HAL Id: dumas-01687988
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Submitted on 19 Jan 2018
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Les médias sociaux répondent-ils aux objectifs des
actions de communication de la Maison Folie (à savoir
renforcer la proximité et le brassage culturel de son
public), et si c’est le cas de quelle manière ?
Aurore Taddeï
To cite this version:
Aurore Taddeï. Les médias sociaux répondent-ils aux objectifs des actions de communication de la Maison Folie (à savoir renforcer la proximité et le brassage culturel de son public), et si c’est le cas de quelle manière ?. Sciences de l’information et de la communication. 2013. �dumas-01687988�
UNIVERSITE CHARLESDEGAULLE-LILLE 3
Master IDEMM
(Ingénierie
documentaire, Edition
et
Médiation
Multimédia)
Mémoire de recherche Master 2
Annéeuniversitaire 2012-2013
Les
médias sociaux
répondent-ils
aux
objectifs des
actions
de communication de la Maison Folie
(à
savoir
renforcer la
proximité
et
le brassage culturel de
son
public),
et
si
c'est le
cas
de quelle
manière
?
Résumé :
Lamaison Folie de Moulins est un équipement culturel municipal qui privilégie la proximité
et le brassage de ses publics. Peu à peu, celle-ci a su occuper une place sur Internet afin de pouvoir y communiquer l'essentiel de ses activités et informations aux internautes. Aujourd'hui, se pose leproblème de création d'une nouvelle stratégie de communication web, qui viendraassisterpuiscompléterlesactions de communication déjà menéesparlastructure.
Reste à savoir de quelle manière Internet, et en particulier les médias sociaux, peuvent-ils répondreauxactions de communication menéesparlamaison Folie de Moulins ?
Remerciements :
Avant de débuter ce mémoire, je tiens à remercier l'équipe de la maison Folie de Moulins,
pour m'avoir accepté en stage dans leur équipement culturel. Cette expérience fut pour moi très formatrice et la confiance qu'ils m'ont attribuée a été très motivante. Je les remercie de m'avoir permis de travailler en toute autonomie et d'avoir appuyé mes réalisations avec
intérêt.
Je remercie également Mademoiselle Manuela Loué, tutrice professionnelle, pour sa
disponibilité, sonaide etsabonnehumeur.
Enfin,je tiens à remercier Madame Caroline Perret, directricede la maison Folie de Moulins,
Sommaire
Introduction 6
I. LaMaisonFolie de Moulins:unlieu deproximitéetde brassage culturel 8
1.1 Lesoriginesetla naissance dela maison Folie de Moulins 8
1.1.1 Lille2004,Capitale Européenne de laculture,commepointde départ du projet 8
1.1.2"La brasserie des 3moulins"comme lieude naissance dela maisonFolie 10 1.2Le contextegéographiqueetsocial:un quartierpopulaire 11
II.Leweb 2.0etsesoutilsauservice delacommunicationculturelle 16 2.1:Lesinstitutionsculturellessur Internet:entreprouessestechnologiquesetsimple présence
surlaToile 16
2. 2. Lesoutilsde communication delamaison Folie (avantmonarrivée):état des lieux 19
2.2.1:Historiqued'une conversionvers le numérique 19
2.2.2 :Lesoutilsweb utilisésavantmon arrivée 21
2.2.3 : Les limitesquiontralentil'appropriation du numérique 26
2. 3. Vers unenouvellestratégie de communication web 31
2.3.1:Définirlesobjectifs de communication de la maison Folie de Moulins 31
2.3.2:Les nouveauxoutils web sélectionnés afinde répondre àcesobjectifs 34
III :Proposition de lanouvelle stratégie de communication de la Maison Folie 40
3.1: Renforcer laproximité du lieuetle rendretoujoursplus accessible 40
3.1.1: Commentla maison Folierépond concrètement àsesobjectifs de proximitéet
d'accessibilité? 40
3.1.2 :Commentrépondre à sesobjectifs surInternet? 41
3.2 : Rassembleretbrasser lepublic 50
3.2.1: Commentla maison Foliede Moulinsrépond concrètement àses objectifs de
rassemblementetdebrassage despublics ? 50
3.2.2 :Commentrépondre àcesobjectifssurInternet? 50
3.3 Lespremiersretoursde l'expérienceetperspectivesd'évolution 58
3.3.1 : Lesondage 58
Conclusion 64
Webographie 67
Mémoires 69
Lesannexes 70
Annexe 1:« L'automne» 71
Annexe 2: « Le portraitchinois » 72
Annexe 3: « L'enquête de la Tate» 73
Annexe 4: « L'abbaye selon lessicèles» 74
Annexe5 : « Le MoMAunadulterated» 75
Annexe 6 :« Rubrique« maison Folie »du site dela mairie » 76
Annexe 7:« le frameworkdu sitede la maisonFolie » 77
Introduction
Issue d'unMasterenIngénierie Documentaire, EditionetMédiation Multimédiaetattirée par
la communication dans les institutions culturelles,j'ai décidé d'effectuerencore unefois cette
année, un stage à la maison Folie de Moulins - un équipement culturel pluridisciplinaire
-dans le but de parfaire monapproche communicationnelle dans ce type demilieu. Le bagage culturel et rédactionnel qui m'a été donné lors de mon parcours en Licence de Lettres
Modernes, combiné à l'enseignement technique qui m'a été dispensé lors de mon Master
IDEMM, m'ontpermis de réaliserauxmieux les missions qui m'ont été confiées lors de mon
stage en tant que chargée de communication web. Mes précédentes expériences, davantage spécialisées dans un domaine web en particulier (tels que la rédaction web, la gestion de
contenu, ou le community management) m'ont également permis d'exercer un métier plus
« général», qui regroupe l'ensemble de ces métiers et traitant ainsi la communication dans sonintégralité.
Si j'ai choisi d'effectuer mon stage à la maison Folie de Moulins, c'est parce que cette
structure pluridisciplinaire ne se cantonnepas à unseul art, une seule culture, ni un seul type
de public. Elle tend à proposer une programmation très éclectique, qui saura s'adresser à différents typesde public. De plus, l'avantage de la maison Folie de Moulinsestqu'elle reste ancrée àsonquartier (du même nom)etqu'elle vitpouretgrâce àcelui-ci. Loin d'êtreunlieu
hermétique ou élitiste, l'institution œuvre pour faire vivre son quartier et pour créer une proximitéavec sonpublic.
