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Hélium trois polarisé: ondes de spin et liquéfaction du
gaz
Geneviève Tastevin
To cite this version:
Geneviève Tastevin. Hélium trois polarisé: ondes de spin et liquéfaction du gaz. Physique Atomique
[physics.atom-ph]. Université Pierre et Marie Curie - Paris VI, 1987. Français. �tel-00011862�
UNIVERSITÉ
DE
PARIS
DÉPARTEMENT
DE
PHYSIQUE
DE
L’ÉCOLE
NORMALE
SUPÉRIEURE
THESE de DOCTORAT de l’UNIVERSITE PARIS 6
Spécialité :
PHYSIQUE
QUANTIQUE
présentée
parGeneviève TASTEVIN
Sujet
de la thèse :"HELIUM-TROIS
POLARISE : ONDES DE SPIN ETLIQUEFACTION
DU GAZ".Soutenue le 9 Avril 1987
devant
lejury composé
de :M. J.
BROSSEL )
Président M. D.S.BETTS
M. S. HAROCHE Examinateurs M. B. HEBRAL Mme M. LEDUCTHESE de DOCTORAT de l’UNIVERSITE PARIS 6
Spécialité:
PHYSIQUE QUANTIQUE
présentée
par Geneviève TASTEVIN
pour obtenir le titre de DOCTEUR DE L’UNIVERSITE PARIS 6
Sujet
de la thèse :HELIUM TROIS POLARISE : ONDES DE SPIN ET LIQUEFACTION DU GAZ
soutenue le 9 Avril 1987
devant le
jury composé
de :J. BROSSEL Président D.S. BETTS
S. HAROCHE B. HEBRAL
M. LEDUC Directeur de thèse
au Laboratoire de
Spectroscopie
Hertzienne del’ENS,
24 Rue Lhomond F - 75005 PARIS - France.REMERCIEMENTS
Ce travail a été effectué au Laboratoire de
Spectroscopie
Hertzienne de l’Ecole NormaleSupérieure
au cours des années 1983-1986. Je remercie M. le ProfesseurJ. BROSSEL et M.
Jacques
DUPONT-ROC dem’y
avoir accueillie et de m’avoir ainsipermis
de bénéficier d’un environnementscientifique exceptionnel.
Je tiens à
exprimer
maprofonde
reconnaissance à Franck LALOE. Il a eul’initiative de ces recherches et en a suivi le déroulement avec une
gentillesse
et unedisponibilité
constantes. Au cours de ces années, j’ai puapprécier
sa trèsgrande
culturescientifique
et saprofonde
compréhension
de laphysique.
J’ai aussi été très sensible à laclairvoyance
et à l’enthousiasme aveclesquels
il anime etdirige
sonéquipe,
à la fois sur lesplans
scientifique
et humain.Michèle LEDUC a
guidé
mespremiers
pas dans la recherche sans jamaisménager
ni son temps, ni sapeine.
Je la remercie sincèrement pour sondynamisme
communicatif et son soutien constant,
grâce auxquels j’ai
pu mener à bien cette thèse. J’aipartagé
avec elle leplaisir
de travaillerquotidiennement
avec Pierre-JeanNACHER,
dont lesqualités scientifiques, l’optimisme, l’ingéniosité
et lapatience
sontsans limite. Ensemble, ils ont
empreint
ce travail collectif d’enthousiasme et de bonne humeur.Laurent WIESENFELD a
beaucoup
participé
à laconception
et à la mise enroute du cryostat à hélium trois. Qu’il soit ici remercié pour son dévouement et son
amicale
collaboration,
décisive pour la réalisation de la deuxièmepartie
de cette thèse.Je veux
exprimer également
ma reconnaissance aux autres membres du groupe et, enparticulier,
à J. DUPONT-ROC et M.HIMBERT,
qu’une
proximité
géographique
et une communauté d’intérêtsscientifiques
exposaient
à des sollicitationsquotidiennes.
Ils onttoujours
répondu
avecgentillesse
etcompétence.
Leurs conseilset Idées sont venus
s’ajouter
à l’aide amicale des chercheurs etenseignants
duDépartement
dePhysique
de l’Ecole. J’associeégalement
à ces remerciements tousles visiteurs
étrangers
qui
ont émaillé ces années d’intéressants et stimulantsL’aboutissement de ce travail doit
beaucoup
à l’efficacité et lacompétence
de tous lesingénieurs
et techniciens du Laboratoire. Grâce à eux, lesproblèmes
deverrerie,
cryogénie,
mécanique
etélectronique
onttoujours
pu être résolus.Je remercie
également
tous ceuxqui
ontparticipé
à la réalisation matérielle de ce mémoire et, enparticulier,
Mme Catherine EMOqui
adactylographié
lemanuscrit avec
gentillesse
et efficacité.Je tiens à remercier ici M. Jean BROSSEL pour le
plaisir
qu’il
me fait enassumant la
présidence
de ceJury.
J’ai été sensible à l’attention aveclaquelle
il asuivi ce travail,
auquel
il a activement collaboré en assurant la délicate tâche duremplissage
des cellulesd’expériences.
J’exprime
maprofonde
reconnaissance à S.HAROCHE,
B. HEBRAL et D. S. BETTS pour l’intérêtqu’ils
ont manifesté àl’égard
de cette thèse enacceptant
de
participer
auJury
de soutenance. Je remercieplus particulièrement Serge
HAROCHEqui,
depuis
deux ans, encadre aveccompétence
etgentillesse
monapprentissage
del’enseignement,
dans le cadre duMagistère
Interunlversltalre dePhysique :
c’est à lui que je dois l’essentiel de l’enrichissement quem’apporte
cetteexpérience.
TABLE DES MATIERES
Présentation du mémoire
INTRODUCTION GENERALE... 15
PLAN DE L’EXPOSE... 17
Première
partie
Observationexpérimentale
d’ondes despin
dans3
He~
gazeux I - ONDES DE SPIN DANS3
He~...
