A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
A. B UHL
Sur les pseudo-lignes d’infini des intégrales doubles
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 3
esérie, tome 10 (1918), p. 175-206
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1918_3_10__175_0>
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SUR LES
PSEUDO-LIGNES D’INFINI DES INTÉGRALES DOUBLES
PAR M. A. BUHL
Ce bref Mémoire
apporte
une contribution minime mais néanmoins intéressante 11 deuxquestions
misesparticulièrement
en relief dans la Théorie desfonctions algé- .briques
de deux variablesindépendantes
de MM. E. Picard et G. Simart :,
10 ° Rechercher les circonstances réduisant le nombre de certaines
intégrales
dou-bles attachées à une surface
algébrique,
notamment le nombred’intégrales
de
seconde espèce.
2°
Étudier
les causes des restrictionsarithmétiques qui apparaissent
inéluctable-ment dans la
question précédente.
On sait que la formule de Stokes ..
s’applique
à une surface non seulement engéométrie
réelle mais aussiquand x,
yet z
= f(x, y) appartiennent
auchamp bicomplexe. Appliquons-la
à une surfacealgébrique.
Une
première circonstance,
source degrandes
difficultésqui
n’ontpoint
d’ana-logue
dans la Théorie des fonctionsalgébriques
d’unevariable,
est que le détermi- nantsymbolique
contenu dansl’intégrale
doublepeut
fort bien ne pas admettre deslignes
d’infiniqui
existent manifestement dans P,Q,
R.L’exemple
leplus
an-ciennement
connu donne la formule surl’échange
duparamètre
et del’argument,
.formule
qui
servira depoint
dedépart.
°I76
Si l’on considère une combinaison linéaire
d’intégrales
doubles telles quecelles-ci seront considérées comme réduites en nombre si la forme linéaire en ques- tion se réduit à une
intégrale
deligne, mais,
engénéral,
il faudraprévoir
dansP, Q,
R deslignes d’infin’i
que rienn’indique
dans lesJ(x,
y,z). ~
Cettepréoccupation
s’introduit notamment dans le dénombrement des
intégrales
de secondeespèce,
c’est-à-dire avec l’évaluation du
nombre p
de M.Émile
Picard.ill. Picard donne des résultats
explicites
à cetégard
ens’appuyant
surl’échange
du
paramètre
et del’argument quand
ce théorème établit une relation linéaire entreintégrales
attachées à la surface’
’
Je me suis
proposé
degénéraliser
ledit théorèmed’une
manièrequi généralise- rai t,
du même coup, les conclusions relatives aux surfacesalgébriques ;
mais il fautreconnaître que la
généralisation
ne seproduit
pas forcément dans la directionsouhaitée. ,
On obtient bien
toujours
des théorèmes de réduction entreintégrales doubles,
mais celles-ci ne sont pas forcément de seconde
espèce.
Elles ne sont même pas for- cément attachées à une surfacealgébrique. Néanmoins, j’ai
trouvé assez de formules intéressantes et de résultatsexplicites
pour mepouvoir permettre
d’en faire le ré- suméci-après.
Quant
à laquestion
des conditionsarithmétiques,
elle est vraiment très facile à côté desprécédentes.
Elle estdéjà
vidée par M.Émile
Picard etje
ne fais que réex-pliquer,
sur de nouveauxexemples,
ceque
l’éminentgéomètre
adéjà
fort bienexpliqué
sur d’autres.La construction
d’intégrales
doublesalgébriques,
àpseudo-lignes d’infini, dépend
de certaines conditions
d’algébricité imposées
à des solutionsd’équations
différen-tielles
qui,
engénéral,
ne seplient
pas à ces conditions. On ne les yadapte qu’en particularisant
ceséquations
différentielles dans leurforme,
leurscoefficients,
... etde telles restrictions sont évidemment de nature
arithmétique.
Le
présent
travail a étépréparé
par deux Notespubliées
auxComptes
rendus de ~ l’Académie desSciences, les 9
décembreI9I8
et ro mars I9I9.CHAPITRE PREMIER
Intégrales doubles
avec uneseule pseudo-ligne d’infini.
[i] du paramètre et de l’argument.
- Soit un contour c enfermant uneaire
planer.
