme
(3.7) )
U -~~
l A
En
remplaçant
Ut par Vt, soumis àl’équation
(3.8) 0394vl+ 403C02k2Vl = fonction de Gauss,
nous
procédons
comme pour lespotentiels électrostatiques
enappli-
quant
la transformation(2. y)
pour la somme de Gauss. On obtientv
=~
’l /1
. 3v + 403C02k2v
=
403C02(-b2h
+ k2) Bhe203C0ibhx = - Pvae-03C0203B12b2h+203C0i(bhx),
d’où
(3.8’)
v = P vae-03C0203B12b2h 403C02(b2h-k2)e203C0i(bhx).
Cette
expression
nous donne la somme despotentiels
retardés dus auxdipôles
deGauss,
tous de mêmephase.
Enpassant
à la limite ~ - o, onobtient le
potentiel
provenant dedipôles ponctuels
de mêmephase
(3.9) U = lim v = P va
03A3
1 403C02(b2h-
k2)e203C0i(bhx).
c. Potentiel
optique.
- Si laphase
desdipôles
varie suivant la loi depropagation
d’une ondeplane
à vecteur d’ondek1,
on aura(3.10)
pl = pe203C0i(k1kl),
3 ~ 03A3pe203C0i(k1x1)e203C0ik|x-xl| 403C0|x-xl| .
Ce
potentiel optique 3
diffère du casprécédent
par la « modulation )) e203C0i(k1xl).Or, l’image
de Fourier de la somme réticulaire modulée d’une fonc-87 tion ,y
(x)
est obtenue par unchangement d’origine
dansl’espace
deFourier,
la nouvelleorigine
étant située aupoint - k~
de cet espace.En
effet,
si larépétition
sans modulation donneon aura pour la somme réticulaire modulée
on .
Appelant
alors( 3. m ) K,z = b,t + ki.
F ( x )
devient t’
(;i.13 j F(x)
=03A30394(Kh)e203C0i(Khx);
c’est-à-dire que pour tenir
compte
de lamodulation,
il sufiit d’un chan- gementd’origine, qui
faitrernplacer bh
parKh
pour les coefficients et pour les vecteurs d’onde dans ledéveloppement
de Fourier.Appliquant
ce théorème pourchanger
lepotentiel
retardéisophase
enpotentiel optique,
on obtient pour celui-ci :Il est à remarquer
qu’il
est souventpréférable,
dupoint
de vue de laconvergence,
d’envisager
uripotentiel optique
provenant dedipôles
nonponctuels,
mais du type de Gauss. Il faudra alors remonter à la88
formule
(3.8)’
pour v, d’où l’onobtient,
enchangeant bh
enKh
( 3 . I5 ) 3(1) = p va 03A3e-03C0203B12K2h 403C02(K2h-k2)
e203C0i(Khx),série absolument convergente.
4. Le champ optique et le problème de la
dispersion.
- En vue de la convergence de cette dernièresérie,
on ne doit pas craindre d’eE5ectuersur la seconde série
(3. i4~ l’opération rot rot, qui
conduit dupotentiel
auchamp,
même si la convergence formellede 3
cesse(~~~ ~
1se laisse différencier autant de fois
qu’on voudra).
Pour leproduit
d’unscalaire a avec un vecteur constant p, on a
rotap =- [p
grada]
(produit vectoriel),donc,
rot pe203C0iKhx=-[p.203C0iKh]e203C0iKhx
et
’
(4.i) rot rot p e203C0iKhx = e203C0iKhx.
Désignons
la composante vectorielle de p normale à Kh par(4. 2 > pKh=p-I K2h Kh(p Kh) > = -
[[pKh] Kh] K2h
> ,cela nous permet d’écrire
(4.3) > D ~ rotrot 3 =
I va03A3
pKhK2h K2h- k2 e203C0iKhx.Cette
représentation
duchamp optique
en sérietriplement
infinied’ondes
planes
est trèsremarquable. D’abord,
c’est uneexpression rigoureuse,
valable pour toutelongueur
d’onde. Elle contient donc lesphénomènes d’optique
du visible et des rayons X. Au delà duvisible,
elle se laisse
prolonger
pour lechamp électrostatique
d’un ensemble réticulaire dedipôles statiques. Rappelons qu’il
suffitd’ajouter
unfacteur de convergence de la forme e-1t2a2Kk pour
supprimer
toutes lesdifficultés provenant de l’absence d’étendue des
dipôles.