19I-A L’effet de rotation de
spins identiques...
20I-A-1 Collision entre deux atomes de
3
He
despins
parallèles
ouantiparallèles...
21I-A-2 Collision entre deux atomes de
3
He
dont lesspins
font unangle
quelconque :
effet de rotation despins
identiques...
22I-B Diffusion de l’aimantation transverse... 23
I-B-1
Equations hydrodynamiques
de diffusion... 24I-B-2 Ondes de
spin...
26I-B-3 Génération et détection des ondes de
spin...
28I-C
Couplage
de l’aimantation transverse moyenne aux ondes despin
par unchamp magnétique statique
inhomogène...
28I-C-1 Cas des faibles
inhomogénéités...
29II - COUPLAGE ENTRE L’AIMANTATION TRANSVERSE ET LE CIRCUIT DE DETECTION
II-A
Origine physique
ducouplage...
38II-B
Description théorique
duphénomène...
39II-B-1
Equations
d’évolution du circuitélectrique...
39II-B-2
Equations
d’évolution desspins
nucléaires... 41II-B-3 Evolution du
système
total... 43II-C Cas du
couplage
faible... 43II-C-1 Linéarisation des
équations...
43II-C-2 Effets du
couplage
sur l’évolution de l’aimantation tranverse... 45II-C-3
Interprétation
des résultats obtenus... 46II-D Cas d’un
couplage
quelconque :
approximation
adiabatique...
47II-D-1
Séparation
des variables lentes etrapides...
47II-D-2 Evolution de l’aimantation nucléaire... 49
II-D-3 Cas du
couplage
fort. Effet maser... 51III - MONTAGE EXPERIMENTAL III-A
Préparation
d’un gaz de3
He
polarisé à
bassetempérature...
56III-A-1
Pompage
optique
de3
He...
56III-A-2
Dispositif
laser. Performances... 57III-A-3 Les doubles cellules... 57
III-B Cellules et
cryostat...
59III-B-1 Cellules... 59
III-C
Champ magnétique statique...
63III-C-1 Production d’un
champ adapté
aux doubles cellules... 63III-C-2 Stabilisation
temporelle
à l’aide d’uncylindre
supraconducteur...
64III-C-3
Homogénéité
duchamp
dans lecylindre
supra-conducteur ... 66III-D
Dispositif
RMN... 67III-D-1 Bobines inductrices... 67
III-D-2 Circuit de détection... 68
III-D-2a) Circuit (L, C)
classique...
69III-D-2b) Circuit (L,C,L’)... 72
III-D-3
Dispositif
électronique...
74IV - RESULTATS EXPERIMENTAUX - DISCUSSION IV-A Méthode de mesure... 75
IV-A-1
Principe
des mesures... 75IV-A-2 Calibration de
l’amplitude
dusignal
détecté... 77IV-A-3 Précision
globale
des mesures... 79IV-A-4 Détermination
expérimentale
dusigne
de 03BC... 80IV-B Erreurs
systématiques possibles...
81IV-B-1 Influence du circuit de détection... 82
IV-B-2 Influence de la
géométrie
de la cellule... 82IV-B-3 Influence du
cylindre supraconducteur...
84IV-C Mesures du coefficient 03BC... 86
Deuxième
partie
Liquéfaction
d’un gaz de3
He polarisé
par pompageoptique
I - METHODE DE PREPARATION DE L’ECHANTILLON LIQUIDE... 92
I-A
Principe...
92I-B Contraintes... 94
I-C Incidences sur la
conception
duréfrigérateur
à3
He
96 I-C-1Rapidité
deréfrigération...
96I-C-2 Choix des matériaux... 97
I-C-3 Dimensions
géométriques...
97I-C-4
Principe
de fonctionnement... 98II - MONTAGE EXPERIMENTAL II-A Le
système cryogénique...
98II-A-1 La
partie
azote-hélium 4... 98II-A-2 Le
réfrigérateur
àhélium 3 ...
99II-A-2a
L’éprouvette
en verre... 99II-A-2b La boîte à
1, 2K...
100II-A-2c Le circuit à hélium 3... 101
II-A-3 Les mesures de
température...
102II-A-4 Les
performances
dusystème...
103II-C Les
dispositifs optique
etélectronique...
106II-C-1 Sources laser... 106
II-C-2 Mesures
optiques
àtempérature
ambiante... 107II-C-2a Détection
optique
de l’orientation nucléaire... 107II-C-2b Mesure de
pression...
108II-C-3 Détection
radioélectrique
à bassetempérature
110 II-C-3aChamp magnétique statique...
110II-C-3b
Dispositif
RMN... 110III - EXPERIENCES III-A Procédure
expérimentale...
112III-B Observations... 113
III-B-1 Mise en évidence de
3
He~
liquide
dans la ceilule... 113III-B-1a
Liquéfaction
du gaz... 113III-B-1b Etude RMN de l’évolution de l’orientation nucléaire dans la
phase
gazeuse... 115III-B-2 Etude RMN du
liquide polarisé...
119III-B-2a Un modèle pour l’évolution
temporelle
de l’aimantation nucléaire dans laphase
liquide...
119III-B-2b Résultats
expérimentaux...
12603B1)
Signaux
RMN... 12603B2)
Spectres
enfréquence
dessignaux
RMN... 12703B3)
Interprétation...
1281) Localisation de la
phase
condensée... 1282)
Temps
de relaxationlongitudinale
enphase
liquide...
1303) Taux de
polarisation
duliquide...
131USTE DES ILLUSTRATIONS
Première
partie
I-1 Potentiel
interatomique
de l’hélium trois... 20I-2
Paquets
d’ondes de deux atomes de3
He
entrant en collision 21I-3 Illustration de l’effet de rotation de
spins identiques
lors d’une collision... 23
1-4
Dépendance
entempérature
du coefficient de diffusion de3
He
et du coefficient sansdimension 03BC
caractéristique
del’effet de rotation de
spins identiques...