De plus, peu d'actions ont été encore menées en ce qui concerne la communication web,
compte tenu du manque de personnel au sein de la structure et dumanque de temps (aucun
poste web n'a été crée pour le moment). La communication web reste donc à être définie, créée et appliquée... et adaptée selon la taille, la caractéristique et les enjeux de la maison
Folie de Moulins. Ainsi, mon travail au sein de l'équipe et mon sujet pour ce travail est de
savoir de quelle manière les médias sociaux peuvent-ils répondre aux objectifs des
actions de communication menées à la maison Folie(à savoir renforcerlaproximitéetle brassage culturel desonpublic) ?
Le terme «médias sociaux » regroupe les outils proposés par le Web 2.0 et les différentes
activités qui intègrent la technologie, l'interaction sociale, la créationetlepartagedecontenu.
Il s'agit d'utiliser l'intelligence collective dans untravail de collaborationet de communauté
en ligne. C'est grâce aux médias sociaux, qu'un groupe d'individus obtient la possibilité de
collaborer ensemble pour créer du contenu Web, l'organiser, l'indexer et le modifier. Il est
désormais possible pour eux de proposer ou commenter des créations personnelles, visibles par le plus grand nombre. Parmi ces «médias sociaux », l'ont peut compter les blogs, les
wikis, etles réseaux sociaux detouttype (communautaire «Facebook», departage de photos
«Instagram», «Pictify », «Pinterest», de partage de vidéos «Youtube » ou «Daylimotion», de flux RSS et autres flux de syndication web «Twitter», « Tumblr» ou « Scoop It»...). Ce sont cestypes de médias sociauxqui serontutilisés lors de monstage en
communication web. (Article «Médias sociaux », Wikipédia,
http://fT.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9dias_sociaux)
L'organisation de ce mémoire s'échelonnera sur trois parties. Dans un premier temps,
j'établirai une présentation contextuelle de ma structure d'accueil, et les raisons qui m'ont poussé àpostuler auprès de celle-ci. Ensuite, je tenterai de présenter le cahier des tendances
2012, en matière de communication web au sein des structures culturelles du monde entier.
Dans cette partie, je recentrerai ensuite mon travail en présentant l'évolution des actions de
communicationmenées par lamaison Folie de Moulinsavantmonarrivée, en ydétaillant les outils web utilisés depuis 2004, puis les outils sélectionnés pour mener à bien mon travail.
Enfin, dans une troisième et dernière partie, je présenterai mes propositions en ce qui
concerne l'élaboration d'une nouvelle stratégie de communication web, enn'oubliant pas de
I. La Maison Folie de Moulins : un lieu de
proximité
et
de
brassage
culturel
1.1 Les
origines
et
la
naissance
de la
maison
Folie de Moulins
1.1.1 Lille 2004.Capitale Européenne de la culture,
commepoint
de
départ
du projet
C'est en 2004 que la ville de Lille a été officiellement labélisée "Capitale Européenne de la
Culture". Une ville élue "Capitale Européenne de la Culture", conserve son titrepour un an.
Depuis 1985, chaque année une
ville1
est choisie pour illustrer la richesse et la diversité des cultures européennes. Cette initiative entreprise par Jack Lang et MelinaMercouri2,
représente désormais l'un des événements culturels les plus prestigieux et les plus considérésenEurope.
Il s'agit d'un nouveau rayonnement pour la ville, un bénéfice économique et social et une
visibilité exceptionnelle qui luipermettrontunaccroissement de sonoffre culturelle.
Mais avant toute chose, une ville n'est pas choisie pour ce qu'elle est, mais plutôt pour ce qu'elle va entreprendre de faire durant toute l'année. Ce sont ses ambitions ainsi que ses
projets qui doiventparaître exceptionnels. Pour être sélectionnée, la ville devra répondre àun
ensemble de critères déterminants :
- Une structure
solide, gérée pardes personnes compétentes etjouissant d'une indépendance
vis-à-vis despouvoirs politiques (toutenétantsoutenuespar cesderniers).
- Un
budget fiableet stableavecdes engagements etdescontrats fermes.
- Le soutien des
citoyens (entermede coproduction),etnon pas unprojet élitiste.
1
:40villes sélectionnéesdepuis 1985,dont MarseilleetKozice en2013.
2
: Jack Lang, né le 2 septembre 1939 à Mirecourt (Vosges), est un homme politique français.
Plusieurs fois ministre (Culture,
Éducation
nationale) dans des gouvernements socialistes, il est conseiller de Paris de 1983 à 1989, député du Loir-et-Cherentre 1986 et 2000puis du Pas-de-Calais de2002 à 2012.(Wikipédia, article«Jack Lang »)Melina Mercouriestune actrice, chanteuse etfemme politique grecque. (Wikipédia, article« Melina
- Une dimension
européenne qui deviendraun élément intégré dans leprogramme de la ville,
etnonpas un simple leitmotiv.
-Un programme à la fois solide et cohérent. Il ne s'agit pas d'un simple festival mais de projets culturels qu'il faudraplanifier sur uneannée entière.
"Lille 2004, Capitale Européenne de la Culture" a révélé laformidable énergie créatrice du
territoire lillois. Cet événement a été reconnupar tous comme une réussite sansprécédent
dans l'histoire des Capitales Européennes de la Culture. Aujourd'hui, la Ville de Lille
poursuitcette dynamique afin de pérennisersondéveloppement. (Extrait tiré de la brochure
Lille, une capitale culturelle en Europe, éditée par la ville de Lille et distribuée à tous les
équipements culturels rattachés à la mairie). Son projet fut ambitieux et exemplaire : 73
millions d'euros de budget, pas moins de 2 500 manifestations dans 193 communes de la
région et 7 en Belgique. 1 350 salariés ayant travaillés lors de l'année 2004 ont été comptabilisés,etprèsde 1 700bénévolesayantaccueilliautantd'artistes.
