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1925-1940 : Gestion municipale SFIO et politique urbaine à Toulouse

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1925-1940 : Gestion municipale SFIO et politique

urbaine à Toulouse

Jean-Philippe Dubourg, Catherine Roi

To cite this version:

Jean-Philippe Dubourg, Catherine Roi. 1925-1940 : Gestion municipale SFIO et politique urbaine à Toulouse. [Rapport de recherche] 227/84, Ministère de l’urbanisme et du logement / Secrétariat de la recherche architecturale (SRA); ARUPAT. 1984. �hal-01888466�

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1925 - 19^0 î GESTION MUNICIPALE S.F.I.O ET POLITIQUE URBAINE A TOULOUSE

ARUPAT : Jean Philippe DUBOURG Catherine ROI

CONTRAT N° 81 01 490 00 223 75 01

"Le présent document constitue le rapport final d'une recher­ che remise au Secrétariat de la Recherche Architecturale en éxécution du programme général de recherche mené par le Minis­ tère de l'Urbanisme et du Logement avec la D.G.R.S.T. Les ju­ gements et opinions émis par les responsables de la. recherche n'engagent que leurs auteurs".

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INTRODUCTION

AVANT-PROPOS

Chapitre I

LE DEVELOPPEMENT HISTORIQUE DE LA VILLE ... F. 10 Le site - Evolution de la forme urbaine

Chapitre II

UNE TRADITION RADICALE SOCIALISTE ET UNE HISTOIRE LOCALE

ANCREE DANS LA PETITE ET MOYENNE BOURGEOISIE ... F.26 L'hégémonie radicale ... une des conditions de l'émergence du socialisme à ioulouse - La situation politique, économi­ que et sociale à la veille des élections municipales du

3 Mai 1925.

Les assemblées municipales de 1925 à 19^0.

1 9 2 5 - 19^0

UNE POLITIQUE URBAINE QUI S'ARTICULE AUTOUR D'UNE

ADMINISTRATION COMMUNALE CONSIDEREE COMME AGENT ECONOMIQUE

Chapitre III

LE DISCOURS DE LA MUNICIPALITE BILLIERES SUR L'ESPACE DE LA VILLE... Mode de développement de la forme urbaine - Analyse de la municipalité sur l'espace de la ville.

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Chapitre IV

SES MOYENS D'INTERVENTION ... Y. ôti - Les outils nécessaires à une intervention sur l'espace :

Office Public Communal d 'Habitations à Bon Marché Atelier Municipal d'Architecture des Entreprises

spécialisées ... ... ^ • 68

- Une intervention directe dans le champ économique :

,...p o u ­ les régies ... 1 ^ - Le plan d'extension : plan économique et moyen de contrôle?

Les moyens juridiques - le plan d'extension ... 1 *757 - Autres préalables nécessaires à une évolution de la forme

urbaine : politique de viabilisation, d'électrification, d'assainissement, transports ... P.277

UNE CONCEPTION DE LA VILLE

Chapitre V

LA CROISSANCE DES FAUBOURGS GENEREE ET CONTROLEE PAR LA

PRODUCTION D'EQUIPEMENTS ... P.285 Les équipements scolaires - Un essaimage d'équipements,

d'encadrement social dans les faubourgs déjà constitués .

Chapitre VI

UNE CERTAINE IDEE DE VILLE : DEBATS ET REALISATIONS DE

PRESTIGE AU CENTRE ... P.335 La création du Parc municipal des Sports - le déplacement

de l'école Vétérinaire et le prolongement des Allées Jean Jaurès : une possibilité d'urbanisme contrôlé.

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5

Chapitre VII

AUX MARGES DE LA VILLE DES INSTALLATIONS D'INDUSTRIES ET D'EQUIPEMENTS L'INSCRIVENT DANS UN TERRITOIRE

REGIONAL D'ECHANGES ... P . J 77 Aéroports - Hôpital suburbain.

CONCLUSION... P.3fc5

ANNEXES ... P.3^7

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!

