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AU PAIS DES CHUTES D'EAU

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2 8 8 L A H O U I L L E B L A N C H E N ° ii.

a-0 E a u d'alimentation de la turbine. — O n e n évapore 1 litre, dans u n e capsule de porcelaine de io c m . de diamè- tre, dans laquelle o n verse le liquide a u fur et à m e s u r e qu'il s'évapore. L'évaporation se fait a u bain-marie, jusqu'à ce que la totalité soit r a m e n é e à environ io c m3.

3° Solution finale. — L'évaporation se fait de la m ê m e façon p o u r que, sous u n v o l u m e de io c m3 environ, o n ait à titrer quelques c e n t i g r a m m e s de sel. Q u a n t a u v o l u m e à prendre p o u r l'évaporation, il se déduit d u débit de la solu- tion intiale et d u débit approximatif de la turbine. Suivant les instructions données sous I, il faut prendre, p o u r des dé- bits évalués inférieurs à IOOO litres/seconde, u n n o m b r e de centimètres cubes égal a u n o m b r e des litres par seconde et, p o u r des débits supérieurs à i ooo litres par seconde, in- variablement u n litre d e solution.

IV. Titration des trois solutions. — L a titration se fait dans u n e capsule e n porcelaine (pour les solutions évaporées,dans la capsule m ê m e qui a servi à l'évaporation). A u x io c m3 de liquide à titrer o n ajoute d'abord 2 gouttes de solution de chromate, puis o n laisse couler de la burette la solution d'argent. Si la teinte n'a pas viré après addition de io c m3 de cette solution, o n rajoute u n e goutte de chromate, et ainsi de suite, jusqu'à virage.

Cette titration se fait à côté d'une seconde capsule de m ê m e grandeur, contenant u n liquide témoin. C e dernier se prépare a u m o m e n t d u besoin avec io c m3 de solution de chlorure, 2 gouttes de chromate et 10 c m3 de, solution d'argent.

V . Calcul du débit. — L a titration fait connaître le n o m - bre de c m3 de la solution d'argent correspondant à u n cer- tain v o l u m e des trois liquides qui ont été titrés. Ori en déduit par le calcul le n o m b r e de c m3 correspondant à i litre de ces liquides, n o m b r e s q u e n o u s avons désignés par Nly n et A'2.

tl étant le débit en litres par seconde de la solution initiale, le débit Q , de la turbine, en litres par seconde, sera :

O

Exemple

TITRATION D U DÉBIT D'UNE DES TURBINES D E L'USINE D U D A Y .

;— L a solution initiale a été introduite par l'ouverture supé- rieure de la turbine, avec u n débit constant de 0,1211 litre par seconde.

O n a prélevé u n échantillon de celte solution, et u n échan- tillon de l'eau de la turbine avant l'introduction de l'eau salée. P e n d a n t l'opération, des échantillons ont été prélevés au sortir de la turbine au bout de la sixième et de la neu- v i è m e minute.

1. TITRATION D E L A SOLUTION INITIALE. — O n a pris 10 c m3 de cette solution, qu'on a dilués à 1 litre, et 10 c m3 de ce litre ont été prélevés p o u r la titration.

Il a fallu p o u r cette fraction 35,5 c m3 de la solution d'ar- gent, d'où : IVx = 355 000.

2. TITRATION D E L'EAU D'ALIMENTATION D E LA TURBINE. — O n en a évaporé 1 litre.

Après réduction d u v o l u m e à 10 c m3 environ, il a fallu 3,8 c m3 de solution d'argent, d'où : n = 3,8.

3. TITRATION D E LA SOLUTION FINALE. — Débit supposé : ioo à 3oo litres par seconde.

Il faut d o n c évaporer 100 à 3oo c m3 pour la titration.

Echantillon 1, prélevé au bout, de la sixième minute.

O n e n a évaporé 200 c m3. Il a fallu, p o u r cette fraction, 33,5 c m3 de la solution de nitrate d'argent, soit par litre 167,5 c m3, d'où A'2 = 167,5.