Mais ce sontégalement les résultats sur le longterme qui sont les plus significatifs : 300 000
visiteurs fréquentaient l'Office du Tourisme avant2004... Ils furent 420 000 en 2008, ce qui
équivaut à une augmentation de 40% de la fréquentation touristique. Entre 2003 et 2007,
l'évolution du nombre d'emplois, sans les secteurs liés à l'activité culturelle, a augmenté de
18,5%.
Outre ces chiffres et cette nouvelle notoriété, Lille 2004 a permis de faire naître différents
lieux et actions. Ainsi, les lillois ont pu découvrir le festival "Lille 3000", qui organise tous
les 3 ans des trimestres à thèmes spectaculaires (dont le thème "Fantastic" en 2013).
L'événement a également permis la réhabilitation de nombreux bâtiments destinés à devenir
de nouvelles structures culturelles... Parmi celles-ci, l'on a pu découvrir les 12 "maisons
Folies", qui furent autrefois des lieux emblématiques de larégion (des anciennes brasseries,
manufactures, usines...). Chaque structure est désormais dotée d'un budget et d'une équipe
indépendanteentreelles (mais dépendante de la Mairie de Lille). Ont ainsivule jour :
- LaMaison FoliedeWazemmes - LaCondition
publique à Roubaix
-L'hospice d'Havré à Tourcoing
- Le
- Laferme d'en hautàVilleneuve
d'Ascq
- Lefort deMons àMons-en-Baroeul
- l'Hôtelde Guines à Arras - La
portede Mons à Maubeuge
- LamaisonFolie deMoulins
(MFM)
1.1.2 "La brasserie des 3 moulins" commelieu denaissance
de la maison Folie
Pardéfinition, les "Folies"désignaient, au 17ème siècle, des maisons de plaisances, etparfois même des résidences princières en fonction de leur extravagance architecturale ou de leur
caractère léger et déraisonnable. Ces maisons étaient principalement utilisées pour toutes
sortes de divertissements. C'est sur ce même principe qu'ont été fondées les maisons Folies
actuelles : comme étant des lieux de divertissements et de cultures, ouverts à tous et ancrés
dans leurquartier.
C'est d'ailleurs parce que ces maisons Folies étaient destinées à être ancrées dans leur
quartier, qu'il fut inconcevable d'imposer à ses habitants une structure désappariée de
l'identité moulinoise. C'estpourquoi des réunionsetconcertations entreles différents acteurs culturels et les habitants du quartier eurent lieues afin de choisir ensemble quelle structure allait êtrechoisie afind'yinstaller la maison Folie.
C'est finalement la Brasserie des 3 Moulins, située dans la rue d'Arras, qui sera
l'établissement choisi pour la réhabilitation car elle fut qualifiée comme étant l'une des plus belles brasserie de la région, mais également l'un des emblèmes du quartier moulinois.
Historiquement, au 18èmesiècle cette Brasserie étaitenpleinessor. C'est àpartir de 1945 que
cette dernièreconnu ledébut de sondéclin,marquéparles crises économiques. En 2004, elle sera donc réinvestie et transformée par les architectes Baron et Louguet, qui choisiront de
conserver l'architecture flamande du lieu (la façade enbriques rouges et les cheminées sont
respectées),tout en yajoutant un cube deverre (destiné aux bureaux de l'équipe de la MFM)
Ainsi, la maison Folie prend vie, marquée par le passé et par son devenir. Fidèle à son ancienne activité, la MFM est devenue unlieude brassage culturel, croisanten ses murs des
artistes, despublicsetdesprojetsaussidiversquevariés.
1.2 Le contexte
géographique
et
social
: unquartier
populaire.
Afin d'appréhenderau mieux le projet
artistique
de la MFM,il
est intéressantde
présenteretde définirlequartier danslequel elle s'inscrit.
Al'origine, Moulins étaitunepetitecommunede labanlieue sud de Lille. Elle était appelée le "Faubourg des malades" compte tenu des nombreux cas de lèpre qui s'y étaient déclarées au
XVe siècle.
Au XVIIIe, Moulins était réputé pour ses moulins à moudre le blé qui lui valut son nom
actuel. C'est lors de la révolution industrielle du XIXe que les usines remplacèrent progressivement ces moulins. Enfin, le faubourg fut officiellement rattaché à la ville de
Lille
en 1858, pour y devenir unquartier. Cette période de grande industrialisation touche àsa fin
dans les années 1980. Souffrant de la fermeture des usines, le quartier commence à subir de
nombreuses crises... Une première vague de réhabilitationest alors mise enplace en 1950, et des logementssociaux ysontconstruits, parfois installés dans les anciennes usinesàtextiles.
Par la suite, différentes initiatives furent prises pourtenter de redynamiser le quartier. Ce fut le cas, par exemple, de la réhabilitation de l'ancienne filature de la porte de Douai, abritant
aujourd'hui le théâtre du Prato et la Médiathèque de Moulins. Furent ensuite implantés une
université de droit(inaugurée en 1995),l'Institut d'Etudes Politiques de Lille (SciencesPo)et l'Institut régional d'administration afin d'apporter une bouffée d'air au quartier, et une
dynamisation estudiantine. Une mixité sociale voit alors le jour dans le quartier Moulins.
Aujourd'hui, ce quartier est en réelle mutation après plus de 60 années sans réel projet de
rénovation, malgré la dégradation visible de la qualité de vie de ses habitants. Actuellement, Moulins compte plus de 19 000 habitants, et se voit caractérisé par une population jeune et estudiantine (par exemple, 45% d'entre eux ont moins de 25 ans). Mais il s'agit également
d'un quartier sensible, voire défavorisé, avec 27% depersonnes sans activité professionnelle. Moulinsestaussi le deuxièmequartier lillois d'accueil de population étrangère.
Aujourd'hui, le quartier estclassé ZUS ; zoneurbaine sensible. C'est à dire qu'il devientune cible prioritaire de la politique de Lille. De plus, le quartier est concerné par le CUCS (Contrat Urbain de Cohésion Sociale), qui est un contrat permettant de mettre en œuvre des
actions concertées pour améliorer la vie quotidienne des habitants qui connaissent des difficultés sociales oude logements. Bienquelaculturene soit plus réellementau cœurdece
projet, les différentes structures de Moulins l'utilisent comme un outil pourmener à bien les
diversprojetsmoulinoisetredynamiser lesecteur.