Cette aires s’exprime
par l’un ou l’autre des deux membres de l’identitélaquelle
a un sens suffisamment clair etjouera
un rôle fondamental dans la suite.Soit la transformation
Elle
change
l’identité(i)
enen
laquelle
Or on
sait,
et d’ailleurs il est fort aisé dec.onstater,
queV(x, y)
est divisible par(x
-y)J,
si bien que, endépit
dupremier aspect, l’intégrale
double de(3)
n’admetpas la
ligne
d’infini x = y . Engénéral
P est unpolynôme
et si le contourd’intégra-
tion C est un
rectangle
à côtésparallèles
axesOxy, l’intégrale
double étendue àl’aire
S
deC peut être remplacée
par une somme deproduits
dela forme
Tel est, entre
intégrales hyperelliptiques,
led’échange
duparamètre
etde
l’argument.
C’est du moins la forme laplus
anciennement connue duthéorème ;
elle semble
apparaître
avec les travaux deLegendre
sur lesintégrales elliptiques.
Elle est, en tout cas, bien connue
d’Abcl,
tous leshistoriographes
dugénial
adoles-cent mentionnant un résultat
analogue
auprécédent
obtenu par lui comme enjouant
etrapidement
noté dans sésplus
anciens écrits(’).
Le
théorème,
à ne le considérer que dans ses transformationsprincipales
et lesplus utiles,
passe, delà,
dans les Mémoires de Jacobi et de Weierstrass où il s’allieavec l’autre et
prodigieux
théorème d’Abel sur les combinaisonsalgébrico-logarith- miques
dedifférentielles algébriques.
Leproblème
de l’inversionpeut
être abordé par ce double moyen, C’est ce que l’onaperçoit
surtout chez Karl Weierstrass dansun
premier Mémoire,
assezembryonnaire,
intituléBeituag
zur Theorie der AbelschenInteqrale (Werke, I,
p. II);
l’idée sedéveloppe
ensuitedans’
laplupart
des écritsdes Werke.
Toujours
sous sa formeprécédente,
le théorèmed’échange
attire aussi l’attention de Charles Hermite(OEuvres, II,
p.202).
Ils’agit
ici d’uneapplication
élémentaireaux fonctions
elliptiques,
mais, bien avant, alors quel’illustre géomètre français
n’avait que
vingt-deux
ans, ilindique
dans ses célèbreslettres
à Jacobi des exten-sions concernant les fonctions de deux variables à
quatre périodes (OEuvres,
I, p.30).
L’idée est sensiblement la même que celle de Weierstrass,
peut-être
avec une cer-taine avance
quant
à la date(n844).
Le
problème
se dédouble avec les recherches de M.Émile
Picard sur les fonc- tions de deux variables et les surfacesalgébriques.
Dans cequi précède,
cequ’il
y a d’intéressant dans la formule(3)
ou dans sesextensions,
c’est surtout lepremier membre;
il y a là une différence de termessymétriques
pourlaquelle
on sembledemander à
l’intégrale
double du second membre une réduction à une somme determes tels
que (4),
bref une réduction à des formesparticulièrement simples.
Pourles
intégrales
normales de troisièmeespèce
il y a même une formuleanalogue
à(3)
dont le second membre est nul.
Les travaux de
M. Émile
Picard inversent les choses. L’attention se fixe surtoutsur le second membre de
(3) ;
c’est uneintégrale double,
deconstitution rationnelle,
attachée à la surface
algébrique
Comme
V(x, y)
contientplusieurs
termes,(5)
estplutôt
une sommed’intégrales (’)
NIELS HENRIK ABEL, Mémorialpublié
à l’occasion du centenaire de sa naissance(Chris-
tiana, J. Paris, Gauthier-Villars,
Ig02).
Voir dans ce Mémorial l’article de L. Sylowsur Les études d’Abel et ses découvertes
(p. 31).
N.-H. ABEL. Sa vie et son 0153uvre, par Ch. Lucas de Pesloéian
(Gauthier-Villars, I906).
Voir p. 28...
doubles
qui justement
seront considérées comme non dislinctesquand
leur somme-s’exprimera
par uneintégrale
deligne
telle que celle constituant lepremier
membrede
(3), intégrale
deligne qui
est aussi rationnelle en x, y, z.Cette
question
de dénombrementd’intégrales
doubles renferme une difficultécapitale qui,
comme le remarque encore M. E.Picard, s’aperçoit
nettement surl’égalité (3).
‘ .Pour mettre une
intégrale double,
-s’il est
possible,
sous la formeil faut
prévoir,
dans P etQ,
deslignes
d’infiniqui peuvent
fort bien ne pas existerdansR. ..
M. E. Picard a consacré de
grands
efforts et de nombreuses pages à cette très difficilequestion.
Icije
me borne à montrer que leproblème
pourra être consi- déré commequelque
peu avancé par le fait de chercher une théoriegénérale
des.égalités
telles que(3).
