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Rôle du gène induit par l'exercice, SPARC, contre la sarcopénie : lien possible entre la matrice extracellulaire et la fonction mitochondriale

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© Aicha Melouane, 2020

Rôle du gène induit par l'exercice, SPARC, contre la

sarcopénie: lien possible entre la matrice extracellulaire

et la fonction mitochondriale

Thèse

Aicha Melouane

Doctorat en médecine moléculaire

Philosophiæ doctor (Ph. D.)

(2)

RÔLE DU GÈNE INDUIT PAR L’EXERCICE, SPARC, CONTRE LA

SARCOPÉNIE : LIEN POSSIBLE ENTRE LA MATRICE EXTRACELLULAIRE ET LA FONCTION MITOCHONDRIALE.

Thèse

Aicha Melouane

Sous la direction de :

(3)

ii

Résumé

Le vieillissement est un concept complexe. De nombreuses théories ont été proposées dans le but d’expliquer le processus du vieillissement. La théorie mitochondriale du vieillissement est devenue l’une des théories les plus testées et les plus connues dans la recherche sur le vieillissement. Sa principale conclusion est que le vieillissement résulte de l’accumulation de dommages oxydatifs qui sont étroitement liés à la libération d’espèces réactives de l’oxygène (ROS) des mitochondries. Le vieillissement musculaire est habituellement associé à une diminution de la masse, de la force et de la vitesse de contraction. L’un des effets les plus marquants du vieillissement sur les muscles est la sarcopénie (sarco = chair et pénie = perte). Il a été suggéré que la sarcopénie peut être déclenchée par les ROS qui se sont accumulées tout au long de la vie. Le mode de vie sédentaire et la malnutrition représentent des facteurs de risques majeurs pour ce syndrome. Bien qu’il n’existait pas de définition opérationnelle universellement acceptable, les chercheurs conviennent que l’incidence de la sarcopénie augmente avec l’âge adulte avancé. Ainsi, comprendre la sarcopénie et développer des interventions thérapeutiques et de réadaptation pour ralentir ses progrès ou inverser partiellement ses effets est un enjeu scientifique très important. Dans ce contexte, notre équipe a identifié les gènes modulés dans le muscle squelettique après un exercice d’endurance chez les personnes âgées et a mis en évidence l’importance du remodelage de la matrice extracellulaire (MEC) et de la fonction mitochondriale dans l’adaptation du muscle squelettique en utilisant une technique de génomique fonctionnelle. L’un des gènes induit par l’exercice d’endurance code pour une protéine sécrétée acide et riche en cystéine (SPARC), qui contrôle le remodelage de la MEC et joue un rôle clé dans la différenciation des myoblastes.

Le travail présenté dans cette thèse consiste à analyser les données bibliographiques indiquant l’importance de la génomique fonctionnelle dans la compréhension de la sarcopénie et à démontrer les rôles de SPARC dans le lien possible entre le remodelage de la MEC et la fonction mitochondriale.

(4)

iii

Le premier objectif de cette thèse était de décrire les stratégies de génomique fonctionnelle, principalement les techniques de l’expression différentielle : puces à ADN, analyse en série de l’expression des gènes (SAGE), L'ordonnancement parallèle massif de signature (MPSS), séquençage de l’ARN (RNAseq), l’analyse différentielle représentationnelle (RDA) et l’hybridation suppressive soustractive (SSH). De plus, nous avons démontré l’importance de ces techniques pour découvrir de nouvelles cibles thérapeutiques pour certaines maladies complexes ainsi que l’application de ces outils pour étudier la modulation du transcriptome du muscle squelettique.

Notre deuxième objectif était de démontrer l’implication de différentes techniques de génomique fonctionnelle telles que l’interférence ARN, protéomique, souris transgéniques, métabolomique, génomique et épigénomique dans la compréhension de la sarcopénie. De plus, nous avons signalé la progression des nouvelles découvertes et des nouvelles applications de ces méthodes dans le domaine de la sarcopénie.

Notre troisième objectif était de montrer l’implication de SPARC dans la modulation de la MEC et de la fonction mitochondriale des cellules musculaires murines C2C12. Nous avons étudié l’effet exogène de l’inhibition ou l’induction de SPARC sur la différenciation des cellules C2C12, l’expression des protéines structurelles de la MEC et les protéines mitochondriales durant la prolifération, la différenciation et après la formation des myotubes. Nos résultats indiquent que SPARC joue un rôle crucial dans la différenciation des cellules musculaires, dans le remodelage de la MEC, et pourrait être impliquée dans le lien possible entre la MEC et la fonction mitochondriale.

Finalement, nous avons étudié le mécanisme par lequel SPARC pourrait moduler la MEC et la fonction mitochondriale dans les cellules musculaires et nous avons utilisé la technique de la stimulation électrique, in vitro, qui a révélé une induction remarquable de l’expression génique de Sparc.

Les résultats de cette étude nous ont permis de démontrer que SPARC joue un rôle important dans le remodelage du MEC ainsi que dans la modulation de la fonction mitochondriale des cellules musculaires. Le lien possible entre la MEC et la mitochondrie pourrait constituer une cible thérapeutique prometteuse pour le traitement des maladies ou les syndromes liés à un dysfonctionnement de la MEC/mitochondrie. Enfin, on croit

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iv

aussi que cette voie ouvrira les portes à de nouvelles découvertes dans le domaine de la sarcopénie.

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v

Abstract

The definition of aging is complicated by the appearance of various diseases that alter body functions and tissue structures. Many theories have been proposed to explain the process of aging. The mitochondrial theory of aging has become one of the most tested and well-known theories in aging research. Its main conclusion is that aging results from the accumulation of oxidative damage which is closely related to the release of reactive oxygen species (ROS). On the other hand, aging in the muscle is usually associated with a decrease in mass, strength, and rate of contraction. One of the most striking effects of aging on muscles is sarcopenia, (sarco = flesh and penia = loss). It has been suggested that sarcopenia can be triggered by ROS which are accumulated over a lifetime. Sedentary lifestyle and malnutrition represent major risk factors for this syndrome. Although there is no operational definition which is universally acceptable, researchers agree that the incidence of sarcopenia increases with advancing adulthood. Thus, understanding sarcopenia and developing therapeutic and rehabilitative interventions to slow its progress or partially reverse its effects is a very important scientific issue. In this context, our team identified modulated genes in skeletal muscle after endurance exercise in the elderly and highlighted the importance of extracellular matrix remodeling (ECM) and mitochondrial function using a functional genomic technique. One of the genes induced by endurance exercise codes for a secreted acid-rich cysteine protein (SPARC), which controls the remodeling of the ECM and plays a key role in the differentiation of myoblasts.

The work presented in this thesis consists of analyzing bibliographic data indicating the importance of functional genomics in understanding sarcopenia and to demonstrate the roles of SPARC in the possible link between ECM remodeling and mitochondrial function.

The first objective of this thesis was to describe functional genomic strategies, mainly the techniques of differential expression: DNA chips, serial analysis of gene expression (SAGE), massively parallel signature sequencing (MPSS), RNA sequencing (RNAseq), representational differential analysis (RDA), and subtractive suppression hybridization (SSH). In addition, we have demonstrated the importance of these techniques to discover new therapeutic targets for certain complex diseases as well as the application of these tools to study the modulation of the skeletal muscle transcriptome.

(7)

vi

Our second objective was to demonstrate the involvement of different functional genomic techniques such as RNA interference, proteomics, transgenic mice, metabolomics, genomics and epigenomics in the understanding of sarcopenia. In addition, we have reported the progress of new discoveries and applications of these methods in the field of sarcopenia.

Our third objective was to show the involvement of SPARC in the modulation of ECM and the mitochondrial function of C2C12 murine muscle cells. We investigated the exogenous effect of SPARC (inhibition and or induction) on C2C12 cell differentiation, expression of ECM structural proteins, and mitochondrial proteins during proliferation, differentiation, and after the formation of myotubes. Our results indicate that SPARC plays a crucial role in muscle cell differentiation, remodeling of ECM and may be involved in the possible link between ECM and mitochondrial function.