Sur le plan culturel, le quartier compte en tout et pour touttrois ateliers de théâtre (Dans la
lune, Tous en scène et la Compagnie du Tire Laine), le cinéma associatif l'Univers (qui
propose une programmation très éclectique), ainsi qu'un "théâtre international de quartier" (Le Prato). Comme nous l'avions précisé plus tôt, une Médiathèque a été implantée dans le quartier, etune compagnie circassienne,une école des Arts du Cirqueetde pratique artistique (LeCirque du Bout du Monde), une compagnie de musique du monde (la Cie du Tire Laine)
et deuxcentres sociaux qui se partagentlapopulation du quartieret proposent tout aulong de Tannée des partenariats avec les différentes compagnies et institutions culturelles. La Maison
d'accueil du jeune travailleur (MAJT) s'inscrit également dans les actions culturelles du quartier.
Ainsi, Moulins dégage une richesse d'expression et de mixité culturelle grâce aux ateliers et
résidences d'artistes, au foisonnement de mouvement hip-hop etd'arts de me, aux actions de
promotions d'arts plastiques et d'arts vivants et à une multiplication de projets autour de
l'écriture etde laphoto. Loin d'être hermétiques,ceslieux culturels détiennent la particularité de s'ouvrir à Moulins, et chaque habitant pourra s'identifier et trouver son intérêt dans la multiplicité des programmations culturelles mises àsadisposition.
Dans le domaineculturel, lesobjectifs du quartieretde la ville de Lille sontde :
- Faire sortir les habitants de chez eux et
se confronter aux pratiques artistiques et aux
événements culturelsquisedéroulent dans sonquartier.
- Favoriser la
- Créeretsoutenir les
projets d'échangesetderencontresinterculturels
- Renforcer les liens entre les associations à but culturel ou
artistique et les acteurs
socio-éducatifs.
- Favoriser
l'appropriation de la maison Folieparles habitantsetlesacteursdu quartier.
Letoutétantd'œuvrerpourla notion d'humanicitéetde "bien vivre ensemble"
1.3 Politique culturelle et les objectifs de la maison Folie : de la
proximité au brassage des disciplines, des artistes et du public.
Un quartier, tel que Moulins, est une maille essentielle de la constitution d'une ville. C'est dans ce genre de quartier que sont conservées les traditions de la convivialité urbaine.
Cependant subsistent encore, dans certaines villes, des exclusions sociales et une culture
élitiste. Moulins, construit sur une souche industrielle, fut rapidement frappé de plein fouet
par la fermeture des usines. Dès lors, sa population s'est rapidement vue composée d'une population à la fois européenne, africaine et d'étudiants nouveaux venus. Une multiculture donc. Mais une fusion que ne fut pas totalement acquise. Les différentes populations
cohabitent sans semélanger. C'est dansce contextequela MFM lutte pour unevie de quartier
etuneouverture surlereste de la ville de Lille.
La MFMtenteainsi de seservir des énergies positives du quartier afin de pouvoir rapprocher ses habitants et de faire oublier l'aspect discriminatoire que représentent parfois le théâtre,
l'opéra ou l'art contemporain. C'est ainsi que les projets d'actions culturelles sontimplantés dans la ville de Lille, et dans les maisons Folies à destination des quartiers défavorisés et
populaires. L'équipement culturel permet de passer d'une consommation de la culture à un investissement des habitants dans le processus de création artistique.
Ainsi, le directeur de la maison et son équipe œuvrent ensemble pour proposer une
orchestrationinnovante, etpourdévelopper la démocratie et la démocratisation culturelle. La
première concernele développementet lepartage detoutes les cultures etdetous les arts ; la
seconde devient la possibilité d'offrir à tous un accès égal à la culture. Ce bouillonnement interneet externe apour conséquence l'affirmation,etla démonstrationparla pratique, que la
différences, ouverte à l'initiative individuelle et au développement collectif. Le projet doit
donc mettre les artistes au cœurde la réflexioncitoyenne. Il est clairque les ambitions de la
MFM sontàcontre-courant des tentativesactuelles denégation de la culture et de ses acteurs
essentiels (qui sont les intermittents du spectacle). La MFM souhaite mener son actionnon pas"pour" son quartier mais "avec" sonquartier.
Pour répondre à ces objectifs, la MFM se fixe plusieurs axes de travail, tel que l'accompagnement et la diffusion des pratiques artistiques ainsi que des artistes issus
d'horizons différents. L'autre objectif majeur de la structure, est l'ouverture, le soutien et
l'accompagnement à lacréationenproposantaux artistesde loger enrésidence, de leurprêter
des locauxadaptés à leurstravauxde répétition,leur fournirunaccompagnement
technique-Ladurée decesrésidencesoudecesprêtspeuventvarier d'une journée à plusieurs semaines.
La programmation de la MFM brasse les champs culturels selon des thèmes prédéfinis par
l'équipe. Tousles projets se regroupent entreeux et se correspondent, bien qu'initialement ils
ne possèdent pas de points en communs. Cette perspective permet aux artistes de se
rencontrer, de dialoguer et parfois même de créer de nouveaux partenariats... C'est grâce à
cette pluridisciplinarité que la MFM devient un lieu de métissage des publics (chaque discipline ayant ses adeptes et son public) et que le brassage démographique et culturel peut
enfin se créerdans unclimat de rencontre et de partage. Lavolonté d'unicité fait ressentir la richesse artistique. Ainsi, lorsque l'artiste se voit confronté à laréalité sociale du quartier, le
public devientun partenaire qui permet àl'art de vivre, c'est à dire que le travail de fond est
denouerundialoguepour ytrouverla richesse duprojet.
C'est enrestantdans cette optique, quelaMFMn'hésitepas à multiplier sespartenariatsavec
les foyerssociaux, les centres, lesécoles et lesassociations de Moulinsafin de ne pas êtreun
lieureplié surlui-même, en"auto-gestion" totale. Ainsi, entretient-elle de précieux liens avec les associations et structures alentours. Il s'agit, par exemple, de collectifs artistiques (le
Cagibi, le Lem Utopia, l'Univers la Cie du Tire Laine, ou bien l'Hybride), mais aussi des foyers sociaux (Foyer Social Marcel Bertrand), des centres d'accueil (Aréli) ou bien des écoles.