25I-5 Evolution
temporelle
de l’aimantation transverse pour diversesvaleurs de la surtension des ondes de
spin...
27I-6 Evolution des valeurs propres, solutions de
l’équation (I-37),
avec le coefficient de
couplage
(A) introduit par lesinhomogénéités
de
champ magnétique ...
361-7 Modélisation du circuit
électrique
de détection... 39I-8 Illustration de l’effet du
couplage
avec le circuit de détection surl’évolution
temporelle
de l’aimantation transverse... 46I-9a-b-d.
Double cellule utilisée pour le pompage
optique
de3
He
(vued’ensemble et détails) ... 57 59 60 61
I-9c Variation du
temps
de relaxationlongitudinale
T
1
avec latempérature
dans lapartie
froide de la cellule... 61I-10 Vue d’ensemble du
dispositif expérimental...
62I-11 Détail : bain de
4
He
fixant latempérature
de lapartie
froidede la cellule ... 62
I-12
Champ magnétique
statique : dispositif
utilisé et carte duchamp produit...
64I-13 Ensemble de bobines utilisées pour compenser au
premier
ordre lesinhomogénéités
duchamp magnétique
à l’intérieur ducylindre
supraconducteur ...
67I-14 Bobines utilisées pour la détection RMN de l’aimantation.... 68
I-15 Variation du
temps
de relaxation transversale effectif avec le taux depolarisation
du gaz.I-15a : circuit peu amorti (Q = 30)
I-15b : circuit amorti (Q = 4) ... 71
I-16
Représentation schématique
du circuit de détection ... 73I-17
Exemple
designaux
RMN deprécession
de l’aimantation transverse I-17aAmplitudes
enphase
et enquadrature
I-17b Module et
phase
calculés àpartir
desamplitudes précédentes
... 75
I-18
Exemple
de mesures de la variation dephase
0394~ = 03B403C9.T
2
en fonction du taux de
polarisation
(T
2
: temps
de relaxationtransversale) ... 76
I-19 Un autre
exemple
derésultats,
dans le cas d’une dérive duchamp
magnétique
I-20
Exploitation
des résultats pour s’affranchir de cette dérivetemporelle ...
77I-21 Détail de la bobine utilisée pour la calibration des
signaux
RMN ... 79I-22 Détail de la
partie
froide de la double cellule ... 83I-23 Utilisations des résultats de différentes mesures de
039403C9T
2
/M
Z
àtempérature
constante pour éliminer les effetssystématiques
résiduels ... 871-24 Variation du
coefficient 03BC
avec latempérature : comparaison
entre résultats
expérimentaux
etthéoriques ...
87I-25 a) Variation avec la
température
T de lapente
p des droitesobtenues en
traçant
039403C9T
2
/M
Z
en fonction deT
2
...
88 b) Variation de la densité du gaz à l’intérieur de lapartie
froide dans la même zone de
température ...
881-26 a) Taux de
remplissage
d’une monocouche de3
He
sur laparoi
de la cellule en fonction de0394W/kT,
dans un modèled’adsorption
localisée ... 88
b)
Comparaison
avec les variations de lapente
p(fig
I-25a)en fonction de 1/T pour une cellule donnée ... 88
Deuxième
partie
II-1 Variation de la tension de vapeur saturante de
3
He
et4
He
avec la
température
... 92II-2 Présentation des doubles cellules utilisées pour la
liquéfaction
du gaz :I-2a : cellule à deux volumes
II-3 Vue d’ensemble du
dispositif
expérimental ...
98II-4 Détail de la
partie
inférieure ducryostat
à3
He ...
99II-5
Passage
de fils étanche pour lapartie
hélium trois ... 99II-6 Détail de la boîte à
1,2K ...
100II-7 Circuit externe de circulation de l’hélium trois
cryogénique
101 II-8 Schéma de la cavité du laser LNA utilisé pour le pompageoptique
de3
He ...
106II-9 Circuit
électronique
d’asservissement du laser sur la transition2
3
S ~
2
3
P
de l’hélium trois ... 107II-10 Taux de
polarisation
obtenu avec le laser LNA dans un gaz de3
He
à0,3
torr et300K,
en fonction de lapuissance
incidente sur la cellule ... 107II-11
Dispositif optique
pour la détection de l’orientation et la mesure depression
àtempérature
ambiante ... 107II-12
Champ magnétique statique : dispositif employé
et carte dechamp
obtenue ... 110II-13 Bobines inductrices pour la détection RMN de l’aimantation.. 110
II-14 Schéma du circuit
déphaseur
actif pour lacompensation
dusignal
radioélectrique parasite
... 111II-15
Comparaison
entre lesimpulsions radiofréquence
émises et détectées ... 111II-16
Dispositif électronique
de détection RMN : a) Schémagénéral
b) Courbe de
réponse
enfréquence ...
111II-17 Variations
comparées
de lapression
à l’intérieur de la cellule et de la tension de vapeur saturante de3
He
enfonction de la
température ...
114II-18 Observation
expérimentale
de la variation depression
dans le volumeV
1
au cours d’un refroidissement et d’unréchauffement ... 114
II-19
Exemple
designaux
RMN induits par l’aimantation du gaz II-19a) Evolutiontemporelle
enphase
et enquadrature.
II-19b)
Spectre
de Fourier dusignal ...
116II-20 Evolution du
signal
RMN du gaz au cours d’uncycle
condensation ~évaporation ...
116II-21 Modèles
simples
pour le calcul duchamp
démagnétisant
dans leliquide
polarisé :
charges
ou courantssurfaciques équivalents
... 120122
II-22 Illustration vectorielle de
l’équivalence
des deuxpoints
de vue ... 123
II-23 Axes de coordonnées
adoptés
pourrepérer
l’orientation localede la
paroi
parrapport
auchamp
extérieurstatique ...
