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Intégration des nouveaux arrivants francophones en contexte d'une Église montréalaise

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Academic year: 2021

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(1)

© Marc-André Veer, 2019

Intégration des nouveaux arrivants francophones en

contexte d'une Église montréalaise

Mémoire

Marc-André Veer

Maîtrise en théologie - avec mémoire

Maître ès arts (M.A.)

(2)

Intégration des nouveaux arrivants francophones

en contexte d’une Église montréalaise

Mémoire

Marc-André Veer

Sous la direction de :

Nadia-Elena Vacaru, directrice de recherche Glenn Smith, codirecteur de recherche

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Résumé

Le mouvement migratoire mondial occasionne son lot de défis, dont celui de l’intégration. Certaines personnes spéculeront que les communautés spirituelles, telles que les Églises, les mosquées, les synagogues et les temples ne sont pas nécessairement des endroits qui seraient favorables à l’intégration des nouveaux arrivants au pays d’accueil. Notre mémoire cherche à démontrer que certaines communautés spirituelles sont des endroits qui favorisent leur intégration. L’étude de cas que nous avons réalisée au sein d’une Église évangélique de Montréal démontre un modèle de communauté spirituelle d’intégration et pourrait servir d’exemple. L’espace accordé à une participation aux activités de l’Église et une volonté de la part des nouveaux arrivants favorisent l’intégration des nouveaux arrivants. Nous voyons que la mission de l’Église étudiée offre plusieurs possibilités aux nouveaux arrivants de s’intégrer afin que ceux-ci ne vivent pas de discrimination et de rejet. Nous avons identifié que la Bible, particulièrement l’Épître aux Romains, a quelque chose à offrir autant à l’Église étudiée qu’aux nouveaux arrivants francophones choisissant celle-ci qui favoriseraient leur intégration et le vivre-ensemble.

MOTS-CLÉS : nouveaux arrivants francophones, immigrants francophones, facteurs d’intégration, raisons, participation, bénévolat, implication et intégration.

(4)

Abstract

The global migratory movement brings with several challenges, including integration in the host country. Some people speculate that religious communities, such as churches, mosques, synagogues and temples are not necessarily places that would favour the integration of newcomers into the host country. This project seeks to demonstrate that certain religious communities are places that promote no need for this word integration. The case study we carried out in an evangelical church in Montreal demonstrates a model of no need for this integration and could serve as an example. The space granted to participation in Church activities and a desire on the part of newcomers favour the integration of newcomers. We see that the mission of this congregation offers multiple opportunities for newcomers to integrate so as to not experience discrimination and rejection. We have identified St Paul’s the Epistle to the Romans, offers as much to the Church as it does to the newcomers who choose this congregation for their integration and life together.

KEYWORDS: Francophone newcomers, Francophone immigrants, reasons, participation, volunteering, involvement and integration.

(5)

Table des matières

Résumé ... ii

Abstract ... iii

Table des matières ... iv

Liste des figures ... vii

Liste des tableaux ... viii

Remerciements ... x

Introduction ... 1

Intérêt personnel ... 3

Problématique et états des connaissances ... 4

Bref historique de l’immigration ... 4

Statistiques du Québec et de Montréal ... 7

Recherches d’instance gouvernementale du Québec ... 10

Travaux collectifs ... 12

Chercheurs et historiens protestants québécois ... 12

Rapport Bouchard-Taylor ... 15

Deux mémoires de maîtrise citant la Chapelle ... 16

Autres auteurs et recherches ... 18

Un dossier du journal Le Devoir sur la Chapelle ... 20

IRIPI et Direction Chrétienne ... 20

Question de recherche ... 21

Hypothèses de recherche ... 21

But de la recherche ... 22

Objectif de la recherche ... 22

(6)

Méthodologie ... 26

Étude de cas ... 26

Nos deux groupes de participants... 26

Guide d’entretien pour définir le portrait de l’Église ... 27

Entrevues semi-dirigées avec les pasteurs et les responsables de l’Église ... 28

Groupes de discussion avec les nouveaux arrivants francophones ... 28

Chapitre 2 : Tradition de l’Église ... 32

Corrélation entre les chrétiens à Rome et ceux à la Chapelle ... 32

Introduction de l’Épître aux Romains ... 32

Contexte de la communauté de Rome au milieu du 1er siècle ... 33

Données externes... 33

Données internes, la Bible ... 35

Péricopes choisies ... 36

Introduction Romains 1,1-7 ... 36

Résumé des chapitres 1 à 12 de Romains ... 46

Romains 12,1-13 ... 46

Romains 12,1-2 ... 47

Romains 12,3-13 ... 48

Cercle ou pont herméneutique ... 51

Chapitre 3 : Résultats des entretiens, des entrevues et des groupes de discussion ... 55

Résultats des entretiens pour définir le portrait de l’Église ... 55

Démarches et résultats des entrevues ... 55

Résultats des groupes de discussion ... 63

Retour sur les entrevues et les groupes de discussion ... 72

(7)

Chapitre 4 : Pistes de réflexion et d’application possibles à la question de recherche... 75

La contribution de l’Épître aux Romains ... 75

Transformation ... 79

Quelques pratiques gagnantes pour une intégration réussie ... 81

Conclusion ... 84 Limite de la recherche ... 86 Annexe A ... 87 Annexe B ... 88 Annexe C ... 89 Bibliographie ... 91

(8)

Liste des figures

Page Figure 1: Effectif d'immigrants au Québec entre 1901 et 2006 ... 5 Figure 2: Nombre de personnes immigrantes admises au Québec, 1970-2015. ... 6 Figure 3: Cadre théorique ... 25

(9)

Liste des tableaux

Page Tableau 1 : Caractéristiques des personnes immigrantes admises au Québec de 2012 à 2016,

par année ... 7

Tableau 2: Caractéristiques des personnes immigrantes admises au Québec de 2006 à 2015 et résidant dans la région administrative de Montréal en janvier 2017, par période d'admission. ... 9

Tableau 3: Portrait de l’échantillon : sexe âge, scolarité, langue et citoyenneté ... 17

Tableau 4: Cercle herméneutique à sens unique ... 51

(10)

À Celui qui peut, par sa puissance qui agit en nous, faire au-delà, infiniment au-delà de ce que nous pouvons demander et imaginer, à lui la gloire. Éphésiens 3,20-21

(11)

Remerciements

Merci à ma diligente directrice, Nadia Elena Vacaru, vous avez su faire surgir le meilleur de moi. Merci à mon ami et codirecteur Glenn Smith, tu as su être là dans les moments agréables de ma vie comme dans les moments plus difficiles.

Merci à Sylvie, à l’élue de mon cœur qui a su être patiente et encourageante. Sans toi, je ne serais pas arrivé à réaliser un rêve que je chérissais depuis 1990.

Merci à David Pothier, pasteur de la Chapelle, pour son ouverture et pour son encouragement, à Frédéric Libert pour son soutien et à tous ceux qui sont dédiés à la Chapelle.

Merci aux 26 nouveaux arrivants, sans quoi cette recherche aurait été impossible. Vous avez été extraordinaires et vrais. Nous vous souhaitons la bienvenue au Québec et nous vous demandons de contribuer à votre façon afin que nous soyons plus humains et hospitaliers les uns envers les autres. Merci à mes fils bien-aimés, Jean-Daniel et Matthieu, votre présence a bouleversé ma vie.

(12)

Introduction

Depuis plus de cinquante ans, le Québec a connu de profonds changements sociaux. Notre recherche porte sur les changements démographiques liés à l'immigration et le vivre-ensemble de tous. Depuis 10 ans, l'immigration québécoise a connu une forte augmentation: le Québec accueille en moyenne près de 50 000 nouveaux arrivants chaque année. Par souci de clarté, l’expression « nouveaux arrivants » fait référence au groupe cible de notre recherche, tandis que le sens du mot « nouveau », utilisé seul, identifie les visiteurs ainsi que les nouveaux arrivants comme un groupe. Ces changements engagent la société québécoise à relever de nouveaux défis. La ville de Montréal est la ville où le plus grand nombre de nouveaux arrivants choisissent de vivre. Plusieurs défis se sont présentés comme le maintien d’une société française, l’égalité homme-femme, la reconnaissance des compétences, etc. Le principal défi identifié pour cette recherche est celui du vivre-ensemble. Concernant l’intégration des nouveaux arrivants et les défis liés au vivre-ensemble, le rapport Taylor-Bouchard a suggéré de nombreuses pistes de réflexion et de solutions. Ce rapport suggère que le processus d’intégration des nouveaux arrivants et leur participation sont des voies fort prometteuses qui permettraient de mieux vivre-ensemble. Les mécanismes de l’intégration des nouveaux arrivants engagent principalement l’État, mais aussi toutes autres institutions (publiques et privées), dont l’Église.