Enfin, l'équipement culturel est doté d'une cour et d'espaces qui permettent de favoriser la rencontre et les échanges entre le public, les artistes et l'équipe. Aux beaux jours, par
exemple, des transats sont installés dans la cour, un "espace bar" est ouvert à la disposition
des associations uniquement lors des soiréesd'événements. Ainsi, la MFM voitses lieux plus
conviviauxet chaleureux et observe que sonpublic n'hésitepas àrester lors desentractes ou
de lafindel'événement. Ainsi, la MFMmet touten œuvrepourbrassersonpublic.
Par définition, le "brassage" se traduit par des échanges, des mélanges, des partages d'expériences et de compétences, des rencontres, des temps de diffusions et de
représentations, des temps de formations,... Ce terme est intéressant, etje sais que la MFM
tentedel'incorporer le pluspossibledanssesobjectifs.
Néanmoins, je me suis rendue compte (en lisant les mémoires des anciens stagiaires et en
discutant avec les membres de mon équipe) qu'avant mon arrivée au poste, il était très
difficile de savoir si les publicsne faisaientque se croiser ous'ils se rencontraient et avaient
un réel échange. L'équipe de la MFM aimerait connaître davantage son public, puisqu'elle
travaille etprogramme pour lui. Elle souhaiterait savoir pourquoi il vient, savoir s'il apprécie et profite réellement de ce brassage artistique. Bien qu'une réelle évolution des publics fut
constatée parles membres de l'équipe, compte tenu de la multiplicité des actions culturelles
menées, celle-ci n'est pas vraiment quantifïable. La MFM n'avait ni les outilsni les moyens pour faire une telle analyse, bien que de nombreuses actions furent mises en place pour
permettre la rencontre entre les différents publics (sondages, questionnaires, réunions,...).
Hélas leur efficacité n'a jamais été réellement prouvée.
Néanmoins, j'ai voulu mener mon enquête auprès des publics in situ et des publics numériques (nos membres "Facebook", followers de
Twitter3,
visiteurs de notre site officiel,...) afin de savoir à quels publics s'adressent mes missions. J'aimerais savoir si le publicvirtuel etle publicin siturestele même, si les internautesse déplacentauxévénementssuite à une consultation de programme online, ou àunpost créé surnotre page Facebook, si mesmissions s'adressentauplus grand nombreouàuneminorité,...
3
: Twitter est un outil de microblogage géré par l'entreprise Twitter Inc. Il permet à un utilisateur
(follower) d'envoyer gratuitement de brefs messages,appelés tweets («gazouillis »), sur internet, par
messagerie instantanée ou par SMS. Ces messages sont limités à 140 caractères, (source Wikipédia,
II. Le web 2.0 etses outils au service de la communication
culturelle
2.1 : Les institutionsculturelles surInternet : entre prouesses
technologiques
et
simple
présence
surla
Toile.
C'est indéniable, aujourd'hui les évolutions de la société son irréversibles : l'usage d'internet s'estgénéraliséet estdevenuunréelespacede sociabilité (etnon pas une simple vitrine). Plus d'un français surdeux possède désormaisune connexion internet à haut débit. Nos modes de vie setrouvent changés par le développementrapide d'internet- «média àtout faire » - qui
permet à la fois de diffuser et partager ses propres images, textes ou musiques, de communiquer de vive voixouparécrits, oumême d'accompagner certaines tâchescommunes
denotrequotidien.
Internet devient un nouveau terrain d'approche et de jeupour les institutions culturelles qui,
face à la concurrence des autres institutions, doivent innover en s'adaptant aux nouvelles
pratiques culturellesetnumériquesdesespublics. Le but étantpourelles de :
Surprendre, émouvoiretélargir les publics Renouveler leurimage
- Rafraîchirlediscoursinstitutionnel
Démocratiser lacultureetaméliorer sonaccès
- Diffuser les connaissancesetles
partager
- Valoriserleurs
ressources
Grâce àInternet, les institutions culturellespeuventdiffuser leursinformations pratiques, faire
la promotion des offres culturelles, mettre enligne la possibilité de réserverun spectacle, de
s'abonner, et de recevoir les dernières actualités via les newletters... Internet permet
également l'échange etl'accompagnement du visiteur, la médiation des savoirs et des actions
pédagogiques, ainsique l'éditionetla production multimédia.
Aujourd'hui, les musées sont les intuitions culturelles qui utilisent le plus l'innovation
technologique et numérique. Ils deviennent désormais «virtuels ». Depuis plus d'une
décennie, les musées du monde entier se penchent de plus en plus sur la création d'une stratégie web. Une multitude de stratégies ont émergé, laissant place à des sites interactifs ou
contenant simplement des informations pratiques, à des catalogues en ligne, à des produits
éditoriaux pour supports mobiles, à des pages sur les réseaux sociaux, à des applications
variées, àdes partenariatsavecGoogle...
Il fautavouerle cahier destendances enmatière detechnologie numériqueestlarge :
Nous pouvons y trouver, dans un premier temps, les «applications mobiles pour familles et
jeunes publics», avec l'exemple du jeu sur Ipad et audioguide géolocalisé de l'abbaye de
Fontevraud. David Martin, Directeur Général Délégué de la Société Publique Régionale
Abbaye de Fontevraud etSecrétaire Général du Centre Culturel de l'Ouest, pense que le
« numériquepermet de réinterroger les habitudes, de sortirde nos certitudes et de repenser
la visite» despublics. De leurs côtés, les éditions du Louvre s'associent à Gallimard jeunesse
pour développer leurs applications jeunesse Louvre Kids, Le grand Louvre des petits. Ce dispositif permet aux enfants de 4 à 7 ans d'être initiés à l'art et de découvrir les chefs
d'œuvres du musée grâce aux douze activités proposées par l'application. Ainsi, le visiteur pourra reconstituer le portrait de «l'automne» de l'artiste Giuseppe Arcimboldo afin de le
découvrirdanssonintégralité(Annexe 1). L'initiative estludiqueetciblée.
Parmi le cahier des tendances culturelles et numériques 2012, nous y trouvons la
communication et la médiation par la «gamification» (terme anglais pour «ludifïcation »).