124II-24
Exemple
designaux
RMN pour lesystème polarisé
diphasé
liquide-gaz
...
126II-25
Spectres
de Fourier dessignaux
RMN de laphase
condensée .. 127II-26 Relaxation
longitudinale
de l’aimantation nucléaire au sein duHELIUM TROIS POLARISE
PRESENTATION DU MEMOIRE
INTRODUCTION GENERALE
Le travail
présenté
dans ce mémoire s’inscrit dans le cadre de l’étude des fluidesquantiques polarisés.
Ils’agit
d’une contribution à la mise en évidence dans l’hélium trois d’effetsmacroscopiques
induits parune modification de variables internes
atomiques :
lapolarisation
desspins
nucléaires.L’existence de ce
type
d’effetspeut
semblerparadoxale :
de toutes les variables internes desatomes,
ce sont lesspins
nucléairesqui
sont les moinscouplés
aux autres variables(position
et vitesse del’atome,
dupartenaire
decollision,
etc...). Eneffet,
unspin
n’est sensiblequ’aux
interactions de naturemagnétique.
Si,
desurcroît,
il estd’origine
nucléaire,
son momentmagnétique
est à peuprès
mille foisplus petit
que celui d’unspin
électronique.
En modifiant l’état d’une variable interne aussipeu
couplée
àl’extérieur,
onpourrait
donc s’attendre à n’observer aucunemodification
importante
despropriétés macroscopiques
dusystème
qui
nefont intervenir que des variables orbitales.
C’est
pourtant possible grâce
aux effets destatistique quantique,
qui
introduisent un lien étroit entrespin
et variables orbitales des atomes. Onsait en effet que, bien
qu’il s’agisse
departicules identiques,
deux atomespeuvent
en fait êtredistingués
s’ils sont dans des étatsorthogonaux
despin
nucléaire : ils sont
repérables
par la direction de leurspin
I. Enrevanche,
s’ils sont dans le même état despin,
ils sontrigoureusement
indiscernables. Ils sont alors soumis à des
règies
strictes destatistique
quantique,
celle de Fermi en l’occurrencepuisque
l’atome d’hélium troispossède
unspin
nucléaire I = 1/2. Nous allonsdonner,
à titrepar l’orientation des
spins
au sein d’une collection d’atomes.Considérons le cas d’un gaz dilué d’hélium trois. Ce sont les effets à deux corps
qui
dominent. Leprincipe
d’exclusion dePauli,
qui impose
une distance minimale
d’approche
(ou "troud’échange’)
pour toutepaire
de fermions dans le même état despin,
estsusceptible
de modifier l’effet des interactions entre atomes au cours des collisions binaires. Son influence est surtout sensible à bassetempérature, lorsque
la taille du "troud’échange"
créédépasse
laportée
dupotentiel
interatomique :
lespropriétés
detransport
du gazdépendent
alors de l’orientation nucléaire. Onpeut
ainsiprévoir
([1]) parexemple
uneaugmentation
du libre parcoursmoyen, de la conductivité
thermique
et de la viscosité avec le taux depolarisation
du gaz. De tels effetsmacroscopiques
peuvent
être mis enévidence par des mesures de
température,
detemps
d’amortissement d’oscillations sonores, etc..., sans que l’orientation desspins
soit directement détectée au cours del’expérience.
Iln’y
alà,
biensûr,
aucune condition nécessaire : Il est
également possible
d’avoir accès àd’intéressants effets collectifs dûs à l’existence d’une
polarisation
nucléaire nonnulle,
si l’on s’intéresse directement à l’évolution desspins
nucléaires. Unexemple important
en est la modification des modes de diffusion de l’aimantationnucléaire,
et l’existence d’ondes despin.
Nousprésentons
dans ce mémoire une étude des ondes despins
nucléaires dans l’hélium trois gazeuxpolarisé.
L’étude du
liquide polarisé, plus
dense,
donne accès à desquantités qui
relèvent des effets à N corps. On s’attend à ce que les effets duprincipe
de Pauli soient encoreplus marqués
dans cesystème.
L’énergie
de liaison des atomes dans leliquide
décroit en valeur absoluequand
le taux d’orientation nucléaireaugmente
([1]),
cecis’accompagne
devariations
d’entropie
dans les deuxphases.
Biensûr,
l’influence de lastatistique quantique
sur lecomportement
macroscopique
dusystème
est iciplus complexe
et moins bien connue que dans le cas du gaz dilué. Des calculsnumériques
récents sont néanmoins venusapporter
de bonnesestimations des
changements d’énergie
de liaison ([36]). Deplus,
onpeut
calculer l’effetconjugué
des variationsd’énergie
etd’entropie.
Il en résulteune modification du
diagramme d’équilibre liquide-gaz
avec lapolarisation
supplémentaire.
Dans la deuxièmepartie
de cemémoire,
nous décrivonsdes
expériences
deliquéfaction
d’un gaz de3
He
polarisé
destinées à l’étude de ce genre d’effets.Les
exemples
d’effetsquantiques
que nous venons deprésenter
nesont pas limitatifs. Il en existe d’autres dans l’hélium trois
polarisé
gazeuxou
liquide.
Mais surtout, les effets d’indiscernabilité se rencontrent dans d’autressystèmes,
tels quel’hydrogène
polarisé
ou les solutions diluées d’hélium troispolarisé
dans l’héliumquatre
superfluide.
Pourplus
de détailssur tous ces fluides
quantiques,
on pourra consulter parexemple
la référencegénérale
[1] (actes ducolloque
SPOQS-1 à Aussois) ou les références que nous avonsregroupées
à la fin ([39] à [45]).PLAN DE L’EXPOSE
La
première partie
de notre travail concerne l’observation d’ondes despin
dans l’hélium troispolarisé
gazeux à bassetempérature.
