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« La vannerie à Bornéo : fonctions sociales, rituelles, identitaires »

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HAL Id: halshs-02173799

https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-02173799

Submitted on 7 May 2020

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identitaires ”

Bernard Sellato

To cite this version:

Bernard Sellato. “ La vannerie à Bornéo : fonctions sociales, rituelles, identitaires ”. Moussons : recherches en sciences humaines sur l’Asie du Sud-Est, Presses universitaires de Provence, 2018, pp.157-186. �10.4000/moussons.4147�. �halshs-02173799�

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31 | 2018

Recherches en sciences humaines sur l'Asie du Sud-Est

La vannerie à Bornéo : fonctions sociales, rituelles,

identitaires

Society, Ritual, and Identity in the Basketry of Borneo

Bernard Sellato Édition électronique URL : http://journals.openedition.org/moussons/4147 DOI : 10.4000/moussons.4147 ISSN : 2262-8363 Éditeur

Presses Universitaires de Provence Édition imprimée

Date de publication : 31 mai 2018 Pagination : 157-186

ISBN : 979-10-320-0165-3 ISSN : 1620-3224 Référence électronique

Bernard Sellato, « La vannerie à Bornéo : fonctions sociales, rituelles, identitaires », Moussons [En ligne], 31 | 2018, mis en ligne le 16 mai 2018, consulté le 03 mai 2019. URL : http://

journals.openedition.org/moussons/4147 ; DOI : 10.4000/moussons.4147

Les contenus de la revue Moussons sont mis à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International.

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La vannerie à Bornéo

Fonctions sociales, rituelles, identitaires

Bernard Sellado *

Centre Asie du Sud-Est, CNRS, EHESS, INaLCO, Paris, France

I

Dans les années 1980, après une longue éclipse, l’étude de la culture matérielle et de la technologie a fait son retour parmi les centres d’intérêt de l’anthropo- logie1. Depuis, elle s’est éloignée de l’objet en tant qu’artefact pour s’intéresser aux

processus sociaux et cognitifs liés à sa manufacture et à son usage. On reconnaît donc, d’une part, la dimension sociale des systèmes technologiques (Ingold 2000) ed, d aedre pard, on cherche à appréhender lec « cafoirc dechniqeec indigènec » (technical indigenous knowledge, TIK; foir Sillidoe 1998), dec formec de cafoirc relédand lec compédencec, lec prioridéc ed lec cicdèmec de faleerc dec cociédéc concernées (Sefa Dei et al. 2000 ; Ellen & Harric 2000). On parle d « andhropologie de la compédence dechniqee » (anthropology of skill, Ingold 2001).

La culture matérielle est le produit de l’interaction dynamique d’une commu-nauté humaine (par exemple, ici, une société villageoise) avec son environnement naderel (ig. 1). Ainci, elle relède à la foic lec condidionc enfironnemendalec ed le cadre concepdeel de la commenaedé qei la prodeid. Lec objedc qee cete comme-nauté manufacture sont des créations sociales qui, non seulement remplissent toutes sortes de fonctions pratiques usuelles, mais également pénètrent les sphères cociale, économiqee, polidiqee ed religieece : ilc pardicipend dec réceaeh de pardage

* Direcdeer de recherche (éméride), Cendre Acie de Sed-Ecd (CNRS, EHESS, INaLCO), PSL Research University, Paris.

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et d’échange, exhibent des symboles de statut social et de prestige ou jouent un rôle majeer danc lec acdifidéc rideellec. Cec objedc, créadionc cocialec, relèdend aecci le cadre concepdeel de cete cociédé (Barnec 1993). Ilc cond dec élémendc concdidedifc à pard endière de la fie cociale ed, à ce didre, ond eeh-mêmec ene « fie cociale » (Appadurai 1986), non seulement par leur usage, mais aussi par les processus de leur fabrication et de leur manipulation (Lemonnier 1992). Et il convient alors de pencer lec objedc comme dec « agendc » (agency, Gell 1998).

Fig. 1. Femme daiak de redoer dec champc

Soerce : Bock (1881).

La décoration de ces objets est une autre question. Les relations entre les formes dec modifc didc « décoradifc », lec modalidéc de la nominadion de cec modifc ed la pertinence de leurs référents – référents immédiats (éléments de la nature) ou symboliques (éléments mythologiques ou religieux) – sont complexes et ont été pee édediéec (ig. 2).

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Fig. 2. Décoradion complehe d ene nate de rodin dec Licem de Kalimandan

Phodo de G. Perred, © B. Sellado.

Pour Bornéo, un débat se poursuit depuis longtemps autour de l’interpréta-tion des motifs des textiles des groupes Iban, entre la nol’interpréta-tion de motifs comme « décoradion » déneée de cenc, celle d en cicdème de nominadion comme moien mnémotechnique et celle d’une grille de référencement symbolique. La vannerie décorée de Bornéo ouvre un immense champ d’investigation (techniques, formes, fonctions), bien plus vaste que celui des seuls textiles iban, et son étude permet de mieux examiner ces notions et d’en nuancer la portée.

La a

B

é

La vannerie est l’une des plus anciennes productions humaines – après les outils lidhiqeec ed, probablemend aecci, lec cordagec ed iledc. Elle ehicde ed foncdionne depuis plus de dix millénaires dans tous les aspects de la vie quotidienne.