Celle-ci peut s'effectuer via Internet ou directement in situ afin d'appréhender la visite
autrement. Parexemple, le Musée Guimet (musée français d'arts asiatiques) lance unportrait
chinois sur Facebook (Annexe 2). En effet, depuis le 26 Juin 2012, les fans de la page Facebook du musée Guimet peuvent découvrir leur propre portrait chinois et jouer pour gagner leur entrée aumusée. En validant ses réponses, l'internaute se voitproposerle portrait qui lui correspond (Cultures khmère, indienne, chinoise, coréenne,...) et une proposition de parcours personnalisé et adapté au musée (proposition de trois œuvres de la collection selon leurportrait chinois).
Les musées tentent également de développer la créativité du visitera- par le numérique. A
Sèvres, la cité de la céramique propose au visiteur de composer son décor sur une interface tactileetdeprojeter le résultatsur uneassiette réelle.
Par ailleurs, la reconstitution du patrimoine est désormais possible grâce aux outils virtuels.
Ainsi, l'exposition Gallery of lost art de la Tate (musée londonien) permet aux visiteurs de
De son côté, Jumiege 3D (de l'abbaye éponyme) permet de reconstituer sonabbaye à quatre
époques différentes : du
IXe
auXVIIIe
siècle (Annexe 4). L'application est disponible sur les iPads, mobilesiOsetAndroid.Les photographies d'amateurs sont désormais possibles au musée, quelles soient sous forme
de concours (Muséum de Toulouse, concours photo « l'eau et moi ») ou sous forme
d'expositions (Colombus Muséum de l'Ohio : exposition utilisant les clichés Instagram des
visiteurs sur la collection «chasse photographique ».) En passant de Pinterest à Pictify, les
musées utilisentles réseaux departagedephotos afind'intégrer sesvisiteurs au processus de
coparticipation.
Dans ce même principe, les musées permettent la co-création de contenus avec ses visiteurs.
Ainsi, le MoMA Unadulterated (au musée de New York) propose des parcours audio enregistrés par les enfants uniquement. Trente œuvres ont été analysés et commentés par des
« experts » de 3 à 10ans(Annexe 5). Lepointdevueesttrès personneletunique, le but étant
de proposer une impression dégagée par un tableau ou une sculpture. L'objectif principal de
ceprojetestd'attirer denouveauxpublicsetd'intéresserles plus jeunes.
Enfin, les musées deviennent «virtuels » sur la toile et proposent des visites hors les murs. Des visites «à distance» et gratuites sont désormais possibles par visio-conférence pour les
internautes du MuséeRolin. Leprincipe ici estdepermettre auxscolairesetpublics empêchés
d'effectuerdesvisitesinteractives à distance. Ainsi,placéesaumilieu de différentes pièces du
musée, des caméras sont pilotées par un animateur du patrimoine de la ville d'Autun qui
commente en direct la visite. Ladurée de ces séances est d'une heure. Le conférencieret les visiteurs sont filmés à l'aide d'une webcam et peuvent échanger entre eux des informations concernantlesœuvres.
Ainsi, les institutions culturelles, et tout particulièrement les musées les plus aisés, se sont
tournés peu à peu vers le numérique pour l'investir totalement. La visite est repensée, la
relation avec le public est réinventée, le musée est dépoussiéré. Néanmoins, ces prouesses
technologiques ne sont pas à la portée de toutes les institutions culturelles. Certaines, encore
« frileuses» de ces nouvelles technologies, n'occupentpas énormément de place sur la toile
La maison Folie de Moulins, parexemple, est une structure modeste etde proximité, qui n'a
pas recours aux nouvelles technologies numériques. Toutefois, elle commence à se faire une placemodestesurlesréseauxsociaux afin de communiqueravec sonpublic.
2. 2. Les outils de communication de la maison Folie favantmon
arrivée)
:état des lieux
2.2.1 :
Historique
d'une
conversion
versle
numérique
Lamaison Folie de Moulinsestunéquipement qui,comme lesinstitutions étudiées plus tôtau
cours de cettepartie, s'est peu àpeupenché sur l'outil numérique, force est de constaterque
le secteurculturelpouvait élargirsacommunicationenutilisant ce nouveauxtypede supports.
Bien sûr, cette évolution ne s'est pas faite en un jour ni avec facilité, compte tenu des
différents obstacles et limites imposés à la maison Folie ainsi qu'à son équipe. Je sais que certaines institutions (de proximité par exemple) tardent parfois às'initier aux nouveautés du web 2.0, ou du moins en restent encore réticentes. En effet, certaines ne peuvent pas se
permettre d'insérer de nouvelles technologies dans leur structure, compte tenu du coût de
celles-ci. D'autresencore,pensentqu'internetdoit êtreet resterunloisir, etpréfèrentne pas le mêler à la culture afin de ne pas la démystifier. Certains doutent encore des effets dus à
l'utilisation desréseaux sociaux ou autres supports de communication enligne. Enfin, toutes
les structures culturelles ne possèdent pas de professionnels du web leur permettant de
contrôler et de travailler sur leur communication en ligne. C'est lors de mes entretiens avec
Manuela Loué(chargée de communication), quej'aipu en savoirun peuplus surl'historique de cette évolution, et comprendre les facteurs qui ont pu retarder cette appropriation du numérique.
Ainsi, le premier chargé de communication de la maison Folie fut Marius Moulins, qui a su
relativement bien communiquer autour de la structure grâce à son investissement et ses bonnes relations avecles habitantsduquartier. Il réussitàadapter lacommunicationauprojet
de la maisonqui évolueaufil desans, etàlamarquerdans les esprits detous. Cederniercréa
surles différentsrépertoires etagendasen ligne. Il s'agit d'un premierpas versl'utilisation du
numérique,etla maison Foliecommencealors àoccuper une placesurla toile.
A cette époque, Jean Baptiste Haquette est encoredirecteur des lieux, mais son décès brutal
en 2009 implique unephase de transition qui fragilise l'équipe. Ces changements demandent
àtoute l'équipe une longue phase de réadaptation etde réajustement dans l'organisation et la répartition des tâches. C'est à Marius Moulins (le seulposte -avecle directeur-de "Catégorie
A"etdonc deresponsabilités supérieures) deprendre provisoirement la suite desesfonctions,
tout enassurant en mêmetemps ses missions entant que chargé de communication. Compte
tenudece contre-temps etdes nouvelles priorités quecelui-ci engage, lacommunication web
(unterrainencorefastidieux,peuexploitéetenémergence àl'époque) estalors mise de côté.