De même que(3)
est attachée à la surface(6),
onpeut espérer
trouver des extensions de
(3)
attachées à des surfacesplus générales
que(6).
Natu-rellement il arrive aussi que, chemin
faisant,
on trouvedes
extensions du théorèmed’échange
considéré de lapremière manière,
extensionsqui
ont bien leur intérêt aussi.’
[2]
Généralités sur lestransformations
à deux variables dont ledéterminant
necontient
qu’en
apparence certaineslignes d’infini.
- Cequi n é paraît
avoirquelque originalité
deméthode,
dans les considérationsqui
vontsuivre,
est le fait de tou-jours
rattacher leségalités
dutype (3)
à l’identitéet ce par une transformation dont l’étude
pourrait
aussi bien êtreenvisagée
commele véritable but. ,
D’ailleurs,
le rôle de l’identité(i)
estdéjà
extrêmement étendu dans une foule de théories. Sansrappeler
toutes lesapplications qui
en ont été faites dans mespré-
cédents Mémoires sur la formule de
Stokes,
il me suturad’invoquer,
cequi
estplus
voisin du
sujet traité,
la méthodequ’emploie
Riemann pour obtenir lespropriétés
’
. fondamentales des
intégrales abéliennes,
méthodequi
consiste àpartir
de telles.in-tégrales X,
Y et àintégrer
XdY lelong
d’un contour, rendantsimplement
connexela surface à feuillets
superposés qui
uniformise la fonctionalgébrique à
étudier.Soit donc la transformation
~ ’
’
qui,
lesfonctions 4J
et Y étantquelconques,
doit être considérée comme aussigéné-
rale que
possible.
La forme de X estsimplement
choisie de manière à mettre enévidence,
dans cettefonction,
laligne
d’infini x =oc(y), qui
est évidemmentquel-
conque tant que la fonction n’est pas
précisée.
Poursimplifier
l’écriture etlorsqu’il n’y
aura pas de confusion àcraindre, j’écrirai 03B1
pour et a’ pour On voitimmédiatement
l’effet de la transformation(7)
surl’intégrale simple
,
de(r).
Quant
àl’intégrale double,
elle sechange
en une autreintégrale
doubleportant sur à dxdy,
si A est le déterminant fonctionnel .,
~
Les indices affectant les fonctions de deux variables
indiquent
des dérivationspartielles ;
ainsi est mis pour ..Nous allons
chercher,
aussi directement quepossible,
àquelles
conditions A necontient pas la double
ligne
d’infini(x -
, Pour que le numérateur de A soit divisible par .r 2014 x, la condition est
ou bien
si
CI
est une constantearbitraire.
~_ .
Pour
exprimer
que le numérateur de A est divisible par(x
-«)~, j’écrirai
que ladérivée de ce numérateur par
rapport
à x s’annule pour x =a(y).
En tenantcompte
de
(g)
et en omettant d’écrire des termes manifestement nuls pour x = a, ona ainsi’
ce
qui peut s’écrire,
en tenantcompte
à nouveau de(g), ~
1ou encore
et enfin
avec une nouvelle constante arbitraire C.
Remarquons
tout de suite que l’une des relations(g)
et(11) peut
êtreremplacée
’
par la combinaison
et que l’on
peut
alors énoncer ce résultat trèssymétrique :
:Le déterminant ~ ne contient pas la
ligne d’infini
x =quand
sontsatis faites
deux
quelconques
des trois conditions. Ceci est le
système
fondamental duprésent
Mémoire.[3] Remarques.
- Le résultâtqui
vient d’être obtenupeut
être résumé d’une manière intéressante en écrivant d’abord le déterminant ~ sous la formeSur les trois conditions
(12),
il suffit d’enprendre deux ; prenons
les deux der-’
nières. Celles-ci
expriment
que : Pour que 0 ne contienne pas laligne d’infini
x =
a(y)
ilsuf fit, après
avoir mis à sous laforme ( ~ 3), d’exprimer
que les deux der- nièresparenthèses
du numérateur sont divisibles par lefacteur simple
x -a(y).
Une autre remarque,.
absolument
essentielle avant d’allerplus loin,
va consister .àpréciser
le sens du motdivisibilité. Jusqu’ici,
direqu’une expression
est divisible’
par
(x - oc)q,
c’est dire quecette. expression
et sa dérivée parrapport
à x s’annulentpour x = « . A ce
compte-là
- ’- est divisible par
(x
- Or ceci est évidemmenttrop général
pourl’objet
en vué.Les numérateurs de 0394 doivent être’ divisibles en termes
finis
par(x
-a)’
toutcomme cela a lieu pour le
polynôme V(x, y) qui
s’introduit dansl’intégrale
doublede
(3).