Il est dorénavant reconnu que les politiques urbaines de 11 entre-deux-guerres, menées par des Municipalités Socialis­ tes ou Sociales-Démocrates, s'articulent autour d'expérimen­ tations sur les moyens et les mises en forme de l'espace de la ville. Pratiques municipales et stratégies urbaines s'in­ tégrent dans le cadre des "politiques sociales", particuliè­ rement privilégiées par les "idéaux" socialistes.

Il s'agit de reconnaitre ses politiques, dépister les straté­ gies et leur impact sur la forme urbaine dans une ville de Province. Ce travail n'est donc qu'une petite contribution aux recherches déjà menées sur les politiques urbaines en Europe de 1900 à 19^0.

L'action municipale est manifeste à Toulouse entre les deux guerres. La ville elle-même, interpelée dans son épaisseur devient le lieu majeur de la cristallisation des choix des élus socialistes. La production municipale de batiments, mal­ gré son importance, n'est ici retenue que parce qu'elle illus­ tre un moment particulier de la production des formes urbai­ nes. Et même si elle n'est pas toujours explicite, elles sont tout de même dirigées par une planification urbaine moderne. A la suite d'autres villes de France, la collectivité loca­ le expérimente et réajuste ses interventions sur la ville. Car c'est bien la forme urbaine de l'extension et de la ré­ novation de la "grande ville" qui est en jeu. Les réalisations que la Municipalité met alors "en place" fonctionnent comme les opérateurs urbains d'une restructuration globale.

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C'est donc les caractéristiques de la gestion socialiste

toulousaine visant cette restructuration qui seront relevées. Il est bien sur impossible de nier les enjeux sur certains groupes sociaux qui se développent autour de l'apparition d'une nouvelle culture ou d'occulter le rôle médiateur des Municipalités dans l'application des principes hygiénistes,

justifiant, au bout du compte, un nouveau contrôle social. Les programmes, éprouvés à Toulouse de 1925 à. 19^+0 illus­ trent suffisamment ces points. Véritables projets sociaux, ils sont à dépister sous les formes de gestion de la collec­ tivité locale, cadre politique réel sous la Illèm républi­ que, bien que perdant peu à peu son autonomie. Parmi les stra­ tégies qui se développent sur l'espace urbain, l'apparition d'une nouvelle génération d'équipement est un élément opérant de sa constitution. Leur implantation, leur insertion dans ou en marge d'un tissu urbain stimule une structuration nou­ velle de la ville.

Comment s'est-elle développée? Comment s'est-elle "transfor­ mée"? Quels sont les acteurs? Y-a-t-il constitution de ty­ pes architecturaux nouveaux? Quels moyens, quels compromis

sont mis en place pour équilibrer les rapports à l'électorat et à l'Etat? Dans quel avenir économique cherche-t-on à ins­ crire la ville?

Un aperçu du développement historique de la ville rendant compte des différentes étapes de constitution est préala­ blement nécessaire, à l'étude des processus de mise en for­ me que mettent en pratique les élus S.F.I.O

Toulouse, après 1918, est presque une ville "neuve" au point de vue de sa population. Seule l'émigration explique non seu­ lement le maintien, mais aussi la croissance nouvelle. Face à cette population "transplantée", la bourgeoisie locale est plutôt sclérosée. La gestion de la Municipalité socialiste

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C ’est à l'émergence du mouvement socialiste à Toulouse, à son organisation que nous consacrons une autre partie de no tre avant-propos, afin de dégager par la suite les points principaux autour desquels s'organisent l'administration municipale de 1925 à 1 9^0.

La conception de la ville qui guide les élus se concrétise autour des stratégies et des débats qui s'amorcent à l'occa sion de certains projets. Quels sont les temps des transfor mations urbaines? Dans quelles logiques s 'inscrivent—elles? On tente donc une approche particulière du processus de la mise en forme de la ville dans laquelle l'architecture est

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10

1 DEVELOPPEMENT HISTORIQUE DE LA VILLE.

L'évolution urbaine de Toulouse repose tout autant sur son site,générâteur de sa morphologie,que sur les enjeux politi­ ques , économiques et sociaux qui participent à la dynamique de sa mise en forme.Si tuer les étapes,déceler les ruptures, les continuités ou les glissements dans l'histoire de la forme urbaine à Toulouse,en référence au développement urbain des villes occidentales,contribuent à cerner,à la veille de la période de l'entre-deux guerres,le processus de mise en forme et les différents enjeux dont il est l'objet.