Finally, we investigated the mechanism by which SPARC could modulate ECM and mitochondrial in muscle cells and we used the technique of electrical stimulation, in

vitro, which revealed a remarkable induction of Sparc gene expression.

The results of this study allowed us to demonstrate that SPARC plays an important role in the remodeling of ECM as well as in modulating the mitochondrial function of muscle cells. The possible link between ECM and mitochondria may be a promising therapeutic target for the treatment of ECM/mitochondria dysfunction-related diseases. It is also believed that this pathway will open the doors to new discoveries in the field of sarcopenia.

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vii

Table des matières

Résumé ... ii

Abstract ... v

Table des matières ... vii

Liste des tableaux ... xi

Liste des figures ... xii

Listes des abréviations ... xiii

Remerciements ... xvi

Avant-propos ... xix

Introduction ... 1

Chapitre 1 : Vieillissement et la sarcopénie ... 2

1. Phénomène du vieillissement ... 2

1.1 Théories biologiques modernes du vieillissement ... 2

1.2 Mitochondries et vieillissement ... 3

1.3 Vieillissement musculaire ... 8

1.4 Conclusion ... 9

2. La sarcopénie : un syndrome gériatrique avec de nombreux enjeux ... 10

2.1 Pourquoi s’intéresser à la sarcopénie ? ... 10

2.2 Notion de la sarcopénie ... 10

2.3 Plusieurs définitions ... 11

2.4 Prévalence de la sarcopénie et nécessité d’une définition opérationnelle ... 14

2.5 Outils de dépistages de la sarcopénie ... 15

2.6 Étiologie et mécanismes ... 21

2.7 Sarcopénie et autres conditions ... 34

2.8 Interventions pour lutter contre la sarcopénie ... 40

2.9 La prévention est la clé... 51

2.10 Défis dans la prévention de la sarcopénie ... 51

2.11 Conclusion ... 53

II. Le muscle squelettique et la matrice extracellulaire ... 56

1. Muscle squelettique ... 56

2. Matrice extracellulaire ... 67

2.1 Vue d’ensemble ... 67

2.2 MEC de muscle squelettique ... 78

2.2.1 Structure ... 80

2.2.2 Composition ... 81

2.2.3 MEC dans la régulation de la niche des cellules souches musculaires ... 83

(9)

viii

2.2.5 MEC et la fonction motrice du muscle squelettique ... 86

2.2.6 MEC et la fonction métabolique du muscle squelettique ... 87

2.2.7 Modifications pathologiques de la MEC ... 88

2.2.8 Le vieillissement et la MEC ... 89

2.2.9 Conclusion ... 89

3. SPARC (ostéonectine), une glycoprotéine matricellulaire avec des fonctions biologiques importantes ... 91 3.1 Découverte ... 91 3.2 Gène SPARC ... 91 3.3 L’expression de SPARC ... 92 3.4 Récepteurs putatifs ... 93 3.5 Structure protéique ... 94

3.6 La famille de protéines SPARC ... 95

3.7 Diverses fonctions ... 98

3.8 SPARC et le remodelage osseux ... 99

3.9 Modèles animaux ... 100

3.10 SPARC dans le muscle squelettique ... 101

3.11 SPARC et la mitochondrie du muscle squelettique ... 103

3.12 SPARC, gène induit par l’exercice ... 103

3.13 SPARC et le vieillissement musculaire ... 104

3.14 SPARC et la sarcopénie ... 104

3.15 SPARC dans différentes maladies ... 106

3.16 Conclusion ... 110

Hypothèses et objectifs de recherche... 111

Chapitre 2 - Differential gene expression analysis in ageing muscle and drug discovery perspectives ... 113

Résumé ... 114

Abstract ... 116

1. Introduction ... 117

2. Differential gene expression ... 119

2.1 DNA microarrays ... 119 2.2 SAGE ... 123 2.3 RNA seq ... 126 2.4 MPSS ... 130 2.5 SSH... 132 2.6 RDA ... 134 2.7 ESTs ... 136 3. Conclusion ... 139 References ... 141

(10)

ix

Chapitre 3 - Functional genomics applications and therapeutic implications in

sarcopenia ... 154

Résumé ... 155

1. Introduction ... 158

2. Genetic manipulations ... 162

2.1 RNAi ... 162

2.2 Genetically modified mice ... 166

2.3 Transcriptomics ... 170

3. Proteomics ... 171

3.2 Proteomics technologies and age-associated changes in muscle ... 172

3.3 Challenges ... 173

4. Metabolomics ... 174

4.1 Metabolomics and sarcopenia ... 174

4.2 Limits ... 175

5. Genomics ... 175

5.1 Single nucleotide polymorphism (SNPs) ... 175

5.2 Copy number variation (CNV) ... 176

6. Epigenomics ... 177

6.1 Epigenetics and sarcopenia ... 177

6.2 Limitations ... 178

7. Conclusion ... 178

References ... 183

Chapitre 4 - Implication of SPARC in the modulation of the extracellular matrix and mitochondrial function in muscle cells ... 190

Résumé ... 191

Abstract ... 193

Introduction ... 194

Materials and Methods ... 196

Results ... 200

Discussion ... 214

Conclusion ... 218

References ... 223

Chapitre 5 - Sparc, an EPS-induced gene, modulates the extracellular matrix and mitochondrial function via ILK/AMPK pathways in C2C12 cells ... 229

Résumé ... 230

Abstract ... 232

Introduction ... 234

Materials and methods ... 236

Results ... 240

Discussion ... 249

Conclusion ... 254

Appendix ... 258

References ... 259

Chapitre 6 - Extracellular matrix/mitochondria pathway: a novel potential target for sarcopenia ... 264

(11)

x

Résumé ... 265

Abstract ... 267

Introduction ... 268

Mitochondria and sarcopenia... 271

ECM remodeling in sarcopenia ... 277

Conclusion ... 281

References ... 284

Conclusion ... 297

(12)

xi

Liste des tableaux

Tableau 1 : Quelques troubles mitochondriaux causés par des mutations/délétions de

l’ADNmt ... 6

Tableau 2 : Principaux changements musculaires liés à l’âge... 9

Tableau 3 : Degrés conceptuels de la sarcopénie selon EWGSOP ... 13

Tableau 4 : Suggestions de catégorisation de la sarcopénie par l’EWGSOP ... 13

Tableau 5 : Comparaison des définitions de la sarcopénie ... 14

Tableau 6 : Techniques de mesure de la masse musculaire squelettique ... 17

Tableau 7 : Évaluation des performances physiques ... 19

Tableau 8 : Questionnaire SARC-F ... 20

Tableau 9 : Cytokines inflammatoires liées à l’âge ... 28

Tableau 10 : Les signes cliniques et les symptômes du syndrome de malnutrition-sarcopénie ... 30

Tableau 11 : Différentes définitions des conditions caractérisées par la perte de la masse, de la force et/ou de la fonction musculaire ... 34

Tableau 12 : Comparaison des conséquences métaboliques de la sarcopénie à celles de la cachexie ... 36

Tableau 13 : Critères de classification des fibres musculaires ... 57

(13)

xii

Liste des figures

Figure 1 : Théories biologiques modernes du vieillissement. ... 2

Figure 2 : Représentation d’une mitochondrie animale... 4

Figure 3 : Algorithme de dépistage de la sarcopénie proposé par le groupe de travail EWGSOP. ... 16

Figure 4 : L’origine multifactorielle de la sarcopénie. ... 22

Figure 5 : Rôle de la diminution du nombre de copies de l’ADNmt dans le vieillissement musculaire. ... 31

Figure 6 : Changements liés à l’âge de la fonction mitochondriale dans le muscle squelettique. ... 33