Lepremier
chapttre
(I) est consacré à ladescription
de cephénomène physique,
et à la discussion des moyenspossibles
pour sa mise en évidenceexpéri-mentale. La méthode que nous décrivons dans ce mémoire est "indirecte" : ii
s’agit
decoupler
les ondes despin
à l’aimantation nucléaire transversalemoyenne et d’observer les modifications induites sur l’évolution
temporelle
de celle-ci. Ceprocédé
suppose une bonnecompréhension
des autres sortes decouplages susceptibles
de provoquer des effets similaires. Cecinous conduit à
analyser
en détail l’interaction entre l’aimantation transverse et le circuitélectrique
de détection de l’orientation(chapttre
II),
qui
constitue une sourcepotentielle
d’erreursystématique
pour les mesuresenvisagées.
Nous décrivons ensuite notredispositif expérimental
(chapttre
III),
avant deprésenter
et de discuter les résultats obtenus(chapitre
IV).La seconde
partie
de notre travail est essentiellementexpérimentale:
Ils’agit
de lapréparation
d’un échantillonliquide
d’hélium trois fortementpolarisé.
Latechnique employée
consiste à orienter nucléairement le gazpuis
à le condenserrapidement.
Cetteexpérience s’apparente
à celleoptique
du gaz pourpolariser
unpetit
échantillonliquide :
l’orientationnucléaire créée dans la vapeur était transférée dans l’échantillon
liquide
parl’échange
incessant des atomes entre les deuxphases
enprésence.
Mais elle s’endistingue
parplusieurs caractéristiques :
laliquéfaction rapide
du gazpolarisé,
l’utilisation d’un laser et d’enduitscryogéniques,
décritsplus
en détail dans ce mémoire. Les contraintes de notre
procédé
sont discutéesde
façon
générale
auchapitre
I. Leréfrigérateur
est décrit auchapitre
II,avec l’ensemble du
dispositif expérimental
mis en oeuvre.Enfin, parmi
lestout
premiers
résultatsobtenus,
nousprésentons
ceuxqui
concernent l’étude RMN dusystème diphasé polarisé (chapitre
III).Première
partie
OBSERVATION EXPERIMENTALE D’ONDES DE SPIN DANS
3
He~
GAZEUXI - ONDES DE SPIN DANS
3
He~
La diffusion d’aimantation dans un gaz non
polarisé
est unphénomène
bien connu.Compte
tenu des conditions aux limitesimposées
par lagéométrie
dusystème,
ce processuspurement
dissipatif
donne lieu àune série de modes amortis. Dans un gaz
polarisé
(tel queH~,
ou bien3
He~
auquel
nous nous intéressons ici) à bassetempérature,
les effetsd’échange
deviennentimportants
et la situation est différente : les modes de diffusion deviennent oscillants etpeuvent
être décrits comme des ondes despin possédant
unefréquence
et un taux d’amortissement bien défini. Ils’agit
là d’un nouveau mode depropagation,
puisque dans les gaz diluéson ne rencontre habituellement que celui
qui correspond
aux ondessonores. Ce
phénomène
est uneconséquence
directe de l’indiscernabilité desparticules,
et trouve sonorigine
dans l’effet de "rotation despins
identiques".
Dans le
premier paragraphe
(I-A),
nousprésentons
cet effet : àpartir
d’un schémasimple,
nous montrons comment les collisions binaires entre atomesidentiques
modifient l’évolution des observables despin,
lorsqu’on
tientcompte
de l’indiscernabilité des atomes. Cetteanalyse
qualitative
au niveaumicroscopique
est destinée à faireapparaître plus
clairement le contenuphysique
deséquations
hydrodynamiques
introduitesau second
paragraphe
(I-B). Celles-cipermettent
d’obtenir la relation dedispersion
des ondes despin.
Nous discutons alors les conditions de leur mise en évidence etprésentons
les diverses méthodesemployées.
Nousnous intéresserons
plus
particulièrement
à un moyen "indirect" de créer et de détecter les ondes despin
dans un gaz de3
He~
contenu dans unepour cela à étudier en détail dans un troisième
paragraphe
(I-C) lecouplage
entre l’aimantatlon transverse et les ondes despin qu’introduit
unchamp magnétique
inhomogène.
I-A. L’EFFET DE ROTATION DE SPINS IDENTIQUES
Nous considérons dans ce
paragraphe
une collision entre deux atomes d’hélium 3. Nous supposons que lesénergies cinétiques
desparticules
sont assez faibles pour que les atomes de2
He,
particules
composites, apparaissent
comme indissociables et douées d’unspin
total Id’origine
nucléaire etégal
à 1/2 (ceci est trèslargement
assuré dans les situationsexpérimentales
envisagées
ici,
où lesénergies
cinétiques
sontthermiques).
Nous supposonségalement
qu’aucun
hamiltonienn’agit
direc-tement sur les
spins
nucléaires : lecouplage
avec unchamp
magnétique
extérieur
homogène
peut
être éliminé par passage dans le référentiel deLarmor; de
plus,
nousignorons
lecouplage dipôle-dipôle
entre lesspins
des atomes entrant encollision,
dont l’effet est totalementnégligeable
auxdensités gazeuses
qui
nous intéressent ici (environ10
18
atomes/cm
3
).
Lesatomes
interagissent
essentiellement par l’intermédiaire dupotentiel
inter-atomique d’origine électrostatique,
dont l’allure estreprésentée
sur lafigure
I-1.I-A-1) Collision entre deux atomes de
3
He
despins
parallèles
ouanti-parallèles:
Nous avons vu que les atomes d’hélium trois considérés
possèdent
un
spin
I = 1/2. Ce sont des fermions. Unepaire
d’atomes doit parconséquent
être décrite par une fonction d’ondeglobalement antisymétrique
dans lapermutation
des deuxparticules.