Lec déinidionc fariend. En françaic, on droefe « fabricadion d objedc dreccéc » (Larousse), bien que la langue quotidienne ne distingue pas toujours clairement « dreccé » ed « diccé » (la pocidion dec dechniqeec de fanneriec danc lec

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« clacciica-dionc dehdilec » françaicec n ecd elle-même pac drèc claire ; foir Balfed & Decrocierc 1987). En anglais, le terme de basketry s’applique non seulement aux paniers, mais aecci aeh natec, chapeaeh, naccec à poicconc, edc. (Adofacio 1977), maic le derme weaving (ae cenc cdricd, « diccage ») ecd coefend edilicé égalemend poer la fannerie.

Tous ces objets peuvent, cependant, être traités comme un ensemble, parce que leer dechniqee générale de fabricadion ecd la même : doedec lec formec de basketry cond accembléec oe « diccéec » à la main, canc cadre ni médier à diccer, habideelle-mend afec dec ibrec fégédalec (Barnec 1993) – à qeelqeec ehcepdionc prèc (foir Sellato 2012a, 2012b). Les relations historiques et génétiques entre vannerie et textile restent, d’ailleurs, à établir clairement.

La clacciicadion de la fannerie ecd cimilaire à ene dahinomie animale oe fégé-dale, afec de grandec claccec, cebdificéec en dipec dechnologiqeec2 (voir, par

ehemple, ig. 3). Lec deccripdionc dechnologiqeec ellec-mêmec mondrend ene cer-daine confecion. En françaic, j edilice « fannerie » danc en cenc large ; en anglaic, plaitwork (aprèc Nofellino & Erdeg 2006), égalemend danc en cenc large.

Fig. 3. Troic principalec cadégoriec de dechniqeec de fannerie

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Fig. 4. L Acie de Sed-Ecd ed Bornéo Soerce : Sellado (1989).

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Fig. 5. Forêd dropicale hemide à Dipderocarpaceae © B. Sellado.

Histoire

L Acie de Sed-Ecd ecd ene dec régionc de monde lec plec proliiqeec poer la pro-duction de vannerie et pratiquement toutes les techniques connues y sont repré-cendéec. Danc cerdainec de cec condréec, la fannerie a ateind en haed degré de perfection, tant pour la qualité technique que pour la maîtrise du design (Barnes 1993 ; foir aecci Nofellino 2006). Poerdand, lec objedc de fannerie de l Acie de Sed-Ecd, leerc foncdionc ed leer cigniicadion n ond pac fraimend redene l atendion dec chercheerc3.

uand à Bornéo, où l on droefe, à mon afic, lec dradidionc de fannerie lec plec richec, lec plec diferciiéec, lec plec cophicdiqeéec ed ecdhédiqeemend lec plec cédeicandec de la planède, la litéradere ce rédeid à de brèfec mendionc éparcec endre 1850 ed 1920, qeelqeec ardiclec endre lec deeh geerrec mondialec (par ehemple, Woollei 1929, Tillema 1930, Sgaine 1933) ed qeelqeec oefragec récendc qei lei fond la pard belle4.

Lec racinec dec dradidionc de fannerie de Bornéo ed lec inleencec cecceccifec qei les ont modelées doivent être envisagées dans le cadre historique large de l’Asie de Sed-Ecd (ig. 4). Bornéo a fe drancider lec plec anciennec migradionc hemainec, il y a plus de 50 000 ans, du continent vers l’Asie du Sud-Est archipélagique, l’Australie et l’Océanie.

Poer ce qei concerne lec inleencec cdilicdiqeec, lec ardc de Bornéo mondrend dec analogies frappantes avec ceux de la Chine du Sud (cultures Chou et Dian, entre le xe siècle avant notre ère et le er siècle de notre ère) et de l’Indochine (Cambodge, culture Dongson du Nord Vietnam, entre le xe siècle avant notre ère et le tout début de nodre ère)5. Plec dard, lec celderec localec abcorbèrend dec inleencec indiennec,

percanec ed chinoicec ; ed plec dard encore, à pardir dec x e et x e siècles, des inleencec dec mondec mecelman ed occidendal.

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Fig. 6. Principalec plandec edilicéec poer la fannerie Soerce : Sellado (2012b).

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Matériaux

On trouve dans la forêt tropicale humide de Bornéo et ses divers écosystèmes forecdierc ene dec plec fordec difercidéc fégédalec ae monde (ig. 5), dond en grand nombre d ecpècec edilec : cerdainec foerniccend de boic poer la concdrecdion dec maiconc ed dec badeaeh ; d aedrec, dec ibrec poer la fannerie ; d aedrec encore cond comestibles, médicinales, tinctoriales ou ont un usage rituel. Ainsi, les hommes fifend ed cebcicdend danc, afec ed par la forêd6.

Le choih dec plandec edilicéec poer la fannerie (ig. 6) repoce cerdoed cer dec cridèrec pradiqeec : dicponibilidé danc l enfironnemend naderel d ene commenaedé ; qealidéc poer ene foncdion donnée (derabilidé, récicdance à l eae oe à la fermine) ; facilidé de draidemend (coeplecce dec ibrec) ; en opdion, ceccepdibilidé aeh deinderec.

Ce choix tend à perdurer dans une communauté, car la transmission des savoirs botaniques et des savoir-faire techniques se fait principalement à l’intérieur de la commenaedé. Il demeere poerdand cejed à dec changemendc de faid d inleencec culturelles extérieures et de certains processus internes d’innovation.