Figure 7 : Mécanismes et conséquences de la sarcopénie et de l’obésité... 38

Figure 8 : Approche complète de la sarcopénie. ... 51

Figure 9 : Anatomie du muscle squelettique. ... 57

Figure 10 : Le muscle squelettique est un organe sécréteur. ... 63

Figure 11 : Composition moléculaire de la MEC. ... 68

Figure 12 : Le complexe PINCH-ILK-parvin. ... 73

Figure 13 : Présentation schématique des différentes couches de la MEC du muscle squelettique. ... 79

Figure 14 : Localisation cytogénétique du gène SPARC. (Genome Decoration Page/NCBI) ... 92

Figure 15 : Facteurs qui régulent l’expression du SPARC ... 93

Figure 17 : La famille de protéines SPARC. ... 96

Figure 18 : Protocole expérimental. ... 293

Figure 19 : Certains effets de l’âge et de l’exercice d’endurance sur les souris sauvages et transgéniques (Sparc KO) ... 295

(14)

xiii

Listes des abréviations

ADN acide désoxyribonucléique ADNmt ADN mitochondrial

AMPK adenosine monophosphate-activated protein kinase

AMS ARD

masse musculaire squelettique appendiculaire domaines à répétition ankyrine

ARN acide ribonucléique

ARNm ARN messager

ARNr ARN ribosomal

ARNt ARN de transfert ATP adénosine triphosphate BDNF

BMP-2

facteur neurotrophique dérivé du cerveau protéine morphogénétique osseuse 2 BIA bio-impédancemétrie bp CH paires de bases calponin homology CHI3L1 chitinase-3-Like-1 COL collagène CR restriction calorique CRP protéine C-réactive CVD maladies cardiovasculaires.

DEXA absorptiométrie biphotonique à rayon X DHEA déhydroépiandrostérone

DMD EGF

dystrophie musculaire de Duchenne facteur de croissance épidermique

ESPEN European Society of Clinical Nutrition and Metabolism

ETC chaîne de transport des électrons

EWGSOP European Working Group on Sarcopenia in Older People

FAK kinase d’adhésion focale

FF fast and fatigue

FGF-21 facteur de croissance des fibroblastes-21

FN fibronectine

FNIH foundation for the National Institutes of Health

FP force de préhension

FR fast and resistance

FSTL-1 follistatin-like-1

g gramme

GH hormone de croissance GLUT-4 transporteur de glucose 4

HMB Bêta -hydroxy-bêta-méthylbutyrate HSP protéine de choc thermique

IANA International Academy on Nutrition and Aging

IGF-1 facteur de croissance 1 ressemblant à l’insuline

IL Interleukine

ILK Integrin-linked kinase

IMC indice de masse corporelle

(15)

xiv

IRM imagerie par résonance magnétique IWGS

KD

International working group on sarcopenia kinase-like domain kg kilogramme KO Knock-out LIF LPS LOX

facteur inhibiteur de la leucémie

protéine de liaison de lipopolysaccharides lysyl oxydase

m2 mètre carré

MAPK mitogen-activated protein kinase

MEC matrice extracellulaire MMP

mg

métalloprotéinases matricielles milligrammes

MRF facteur de transcription myogénique MSS malnutrition-sarcopenia syndrome

mTORC1 mammalian target of rapamycin complex 1

MuRF1 MyHC

protéine de muscle à motif en doigt chaînes lourdes de myosine

Myf5 myogenic factor 5

MyoD myogenic differentiation

NF-κB O

nuclear factor-kappa B

souris âgées

OXPHOS phosphorylation oxydative PAX

Pb2+

Paired box ion plomb

PDGF platelet-derived growth factor

PGC-1α PMA KO

peroxisome proliferator-activated receptor gamma coactivator 1 alpha

phorbol 12-myristate 13-acétate souris knock-out

ROS espèces réactives de l’oxygène

S slow

SARC-F force, troubles de marche, lever d’une chaise, montée des escaliers et les chutes

Sed souris sédentaire SCPT stair climb power test

SIRT1 silent mating type information regulation 2 homolog sirtuin 1

SCP -1 protéine semblable à SPARC

SPARC protéine sécrétée acide et riche en cystéine SPPB short physical performance battery

SSCWD Society of Sarcopenia, Cachexia and Wasting Disorders

TGF- β facteur de croissance transformant bêta TGUG timed get up and go test

TIMP inhibiteurs tissulaires des métalloprotéases matricielles TNF-α facteur de nécrose tumorale alpha

VO2max capacité aérobie maximale

VEGF WT Y

vascular endothelial growth factor

souris sauvages souris jeunes

(16)

xv

« Existe-t-il en nous un gène de l’enfance, celui qui nous préserverait à travers nos âges ? Fasse le destin que jamais aucun biologiste ne le découvre. Il serait capable de le détruire et serait l’assassin de l’espérance. »

(17)

xvi

Remerciements

En préambule à ce mémoire, je remercie ALLAH pour m’avoir donné la force et la patience nécessaires pour terminer ma thèse, après tous les défis et les difficultés.

Mes remerciements vont tout d’abord au corps professoral et administratif de la Faculté de la Médecine, représenté par docteure Francine DUROCHER, pour la qualité, la diversité et la richesse de leur enseignement pour assurer une formation moderne et actualisée.

À mon directeur de thèse, docteur Jonny ST-AMAND, mon Monitor :

Vous me faites l’honneur de diriger cette thèse. Merci de m’avoir accordé ce projet et d’avoir eu confiance en moi. Merci pour vos précieux conseils et votre investissement sans faille dans l’élaboration de ce travail. Un grand merci pour votre aide, votre inspiration et votre temps. Que vous trouverez dans ce travail un hommage vivant à votre haute personnalité !

À ma coordinatrice de recherche, docteure Mayumi YOSHIOKA, la femme exemplaire :

Je tiens à vous remercier très chaleureusement pour l’orientation, la confiance et la patience qui ont constitué une base très solide pour mener ce projet au bon port. Votre présence quotidienne, votre professionnalisme et votre incroyable intelligence ont marqué mon parcours professionnel et personnel. La patience que vous m’avez témoignée ainsi que les conseils que vous m’avez prodigués ont été déterminants dans la réalisation de notre travail de recherche. Merci également de votre passion envers mes questions. Vos talents et votre amitié se sont manifestés jusqu’aux derniers instants. Merci !

À notre collaborateur/membre de jury, docteur Jack PUYMIRAT, source de professionnalisme :

Ce mémoire n’aurait pas été possible sans l’intervention et la consciente du Dr Puymirat. Vous me faites l’honneur de figurer comme membre du jury de ma thèse. Je vous réitère tous mes remerciements pour votre collaboration. Trouvez ici le témoignage de ma

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xvii

profonde gratitude. Un grand merci pour vos impulsions, vos suggestions, votre regard critique et votre lecture attentive.

À notre membre de jury, docteur Denis JOANISSE, source de la connaissance scientifique très pointue :

Je tiens à exprimer toute ma gratitude au Dr Joanisse. Le regard critique et pertinent que vous avez porté sur l’ensemble de mon travail, durant mon examen ainsi que mon séminaire de doctorat m’a apporté un éclairage enrichissant et m’a permis d’engager ma réflexion pour choisir une bonne orientation scientifique.

À notre membre de jury, docteure Isabelle DIONNE :

Mes vifs remerciements vont certainement au Dr Dionne pour l’intérêt qu’elle a porté à notre travail en acceptant d’examiner cette thèse et de l’enrichir par ses précieuses propositions. C’est un grand honneur et un grand plaisir d’avoir communiqué avec vous.

À mes chers parents, mon Trésor :

Être parents est une grande science dont vous êtes les savants, les prophètes et les artistes. Par amour, vous avez fait de moi la plus heureuse chouette. Papa & maman, vous êtes mon précieux trésor et mes plus beaux cadeaux de vie. Mes sincères remerciements pour votre soutien moral et financier. On a 26 lettres de l’alphabet pour composer mille mots, mais je ne trouve pas ces mots pour m’exprimer.