Notre travail de recherche est de faire l'état de l’intégration des nouveaux arrivants1

francophones dans une nouvelle Église chrétienne évangélique, dans le paysage de Montréal, afin de déterminer les raisons qui amènent les nouveaux arrivants à choisir cette Église. Ce choix de recherche est motivé par plusieurs éléments qui seront présentés et développés. Nous commençons par présenter brièvement l’Église choisie pour cette recherche2. L’Église

la Chapelle3, située à Montréal dans le quartier Rosemont, a vu le jour le 7 avril 2013. Elle

1 Nous avons choisi la terminologie de nouvel arrivant, c’est-à-dire toute personne née en dehors du Canada. Nous garderons cette terminologie tout au long du mémoire afin d’alléger le texte.

2 Les informations concernant le portrait de la Chapelle ont été recueillies lors de nos deux entretiens avec les deux pasteurs fondateurs de l’Église.

3 [s.a.], « La Chapelle » [http://lachapelle.me/] (consulté le 7 octobre 2017), p. 77.

(13)

fait partie d’un réseau d’Églises ayant des racines évangéliques nommées Association chrétienne pour la francophonie (ACF). Cette association a pour mission de servir, équiper, inspirer et aider de façon concrète et pratique les pasteurs, les Églises et les organismes membres, pour l’efficacité et l’avancement de l’œuvre de Dieu au Québec et dans la francophonie4. La mission de cette nouvelle Église est la suivante : « la Chapelle existe pour

que des gens loin de Dieu soient transformés en disciples de Jésus-Christ qui forment d’autres disciples5 ».

Voici les trois raisons qui nous ont amenés à choisir cette Église comme objet de recherche. Premièrement, cette Église a connu une croissance numérique considérable, d’une part en baptisant plus de 500 croyants adultes6 en l’espace de 5 années, d’autre part par l’ajout de

chrétiens7 qui pour certains avaient cessé d’aller dans une Église ainsi que pour d’autres

changeant tout simplement d’Église8. Cette Église est passée de 30 à 1500 personnes en

l’espace d’un peu plus de 5 années9. Deuxièmement, les 3 campus10 accueillent près de 1500

personnes en offrant 5 services le dimanche: 2 services offerts le matin, à l’école Père-Marquette11, située dans le quartier Rosemont et un service le matin dans le quartier

Ahuntsic12 à l’école Marie-Anne près du métro Sauvé, depuis le 24 février 2019. Les deux

derniers services13 sont en soirée, soit 17h00 et 19h00 au théâtre Fairmount, situé dans le

Mile-End sur l’avenue du Parc et ils ont débuté en septembre 2015. En février 2019, l’annonce d’une quatrième Chapelle à Gatineau a été faite. Troisièmement, le chercheur principal fréquente cette Église depuis le mois d’octobre 2013.

4 [s.a.], « Association chrétienne pour la francophonie » [http://acf-francophonie.com/] (consulté le 13 janvier 2018).

5 Cette citation est tirée d’un document interne de l’Église.

6 Cette Église chrétienne s’inscrit dans la tradition protestante dite évangélique ce qui explique la pratique du baptême des croyants adultes.

7 Il n’y a pas de distinction entre croyant et chrétien pour cette recherche, sachant qu’il est question de ceux qui adhérent aux croyances de l’Église mentionnée.

8 Ces informations ont été transmises par les responsables de l’Église.

9 Ces chiffres ont été présentés par le pasteur principal David Pothier lors d’un service un dimanche matin au mois d’octobre 2017. Les informations ont été confirmées lors de l’entretien avec le même pasteur.

10 Terme utilisé pour décrire le lieu de rassemblement des chrétiens dans l’Église choisie. 11 Notons qu’il s’agit du premier lieu de rassemblement et ce lieu est resté le même.

12 Pour le lieu de rassemblement de la Chapelle Ahuntsic, il y a eu plusieurs lieux différents depuis septembre 2016.

(14)

Intérêt personnel

Nous avons choisi les nouveaux arrivants principalement pour deux motivations. 1. Milieu de travail du chercheur

Le chercheur exerce la profession d’enseignant depuis 1990, à Montréal, auprès des enfants dans une école primaire. Depuis 1995, il est enseignant au 3e cycle du primaire

dans le quartier Côte-des-Neiges. Il côtoie des enfants âgés de 9 à 13 ans issus de familles de nouveaux arrivants. Ce milieu de travail lui a appris à vivre avec de nouveaux arrivants et à faciliter leur intégration à la société québécoise.

2. Participation et rôle dans l’Église

Il participe14 comme animateur et responsable des groupes-maison (appelé un 5à7)

depuis plus de 5 ans dans cette Église. Il y a plus de 60 groupes-maison répartis dans la région métropolitaine. Chaque groupe-maison réunit entre 5 et 12 personnes. Il est responsable d’une dizaine de ces groupes-maison. Certaines de ses rencontres et de ses observations ont attiré son attention concernant la diversité des personnes qui forment cette Église. Certains participants et animateurs de ces groupes-maison sont de nouveaux arrivants francophones.

Les deux motivations aboutissent au même sujet, celui de l’intégration des nouveaux arrivants.

Ces premiers constats et observations au sujet de cette Église ainsi que nos motivations ont introduit un questionnement. Une de nos questions était de comprendre les raisons qui pourraient expliquer la croissance rapide de cette Église. Quels sont ses attraits, ses stratégies et son accueil envers les nouveaux arrivants? Cependant, nous avons choisi un angle de recherche différent, celui de rencontrer les nouveaux arrivants francophones afin de

14 Le chercheur principal est un participant observateur, selon Stéphane Martineau, « L'observation directe », dans Benoît Gauthier et Isabelle Bourgeois (dir.), Recherche sociale : De la problématique à la collecte des données, Québec, Presses de l'Université du Québec, 2016, p. 321.

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déterminer les facteurs d’intégration, de comprendre et de connaître les raisons et les motivations qui les amènent à choisir et à rester dans cette Église.

Problématique et états des connaissances

Pour déterminer la problématique de cette recherche et décrire sa pertinence, nous avons choisi de décrire brièvement l’historique de l’immigration au Québec, de mentionner quelques statistiques, certains travaux et recherches décrivant le sujet de l’intégration des nouveaux arrivants, les changements démographiques et religieux du Québec ainsi que deux mémoires de maîtrise qui abordent la thématique en sciences de la gestion et en anthropologie de l’Église choisie ayant comme titre : Les facteurs de motivation à la participation aux activités d’une Église en sol québécois et L’adaptation religieuse au contexte socioculturel : une Église évangélique montréalaise.

Bref historique de l’immigration

L’histoire de l’immigration au 20e siècle a connu plusieurs fluctuations, Victor Piché l’a

résumée lors d’un rapport15 déposé à la Commission de consultation sur les pratiques

d’accommodements en mai 2007 en 3 grandes périodes. La Figure1 tirée du même rapport représente la première période par une forte augmentation de l’immigration couvrant les vingt premières années. Entre 1930 à 1945 (dû à la dépression et à la guerre), l’immigration s’est presque interrompue. Une croissance oscillante est observable déjà depuis 1946. Lors de la dernière période du dernier siècle, le Québec a connu, avec une certaine fluctuation, une hausse de l’immigration.

15 Victor Piché et Dominique Laroche, L'immigration au Québec, Montréal, Québec, Commission de consultation sur les pratiques d'accommodement reliées aux différences culturelles, 2007, p. 67.