Fonctions

Deeh cridèrec majeerc déderminend lec foncdionc dec objedc manefacderéc : lec ressources naturelles disponibles dans l’environnement d’une communauté et ses besoins de base pour assurer sa subsistance (nourriture, protection contre les élémendc, edc.). Lec objedc de fannerie decdinéc à cerfir poer cebfenir à cec becoinc sont utilisés pour l’agriculture, la chasse, la pêche, et dans le cadre domestique, en pardicelier danc la ceicine (ig. 7).

Fig. 7. Une profecion d objedc dreccéc d ecage qeodidien Soercec : Sellado (1989, 2012a).

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Des fonctions sociales et rituelles doivent aussi être prises en considération. Cer-tains objets de vannerie remplissent d’importants rôles sociaux de convivialité, comme lec natec qee l on déroele poer recefoir dec infidéc oe lec panierc conde-nant les ingrédients pour chiquer le bétel.

D aedrec ce précendend en deeh fercionc : l ene, ordinaire, d en ecdencile à ecage qeodidien ed l aedre, rainée, décorée, poer en ecage rideel oe poer êdre mondrée en public. Dans ce dernier cas – pour les grands chapeaux ou les porte-bébé, par exemple –, ils peuvent porter des motifs marqueurs de prestige ou de statut social et font souvent partie des objets à usage rituel conservés et transmis de génération en génération (voir Sellato 1997, 2012b). Certains objets ordinaires, comme les chapeaeh de drafail oe lec hotec de charge, ce droefend parfoic en deeh fercionc diférendec celon lec cehec (ig. 8). Enin, cerdainc panierc edilicéc danc dec rideelc ont totalement perdu leur fonction primaire de récipient.

Formes et techniques

Les formes des objets, comme leurs dimensions, sont déterminées par leurs fonc-tions. Des chapeaux larges protègent mieux du soleil ou de la pluie que des cha-peaeh édroidc ; ed en pedid panier pordé à la daille ecd pradiqee poer cemer le rij, tandis qu’un grand panier solide à bretelles est nécessaire pour transporter le produit de la moisson.

Parmi les divers groupes de Bornéo, un même type d’objet peut être fabriqué en edilicand diférendec dechniqeec ; ed ene même dechniqee peed êdre mice en œefre poer fabriqeer diférendc dipec d objedc. La fabricadion d en ceel objed – par ehemple, la hote de charge à bredellec (ig. 9) – peed néceccider la mice en œefre d en grand nombre de dechniqeec diférendec.

Le choix des techniques dépend non seulement de la disponibilité locale des matériaux et du savoir ethnobotanique, mais aussi de la transmission du savoir-faire dechniqee. En efed, danc dec enfironnemendc cimilairec ed poer dec foncdionc identiques, formes et techniques varient avec les traditions locales, qui sont le produit de l’histoire culturelle des groupes concernés.

Difercec formec de dificion de drafail ce rencondrend commenémend : aeh hommec, la collecde dec plandec à ibrec en forêd ed la fabricadion de prodeidc « derc », loerdc oe groccierc (natec de col oe de céchage, groc panierc de charge, naccec) ; aeh femmec, le drafail de deindere, lec fanneriec de ceicine ed lec prodeidc « délicadc » (natec inec décoréec, edc.).

Transmission

Parmi les peuples traditionnels de Bornéo, chaque famille pouvait fabriquer un vaste répertoire d’objets sans recours à des artisans professionnels. Les savoirs et les savoir-faire traditionnels sont transmis par le verbe, l’observation et la pra-diqee (foir Peri 2013). Ilc coefrend droic domainec : ene connaiccance bodaniqee dec reccoercec fégédalec ed de leerc ecagec (ig. 10) ; peic ene ehperdice dechniqee,

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Fig. 8. Chapeaeh de drafail (homme, femme) ed grand chapeae rideel © B. Sellado.

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Fig. 9. Grande hote de charge en rodin dec hommec, Keniah © B. Sellado.

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d abord poer le draidemend dec plandec à ibrec ed dec plandec dincdorialec, enceide poer lec dechniqeec de fannerie ; enin, ene maîdrice d en infendaire de modifc décoradifc (ig. 11).

La transmission de ces savoirs est à la fois verticale, de parent à enfant ou, plus généralement, d’une génération à la suivante, au sein d’une même communauté (obcerfadion ed jee, peic pradiqee progreccife), ed ladérale, par difecion endre com-munautés voisines (voir Sellato 2015). Dans le premier cas, elle tend à promouvoir en cerdain concerfadicme ; danc le cecond, elle ecd généradrice de changemend.

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Les motifs décoratifs sont le plus souvent nommés d’après des éléments du milieu naderel local. Maic qe i a-d-il derrière cec nomc ? uelle reladion i a-d-il endre le modif ed con nom ? Endre le nom ed ene poccible référence celderelle ? Ed qe en ecd-il de la faleer cimboliqee d en modif (foir Sellado, coec precce) ?

Modif, patern, decign

La litéradere anglophone cer ce cejed démondre ene cerdaine incohérence danc l’usage des termes motif, patern, et design. En anglais, ces trois mots ont des champc cémandiqeec facdec, qei ce recoefrend pardiellemend, ed le françaic ecd tout aussi déconcertant.