À mon futur mari, mon amour, Mon Âme :

Mon bébé d’amour, merci pour tout ce que t’as fait, tu le fais et tu le feras pour moi : tu m’écoutes quand je te raconte mes soucis et tu me remontes le moral. Tu m’encourages, tu me consoles, tu me rassures et tu me pousses à aller de l’avant quand je perds confiance en moi. Tu as fait de ma vie un beau rêve rose et je ne pourrais jamais assez te remercier pour ça ! Bref, je ne sais pas ce que je ferais sans toi dans ma vie !

À ma grande sœur Québécoise, Marie-Claude BOULIENNE DORÉE, source d’espoir :

Un grand merci pour ta présence réconfortante et ton soutien dans les périodes de doute. Ta présence à ces moments si particuliers de ma vie est un précieux cadeau. J’ai vécu des périodes si difficiles plus d’une fois et j’ai pensé que je ne pourrai jamais voir le bout du tunnel. À chacune de ces périodes, tu étais là pour m’aider à avancer, me rassurer et me

(19)

xviii

réconforter. Mes remerciements ne pourront jamais égaler ton beau cœur qui m’a apporté du soutien, de l’amour et de l’espoir au moment où j’avais vraiment besoin. Tu es mon ange gardien ! Merci encore !

À toute ma famille/amis, point de force :

Mes frères, mes sœurs, mes neveux, mes nièces, mes amis et mes collègues : un grand merci pour votre présence réconfortante et votre soutien dans les moments de doute.

J’adresse enfin des remerciements spéciaux à toutes les personnes qui ont participé de près ou de loin à la réalisation de ce travail.

(20)

xix

Avant-propos

En 2012, j’ai décidé de venir à Québec, cette belle ville accueillante, et de commencer mon aventure à l’Université Laval. Je me suis inscrite en médecine moléculaire parce que je voulais découvrir la recherche dans le domaine de la gériatrie. Joindre le laboratoire de « Génomique fonctionnelle », du Dr Jonny St-Amand, au Centre de Recherche du CHU de Québec-Université Laval m’a offert beaucoup d’opportunités et a représenté pour moi un enjeu très personnel et professionnel, car j’ai vécu six ans de ma vie dans un endroit marqué par la découverte scientifique. Au début, j’ai commencé à apprendre quelques techniques de laboratoire telles que : l’extraction d’ARN et des protéines, l’électrophorèse par gel d’agarose, l’amplification en chaîne par polymérase (ou PCR pour polymerase chain reaction) et le Western blot. Notre collaboration avec l’équipe du Dr Jack Puymirat, m’a aidé à la mise au point de culture cellulaire pour commencer mon projet de recherche. L’article illustrant ce travail a été publié en 2018, dans PLOS ONE.

J’ai eu la chance d’aller au Japon pour découvrir ce monde scientifique grâce à notre collaboration avec Dr Makoto Kanzaki. Cette nouvelle aventure qui a duré trois mois dans le laboratoire de recherche en nanoscience biomédicale, Université de Tohoku, Sendai, m’a mené à la mise au point de la technique de stimulation d’impulsions électriques et à l’utilisation de la technique PCR en temps réel « Q-RT-PCR ».

Pendant mes années d’études, j’ai rédigé/participé à la rédaction des articles scientifiques qui sont rapportés dans les chapitres :

Le chapitre 2 contient l’article « Differential gene expression analysis in ageing

muscle and drug discovery perspectives » qui a été publié en 2018 dans Ageing Research Reviews (IF : 10,39). Cette revue était supervisée par Dr Jonny St-Amand et

Dr Mayumi Yoshioka avec la participation de mes collègues : Abdelaziz Ghanemi et Simon Aubé. J’ai collecté, analysé et rédigé le contenu de cette publication.

Le chapitre 3 contient l’article « Functional genomics applications and

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xx

Research Reviews (IF : 6,08). Cette revue était supervisée par Dr Jonny St-Amand et Dr

Mayumi Yoshioka avec la participation de mon collègue : Abdelaziz Ghanemi. J’ai collecté, analysé et rédigé le contenu de cette revue.

Le chapitre 4 contient l’article « Implication of SPARC in the modulation of

the extracellular matrix and mitochondrial function in muscle cells ». Cet article a été

publié en 2018 dans PLOS ONE (IF : 2,77). Ce travail a été supervisé par Dr Jonny St-Amand, Dr Jack Puymirat et Dr Mayumi Yoshioka avec la participation de l’étudiant Antoine Carbonell. Pour ce projet, j’étais responsable de la conception des expériences, de leur réalisation, de la conception des méthodes d’analyse, de l’analyse des résultats, et de la rédaction du manuscrit.

Le chapitre 5 contient l’article « Sparc, an EPS-induced gene, modulates the

extracellular matrix and mitochondrial function via ILK/AMPK pathways in C2C12 cells ». Cet article a été publié en mai 2019 dans Life Sciences (IF : 3,44). Ce

travail a été supervisé par Dr Jonny St-Amand, Dr Makoto Kanzaki et Dr Mayumi Yoshioka. Pour cet objectif, j’étais responsable de la conception des expériences, de leur réalisation, de la conception des méthodes d’analyse, de l’analyse des résultats, et de la rédaction du manuscrit.

Enfin, ces éléments nous ont conduits à suggérer que la voie MEC/mitochondrie pourrait constituer une nouvelle cible thérapeutique pour le traitement de la sarcopénie. Cet article est présenté dans le chapitre 6 « Extracellular matrix/mitochondria pathway : a novel

potential target for sarcopenia » a été publié en octobre 2019 dans Mitochondrion (IF : 3,44). Ce travail a été supervisé par Dr Jonny St-Amand et Dr Mayumi Yoshioka. J’étais

responsable de la collection, l’analyse et la rédaction de ce manuscrit.

J’ai participé aux expériences qui ont mené à :

1) La publication de :

* « Identification of the principal transcriptional regulators for low-fat and high-fat

meal responsive genes in small intestine », article publié en 2017 dans Nutrition & Metabolism (je suis le deuxième auteur cet article qui a été supervisé par Dr Jonny

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St-xxi

Amand Dr Mayumi Yoshioka avec la participation de : Octave Mucunguzi, Abdelaziz Ghanemi, André Boivin et Ezequiel-Luis Calvo).

** « Energy and metabolic pathways in trefoil factor family member (Tff2) KO mice

beyond the protection from high-fat diet induced obesity », article publié en 2018 dans Life Sciences (je suis le deuxième auteur de cet article qui a été supervisé par Dr Jonny

St-Amand Dr Mayumi Yoshioka avec la participation de : Abdelaziz Ghanemi et Octave Mucunguzi).

*** « Secreted protein acidic and rich in cysteine and bioenergetics : Extracellular

matrix, adipocytes remodeling and skeletal muscle metabolism », article publié en

octobre 2019 dans The International Journal of Biochemistry & Cell Biology, (je suis le deuxième auteur de cet article qui a été supervisé par Dr Jonny St-Amand Dr Mayumi Yoshioka avec la participation de : Abdelaziz Ghanemi).

2) La soumission de :

* « Functional genomics and obesity : Elucidating molecular mechanisms toward

discovering novel therapeutic targets », article soumis en septembre 2019 dans Obesity Research & Clinical Practice, (je suis le deuxième auteur de cet article qui a été supervisé

par Dr Jonny St-Amand Dr Mayumi Yoshioka avec la participation de : Abdelaziz Ghanemi).

Enfin, j’ai pris ma place dans notre laboratoire et j’ai même aidé mes collègues : Octave Mucunguzi (M.Sc.), Nesrine Nachi (M.Sc.) et Abdelaziz Ghanemi (étudiant au doctorat) ainsi que quelques stagiaires (Olivier Royer, Timothty Santos, Simon Aubé et Masahiro Hosoya) dans leurs travaux et leurs expériences pour leur faciliter la familiarisation avec les techniques utilisées.