’Et,
même si une telle divisibilité estassurée,
ilpeut
encore arriverque 0394
con- tienne des irrationnalités de natures diverses et telles quel’intégrale
double deddxdy
nepuisse
être considérée comme attachée à une même surfacealgébrique.
Donc on ne
peut
affirmerqu’à
dessolutions,
mêmealgébriques,
dusystème (1 2), correspondent toujours
despropriétés d’intégrales
doublesrespectivement
attachéesà des surfaces
algébriques.
Parmi cessolutions,
mêmealgébriques,
il faudra encorefaire un choix pour
lequel
il semble bien difficile de donner une méthodegénérale ;
ce choix fait naturellement
partie
des difficultés duproblème.
[4]
Premières observations sur larésolution
dusystème (12).
- Laprincipale
difficulté du
système (12)
est dans lapremière équation ;
si l’onpeut
construire cettepremière équation
avec des fonctionsY(x; y) et x(y) convenables,
on pourra, dans nombre de cas, déterminer + par l’une des deux suivantes ou par une combinaisondes deux suivantes. ’
’
Quant
à lapremière équation (12)
il semblequ’elle
soit immédiatement inté-grable
comme il estindiqué
en(10), mais,
engénéral,
laquadrature
ne pourra êtrequ’indiquée;
il resteratoujours
à en trouver une solutionexplicite
Celle-cipourra en être une solution
particulière
et il semblequ’il
en soitgénéralement
ainsidans les cas
poùvant
êtreexplicités.
Ainsi dans le cas de la transformation
(2),
lapremière équation (12) correspond
àce
qui
est laforme (10). L’équation (9)
elle-mêmepeut
s’écrireavec la solution
particulière
x = = y .Un second
procédé,
pour obtenir unepremière équation (12),
consiste à chercherune telle
équation parmi
leséquations
différentielles abéliennes dontl’intégrale peut s’exprimer
à la fois par desquadratures d’aspect
transcendant et par des rela- ’ tionsalgébriques.
Un exemple simple
est fourni parl’équation
de lamultiplication
des fonctionselliptiques
.Si m est un
entier,
cetteéquation
admet .une solutionparticulière
x = ra-tionnelle en y . Ce cas sera bientôt
développé.
Une troisième méthode
correspond
auxéquations
différentielles dutype
où
désigne
unpolynôme quelconque
enM.
Cetteéquation
admet la solutionparticulière
si ~ est l’unequelconque
des racines d’ordre p de l’unité. On connaît donc ici p solutionsparticulières.
Onpourrait peut-être
remarquer quesi,
dans
(16),
onmultiplie
les deux termes dupremier rapport
par xp-t et les deux. termes du second par cette
équation (16)
rentre immédiatement dans la forme(i4).
Enfait,
leséquations (16)
sont les seulesqui, jusqu’à présent,
m’ontfourni
explicitement
desintégrales
avecplusieurs pseudo-lignes
d’infini. Je propose donc, en attendantmieux,
de leur conserver un rôlespécial (’).
Bornons-nous,
pourl’instant,
à l’indication sommaire de ces trois méthodes.. Cela
suffit, d’ailleurs,
pour mettre sur la voie dequelques
remarques de nature trèsgénérale.
’D’abord,
si ces trois méthodes donnent desdéveloppements
relativementaisés,
iln’y
a évidemment aucune raison pourqu’on
nepuisse
pas leur enadjoindre
d’au-tres, ne serait-ce
qu’au
hasard dequelque
nouvelle intuition. Et il semble que ce soit toutparticulièrement
l’étude de certaines classesd’équations différentielles,
du pre- mierordre,
à variablesséparées, qui puisse
fournir laprincipale
clefquant
à laconstruction des
généralisations
de la formule(3).
Enfin cette construction
paraît soumise,
trèsgénéralement
etnaturellement,
àdes conditions
arithmétiques.
A(15)
s’attache le nombre entier n2 ou des nombrescomplexes spéciaux
si les fonctionselliptiques correspondant
au choixde f admet-
tent la
multiplication complexe,
à(16)
le nombre s racine d’ordrep de l’unité,
...Avec d’autres méthodes il y a tout lieu d’attendre d’autres conditions
ayant
en-core d’autres
aspects
aupoint
de vuearithmétique.
[5]
Recours à lamultiplication
desfonctions elliptiques.