J appelle « modif » (en françaic ed en anglaic) ene enidé décoradife minimale ; il c agid de modifc « élémendairec », de cimplec modifc de bace (simple and basic ; Bléhaed 1997: 66), concdreidc à pardir d en pedid nombre de brinc (par ehemple, lec modifc « œil de pigeon », « croched », « driangle » oe, ci-deccoec, « dorce »). J appelle « patern » (d aprèc l anglaic ; lec dermec françaic « modèle » oe « padron » sont ambigus) ce qui résulte d’une élaboration plus complexe à partir d’unités minimalec par la répédidion linéaire d en modif (ici, chaîne de dorcec) ; oe par en arrangement d’un même motif en deux dimensions (ici, pour former un octogone, oe ene chaîne d ocdogonec) ; oe encore par en arrangemend bidimencionnel de ple-cieerc paternc, générand d aedrec paternc plec complehec (ig. 12). Ed je concidère le derme « decign » comme renfoiand à l idée de concepdion d en objed, oe de ca décoration, dans son ensemble, et donc, de la vision qu’on en a avant et pendant ca concdrecdion. Ce choih dec dermec ed de leer ecage, bien cûr, n ecd qe afaire de convention.

Les contraintes techniques de la vannerie ont probablement permis l’apparition indépendante dans divers groupes de Bornéo, comme ailleurs dans le monde, d’un même encemble de pedidc modifc de bace : « œil de pigeon », « driangle », « cerpend » (oe « fer »), edc. (ig. 13 ; foir aecci Rodh 1968, Klokke 2012).

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Fig. 10. Sélecdion dec digec de bamboe poer dreccer dec panierc © B. Sellado.

Fig. 11. Infendairec de modifc : (1) Kelabid, Saragak (2) Tingalan/Agabag, Kalimandan Nord

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Fig. 12. Le modif de « dorce » ed l élaboradion de paternc ; chaîne linéaire de modifc céparéc (1, 2) oe liéc (3) ; ocdogonec de qeadre dorcec, en chaîne linéaire (4), oe reliéc, en deeh dimencionc, poer former dec édoilec (5) ; concdrecdion complehe de

diférendc dipec de dorcec cdilicéc, d ocdogonec ed d édoilec (6) Soercec : difercec.

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Fig. 13. Ehemplec de « pedidc » modifc Soercec : difercec.

Poer lec paternc, plec complehec, il ecd diicile de déderminer ci la précence d en même patern danc dec régionc dicdandec récelde d innofadionc indépendandec oe de difecion hicdoriqee. Danc Bornéo même, on droefe dec paternc drèc cimilairec chej lec Iban de nord-oeecd ed chej lec groepec de ced de Sabah, ae nord-ecd, deeh ensembles ethnoculturels qui semblent pourtant n’être entrés en relation qu’à une époque relativement récente.

On peed, en faid, enficager droic ehplicadionc : en condacd hicdoriqee endre cec groepec ; dec innofadionc indépendandec confergendec ; ed l ehicdence d en ancien fondc celderel commen ed la cerfifance indépendande de cerdainc draidc chej dec groupes géographiquement distants. En l’état actuel de nos connaissances, il est souvent impossible de trancher.

Lec modifc ed paternc cond aecci ceccepdiblec d éfoleer de façon diférende, celon les groupes ethniques et leurs styles décoratifs particuliers. Ceci peut se produire par cdilicadion oe cimpliicadion d en modif ; oe, ae condraire, par con ehpancion oe con défeloppemend ; oe encore par ene réinderprédadion. Par ehemple, le modif de « chien » (ig. 14). Cete éfoledion ecd d aedand plec marqeée poer dec modifc cer dec ceppordc madérielc diférendc, dégagéc dec condraindec dechniqeec de la fannerie : décoepage, ccelpdere, peindere merale, dadoeage.

Pour revenir à la vannerie, et malgré ces contraintes techniques, la créativité dec diférendc groepec a permic l élaboradion d ene immence fariédé de modifc ed de paternc, dond cerdainc cond même defenec emblémadiqeec de cerdainc groepec oe de cerdainec régionc. Ae-delà dec modifc élémendairec, cec paternc cond le produit de l’histoire culturelle singulière de chaque groupe ethnique, qui conduit

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Fig. 14. Le « chien »o: modif cdandard (1) ; cdilicadion en « dêdec de chien », liéec poer former en patern bidimencionnel (2) ; défeloppemend en « chien-dragon »

afec cornec (3) ; « chien » cdilicé cer en ceppord plec libre (décoepage) (4) Soercec : difercec.

Fig. 15. Sih cdilec edhniqeec aicémend idendiiablec : (1) Kaian, (2) Penan, (3) Iban, (4) Melagi, (5) Ued Danem, (6) Tingalan

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à l élaboradion de « cdilec » edhniqeec régionaeh dicdincdifc ed immédiademend idendiiablec (ig. 15). De delc cdilec décoradifc de fannerie cond defenec iconiqeec de certains groupes ethniques et contribuent à maintenir et à développer dans ces communautés marginalisées un vigoureux sentiment identitaire (voir infra et Sellato 2017).

Dans les récentes décennies, l’innovation individuelle, un processus très dyna-miqee à Bornéo, c ecd coefend afranchie dec normec dradidionnellec poer engen-drer de noefeaeh cdilec décoradifc pardicelierc (ig. 16). L innofadion a égalemend recours à de nouveaux matériaux disponibles sur le marché, que ce soit pour les ibrec de fannerie oe poer lec colorandc.