Echantillon 2, prélevé a u bout de la n e u v i è m e m i n u t e . O n e n a évaporé i5o c m3. Il a fallu, p o u r cette fraction, 25,i5 c m3, soit par litre 167,67 c m3, d'où IV2 = 167,67.

C A L C U L D U DÉBIT. — E n appliquant la formule d u débit p o u r les d e u x échantillons d e la solution finale, o n trouve :

P o u r l'échantillon 1 :

Q = 0,1211

[

355000 1 _

167,5 — 3,8 ~ ~!J ~ 167,5

P o u r l'échantillon 2 : 355ooo

262,4965 litres.

Q = 0,1211 [ 1

262,22/11 litres.

.167,67—3,8 J

M o y e n n e des débits trouvés — 262,36 litres par seconde.

Les débits obtenus, correspondant a u x d e u x échantillons de la solution finale, diffèrent entre eux, c o m m e o n le voit, d'environ o,io4 pour 100, ce qui est c o n f o r m e à l'approxi-

m a t i o n prévue. ~r n

1 D B. M E L L E T ,

Prival-docenl à l'Université de Lausanne.

AU PAIS DES CHUTES D'EAU

(Suite)

Les Usines hydro électriques

N o u s avons v u q u e la N o r v è g e comptait, e n 1909, le n o m b r e respectable, p o u r u n e population qui dans l'en- semble d u pays n'atteint m ê m e pas celle de Paris, de 219 usines hydro-électriques existantes o u e n voie d'ins- tallation, représentant u n total de 712.830 chevaux.

U n rapport officiel (*) répartit ainsi cette puissance pour c h a c u n e des régions d e rivières distinguées sur la carte hydrographique de la Norvège.

U n rapide voyage à travers la N o r v è g e n o u s fera connaître les plus intéressantes de ces usines.

Arrêtons-nous d'abord à Sarpsborg, qui est u n e station d u c h e m i n de fer d e G o f h e m b o u r g à Christiania, la voie la plus directe pour se rendre d'Europe e n N o r v è g e par la Suède méridionale.

L a curiosité de cette petite ville industrielle est toute entière dans le Sarpsfos, chute de 21 m . d e hauteur, o ù le G l o m m e n déverse ses eaux torrentueuses avec le débit très variable q u e n o u s avons indiqué. C o m m e l'a m o n t r é la photographie (fig. 1), la cascade est située sous le double viaduc qui livre passage à la route et a u c h e m i n de fer superposés, entre la ville d e Sarpsborg et le faubourg d'Hafslund (**).

Le, Sarpsfos fournit la force motrice des usines suivantes qui se font vis-à-vis sur les d e u x rives d u G l o m m e n .

i° Borregaards elektricitetsverk traesliperi og papirfabrik de 16 000 IIP. C'est le groupe important de bâtiments que l'on voit sur la g a u c h e de la photographie (fig. 1), rive droite d u G l o m m e n , d u côté de Sarpsborg. Cette fabrique primitivement créée par u n e Société allemande qui fit faillite, fut rachetée à b o n c o m p t e par des Anglais qui ont créé la Société The Kellner Partington Paper Pulp C°, au

(*) Ot. prp. nr. T. (1909). Kristiània. Bel MallingsUe bogtrykker c Fortegnelse over vandhruftanlreg i Norge ».

(¥ ¥) Voir le précédent numéro, page 267.

Article published by SHF and available athttp://www.shf-lhb.orgorhttp://dx.doi.org/10.1051/lhb/1910071

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NOVEMBRE L A H O U I L L E B L A N C H E 2 8 9

capital de i 4oo ooo couronnes. Cette usine, o ù u n colossal transporteur aérien fait arriver, en passant au-dessus de la ville de Sarpsborg, les bois flottés d u G l o m m e n recueillis dans la baie d e GJengshœlen, f o r m é e en a m o n t par la rivière, occupe u n e grande partie de la population ouvrière, h o m m e s et f e m m e s , de Sarpsborg.

