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Les relations experts-usagers à l’épreuve des lieux

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Academic year: 2022

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Appel à communications

Les relations experts-usagers à l’épreuve des lieux

Mercredi 17 Octobre 2018 (9e édition) Marseille

Atelier doctoral

du Réseau Thématique 9 de l’Association Française de Sociologie Sociologie de l’urbain et des territoires

Argumentaire

L’atelier doctoral du RT9 est ouvert à tou-te-s les doctorant-e-s intéressé-e-s par les dimensions territoriales et urbaines des études sociologiques, quel que soit leur objet de recherche et l’état d’avancement de leur thèse. Organisée en autogestion par un comité ad-hoc de doctorant-e-s et soutenu par un comité scientifique d’enseignant-e-s chercheur-e-s confirmé-e-s, l’atelier de cette année précédera la 3e biennale de la sociologie de l’urbain et des territoires organisée par le RT9.

Ce dernier constitue un espace d’échanges, de travail et de débats sur l’ensemble des questions mettant en jeu la dimension spatiale des rapports sociaux. Il se propose de faire connaître les recherches conduites en France dans ce domaine par l’organisation d’évènements scientifiques, dont les sessions ouvertes lors des congrès de l’AFS et la biennale. Il offre en outre une plateforme de soutien aux doctorant-e-s dans la construction de leurs réseaux de recherche. Dans cette optique, huit journées d’étude ont été organisées depuis décembre 2010 par des doctorant-e-s du RT9 durant lesquelles leurs participant-e-s ont pu présenter leur travail et leurs questionnements à d’autres doctorant-e-s, ainsi qu’à des chercheur- se-s confirmé-e-s.

Cet appel à communication est loin d’épouser toutes les thématiques qui peuvent être abordées lors de cette journée d’étude. Des propositions portant sur d’autres thématiques peuvent être soumises.

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Appel à communication

Au croisement des enjeux politiques, sociaux, économiques et environnementaux, les relations entre experts (urbanistes, architectes, bailleurs ou encore politiques) et usagers (habitants, visiteurs, travailleurs, touristes, etc.) sont au cœur de la production de l’urbain et des territoires. Qu’elles soient consensuelles, partenariales, tendues, voire conflictuelles, ces relations représentent un élément central de production de savoirs et de savoir-faire plus ou moins partagés entre les acteurs impliqués à différents niveaux et étapes du processus, et peuvent offrir un espace de négociation des normes (Genestier, 1996 ; Sinigaglia-Amadio, 2006 ; Topalov, 1999). Cet atelier doctoral questionnera tant les modalités et contextes de production des relations entre experts et usagers, que leurs effets variés sur les orientations politiques et opérationnelles prises, sur les processus de négociation quotidienne des espaces et plus largement sur les ségrégations urbaines (Hirschman, 1970 ; Trépos, 1996). En outre, il accordera une attention particulière à la mobilisation de discours, de vocabulaire et de rhétorique qui charrient des images et des représentations sans doute diverses des espaces ciblés – et de ce qu’ils sont censés devenir –, ainsi qu’aux registres de légitimation par les différents groupes d’acteurs au cours des processus de production urbaine.

Si le recours aux catégories d’« experts » et d’ « usagers » permet plus aisément de distinguer des acteurs dont la position les place d’un côté ou de l’autre du processus relationnel, ces catégories s’avèrent loin d’être figées ni totalement satisfaisantes pour penser ces relations (Boy, 2003 ; Grimaldi, 2010). Ainsi, cette journée permettra de déconstruire ces catégories en faisant ressortir la pluralité des situations et des intérêts des acteurs en présence afin de rendre compte au mieux de la complexité de ces relations et de la pluralité des échelles.

Les communications pourront tout aussi bien porter sur des situations de conflit, de négociation, de dialogue et de co-construction entre experts et usagers, mises à jour grâce à l’étude des processus de construction, destruction et d’appropriation des lieux et espaces.