(16)

Figure 1: Effectif d'immigrants au Québec entre 1901 et 2006

Source : Victor Piché et Dominique Laroche, L'immigration au Québec, 2007.

En 1968, le gouvernement du Québec a créé le ministère de l’Immigration du Québec. Il s’est acquis des pouvoirs accrus en matière d’immigration en concluant des accords avec le gouvernement du Canada, ce qui lui a permis d’élargir et de consolider ses pouvoirs en 1991. Dans le document publié en 1991, Au Québec pour bâtir ensemble, énoncé de politique en matière d’immigration et d’intégration, le Québec mentionnait déjà comme société démocratique ses besoins en matière d’immigration:

Le contrat social démocratique implique la pleine contribution et la pleine participation des immigrants et de leurs descendants à la vie nationale. Leur degré de participation aux divers volets de la société constitue donc le principal indicateur de leur degré d’intégration. C’est pourquoi la société d’accueil est en droit de s’attendre que les nouveaux arrivants fassent les efforts nécessaires pour s’engager graduellement dans la vie économique, sociale, culturelle et politique

(17)

du Québec, dans la mesure de leurs capacités et en fonction de leurs talents et de leurs intérêts16.

À l’aide de la Figure 2, nous observons que le portrait de l’immigration a peu changé par rapport au début des années 1900 connaissant plusieurs fluctuations. À la fin des années 1990, malgré quelques fluctuations, le Québec a connu une augmentation du nombre d’immigrants

Figure 2: Nombre de personnes immigrantes admises au Québec, 1970-2015.

Source : Ministère de l'Immigration de la Diversité et de l'Inclusion du Québec, « La planification de l'immigration au Québec pour la période 2017-2019 : cahier de consultation » [http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/2680385], p. 10.

16 Ministère des communautés culturelles et de l'immigration du Québec, « Au Québec, pour bâtir ensemble : Énoncé de politique en matière d'immigration et d'intégration »

(18)

Statistiques du Québec et de Montréal

Dans le document Portrait de l’immigration permanente au Québec selon les catégories d’immigration, nous comptions 204 261 personnes immigrantes entre 2013 et 201617 soit

près de 51 000 par année, 56% connaissant le français.

Tableau 1 : Caractéristiques des personnes immigrantes admises au Québec de 2012 à 2016, par année

Source : Ministère de l'Immigration de la Diversité et de l'Inclusion du Québec, « Portrait de l'immigration permanente au Québec selon les catégories d'immigration : 2012-2016 »

[http://www.midi.gouv.qc.ca/publications/fr/recherches-statistiques/Portraits_categories_2012-2016.pdf], p. 25.

17 Nous n’utilisons pas les données de 2012, sachant que notre groupe cible doit être arrivé au Québec à partir d’avril 2013.

(19)

De plus, ces dernières années, le Ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion du Québec a publié plusieurs autres documents dont : La planification de l’immigration au Québec pour la période 2017-2019 : un cahier de consultation18 déjà mentionné

précédemment. Le Québec a développé trois champs d’intervention dans ses pouvoirs : « la planification des niveaux d’immigration, la sélection des personnes immigrantes ainsi que leur accueil, leur francisation et leur intégration19 ».

Étant donné que l’Église ciblée par la présente recherche est à Montréal, nous présenterons quelques statistiques et informations sur cette ville. Dans son édition de 2017, l’Institut de la statistique du Québec présente plusieurs informations et identifie que « Montréal est, et de loin, la principale région d’accueil des immigrants internationaux : 61% des immigrants admis au Québec entre 2011 et 2015 y résident en janvier 201720 ».

Le Tableau 2 est pertinent pour notre recherche, il mentionne des caractéristiques importantes de l’immigration à Montréal. Entre 2011 et 2015, 119 612 nouveaux arrivants ont choisi Montréal comme ville pour y vivre, dont 64.6% connaissent le français. Pour les groupes d’âge, près de 60% ont entre 25 et 44 ans. Concernant la caractéristique décrivant le niveau de scolarité, plus de 30% ont entre 14-16 années et près de 30% ont 17 années et plus. Près de 75% ont un niveau supérieur au 5e secondaire. Les nouveaux arrivants sont très scolarisés. Nous prenons ces caractéristiques en compte, car l’Église ciblée a plusieurs de ces mêmes caractéristiques.

18 Ministère de l'Immigration de la Diversité et de l'Inclusion du Québec, « La planification de l'immigration au Québec pour la période 2017-2019 ».

19 Ibid., p. 6.

20 [s.a.], « Le bilan démographique du Québec. » [http://www.stat.gouv.qc.ca/statistiques/population-demographie/bilan-demographique.html] (consulté le 3 avril 2018, mis à jour le 4 mai 2019), p. 126.

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Tableau 2: Caractéristiques des personnes immigrantes admises au Québec de 2006 à 2015 et résidant dans la région administrative de Montréal en janvier 2017, par période d'admission.

Source : Caroline Palardy, « Présence et portraits régionaux des personnes immigrantes admises au Québec de 2006 à 2015 » [http://www.midi.gouv.qc.ca/ publications/fr/recherches-statistiques/PUB_Presence2017_admisQc.pdf], p. 49.

(21)

Recherches d’instance gouvernementale du Québec

Le Conseil permanent de la jeunesse en collaboration avec le Conseil des relations interculturelles a publié une recherche intitulée : Remixer la cité : La participation citoyenne des jeunes Québécois issus de l'immigration et des minorités visibles21 qui a regroupé les

obstacles à la participation en trois thèmes : vouloir participer, pouvoir participer et l’ouverture des lieux de participation22. Nous choisirons le dernier obstacle afin de réfléchir

à un angle de notre recherche et de l’une de nos hypothèses du travail de recherche.

Lorsque nous appartenons à la même religion et à la même Église, il est beaucoup plus facile d’y participer, mais ce n’est pas une garantie que le milieu ait une ouverture pour tous. Une Église accueillante, qui a besoin d’aide, qui offre un espace à la participation, qui invite à recevoir de l’aide, qui ouvre leurs portes à ceux qui voudraient s’impliquer et qui en auraient les capacités de le faire23, qu’ils soient Québécois ou nouveaux arrivants, s’ils sont les

bienvenus, nous favoriserons la participation de tous et en particulier l’intégration des nouveaux arrivants.

En 2015, un document de référence a été produit, Stratégie de mesure de la participation des Québécoises et Québécois des minorités ethnoculturelles aux différentes sphères de la vie collective afin d’élaborer et de mettre sur pied une approche de participation la plus globale possible des nouveaux arrivants. Le document mentionne que la notion de participation :

(…) n’est pas censée remplacer celle d’« intégration ». En effet, cette dernière est plutôt utilisée pour décrire le cheminement menant à l’établissement des nouveaux arrivants ou, plus largement, le processus que parcourt toute une personne immigrante afin de devenir un membre à part entière de sa société d’accueil. Or, la participation des personnes des minorités ethnoculturelles peut référer tout autant aux démarches d’un nouvel arrivant qu’aux actions d’une personne d’une minorité établie depuis plusieurs générations24.

21 Georges Lemieux et Roger Mikaba, Remixer la cité : La participation citoyenne des jeunes Québécois issus de l'immigration et des minorités visibles, Québec, Gouvernement du Québec, 2010.

22 Ibid., p. 64. 23 Ibid., p. 80.

24 Elke Laur, Stratégie de mesure de la participation des Québécoises et Québécois des minorités ethnoculturelles aux différentes sphères de la vie collective 2015 : Document de référence, Québec, Gouvernement du Québec, 2015, p. 5.

(22)

Le concept de la participation est décrit comme : « l’idée de réciprocité entre l’engagement individuel des personnes et la disposition sociétale. De fait, la participation est représentée ici comme un espace donnant lieu à une interdépendance nécessaire et intrinsèque entre les vecteurs individuels et sociétaux de la participation25 ». La définition retenue dans le

document de référence concernant la participation est : « La pleine participation réfère à un idéal d’engagement de tous les membres de la société dans les sphères de la vie collective. Elle est le reflet d’une conjugaison réussie des capacités et aspirations individuelles avec les dispositions sociétales optimales26 ».