Le site

Considéré comme un site classique de ville de fleuve(note 1) il semble comporter peu de contraintes tout en offrant

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1 1

-» La. rive droite est intéressante à plusieurs titres.Elle offre une terrasse légèrement bombée,au dessus d'un fleuve aux crues soudaines et dévastatrices.Elle borde la Garonne en un point de son cours qui présente une double capacité de passages :1 'existence d'un gué,la possibilité de lancer un pont de cette rive abrupte et fixée,sans avoir à maintenir le lit fluvial sous ce pont.La rive droite est cependant limitée au Sud et à l'Est par des coteaux:Pech-David,rela­ tivement escarpé et au sol instable,Le Calvinet,érodé qui commande plusieurs passages faciles dans le relief coupé du Terrefort.Entre ces deux coteaux la vallée de 1'Hers,artère vitale du Lauraguais,passage naturel,la met directement en relation avec la Méditerranée.

- La rive gauche,qui a dû être un dédale de faux bras du fleuve,de marécages et de broussailies,constitue la basse plaine inondable.La Garonne,si elle apparait au début comme une frontière,est bien vite intégrée dans la ville,tout en participant au marquage physique des différences.

Evolution de la forme urbaine.

Sur ce site occupé depuis les époques celtiques,la vie et la ville vont s'organiser sous la domination romaine(voir carte page précédente).Ville latine puis colonie romaine,Toulouse s'affirme à la fois comme place forte,lieu de commerce(au­ torisé par une solide infrastructure routière) et du savoir

(enseignement de la rhétorique,nécessaire à toute carrière politique,administrative ou juridique).Ainsi inscrite dans le territoire de l'Empire à la fin du 111°siècle,la Cité se structure autour de deux axe^orientés Nord/Sud,le Cardo,et Est/Ouest,le Décumanus.L 'enceinte,qui contient environ 90

hectares,témoigne d'une ville opulente,équipée aussi de temples d'un théâtre et d'un amphithéâtre(note 2).Elle sera garante

(note 2) Les temples :à l'emplacement de l'actuelle église de la Daurade,du Capitôle(?)et d'autres difficiles à localiser.

L'amphithéâtre : l'extérieur ,au Nord de l'hôpital Purpan.

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de la Cité ju-squ'à 1' expansion urbaine du XI°siécle.Au

cours de cette période,la Cité fonde peu à peu ses richesses sur les ressources agricoles de son terri toire; son commerce agit dans un cadre provincial,permettant au cours des siè­

cles soit 1 'autarcie,soit un certain expansionisme.

Tour à tour simple cité ou capitale, elle connait une réo­ rientation essentielle de son territoire avec les invasions franques au Vlèm siècle : dépendante jusque là de la Méditer­

ranée par Narbonne,elle est rattachée à 1 'Aquitaine.Celle-çi élevée au rang de royaume par Charlemagne,garantit l'Empire carolingien des invasions arabes.Toulouse est alors le siège d'un comté et le point de départ de nouvelles annexions de territoires(note 3)«Peu à peu,la ville scelle une alliance avec ses comtes,ce qui lui permet pendant les croisades d'acquérir une indépendance assez proche de celle des répu­ bliques du Nord de 1' Italie.Elle soumet ainsi à sa juridic­ tion et à ses ordres un territoire relativement vaste,dans un rayon de 80 kilomètres environ.Forte de son pouvoir,elle met en place,vers 1 1 5 2,un embryon de municipalité.

♦ La ville médiévale XI°-XVI° siècle.

En accord avec l'essor urbain qui marque le XI°siécle dans tout 1 'Occident,de nouveaux quartiers apparaissent à l'exté­ rieur de l'enceinte:

- Au Nord de la Ci té,le Bourg s'organise autour:

* du Monastère de Saint Sernin.Des terrains sont concédés pour bâtir,des étaux se groupent en marché articulant ce quartier ecclésiastique de résidence.