Cette contrainte fondamentaleexplique
pourquoi
le résultat de l’interaction de deux atomes est différent selon que ceux-ci ont desspins parallèles
ouantiparallèles.
I-A-1-a)
Spins parallèles
L’état de
spin
total de lapaire
estsymétrique
dans lapermutation
des deux atomes (étattriplet).
Ceciimplique
que la fonction d’onde orbitale soitantisymétrique
dans cette mêmepermutation.
Cette contrainte n’aaucune
conséquence
physique lorsque
l’on considère deux atomes bienséparés.
Onpeut
les décrire par deuxpaquets
d’ondes sans recouvrement(fig
I-2a). Il n’en n’estplus
de mêmelorsque,
durant unecollision,
les deuxpaquets
d’ondes se recouvrent :l’antisymétrisation
nécessaire de la fonction d’onde des deuxprojectiles
conduit alors à une modulation de laprobabilité
deprésence
de laparticule
relative dans lerepère
du centre demasse
(fig
I-2b). Lafigure
d’interférence ainsi obtenue a unepériodicité
spatiale
de l’ordre de03BB
DB
(longueur
d’onde de DeBroglie) ;
cetteinterférence est destructive pour une distance relative des deux
particules
égale
à zéro(principe
de Pauli).I-A-1-b)
Spins antiparellèles:
Les deux atomes sont dans des états de
spin orthogonaux :
dans lamesure où l’interaction est
indépendante
duspin,
tous les effets d’inter-férencedisparaissent (figure
I-2c). Ce résultat étaitprévisibie :
l’inte-raction nepouvant
retourner lesspins,
les deuxparticules interagissantes
Fig.I-2:
Paquets
d’ondes pour deux atomesde
3
He
entrant en collisionLa
figure
décrit le cassimple
d’un
problème
à une dimension où l’effetdu
potentiel interatomique
estignoré.
Les courbesreprésentent
la densitéde
probabilité
associée à la"particule
relative",de
position
X.a) Paquets
d’ondes avant collisionb et
c) Paquets
d’ondes au moment de la collision:b)
Cas de 2 atomes despins parallèles
c) Cas de 2 atomes de
spins antiparallèles
( 03BB
DB
I-A-2) Collision entre deux atomes de
3
He
dont lesspins
font unangle quelconque :
effet de rotation despins identiques
Considérons à
présent
une collision entre deux atomes d’hélium trois dont lesspins
nucléaires font unangle quelconque
entre eux. Il est alorsimpossible
de trouver un référentiel danslequel
les deux atomes soient dans un état pur despin.
Choisissons pour commencer l’axe de
quantification
selon la direc-tion d’un desspins
avant lacollision,
parexemple
celui de l’atome 1 ; lesspins
des deux atomes sont alors décrits par les kets :Ces états de
spin
peuvent
servir à la construction d’un ket total (variables orbitales et despin)
antisymétrique
paréchange
des deux atomes,qui
constitue l’état initial de collision.Cependant,
lepotentiel
d’interaction entre atomes étantsupposé
purement
électrostatique,
les variables despin
restent strictement constantes dans la collision : de cepoint
de vue, iln’y
aaucune évolution.
Mais,
si au lieu de s’intéresser auxspins
seuls,
ons’intéresse aux
spins
des atomes diffusés dans une directiondonnée,
c’est-à-dire aux corrélations entre vitesses et directions desspins
après collision,
alorsapparaissent
des effets nouveaux. Pour une certaine direction dediffusion,
et du fait des contraintes desymétrie d’échange imposées
auxfermions pour le ket
total,
lescomposantes
triplet
( 03B1 sur|1, 1>
et03B2/ ~2
sur
|1,0>)
etsingulet
(03B2/
~2
sur|0,0>)
subissent desdéphasages
différents (*) au cours de la collision. Dansl’espace
desspins,
(*) Ces deux
composantes
ne font pas le mêmeéchantillonnage
dupotentiel interetomique, d’après
rétude du § I-A-1 ; cet effet ne devientimportant
quelorsque
lalongueur
d’onde de DeBroglie
03BB
DB
devient inférieure ouégale
à laportée
a dupotentiel interatomique.
Pour l’hélium3,
a ~ 3Å tandis que03BB
DB
=h/(203C0mkT)
1/2
vaut 3Å à T =10K,
10A à 1Kla différence de
phase
qui
en résulte se traduit par une rotation duspin
del’atome 2. C’est
pourquoi
cephénomène
a étéappelé
"effet de rotation despins identiques".
Bien
sûr,
laprésentation
duphénomène qui
vient d’être faite aintroduit une
dissymétrie
artificielle entre les rôlesjoués
par lesparticules
1 et 2. Enfait,
l’orientation duspin
de chacune desparticules
est modifiéeau cours de l’interaction. Le
spin
total étant unequantité
conservéependant
lacollision,
la rotationqui
seproduit
a lieu autour de la résultante des deuxspins.
Lafigure
I-3 illustre cephénomène.