Le Ministère devait établir un plan stratégique afin de s’assurer qu’il répondait à la question qui revenait sans cesse « Comment évaluer la capacité réelle du Québec à accueillir et à intégrer les personnes immigrantes27 »? Le concept de la participation a été développé et il a

été défini comme la résultante « d’un partage d’engagement mutuel de la personne et de la société dans son ensemble28 ». Selon les stratégies choisies par le Ministère, cette

participation peut prendre 7 dimensions différentes : démographique, linguistique, citoyenne, économique, communautaire, identitaire et culturelle. La seule dimension qui retient notre attention est la dimension communautaire et plus précisément, la participation à une communauté religieuse. Plusieurs auteurs, dont Putnam29, Thomas30, Mossière31, etc.

montrent que la participation (par leur don et le bénévolat) à des lieux de culte, des Églises favorisent l’intégration des nouveaux arrivants à la société d’accueil.

25 Ibid. 26 Ibid., p. 14. 27 Ibid., p. 6.

28 Elke Laur, Christine Beausoleil et Ministère de l'immigration de la diversité et de l'inclusion du Québec, Mesure de la participation des Québécoises et Québécois des minorités ethnoculturelles : Rapport, Québec, Gouvernement du Québec 2016, p. 11.

29 Robert D. Putnam, Bowling Alone : The Collapse and Revival of American Community, New York, NY, Simon & Schuster, 2007.

30 Derrick Thomas, Le don et le bénévolat chez les immigrants du Canada, Ottawa, Statistique Canada, 2012. 31 Géraldine Mossière, « Le rôle de la religion dans l'intégration »

[http://epe.lac-bac.gc.ca/100/200/300/univ_montreal/ceetum/capsules/religion-integration-2012.pdf] (consulté le 20 juillet 2018).

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Travaux collectifs

Plusieurs chercheurs réunis ont réfléchi aux différents enjeux des familles immigrantes. Gina Lafortune (2011), dans un ouvrage collectif sur l’intégration des familles immigrantes, constate que l’immigration est pour les familles une expérience de ruptures. « L’immigration est toujours une histoire de ruptures: toutes les familles le mentionnent. Elles se remémorent les lieux, les personnes, les odeurs qu’elles ont laissées derrière elles, et les souvenirs demeurent très vivaces, même lorsqu’elles ne sont plus retournées au pays depuis de longues années32 ». Étant donné les difficultés rencontrées par les familles immigrantes, comment

l’Église en tant que communauté humaine et spirituelle peut-elle agir afin que les familles des nouveaux arrivants vivent moins de souffrance en expérimentant un accueil et une hospitalité au sein de celle-ci et par conséquent, leur permettre une meilleure intégration au Québec?

D’autre part, le portrait démographique du Québec a connu plusieurs changements depuis 2004; parmi ceux-ci, il y a le vieillissement de la population, l’augmentation de l’espérance de vie ainsi que l'arrivée de nouveaux arrivants33. Le rapport sur le vieillissement

démographique mentionne, entre autres, des informations sur les effets positifs de l’arrivée des immigrants dans la société québécoise: « Il est intéressant de s’attarder plus en détail aux effets de l’immigration, car ceux-ci peuvent contrebalancer les difficultés liées au vieillissement de la population en contribuant à réduire l’âge moyen de la population34 ».

Chercheurs et historiens protestants québécois

Selon une recherche réalisée par Glenn Smith, la société québécoise a été marquée entre 1960 et 2015 par de profonds bouleversements sociaux et religieux. « Catholiques comme protestantes, les institutions ecclésiales ont été contraintes de redéfinir leur rôle en réponse à

32 Gina Lafortune et Fasal Kanouté, Familles québécoises d'origine immigrante : Les dynamiques de l'établissement, Montréal, Presses de l'Université de Montréal, 2014, p. 13.

33 Nicholas-James Clavet, et coll., « Les enjeux des changements démographiques au Québec, 2004-2030 : Une analyse de microsimulation », dans Sylvie Rheault, Jean Poirier et Institut de la statistique du Québec (dir.), Le vieillessement démographique de nombreux enjeux à déchiffrer, Québec, Institut de la statistique du Québec, 2013, p. 15.

(24)

l’impact de la Révolution tranquille, mais aussi, plus largement, en fonction des grandes mouvances sociales du ⅩⅩe siècle dont la mondialisation, l’urbanisation et la progression de

la sécularité35 ». Étant donné la complexité de ces changements, pour notre recherche, nous

porterons notre attention uniquement sur ceux impliquant le paysage religieux protestant à Montréal. Parmi ces changements, il y a eu l’arrivée massive de nouveaux arrivants à Montréal. Selon les recherches et les données recueillies dans les écrits de Glenn Smith, entre les années 199636 et 201537, l’auteur a observé que 75 nouvelles Églises évangéliques

ethniques ont vu le jour dans la grande région de Montréal. Cette augmentation du nombre d’Églises soulève beaucoup de questions, dont celle qui nous préoccupe concernant l’intégration des nouveaux arrivants. Il semble y avoir une tendance, pour les nouveaux arrivants, celle de s’assembler selon leurs pays d’origine pour vivre leur foi. Selon Glenn Smith, pour le Québec, on dénombre près de mille lieux de culte protestant en 2015. « Au total, un tiers des individus qui fréquentent une Église protestante au Québec sur une base hebdomadaire font partie d’une Église assurant le service d'une communauté culturelle déterminée. Toutefois, cette population représente seulement 11% de la population du Québec et 21% de celle de la région métropolitaine de recensement du Grand Montréal38 ».

Les recherches de l’historien Richard Lougheed expliquent la situation des nouvelles Églises au Québec: « Dans un marché restreint, les groupes qui essaient de nouvelles approches (ex. : l’Église pentecôtiste Nouvelle Vie à Longueuil) et ceux qui visent à atteindre les immigrants sont vraiment les seuls à grandir. Les autres consolident leurs gains et espèrent en un avenir meilleur39 ». L’Église la Chapelle ne vise pas à atteindre particulièrement les nouveaux

arrivants, mais plutôt tous ceux qui sont loin de Dieu, comme nous l’avons déjà mentionné en introduction au sujet de la mission de celle-ci.

35 Glenn Smith, « L'Église protestante au Québec d'hier à demain : De quoi l'avenir de l'implantation de nouvelles églises sera-t-il fait? », dans Timothy J. Keller (dir.), Une Église centrée sur l'Évangile : La dynamique d'un ministère équilibré au coeur des villes d'aujourd'hui, Charols, Excelsis, 2015, p. 585. 36 Glenn Smith, « L'Église protestante dans les 16 régions administratives du Québec », dans Histoire du protestantisme au Québec depuis 1960 : Une analyse anthropologique, culturelle et historique, Québec, La Clairière, 1999, p. 168.

37 Glenn Smith, « L'Église protestante au Québec d'hier à demain », p. 593. 38 Ibid.

39 Richard Lougheed, Glenn Smith et Wesley Peach, Histoire du Protestantisme au Québec depuis 1960 : Une analyse anthropologique, culturelle et historique, Québec, La Clairière, 1999, p. 144.

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La majorité des nouveaux arrivants au Québec s’établissent à Montréal40. Par ailleurs,

l’Église choisie pour la recherche dessert un très grand territoire, un peu plus grand que la région de Montréal.

Dans sa recherche de doctorat, José Manuel de Silva a fait un survol des Églises portugaises et hispaniques à Montréal entre les années 1970 et 1999. Deux défis se dégagent de sa recherche, premièrement pour les Églises du Québec « Le grand défi pour les Églises québécoises, surtout celles des grandes villes, consiste à trouver une façon de jumeler la présence ethnique et le multiculturalisme avec une méthodologie intentionnelle, afin d’atteindre la société québécoise dans sa totalité41 ». Deuxièmement, les autres Églises

ethniques et issues de l’immigration :

Pour les Églises qui veulent rester ethniques ou qui représentent une communauté en particulier, le défi est aussi grand, pour ne pas dire plus grand. À notre avis, ou elles s’ouvrent vers une méthodologie intentionnelle afin de répondre adéquatement aux besoins et aux attentes des membres, surtout des plus jeunes, et elles sont sensibles aux changements que toutes les communautés culturelles vivent ou elles sont condamnées à mourir à petit feu, car l’immigration, qui a déjà été la cause de leur croissance dans un passé pas si lointain, et les programmes pour atteindre la communauté qu’elles représentent qui sont pratiquement inexistants ne les alimente plus en nombre42.