* de Saint Pierre des Cuisinés,donné en 1067 par le Comte de Toulouse à l'abbaye de Moissac.Des privilèges sont ac­

cordés aux cordonniers qui y travaillent,et plus tard blan- chers et parchemin!ers s'installent en bordure de Garonne,

(note 3)La Marche d'Espagne est ainsi constituée qui devien­ dra la Catalogne.

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non loin des Moulins du Bazacle.Entre ces deux établissements s'étend une zone moins peuplée:le lieu-dit Lascrosses.L 'en­ semble est entouré par des fossés et des pâlissades; vers 11 ko une enceinte unique englobe le Bourg et la Cité.

- Les faubourgs se structurent au cours du XII°siécle:

* Faubourg Saint Michel,au Sud de la Ci té,à l'extérieur de la Porte Narbonnaise et du Château comtal;les activités

qu'il abrite sont orientées vers le fleuve(pêcheurs,...). /■

* Faubourg Saint Cyprien,sur la rive gauche9autour des Hôpitaux et de quelques maisons aux débouchés des deux

ponts: Pont Vieux,appuyé sur la pointe de l'île de Tounis,et Pont de la Daurade.

- La Cité s'est densifiée:

* autour de la partie centrale de la ville romaine à la croisée des deux axes;c'est là que se fixent artisans et commerçant s.

* par création de sauvetés:

autour de la cathédrale Saint Etienne et prés du Château Narbonnai s .

- Un vaste terroir agricole (le guardiage),extension de la salvetat comtale,est attribué à la ville;ces terrains cons­ titueront le futur domaine communal.

La crise albigeoise clôt cette période en 1229«Toulouse n'évoluera plus désormais dans ce cadre territorial et

culturel particulier.L'unité de la France est (presque)fai te et en 1271,les terres du Comte de Toulouse,baptisées Langue­ doc, passent à la Couronne.Evénement qui favorise une nouvelle

étape de la forme urbaine à l'intérieur du cadre médiéval. Aux édifices religieux déjà en place,s 'ajoutent de nouveaux ordres,garants de l'orthodoxie de la ville,de meme l'instal­ lation de 1 'Université,création royale de 1229,témoigne des nouveaux rapports avec la Couronne.La ville transformée est

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dominée par les couvents,églises,hôpitaux ( 1 5 hôpitaux et

7 léproseries) et Université,dont on peut repérer les clochers et les tours comme autant d'éléments de la nouvelle culture urbaine,lisibles sur la représentation de 1 5 1 5.

L'enceinte au XIV°siécle qui réunit Bourg et Cité au Fau­ bourg Saint Cyprien,de part et d'autre de la Garonne,scelle cette nouvelle unité en assurant la cohérence du tout.Les murs tendus entre les portes de la ville constituent la peau

identifiable de la forme urbaine jusqu'au XVIII°siècle. Dorénavant,Toulouse soutient la royauté,d 'autant plus qu' une politique de colonisation de territoire par le biais du défrichage et de la création de bastides accroit son im­ portance de marché agricole.

L'industrie urbaine connait une diversification et un perfec­ tionnement orientés davantage vers 1'autosuffisance que

vers l'exportation (commerce de draps de laine).Mai s commer­ ce et industrie se développent particuliérement entre 1463 et 15 6O liant la ville aux centres vitaux de 1'Europe,grâce à la culture et à l'exploitation d'une plante tinctoriale:

le pastel.En même temps,1'installation d'un Parlement,au Chateau Narbonnais,place de l'ancien pouvoir comtal,con­ firme la présence du pouvoir royal et son contrôle,par le biais de la justice.

La politique royale contribue,de façon plus large,à faire de Toulouse une ville d 'offi ci ers,car ce corps de parlementaires

(note 4) se transforme,peu à peu,en véritable corps social: "la noblesse de robe"^marque d'un nouveau et profond bou­ leversement .

