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ARTheque - STEF - ENS Cachan | La découverte de la science dans les musées d'enfants américains

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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LA DECOUVERTE DE LA SCIENCE DANS LES MUSEES D'ENFANTS AMERICAINS

Chantal LOMBARD Musée d'Histoire Marseille

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Les musées amér-icainsl C:Cl,'.lme leurs hOf,'10lo~ueseurIJpéens1 sont des insti-tirions qui ont pour fpl1ction dtaccueillir le publ.ic POUy lui donner j locca -sion de comprendre les ob.-olets qutils ont dans leurs collecti()Jls. Les musées scientifiques., comme les ITItlsées cl\art 011 cl'histoire} assurent en Amérique un rôle considérable dans la vie culturelle quarante millions de 'lisiteurs viennent chaque année passer un Inoment dans un TTIusée scientifique et rechni-qlle Les mus0es pour enfants sont nés de deux id~es ; la première était de constituer des collections n,ises à la disposition des écoles (cas du musée de Détroit) créé en 19ü5} oÙ vingt personnes assurent actuellement la mainte-nance des mallettes pédagogiques)., la deuxième était de faire découvrir aux enfants leur environnement et de présenter les aspects de la vie que l'école ne peut prendre en charge Musées des sciencesy centres de découvertes

(jardins, Zoo}aquariums) et musées pour enfanrs sont un des piliers qui} au mêT:1e titre que les mass -media classiques (livres, films, émissions de télé-vision),structurent la culture scientifique des enfants. Aux Etats-Unis, les musées travaillent étroitement avec le milieu scolaire~ ils ont même lancé une nouvelle profession III'éducateur dans le musée't Certaines universités proposent une formation de maîtrise qui correspond à ce titre L1enseignement, à partir des collections et des moyens de communication mis en(ï~uvredans les musées) a développé des méthodes pédagogiques spécifiques .

J'analyserai en premier le public visé par les musées, je rappellerai les objectifs pédagogiques poursuivis et résumerai le contenu des messages pré-sentés ; enfin, je décrirai différentes modalités choisies pour faire passer des messages scientifiques et essaierai de cerner la probl(>matique d'appren-tissage sous-jacente à ces visites dans les musées.

A QUI

Les musées scientifiques, dans la mesure où ils ont des activités prévues pour les enfants, et les musées pour enfants s'adressent à un public non aver-ti. Exceptés certains groupes scolaires et des clubs scientifiques} le public visiteur arrive la première fois dans les salles d'exposition avec peu de culture scientifique. Cette ignorance ou cette fraîcheur -ou, cornrrJ€ 1la souli-gné André Giordan, ce bagage de préjugés concernant la science- est l'état général de la plupart des visiteurs. Le premier contact avec le message scien-tifique ne se posera pas en terme cognitif, mais en terme esthétique ou ludique. L'attitude ludique en effet se structure sür un désiT de curiosité et d'explo-ration.

La pression des familles et le développement des loisirs a amené les direc-tions des musées à accueillir en même temps des enfants d1âges divers et à concevoir des expositions où les parents ~1amusent comme le~Hs enfants. Tan-tôt les parents aSSllrent un rôle d'enseignant qui aide1 Expl iquc} complète, tantôt ils découvrent en même temps que leurs enfants.

Certai~smusées ntaccueillenr principalement que des enfants d'âge pré-scolaire et conçoi,'ent l'exposition en tenant compte des capacités propres

cet âge

Les enfants viennent au ml.1sée parfois en groupe de classe accompagné par un e.nseignant. parfois e"!1 petits groupes SOIlS la surveillance d 'I.ln <"jdulte Selon le but pOlJrsuivi) ils évolueront tous seuls Ot) bi.en sous la conduite d'un guide

(1) Voir en annexe les centres visités et les documents sur lesqllcls se basent ces réflexions.