Déjà en 2007, cette recherche trace des lignes directrices afin que les Églises ethniques ne se marginalisent pas et que celles-ci explorent des façons, dites intentionnelles, d’être ouvertes aux autres québécois. Leurs défis sont de s’intégrer dans la société québécoise et de ne pas se ghettoïser. Pour les autres Églises québécoises, le défi est d’atteindre toute la société de façon intentionnelle.

40 Gisèle Legault et Lilyane Rachédi, L'intervention interculturelle, Montréal, Gaëtan Morin/Chenelière éducation, 2008, p. 26.

41 José Manuel Da Silva, « L’Église ethnique à Montréal : Une force missiologique », Seattle, Bakke Graduate University, 2007, p. 77.

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Rapport Bouchard-Taylor

Le Rapport coprésidé par Gérard Bouchard et Charles Taylor, ayant pour titre Fonder l’avenir, le temps de la conciliation43, a été un travail de consultation auprès de la population

du Québec concernant la problématique des accommodements raisonnables. Cette problématique est en lien avec le vivre-ensemble avec les nouveaux arrivants.

Suivant le décret du gouvernement, la Commission avait pour mandat: a) de dresser un portrait des pratiques d’accommodements qui ont cours au Québec; b) d’analyser les enjeux qui y sont associés en tenant compte des expériences d’autres sociétés; c) de mener une vaste consultation sur ce sujet; et d) de formuler des recommandations au gouvernement pour que ces pratiques d’accommodement soient conformes aux valeurs de la société québécoise en tant que société pluraliste, démocratique et égalitaire44.

Le Québec, avec ce rapport, a choisi un modèle d’intégration en 3 composantes : la participation des citoyens, l’interaction et la protection des droits. Nous aborderons principalement les deux premières composantes pour notre recherche. Le rapport explique l’interaction comme un mécanisme bidirectionnel. « Ces échanges supposent que le contact interculturel, tout comme ce qui touche à l’harmonisation et à l’adaptation, s’effectue dans les deux sens. Il s’ensuit que l’immigrant, par exemple, doit accepter certains changements par rapport à sa culture d’origine, de même que la société d’accueil doit accepter de changer à son contact45 ». Il est mentionné dans le document que « L’intégration est donc un

mécanisme qui engage non seulement l’État, mais aussi toute la population. Toutes les institutions (publiques et privées) ont un rôle à jouer, de même que les groupes communautaires et les individus46 ». Ce rapport a été un exercice des plus prometteurs pour

le Québec en mutation, dû en partie avec l’arrivée de nouveaux arrivants. Découlant de ce

constat, sachant que toute la population est invitée à contribuer, serait-il possible d’identifier le rôle et les actions concrètes de l’Église dans cette démarche d’intégration?

43 Gérard Bouchard et Charles Taylor, Fonder l'avenir : Le temps de la conciliation, Québec, Commission de consultation sur les pratiques d'accommodement reliées aux différences culturelles, 2008.

44 Ibid., p. 17. 45 Ibid., p. 114. 46 Ibid.

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Deux mémoires de maîtrise citant la Chapelle

Pour approfondir la problématique, nous examinerons plusieurs informations présentées dans un premier mémoire de maîtrise en science de la gestion réalisé sur l’Église la Chapelle. En 2016, l’auteure Josiane Lévesque a écrit Les facteurs de motivation à la participation aux activités d'une Église en sol québécois47. La chercheure a recensé 268 personnes qui avaient

répondu à un sondage s’adressant aux membres de l’Église la Chapelle pour sa recherche. Le Tableau 3 recense un portrait de son échantillon. Ceux qui ont comme langue maternelle le français représentent 82%, 3,4% ont l’anglais, 9,4% ont l’espagnol et 5,3% ont une autre langue comme langue maternelle. « En ce qui a trait à la citoyenneté, soixante-dix-neuf pour cent (79,2 %) des répondants sont citoyens canadiens, les autres sont, soit résidents permanents (11 ,7 %) ou n'ont aucun de ces deux statuts (9,1 %)48 ». Avec ce type

d’échantillonnage, un peu plus de 20% des répondants ne sont pas citoyens canadiens et seulement 18% de ceux qui ont répondu au sondage n’ont pas le français comme langue maternelle. Nous avons ciblé ce groupe de personnes, les 20% de ceux qui ne sont pas citoyens du Canada et ceux qui parlent le français49, pour notre recherche. Évidemment, notre

groupe cible est encore plus précis, nous voulons que ce soit des nouveaux arrivants tout au plus nouvellement arrivé en avril 2013 ou après.

Le niveau de scolarité des répondants est de près de 85% qui ont au moins un niveau de scolarité collégial et 59% ont un niveau universitaire, ce qui représente un niveau assez élevé de scolarité. De plus, 71,2% ont de 35 ans et moins et 87,3% ont entre 18 et 45 ans. La chercheure cite dans son mémoire une information obtenue par l’équipe pastorale de l’Église : « Cette statistique concorde avec une étude sociodémographique faite par l’Église auprès de cinq cent soixante et un (561) de ses visiteurs en juillet 2014 selon laquelle soixante et onze pour cent (71 %) des répondants étaient âgés de trente-cinq ans et moins50 ».

47 Josiane Lévesque, « Les facteurs de motivation à la participation aux activités d'une église en sol québécois », Montréal, Université du Québec à Montréal, 2016.

48 Ibid., p. 77.

49 Nous avons déduit que la très grande majorité des participants à l’Église communique et comprenne le français.

50 Josiane Lévesque, « Les facteurs de motivation à la participation aux activités d'une église en sol québécois », p. 76.

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Tableau 3: Portrait de l’échantillon : sexe âge, scolarité, langue et citoyenneté

Source : Josiane Lévesque, « Les facteurs de motivation à la participation aux activités d'une Église en sol québécois », p. 77.

Notre deuxième source concerne le mémoire d’Hélène Desjardins qui est chercheure en anthropologie, à l’Université de Montréal. En 2018, elle a publié un mémoire de maitrise intitulé L’adaptation religieuse au contexte socioculturel : une Église évangélique montréalaise et mentionne, elle aussi, l’Église la Chapelle. Son angle de recherche démontre l’augmentation rapide des participants dans les Églises. Le mémoire mentionne « Il est ainsi facile de conclure que ces nouvelles Églises remportent un certain succès51 ». La chercheure

associe la croissance de 660% en 5 années de l’Église la Chapelle par une adaptation et contextualisation du christianisme évangélique. Dans ce mémoire, certains facteurs explicatifs sont mentionnés pour décrire cette adaptation et cette contextualisation et par conséquent la croissance de certaines nouvelles Églises aux Québec :

[…] notamment par le choix d’un lieu séculier pour le déroulement des rencontres hebdomadaires, la performance musicale moderne et l’accent mis sur l’inerrance de la Bible. Cela dit, la présence d’un « Groupe de rock » pour la louange ressemble davantage à ce qui peut être observé dans d’autres Églises

51 Hélène Desjardins, « L’adaptation religieuse au contexte socioculturel : Une église évangélique montréalaise », Montréal, Université de Montréal, 2018, p. 108.

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évangéliques récentes québécoises, comme, par exemple l’Église La Chapelle, mentionnée plus haut. Le déroulement des réunions hebdomadaires de ces Églises, et même la présence de rencontres du même style que les « groupes de quartier » de l’Église du Plateau Mont-Royal permettent de voir qu’il existe plusieurs ressemblances entre les Églises américaines et québécoises52.

Nous sommes conscients que ce dernier mémoire porte davantage son attention sur l’adaptation au contexte socioculturel des nouvelles Églises, mais nous justifions notre choix surtout en lien avec la croissance rapide de la Chapelle reconnue par la chercheure qui nous a amenés, nous aussi, à avoir un intérêt commun de recherche envers cette même Église. Nous mentionnons ces mémoires de maîtrise afin de démontrer que l’Église choisie est déjà l’objet de certaines recherches et nous sommes informés qu’elle fait aussi partie d’autres recherches53.