-Imaginons
que la pre- mièreéquation (12)
soitsatisfaite;
onpeut
alors déterminer ~ par l’une ou l’autre des deuxéquations
(’)
L’intervention des p racines del’unité,
c’est-à-dire d’uneéquation
binôme attachée àl’équation
différentielle(16),
n’est qu’un cas trèsparticulier
de l’intervention deséqua-
tions abéliennes dont toutes les racines sont
permutées
par de certainsopérateurs.
On
obtient,
dans cesconditions, les
formulesCe sont vraisemblablement les
plus simples
que l’onpuisse
obtenirquant
à la détermination de~,
par lesystème (12),
sanshypothèse spéciale
sur Y. C’est pour-.
quoi
elles viennent ici enpremier
lieu.Nous ferons
maintenant, quant
àY,
un choixremarquable
et propre à faire re- . trouver des résultats connus. SoitC’est
l’hypothèse déjà représentée
parl’équation (i5);
il est entendu quef
estun
polynôme
du troisièmedegré.
Alors leséquations (18)
et(19)
deviennent res-pectivement
et si
désigne
la solution rationnelledéjà indiquée
pour( 1 5).
L’addition des deux
formules,
lapremière
étantmultipliée
par m, donne la sui- vante,plus symétrique
et d’ailleursplus simple
parrapport à z,
en
posant
L’équation (21) peut
être immédiatement vérifiée par la formule de RiemannA ce propos remarquons
qu’il
est souvent fortavantageux,
pour certaines re-- cherchessubséquentes,
departir
de formules telles que(21)
que l’on se borne à véri-fier,
par(22), simplement
pour être certain de l’exactitude dupoint
dedépart;
iln’est pas alors nécessaire de voir sans cesse les formules au travers de leur
procédé
de
genèse.
C’est ainsi queJacobi, Weierstrass,
Hermite font couramment usage de(3)
sans démonstration..
Quant
aupolynôme V, qui figure
dansl’intégrale
double de(21),
il estégale-
ment
très
aisé de vérifier directementsa,divisibilité
par(x- x~)B
On
peut
observer aussi que la formule(21) peut
se déduire en bloc de l’iden-tité
(i)
par la transformation , .[6] Significations
diverses dela formule (2 1).
- La formule(2 1) exprime
d’abordun théorème
d’échange
absolumentanalogue
à celuiexprimé
par(3);
elle se réduit,même à
(3)
pour ~ === i.La division de
V(x, y)
par(x
- donne évidemment unquotient
fini et, si l’onprend
pour contour C unrectangle
decôtés parallèles
aux axesOxy, l’intégrale
double de
(21)
va se scinder en une somme determes
dont chacun sera leproduit
d’une
intégrale simple
en x par uneintégrale simple
en y.Une autre
portée
de la formule(21)
estqu’elle
semble devoir diminuer le nombre desintégrales
doubles de secondeespèce
attachées à la surface z2~ f(x) f(y),
maisdes
précisions
sont nécessaires.Jusqu’ici
m a été considéré comme un entier et ilsemble,
aupremier abord, qu’il
y ait en(2f)
une infinité de formulescorrespondant
aux diverses valeurs en-tières de m. En
réalité,
elles ne sont pasdistinctes, quant
auproblème
de réductionenvisagé, fe
par certaines relations de récurrence existant entre les elles ne don- nent même rien deplus
que(21)
pour /~= i, c’est-à-dire que(3).
C’est un fait surlequel je
ne m’arrêterai pas ici etqui
a d’ailleurs étécomplètement discuté,
avec despoints
dedépart différents,
par àI.Émile
Picard(Fonctions
dedeux variables,
II, p.259).
Mais si lesfonctions elliptiques correspondant
au choix dupolynôme f
admet-tent la
multiplication complexe,
mpeut prendre
une valeurcomplexe
pourlaquelle
laformule
(21) joue
un rôle nouveau,essentiellement
distinct de celuiqu’elle joue
’pour m
entier.
Cette intervention de la
multiplication complexe
dans l’abaissement dunombre p
relatif à la surface z~
= f(x) f(y)
a encore été étudiée, .très endétail,
par M.Picard ; mais,
autant quej’ai
pu m’en rendrecompte,
sans écritureexplicite
de la for- mule(21).
Le seul
aspect
dupremier
membre de cette formule(21) rappelle l’équation (15)
et ceci
porte
à penser que les résultats associés à lamultiplication
des fonctionselliptiques
doivent conduire à des résultatsplus généraux
associés à lartransforma-
tion des fonctions
elliptiques
ou même abéliennes. Mais les résultatsexplicites
àobtenir dans ces voies semblent encore à l’état bien
embryonnaire.
[7]
Première extension de laformule (21).