N U M É R O

d'ordre B A S S I N D E R I V I È R E N O M B R E d'usines

PUISSANCE totale

I 1 270 H P

2 Fredrikshatdsvasdraget l3 !3.575

3 34 129 15o »

4 3 1 75o »

5 '4 8 160 »

6 5 • 5qo

7 Lysakeerelven 1 180 »

8 2 1 525

9 Drammenselven 34 53 0 8 0 1)

10 Blindevandselven 2 2 7 0 »

Selvikeh'en 1 75o »

11 7 6 565 »

12 Farriselven 1 2 525 »

i3 18 186 025

»4 2 1 5oo »

i5 2 3 100 ))

16 2 1 25o 1)

1 100 »

17 2 540 ))

18 , 1 38o ))

19 4 7 8 1 0 »

19

i 7

760

20 Tovdalselven 1 1 . 110 »

21 4 2 3 3oo

22 André vasdrag i Lister og Mandais

4 595 »

l'i Vasdrag i Stavanger amt 7 7 1 55

24 1 25 0 0 0

25 1 63 000

Smaavasdrag i Sondre Bergenhus

26 21 7 .275 »

27 Haugsdalselven og Matreelven... 1 74 250 »

28 1 70 0 0 0 »

Smaarvasdragi Nordre Bergenhus

70

29 2 4 1 0 »

3o 3 33o

Forskjellige vasdrag i Sondre

31 4 835 »

32 2 5 . 120

33 1 1 . 100 «

34 2 4 85o

35 1 170 »

36 Stenkjœrelven 2 2 .3 60

37 Folla 1 100 »

38 2 3 .200 »

Smaavasdrag i NordreTrondhjem

39 2 290 »

40 2 1 . 0 2 0 - M

41 1 1 25 9

42 2 38o »

. 219 712 .83o »

3° E n face, sur la rive g a u c h e d u G l o m m e n , a u pied d u parc d'Hafslund, se trouve la Hafslund sulfitfabrik, de /175 H P , q u e l'on voit sur la droite de la photographie, et

3° I m m é d i a t e m e n t ' e n a m o n t , cachée par ces derniers bâti- ments, se, trouve la légère construction qui abrite les alter- nateurs, m o n t é s sur turbines à axe vertical de 5 000 H P , de la Hafslund elektricitetsverk (2b 000 H P ) qui d é p e n d d'une société d'électricité dont le siège est à Christiania. Elle livre sa force à u n e société étrangère dont le n o m traduit est

Usines électrochimiques d'Hafslund, et dont le siège social est à Genève, avec u n capital franco-suisse, et surtout alle- m a n d , de 3 millions d e couronnes. L'importante fabrique de carbure de calcium qui en dépend est à 3 k m . environ en aval de Sarpsfos, vers l'embouchure d u G l o m m e n .

U n bâtiment qui lui fait vis-à-vis est la station de trans- formation d u courant de 00 000 volts à 5 000 volts, p o u r le transport de force des i3 5oo H P de la chute de Hykkels'rud, située, c o m m e n o u s l'avons vue, à 56 k m . e n a m o n t sur le G l o m m e n . Cette chute qui, après les travaux de régulari- sation prévus sur le lac M j œ s e n , pourra d o n n e r l\i 000 HP,' appartient à la m ê m e société norvégienne qui possède l'IIafslund elektricitetsverk de Sarpsfos, dont les ?.5 000 H P réunis sous courant à 5 000 volts aux i3 5oo H P de H y k k e - Isrud sont utilisés par cette usine de. carbure de calcium dont n o u s parlerons à n o u v e a u plus loin.

E n quittant Sarpsborg, n o u s n e ferons q u e traverser la capitale de la Norvège, o ù la seule question hydro-électrique, qui n o u s occupe ici, n e n o u s offrirait pas de motifs suffisants p o u r n o u s y arrêter longtemps. 11 y a seulement dans les environs quelques petites installations, alimentées par l'Akerselv, avec u n total de S 160 H P . L a plus importante d'entre elles « Kristiania elektricitetsverk » de 2 5oo H P , produit la force pour l'éclairage et les t r a m w a y s électriques de Christiania.