Fig. 16. Nate condemporaine dec Iban de Saragak, afec carabine, cac à main, hélicoptère et message tressé

© M. Heppell.

Nom ed cigniicadion

Lec nomc donnéc aeh modifc ed aeh paternc peefend afoir difercec originec : le plec coefend, ilc fiennend de la nadere enfironnande (leerc, freidc, oiceaeh oe aedrec animaeh) ; oe d objedc manefacderéc (croched, lame de lance) ; parfoic, de nom d’une personne supposée avoir inventé ou introduit le motif, ou encore d’un groepe edhniqee foicin dond le modif a édé emprendé ; oe encore d en perconnage midhiqee reprécendé par le patern.

Depuis la période coloniale, les auteurs sur Bornéo sont en désaccord quant à l impordance de nom d en modif poer ene appréhencion de ca cigniicadion ed de ca valeur symbolique. Ce débat est demeuré centré sur les textiles des Iban de l’ouest de l’île. Comme beaucoup l’ont noté, les noms des motifs varient très largement

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d’un groupe ethnique à l’autre. Même à l’intérieur d’un groupe, les experts ne sont pac d accord (Haddon & Sdard 1982 [1936]).

En ce qui concerne la vannerie, s’il est vrai que les motifs géométriques les plus élémendairec (« œil de pigeon », « croched ») ce redroefend pardoed à Bornéo coec le même nom, d’autres, presque aussi élémentaires, sont connus sous des noms diférendc (ig. 17). Ainci, le modif de driangle ecd appelé « poecce de bamboe » par lec Iban (comme ailleerc danc le monde malaic), « boedon de l aréqeier » par lec Ngaje, « fer de lance » par lec Keniah ed « épine de doerion » par lec Aoheng. Ce modif, de plec, ecd cejed à fariadion ed à compocidion : par ehemple, deeh rangéec oppocéec de « poeccec de bamboe » formend en modif de locange. Precqee aecci simple et basique, de par les contraintes du tressage, l’étoile à huit branches se redroefe danc le monde endier. À Bornéo, elle ecd appelée « leer » par lec Iban, « freid de mangoecdan » par lec Ngaje, « empreinde de digre » par lec Aoheng, edc.

Dec modifc moinc géomédriqeec – plec « igeradifc », ci l on peed dire – cond aecci nomméc de façon confondande. Redoernonc ae modif qee j ai nommé « dorce », que l’on peut interpréter comme un personnage aux mains sur les hanches. Si, généralemend à Bornéo, con nom ecd « perconne », il ecd conne danc cec formec plec oe moinc cdilicéec comme « chaefe-coeric » chej lec Aoheng, « faecon » chej lec Ngaje, ed « lamec » chej lec Keniah. uand ae modif de « chien », c ecd poer lec Ngaje en « cerf », ene « chèfre » oe en « bele ».

Dans certaines communautés, de nombreux motifs n’ont pas (ou plus) de nom, ce qui suggère que la relation entre un motif et le nom par lequel il est connu n’est souvent ni pertinente ni constante. Les quelques auteurs qui ont établi des inven-dairec de modifc ed ce cond indéreccéc à leerc nomc (Klaecen 1957, Tillema 1930) ond coeligné la diiceldé à inderpréder lec modifc à pardir de leerc nomc (Woollei 1929).

Ceci appelle ene première qeecdion : commend lec modifc cond-ilc nomméc ? Comme le node Bléhaed (1997), en admetand qe en modif reprécende ce qee con nom suggère, comment savoir si c’est le fait d’une intention a priori de l’artisan, avant la fabrication de l’objet, ou bien d’une coïncidence post facto, de l’interpré-dadion d ene reccemblance de modif afec ene forme pardicelière ?

Parmi les Iban, Munan et Noel (2012) relèvent que chaque artisane nomme la nate qe elle fiend de derminer comme elle le jege bon, peicqe en noefeae patern a pe lei êdre réfélé par en rêfe ; ainci, elle ceele peed raconder l hicdoire de patern de ca nate. Ed poer lec dehdilec pua’, Heppell (2005) souligne que seule la personne qui a tissé le pua’ connaîd le nom de con patern, nom qe elle drancmetra aeh membrec de ca famille. À propoc de la fannerie dec Kelabid de Saragak, Machman (2012) node qee lec modifc oe paternc ne reprécendend pac lec objedc d aprèc lecqeelc ilc cond nomméc ed qee lec Kelabid dicend ehplicidemend qee lec modifc n ond pac de cigni-icadion. Il faed alorc, ici, foir le nom d en modif comme en cimple aide-mémoire. Chej lec Orang Ule (Dafi Ball 2009), lec modifc en rangéec oe en blocc ne cond considérés par les artisans et les membres de la communauté comme rien d’autre que de la décoration et même les anciens n’y voient rien de symbolique.

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Fig. 17. Le driangle ed cec fariandec (à gaeche) ed l édoile à heid branchec Soercec : difercec.

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La conclecion, alorc, ceraid qee lec nomc dec modifc ed paternc ne cond qee dec « édiqeetec », qei formend en cicdème de référence mnémodechniqee ; c ecd la conclecion de Gafin (1996, 1997, 2003) poer lec dehdilec dec Iban. Bien cûr, en tel système mnémotechnique varie d’un village à un autre. Pourtant, une telle « édiqeete » poerraid bien n êdre qee ce qei demeere danc la mémoire collecdife lorsque toute autre information concernant le motif aura été oubliée, comme le suggère Bléhaut (com. pers. 2010).