- La formule(~ ~)
résultant de la transformation(23) appliquée
à l’identité(i),
il estindiqué
de chercher à étudier latransformation
plus générale
’Appliquée
à(i),
celle-ci donnePour que cette formule soit de celles ici
étudiées,
il faut quel’expression
frac-tionnaire sous
l’intégrale
double ait son numérateur divisible par(x
-a)~.
La con-dition de divisibilité par x - ce est
C’est-à-dire que x ~ doit être solution de
l’équation
différentielleReste ensuite à
exprimer
que la dérivée parrapport
à x du numérateur enlitige
s’annule pour x fx
a(y),
cequi
donne la conditionnaturellement vérifiée si
(26)
l’est.Quels peuvent
être maintenant les différents rôles de la formule(25).
Elle
exprime indéniablement
un théorèmed’échange analogue
à ceuxdéjà
ren-contrés.
Mais elle ne
saurait,
engénéral, apporter
un théorème de réduction pour les in-tégrales
attachées à la surfaceEn
effet,
pour quel’intégrale
double de(25)
soit uneintégrale
de construction rationnelle en x, y, z il faudrait quea(y)
soit une fonction rationnelle et, engénéral, l’équation (27)
n’aura pas de telles solutions. Celles-ciimpliqueraient,
eneffet, qu’on pourrait
unir rationnellement lesintégrales
On retrouve, encore
ici,
unprocédé
de discussion dû à M. E. Picard(loc. cit.,
p.
254).
~
Resterait alors à étudier les cas
particuliers
où(27)
admet des solutions ration-pelles ;
l’un d’eux faitl’objet
duparagraphe précédent.
Mais laquestion générale
estindéniablement liée à celle de la réduction du nombre des
périodes
dans les inté-grales abéliennes.
Bornons-nous
simplement
à remarquer que si la formule initiale(3) exprime
àla fois un théorème
d’échange
et une réduction dans le nombre desintégrales
de se-conde
espèce
attachées à la surface(6),
on nepeut
pascompter
que des extensions de(3) généraliseront toujours
les deuxquestions
à la fois. Ainsi(a5)
est un nouveauthéorème
d’échange,
maisn’apporte point, quant
auxintégrales attachées,à
la sur-face
(28),
de réductionanalogue
à cellequi
seproduit quand f et g
sont despoly-
nômes
identiques (cf.
E.PICARD,
loc.cit.,
p.321).
[8]
Extension de laformule (25).
- Cherchons maintenant à voir ce quedevient
l’identité
(i) quand
on luiapplique
la transformationOn obtient sans
peine l’égalité
L’expression
fractionnaire sousl’intégrale
double a son numérateur divisible par sic’est-à-dire si ce =
«(y)
est solution del’équation
différentielleQuant
à la division dumême
numérateur par(x -
elleexige
ce
qui
a naturellement lieu si lapremière
condition a lieu.’
Quant
au rôle de la formule(30),
on voit d’abordqu’elle exprime
un théorèmed’échange analogue
à celuiexprimé
par(25).
Maisquant
à savoir si ellepeut
être dequelque
secours pour des réductionsd’intégrales
attachées àquelque
surfacealgé- brique,
laquestion
est fortcompliquée..
D’abord la formule
(30)
meparaît
écrite d’une manière aussi heureuse qui pos- sibleprécisément
sous la forme(30).
On voitainsi,
par lepremier membre,
que l’étude de cette formule(30)
estliée,
de la manière laplus manifeste,
à celle del’équation
différentielle(3i).
Voici
cependant
une transformation non sansquelque
intérêt. Toutd’abord,
sil’on effectue le
produit
des deux facteurs situés sousl’intégrale simple
de(30),
ontrouve
quatre termes, parmi lesquels
deuxreprésentent
la différentielle delog (x- x) ;
on
peut supprimer
ceux-ci sousréserve, pour
raisonner en toutesécurité,
que le contour C ne coupera pas laligne
x =a(y) ;
une telle restriction est d’ailleurs sous-entendue,
dans tout cequi précède,
de manièregénérale.
Sous
l’intégrale
double divisons haut et baspar f
et posonsAlors
(30)
sechange
en ce casparticulier
de la formule de StokesIl y a
là, manifestement,
desintégrales
associées à lasurface ,
qui
est une surfacealgébrique
si ~, et v sont rationnels, mais non attachées à cettesurface,
au sens que l’on donne d’ordinaire au motattaché;
ilfaudrait,
pourcela,
que cesintégrales
soient de construction rationnelle en ce, y, z. Ilfaudrait,
parsuite,
quea?= x(y)
soit une solution rationnelle del’équation
différentielle(31).