L'un de ces t r a m w a y s vous conduit à u n e demi-heure de Christiania, tout près d u s o m m e t de la merveilleuse colline de H o l m e n k o l l e n , d o m i n a n t dans u n e v u e splendide le fjord de Christiania, ravissante de verdure en été, cou- verte d e neige e n hiver, et célèbre par les concours de skis qui ont lieu c h a q u e année en février o u m a r s . Si n o u s é v o q u o n s ici le souvenir de Holmenkollen, qui paraît u n peu étranger au sujet qui n o u s occupe, c'est dans le but de noter u n e petite observation personnelle, qui rappellera sans doute à nos lecteurs, c o m m e à n o u s - m ê m e , q u e le vrai peut parfois n'être pas vraisemblable.

H o l m e n k o l l e n c o m p r e n d p o u r toutes habitations, très écartées d'ailleurs, u n sanatorium, u n e villa particulière et u n beau « Tourist-Hôtel », de style norvégien, o ù n o u s avait conduit on c h a r m a n t e excursion u n aimable et dis- tingué Norvégien. L'éclairage électrique régnait très natu- rellement dans l'hôtel, et m ê m e hors de l'hôtel, grâce à u n e petite installation particulière située dans u n bâtiment voisin. N o u s pensions é v i d e m m e n t q u e la force était fournie par u n e ligne dérivée de celle d u t r a m w a y et q u e la d y n a m o , q u e n o u s entendions tourner, n'était qu'une simple c o m m u - ta tri ce, lorsque Je passage d'un traîneau lourdement chargé, qui gravissait péniblement la fin de la pente, n o u s fît poser u n e question à laouclle il nous fut r é p o n d u q u e l'on montait ainsi, des quais de d é c h a r g e m e n t d u port, de Christiania, la « houille noire » anglaise destinée à la chaudière de la petite m a c h i n e à vapeur actionnant la d y n a m o . C o m m e n o u s étions au pavs des chutes d'eau, n o u s s o m m e s resté songeur ! Dirigeons-nous, toujours par le c h e m i n de fer, vers le sud- ouest, sur Drammen. Cette ville pittoresque de a5 000 ha- bitants est située à l'embouchure d u Drammenselv, dans le D r a m m e n s f j o r d , u n des bras d u Christianiafjord. La. rivière de D r a m m e n , qui sert de déversoir au grand lac de Tyrifjord ( T 3 3 k m2) ne concentre toute sa m a s s e d'eau q u e sur u n e courte distance d'une soixantaine de k m . , car ses principaux affluents, le Baegna, le Randselv et le Hallingdalselv se réunissent à la hauteur d u lac Tyrifjord. Mais l'ensemble d u bassin (17 34a k m2) , qui est encore en pleine région de forêts, écoule u n tonnage considérable de bois flottés jusqu'à

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L A H O U I L L E B L A N C H E N° ii.

D r a m m e n , qui e n fait u n c o m m e r c e important ; il offre en m ê m e t e m p s dans son ensemble, à défaut de grandes chutes, le n o m b r e de 34 installations hydro-électriques, p o u r u n total de 53 ooo IIP, dont la plus grande partie est utilisée par des fabriques de pâte de bois et des papeteries. L a prin- cipale usine, qui n e dépasse pas 8 o o o H P , est la « D r a m - m e n s elektricitetsverk » utilisant la chute de Gravfos (20 m . de hauteur) à la sortie d u lac Tyrifjord, à 5o k m . environ en a m o n t de D r a m m e n , distance sur laquelle s'échelonnent 7 autres usines.

N o u s allons maintenant, en r e m o n t a n t vers le nord-ouest, traverser la partie la plus intéressante dé la Norvège au point de v u e hydro-électrique, la véritable région des grandes chutes d'eau.

Les roules de « s k y d s », o u voitures de poste norvégiennes, qui seules permettent encore l'accès d u Telemark, n o u s feront passer dans le bassin d u Skienselv, o u plus exacte- m e n t dans les vallées de ses affluents, q u e le tableau ci-des- sus nous présente avec le chiffre le plus élevé de 186 000 IIP a m é n a g é s pour u n ensemble de 18 installations.

