L1 MIPI
17 Janvier 2020
Corrig´ e de l’examen de Fonctions d’une variable r´ eelle
Exercice 1 (Questions de cours, 2pts).
a) (1pt) Si f :R→R, la d´efinition de lim
x→2f(x) = 5 est :
∀ε >0, ∃δ >0, ∀x∈R, |x−2|< δ =⇒ |f(x)−5|< ε.
b) (1pt) Le th´eor`eme des valeurs interm´ediaires dit :
Soient I un intervalle, f : I → R une fonction continue et a, b ∈ I tels que a≤b. Alors pour tout r´eel k compris entre f(a) et f(b) il existe c∈[a, b] tel quef(c) = k.
Exercice 2 (2pts). On consid`ere la proposition (P) suivante :
∃a >0, ∀x∈R, x > 4 =⇒x3 > a.
a) (1pt) La n´egation de (P) est :∀a >0, ∃x∈R, x > 4 et x3 ≤a.
b) (1pt) La proposition (P) vraie. Si on prend, par exemple, a = 1 on a bien pour tout x∈R, x >4 =⇒x3 >1.
Exercice 3 (4pts).
a) (1pt) On a lim
x→0
ln(1 +x)
x = 1 et lim
x→0
ex−1 x = 1.
b) (3pts) • Pour tout x > −1
3, x 6= 0, on a ln(1 + 3x)
2x = ln(1 + 3x)
3x × 3
2. Comme
x→0lim3x = 0 et lim
X→0
ln(1 +X)
X = 1, par composition des limites (X = 3x) on en d´eduit que lim
x→0
ln(1 + 3x)
3x = 1 et donc
x→0lim
ln(1 + 3x)
2x = 1×3 2 = 3
2.
• Par composition et quotient de limites on a imm´ediatement lim
x→0
e2 cos(x)−1
cos(x) = e2−1.
•Pour toutx6= 0 on a ex−x3 x2+ 1 = ex
x2×1− xex3
1 + x12
. Par croissances compar´ees on a lim
x→+∞
x3 ex = 0.
On en d´eduit que lim
x→+∞
1− xex3
1 + x12
= 1. Toujours par croissances compar´ees on a lim
x→+∞
ex
x2 = +∞
et donc finalement
x→+∞lim
ex−x3
x2 + 1 = lim
x→+∞
ex
x2 × 1−xex3
1 + x12
= +∞.
Exercice 4 (4pts).
a) (1pt) On a
ln(1 +x) = x−x2 2 + x3
3 +x3ε1(x) et ex = 1 +x+x2 2 +x3
6 +x3ε2(x), o`uε1 etε2 v´erifient lim
x→0ε1(x) = lim
x→0ε2(x) = 0.
b) (1,5pt) En utilisant la question pr´ec´edente et les r`egles de calcul sur les d´eveloppements limit´es on a
ln(1 +x)ex =
x− x2 2 +x3
3
×
1 +x+x2 2 +x3
6
+x3ε3(x)
= x+x2 2 + x3
3 +x3ε(x), o`u lim
x→0ε3(x) = lim
x→0ε(x) = 0.
c) (1,5pt) En utilisant le d´eveloppement limit´e calcul´e `a la question pr´ec´edente on obtient ln(1 +x)ex−x−x2
2
x3 =
x3
3 +x3ε(x)
x3 = 1
3 +ε(x), et donc lim
x→0
ln(1 +x)ex−x−x2 2
x3 = 1
3.
Exercice 5 (8pts). Soit f la fonction d´efinie sur R par f(x) =
√x2 + 4−2
x si x 6= 0 et f(0) = 0.