Nous voilà donc
ramenés
à chercher les formes,particulières
à coupsûr,
deg(x)
et
de f(y),
et lesvaleurs,
non moinsparticulières, de
et v, pourlesquelles (31)
admet une ou
plusieurs
solutions rationnelles. Si une tellequestion
a sesgrandes lignes
dans la théorie des fonctionsabéliennes,
elle n’estcependant pas
riche en casparticuliers explicites
et maniables. Tout ce que l’onpeut pronostiquer,
de manièreassez
vraisemblable,
est que la surface(33),
pourg(x), f(y),
p, vparticuliers, aura
des
intégrales
doubles de secondeespèce (ou ayant,
en certainesrégions
deschamps d’intégration,
le caractèred’intégrales
deseconde-espèce)
dont le nombreadmettra,
,
en
(32),
un théorème de réduction.Ce serait là la
généralisation
de ce queproduit
lamultiplication complexe quant
aux
intégrales
attachées à la surfaceEt
quant
auxparticularisations
ainsiespérées
pourg(x),f(y),
p, v, il fautévidem-
ment s’attendre à les rencontrer, en
général,
sous formearithmétique,
ne serait-ceque parce que p, v et les coefficients
figurant
dansg(x) et f(y)
sont des nombres.On
aperçoit
doncici,
d’une manière relativementsimple,
le mécanisme arith-métique
dequestions
liées auxplus
hautesdifficultés arithmétiques
de la théoriedes
équations différentielles.
°Il n’est pas non
plus
sans intérêt de remarquer que la méthodeemployée,
pour’
revenir effleurer ces
questions ardues,
a sa base en la considération de transforma- tionsélémentaires,
telles(2~), appliquées
à l’identité(i).
[9]
Formes irrationnelles de ~ tirées dusystème (1 2).
-Jusqu’ici
les divers irra- tionnalités introduites l’ont étéuniquement
de par le choix del’équation
différen-tielle
qui
est lapremière équation du système (12). Rappelons
que leséquations (12)
sont au nombre de trois par raison de
symétrie,
maisqu’il
suffit d’en considérerdeux,
etremplaçons
les deux dernières par une de leurscombinaisons, ayant
parexemple
la formeOn pourra tirer de là des formes de
~,
irrationnelles engénéral, auxquelles
cor-respondront
des formules où Y pourra, àl’inverse, correspondre
à uneéquation
dif--férentielle de structure rationnelle.
Les formules ainsi obtenues
paraissent plus compliquées
ou, tout aumoins,.
d’écriture
plus
laborieuse que cellesdéjà
formées.Parfois,
mais seulement dans des.cas très
particuliers,
les deux méthodes semblent serejoindre.
Expliquons-nous
sur unexemple.
Prenons pour(34)
Alors le déterminant A, écrit en
(8),
se calcule facilement enmultipliant
haut etbas par
~,
cequi permet
de ne calculer que les dérivéespartielles
de1)2,
savoiret La
constante
Cdisparaît
du calcul et, enposant
on obtient
La vérification
directe,
par la formule de Riemann ou par celle deStokes,
est encore aisée..Imaginons
maintenant que l’on prenne pouréquation (10)
c’est-à-dire pour
équation (g)
oupremière équation (12)
et
que l’on ait de cette dernière une solution x ~x(y).
Alors(36)
devientCette formule est encore de vérification directe aisée. Elle
correspond
à la trans-formation .
appliquée
à l’identité(1).
On voit aussi sanspeine
que, sousl’intégrale
doublede
(38), l’expression
fractionnaire a son numérateurdivisible
par(x
-Si,
dans(37),
on suppose que P etQ
soient despolynômes identiques,
on a alorsla solution ce = y d’où
iJ.’ === 1, a" = o,
et la formule(38)
redonne la formule(3)
dont.elle est,
vraisemblablement,
lagénéralisation là plus simple
et laplus
naturelle.Tout comme
(3), (38) exprime-d’abord
un théorèmed’échange.
Si
«(y)
est rationnelle et si P etQ
sont despolynômes,
la formule(38)
est sus-ceptible
de réduire d’une unité le nombre desintégrales
doubles de secondeespèce
attachées à la surface
ainsi
qu’il
arrive pourP - Q,
a’ = i. NI.Émile
Picard s’estproposé
de rechercher si une telle réduction étaitpossible
pour la surface .et la conclusion est
négative,
engénéral (Fonctions
de deuxvariables, II,
p.3rg).
