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-,\ STROnOi'':IE EN CLASSE nE 4
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Le Conseil de l'A.P.I.T. s'est réuni le 5 janvier et la fin de sa séance a pris connaissance d'un projet étudié par la coum.ission Lagarrigue
d'un trimestre d'Astronomie en Classe de 4°. L' l\iC;senhlée a été unanime pour s'opposer à ce projet.
Voici un résmné des réserves qui ont été faites et communiquées à notre collègue }!onsieur Harsany.
Une initiation aux sciences-physiques devrait s'appuyer pour l'es-sentiel sur des exercices d'observation, de manipulation et de lnesures, ce qui n'exclut pas la réflexion.
Un programme d'Astronomie répond très mal à cette tri ple exigence (alors que la Technologie y répondait parfaitement).
)0) L'observation devra se borner à celle de cartes, de documents
ou de maquettes sans pouvoir s'appuyer sur l'observation du ciel. En effet: - l'observation ne peut se faire que la nuit.
- les élèves sont trop jeunes pour faire seuls les observa-tions ; celles-ci doivent être guidées - Comment s'assu-rer par exemple que telle constellation a bien été identi-fiée rrise à part la grande ()urse ou peut être et Cassiopée. - cette observation est pratiquement impossible dans les
villes: nébulosité, lumière ambiante, champ limité. 2°) Les manipulations proposées sont en nombre très limité et s'ac-cordent mieux avec un travail collectif qu'avec une recherche individuelle.
3°) Les mesures proposées sont trop délicates mesure d'une longueur par "écho!'? par triangulation? '!esure d'un diamètre ap?arent ?
4°) L'étude de documents se heurtera à de grosses difficultés pra-tiques - se procurera-t-on les séries de photos exploitables? les tables de mesures? les films? Et d'ailleurs combien de classes disposent-elles d'un appareil de projection cinématographique?
Il faut prévoir que toutes ces difficultés feront aboutir ce projet à un enseignement dogmatique et livresque c'est-à-dire à l'opposé de ce que souhaitent ses promoteurs.
Enfin : Comment envisage-t-on de préparer les professeurs à cet enseignement ? Comment informera-t-on les professeurs en exercice? A quel moment de leurs études Universitaires les futurs professeurs de Physique se-ront- ils initiés? On ne peut pas se satisfaire en leur demandant d'apprendre ce qu'ils auront à enseigner !
A une époque assez lointaine ces notions étaient apportées en géo-graphie. Les mathématiciens les ont enseignées à leur manière. Demain cette tâche serait confiée aux physiciens. Les sciences-physiques ne seraient-elles donc plus assez riches pour occuper tout l'horaire qui leur sera si
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-nieusement accordé ? que le programme de seconde par exemple est très rarement mené à son terme par les professeurs. Bon nombre de phé--nomènes dont l'étude est prévue dans la fin de ce programme pourraient être abordés de façon qualitative en 6e et Se par exeup1e.
Nos collègues se posent la question de savoir à quels objectifs, à quel besoin correspond ce projet ?
- Attrait du changement ?
- Démagogie ? pour être dans le vent, parler de satelli-tes, parler de la lune, préparer les voyages interpla-nétaires.
- '1ontrer "l'évolution d'une science" comme il est dit dans le texte? Les élèves de 4e seront-ils sensi-bles à des considérations philosophiques ?