L e Skienselv p r o p r e m e n t dit est fort court, puisqu'il ne porte ce n o m q u e sur u n e longueur de i4 k m . , e n tant q u e déversoir d u lac Nordsjo (60 k m2) o ù se rassemblent les écoulements des différents lacs d u Telemark, qui d o n n e n t ainsi au bassin d u Sltienselv sa superficie de îo 78/1 k m2 et par suite son débit. L e Skienselv, sur ses T 4 k m . de lon- gueur, est u n large fleuve qui traverse les villes de Skicn et de Porsgrund, et f o r m e sur u n court trajet, entre la sortie d u Nordsjo et la ville d e Skicn, les chutes suivantes :

Firingfos et Skotfos, dont l'ensemble d o n n e u n e hauteur de chute de 10 m . , utilisée par la « Skotfos pàpirfabriker U n i o n » (10000 H P ) . ,

Et plus près d e Skien, Damfos et Klosterfos qui, à elles deux, avec 4 m . de hauteur, alimentent 9 usinés repré- sentant u n total de 7 200 chevaux.

Malgré ces chutes, le cours d u Skienselv est ininterrompu et navigable, grâce à des canaux de dérivation avec écluses.

L'affluent le plus important, qui d é b o u c h e dans le lac Nordsiœ, est le Sauerelv, qui est également navigable p o u r u n service régulier de bateaux à vapeur jusqu'à l'extrémité supérieure d u lac Hitterdalsvand, o ù n o u s trouvons la petite ville de Notodden, méritant u n arrêt sérieux, car n o u s entrons dans le d o m a i n e de la puissante Société norvégienne de l'Azote et des Forces hydro-électriques.

Cette société fut constituée e n d é c e m b r e igo5 à Notodden, o ù se trouve son siège social, et ses usines destinées à la production de l'acide nitrique et de ses dérivés, surtout d u nitrate de chaux, par vole de synthèse à partir des éléments de l'air' dans les fours électriques d u système Birkeland et E y d ë . A N o t o d d e n se trouve l'usine d'essais pour la fabri- cation des nitrates, construite en 190/1 et considérablement agrandie "depuis, p o u r l'utilisation de la force des d e u x chutes voisines de Svaelgfos et d e Tinfos, sur le Tinelv .

L a station de Svaelgfos est capable de fournir 4o 000 H P , et celle de Tinfos, qu'utilisait déjà la « Tinfos papirfabrik » de 12000 H P .

E n 1907, la Société Norvégienne de l'Azote, qui s'était déjà m é n a g é la possession d'importantes chutes d'eau, dont la valeur toujours certaine, la couvrait en cas d'insuccès dans les essais de l'industrie des nitrates synthétiques, et deyenait considérable en cas de réussite, vit la nécessité, p.our l'aménagement de ces nouvelles chutes, d e se faire aider par. des capitaux étrangers : elle s'associa à u n groupe de sociétés allemandes p a r m i lesquelles la puissante Badis-

che Anilin und Soda Fabrik, dont l'organisation c o m m e r - ciale et les brevets allemands, s'unissant a u x brevets norvé- giens, assuraient d u m ê m e c o u p a u m a r c h é d u nitrate arti- ficiel son libre et complet développement.

Cette association a provoqué la division d u travail par la création de d e u x sociétés parallèles :

i° L a Norsk Kraftaktieselskap, o u Société Norvégienne de Forces, a u capital de 16 millions de couronnes destinées à l'aménagement des puissantes chutes réparties sur diffé- rents points d e la N o r v è g e (*) et dont l'ensemble'doit former d'ici quelques années u n total de'5ooooo IIP.

20 L a .4. S. de Norske Salpetemerlter, o u Société des usines nilratières norvégiennes, a u capital de 18 millions de cou- ronnes, p o u r la fabrication des dérivés de l'acide azotique, dont l'utilisation des forces totales indiquées ci-dessus per- mettrait u n e production de 3oo 000 tonnes par an, vers 1920.