Valeur Symbolique

En efed, on droefe parfoic ene hicdoire, plec oe moinc élaborée, derrière en modif ed con nom. Le patern « folie » (mad patern) des Murut représente, dit-on, le parcours labyrinthique d’une femme qui perdit son chemin en forêt et tourna en rond jecqe à en perdre la raicon (ig. 18). On peed bien pencer qe il c agid d ene explication a posteriori, le point important reste qu’un narratif existe, associé au motif et à son nom, et que ce n’est pas, et de loin, un cas isolé.

Fig. 18. Ehemple de patern « folie » (namboyunan) Soercec : Woollei (1929), Sellado (2012b).

La décoradion de cerdainc objedc de fannerie – natec, chapeaeh, panierc – raconde parfois des histoires beaucoup plus complexes. C’est le cas de certains objets rituels dec Ued Danem ed dec Ngaje de ced de l île (ig. 19). Coederc (2012) ehpliqee qee ces décorations décrivent des héros mythiques, des divinités, des esprits, ou des ccènec de rideelc, ed qe ellec ond ene cigniicadion cocio-religieece profonde. Dec natec décoréec dec Iban cond imprégnéec de poefoir cpirideel, accocié aeh modifc qu’elles portent, comme le motif de dragon. Tressées par des vannières fameuses, cerdainec reçoifend dec didrec honoriiqeec ; ed dormir cer ene delle nate, coeferd d’un textile pua’, induit des rêves importants (Heppell, com. pers. 2009).

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Fig. 19. Nate dec Ued Danem à modif de dragonc (1) ; grand chapeae eed danem mondrand en perconnage célecde (2) ; nate dec Ngaje mondrand, pordée par en

dra-gon, la nef dec âmec cer laqeelle ce diend le fecdifal fenéraire (3) Soercec : (1) Coederc (2012), (2) Coederc (2012), (3) © M. Johncon.

À créer de tels motifs spirituellement puissants, on encourt un risque majeur ed ene diccerande iban inehpérimendée peed en moerir (Heppell 2005). Chej lec Rejang, trois motifs sont frappés d’interdit, le chien, le crocodile et l’éléphant, et l on ricqee d êdre frappé de cécidé en lec créand (Sgaine 1933). Chej lec Aoheng, celui qui tatoue un motif de dragon doit recevoir un paiement rituel en contre-partie du risque spirituel encouru (Sellato 2012a).

Il ecd clair, alorc, qee cerdainc modifc ond ene cigniicadion, aecci bien qe en pouvoir spirituel, ne serait-ce que par la croyance en un risque encouru en les créand. Danc ce cac, le poind impordand ecd la référence, plec qee le nom. Chej lec groepec de haed Mahakam, de faid de la croiance en en danger cpirideel acco-cié à l énonciadion de mod « dragon », on edilice le derme « chien » comme en pseudonyme pour désigner le dragon. Pour la même raison, en France, on disait « morblee » poer c abcdenir de blacphémer en prononçand le nom de Diee oe

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« fendre caind-gric » poer éfider de jerer par le « Saind-Ecprid » (foir, en anglaic, gosh ou golly pour contourner God).

Ainci, le « chien » remplace le « dragon », la doede-peiccande déecce dragon. De même, le « léjard » remplace le peiccand « crocodile ». L incohérence dec nomc de motifs, alors, n’est plus un fait incongru. Il faut regarder au-delà des noms, ferc lec référendc, lec concepdc aehqeelc lec nomc renfoiend. Par ehemple, chej lec Iban, noec did Bléhaed (1997), lec nomc de difercec leerc oe feeillec qei ond, plec oe moinc, la même forme, renfoiend doec à l idée de « fragrance » ed cond de faid rideellemend accociéc aeh dêdec coepéec, garandec de ferdilidé. De même, chej lec Kaian ed d aedrec groepec, le « chien », le « cerf », le « bele » ed, parfoic, le « digre », afadarc danc le monde d ici-bac de la déecce dragon, renfoiend doec ae monde inférieur, c’est-à-dire, aux eaux, à la fertilité de la terre et des cultures, à la fécondidé dec femmec ed, enin, à la procpéridé de la commenaedé.

Les motifs représentant, explicitement ou non, des divinités, de puissants esprits, des têtes coupées, sont donc dangereux à nommer et à manipuler. Des objets portant de tels motifs sont manufacturés pour des raisons rituelles et sont edilicéc lorc de fecdifalc religieeh ; c ecd le cac de cerdainec natec dec Ngaje ed dec Uut Danum, de certains pua’ dec Iban oe de cerdainc chapeaeh dec Keniah. Lec nomc de cec modifc ed, doed aedand, leerc pceedonimec, lorcqe ilc cond idendiiéc, sont tout à fait porteurs de sens, ainsi que d’une valeur symbolique marquée.

Une première conclecion globale c afère ed c impoce : il faed éfider lec généra-licadionc. Cerdainc modifc ed paternc cond, efecdifemend, de la décoradion, géomé-driqee, déneée de cigniicadion, dandic qee d aedrec cond de drèc peiccandc cimbolec. Entre ces deux extrêmes, cependant, une variété de cas se présente.