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t..,es r;':usées pour enfants se sont adaptés à ces différents types de visiteurs.

ls ont p1acé dans la plupart des salles des animateurs" qui peuvent aider et ntervenir à La demande). ils organisent des activités avec des démonstrateurs~ ls proposent des animati_ons pour l'anniversaire d'un enfant et aussi des camps d!été,

Pour. le.s visiteurs très motivés, les musées ont conçu des centres de res-sources. <:haque musée est équipé d'un magasin o~ l'enfant peut aclleter des livres, des jouets, des instruments à construire, etc .. En quittant le musée, l'enfant peut utiliser Lille documentation qui l'aura intéressé

Pour résumer, les musées pour enfants s:adressent à un public large, qLli pénètre dans ce lieu pour son plaisir et passer un bon moment ~ public sans forrnation scientifique, il vient pour découvrir et garder ensuite quelques impressions fortes.

El HESSAGE ? DANS QUEL DUT ?

Le Boston Childrenl

s museurn veut l Io ffrir des expériences provocantes ~2) utiles avec des matériaux concrets aux enfants, parents et enseignants"' Les educate.urs souha itent que les enfants viennent lIdévclopper leurs aptitu-des il observer et à comprendre les objets dans l'univers naturel et construit par 1:I)on~e. ~Rpprennent_~ étudier d'u~e façon~pe~sonnelle et.à obf~5veT par la SUite et Etendent enfl n leur connalssance a cl autres domalnes Ils veu-l(~nt faire naître une att.itude critique fondée sur l'expérience et non sur l! information transmise comme cela se passe généralement à l'école

On peut gl(1balement rt~Grouper le contenu des activités offertes aux enfants en quatre thèmes

Id mi.se en scène de l!,~nvironnementproche de l'enfant: le m3rché, le bureau, le chantier, l'hôpital i1a:=.elier de fabrication, la llle avec ses \~ql1ipemcnts particuliers) le studio de La télévision.

~12~fant est l'utilisateur ou l'acteur de ces différentes scènes.

- La rencontre avec le monde naturel (animaux à nourrir et à caresser, os et pierres à manipul er ... ).

- La manipulation cl'objets techniques ou l'exploration de lois scientifiques (sur le son, la lumière, l'électricité ... ),

- L1utilisation IJe l'informatiqlle,

Ce sujet s'inscrivant dans une préoccupation à préparer l'enfant aux futurs outils de la communication.

COM1'lENT ?

Je distingtierai le mode de présentation des messages des principes pédago-giques qui les ont structurés.

La conception .;pnérale- des musés pOlir enfants ost d'offrir un espace varié> gai, coloré, o~ l'enfant sc déplace en toute liberté, au rythme qu'il veut, touchant tout ce qui est Q sa hauteur) lisant ou ne lisant pas les panneaux ecrits pour lui. La mise en scène est construite~ à sa dimension, il peut re-vêtir le costume de policier et manipuler les feux de la circulation il est le cameraman qui capte les ima6es.

(2) Pitman-Gelles B.~ Nuseums, Magic, Children, p. IO (3) ibiden p. 47

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La mise en scène dévoile aussi ce qui niest pas apparent dans la vie quotidienne: les canalisations d'égoûts~ les tuyaux et les cab1es qui relient la maison à l'extérieur ..

Comme dans la réalité, l'enfant joue mieux avec des partenaires: le méde-cin examine un malade, l'enfant pèse les frtlits que l\li achète sa mère ... L'interaction avec autrui est une donnée inscrite dans la mise en scène.