Puis c'estautourde Caroline Perretde venirprendre larelèveaupostede Directriceen2010.
Le poste de chargé de communication est alors récupéré à plein temps mais légué à des professionnels en contrat d'Intérim (c'est à dire en Contrat à Durée Déterminée), ce qui ne leurpermetpasréellementd'investirni de poursuivre le travail qui avait été commencé surle Web. En effet, élaborer une stratégie de communication Web n'est pas un travail qui peut
s'effectuer sur uncourt terme. Des objectifs doivent être énoncés, des besoins etdes attentes
doivent être analysés, des outils doivent être sélectionnés,... et le projet doit être piloté dans
son intégralité et sur le long terme afin d'assurer la bonne mise en œuvre de cette nouvelle
stratégie.
Ainsi, la maison Folie subi la succession de plusieurs chargés de communication, des changements d'outils etde méthode de travail d'une saisonàl'autre. Ces périodes de latence entre l'unet l'autre ont en définitive nuità la visibilité du lieu et à saprogrammation. En ce
qui concerne la communication web, ces changements multiples onteu pour conséquences la
perte du motde passe pour accéderaux comptesFacebook et Twitter, une pertede régularité
auniveau de lapublication de contenus, ainsi qu'uneperte d'assiduitéetde fidélité de lapart
denoslecteursou « followers4»,...
Mais c'esten2010 que Manuela Loué prend place aupostede chargée de communication,en
CDI, etpeut enfinassurer la relève du travail qui avait été entrepris quelques années plus tôt.
4
Essoufflée par une transition longue, la dynamique - créée à la maison Folie il y a quelques
temps - est entrain de renaître. Mais, même si la communication web est désormais assurée
par Manuela Loué, elle n'est pas devenue une priorité pour autant. En effet son poste
privilégie d'abord la communication traditionnelle et print (ou communication papier), et
laissepeudeplaceetdetempspour l'outil numérique,ce quiapourconséquence d'empêcher la poursuite des activités sur la page Facebook par exemple.
Une évidence voit alors le jour : créer un poste supplémentaire, au sein du pôle
communication, afin de se recentrer sur la partie web et d'assurer pleinement ce nouveau genre de communication.
2.2.2 : Les outils web utilisés avantmonarrivée
2.2.2.1 :Le site Internet
Lors desacréationen2004, lesmaisons Folies nepossédaientpasleur site Internet. C'était le
site officiel de laMairie de Lille qui se chargeait de présenter (brièvement) les structures, de
mettre en ligne leurs programmationsetde relayer les informations officielles lesconcernant.
Ces informations sontd'ailleurs toujours en ligne, bien qu'actuellement, unlien vers «toutes
les infos, etles actualités de la maison» redirige finalement les internautesvers le site officiel
de la maison Folie de Moulins (Annexe 6).
Il faut attendre 2010 pour que les maisons Folies aient leur propre site officiel. Néanmoins,
cette nouveauté ne leur permet pas de devenir totalement indépendantes sur le Web... La
mairie garde une mainmise sur les sites (comme nous le découvrirons par la suite), cette dernière étantenfait leprestataireetla maisonFolieseulement contributeur.
Afin de faciliter laconception des sites internet, etdegagnerdutemps etde l'argent, la mairie
aétabli uncahier des chargescommun pourles deux maisons. Hélas, le fait estque ces fortes
similitudes entre les deux sites renforcent l'amalgame (déjà bien présent) entre les deux
structures. En effet, lors de mon stage, j'ai pu remarquer que certaines personnes (visiteurs,
lilloisouproches) confondaient la maison Foliede Moulinsaveccelle de Wazemmes (MFW).
D'autres encore, ignorent qu'il existeunemaison Folie dans le quartier Moulins, pensantqu'il n'en existe qu'une seule à Lille : celle du quartier Wazemmes. Il y a unréel effort à faire du
En effet, les deux sites ne se distinguentpas vraiment: la charte graphique, la disposition, la fonction et la nomination des rubriques, et la barre de navigation restent les mêmes dans les
deux cas. Seule une couleur dominante lesdistingue (le jaune pour la MFM etle bleu pour la
MFW). De plus, les bannières et les logos des pages d'accueil renforcent la confusion : la bannière est composée des divers éléments qui constituent l'identité architecturale du
bâtiment (mais l'omniprésence des briques rouges, de la ferraille des cages d'escaliers et les
cheminées, dans les deuxcas,les confonde). Les logosquantàeux,composés graphiquement dans les deuxcas d'unnuage noir n'aidentpasà les distinguer.
Via de la maison
Le»prochains «vénomenls
Figure 1 : Page d'accueil du site de la maison Folie deMoulins
La»POTINS d* la MAISON VIE de la MAISON La maison Folie passa aI haura data!
Lesprochainsevenements
Figure 2 : Page d'accueil du site de la maison Folie de Wazemmes
LasPOTINSda laMAISON
LasJournéesduPatrimoine 2013ala
Depuis sa création, jusqu'à il y a peu de temps, le site de la maison Folie de Moulins était
relativement peu actif... Les publications présentes dans la rubrique «Potins de la maison»
enpage d'accueil, étaient peuactualisées, alors qu'il s'agit d'un indicateur de dynamisme de
l'activité dusite.
De plus, les informations présentes dans les autres rubriques existantes, ne faisaient que paraphraser cequi était écritdans leprogrammepapier,n'apportant guèreplusd'informations
auxpublics intéressés. Il estprimordial, afin d'apporter dela qualitéàl'information, d'ajouter uneplus value etd'approfondir lecontenudu siteInternet.Ceproblème apuêtre résolugrâce auxmissionsquej'aieffectué durantmonstage. Celui-cimepermetaujourd'hui de prendre le
temps d'alimenter le site, d'ajouter du contenu et de nouvelles rubriques (concernant les
résidences, lesartistes etleursspectacles, les événements,...), de définirdenouveauxbesoins,
de créer de nouvelles fonctionnalités et de prendre en compte l'élargissement de notre cible.
Nous avonsdésormais le temps denous occuper dusite etla différence commence à devenir
perceptible lorsque nous comparons le site de la maison Folie de Wazemmes (dont l'équipe
nepossèdepas encoredeposteweb).