(23)
(24)

1

Introduction

Le vieillissement est un déclin progressif de la fonction physiologique intrinsèque, entraînant une augmentation de taux de mortalité et une diminution de la reproduction liée à l’âge1. Bowen et Atwood ont défini ce phénomène comme étant « tout changement

dans un organisme au fil du temps » 2. Cette définition inclut les changements liés à la

perte (sénescence) et au gain de fonction (la croissance et le développement) 2. En tant

que tel, « le vieillissement correspond à l’ensemble des processus physiologiques et

psychologiques qui modifient la structure et les fonctions de l’organisme à partir de l’âge mûr, résultant de l’interaction de facteurs génétiques et environnementaux auxquels est soumis l’organisme tout au long de sa vie » 3. La population mondiale continue de vieillir

rapidement, les indices de fécondité sont tombés en dessous du taux requis pour le renouvellement des générations dans la plupart des régions du monde et les gens ont tendance à vivre plus longtemps4. De 2025 à 2050, la population âgée devrait presque doubler à 1,6 milliard dans le monde, alors que la population totale ne progressera que de 34 % au cours de la même période4. Au Québec, le vieillissement de la population s’avère encore. Selon l’institut national de santé publique du Québec (INSPQ), d’ici une dizaine d’années, la société québécoise sera l’une des plus vieilles en occident (l’espérance de vie des Québécois dépassera 80 ans) et environ 1 personne sur 4 sera âgée de 65 ans et plus (https://www.inspq.qc.ca/le-vieillissement-au-quebec). De plus, l’INSPQ annonce que la proportion d’aînés âgés de 85 ans et plus frôlera les 25 % en 2061 et que 57 % des personnes âgées sont atteintes d’incapacité physique (lien avec la mobilité et l’agilité des mains). Face à ce choc démographique et les conséquences économiques et sociales du vieillissement de la population, une bonne distinction du vieillissement normal et pathologique ainsi qu’une meilleure connaissance des mécanismes impliqués dans ce processus nous permettent d’envisager des stratégies susceptibles de prévenir certains effets du vieillissement.

(25)

2

Chapitre 1 : Vieillissement et la sarcopénie

1. Phénomène du vieillissement

1.1 Théories biologiques modernes du vieillissement

Le processus du vieillissement est complexe et multifactoriel. Plusieurs questions se posent : pourquoi vieillissons-nous ? Y a-t-il une limite à notre âge ? Quel est le marqueur du vieillissement ? Quand commençons-nous à vieillir ?

De nombreuses théories ont été proposées pour tenter d’expliquer le processus de vieillissement. Les théories biologiques modernes du vieillissement humain se divisent en deux catégories5 : les théories du vieillissement programmé et les théories du vieillissement variable. La figure 1 résume les théories biologiques modernes du vieillissement.

Figure 1 : Théories biologiques modernes du vieillissement.

Toutefois, on comprend maintenant que le vieillissement est une interaction complexe de la régulation génétique et de l’accumulation des dommages. De plus, ces théories n’ont pas expliqué certains phénotypes de vieillissement comme la fibrose et le vieillissement prématuré. De ce fait, une nouvelle théorie a été proposée pour comprendre les rôles des dommages environnementaux, de la réparation, de la régulation génique et de la structure multicellulaire dans le processus de vieillissement (the

Misrepair-accumulation theory) 6. Le concept de cette théorie a été défini comme la reconstruction incorrecte d’une structure, après la réparation des dommages d’origine, peut entraîner un changement de structure (molécule/cellule/tissu) et une réduction de la fonction6.

(26)

3

L’augmentation de l’insertion de fragments d’ADN mitochondrial (ADNmt) dans l’ADN nucléaire au cours du vieillissement, la peroxydation accrue des lipides dans les membranes cellulaires et la diminution de l’autophagie sont les trois mécanismes selon lesquels des dommages cellulaires irréversibles peuvent être causés. Ces dommages peuvent avoir trois destins cellulaires : 1) mort cellulaire par apoptose ou nécrose, 2) sénescence cellulaire et dysfonctionnement dans les tissus post-mitotiques et 3) cellules défectueuses dans les tissus mitotiques pouvant conduire au cancer7.

En fait, de nombreuses théories sur les mécanismes des changements liés à l’âge ont été rapportées. Cependant, aucune théorie n’est suffisamment capable d’expliquer le processus de vieillissement. Ces théories se contredisent souvent entre elles8.

1.2 Mitochondries et vieillissement

La théorie radicalaire repose sur l’accumulation d’agressions oxydantes provoquées par les radicaux libres provenant principalement du métabolisme de l’oxygène et de l’azote9. Depuis que cette hypothèse a été élaborée, plusieurs études ont mis l’accent sur

la mitochondrie, organelle productrice des espèces réactives de l’oxygène (ROS) 10, et son génome.

1.2.1 Généralités

Il a été rapporté que la mitochondrie est née depuis deux milliards d’années suite à l’engloutissement d’une α-protéobactérie par un précurseur de la cellule Eucaryotique moderne11. Ces organelles cellulaires sont entourées de deux membranes : une membrane interne entourant la matrice mitochondriale et formant de nombreux plis (crêtes) qui s’étendent à l’intérieur (ou à la matrice) de l’organelle et une membrane

externe délimitant l’espace intermembranaire

(27)

4

Figure 2 : Représentation d’une mitochondrie animale. Source de l’image : Mariana Ruiz Villarreal LadyofHats, Wikipédia.

Chacun de ces composants joue des rôles fonctionnels distincts : la matrice et la membrane interne représentent les principaux compartiments des mitochondries. La matrice contient le système génétique mitochondrial ainsi que les enzymes responsables des réactions centrales du métabolisme oxydatif, la membrane interne représente le site principal de la génération d’ATP et contient plus de 70 % des protéines impliquées dans la phosphorylation oxydative ainsi que dans le transport des métabolites (par exemple pyruvate et acides gras) entre le cytosol et les mitochondries. La membrane externe est librement perméable aux petites molécules à cause des protéines appelées porines, qui forment des canaux qui permettent la diffusion libre de molécules inférieures à environ 6000 daltons. Grâce à leur capacité à produire de l’ATP, les mitochondries sont devenues une force motrice de l’évolution12.

1.2.2 Génome mitochondrial

Bien que les mitochondries aient conservé le caractère de double membrane de leurs ancêtres, leur forme et leur composition globales ont été radicalement modifiées et elles ont acquis une myriade de fonctions supplémentaires dans la cellule12. En 1961, une découverte a été faite concernant la structure mitochondriale quand Mitchell a mis en évidence les principes fondamentaux de la fonction mitochondriale13. La découverte était

(28)

5

que les mitochondries contiennent leur propre système génétique, qui est séparé et distinct du génome nucléaire de la cellule13. Les génomes mitochondriaux sont généralement des molécules d’ADN circulaires, comme celles des bactéries, présentes en plusieurs copies par organite. Ils varient considérablement en taille entre les différentes espèces12. Le génome mitochondrial humain par exemple, code pour 13 protéines qui sont impliquées dans le transport d’électrons et la phosphorylation oxydative (7 pour le complexe I, 1 pour le complexe III, 3 pour le complexe IV et 2 pour le complexe V). Ainsi, les 22 ARN de transfert (ARNt) et les 2 ARN ribosomaux (ARNr) qui sont (16S et 12S) nécessaires à la synthèse de ces polypeptides dans la mitochondrie12.