La rencontre avec le monde naturel est proposée dans des laboratoires où l'enfant peut saisir l'animal} le caresser, le nourrir~ jouer éventuellement avec lui ; toute une batter1e de matériel est à sa disposition, des boîtes dans lesquelles sont réunies des specimens, une loupe pour observer et un petit matériel d'exploration; des animaux empaillés sont présentés aussi pour permettre de toucher différents types de matières et de formes. Le Boston Children's Museum loue aux familles une mallette qui présente des os les enfants peuvent attacher sur leur jambe un tibia en tissu, enfiler des bobines sur une paille pour comprendre le fonctionnement de la colonne verté-bra le} et 1 ire des documents écr its pour eux

Les objets techniques sont conçus pour une utilisation enfantine; le po-laroîd a une protection transparente qui permet à l.'enfant de repérer les fonc-tions de l'appareil, les téléphones présentés au Capital Children Museum sont installés de façon que les enfants comprennent llévolution technique de cet objet, du premier téléphone de Bell au téléphone au laser, Invité souvent à presser sur un bouton, l'enfant provoqu<::: des réactions et contemple l'effet de son geste. L1

opportunité à utiliser son corps) sa voix} sa force} son mou-vement est recherchée dans des expériences de physiques. C'est dans son corps que l'enfant rencontrera les phénomènes scientifiques.

Classer, essayer différentes possibilités} résoudre un problème~développer une stratégie sont des attitudes recherchées par les différentes manipulations proposées.

Fabriquer un outil tel que le projecteur de planetarium est aussi une des formes d1activités qui permettent aux enfants de démystifier la science.

Pour rendre les enfants maîtres du langage informatique} les responsables ont conçu un matériel spécifique: le clavier est à touches pour que les en-fants d'âge pré-scolaire puissent l ' u t i l i s e r ; les programmes sont variés, adaptés aux vocabulaire des enfants et à leurs intérêts : programme de compo-sition musicale. de dessin, d'attention ou de tests en tout genre. L'enfant peut s'auto-évaluer et travailler à son rythme.

Les équipes éducatives des musées ont prévu des aides complémentaires aux visites :

- documents que l'on peut consulter dans le centre de ressources - projections de films~ de marionnettes ... ;

- stages et conférences destinés aux maîtres et aux parents

- matériel pédagogique destiné aux maîtres pour préparer la visite et l'ex-ploiter.

Le principe pédagogique sur lequel se fonde les expos~tl0nset les program-mes montés par les musées américains est celui de l'interaction qui fait appel à la découverte personnelle, en mobilisant tous les sens et en incitant au jeu et à l'exploration. Le visiteur doit pouvoir non seulement observer et ré-fléchir mais réagir. Provoquer une réaction positive est la première attitude recherchée par la mise en scène. On construira un envir(Înnement qui éveillera la sensibilité et incitera à llexploration. Le visiteur doit pouvoir non

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seu-lement observer et réfléchir mais réagir, Provoquer une réaction positive est la première attitude recherchée par la mise en scène.

On construira un environnement qui éveillera la sensibilité et incitera à l'exploration personnelle.

Le visiteur a une démarche individuel1e~il vient au mus~e pour son plaisir et choisit parmi les éléments de l'exposition ce qui lui plaît. Rares sont les visiteurs qui suivent l'itinéraire des galeries, ils réagissent à ce qui les a t t i r e : une enquête récente a montré que les enfants préféraient découvrir par eux-mêmes le musée d1histoire naturelle que de suivre les commentaires du jeune animateur. La présentation doit être stimulante, de manière à suscité l'in-térêt -et la compréhension- sans la présence d'lJn médiateur comme l'est généra-lement le maître ou le conférencier.

Le jeune visiteur, et tout particulièrement l'enfant, a une démarche ludique il est animé par la curiosité et se sent disponible pour essayer des n~nipula­ tians dont il ignore les fondements techniques et la valeur d'illustration. Les nuséologues s'ingénient à appliquer les expériences à des référents humains tester sur soiJ comparer le rythme du galop du cheval avec celui de 1'hommeJ etc . . Ltattitude d'exploration exige un investissement et une concentration, développe l'observation et réclame une stratégie. Des programmes d'informatique donnent la composition énergétique des différents plats offerts au restaurantl

l'enfant peut bâtir son menu à partir des éléments de son choix.