N o u s p o u v o n s constater la mise e n train de celte colossale organisation, en suivant vers l'amont le Tinelf, e n traver- sant dans sa longueur le lac Tinsjo dont il f o r m e le déver- soir, et en remontant le Maanelv qui lui apporte les eaux descendues des hauts plateaux d u Hardanger. N o u s arrivons ainsi a u Rjukanfos, chute de io4 m . de hauteur verticale, précédée de deux autres chutes en plan incliné, qui, avant d'être la plus puissante chute en voie d'installation en Nor- vège, était déjà, depuis l o n g t e m p s réputée a u point de v u e pittoresque, c o m m e la plus belle cascade d u m o n d e , ainsi q u e l'indique la gravure de 1827 q u e l'on trouvera reproduite dans le n u m é r o de décembre-

La Norsk Kraflaklieseîskap y travaille à l'aménagement d'une station de 110000 IIP, destinés toujours^ à la fabri- cation des nitrates, et qui pourront être a u g m e n t é s dans la suite jusqu'au chiffre d e 2.5o 000 chevaux.

Redescendons jusqu'au lac N o r d s j œ , si n o u s voulons sui- vre les routes praticables, p o u r n o u s diriger vers l'ouest, en remontant le cours de YEidsclv, toujours u n affluent d u Skienselv. N o u s n e n o u s attarderons . pas a u x quelques chutes, dont a u c u n e n e dépasse 2 000 H P , réparties sur son cours inférieur, partiellement régularisé par u n barrage construit à H o g g a , ce qui a r a m e n é son débit m i n i m u m en basses eaux de î o3 à 2 33 par seconde. N o u s traverserons, au milieu de n o m b r e u x lacs, tout le T e l e m a r k occidental p o u r aboutir, en pleine N o r v è g e de l'ouest, a u fond d u Sœrfjord, la branche sud de l'extrémité d u Hardangerfjord. N o u s avons déjà parlé de la ville d'Odde, o ù se trouvent des usines de carbure de calcium et de c y a n a m i d e , utilisant 25 000 H P q u e la Norsk Kraftaktieselskap leur loue des chutes d u Tysso (Skaeggedalsfos, 160 m . ) , où- elle c o m p t e trouver encore 58 000 H P disponibles (Tyssefeldene).

E n aval, a u croisement d u Sœrfjord et de l'Eidfjord, nous avons également déjà signalé l'installation de la chute de 200 m . de hauteur de Nyaslolfos, sur le Kinso, pour 63 000 IIP q u e la Société électro-chimique de Kinservik destine également à la fixation de l'azote atmosphérique.

E n suivant vers le nord les côtes ouest de la N o r v è g e pour pénétrer dans le Soegnefjord, n o u s trouverions encore les premiers travaux de d e u x grandes installations :

74.000 H P sur le Matreelven 70.000 H P sur l'Àardalselven

appartenant également à la Norsk Kraftaktieselskap à qui

(*) E n dehors des chutes dont nous parlons ici, nous avons de'jà signalé à propos des rivières de la Norvège, la chute dé Vamniafos,

60.000 H P en cours d'installation, sur le G l o m m e n .

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X O V E S t B R E L A H O U I L L E B L A N C H E 391

son entente avec la Badische Anilin a permis de réaliser en Norvège u n véritable trust des grandes chutes d'eau.

N o u s continuons à longer les côtes vers le nord, o u bien, si n o u s préférons la voie d e terre, n o u s redescendons sur Christiania par le pittoresque c h e m i n d e fer d e Bergen (i) à Christiania, d'où n o u s r e m o n t o n s l'itinéraire q u e n o u s connaissons déjà, de la vallée d u G l o m m e n ; le dernier c h e m i n de fer à voie étroite de la Norvège n o u s y transporte, en u n long trajet de i5 heures, dans ses minuscules w a g o n s , u n p e u affectés d'une pénible disposition au roulis et au tangage, jusqu'à T r o n d h j e m .