Autres auteurs et recherches

Nous commencerons cette partie du travail avec deux auteurs influents dans le monde protestant évangélique. John Stott et Henri Blocher affirment qu’une bonne théologie soutient la diversité culturelle dans les Églises : « Il faut que l’Église exprime sa nature multi-raciale, multi-nationale et multi-culturelle.54 (…) À cause du caractère glorieux de l’Église,

nous devons chercher à nous libérer de tout reste de racisme et à faire de la communauté chrétienne un exemple d’harmonie entre les races. Car c’est ainsi que le "rêve" et l’espoir d’une société multi-raciale deviennent une réalité55 ». Henri Blocher discerne dans la

diversité des humains une intention divine:

La pluralité des groupes humains n’est pas une illusion, un épiphénomène insignifiant, ni la marque d’une dégénérescence déplorable : elle a été voulue de Dieu, institué par lui, et appartient comme telle à la richesse de la création. C’est le Seigneur qui a fixé les bornes de leurs demeures aux nations de la terre (Ac 17.26), et les interférences du péché, qu’il a supportées dans sa patience, ne l’ont

52 Ibid., p. 115.

53 Nous avons parlé avec Frédéric Dejean qui étudie l’Église la Chapelle ainsi que d’autres nouvelles Églises. 54 John R. W. Stott et Jacques Buchhold, Le Chrétien et les défis de la vie moderne, vol. 2, Méry-sur-Oise, Sator, 1989, p. 92.

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pas empêché d’exercer sa « grâce commune » en faisant du bien aux peuples différenciés (Ac 14.16s.)56.

Evert Van de Poll expose sa réflexion sur la diversité multiculturelle en contexte d’Église en faisant référence aux textes de la Genèse 1 et 2, afin de donner un sens théologique à la culture. Il mentionne, dans un langage semblable à la tradition calviniste et évangélique, le mandat culturel57 qui soutient un sens plus large au mot culture :

Représentant et ambassadeur de Dieu sur la terre, la gérance de ce monde lui est confiée. La culture, la science et la technologie, le travail, les innovations, les arts, mais aussi la vie de famille, la création des espaces vivables, le développement des communautés, le jeu, les loisirs, ce sont tous des expressions de cette souveraineté de l’homme… L’homme n’a pas été créé pour pourvoir à la nourriture des dieux (c’est au contraire Dieu qui pourvoit à ses besoins), mais pour être le véritable représentant de Dieu sur terre. Créature unique, image de son Créateur, il reçoit pour vocation de régner sur le monde58.

Lors des Journées mondiales des migrants en 1995, bien que le message du pape Jean-Paul ⅠⅠ faisait référence particulièrement à la migration illégale, il a mentionné à la suite de la référence à Mt 25, 35, « j’étais un étranger et vous m’avez accueilli chez vous » :

La tâche de l'Église est non seulement de reproposer sans cesse cet enseignement de foi du Seigneur, mais aussi d'en indiquer l'application adaptée aux différentes situations que l'évolution des temps continue de créer. Aujourd'hui, le migrant en situation irrégulière se présente à nous comme cet « étranger » en qui Jésus demande à être reconnu. L'accueillir et être solidaire de lui est un devoir d'hospitalité et une façon de se montrer fidèle à sa propre identité de chrétiens59.

Sans amplement développer sur ce sujet, l’angle décrit par le pape, l’accueil de l’étranger comme l’accueil du Christ lui-même est très pertinent et aurait pu, lui aussi, être retenu comme cadre d’interprétation de la recherche.

56 Henri Blocher, « Invoquer la culture », Théologie évangélique 2/2 (2003), p. 153.

57 Evert Van de Poll (dir.), Vivre la diversité : L'église dans une société multiculturelle, Paris, Croire, 2011, p. 13.

58 Ibid.

59 Pape Jean-Paul ⅠⅠ, « Migrants en situation irrégulière »

[https://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/messages/migration/documents/hf_jp-ii_mes_25071995_undocumented_migrants.html] (consulté le 11 novembre 2017).

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Un dossier du journal Le Devoir sur la Chapelle

Le 10 novembre 2018, trois journalistes du journal Le Devoir ont publié un dossier Une Église pour les rock stars60, sur l’Église la Chapelle. Pour les trois séries d’articles, le premier

est La Chapelle, une Église au temps d’Instagram, le deuxième Le plus « hipster » des mouvements évangéliques au Québec et finalement Vivre grâce aux dons et au bénévolat. Cette série d’articles mentionne une information importante en lien avec notre recherche :

En plus de ses employés, la Chapelle compte environ 450 bénévoles qui n’ont « aucune cotisation obligatoire à payer afin d’adhérer à l’Église », précise Julie Desrochers, conseillère en communication pour l’organisme religieux. Que ce soit les musiciens et chanteurs sur scène, les artistes à l’origine de nombreux produits dérivés vendus sur place, ou encore ceux qui accueillent les fidèles les dimanches : tous sont bénévoles61.

Nous pensons que l’Église la Chapelle offre un espace participatif fort important comptant environ 450 bénévoles, c’est un grand nombre de personnes pour une Église à Montréal qui se mobilise pour servir. L’article dans le journal Le Devoir nous indique aussi l’impact de la Chapelle à Montréal comme nouveau phénomène religieux et par le fait même nous incite à faire une recherche dans ce milieu.

IRIPI et Direction Chrétienne

L’Institut de recherche sur l’intégration professionnelle des immigrants62 (IRIPI), le Collège

de Maisonneuve et Direction Chrétienne ont collaboré afin de développer des outils pour les Églises montréalaises afin de les aider à mieux intégrer les nouveaux arrivants. Nous avons pu avoir accès avant leur publication à trois outils63; une trousse de bienvenue, un guide de

60 [s.a.], « La Chapelle, une Église au temps d'instagram : Une Église qui joue les rocks stars. »

[https://www.ledevoir.com/societe/541087/une-eglise-qui-joue-les-rock-stars] (consulté le 22 décembre 2018, mis à jour le 4 mai 2019).

61 Ibid.

62 Nous avons rencontré et établi un lien de communication avec le chercheur Neal Santamaria de L’IRIPI. [s.a.], « IRIPI » [http://iripi.ca/] (consulté le 3 avril 2018).

63 Avec la permission de Direction Chrétienne et de Glenn Smith, il nous est permis d’avoir accès à ces outils. Ces outils n’étaient pas construits spécifiquement pour l’Église la Chapelle, mais elle devrait les utiliser.

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l’accompagnateur et un bottin des ressources essentielles pour les nouveaux arrivants. Ces nouveaux outils devraient être une source d’inspiration pour l’Église étudiée.

Pour conclure la problématique et les états des connaissances du projet de recherche, nous avons établi un lien de communication avec le professeur du département de sciences des religions de l’UQAM, Frédéric Dejean, membre du Centre d’études ethniques des universités montréalaises (CEETUM).

Question de recherche

Notre question de recherche est une question exploratoire étant donné qu’il s’agit d’une nouvelle Église. Les questions de recherche exploratoire visent de nouvelles réalités peu analysées et peu documentées64. Aucune recherche jusqu’à maintenant n'a étudié ce sujet de

recherche avec de nouveaux arrivants francophones en contexte d’Église à la Chapelle. Voici notre question de recherche : quels sont les facteurs et les raisons qui favorisent l’intégration65 des nouveaux arrivants francophones à l’Église la Chapelle?

Hypothèses de recherche

Étant donné que l’auteur de ce mémoire poursuit ses études et ses recherches en théologie pratique, il est évident que les présuppositions bibliques et théologiques de l’auteur dans la tradition protestante informent ses réflexions et ses choix, pour ainsi dire, ce projet veut contribuer à la réflexion et la transformation de l’Église protestante en milieu urbain québécois.

64 Benoît Gauthier, « La structure de la preuve », dans Benoît Gauthier et Isabelle Bourgeois (dir.), Recherche sociale : De la problématique à la collecte des données, Québec, Presses de l'Université du Québec, 2016, p. 163-164.