.
Interprétons géométriquement
la sommeprécédente.
La moitiégauche
de lafigure
ïindique
le réseau cristallin de translation ai et la direction depropagation
de laphase
desdipôles.
Du côtédroit,
on voit89 le réseau de Fourier de translation
bi
et lepoint
depropagation A,
telque
AO = k1 .
Autour deA,
on a tracé lasphère
depropagation
derayon k.
D’après (4.3),
la somme D est à étendre àchaque point
duréseau et
l’amplitude
des ondescomposantes
devient trèsgrande
pourFig. I. - Réseau du cristal et réseau Fourier,
. avec représentation du champ optique X.
les termes
qui
sontreprésentés
par despoints
situésprès
de la surface de lasphère
depropagation.
Lespoints
à l’intérieur de lasphère
donnent lieu à des ondes de vitesse de
phase plus grande
que dans levide;
aucontraire,
les termes desgrands Kh
sont des ondes de trèspetite
vitesse de
phase.
Lafigure correspond
à des ordres degrandeur
valablespour les rayons X dans les cristaux ordinaires
~ N a ), N ~ ~ Le
cas d’unchamp optique
duspectre
visible serareprésenté
par lafigure
2,qui
montre non seulement la cellule du réseau de Fourier
beaucoup plus grande
parrapport
à k~, ~
mais aussi le rayon k de lasphère
depropagation
fort différent de lalongueur
en tenantcompte
du fait quek1 k = (indice
deréfraction)
diffère debeaucoup
de l’unitépour la lumière visible et de très peu pour les rayons X.
Dans le cas des rayons
X,
il pourra seproduire
une trèsgrande amplitude
pourquelques-unes
des ondes composantes duchamp
entier.Le nombre et le choix de ces ondes fortes
dépendra
de la situation dupoint
depropagation ;
il nous suffira d’en supposer connus le nombre net les directions Si 1 .. sn
(vecteurs
delongueur unité).
C’est avec ce fais-ceau de n ondes
planes
que nous pouvons faire uneapproximation
duchamp optique
total D dans le cas des rayonsX,
et laquestion qui
sepose à la théorie est donc de déterminer pour
A, point
depropagation
représentant
cechamp,
le lieu tel que lechamp
maintienne les oscil-90
lations des
dipôles
dont ilprovient.
Bienentendu,
nous devonspartir
d’un
point
A assezproche
de saposition
finale pour que les n ondesrestent
toujours
lesondes
fortes duchamp total,
bonneapproximation
de la série infinie. Ceci ne
présente
pas d’inconvénient pour les rayonsX, puisque
l’écart est trèspetit
entre les résultats de cette théoriedyna-
y
mique
et de la théoriesimple
sans indice de réfraction(théorie
deLaue-Bragg).
Dans le cas de la lumière
visible, l’approximation
conduirait à réduire la somme D aupremier
terme,O = ( ooo )
étant le seulpoint près
dela
sphère
depropagation ( fig. 2).
La formule dedispersion qui
s’enFig. 2. - Réseau de Fourier, avec représentation d’un champ optique de lun)ière visible.
déduit est peu satisfaisante. Cela est dû à la
grande
valeur de l’indice de réfraction. 11 ne sera donc paspermis
denégliger
les « ondes faibles » de la somme totale. En outre, tout résultatdépend
de l’évaluationexacte du «
champ d’excitation »,
dont la différence vis-à-vis duchamp
total
provient
des membres « faibles » de la somme D. C’est cechamp
d’excitation
qui
contient la cause desphénomènes d’optique
cristalline- en tant que contenus dans cette théorie d’interaction de rayon- nement, - et le
plus grand
soin doit êtreapporté
à son calcul. Nous enparlerons
dans lesparagraphes
suivants.5. L’équation de mouvement des
dipôles.