Axe 1 : Discours et rhétoriques

Les communications pourront se concentrer sur la production de discours des experts et usagers au sein de la fabrique de la ville (Fijalkow, 2017 ; Garric et Léglise, 2012 ; Laügt, 2000). L’étude de ces discours permettrait de mettre l’accent sur les représentations, images et symboles mobilisés par les experts, comme par exemple quant à la figure du « bon usager » de la ville que peuvent avoir les promoteurs, les architectes ou encore des élus (Langlois, 2005 ; Lascoumes, 2005).

Les communications pourront également s’intéresser aux différentes rhétoriques mobilisées dans l’objectif de légitimer des prises de décisions politiques et des sanctions face aux accommodements des usagers. Dans ce cas, une attention particulière sera portée à l’analyse des « experts » et des usagers comme des groupes hétérogènes mus par des objectifs et des cadres de représentations différents. Étudier dans le détail les registres de légitimation permettra de mettre en

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lumière la multiplicité des acteurs de la production de la ville mais également la pluralité de la « culture savante » et de la « culture profane ».

En ce sens, cet axe s’intéressera à la production de discours des usagers, dans sa diversité ; qu’elle soit en opposition, conflit ou accord avec les experts (Arripe et Routier, 2013 ; Wynne 1999). Cet axe ouvrira également la réflexion sur les modes de diffusion de discours et rhétoriques sur les sphères publique et médiatique en les mettant en relation avec les contextes et étapes de production ou conflit autour de la ville (Lochard et Simonet, 2003). Les travaux analysant les discours et rhétoriques pourront mettre en avant les différentes représentations de la ville qu’ils charrient et les pratiques sociales associées.

Axe 2 : Pratiques et stratégies

Cet axe s’intéressera aux pratiques effectives des usagers et aux pratiques projetées par les experts. Les pratiques, notamment professionnelles, des experts seront questionnées afin de comprendre en quoi elles sont porteuses de représentations, de valeurs ou de cultures professionnelles pouvant entrer en écho, ou non, avec celles des usagers. En parallèle, comprendre les pratiques des usagers « profanes », les ressources et compétences mobilisées dans ces pratiques permettra de réfléchir aux potentiels points de dissonance ou concordance avec les pratiques attendues par les experts (Bonnet, 2006 ; De Certeau, 1990 ; Sintomer, 2008).

Les communications pourront ainsi porter sur les rapports entre les différents acteurs que ce soit en termes d’opposition, d’adoption ou encore de négociation dans les rôles et les statuts à jouer. Les stratégies mises en place par ces acteurs, leur contexte, les motivations qui les sous-tendent, sont autant de points d’accroche pour la réflexion (Prévil, 2009).

Les inscriptions spatiale, territorialisée ou encore corporelle des pratiques seront un élément d’analyse pertinent pour saisir les relations entre experts et usagers à l’épreuve des lieux.

Axe 3 : Compétences et légitimités

Cet axe portera plus précisément sur les savoirs et les enjeux de légitimité associés. L’émergence de nouveaux espaces d’échange, de rencontre entre experts et usagers invite à repenser le processus de validation des savoirs et compétences.

A titre d’exemple, les réunions de concertation sur la ville sont autant de lieux d’expression de rapports de force entre ceux définis a priori comme « usagers » et comme « experts » (Bacqué et Sintomer, 2011 ; Berger, 2009 ; Cuny, 2013 ; Deleuil 2009). Les stratégies de légitimation des discours d’expertise, les enjeux de production de normes et la concentration du pouvoir de décision pourront mener à traiter les questions de représentativité politique et de substitution de la parole des usagers (Callon, Lascoumes , Barthe, 2001). La reconnaissance croissante du savoir habitant, de la place de l’usager dans la production urbaine amène à repenser le rapport entre les acteurs et la légitimité des discours et pratiques de chacun (Bérard et Crespin, 2015 ; Moretto, 2012).