Pendant cette période(XIII° au XVI°siécle) la structure morphologique de la ville se stabilise et s'unifie,un "au­ thentique habitat urbain se substitue au mélange de maisons rurales et de terrains de culture des quartiers périphériques"

(note 4) Le recrutement de cette classe est régional,voire

même local:il n'est pas rare d'y rencontrer un ancien Capitoul porteur de titre universitaire acquis sur place de Toulouse.

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(note 5)«Tandis que-la Cité se densifie,1es types se renou­ vellent .marquant les différences et les hiérarchisations

qui se mettent en place: quartier des Quatre Coins des Changes et de la rue Saint Rome,avec les hôtels des marchands et

des Capitouls;au Sud de la ville quartier des Parlementaires (Parlement 1^20) .entre le Chateau Narbonnais,la cathé­

drale Saint Etienne et la Dalbade.De même les fonctions majeures de la ville se cristallisent: Maison Commune,à la jonction entre Bourg et Cité;siège de 1 'archevêché à

Saint Etienne,Parlement à l'emplacement du Chateau Narbonnais; marchés: Halle de la Pierre,pour le blé;halle aux poissons aux abords du Pont Vieux;marché à l'huile place Montaygon; le Salin,pour le sel;les abords de Saint Sernin (note 6)...

♦ La ville embellie-la ville totale XVII° -XVIII°siècle.. Cette période est dominée par une grande stabilité politi­ que,due au renforcement de la monarchie.Les villes des Pro­ vinces sont peu à peu inclues dans un maillage systématique

(amélioration ou création de routes,c a n a u x , c a r t e s ) q u i ossature une nouvelle politique de 1 ' échange (note (?).Les villes vont perdre leur limite,dépassant les enceintes,uni­ ques cautions,jusque là de la forme urbaine.Une rupture entre typologie des édifices et forme urbaine se fait jour:in-

troduction de la dimension monumentale(arc de triomphe), apparition du vide urbain(création des places royales) et des fragments urbains loti s .Parallèlement les hiérarchisa­

tions et les différences de classe sont soutenues par des discours et des attitudes qui prônent "rationnellement" pour les vertus de 1'hygiéne(propre/sale,bonnes/mauvaises odeurs,exhalai sons,miasmes fétides responsables des épi­

démies...ces fatalités qui ne choisissent pas toujours leurs camps!) et donc pour 1^. restructuration de la ville respon-'' sable.Le bouleversement général des rapports entre espace

(note 5) (note 6)

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18

et richesse fait apparaître la notion d'espace comme res— source;à Toulouse Mondran,avec ses projets,s'inscrit bien dans son époque en proposant des travaux publics pour amor­

cer un développement économique(note 8),alliant à la fois embellissements et principes de circulation.

L'autorité centrale est représentée à Toulouse par le Parle­ ment, et par la présence du subdélégué de l'intendant de jus­ tice,police et finances,qui réside dans la ville.La Cour des Aides et 1' intendant se trouvent à Montpellier;les deux villes se partagent donc le rôle de contrôle dans les gé­ néralités du Languedoc.Une politique d'assistance se met en place,à laquelle participent implicitement propriétaires terriens,trop nombreux pour être riches,et nobles et bour­ geois désirant jouir sans risques de leur patrimoine.Elle est visible tout autant dans le quadrillage de la ville par les établissements religieux,que par les implantations de Manu­ facture Royale .Si Toulouse,qui parait à la fin du XVII“siè­ cle suffisamment équipée pour devenir ville industrielle, manque ce moment,malgré quelques initiatives(dont celle de

Boyer-Fonfréde en 1791)par ailleurs malchanceuses,cela peut être imputable,d'une part à l'immobilisme de ses classai'di­ rigeantes,dû en grande partie à cette assistance de l'Etat, mais aussi à une volonté du pouvoir et de ses élites de ne pas considérer comme stratégique cette partie de la France qui sans doute ne lui rapporte pas assez(note 9)«La ville dans sa forme traduit l'évolution qui s'opère pendant cette période.

Les pestes,les famines du début du XVTI°siécle laissent libres de vastes espaces à l'intérieur du Bourg et permettent:,dans le cadre de la contre-Réforme,1'implantation de nouveaux

ordres religieux(au nombre de 7 de 1590 à 1708).Les Chartreux occupent 1 1 hectares au voisinage de Saint Pierre des

Cui-(note 8) VOLFF Philippe.HISTOIRE DE TOULOUSE.éd Privât.1978. (note 9) BERINGUIER C.,B0UD0U A.,JALABERT G. TOULOUSE.éd.STOCK.