-Un, dipôle
isoléplacé
dans un
champ homogène
et constant de forceélectrique
Eacquiert
unmoment p
qu’on
écrit(~.1) p = xE (x = polarisabiIi té ).
Si le
dipôle possède
lafréquence
propre vo; il subsiste dans unchamp
statique
la relation03B1 = e2 m : (203C003BD0)2 (e,
mcharge
et masse dudipôle).
Dans le cas d’oscillations
forcées,
assez lentes pourqu’on puisse négliger
les effets de radiation sur le mouvement du
dipôle,
on obtiendra lapolarisabilité
pour lafréquence
v(5. I ) 03B1 =
e2/m 403C02(03BD20 - 03BD2)
.
Nous allons
garder
cette définition de lapolarisabilité.
Ceci a pourconséquence,
que pour les oscillations defréquence
élevée il faut inter-préter
la relation( 1 ),
de telle manière que E nereprésente
pas seulement lechamp
« extérieur »qui
existerait à l’endroit dudipôle
même sicelui-ci était
enlevé,
mais aussi lechamp
de rayonnement dudipôle
lui-même, qui
entraîne une réaction sur celui-ci.La nécessité d’une telle réaction se pose si l’on
envisage
undipôle auquel
on a donné un moment initial etqu’on
laisse exécuter ses oscilla-tions sans
qu’aucune
force extérieuren’agisse.
L’amortissement de sesoscillations,
nécessaire d’unpoint
de vueénergétique
à cause de laradiation
d’énergie
dudipôle
àl’infini,
doit êtreproduit
par l’action. d’un
champ électrique, puisqu’il n’y
a pas d’autre moyend’attaquer
ledipôle
que les forcesélectriques..En
absence d’unchamp extérieur,
c’est bien le
champ
érnis par ledipôle
lui-mêmequi produit
l’amor-tissement.
Pour
pouvoir
conserver les relations(5. t)
et(5. 1 ’),
nous devonsdonc
comprendre
dans E(équation
5.i)
lechamp
provenant de sources extérieures audipôle, plus
lechamp
de réaction dudipôle
lui-même. Cechamp
estproportionnel
à p; on en trouve lagrandeur
en suivant leflux
d’énergie produit
par l’action combinée de l’ondesphérique
dudipôle
et duchamp homogène
defréquence
v induisant ledipôle
et enposant que le flux total moyen
qui
passe par une trèspetite sphère
entourant le
dipôle
soitnul,
condition déterminant ledipôle
sansabsorption d’énergie.
On voit que cette détermination de la force réactive de rayonnement estindépendante
du sort ultérieur del’énergie
émise, puisqu’elle
n’entraîne que des calculs du fluxd’énergie
dansl’entourage
immédiat dudipôle.
Par cescalculs,
on obtient commeéquation
de mouvement dudipôle
92
Ici
Eo
est lechamp
extérieur. Lechamp
de réaction conduit pour le cas d’un seuldipôle
à l’amortissement usuel par rayonnement, le facteur i,
indiquant
que cechamp produit
unedifférence
dephase
entre ledipôle
et le
champ
extérieurEo.
a est icidonné par (5. .I’).
6. Calcul du
champ
d’excitation pour undipôle
du réseau cristallin.- Pour éviter la confusion avec le
champ
extérieur tornbant sur uncristal limité,
nous allonsappeler champ
d’excitation lechamp
prove-nant des autres
dipôles
etqui agit
sur undipôle
à l’intérieur d’un cristal illimité. Pour obtenir cechamp,
il faudra déduire de la somme D~~.3~, produite
par l’action de tous lesdipôles,
la contribution due audipôle particulier envisagé
et ensuite obtenir à l’endroit dudipôle
même lavaleur du
champ
restant. Cette soustraction n’est pas facile à effec- tuer,puisque
les deuxchamps
deviennent infinis à l’endroit dudipôle
et,
_
cela d’une manière très
différente;
pour D la convergence cesse par le fait que les facteursexponentiels
cessent dechanger
dephase
pour x ~ Xl, tandis que lechamp
dudipôle
isolé devient infini commemultiplié
avec une fonctiond’angle.