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Les communications pourront ainsi porter sur les enjeux de pouvoir autour du contrôle de légitimité des discours et pratiques, par le biais notamment de la mobilisation de certaines ressources et compétences (symboliques, sociales, économiques…). Il sera ainsi pertinent de se questionner sur la place des savoir- faire au regard des savoirs savants, des délimitations entre ces deux registres de savoir.

Ces trois axes ont pour vocation d’indiquer des orientations mais les communications proposées peuvent être transversales. Des propositions portant sur d’autres thématiques peuvent par ailleurs être soumises

Format des rencontres

L’atelier doctoral 2018 du RT9 se déroulera sur une journée, autour de plusieurs interventions thématiques sélectionnées par le comité scientifique. Cette rencontre est une opportunité tant pour présenter l’avancement de travaux de recherche en cours qu’exposer des résultats ou une réflexion d’ordre méthodologique.

Informations pratiques

Date : Mercredi 17 Octobre 2018

Lieu : EHESS Marseille, Pôle de la Vieille Charité - 2, rue de la Charité, 13001 Marseille

Comment proposer une communication ?

Les propositions de communication comprendront :

- Un résumé de 3 500 signes (maximum, espaces compris) précisant le titre de la communication, les points forts de son argumentaire ;

- L’inscription de la présentation dans un des axes thématiques ;

- La précision d’information concernant les auteurs : nom, coordonnées complètes et affiliation institutionnelle.

Elles seront déposées au plus tard le 14 Juin à 12h00, sur le site http://rt9-afs- ad2018.sciencesconf.org/. (voir instructions dans la rubrique « Guide de dépôt des résumés »)

Calendrier

Lancement de l’appel à communication : 14 Mai 2018 Date limite de soumission des contributions : 14 Juin 2018

Réponse du comité scientifique et sélection des communications retenues : 29 Juin 2018

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Envoi des résumés (entre 15 000 et 20 000 signes) : 10 Septembre 2018 Atelier doctoral du RT9 : 17 Octobre 2018

Membres du comité d’organisation

Laura Guérin, Université Paris 8, CRH-LAVUE (UMR 7218 CNRS) Alicia Jacquot, Aix-Marseille Université, LEST (UMR 7317 CNRS) Rovy Pessoa Ferreira, ENSAL, EVS-LAURE (UMR 5600 CNRS)

Coralie Robert, Université Paris Nanterre, CRH-LAVUE (UMR 7218 CNRS)

Membres du comité scientifique

Bernard Tiphaine, Université Paris 8, AUS-LAVUE (UMR 7218 CNRS) Biau Véronique, ENSAPLV, LET-LAVUE (UMR 7218 CNRS)

Bresson Sabrina, ENSAPVS, CRH-LAVUE (UMR 7218 CNRS) Cacciari Joseph, Université Marne-la-Vallée, UPEM

Fiori Sandra, ENSA Lyon, LAURE (UMR 5600 CNRS) Pecqueux Anthony, CNRS, CRESSON-AAU

Pollard Julie, Université de Lausanne, IEPHI - LAGAPE

Ribet Nadine, ENSA Lyon, LAURE (UMR 5600 CNRS) et Centre Edgar Morin Roudil Nadine, ENSA Lyon, CRH-LAVUE (UMR 7218 CNRS)

Védrine Corine, ENSA Lyon, LAURE (UMR 5600 CNRS)

Bibliographie indicative

Bacqué M.-H., Sintomer Y. (dir.) (2011). La démocratie participative. Histoire et généalogie, Paris, La Découverte

Bérard Y., Crespin R. (dir.) (2015), Aux frontières de l'expertise: Dialogues entre savoirs et pouvoirs, Presses universitaires de Rennes

Berger M. (2009), Répondre en citoyen ordinaire. Enquête sur les “engagements profanes” dans un dispositif d'urbanisme participatif à Bruxelles, Thèse de doctorat de sciences sociales, Université Libre de Bruxelles

Bonnet M. (2006). L’expertise d’usage des habitants : une impossible reconnaissance ?, Economie & Humanisme, numéro 376, mars 2006 ,pp. 61-63 Boy B. (2003), « L’expert citoyen, le citoyen expert »,

Cahiers français, dossier « les nouvelles dimensions de la citoyenneté», n°316, septembre-octobre 2003, pp.20-24.