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sines(note 1 0).L 'aménagement des accès du Pont Neuf se ter­ mine , en 1 6 6 0,et il est mis en service après un siècle de travaux.Un arc de triomphe vient en marquer l'entrée (note

11) du coté du Faubourg Saint Cypriensla dimension monu­ mentale est ainsi introduite en liaison avec la personne royale.Les Manufactures royales,créées par Colbert,s 'instal­ lent dans la Ci té{Manufacture des Poudres(16 6 7) et des Tabacs

(167*0 , prenant la succession d'entreprises privées,et indus­

tries textiles(soie) dans l'île de Tounis.

A l'extérieur de la ville se développe un élément,porteur de transformationssToulouse est inscrite dans le monde de 1'é- change.Le percement du Canal des deux Mers(1667-16 81) et

l'aménagement d'un port à Saint Etienne(1685-1708)constituent cette infrastructure.Implanté sur la rive droite,il suit les contours de la ville à quelques distances et vient la fermer au Nord.

L 'enceinte,au milieu du XVII°siécle ne contient plus l'uni­ té urbaine:de nouveaux faubourgs grandissent:

- En liaison avec les routes:

* Faubourg Saint Michel,face à 1S;Porte Narbonnaise et le long de la route de Narbonne.

* Faubourg Saint Cyprien. - En liaison avec le Canal:

* Faubourg Saint Etienne à l'extérieur de la Porte Saint Etienne et en liaison avec le port et le commerce de grains.

* Faubourg Saint Aubin autour de la bastide de l'Etoile. L'implantation du Canal va fixer une nouvelle limite à la Vil';», et permettre,entre le XVIII0 et le XIX°siécle de générer

1'extension.Entre enceinte et Canal un nouveau rapport typo­ logie des édifices et morphologie urbaine s 'effectue.La vil­ le transpose dans sa forme,le sens nouveau de son rapport au territoire et au pouvoir royal.Une nouvelle cohérence lui

(note 1ô>)- Arsenal à la Révolution, lé couvent sera détruit pour être l'actuelle résidence universitaire de l'Arsenal et la faculté de Droit.

(note 11) Arc de triomphe construit pour la venue de en et détruit en 18

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est donnée par le=remodelage de ses limites : Places intérieu- rer et extérieure Saint Cyprien(j.M. Saget architecte;mi- XVIII0 siécle) et porte Saint Cyprien marquent ces limites par rapport à 1 'extérieur;tandis qu'à l'intérieur de la ville ,1e fleuve permet d'engendrer de nouveaux espaces: aménagement du "cours" durant l'épiscopat d'Arthur Di lion,

"planté" des arbres sur les allées longeant les remparts sur la rive gauche,et aménagement des quais de la Garonne.de 1' île de Tounis au Bazacle.Le projet,soutenu par l'archevêque Loménie de Brienne,érst éxécuté par Saget .directeur des tra­ vaux de la Province.Le creusement du Canal de Bri enne ( 1768*-

1776) dest iné à unir Garonne en amont du Bazacle au Canal du Languedoc,est l'occasion d'un programme cohérent,permettant l'aménagement des deux ports sur la Garonne,Port Saint-Pierre et Port de la Daurade,A cette nouvelle clôture de la ville sur elle-même,s 'ajoute le projet des promenades de Mondran. Exécuté de 1752 à 175^»ce projet opère la fermeture de la ville entre Canal et Garonne tout en offrant à la fois une limite et structure à 1'extension.Autour de ce Grand-Rond, ou Boulingrin,et de ces cinq allées rayonnantes,un quartier résidentiel est prévu,dont les maisons uniformes doivent fer­ mer les perspectives.Ce projet urbain,bien que non suivi de réalisation, en ce qui concerne la construction des maisons, marque un nouveau rapport à la ville et préfigure les opéra­

tions du siècle suivant à Toulouse. Parallèlement un des pre­ miers "vides" urbains est envisagé : le projet de la place royale est approuvé, et 1 'Hôtel de Ville est paré d'une faça­ de homogène (note 12). Les enceintes, incapables de contenir plus longtemps la forme urbaine, sont condamnées; d'un pro­ jet d'aménagement de porte, discuté avant 1789 (note 13)* si­ tué dans l'angle rentrant de la muraille entre Bourg et Cité, naitra au XIXèm siècle une place ovale ordonnancée marquant

les débuts du fragment urbain loti.