Aussi n’est-il pas pra-tique
dedévelopper
lepotentiel
dudipôle particulier
en série de ’Fourierà l’intérieur de la maille et de le soustraire du
potentiel
total3
termeà terme. Cela donnerait des coefficients
trop compliqués
pour entirer des résultats utilisables. Cette difficulté
subsiste,
même si l’ondonne une
grandeur
finie auxdipôles
enemployant
la somme co.nver-gente
~~~’
~.La méthode la
plus
efficace pour surmonter cette difficulté estl’emploi
pour lepotentiel
et lechamp
d’uneforme
mixte entre lareprésentation
en sources dansl’espace
du cristal et lareprésen-
tation en ondes dans
l’espace
de Fom°Ler. Voici comment on ; arrive :a.;
Décomposition
dupotentiel
d’un seuldipôle.
- On part de l’identité facile à démontrerLe chemin
d’intégration
doitpartir
de s = o de tellefaçon
quek2 s2
pos-sède une
partie
réellenégative
pour e -~ o. Pourchaque
valeur finiede r,
l’intégrale
converge. Nous pouvons introduire un nombre réel E’
93 intermédiaire entre o et o~ et
partager l’intégration
en deuxparties : (o)...
E et E ... oc,qui peuvent
être évaluéesséparément.
Endésignant par 03A6 l’intégrale
d’erreur(6.2) ) 03A6(x) _
?_
dt,~x e-l2
clt =v03C0 2
( - 03A6(x),et en introduisant la nouvelle variable
r~ 2014
03C0ik
= ~, d~ = I
;, 2 W
on trouve aisément comme deuxième
partie
del’intégrale
La
première partie
du chemin donne le reste del’intégrale
totaleb.
Décomposition
dupotentiel optique
total. -Or,
lepotentiel
,
optique
totalpeut
êtredécomposé
en deuxparties analogues.
Enpartant
de lareprésentation (~.1)
nous pouvons écrire lepotentiel
totalLa somme dans
l’expression
àintégrer représente
une fonction 0(à
troisdimensions), qui
se laissetransformer
par une transformation deFourier,
ne digérant que dans des détails de la transformation contenue dans la
94
formule
(2.7)
avec
,
Kh==bh+k1.
En tenant
compte
du fait que cetteégalité
subsiste pourchaque
élémentdu chemin
d’intégration,
nous pouvons introduire la valeur E pour passer d’unereprésentation
à l’autre en écrivant(6.7) 3 = 3I + 3II= Eint I de + ~FII d~
. (0) EL’intégration
de 1 est élémentaire et celle de II se fait comme pour lepotentiel
d’un seuldipôle.
On arrive à’
où ,
r~/== !
x - XI = distance du point d’obsérvation x au point réticulaire x/.La
partie 31
de3
est unereprésentation
dansl’espace
de Fourieret nous pouvons la comparer au
potentiel ~{’ ?, (3. I ~ ),
obtenu pour lechamp optique
dedipôles
de Gauss delargeur
E==1.
On remarquera7:~2
,
que c’est le même
potentiel
à unfacteur e+E2 près.
Le moment élec-trique intégral
desdipôles
de Gauss donnant31
est donc d’autantplus
élevé que
’E
estplus petit,
c’est-à-dire que ledipôle
estplus
étendu.Quelle
estl’explication
de cetteaugmentation
du momentintégral?
La raison devient
apparente
si l’on calcule pour undipôle
de Gaussce
qu’on appelle
lefacteur atomique
dans la théorie de la diffraction des rayonsX,
facteurqui
tient compte du retard despotentiels électriques,
de sorte que leséléments
de volume d’undipôle
étendune
coopèrent
pas tous avec la mêmephase
aupoint
d’observation.95 Pour un
dipôle
ayant son centre àl’origine
et pour une distributiondu moment au
point
s ~~P (x03B12)3 2
e-03B12
l’action au
point
d’observation X devient (6. I0) J = p1 (03C003B12)3 2 e-s2 03B12
e203C0ikx-s 403C0|x-s|dvs.