Callon M., Lascoumes P., Barthe Y. (2001), Agir dans un monde incertain, Paris, Le Seuil

Cuny C. (2013), La légitimité du ”savoir d’usage” dans les dispositifs participatifs locaux: Le conseil des habitants de Marzahn Nord, Berlin-Est. Presses Universitaires de Rennes, Savoirs citoyens et démocratie urbaine, pp.85-93

d’Arripe, A., & Routier, C. (2013). Au-delà de l’opposition entre savoir profane et savoir expert : une triangulation des méthodes. Recherches Qualitatives, (Hors Série 15), 221-233.

De Certeau M. (1990). L’invention du quotidien. Arts de faire, Paris, Gallimard

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Deleuil J.-M. (2009). Eclairer la ville autrement: innovations et expérimentations en éclairage public, PPUR Presses polytechniques

Fijalkow Y. (2017). Dire la ville c’est faire la ville: La performativité des discours sur l’espace urbain, Presses Universitaires du Septentrion

Garric, N., & Léglise, I. (2012). Analyser le discours d’expert et d’expertise. In Discours d’Expert et d’expertise (p. 1-16). Berne: Peter Lang.

Genestier P. (sous la dir.). 1996. Vers un nouvel urbanisme: Faire la ville, Comment? Pour qui? La documentation française. Paris

Grimaldi A., « Les différents habits de l'« expert profane », Les Tribunes de la santé, 2010/2 n° 27, p. 91-100.

Hirschman A. O., (1970), Exit, Voice, and Loyalty: Responses to Decline in Firms, Organizations, and States (Face au déclin des entreprises et des institutions), Harvard University Press.

Langlois G. (2005). L'historien, « expert » de la ville ?. Histoire urbaine, 14,(3), pp.

123-130.

Lascoumes P. (dir.) (2005), « Expertise et action publique », Revue Problèmes politiques et sociaux, La Documentation française, n°912,mai

Laügt O. (2000). Discours d’expert et démocratie, Editions L'Harmattan

Lochard Y. et Simonet M. (2003), L’Expert associatif, le savant et le politique, Syllepse, Paris.

Moretto S. (2012), L'expertise d'usage, une nouvelle légitimité pour la concertation : application aux déplacements urbains, thèse de doctorat en Aménagement de l’espace et urbanisme, Université Paris Est

Prévil C. (2009). « Participation du public dans la gouvernance de l’environnement et du territoire : pour améliorer l’instrumentation », VertigO - la revue électronique en sciences de l'environnement [En ligne], Volume 9 Numéro 1, URL : http://journals.openedition.org.inshs.bib.cnrs.fr/vertigo/8580 ; DOI : 10.4000/vertigo.8580

Sinigaglia-Amadio S. (2006), « Le secteur associatif comme expert territorial. », Le Portique [Online], Archives des Cahiers de la recherche, Cahier 3 2005, Online since 15 April 2006, URL : http://journals.openedition.org/leportique/755

Sintomer Y. (2008), « Du savoir d'usage au métier de citoyen ? », Raisons politiques, 2008/3 n° 31, p. 115-133

Topalov C. (1999). Laboratoires du nouveau siècle: la nébuleuse réformatrice et ses réseaux en France, 1880-1914, Paris, Editions de l’EHESS

Trépos J.-Y. (1996), La sociologie de l’expertise, PUF, Coll. Que sais-je, Paris.

Wynne B. (1999). Une approche réflexive du partage entre savoir expert et savoir profane. Les Cahiers de la sécurité intérieure, 38, 219-236.

Références

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