(note 12) architecte Cammas Guillaume,propose un plan en 1737 puis un autre projet en 1739 sera mis à éxécution. (note 13) 27 Juin 1 7 8 6.Archives municipales de Toulouse.

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2 1

♦ La ville multiple du XIX°siécle.

Après 1789 » Toulouse perd ses "privilèges": elle n'est plus le siège d'un Parlement.Une requalification est nècessaire,im­ pliquant des changements profonds dans la forme urbaine.La

ville d'Ancien Régime se transforme en "ville équipée" par­ ticipant ainsi,par sa conformité-à l'unification et à la cen­ tralisation du territoire,permettant par son homogénéisation et par un gommage progressif des différences,!'avènement de la ville contemporaine.

Dans un premier temps,les changements s'opèrent par un réin­ vestissement des lieux déjà fortement marqués dans la ville. Le Parlement est remplacé par le Palais de Justice,Le Capitole est réinvesti par le nouveau pouvoir muni cipal,1'archevêché de Saint Etienne par la Préfecture,les Facultés et Collèges par l'Université Impériale et l'armée s'installe dans certains Couvents en même temps que sont édifiées de nouvelles casernes. La ville passe ses limitesîles enceintes sont démolies,les

boulevards sont tracés,les faubourgs s 'étendent.Peu à peu l'implantation des équipements,leur multiplication et leur diversifi cation,vont définir des quartiers à vocation fonc­ tionnelle spécifiqueîéquipements nécessaires au statut de Toulouse.Ceux qui sont indispensables au pouvoir d'Etat,ceux qui répondent aux services et fonctions de grande ville de province(théâtre,lycée,facultés,écoles,musées,bibliothèque..) équipements culturels et militaires,utilitaires(abattoirs,

cimetières,marchés..)et,en 1 8 5 6,implantation d'une gare.Cette requalification en introduisant une nouvelle typologie des bâtiments,et donc une rupture dans l'équilibre typologie des bâtiments-forme urbaine,ne touchera pas véritablement Bourg- Cité-Faubourg Saint Cyprien,mais provoque un déséquilibre auquel la création des percées de type haussmannien,va ré­ pondre ,en se posant comme une recomposition urbaine générale

(24)

22 H! ia ii Si i !J!J^^J^d^i^iito^ili^Jj^ldBiiâ&Jtt;jiiS-lid^d^i!igîgi^isij&.^iA.;,i||(n!tKj|;{fqHhHjjj!*ii^|!j^ J{ ^itiWiiia«ili' uijkjjm .u*.<j.;^ ______ _ _ 'ffilil1

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corn—

(18 7 0-1 8 9 0) Le centre de la ville, lieu privilégié du

merce et des banques, existe désormais. La création de cet­ te croisée Nord/sud-Est/Ouest, qui coordonne à un niveau glo­ bal le réseau des équipements, consacre sur le sol urbain, le passage de la ville traditionnelle d 1Ancien Régime à la ville

"équipée bourgeoise".

Parallèlement l'extension urbaine progresse démesuremment, le Canal qui contient jusqu'à la fin du XIXèm siècle (note 14) la construction de la ville, est dépassé, de nouveaux faubourg apparaissent, constitués soit par addition de parcelles le long du maillage des routes préexistant, soit à la suite d'o­ pérations de lotissements.L 'uni té entre forme urbaine et ty­ pe d'habitat est définitivement entamée, alors que la dispa­ rité entre centre et faubourgs se met en place. Ces faubourgs se constituent de plus en plus de manière autonome par rap­ port à un centre, objet de mise en forme spécifique.

