Lycée Fénelon Sainte-Marie Classe de MP
Année 2019-2020 Mathématiques
Devoir maison n ◦ 04
À rendre le mercredi 16 octobre 2019
Durée : 2 heures
Soitn∈N∗, E=R2n[X] muni de sa base canoniqueB= (1, X, X2, . . . , X2n)et aun réel.
On considère l’application Φa définie surE par :
∀P ∈E, Φa(P) = 1
4−X2
P0+aXP.
1. Déterminer toutes les valeurs du réelapour lesquellesΦa est un endomorphisme deE.
Désormais aest choisi de sorte que Φa est un endomorphisme de E.
2. Soitλ∈[[−n, n]].
Déterminerαetβ dansNde sorte que le polynômeP =
X+1 2
α X−1
2 β
vérifie Φa(P) =λP. 3. Déterminer alors les éléments propres de l’endomorphismeΦa.
On donnera pour chaque sous-espace propre une famille de polynômes constituant une base de ce sous-espace.
4. Déterminer une matriceB dont le spectre est[[0,2n]]et dont les coefficients diagonaux sont tous égaux.
5. Expliquer comment construire à l’aide Φa un endomorphisme Ψ de E admettant 0, 1, 4, 8, . . . , 4n2 comme valeurs propres.
1
Lycée Fénelon Sainte-Marie Classe de MP
Année 2019-2020 Mathématiques
Devoir maison n ◦ 04 – éléments de correction
d’après E3A 2019 PC exercice 2
1. L’application Φa est linéaire car pour tout(P, Q)∈E2et pour toutλ∈R, nous avons Φa(λP+Q) =
1 4 −X2
(λP +Q)0+aX(λP +Q) = λ 1
4 −X2
P0+ 1
4−X2
Q0+λaXP+aXQ
= λ 1
4 −X2
P0+aXP
+ 1
4 −X2
Q0+aXQ = λΦa(P) + Φa(Q).
Recherchons maintenant la CNS surapour queΦa soit un endomorphisme deE :
• Analyse.Supposons que Φa est un endomorphisme deE, alors en particulierΦa(X2n)∈E. Or : Φa(X2n) = 2n
1 4 −X2
X2n−1+aXX2n = (a−2n)X2n+1−2n 4 X2n−1. Par conséquentΦa(X2n)∈E impliquea−2n= 0, soit encorea= 2n.
• Synthèse.Supposons que a= 2n. Pour toutP =
2n
X
k=0
akXk∈E, il vient :
Φa(P) = 1
4 −X2 2n
X
k=1
kakXk−1
! +aX
2n
X
k=0
akXk
!
= 1 4
2n
X
k=1
kakXk−1−2na2nX2n+1−
2n−1
X
k=1
kakXk+1+aa2nX2n+1+
2n−1
X
k=0
aakXk+1
= (a−2n)
| {z }
=0
a2nX2n+1+1 4
2n
X
k=1
kakXk−1−
2n−1
X
k=1
kakXk+1+
2n−1
X
k=0
aakXk+1
= 1 4
2n
X
k=1
kakXk−1−
2n−1
X
k=1
kakXk+1+
2n−1
X
k=0
aakXk+1 ∈E,
comme somme de trois polynômes de degré inférieur ou égal à2n. DoncΦa est un endomorphisme deE.
Finalement Φa est un endomorphisme deEsi et seulement sia= 2n. 2. Soitλ∈[[−n, n]].
• Analyse.Supposons qu’il existe(α, β)∈N2tels queΦa(P) =λP. En admettant que0· 1
X est nul, on obtient sans détour :
P0=α
X+1 2
α−1 X−1
2 β
+β
X+1 2
α X−1
2 β−1
=
X+1 2
α−1 X−1
2
β−1 α
X−1
2
+β
X+1 2
=
X+1 2
α−1 X−1
2
β−1
(α+β)X+β−α 2
,
d’où
Φa(P) = 1
4 −X2
P0+aXP
= −
X+1
2 X−1
2 X+1 2
α−1 X−1
2 β−1
(α+β)X+β−α 2
+2nX
X+1 2
α X−1
2 β
=
X+1 2
α X−1
2 β
2nX−(α+β)X−β−α 2
=
(2n−α−β)X−β−α 2
P.
1
Finalement, pour(α, β)∈N2 : Φa(P) =λP ⇐⇒
( 2n−α−β = 0
α−β
2 = λ ⇐⇒
( α+β = 2n
α−β = 2λ ⇐⇒
( α = n+λ
β = n−λ .
• Synthèse.Supposonsα=n+λet β=n−λ.
? Puisque λ∈[[−n, n]], il vient n+λ∈N etn−λ∈N. Ainsi P =
X+1 2
α X−1
2 β
est un polynôme comme produit de polynômes.
? deg(P) =α+β=n+λ+n−λ= 2n,doncP ∈E.
? Puisque(n+λ) + (n−λ) = 2n6= 0, on a(n+λ, n−λ)6= (0,0), donc, par l’analyse,Φa(P) =λP.
Conclusion.Pour tout λ∈[[−n, n]] il existe un unique couple d’entiers (α, β)tel queP ∈E et Φa(P) =λP, oùP =
X+1
2 α
X−1 2
β
, à savoir (α, β) = (n+λ, n−λ).
3. D’après la question précédente, tout entierλ∈[[−n, n]]est valeur propre deΦaetP =
X+1 2
α X−1
2 β
6= 0 est un vecteur propre associé. On a donc [[−n, n]]⊂Sp(Φa).
En outreCard (Sp(Φa))≤dim E = 2n + 1 = Card ([[−n,n]]), d’où Sp(Φa) = [[−n, n]].
L’endomorphisme Φa de E possède 2n+ 1 valeurs propres distinctes, donc Φa est diagonalisable et tous ses espaces propres sont de dimension 1.
Or Vect
X+12α
X−12β
⊂Eλ(Φa), d’où par inclusion et égalité des dimensions :
Eλ(Φa) = Vect
X+1 2
α X−1
2 β!
.
Une base de Eλ(Φa)est
X+1 2
α X−1
2 β!
, comme famille libre et génératrice deEλ(Φa).
4. SoitA= MatB(Φa). D’après la question précédente, il existeP inversible telle que A = Pdiag (−n,−(n−1), . . .0,1, . . . , n)P−1.
Remarquons queΦa(1) = 2nX et, pour tout k∈[[1,2n]], Φa(Xk) =
1 4 −X2
kXk−1+ 2nXk+1 = (2n−k)Xk+1+k 4Xk−1.
Par conséquent ak,k = 0 pour tout k∈[[0,2n]]car ak,k est le coefficient de degré k deΦa(Xk). Il s’ensuit que la diagonale deAest nulle .
Posons maintenantB=A+nI2n+1. Il vient :
B = A+nI2n+1 = Pdiag (−n, . . . ,0, . . . , n)P−1+P(nI2n+1)P−1 = Pdiag (0,1, . . . ,2n)P−1.
Par conséquent B est diagonalisable etSp(B) = [[0,2n]]. De plus, commeB=A+nI2n+1, les coefficients diagonaux deB sont tous égaux àn.
5. Puisque
B2 = Pdiag (0,1, . . . ,2n)P−1·Pdiag (0,1, . . . ,2n)P−1 = Pdiag (0,12,22, . . . ,(2n)2)P−1,
la matriceB2est diagonalisable et Sp(B2) ={0,12, . . . ,(2n)2} . OrB2= (A+nI2n+1)2= MatB((Φa+nIdE)2), donc Ψ = (Φa+nIdE)2 convient .
2