65 Notre question aborde l’intégration sous l’angle de l’espace participatif offert par l’Église et la participation des nouveaux arrivants dans cet espace.

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Nous avons établi trois hypothèses pour notre projet de recherche, les deux dernières sont inspirées du document de référence sur la Stratégie de mesure de la participation déjà mentionné du Ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion.

Notre première hypothèse est : sans être intentionnelle envers les nouveaux arrivants francophones, la mission66 de la Chapelle favorise l’intégration de ceux-ci.

La deuxième hypothèse est : plus l’Église offre un espace participatif, une ouverture, une invitation à la participation aux nouveaux arrivants francophones en les invitant à être bénévoles dans différents départements de service, plus leur intégration est favorisée. Notre dernière hypothèse est : plus les nouveaux arrivants francophones veulent s’impliquer et en ont les capacités, plus ils participent à la liturgie et contribuent aux différents services et activités au sein de l’Église, plus leur intégration est favorisée.

But de la recherche

Le but de notre travail de recherche est d’identifier et d’examiner des facteurs qui favorisent l’intégration, en vue de proposer aux Églises des pratiques nouvelles ou une amélioration de leurs pratiques ou de leurs activités.

Objectif de la recherche

L’objectif de la recherche est d’identifier et d’examiner les raisons qui amènent les nouveaux arrivants francophones à choisir une Église montréalaise. Nous voulons connaître le point de vue de ceux-ci. Nous cherchons à identifier les meilleures pratiques d’Église qui favorisent l’intégration perçue par les nouveaux arrivants.

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Chapitre 1 : Cadre théorique

Notre recherche s’inscrit dans une démarche de théologie pratique. Selon Poling et Miller, la théologie pratique est une réflexion qui se veut constructive sur les expériences et les interactions d’une communauté de personnes, incluant une corrélation entre l’histoire chrétienne et les autres perspectives menant à une interprétation de sens et de valeur et résultant en des directives quotidiennes et des habiletés pour la formation de gens et de communautés1. Selon la terminologie de Gauthier et Bourgeois2, nous inscrivons ce travail

dans une démarche de recherche appliquée, qui a pour objectif une meilleure compréhension d’un processus en « ayant en tête une application de ces nouvelles connaissances3 ».

Nous privilégions pour notre réflexion théologique la contextualisation. Nous avons identifié un contexte particulier au sein de l’Église la Chapelle à Montréal. Pour cette recherche, nous avons choisi le cadre théorique de l’auteur Glenn Smith4, le schéma qui apparait ci-dessous.

Ce schéma comprend deux démarches et il commence par une réflexion impliquant deux sources : « Il y a deux sources d’information pour “ informer ” cette contextualisation. Premièrement, il s’agit de la tradition chrétienne (Bible, l’histoire et notre théologie). Deuxièmement, il faut écouter et apprendre du contexte5 ». D’une part, le cadre théorique

nous invite à porter une attention spéciale sur ce qu’il y a comme écrits de la tradition chrétienne, catholique, protestante qu’orthodoxe concernant notre sujet de recherche. D’autre part, l’écoute et la réflexion de notre contexte nous permettent d’identifier les différents enjeux.

1 Il s’agit d’une traduction suggérée par Glenn Smith, de James N. Poling et Donald E. Miller, Foundations for a Practical Theology of Ministry, Nashville, Tenn., Abingdon Press, 1985, p. 62.

2 Benoît Gauthier et Isabelle Bourgeois (dir.), Recherche sociale : De la problématique à la collecte des données, Québec, Presses de l'Université du Québec, 2016, p. 8-9.

3 Ibid., p. 8.

4 Glenn Smith est docteur en théologie urbaine et il a été le directeur général de Direction Chrétienne à Montréal. Il a écrit différents ouvrages sur la missiologie urbaine et la contextualisation. Il est également professeur à Montréal et à l’Institut de théologie pour la francophonie à Longueuil, deux universités protestantes. Il est codirecteur de ce projet de recherche.

5 Glenn Smith, « La mission de Dieu dans le monde urbain du XXIe siècle », dans Glenn Smith (dir.), L'évangile et le monde urbanisé, Montréal, Direction chrétienne, 2009, p. 4-5.

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La deuxième démarche est la mise en action en contexte qui découle de la réflexion et de l’écoute. Les deux démarches ne se font pas nécessairement l’une après l’autre isolément, il peut y avoir un aller et retour, une interaction entre elles. Par cette dernière démarche, nous cherchons à renouveler et à transformer nos praxis afin de mieux répondre aux enjeux identifiés. Pour les besoins de notre recherche, nous avons utilisé certains éléments du cadre théorique. L’analyse du contexte et ses caractéristiques, l’écoute des nouveaux arrivants francophones, une exégèse d’un texte de la Bible, spécialement l’Épître aux Romains, les échanges avec les responsables de l’Église et l’aspect de la transformation du contexte sont les éléments qui sont choisis pour notre recherche.

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Figure 3: Cadre théorique

Source : Glenn Smith, L'air de la ville incite au changement, Montréal, Direction Chrétienne, 2018, p. 11.

Benoit Gauthier, Simon N. Roy mentionne que : « Les meilleures équipes de recherche feront plutôt des allers-retours entre le processus de sélection du cas et la construction du cadre

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théorique. Il y a donc un processus itératif, du moins au début, qui mènera à la construction d’un cadre théorique solide6 ».

Nous résumons notre cadre théorique de la façon suivante : nous avons un contexte, qui est notre milieu de vie sur lequel et dans lequel nous réfléchissons. La tradition de l’Église oriente notre réflexion et nous aide à répondre aux enjeux identifiés. Toute cette démarche et cette réflexion nous amènent à une praxis transformée et contextualisée.

Méthodologie

Étude de cas

Notre méthode de recherche privilégiée est l’étude de cas, définie comme : « une approche méthodologique qui consiste à observer une personne, une communauté, une organisation ou une société individuelle pour en tirer un enseignement quelconque7 », ou : « une approche de

recherche qui consiste à enquêter sur un phénomène, un événement, une organisation ou un groupe d’individus bien délimité, afin de tirer une description précise et une interprétation qui dépasse ses bornes8 ». Cette méthode permet de décrire en profondeur les facteurs

explicatifs qui conduisent les chercheurs à répondre à la question de recherche. Étant donné la diversité des organisations ecclésiales et les parcours migratoires différents des nouveaux arrivants, cette stratégie permet de saisir les réalités complexes et les particularités de ceux-ci. Nous avons privilégié trois outils pour recueillir les informations nécessaires pour notre recherche : l’entretien, l’entrevue semi-dirigée et le groupe de discussion.

Nos deux groupes de participants

 Les pasteurs et les responsables de l’Église

Ce premier groupe de personnes a été choisi afin d’établir, de la part des responsables de l’Église la Chapelle, leur point de vue au sujet de l’intégration des nouveaux

6 Simon N. Roy, « L'étude de cas », dans Benoît Gauthier et Isabelle Bourgeois (dir.), Recherche sociale : De la problématique à la collectes de données, Québec, Presses de l'Université du Québec, 2016, p. 208. 7 Ibid., p. 196.

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arrivants, de l’espace participatif pour les nouveaux arrivants francophones et de les entendre sur des suggestions possibles pour favoriser l’intégration des nouveaux arrivants. Le nombre de pasteurs et responsables de l’Église est grand, car il y a plusieurs campus et plusieurs départements de service. L’objectif de la démarche a été d’atteindre une unité de sens, pour finalement constituer un discours commun, cohérent et unique9.

 Les nouveaux arrivants francophones

Les participants aux groupes de discussion sont des résidents au Canada depuis le mois d’avril 2013 ou après, qui ont assisté et participé régulièrement à l’Église depuis au moins une année. Nous avons utilisé les moyens de communication de l’Église afin de joindre ces personnes. Nous avons publié une première annonce sur la page Facebook de l’Église informant l’ensemble de participants de l’Église. Certains ont répondu à la suite de cette annonce et nous ont suggéré des noms potentiels. Nous avons aussi demandé à certains pasteurs et responsables les noms de futurs participants potentiels ainsi que leur courriel, car nous ne pouvions pas les approcher directement. Nous avons réussi à avoir 26 nouveaux arrivants francophones qui nous ont répondu par courriel.