a) (2pts) La fonction x 7→ √
x est d´erivable sur ]0,+∞[ et la fonction x 7→ x2 + 4 est d´erivable sur R avec x2 + 4∈]0,+∞[ pour tout x ∈ R. La fonction x7→ √
x2+ 4 est donc d´erivable sur R, et donc sur R∗, en tant que compos´ee de fonctions d´erivables. Ainsi la fonctionf est d´erivable surR∗ comme quotient de fonctions d´erivables dont le d´enominateur ne s’annule pas. Si u(x) = √
x2+ 4 −2, la formule de d´erivation des fonctions compos´ees donne u0(x) = x
√x2+ 4 et la formule de d´erivation d’un quotient donne alors
f0(x) =
√ x
x2+ 4x−√
x2+ 4 + 2
x2 = x2−(x2+ 4) + 2√ x2+ 4 x2√
x2+ 4 = 2 √
x2+ 4−2 x2√
x2 + 4 . Pour toutx∈R∗ on ax2+ 4>4, ainsi√
x2+ 4 >2 et donc√
x2+ 4−2>0. Par ailleurs on a ´egalement x2√
x2+ 4 >0. Finalement f0(x) est le quotient de deux nombres strictement positifs et donc f0(x)>0 pour tout x∈R∗.
b) (1,5pt) Par d´efinition f est d´erivable en 0 si la limite lim
x→0
f(x)−f(0)
x−0 existe et est finie.
Dans ce cas f0(0) est la valeur de cette limite. Pour tout x6= 0 on a f(x)−f(0)
x =
√x2+ 4−2
x2 = x2 + 4−22 x2 √
x2+ 4 + 2 = x2 x2 √
x2+ 4 + 2 = 1
√x2+ 4 + 2. On en d´eduit que lim
x→0
f(x)−f(0)
x−0 = lim
x→0
√ 1
x2+ 4 + 2 = 1
4. Conlusion :f est d´erivable en 0 etf0(0) = 1
4.
c) (2pts) Pour toutx >0 on a √
x2 =|x|=x donc f(x) =
√x2+ 4−2
x =
q
x2(1 + x42)−2
x =
x q
1 + x42 −2
x =
r 1 + 4
x2 − 2 x. On en d´eduit que lim
x→+∞f(x) = 1. De mˆeme pour tout x <0 on a√
x2 =|x|=−x donc
f(x) =
√x2+ 4−2
x =
q
x2(1 + x42)−2
x =
−xq
1 + x42 −2
x = −
r 1 + 4
x2 − 2 x. On en d´eduit que lim
x→−∞f(x) =−1.
D’apr`es les questions a) et b) la fonctionf est d´erivable surRdonc continue. De plusf0 >0 donc f est strictement croissante. On a donc f(R) =
x→−∞lim f(x), lim
x→+∞f(x)
= ]−1,1[.
d) (1pt) Commef est strictement monotone elle est bijective de Rdans f(R) = ]−1,1[. La fonction f−1 est alors d´efinie sur f(R), i.e. sur ]−1,1[.
e) (1,5pt) La fonction f est d´erivable. De plus f0(x)> 0 pour tout x∈ R d’apr`es a) et b), en particulier f0 ne s’annule jamais. Cela prouve que f−1 est d´erivable et on a (f−1)0(0) =
1
f0(f−1(0)). Comme f(0) = 0 on af−1(0) = 0 et donc (f−1)0(0) = 1
f0(0) = 4.
Exercice 6. (10pts).
Partie I. Soit f : [0,1] → R une fonction deux fois d´erivable. On consid`ere les trois hy- poth`eses (H0)-(H1)-(H2) suivantes :
f(0) =f(1) = 0 (H0)
f0(0) >0 et f0(1)<0 (H1)
∀x∈[0,1], f00(x)<0 (H2) a) (1pt)
x y
Cf
1 1
0
On suppose maintenant que f v´erifie les trois hypoth`eses (H0)-(H1)-(H2).
b) (1,5pt) Pour montrer l’existence dec il y a deux m´ethodes possibles.
M´ethode 1 : La fonctionf est deux fois d´erivable donc d´erivable sur [0,1]. Comme de plus f(0) = f(1) on peut appliquer le th´eor`eme de Rolle ce qui prouve qu’il existe c ∈]0,1[ tel que f0(c) = 0.
M´ethode 2 : La fonction f est deux fois d´erivable donc f0 est d´erivable donc continue sur l’intervalle [0,1]. On peut donc appliquer le th´eor`eme des valeurs interm´ediaires `a la fonction
f0. Puisque f0(0) > 0 et f0(1) < 0 on a 0 qui est compris entre f(0) et f(1) donc il existe c∈]0,1[ (0 et 1 sont exclus puisque f0(0)6= 0 et f0(1)6= 0) tel que f0(c) = 0.