On trouve par
intégration
directe que cela estégal
à(6. Io’) J =
p e-03C02k203B12e203C0ik|x| 403C0|x|
.Le
dipôle
étendu rayonne comme uddipôle ponctuel
de momentplus petit. Puisque
E =I/03B1,
la formule donnant3I
est donc telle que cettepartie
dupotentiel peut
être considérée comme lepotentiel
d’un sys- tème dedipôles
de Gauss d’activitééquivalente
auxdipôles ponctuels, quelle
que soit la valeur choisie pour lagrandeur
desdipôles
de Gauss.L’interprétation
de la secondepartie, ~~I;
est alors claire : c’est t lepotentiel
dû auxdipôles ponctuels,
chacun d’eux entouré d’undipôle
deFig. 3. - Distribution réticulaire de la densité de dipôle
(tonnant lieu aux deux parties du champ optique.
Gauss de
phase négative. compensateur
dudipôle
donnant lieuà 31 (voir fig. 3).
L’amélioration de la convergence de la série pour le
potentiel total
seproduit
par un mécanisme très curieux :en 31
par l’absence desingu-
larités dans la distribution du moment
électrique,
en311
par la com-pensation
des actions descharges
lointainesgrâce
àl’équi valence
desINSTITUT HENRI POINCARÉ. - VIII, H. 7
96
dipôles ponctuels
et de ceux de Gauss. Les deux séries convergent. sous forme de fonctions
exponentielles
du carré des vecteurs de som-mation
Kh
et rql= X-- Xi. Pour31
c’estévident,
pour311
on le voit.facilement en
posant
pour lesgrands
arguments (6.II)I-03A6(x) = e-x2 03C0x(I - 1 2x2 + I.3 (2x2)2 - ...).
c.
Champ
d’excitation. -- Lepotentiel
duchamp
d’excitation pourun
dipôle
situé à Xl== 0 est formé en retranchant(6.3)
et(6.4)
de.3 (6. ~-6. g).
A cause des différenciations nécessaires il faut calculer lepotentiel
pourX o.
On voit que le terme de3n
estsupprimé
de la somme.~II,
ce que nousindiquons
par un accent sur 1.On
obtient,
pour lepotentiel
d’excitation sansqu’une
nouvelleapproxi-
mation ait été
nécessaire,
, Formons maintenant le
champ
d’excitation (6.15) ’ . E(0) = rotrot(0).Pour la somme dans
1’expression
de3ÎO’,
voir la formule(4.3)
Lesautres termes dans
~ΰ’
sont de la forme.
où r
désigne
maintenant ladistance,
mesurée dupoint
d’observation.On
obtient,
avec l’abréviation r~ =r,
,Si nous voulons connaître la valeur du
champ
aupoint
g- oseulernent,
une
simplification
est évidente pour les termes de(0)I. Car, puisque
lechamp
àl’origine
nepeut dépendre
de la direction suivantlaquelle
ons’approche
del’origine,
lacomposante -~~pr, ~ r~~
doit être sanseffet,
c’est-à-dire que pour r-*o,lim (f"-f’ r) = o,
relationqu’on
retrouve en faisant le calcul. ’ Il ne reste que le membre -
2p f ,,
rlequel
est obtenu facilement endéveloppant f ( r)
suivanL lespuissances
de r
jusqu’à
la seconde.Appelant
lescomposantes
normales àKh
et à Xi(6. y) PKh~
I K2h [Kh[pKh]],
pxl ~I x2l [xl[p xl]]
et se souvenant
qu’à
la limite x--+- 0, on aura on obtient la valeur stricte de la forceélectrique
d’excitationoù
Cette formule pour le
champ
d’excitationpermet
le calcul avec des valeurs Equelconques.
La sommeEÎÎ’ qui
doit être effectuée dans le réseau du cristal vaut mieux quel’expression
initiale duchamp
parsomme d’ondes
sphériques, puisque
ses termes s’amortissent commeexp
(- E2x2l),
donc d’autant mieux que E estgrand.
D’autre part, lasomme dans