Sans passer par le langage, le visiteur peut découvrir quelque chose, il peut analyser l'effet d'une variable en la manipulant et comprendre les rela-tions dans un phénomène sans utiliser lléquation ou une symbolisation.

Le visiteur structure lui-même son savoir. Alan Friedman a attiré l'atten-tion des muséologuf's Sur cette constatal'atten-tion étonnante: !Ipeu de visiteurs sem-blent concevoir leur visite comme une rencontre avec une thèse générale ou une structure de connaissancel l

.

,

~e~

musées fonctionnent selon le principe de "1 'évaluation formative" def,nlSsent leurs abject 'f et le. ... . 1 bl' 'bl ' Ils

S pu le Cl e pU1sconstru1sent un prototype q~l.fest teste un certa1n temps avant de devenir l'élément dtexposition défi-n1t1 .

, L 1

év~

luation es

~

présente à tau tes les phases de 11ac t ion, par exempl e

l

Aquar~urn

de BaltImore remet au maître un livret avec un jeu de mots

croi-s~s.à

rempli: avant la visite et une batterie de jeux à réaliser après la

v~s1te. Les educ~t:ursde musées ont un souci de rigueur qui s'allie avec le rIre et la fantaISIe.

(6)

.'::.n , jes

Il,h~ '-J~;m,rel i.ndjviduc'~lcd'uI! !-Plblic 4U1 ve'lt dévelcprer 2rl Y1enCê <.;<:1

cult1.1:-e SCid1tifiquE.' et te,~Lniquc' tes musées pour enf2n;:s c'r:.t l'TItré

leurs eff(lrts sur la prF'senrarl')o du ::lOndc; modernE'. S!adapt:lnt ."lJX ca[)3c-Ltés physiques et inte11ectuel1E::'s des enfants, ils ont conçu des cxp()sitions sou.s la Ù:nme d1

espaces anim,5s le visitt.'ur tOllche, cuntemple, ~xplore, :nanipul'? lés éléments et les décors conçus l\Ji plail-e et le rendre. 3ctit'. Ensei--gnanrs E~t parents sont dés ;.Jdl-tena dans 1 !,5laborati()n des rrogranmles et 11 exp l o itation des expositions. Les Elusées scientifiques rendent à occuper un espac~ pédagogique en publiant des documenrsl en faisant tC"'Jrner df:::S bus dans les écoles~ en vendant du matériel didactique} en produisant des :::~ries

télé-vis~ps et en organisant des loisirs scientifiques Chargés pelldant des si~cles de tr3l1Smettre des témoi.gnages du passé, ces rr,usées ne répondent-ils ?as main-tenant à préparer nos enfanrsau fUtl1Y.

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LIEUX VISITES

• Centres conçus pOIJr les enfants :

- PLEASE TOUCH }!USEUH. Philadelphie - BOSTON CHILDREN'S HUSEUH. Boston - CAPITAL CHILDREN'~SEl~. Washington - SESAME PLACE. Langhorne

. Husées scientifiques ayant àes activités enfantines:

- EXPLORATORIUM. San Francisco

- LA~~ENCE HALL OF SCIENCE. Berkeley

- AQUARIUM. Baltimore

- ~lUSEUM OF NATURAL HISTORY. New York

- SCILNCE MUSEUM OF VIRGINIA. Richmond

BIBL IOGRAPHIE

1- Danilov V, Starting a SClence center, 1977. Association of Scie~ce

Tech-nology Center (ASTC), 34 p.

2- Friedman A, Bonnes et moins bonnes expositionsl communication à la Vilette,

8 décembre 1982.

3- Pitman-Gelles B., Museums, magic, children, 1981, ASTC, 262 p.

4- Procpedings of the children in museums. International Symposium, Smithonian Institution, Washington, 1982, 263 p.

5- Grinell Sheila, A Stage for Science: Dramatic Techniques at

Science-Techno-logy Centers. Washington: The Association of Science / Technology Centers, 1979

Références

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