Guide d’entretien pour définir le portrait de l’Église

Notre premier outil a été choisi afin de comprendre et de définir le portrait de l’Église. Le chercheur a rencontré individuellement David Pothier et David Mirck, tous deux étaient présents dès le début du projet d’une nouvelle Église. Nous leur avons demandé de répondre aux différentes questions de l’Annexe A. Nous avons aussi demandé à David Pothier de répondre aux questions de la recherche de l’Annexe B. Les deux pasteurs principaux ont défini le portrait général de l’Église la Chapelle.

9 Lorraine Savoie-Zajc, « L'entrevue semi-dirigée », dans Benoît Gauthier et Isabelle Bourgeois (dir.), Recherche sociale : De la problématique à la collectes de données, Québec, Presses de l'Université du Québec, 2016, p. 341.

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Entrevues semi-dirigées avec les pasteurs et les responsables de l’Église

Nous avons choisi l’entrevue semi-dirigée comme méthode qualitative avec les pasteurs et les responsables de l’Église. Le chercheur les a rencontrés et a utilisé les questions présentées à l’annexe B. « D’abord, l’entrevue semi-dirigée permet de rendre explicite l’univers de l’autre10 ». Cela étant, elle « vise la compréhension du monde de l’autre11 ». Ensuite, les

entrevues permettront de mieux comprendre, de mieux apprendre, de mieux organiser et structurer la pensée de la recherche12. Pour enfin avoir une fonction émancipatrice concernant

les responsables de l’Église choisie, car « les questions abordées avec l’interviewé permettent d’approfondir certains thèmes. Elles enclenchent ainsi une réflexion et peuvent stimuler des prises de conscience et des transformations de la part des interlocuteurs en présence13 ».

L’approche inductive et interprétative est privilégiée dans notre démarche de recherche. Les entrevues semi-dirigées sont le modèle de consultation et celles-ci ont été réalisées avec les pasteurs principaux et quelques responsables de départements. Le chercheur a utilisé le même questionnaire pour chacune des entrevues. Pour répondre aux exigences de la représentativité et de la saturation de notre échantillonnage, nous avons rencontré 9 personnes afin d’obtenir ce seuil.

Groupes de discussion avec les nouveaux arrivants francophones

Pour la deuxième étape de notre recherche, nous avons opté pour les groupes de discussion qui sont « une technique d’entrevue qui réunit de six à douze participants et un animateur, dans le cadre d’une discussion structurée, sur un sujet particulier14 ». Nous considérons

plusieurs avantages avec cette technique :

10 Ibid., p. 343. 11 Ibid. 12 Ibid., p. 344. 13 Ibid.

14 Paul Geoffrion, « Le groupe de discussion », dans Benoît Gauthier et Isabelle Bourgeois (dir.), Recherche sociale : De la problématique à la collecte des données, Québec, Presses de l'Université du Québec, 2016, p. 401.

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 l’entière liberté des participants dans leurs réponses, en raison de l’utilisation de questions ouvertes.

 une compréhension commune des questions sachant que le rôle de l’animateur est justement de vérifier et préciser le sens de celles-ci;

 une compréhension approfondie des réponses fournies; l’animateur peut demander aux participants d’expliquer les motifs et le pourquoi de leurs réponses;

 « une interaction contrôlée entre les participants, le groupe de discussion recrée un milieu social, c’est-à-dire un milieu où des individus interagissent. Ce contexte crée une dynamique de groupe où les énoncés formulés par un individu peuvent engendrer des réactions et entraîner dans la discussion d’autres participants15 »;

 une flexibilité, une souplesse pour l’animateur dans le déroulement.

Pour la planification de la structure des groupes de discussion, trois groupes ont été établis et nous avons eu entre 7 et 12 participants par groupe, nous avions ciblé moins d’une trentaine de participants et nous avons atteint notre cible avec 26 participants. Nous avons enregistré les trois groupes de discussion afin de faciliter la mise par écrit et l’analyse des échanges. Les informations concernant le guide de discussion et les questions sont présentées dans l’Annexe C.

Pour le lieu physique de nos rencontres, nous avons choisi le local de l’Église autour d’une table de conférence, ce lieu est un lieu neutre et représentatif. Le chercheur s’est placé sur un côté de l’animateur afin d’attirer le moins l’attention des participants. L’animateur de nos groupes de discussion est Glenn Smith, codirecteur de la recherche et membre de cette Église. Son expertise comme animateur est reconnue et il connait très bien le but de la recherche. Le style d’animation privilégié est non directif, il est plus approprié pour le but de notre recherche afin de découvrir de nouvelles réponses à des problématiques différentes.

Des chercheurs débattent sur la validité des résultats dans les recherches qualitatives lorsque les entretiens sont utilisés comme méthode pour recueillir des informations. Nous

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mentionnons premièrement Patton16 comme chercheur et nous nommons Boutin pour

l’explication : « La question de la validité des résultats obtenus est très liée à celle du choix des sujets17 ». Deuxièmement, pour répondre à la suffisance de la représentativité, nous avons

ciblé un groupe de nouveaux arrivants francophones avec des caractéristiques précises déjà mentionnées. Pour la question de la saturation de l’information, il faut avoir suffisamment d’informations recueillies jusqu’à ce qu’elles soient redondantes18. Nous avons obtenu un

niveau de saturation des informations avec les pasteurs et responsables de l’Église assez rapidement. Après avoir rencontré 7 personnes, nous avions atteint une redondance dans les informations recueillies. Nos trois groupes de discussion nous ont permis aussi d’avoir un seuil de saturation des informations, ce qui nous semblait être plus difficile à atteindre avant la rencontre du troisième groupe de discussion.

Le but de cette technique d’entrevue nous permet d’aller dans les détails, d’approfondir les échanges et d’identifier les facteurs perçus par les nouveaux arrivants. Nous sommes précisément dans une recherche qualitative. Nous terminons avec l’article de Vatz Laaroussi sur ses conclusions sur la recherche qualitative interculturelle en trois temps :

Le premier temps repose sur le don de la parole. Faire de la recherche interculturelle qualitative, c’est non seulement augmenter les connaissances sur le social, mais c’est aussi donner un droit de parole et de visibilité à ceux qui souffrent de leur invisibilité et du manque de reconnaissance dont ils font l’objet. Le deuxième temps est celui des questions posées à la science. Il nous faut remplacer les concepts de « quantité, objectivité, neutralité, généralisation, représentativité et validité » par ceux de « qualité, pertinence, cohérence, argumentation, rigueur, appropriation, sens et sujet ». Plus encore pour que ces questions atteignent leur but, il faut sans doute reposer les finalités de la recherche et peut être alors ne doit on pas parler uniquement de participation à la science, mais aussi de changement social. C’est alors que se joue le troisième temps qui permet au chercheur de se placer dans un mouvement social d’émancipation dont nous pouvons rappeler les jalons. Donner la parole, le faire dans des équipes de proximité qui s’ouvrent à la différence, admettre et faire croître les savoirs de chacun, se placer dans une posture de solidarité, s’intéresser aux histoires pour mieux comprendre l’Histoire, croire aux compétences des acteurs pour choisir ceux qui les écoutent et ce qu’ils ont à dire, voilà les

16 Michael Quinn Patton, Qualitative Research & Evaluation Methods : Integrating Theory and Practice, Thousand Oaks, SAGE Publications, Inc., 2015.

17 Gérald Boutin, L'entretien de recherche qualitatif, Québec, Presses de l'Université du Québec, 2011, p. 107. 18 Ibid.

Figure

Figure 1: Effectif d'immigrants au Québec entre 1901 et 2006
Figure 2: Nombre de personnes immigrantes admises au Québec, 1970-2015.
Tableau 1 : Caractéristiques des personnes immigrantes admises au Québec de 2012 à 2016,  par année
Tableau 2: Caractéristiques des personnes immigrantes admises au Québec de 2006 à 2015  et  résidant  dans  la  région  administrative  de  Montréal  en  janvier  2017,  par  période  d'admission
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