1.2.3 Maladies mitochondriales

L’ADNmt peut être altéré par des mutations qui sont souvent délétères pour l’organite. Ces altérations ont été décrites depuis 198814,15 et pouvaient être acquises ou

transmises. Elles sont à l’origine des maladies nommées cytopathies mitochondriales dont le dénominateur commun est un déclin dans la chaîne respiratoire mitochondriale 16,17. Certains troubles mitochondriaux pourraient affecter un seul organe

comme pour la neuropathie optique héréditaire de Leber, maladie héréditaire qui se manifeste par une baisse brutale de la vision et peut être causée par des mutations dans les gènes mitochondriaux qui codent pour des composants de la chaîne de transport d’électrons, alors que de nombreuses autres maladies mitochondriales pourraient impliquer plusieurs organes et présenteraient souvent des caractéristiques neurogéniques et myopathiques importantes (https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK1422/). Les troubles mitochondriaux peuvent survenir à tout âge18 et prédisposer aux maladies communes telles que : maladie d’Alzheimer, maladie de Parkinson et diabète19. Le tableau 1 résume quelques maladies mitochondriales causées par des mutations de l’ADNmt.

(29)

6

Tableau 1 : Quelques troubles mitochondriaux causés par des mutations/délétions de l’ADNmt

Maladie/syndrome Déficit Symptômes cliniques Mode de transmission Références Syndrome de Leber Sous-unités de la chaîne respiratoire

Neuropathie optique Mitochondrial 19

Syndrome de Leigh

Complexe I Encéphalopathie Mitochondrial 20

Syndrome de Pearson Délétion de l’ADNmt Anémie sidéroblastique et pancytopénie Souvent spontanée 21 Syndrome NARP (neuropathie, ataxi e, rétinite pigmentaire)

Complexe V Neuropathie sensorielle, ataxie cérébelleuse et une cécité nocturne

Mitochondrial 22 Syndrome MERRF (Épilepsie myoclonique avec fibres rouges déchiquetées)

ARNt (lysine) Épilepsie

myoclonique associée à la myopathie des fibres rouges en haillons Mitochondrial 23 Syndrome MELAS (myopathie mitochondriale, encéphalopathie, acidose lactique, pseudo-épisodes vasculaires cérébraux)

ARNt (leucine) Encéphalomyopathie mitochondriale, acidose lactique, pseudo-épisodes vasculaires cérébraux

Mitochondrial 24

Comme l’ADNmt, l’ADN des génomes nucléaires peut être aussi altéré. Chez les enfants, la plupart des cytopathies mitochondriales sont causées par des mutations dans les gènes nucléaires qui sont impliqués dans l’assemblage des complexes de la chaîne respiratoire, la réplication de l’ADNmt, la fusion et la fission du réseau mitochondrial25.

Par exemple, la frataxine est une protéine de la matrice mitochondriale codée par le noyau dont la déficience cause l’ataxie de Friedrich, maladie neuromusculaire génétique caractérisée par la dégénérescence spinocérébelleuse26. Durant plusieurs décennies, les vitamines et les suppléments nutritionnels ont été utilisés comme traitement des maladies mitochondriales, mais sans aucun bénéfice prouvé27. De nouvelles approches

moléculaires ciblées (acides nucléiques, nucléases mitochondriales et acides nucléiques peptidiques) ont été proposées, cependant, la polyploïdisation du génome mitochondrial, le phénomène de l’hétéroplasmie et la difficulté de créer des modèles animaux présenteraient de vrais défis pour le développement de thérapies pour les maladies mitochondriales28.

(30)

7

1.2.4 Implication de la mitochondrie dans le processus du vieillissement

Le processus de vieillissement est caractérisé par des déclins progressifs et irréversibles des réserves physiologiques de l’organisme, ce phénomène est encore mal compris. Selon la théorie radicalaire du vieillissement, sous l’effet des radicaux libres et des ROS, une accumulation progressive des mutations dans l’ADNmt conduisait à un déclin inévitable de la fonction mitochondriale9. Ces mutations pourraient entraîner un dysfonctionnement de la chaîne respiratoire mitochondriale ce qui conduit à une augmentation de la production des ROS et à une accumulation subséquente des mutations29. D’autres arguments ont soutenu cette théorie :

▪ La détection des cellules musculaires cardiaques déficientes en cytochrome-c-oxydase, l’enzyme terminale de la chaîne respiratoire, dans des tissus post-mitotiques vieillissants30.

▪ L’existence d’une corrélation inversée entre la production des ROS, l’activité métabolique et la longévité chez certaines espèces animales31.

▪ L’implication du superoxyde dismutase et la catalase dans la longévité et les maladies dégénératives32.

▪ Rôle de la restriction calorique (CR) dans la diminution de l’accumulation des délétions de l’ADNmt33.

En effet, il a été suggéré que durant le vieillissement, la mitochondrie est la source majeure des ROS et elle-même constitue la première cible de ces espèces29. Des études

sur des modèles animaux âgés ont montré une corrélation positive entre le vieillissement et la présence des mutations dans l’ADNmt34. De plus, une sensibilité particulière du

stress oxydant de l’ADNmt ainsi que sa transcription altérée durant la sénescence ont été rapportées. En outre, des altérations structurales et fonctionnelles des mitochondries liées au vieillissement ont été rapportées34. De ce fait, les nouvelles perspectives de recherche pour les thérapies des pathologies liées au vieillissement se focalisent sur les mitochondries. Mais la question qui se pose est : comment une mutation dans un génome individuel pourrait se développer au niveau clonal dans des cellules ?

(31)

8

Autres théories ont été encore proposées, telles que : la réplication sélective de l’ADNmt, la longévité des mitochondries qui contenaient de l’ADNmt muté et l’hypothèse de la mitochondrie malade35.

Le génome mitochondrial humain a été séquencé depuis 198136 et des progrès significatifs dans le domaine mitochondrial continuent d’être faits, toutefois, l’implication des mutations de l’ADNmt dans le vieillissement et les maladies neurodégénératives fait toujours l’objet de débats.

1.3 Vieillissement musculaire

Des changements liés à l’âge dans la composition et la structure du muscle squelettique ont été observés37. Parmi ces changements, une infiltration de tissu adipeux et conjonctif et une réduction de la masse musculaire (responsable de 30 % de la dépense énergétique au repos et du renouvellement des protéines ainsi que 70 % de la masse cellulaire corporelle) qui diminuent d’environ 3-8 % par décennie après l’âge de 30 ans et ce taux de déclin est encore plus élevé après l’âge de 60 ans38. L’un des effets les plus frappants de l’âge est donc la perte involontaire de la masse, de la force et de la fonction musculaire39. Cette perte involontaire est la cause fondamentale du handicap chez les personnes âgées. De plus, la diminution de la masse musculaire (qui est impliquée dans le métabolisme et l’activité physique) s’accompagne également d’une augmentation progressive de la masse grasse et par conséquent des modifications de la composition corporelle qui sont des éléments clés de processus du vieillissement et de la physiopathologie des maladies chroniques38. La diminution de la masse osseuse,

l’augmentation de la raideur articulaire et l’apparition de la cyphose pourraient avoir des implications probables dans certaines conditions, y compris le diabète type 2, l’obésité, les maladies cardiaques et l’ostéoporose40. Le tableau 2 présente les principaux

(32)

9

Tableau 2 : Principaux changements musculaires liés à l’âge

Changements musculaires liés à l’âge Références

Changements morphologiques

↓ de la surface transversale 37

Détérioration des cellules satellites

↓ du nombre des cellules satellites et altération de leur

fonction

41

Changements dans la

distribution des fibres musculaires

Changements dans la taille des fibres musculaires (la réduction moyenne de la taille des fibres de type II est de 26 % entre 20 et 80 ans)

37

Changements dans le nombre de fibres musculaires 42

Dénervation des fibres musculaires (diminution du nombre des unités motrices actives et altération de leur remodelage)

43

Changements métaboliques ↓ de la capacité d’endurance 44

↓ de la production d’énergie aérobie 45

Changements mécaniques ↓ de la force musculaire 45

Altération du couplage excitation-contraction 46

↑ des lésions ultra-structurales avec la contraction

excentrique

47

Déclin de récupération musculaire 48

1.4 Conclusion

Le vieillissement est un processus complexe qui est habituellement associé à une diminution de la masse, de la force et de la vitesse de contraction. De nombreuses théories ont été proposées pour expliquer le processus de vieillissement, mais aucune d’entre elles ne semble pleinement satisfaisante. Au niveau cellulaire, le vieillissement est causé par un déclin progressif de la fonction mitochondriale.

Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour démêler la complexité des voies cellulaires régies par les mitochondries, identifier le rôle joué par chacun de ces processus dans le vieillissement et établir dans quelle mesure le dysfonctionnement mitochondrial est impliqué dans les pathologies ou syndromes liés à l’âge.

L’élucidation de ces cruciaux problèmes pourrait fournir probablement aux cliniciens des traitements novateurs et plus efficaces pour contrer le vieillissement musculaire.

(33)

10

2. La sarcopénie : un syndrome gériatrique avec de nombreux enjeux

La deuxième partie de ce premier chapitre nous permet de mieux comprendre les changements musculaires liés à l’âge, en particulier la perte involontaire de la masse, de la force et de la fonction musculaire, on parle de la sarcopénie.

2.1 Pourquoi s’intéresser à la sarcopénie ?

Pendant des années, le muscle squelettique était le parent pauvre des recherches, toutefois, les maladies neurologiques, l’ostéoporose et les maladies cardiovasculaires ont fait l’objet de plusieurs réunions et des travaux scientifiques. Le vieillissement est le plus important facteur de risque des maladies humaines49 et sur environ 150 000 personnes qui décèdent chaque jour à travers le monde, les deux tiers meurent de causes liées à l’âge50. De ce fait, développer des recherches dans ce domaine devient une nécessité urgente surtout si on sait qu’une réduction d’environ 0,23 kg de masse musculaire par an est attendue entre 30 et 60 ans et que 30 % de la population âgée de plus de 65 ans est concernée par cette fonte musculaire.

De plus, il a été rapporté que la diminution de la masse musculaire est associée à une augmentation des coûts d’hospitalisation51. La sarcopénie augmente les risques de

décès, des chutes et d’ostéoporose52, 53. En conséquence, ce syndrome gériatrique

augmente de 30 à 50 % les coûts d’hospitalisation, il s’agit donc d’un véritable défi socio-économique54. Par exemple, les coûts directs des soins de santé imputables à la sarcopénie

étaient de 8,5 milliards de dollars (10,8 milliards de dollars chez les hommes et 7,7 milliards chez les femmes) aux États-Unis55.

2.2 Notion de la sarcopénie

La diminution de la masse maigre corporelle et l’augmentation de la masse grasse liée à l’âge est l’un des changements les plus constants et continuels qui ont des conséquences fonctionnelles et métaboliques très importantes.

Les muscles squelettiques et la masse osseuse sont les principaux composants de la masse maigre qui diminue avec l’âge56. C’est en 1931 que la perte de la masse

musculaire avec l’avancée en âge a été observée pour la première fois dans les muscles intrinsèques des mains et des pieds57. Des années après, les premières données

(34)

11

prospectives sur la diminution de la masse musculaire liée à l’âge ont été rapportées58. En 1988, Irwin Rosenberg a constaté que « aucun déclin lié l’âge n’est plus dramatique ou

potentiellement plus significatif que le déclin de la masse musculaire » et a proposé plus

tard le terme sarcopénie, ayant pour origine deux racines grecques (sarcos = chair et

penia = pauvreté, manque), pour décrire cette diminution de la masse musculaire liée à

l’âge59.

2.3 Plusieurs définitions

2.3.1 Sarcopénie comme un syndrome gériatrique

Les syndromes gériatriques sont des états communs, complexes et coûteux d’altération de la santé chez les personnes âgées qui résultent des interactions incomplètement comprises entre la maladie et l’âge, produisant une constellation de signes et de symptômes60. Ces syndromes partagent de nombreuses caractéristiques communes : très répandues chez les personnes âgées, ont un impact très important sur la qualité de vie et peuvent impliquer plusieurs systèmes d’organes61. En effet, la sarcopénie : 1) est très répandue chez les personnes âgées62, 2) a de multiples facteurs contributifs63 et 3) représente un état de santé détérioré avec un lourd tribut personnel64. De ce fait, la sarcopénie a été considérée comme un syndrome gériatrique.

2.3.2 Définition basée sur la masse musculaire

La sarcopénie a été définie comme un déclin progressif de la masse musculaire lié à l’âge65. Dans ce contexte, certaines études ont suggéré des critères basés sur l’utilisation

de certaines méthodes comme l’absorptiométrie biphotonique à rayon X (DEXA) pour quantifier la masse musculaire. Par exemple, Baumgartner et al., ont résumé la masse musculaire des quatre membres en tant que masse musculaire squelettique appendiculaire (AMS) et ont exprimé la masse musculaire comme AMS/taille2 (kg/m2). Les individus ayant une AMS inférieure à au moins deux écarts-types par rapport à celui d’une population de référence plus jeune sont atteints de sarcopénie66. D’autres auteurs ont utilisé l’indice de la masse musculaire squelettique (IMS) basé sur la masse musculaire squelettique totale divisée par le poids corporel et le résultat multiplié par 100. Ces

(35)

12

chercheurs ont considéré deux stades de la sarcopénie : 1) stade 1 lorsque l’indice est compris entre 1 et 2 par rapport à une population de référence plus jeune et 2) stade 2 lorsque l’indice est inférieur à 267. En 2003, une autre méthode basée sur la AMS ajustée pour la taille et la masse grasse corporelle a été proposée pour suggérer la nécessité de l’implication de la masse grasse pour l’estimation de la prévalence de la sarcopénie chez les femmes et chez les personnes obèses68.

2.3.3 Définition consensuelle de la sarcopénie

Quatre groupes de travail sur la sarcopénie ont proposé des définitions consensuelles de la sarcopénie. Ils sont présentés par un ordre chronologique de leur publication :

The European Society of Clinical Nutrition and Metabolism (ESPEN) : a défini la

sarcopénie comme « une condition caractérisée par la perte de la masse et de la force

musculaire » 69. Ce groupe a alors considéré la sarcopénie comme une maladie des

personnes âgées, mais a stipulé que son développement peut être associé à d’autres conditions qui ne sont pas exclusivement observées chez les personnes âgées, telles que : la malnutrition, l’alitement, l’immobilité, l’inactivité physique, les maladies neurodégénératives et la cachexie69.

The European Working Group on Sarcopenia in Older People (EWGSOP) : a

introduit la sarcopénie comme « un syndrome caractérisé par une perte progressive et

généralisée de la masse musculaire squelettique et de la force avec un risque d’effets indésirables tels qu’un handicap physique, une mauvaise qualité de vie et la mort » 70. Ce groupe a recommandé d’utiliser la masse musculaire et la fonction musculaire (force ou performance) pour le diagnostic de la sarcopénie. Il a justifié l’utilisation de deux critères par le fait que la force musculaire ne dépend pas uniquement de la masse musculaire et que la relation entre la force et la masse n’est pas linéaire70. Ainsi, définir la sarcopénie uniquement en termes de masse musculaire est trop étroit et peut avoir une valeur clinique limitée. Certains auteurs ont soutenu que le terme dynapénie est mieux adapté pour décrire la perte de la force et de la fonction musculaire liée à l’âge71.