L’hypoth`ese (H2) implique que la fonctionf0 est strictement d´ecroissante et donc injective sur [0,1]. Cela garantit l’unicit´e de c.
c) (2pts) La fonction f0 est strictement d´ecroissante et f0(c) = 0. Donc f0(x) >0 sur [0, c[
et f0(x)<0 sur ]c,1]. La fonction f est donc strictement croissante sur [0, c] et strictement d´ecroissante sur [c,1]. On en d´eduit que pour tout x ∈]0, c] on a f(x) > f(0) = 0 et pour tout x∈[c,1[ on a f(x)> f(1) = 0. On a donc f(x)>0 pour tout x∈]0, c]∪[c,1[ = ]0,1[.
Remarque : En utilisant la m´ethode 1 au b) on constate que b) ne n´ecessite pas l’hypoth`ese (H1). Le fait que f0 soit strictement d´ecroissant n’utilise que (H2) et implique que f0(0) >
f0(c) = 0 et f0(1) < f0(c) = 0. Ainsi il n’´etait pas n´ecessaire de supposer l’hypoth`ese (H1), celle-ci est une cons´equence de (H0) et (H2).
Partie II. Soit I un intervalle et g : I → R une fonction deux fois d´erivable v´erifiant g00(x)<0 pour tout x∈I.
a) Dans cette question on fixe a, b ∈I avec a < b. On consid`ere la fonction f : [0,1]→ R d´efinie par
f(x) =g xa+ (1−x)b
−xg(a)−(1−x)g(b).
i)(1,5pt)Soitx∈[0,1]. On ´ecritxa+(1−x)b =b+x(a−b). Puisquea−b <0 et 0≤x≤1 on a 0≥x(a−b)≥(a−b) et donc b≥xa+ (1−x)b≥a, i.e. xa+ (1−x)b ∈[a, b].
CommeI est un intervalle et quea, b∈I on axa+ (1−x)b ∈I et doncg xa+ (1−x)b est bien d´efini. Finalement f(x) est bien d´efini pour tout x∈[0,1].
La fonction f est deux fois d´erivable comme compos´ee et diff´erence de fonctions deux fois d´erivables. On calcule alors
f0(x) = (a−b)g0 xa+ (1−x)b
−g(a) +g(b) et f00(x) = (a−b)2g00 xa+ (1−x)b . ii) (1pt) On v´erifie facilement que f(0) = g(b)−g(b) = 0 et f(1) = g(a)−g(a) = 0
donc (H0) est v´erifi´ee. Par ailleurs g00 <0 par hypoth`ese et (a−b)2 >0 donc f00(x) = (a−b)2g00 xa+ (1−x)b
<0 et (H2) est v´erifi´ee.
iii)(2pts) On a f0(0) = (a−b)g0(b)−g(a) +g(b) etf0(1) = (a−b)g0(a)−g(a) +g(b). La fonction g est d´erivable donc d’apr`es le th´eor`eme des accroissements finis il existe c∈]a, b[ tel queg(b)−g(a) = (b−a)g0(c). On a doncf0(0) = (a−b)g0(b) + (b−a)g0(c) = (b−a) g0(c)−g0(b)
et f0(1) = (a−b)g0(a) + (b−a)g0(c) = (b−a) g0(c)−g0(a) . On a g00 < 0 donc g0 est strictement d´ecroissante. Comme a < c < b on a donc g0(c)−g0(b)>0 et g0(c)−g0(a)<0, et ainsif0(0) >0 et f0(1)<0 ce qui prouve que (H1) est v´erifi´ee.
b)(1pt)Soient a, b∈I aveca < b. On consid`ere la fonctionf d´efinie comme dans la question a). Elle v´erifie les hypoth`eses (H0)-(H1)-(H2) de la partie I donc, d’apr`es la question I.c), pour tout x∈]0,1[ on af(x)>0, i.e.
g xa+ (1−x)b
−xg(a)−(1−x)g(b)>0 ⇐⇒ g xa+ (1−x)b
> xg(a) + (1−x)g(b).
On a bien montr´e
∀a < b∈I, ∀x∈]0,1[, g xa+ (1−x)b
> xg(a) + (1−x)g(b).