Néanmoins, d'autresproblèmes,ralentissant l'ergonomiedu site, voient le jour. En effet, il est
intéressant de noter que le site est codé en XHTML 4 (un langage aujourd'hui obsolète, remplacéparle HTML 5) etn'estpas dutout
responsive5.
Ce qui contribue à affirmerque lesitedoit être abandonné afin d'enproposer unquiprendra compte des évolutionsactuelles en matièrededesign,d'ergonomieetd'architecture.
Aujourd'hui, l'équipe de Moulins songe donc à créer un nouveau site, qui posséderait sa propre charte graphique et son cahier des charges afin d'exprimer au mieux l'identité singulière de leur maison et de se distinguer une fois pour toute de celle de Wazemmes. Hélas, le prestataire ayant changé entre temps, la question concernant les droits sur le site
restent en suspens... Desnégociations avec l'équipe de la mairie sont sur le point de voir le
5
: «La notion de Responsive Web Design (conception de sites web adaptatifs selon l'OQLF)
regroupe différents principes et technologies qui forment une approche de conception de sites Web
dans laquelleunsiteestconçu pouroffrirauvisiteuruneexpérience de consultation optimale facilitant
la lecture et la navigation. L'utilisateur peut ainsi consulter le même site Web à travers une large gamme d'appareils (moniteurs d'ordinateur, smartphones, tablettes, TV, etc.) avec le même confort
visueletsansavoirrecours audéfilement horizontalou au zoom avant/arrièresurles appareils tactiles
notamment, manipulations qui dégradent considérablement l'expérience utilisateur. » (Article
«Responsive». Wikipédia,http://ff.wikipedia.org/wiki/Responsive_Web_Design)
jour afin de récupérer des droits supplémentaires qui nouspermettraient de créerun nouveau
site, davantage enadéquationavec nosbesoins.
2.2.2.2 :Lesréseauxsociaux
Avant mon arrivée, la maison Folie de Moulins était inscrite uniquement sur 2 réseaux
sociaux : FacebooketTwitter.
Ainsi,comme indiqué plus tôt, Marius Moulins (ancien chargé de communication à la maison
Folie de Moulins) a créé une page Facebook en 2009 pour le compte de l'institution. Cette page atteint très rapidement lequotamaximum de «fans», obligeant la maison Folie à ouvrir
uneseconde pagepourcontinuer àaccueillirdenouveauxinscrits.
Il est bon de noter que le site Facebook connaît un franc succès depuis 2007. Entre 2009 et
2010, Facebook compte près de 9,7 millions de Français présents surle site, soit untaux de pénétration dans la population de 16%.
Mais contradictoirement,par manque detemps etde personnel, lapage Facebook de la MFM
esttrès peu alimentée etdevient rapidement inactive. Acause des changements successifs au
sein de l'équipe, les codes d'accès se perdent et la page est alors oubliée. Il faudra attendre l'arrivée de Manuela Loué pour que les identifiants soient retrouvés, et que l'activité sur
Facebook reprenneetobtienne de la rigueur.
Uncompte Twitter fut égalementouvert, enmêmetempsque le compteFacebook. En 2009 l'outil étant encore un support médiatique en émergence, il ne touchepas assez
d'internautes. En effet, selon une étude de
l'IFOP6
publiée en 2009, 28% desinternautes français connaissent alors Twitter, mais ils ne sont que 2% à posséderun
compte. La maison Folie est donc, à l'époque, peu suivie (une trentaine de
« Foliowers» seulement) et le compte Twitter est rapidement mis de côté, puis
abandonné. Il faudra attendre début 2012, pour voir le site communautaire connaître
un véritable regain d'intérêt en France, notamment grâce aux campagnes
présidentielles et aux politiciens qui utilisent Twitter comme un véritable outil
6 : L'IFOP (Institut français d'opinion publique) voit le jour en 1938. Il est le premier institut de
médiatique. Le 6 Mai 2012, Twitter enregistre unpic de fréquentation enFrance avec
1,4 million d'utilisateurs uniques. Malgré ce regain d'activité, qui aurait pu être
prometteur pour la MFM, l'équipe ne s'est pas resservie de l'outil depuis 2009, à
caused'un manque depersonneletdetemps.
2.2.2.3: La maisonFoliesurlatoile
Lorsqueje suis arrivée à mon poste,j'ai rapidement voulu prendre connaissance de ce qui
avait été entrepris en matière de stratégie de communication web auparavant. Un rapide tour d'horizon surlatoile m'apermis deconstaterquela maison Folie avait été inscritesur :
-Quelques annuaires professionnelsproposés surle web (« Lespagesjaunes »,«Qype »,...)
-Agendas culturels («Lille LaNuit», « Sortir à Lille »,«Cityvox »,...)
-Encyclopédieenligne (« Wikipédia »)
- Elle est
également référencée sur des sites culturels de la ville de Lille (« Lille 3000 »,
« LilleMétropole », «Mother InLille »,...)oude France (« Evene »)
-Périodiques numériques(«Aujourd'hui », «LaVoix du Nord»,« Let's Motiv »,...)
-Applicationsetsite web dédiés à la géolocalisation (« Mappy », «Google Map »)
- Servicesde
réseautagesocial (« Yelp »)
Ces différents services permettent à la maison Folie de se présenter officiellement aux internautes (grâce àuntexte de présentationetun historique des lieuxou àun article écritpar
un rédacteur externe à l'institution), parfois même de présenter sa politique culturelle, de
diffuser saprogrammation (notamment sur les agendas en ligne oules sites culturels lillois),
etdeselocaliser.
J'airapidement remarqué quelestextesdeprésentations (lorsqu'ils sontpubliéspar nos soins,
et non ceux d'un rédacteur externe) sont tous semblables et ne permettent donc pas à
l'internaute d'en savoir d'avantage sur nos lieux. Il serait préférable d'adapternos textes en fonction des fonctionnalités, des enjeux ou du type de lecteur qui sont proposés ou liés aux
sitesinternet surlesquels sont publiés nos contenus. Ainsi, l'agenda «Concert&Co»pourrait
mettre l'accent sur les événements musicaux et les concerts proposés à la maison Folie. De