Cependant, la sarcopénie est déjà un terme largement reconnu et donc le remplacer pourrait conduire à plus de confusion70. EWGSOP a suggéré d’utiliser 3 degrés

conceptuels : la présarcopénie, la sarcopénie et la sarcopénie sévère70. Le tableau 3

(36)

13

Tableau 3 : Degrés conceptuels de la sarcopénie selon EWGSOP

Degré Masse musculaire Force musculaire Performance physique

Présarcopénie

Sarcopénie ↓ ou Sarcopénie sévère ↓ et ↓ et

En outre, deux catégories de la sarcopénie ont été proposées par le EWGSOP :

sarcopénie primaire (aucune cause évidente hormis l’âge ne peut être incriminée) et sarcopénie secondaire (plusieurs facteurs de risques qui sont impliqués) 70. Le tableau 4 présente les différentes catégories de la sarcopénie proposées par le EWGSOP.

Tableau 4 : Suggestions de catégorisation de la sarcopénie par l’EWGSOP

Sarcopénie primaire

Sarcopénie liée au vieillissement Aucune cause évidente hormis le vieillissement

Sarcopénie secondaire

Sarcopénie liée à l’inactivité Sarcopénie liée à une maladie chronique

Sarcopénie liée à la nutrition

Sédentarité, immobilisation et déconditionnement.

Maladie endocrinienne, cancer, défaillance avancée d’un organe ou une maladie inflammatoire.

Rapport inapproprié d’énergie et/ou de protéine lié à une mauvaise absorption, des désordres gastro-intestinaux ou l’usage de substances médicamenteuses.

i. The International Working Group on Sarcopenia (IWGS)

Selon ce groupe, la sarcopénie est « la perte de la masse et de la fonction du

muscle squelettique liée à l’âge » 72. Les causes de la sarcopénie sont multifactorielles et

peuvent inclure la désuétude, l’altération de la fonction endocrinienne, les maladies chroniques, l’inflammation, la résistance à l’insuline et les carences nutritionnelles72.

ii. The Society of Sarcopenia, Cachexia and Wasting Disorders (SSCWD)

On parle de la « sarcopénie à mobilité réduite » qui serait un terme acceptable pour définir les personnes ayant besoin d’une intervention thérapeutique. Selon ces auteurs, la sarcopénie est « un syndrome, non pas une maladie, défini comme une

personne avec une perte musculaire dont la vitesse de marche est inférieure ou égale à 1 m/s ou qui marche moins de 400 m lors d’un test de marche de 6 minutes » 73.

(37)

14

En plus de EWGSOP70 et SSCWD73, d’autres organisations, International

Academy on Nutrition and Aging (IANA), Asian Working Group for Sarcopenia (AWGS)

74 et Foundation for the National Institutes of Health (FNIH) 75, ont redéfini la sarcopénie

comme étant une fonction musculaire limitée (vitesse de marche ou distance ou force de préhension) associée à une masse musculaire faible. Le tableau 5 résume les différentes définitions de la sarcopénie.

Tableau 5 : Comparaison des définitions de la sarcopénie

Définition Fonction Masse musculaire

EWGSOP Vitesse de marche Force de préhension

Masse musculaire faible

IANA Vitesse de marche Masse maigre appendiculaire faible/taille2

SSCWD 6 min de marche Vitesse de marche

Masse maigre appendiculaire faible/taille2

AWGS Vitesse de marche Force de préhension

Masse maigre appendiculaire faible/taille2

FNIH Vitesse de marche Force de préhension

Masse maigre appendiculaire faible/indice de masse corporelle

2.4 Prévalence de la sarcopénie et nécessité d’une définition opérationnelle

La prévalence de la sarcopénie varie selon : la définition appliquée, méthode et instrument de mesure, la race, le sexe des échantillons étudiés et la population de référence utilisée. Dans ce contexte, les études qui ont appliqué la définition basée uniquement sur la masse musculaire66, 76 ont montré une prévalence plus élevée (de 9,4 %

à 18,8 %) que celles qui ont pris en considération la masse musculaire, la force musculaire et les performances physiques70, 73 (de 3,3 % à 14,2 %). De plus, une étude a comparé les

caractéristiques cliniques de la sarcopénie définies par EWGSOP et IWGS et a montré que la prévalence de la sarcopénie était de 5,8 % à 14,9 % chez les hommes et de 4,1 % à 16,6 % chez les femmes et que les valeurs obtenues avec la définition EWGSOP sont plus élevées que celles obtenues par la définition de IWGS indépendamment de l’indice de la masse musculaire utilisé77. En effet, la méthode utilisée pour mesurer la masse musculaire a aussi influencé les résultats obtenus. En 1998, Baumgartner a montré que la sarcopénie était de 20 % chez les hommes âgés de 70 et 75 ans et de 40 % chez les femmes du même groupe d’âge en utilisant la technique de l’impédancemétrie66. Deux ans plus tard, le même auteur a publié des données sur la même population en utilisant la DEXA

(38)

15

et il a montré que la sarcopénie était de 8,8 % chez les femmes et 13,5 % chez les hommes âgés de 60-69 ans et 16 % chez les femmes et 29 % chez les hommes de plus de 80 ans78.

D’un autre côté, des études ont montré que la sarcopénie touchait 40 % des personnes âgées hospitalisées en soin de suite et réadaptation et que sa prévalence est associée à une perte de mobilité52. Une récente publication effectuée sur 778 personnes âgées hospitalisées a montré qu’un patient dénutri est forcément sarcopénique, mais le vice versa n’est pas obligatoirement correct (80 % de patients sarcopéniques contre 37,4 % de patients dénutris) 79.

Donc, la sarcopénie devrait être diagnostiquée chez les patients dénutris ou non dénutris79.

2.5 Outils de dépistages de la sarcopénie

En 2045, de 19 à 32 millions de personnes de plus de 65 ans seront sarcopéniques80. Au regard de son impact, il est impératif de la diagnostiquer et de la prendre en charge. Le diagnostic devrait s’appuyer sur des indicateurs spécifiques de la masse musculaire, de la force ainsi que des performances physiques. De ce fait, le EWGSOP a établi un algorithme de diagnostic intégrant les trois paramètres de sa définition70. Bref, cet algorithme est basé sur la vitesse de marche et sa valeur limite a été fixée à 0,8 m/s. Si la vitesse de marche est inférieure de 0,8 m/s, on mesure la masse

Depuis que Rosenberg a inventé la notion de sarcopénie en 1989, un grand nombre d’études ont été publiées pour aborder le rôle de la sarcopénie chez les personnes âgées vivant dans la communauté et dans divers contextes cliniques. En 2010, EWGSOP a recommandé d’utiliser la masse et la fonction musculaire (force ou performance) pour définir la sarcopénie. En effet, définir la sarcopénie

uniquement en termes de masse musculaire ne tiendrait pas compte d’autres modifications musculaires importantes liées à l’âge qui affectent fortement la qualité, la force et la puissance musculaire. Actuellement, la définition

suggérée par EWGSOP est la plus utilisée. Toutefois, la grande variabilité de résultats entre les différentes études confirme la nécessité d’une définition opérationnelle qui nous permet de différencier les sujets sarcopéniques et non sarcopéniques et de définir les normes applicables qui seront utiles pour facilement caractériser la sarcopénie dans les différentes populations.

(39)

16

musculaire et/ou force musculaire70. La figure 3 présente l’algorithme de dépistage de la sarcopénie proposé par le EWGSOP.

Figure 3 : Algorithme de dépistage de la sarcopénie proposé par le groupe de travail EWGSOP.

i. Évaluation de la masse musculaire : plusieurs techniques ont été utilisées pour mesurer

la masse musculaire squelettique81. Le coût, la disponibilité et la facilité d’utilisation peuvent déterminer les techniques qui sont mieux adaptées à la pratique clinique ou à la recherche. Le tableau 6 présente les différentes techniques de mesure de la masse musculaire.

Figure

Figure 1 : Théories biologiques modernes du vieillissement.
Figure 2 : Représentation d’une mitochondrie animale.  Source de l’image : Mariana Ruiz  Villarreal LadyofHats, Wikipédia.
Tableau 1 : Quelques troubles mitochondriaux causés par des mutations/délétions  de l’ADNmt
Tableau 2 : Principaux changements musculaires liés à l’âge
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