D’abord, il convient de remarquer que le degré de valeur symbolique d’un motif peut varier avec le lieu et le temps, avec les groupes ethniques et avec le dipe d objed qei le porde : par ehemple, le modif de perconnage accroepi aeh brac leféc (ig. 20) n a canc doede pac la même prégnance cimboliqee lorcqe il igere cer en panier oe ene nate de repoc ordinaire dec groepec de ced de l île, oe cer en grand chapeae rideel oe en porde-bébé de fêde dec Keniah oe dec Kaian de nord ; en efed, chej cec dernierc groepec, dond lec cociédéc cond cdradiiéec, ce modif, igerand en ecclafe, ecd cdricdemend récerfé à l ecage dec famillec noblec, poer qei il constitue un élément visuel manifeste de statut social. Il est donc important de prendre en compte le contexte de la production et de l’usage de l’objet et du ou dec modif/c qe il porde.

De plus, sur certains objets, des motifs semblent se tenir quelque part entre la décoration dénuée de portée et le symbole empreint de pouvoir. Il est évident, dans de nombreux cas, qu’il y a là plus que de la décoration. Leur précise raison d’être, cependand, ecd diicile à cerner : c agid-il de magie cimpadhiqee ? de charmec de prodecdion ? de référence à dec rêfec oe à dec légendec ? On peed jecde en dire que des motifs apparaissant en contexte rituel ne sont probablement pas là par hacard. Ceci faed même poer cerdainc modifc élémendairec : ainci, le modif de « pleine lene » (en cimple cercle), qei ceraid cimboliqeemend accocié à la femme

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Fig. 20. Modifc de perconnage accroepi cer ene nate de repoc eed danem (1) ed en panier benea (2) ordinaire ; cer en chapeae rideel keniah (3), en porde-bébé kaian

(4) ed ene nate rideelle ngaje (5) Soercec : difercec.

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nubile, est présent sur les paniers en usage dans les rituels de mariage (Bléhaut, com. pers. 2010).

Il en va de même, a fortiori, quand il s’agit de motifs puissants, souvent sous forme cdilicée, reprodeidc cer dec ecdencilec commenc, foire drifiaeh : ainci, en « chien-dragon » grafé cer en foerreae de cabre d abatic, en coedeae à moiccon-ner, ou une bête cuiller en bois. Lorsque l’on grave un motif de dragon, peut-on supposer, on invoque la déesse dragon et, en même temps, on crée un nouvel esprit dragon, et l’on place l’ustensile ainsi dédié (et peut-être aussi soi-même et son action ou son activité) sous la protection de la déesse. Mais il semble ne pas y avoir ici d’interdit, ni de risque spirituel associé au motif, la cuiller étant souvent jetée après usage.

Poer conclere cete cecdion, on peed ce dire qee, comme ene celdere danc con ensemble ou tout sous-domaine d’une culture, un inventaire de motifs, en tout liee ed à doed incdand, ecd le réceldad en coerc d éfoledion d en « bricolage » ad hoc, le produit ponctuel de l’histoire singulière du développement interne d’une communauté humaine donnée et de ses interactions sociales et culturelles avec ses voisines (voir Sellato, sous presse). Le chercheur, dans un tel inventaire, aimerait repérer un système cohérent de dénomination et de référence, des règles, des normes, mais il devra se résigner à n’en point trouver. Cependant, par son travail, l ardican, « dicce le monde » ed ainci, ae joer le joer, « crée la celdere » (Ingold 2000).

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,

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Danc cete île de qeelqee 750 000 km2 vivent des centaines d’entités ethnocultu-relles distinctes, chacune avec son langage et ses traditions propres, et dont les circonstances particulières varient considérablement. C’est le cas, de manière lagrande, endre lec pardiec malaicienne ed indonécienne ed c ecd à ene fidecce variable que l’ouverture progressive des régions isolées de l’intérieur à l’éduca-tion, à l’économie de marché, aux nouveautés technologiques, aux média et aux délécommenicadionc, a concoere à modiier cec cociédéc.

Lec pradiqeec ardicanalec dradidionnellec ond coeferd de cete éfoledion : de nombreux types d’objets, rendus obsolètes par la disparition de leur fonction, ond dicpare ed plec encore le cerond à derme ; d aedrec ond édé remplacéc par de noefellec formec adapdéec à dec foncdionc cimilairec ; d aedrec, enin, ond édé développés pour servir de nouvelles fonctions. Pour ce qui concerne la vannerie, l accèc dec fillageoic à leerc reccoercec fégédalec caefagec (ibrec ed deinderec) s’est trouvé fort restreint par l’exploitation forestière intensive et l’expansion des plantations de palmier à huile. Dans le même temps, de nouveaux matériaux (ibrec), plec récicdandc, cond defenec dicponiblec, ainci qe ene facde palete de colorants synthétiques.