C e grand port de la N o r v è g e septentrionale, souvent dé- signé à tort sous le n o m allemand de D r o n t h e i m , est, avec ses 35 ooo habitants, la plus septentrionale des grandes villes de l'Europe. L a région de T r o n d h j e m (prononcez Tro- n ï e m ) f o r m e la transition, au point de v u e hydraulique, entre les sud-est et sud-ouest de la Norvège, q u e n o u s v e n o n s

utilisés sur place par u n e fabrique tic carbure de calcium en très b o n fonctionnement. Les 2 000 H P restant sont transportés jusqu'à T r o n d h j e m , o ù se trouve u n e station de transformation qui livre l'éclairage et la force motrice à la ville. Cette force actionne en particulier u n t r a m w a y élec- trique, q u e l'on est tout surpris de rencontrer ainsi dans le voisinage d u cercle polaire, n'effectuant, d'ailleurs, qu'un court trajet d'environ 2 k m . p o u r la traversée de la ville, d u faubourg d'Ihlen jusqu'à l'extrémité d u port, o ù il passe le Nidelv sur u n curieux pont mobile e n bois.

Reprenant la voie ferrée, o ù n o u s retrouvons des w a g o n s très confortables, n o u s longeons le Trondhjemsfjord, puis le cours d u Stjordalselv pour m o n t e r vers la frontière sué- doise, q u e traverse en pleine m o n t a g n e , à Storlien, la grande ligne de T r o n d h j e m à Stockholm, avant de s'engager dans les superbes contrées suédoises d u Jamtland et de la Dalé- carlie. Mais n o u s n o u s arrêterons u n p e u avant Storlien, à

Fio. — Chute de Lerfos, sur le Nidelv, près de Trondhjem, et usine hydro-électrique de 5ooo H P de la Trondhjem Elektricitetsverk

de voir si importantes à tous les points de vue, et les régions supérieures, d'ailleurs étroites et p e u habitées, d u Nordland et d u F i n m a r k e n , dont les rivières, c o m m e n o u s l'avons dit, ne présentent plus qu'un médiocre intérêt au point de v u e de leur utilisation hydro-électrique. Aussi la région de T r o n d h j e m n o u s offrc-t-elle les dernières installations assez importantes p o u r être signalées.

Le Nidelv, qui se jette dans le vaste Trondhjemsfjord, en décrivant u n e courbe en S qui f o r m e de la ville principale u n e presqu'île triangulaire, reliée à la terre par l'étroit fau- bourg d'Ihlen, présente à 8 k m . au sud, la chute de Lerfos, dont les d e u x cascades superposées de Lille Lerfos et Store Lerfos ont u n e hauteur totale de 08 m .

Celle chute est utilisée par u n e station hydro-électrique que m o n t r e la photographie (fig. 8). Cette usine « T r o n d h - j e m s elektricitetsverk » produit 0 0 0 0 H P , dont 3 000 sont

(1) Inaugure (dans un dernier tronçon) le 27 novembre it,oq.

Meraker, o ù n o u s apercevrons, de la gare, le transporteur aérien et la grosse conduite noire qui descendent parallèle- m e n t jusqu'au fond de la vallée o ù se trouvent les d e u x usi- nes de 4 000 H P et 1 85o H P , dont la première produit la force de la plus septentrionale des fabriques de carbure de calcium, la « Meraker carbidfabrik. » dont les 4 000 tonnes de carbure produites annuellement sont dirigées sur T r o n d h j e m p o u r l'exportation.

Cette considération n o u s r a m è n e à la pensée q u e n o u s n e p o u v o n s pas achever celte rapide visite de la Norvège, sans jeter u n c o u p d'oeil d'ensemble sur l'application a u x indus- tries de ce pays de la puissance de ses chutes d'eau, q u e n o u s avons admirées p o u r elles-mêmes, sans avoir encore porté notre attention sur leur raison d'être au point de vue indus- triel, d'où dépend leur valeur.

(.4 suivre) J. BAI.LY,

Ingénieur des Arts et Manufactures,

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