Nous avons choisi un axeOz
dirigé
selon la résultante des aimantations initialesM
1
(i)
etM
2
(i)
ducouple
d’atomes en interaction(figure
I-3a). Lespin
dechaque
atome est décrit par sescomposantes
longitudinale
M
z
(parallèle
à Oz) et transversaleM
1
(perpendiculaire
à Oz). Au cours de lacollision,
lesspins atomiques
tournent autour de leur résultante(figure
I-3b).Après
lacollision,
lescomposantes
longitudinales
M
1Z
etM
2Z
sont doncinchangées,
tandis que lescomposantes
transversales ont évolué : les aimantations finalesM
1
(f)
etM
2
(f)
diffèrent des aimantations initialesM
1
(i)
etM
2
(i)
(figure
I-3c).On
peut
direégalement
que, lors des collisionsbinaires,
lesspins
des atomes concernés tournent comme ils le feraient sous l’effet d’unchamp magnétique :
la direction de cechamp magnétique
"fictif" est celle de la résultante des aimantations.I-B. DIFFUSION DE L’AIMANTATION TRANSVERSE
Considérons à
présent
une collection d’atomes d’hélium trois enfermés dans une cellule. Si l’orientation y estuniforme,
l’effet de rotation despins identiques
nepeut
être mis en évidence : lechamp magnétique
fictifqui
lui est associé estparallèle
à la direction commune d’orientation :il
n’agit
donc pas sur celle-ci (ceci est uneconséquence
directe de laconservation du
spin
total lors des collisions). Enrevanche,
l’effetmicroscopique
étudiépeut
se manifesterlorsque
la direction de lafig.I-3
illustration de l’effet de rotation de
spins
Identiques
lors d’une collision.point
rdonné,
des atomes issus depoints
r1 et r2possédant
alors desorientations moyennes de
spin
différentes. SoitM
le vecteurpolarisation
enun
point
de la cellule(|M|
1)(*)
,
et supposonsqu’il
soit la sommed’une
composante
M
z
,
sensiblement constante, et d’unepetite composante
transversale
inhomogène
M
+
=M
x
+iM
y
,
nulle en moyenne sur l’échan-tillon. Achaque
collisionbinaire,
lesspins
tournent autour de leur résultante d’unequantité qui
nedépend
que de la vitesse relative des deux atomes et de la nature des interactions. De collision encollision,
l’effet de rotation est cumulatif autour de la direction moyenneM
z
;
il entraîne unerotation,
autour deM
z
,
de lacomposante
transversale du courant d’aimantation associé à la diffusion des atomes dans la cellule. Ceci est àl’origine
duphénomène macroscopique
d’ondes despin,
dont unedescrip-tion
précise
peut
être faite à l’aide deséquations
hydrodynamiques
pour la diffusion despin
que nous introduisonsci-après.
I-B-1)
Equations hydrodynamiques
de diffusion:Nous allons supposer dans tout ce
paragraphe
que lechamp
magnétique
statique
extérieur est nul surl’échantillon,
ou bienqu’il
esthomogène,
collnéaire à l’aimantatlon moyenneM
z
et que nous nous sommesplacés
dans le référentiel tournant à lafréquence
de Larmor.Dans un gaz
classique,
le mouvement aléatoire des atomes tend à niveler lesinhomogénéités spatiales
de l’aimantationM.
Achaque
compo-sante scalaireM
xi
du vecteurM
est associé un courant d’aimantationJ
(M
xi
),
tel que (loi de Fick) :(*) La notation utilisée ici est celle de la référence [2], où
M
est unvecteur
parallèle
à I
(momentcinétique
despin
nucléaire),
de modulecompris
entre O et 1.Le moment
magnétique
lui est directementproportionnel
etopposé
puisque
=
03B3l
si y est le facteurgyromagnétique
nucléaire de3
He
où est le coefficient de diffusion des atomes
En utilisant les notations de la référence
[z],
leséquations
(I-1-a)peuvent
aussi s’écrire :Dans le cas d’une collection d’atomes
indiscernables,
l’effet de rotation despins identiques
est àl’origine
d’un termesupplémentaire,
etl’équation
(I-1-b) devient :Ici, D
o
est le coefficient de diffusionclassique,
et 03BC unequantité
sansdimension
qui
mesurel’importance
des effetsd’échange.
D
o
et 03BC sont calculables ab initio àpartir
de la donnée dupotentiel interatomique
[2]. Lafigure
1-4présente
les résultats de leur calcul pour l’hélium 3 gazeux. Le terme03BCM(r)
xJ
k
(M)
traduit laprécession
des courants autour de l’aimantation : on montre dans la référence [3] que son effet sur l’évolutiontemporelle
deJ
k
(M)
estanalogue
à l’action d’unchamp magnétique
B
eff
= - 03BCM(r)/03B3
ic
,
où ic est untemps
de l’ordre degrandeur
dutemps
intercollision et y le facteurgyromagnétique
du noyau de3
He.
D’autre
part,
l’aimantationM(r)
évolue sous l’effet des courants d’aimantation :(I-3) est une
équation
de continuitéqui
traduitl’hypothèse
fondamentale que les collisions ne modifient pas directement lescomposantes
deFig.
I
-4
a:
Dépendance
entempérature
de D
of
,
où
D
o
est
le coefficient dediffusion pour
3
He.
D
of
est
exprime
enmillionièmes
dekg
m
-1
s
-1
.
b:
Dépendance
entempérature
du coefficient sansdimension 03BC.
caractéristique
de l’effet de rotation despins
identiques.
Enpointillé:
calcul avec un potentielLennard-Jones
Courbe
pleine: emploi
d’unpotentiel
AzizToutes ces courbes sont tirées de la
I-B-2) Ondes de
spin
Nous pouvons maintenant décrire l’évolution
temporelle
de l’aiman-tation transverseM
+
(r) =
M
x
+iM
y
.
Pourcela,
il suffit d’éliminer les courantsJ
k
(M)
entre leséquations
(I-2) et (I-3) :Il est commode d’introduire à ce niveau les modes
~
n~m
de
diffusion dans la cellule contenant le gaz. Ce sont les solutions del’équation
laplacienne :
qui
satisfont aux conditions aux limites de nullité de la dérivée normale surles
parois
de lacellule
(*).
Nousn’envisageons
ici que le cas des cellulessphériques,
pourlesquelles
l’invariance par rotation faitdisparaître
ladépendance
en m.Nous pouvons alors
décomposer
l’aimantation transverse sur les modes de diffusion selon :Le volume V de l’échantillon a été introduit ici pour des raisons de pure
commodité.