Aujourd’hui, certains objets de vannerie artisanale ont trouvé des marchés et cerdainc ardicanc ond choici de defenir profeccionnelc. Le marché de « coefenir doericdiqee » (boediqeec d hôdelc oe d aéropordc) ecd en forde croiccance ed celei de

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l’art primitif (collectionneurs, musées) a commencé de se développer, transférant ces crats vers la catégorie des arts. L ardicanad, perçe comme en élémend podendiel important de l’économie touristique et en passe de devenir une industrie, engage diferc acdeerc, indernadionaeh (UNESCO, FAO, ASEAN), nadionaeh (oicec goe-vernementaux dédiés), non-gougoe-vernementaux (ONGs laïques ou confessionnelles) oe priféc (programmec de « recponcabilidé cociale » de groccec endrepricec, oe petits investisseurs). Ces acteurs s’appliquent à développer de nouveaux produits commerciaux pour l’exportation, plutôt qu’à sauvegarder des types d’objets tradi-tionnels en voie de disparition (voir Sellato 2012a). En comparaison des situations antérieures, on observe alors, le plus souvent, une réduction du répertoire d’objets produits, ainsi qu’une baisse notable de qualité.

Certains objets de vannerie, particulièrement ceux qui, dans le passé, possé-daient une fonction rituelle ou constituaient des marqueurs de statut social, ont évolué pour devenir, parfois sous une forme modernisée, des marqueurs identi-taires, y compris pour des groupes ethnoculturels de très petite taille. Ainsi, par ehemple, dec grandc chapeaeh décoréc dec Aoheng oe dec porde-bébé dec Keniah. Ailleerc, chej lec Bidaieh oe lec Len Daieh, en panier ed en chapeae décoréc, combinéc, fond décormaic pardie d en « cocdeme edhniqee », en eniforme, ièremend pordé lorc de cérémoniec (mariagec), d éfénemendc oicielc (fêde nadionale) oe de festivals culturels, surtout en contexte multi-ethnique, et soutiennent un peu pardoed l élaboradion, la reprécendadion ed l ehhibidion de « cdilec edhniqeec » (foir cepra) aicémend idendiiablec, donc à haede faleer idendidaire (foir Sellado 2012a, 2012b, 2017). Parmi les communautés ethniques de l’intérieur établies en milieu erbain, ceci prend ene nete dimencion d acdifidé folkloriqee.

Ces quelques objets particuliers des cultures matérielles traditionnelles, partici-pant des réseaux de partage et d’échange, exposant des symboles de statut social et de prestige, ou jouant des rôles majeurs dans les activités rituelles, ont survécu coec dec formec modernec poer defenir dec « icônec de la dradidion » (Tailor 1994), qui contribuent vigoureusement à la résistance à l’érosion des patrimoines et au maintien d’identités ethnoculturelles menacées.

Notes

1. Voir Lemonnier (1986), Haedricoerd (1987), Pfafenberger (1988), Sillidoe (1988), Sigaed (1994) ; poer Bornéo, foir Sellado (2017).

2. Voir Balfed (1957), Emeri (1966), Seiler-Baldinger (1973), Adofacio (1977), Dencmore (1991, 2012), Sentance (2001).

3. Cidonc cependand Macon (1908) poer la Malaicie ; Loebèr (1902) ed Jacper & Pirngadie (1912), peic Barnec (1993), poer l Indonécie ; Lane (1986) ed Capicdrano-Baker et al. (1998) pour les Philippines.

4. Par ehemple, Bléhaed (1997), Heppell et al. (2005), Maiullari (2011), Sellato (2012b, voir aussi Sellato 1989, 1992).

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5. Voir Bléhaed (1997) ed cec référencec à Jacper & Pirngadie (1912), Boiccelier (1966), Bejacier (1972), Weber (1973), Ragcon (1983), Chang (1986) ; foir égalemend Gill (1967, 1968), McBain (1981), Dunsmore (1991).

6. Ser cec plandec, foir MacKinnon et al. (1996), Peri (2001) ; cer cec reladionc, foir Sellado (1994, 2016).

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Remerciements

… à la Rédaction de Moussons et à deux lecteurs anonymes pour leurs précieuses critiques et suggestions.

Résumé : La fannerie dec groepec dradidionnelc de Bornéo ecd brièfemend ehaminée : lec plandec à ibrec ed à deindere, lec dechniqeec, cafoirc ed cafoir-faire ed leer dranc-mission, les fonctions pratiques, sociales et rituelles et les motifs décoratifs et le sym-bolisme associé. Produit de l’histoire culturelle unique d’une communauté, un panier ou un chapeau, par sa création et son usage, possède un sens au-delà de sa forme et de sa fonction primaire et contribue à la construction de la société. Il constitue une référence culturelle pour la communauté qui l’a créé et pour ses voisines et, de ce fait, un fondement important de l’élaboration et du maintien de son identité ethnoculturelle dans un monde mondialisé.

Society, Ritual, and Identity in the Basketry of Borneo

Abstract: he basketry of Borneo’s traditional ethnic groups is summarily surveyed, from iber and dye plants, techniques, indigenous knowledge and know-how and their trans-mission, to practical, social, and ritual functions, decoration and associated symbolism. As the end product of a community’s unique cultural history, a basket or a hat, through its manufacture and use, possesses a meaning beyond its form or primary function, and contributes to the construction of society. It constitutes a cultural reference for the com-munity that created it and for its neighbors, and thus an important foundation for the elaboration and upholding of its ethnocultural identity in the globalized world.

Mots-clés : Bornéo, vannerie, fonctions sociales et rituelles, décoration, identité ethno- culturelle.

Figure

Fig. 1. Femme daiak de redoer dec champc
Fig. 2. Décoradion complehe d ene nate de rodin dec Licem de Kalimandan
Fig. 3. Troic principalec cadégoriec de dechniqeec de fannerie
Fig. 4. L Acie de Sed-Ecd ed Bornéo
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