Ilest
remarquable
que cette réduction sembleredevenir possible par
l’introduction d’un facteur«’(y)
dansl’équation
de lasurface,
mais ilfaudrait,
pour assurer défi- nitivement lachose,
traiter les cas oùl’équation
différentielle(37)
admet des solu-tions x =
a(y)
rationnelles. De telles solutions napeuvent
évidemment exister que pour des formesparticulières
despolynômes
P.etQ,
c’est-à-dire pour des valeursparticulières
de leurscoefficients,
bref àdes
conditionsarithmétiques.
[10]
Autreexemple.
- Onpeut entrevoir
desgénéralisations
des surfaces(40)
pour
lesquelles
on aurait des résultatsanalogues
auprécédent.
Prenons pour rela- . tion(34)
Alors en rattachant tout de suite les choses à
l’équation
enposant
’
on obtient la formule
en
laquelle
i elle redonne
(38);
elle constitue un théorèmed’échange.
Si l’on écrit
on
peut
considérer la formule(4i)
comme attachée à la surface. Mais pour que ceci ait lieu au sens
algébrique
ordinaire du motattaché, il
faut,en
général,
que la fonction’ soit rationnelle.,
[11]
Autresformes
de 03A6. Cas oii l’on n’obtierit que despropriétés
concernant cer-taines
surfaces algébriques
maispoint
de théorèmed’échange.
- En combinant les deux dernièreséquations (12)
onpeut
former des relationsremplaçant (34)
et d’untype
différent. Parexemple
’ ,Prenons
Alors en utilisant tout de suite
l’équation
différentielle(3~),
c’est-à-dire enprenant
on arrive à la formule
où
Notons encore la
possibilité (une
vérification directe et immédiate par la formule. de Riemann ou par celle de Stokes. La divisibilité de
y)
par(x - rxt s’aperçoit
tout aussi facilement.
Il faut maintenant noter une
importante
différence entre la formule(42)
et lesformules
précédemment établies,
telles(3), (21), (25), (30), (38), (4i).
Contraire-ment à ces
dernières,
la formule(42) n’exprime point
de théorèmed’échange,
dumoins au sens donné
jusqu’ici
à cetteexpression.
Même si l’aire S est celle d’un rec-tangle
C, de côtésparallèles
aux axes, on nepeut
conclure quel’intégrale
double estune somme de
produits d’intégrales simples
dont chacune nedépend
que de x ou que. de y,
l’impossibilité provenant
évidemment du radical contenu en dénominateur dans laditeintégrale
ouplutôt
du binôme situé sous ce radical.Mais,
aupoint
de vue de la théorie dessurfaces,
la formulepeut
être attachée àElle
exprime
alors un théorème de réductionentre intégrales
de la forme,
[12]
Premières conclusions. - Laplus grande difficulté,
rencontrée dans cequi
,précède, quant
à la constructiond’intégrales
doubles avec unepseudo-ligne d’i.nfini,
provient
évidemment de l’étude de lapremière équation (12). Or,
si l’on serappelle
que cette
équation exprime simplement
la divisibilité du numérateur de A parx -
«(y),
onpeut
d’abord faire cette remarque assez curieuse que leplus
difficile estd’exprimer
la divisibilité du numérateur enquestion
par le facteursimple
x - x; sicette
première
division estpossible,
on pourratoujours s’arranger
à déterminer la fonctiony)
de manière à ce que le numérateur de 3 soit divisible une seconde fois par x - x, ceci sans nouvelles difficultés transcendantes.Quant
à lapremière équation (t2),
c’estl’équation
différentielle"
qui
doit admettre la.solutionparticulière x == cx(y). Or,
touteéquation
différentielle dupremier
ordrepeut
être ramenée à la forme(43)
de parl’usage
du facteur inté-grant,
cequi,
à vraidire,
suppose, engénéral,
que l’on ait puintégrer l’équation.
Maison n’en
’voit
pasmoins, définitivement, que
la construction desintégrales
doubles à
pseudô-ligne d’infini,
icienvisagée,
revient à l’étudegénérale
deséquations
différentielles
du ordne. Prenons une telleéquation,
au hasard ; il faudrasavoir
l’intégrer
pour la mettre, ouimaginer qu’on
la mette, sous la forme(43).
Onaura ainsi la fonction ~Y, Il
faudra
ensuite connaître une solutionx=a(y)
de cette .même
équation différentielle,
solutionqui,
dans lesexemples précédents,
se trouvetoujours
êtrerationnelle,
maisqui,
engénéral,
pasplus
queY,
ne pourragarder
tout son caractère
transcendant,
si l’on veut aboutir cz desintégrales
doubles de consti-tution