L’évolution
temporelle
dechaque
composante
se déduit aisément del’équation
(I-4):(*) On
néglige
ici les effets de relaxation sur laparoi;
c’est une excellenteapproximation
dans le cadre desexpériences
sur3
He~
gazeux décrites dans cettepartie
du mémoire (voir § III-B).Chaque
mode évolue parconséquent
avec une"fréquence" complexe
nt
(*)
,
définie par la relation dedispersion
suivante :L’évolution du mode
fondamental,
uniforme et non amorti(k
10
= 0)n’est pas modifiée : on retrouve ici que l’effet de rotation de
spins
identiques
nepeut
pas se manisfester dans le cas d’une aimantationspatialement
homogène.
Tous les autresmodes,
habituellementpurement
amortis,
deviennent oscillants. Ils sontappelés
ondes despins ;
leur taux d’amortissement 1/n~
et
leurfréquence
0394n~
sont
donnés par :La
figure
(I-5)représente
l’évolutiontemporelle,
dans le référentiel tournant, de l’aimantation transverseM
+
pour :03BCM
= 0 (diffusion despin
"classique",
c’est-à-dire limite hautetempérature
(03BC ~
0) ou aimantation nulle).03BCM
=0, 5
(
3
He
polarisé
à 50% à T =1,
3K)03BCM
= 5(
3
He~
àplus
bassetempérature
ouhydrogène
doublementpolarisé
à0, 5K
[2]).Remarque Avec les conditions aux limites
imposées,
les ondes despin
obtenues ici sont des ondes stationnaires amorties. Bien évidemment dansune
configuration géométrique
différente,
onpourrait
rencontrer des ondesprogressives
(modespropagatifs).
(*) Dans le référentiel du
laboratoire,
enprésence
d’unchamp magnétique
statique
uniformeB
o
colinéaire àM,
la relation dedispersion
(I-8)devient évidemment:
Dans cette
expresslon,
03C9o =-03B3B
o
est lafréquence
de Larmor dans le-27bis
Fig.I-5
Evolutiontemporelle
de l’aimantation transverseM
1
(dans
lele
référentiel
tournant à lafréquence
deLarmor)
pour diverses valeurI-B-3) Génération et détection des ondes de
spin
Une
première
méthode de mise en évidence des ondes despin
et de mesure ducoefficient 03BC
consiste à exciter et détecter directement unmode
spatialement
inhomogène
d’aimantation transverse. Elle a étéutilisée,
par notre groupe [4] dans
3
He~
gazeux : le mode choisi a été le mode amorti leplus
lent. Nous ne la décrivons pasici,
puisque
cela a été fait endétail dans la référence [5].
Rappelons simplement
que la surtension des oscillationsobservées,
définie comme lerapport
de leurfréquence
à leuramortissement,
estégale
pour un mode n donné à :Une deuxième méthode (dite
"indirecte"),
décrite dans cemémoire,
consiste à utiliser un
champ magnétique statique inhomogène
B
o
(r)
pourcréer des
inhomogénéités spatiales
de l’aimantation transverse au sein de l’échantillon. Elle a été utilisée ici pour3
He~
gazeux [6], maiségalement
pour l’étude del’hydrogène
doublementpolarisé
à CornellUniversity
[7]. Leprincipe
de la méthode est le suivant : àpartir
d’une aimantation transversehomogène
créée à un instantdonné,
laprécession
de l’aimantation à unefréquence
de Larmor03C9
o
(r),
qui
dépend
dupoint
considéré,
faitapparaître
aux instants ultérieurs une variation
spatiale
de lacomposante
transverse.Le mode fondamental libre
X
100
est donccouplé
aux autres modes par l’action duchamp statique inhomogène; plus généralement, chaque
mode est affecté et modifié. Leparagraphe
suivant (I-C) est consacré à l’étude de cecouplage
entre modes.I-C. COUPLAGE DE L’AIMANTATION TRANSVERSE MOYENNE AUX ONDES DE SPIN PAR UN CHAMP MAGNETIQUE STATIQUE
INHO-MOGENE
En
présence
d’unchamp
magnétique
statique
inhomogène,
ilapparaît
uncouplage
entre les modes libres de diffusion de l’aimantation transverse. Pouranalyser
cephénomène,
nous allonsdistinguer
deux cas :2022 celui des faibles
inhomogénéités
duchamp
(I-C-1) ,
où undéveloppement perturbatif permet
de calculer le nouveau mode fondamental(quasi-homogène
etamorti) ,
et de calculer sontemps
de relaxationT
2
,
long
devant lestemps
caractéristiques
n~
des autres modesX
n~m
amortis.2022 celui des fortes
inhomogénénités
duchamp
magnétique
statique
(I-C-2),
où lecouplage
entre les divers modes libres est tel que les modes de diffusion sontprofondément
modifiés. L’amortissement de l’aiman-tation moyennepeut
devenir nonexponentiel,
et lespectre
defréquences
associé à saprécession
comporte
d’autrescomposantes
qu’un simple
déplacement
defréquence.
Le cas des faibles
inhomogénéités correspond
auxexpériences
décrites dans ce
mémoire,
et les calculsprésentés
au SI-C-1 conduisent àune
analyse quantitative
des résultatscorrespondants.
Le second cas (fortesinhomogénéités) correspond plutôt
aux situationsexpérimentales
de CornellUniversity,
pour l’étude del’hydrogène
doublementpolarisé.
Des calculsnumériques
[7] ont été effectués par leur groupe,qui
permettent
dereproduire
l’allure desspectres
RMNenregistrés.
L’étudedéveloppée
au § I-C-2présente
un modèleanalytique simple
pour décrirequalitativement
lasituation,
fort différente du casperturbatif.
I-C-1) Cas des faibles
inhomogénéités
Considérons un
champ
magnétique statique
B(r),
dont lapartie
homogène
B
o
estprise parallèle
à l’axe Oz. Lapartie inhomogène
duchamp
est notée03B4B(r) ,
de sorte que lechamp magnétique
s’écrit en unpoint
r
quelconque :
avec par définition :