Vers 1850, stimulée par l'euphorie économique du Second Em­ pire, et le renforcement, à partir du réseau de chemin de fer, du rôle central de Toulouse, la population s'accroit particulièrement pour stagner à partir de 1891 à 191^« ( ). Si le centre est puissamment requalifié, une périphérie se constitue peu à peu en dehors de la ceinture du canal et du chemin de fer (rive droite) et des actuelles allées Charles de Fitte pour St-Cyprien. Ces nouveaux faubourgs qui s'ar­ ticulent, parfois autour des équipements projetés quelques

(note

(note

1^) A partir de 1830 environ, des équipements sont im­ plantés à l'extérieur du canal : éloignement sani­ taire (Cimetière de Terre Cabade, Ecole Vétérinai­ re...) ou gage de modernité (la gare Matabiau), qui seront des supports pour des opérations de lotisse­ ments .

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(27)

25

années auparavant à l'extérieur de la ville, (cimetière de Terre Cabade, Ecole Vétérinaire, Parc à Fourrage,...)se for­ ment soit par addition de parcelles le long du maillage des routes préexistantes, soit à la suite d'opérations de lotis­ sement. Des quartiers à vocation plus industrielle se dévelop­ pent près du canal et de la voie ferrée. La construction d'é­

coles à la fin du XIXèm siècle achève "d'équiper" certains quartiers de l'extension. L'unité entre forme urbaine et ty­ pe d'habitat est cependant entamée, alors que la disparité entre centre et faubourgs évolue, puisqu'ils sont chacun l'ob jet de mises en forme spécifiques.

(28)

26

2 UNE TRADITION"RADICALE-SOCIALISTE"ET UNE HISTOIRE LOCALE

ANCREE DANS LA PETITE ET MOYENNE BOURGEOISIE ET DES ORIGINES PAYSANNES.... . . .

Dés le dernier quart du XIX°siécle,le Sud—Ouest de la France apparait comme la "patrie du radical-socialisme".Après le Second Empire,faute de détenir le pouvoir économique,de nom­ breux hommes d 'état,originaires de la"région",vont servir d'écrans aux différences (en particulier dans le domaine

économique),et ajouter aux fonctions électives locales celles de représentativité parlementaire et ministérielle(note l). Ils s'appuient sur des classes moyennes importantes et un pro­ létariat qui s'ignore (boutiqui ers,artisans,petite bougeoisie de profession libérale et commerçants),très influents dans les petites villes et les marchés ruraux.Toulouse,pôle d'attrac­ tion,voit l'arrivée à chaque crise agricole de nouveaux contin­ gents d'éxilés ruraux.»Ces nouveaux déracinés exercent de pe­ tits métiers ou s'intégrent dans certaines industries artisa­ nales .S 'implantant dans les faubourgs,lorsque cela leur est possible,ils conservent un mode de vie particulier(élevage d 'animaux:cochons,volailles ; et cultures potagères.)(note 2). La création des percées de type haussmannien,qui s'étale sur une période de prés de quarante ans (rue Alsace-Lorraine :

1869-1873 » rue du Languedoc : 1900-1904 ; rue de Metz s 18 67-1884.) contribuant à la formation d'un centre homogène,rejette vers les faubourgs,les périphéries et les quartiers"insalubres", une partie de la population.L'école publique,tout en permet­

tant le calibrage des sentiments nationaux et républicains, offre une possibilité d'insertion, de nouvelle cohésion so- ciale(note 3) ,dans une "république bourgeoise"qui oppose

"courants progressistes" et mouvement clérical,alors en pleine effervescence à Toulouse,àla fin du XIX° et au début du XX$ siècle.Mais cette école,qui fait l'impossible pour éviter les (note 1)BERINGUIER,BOUDOU,JALABERT: TOULOUSE.éd. STOCK.1972.

(note 2)voir à ce propos le passage que consacre J.COPPOLANI à la maison suburbaine dans TOULOUSE XX0 SIECLE.

. . PRIVAT éd. 1963. P.300.

(note3) d'où l'importance stratégique de la création d'ecoles les faubourgs.Les groupes de St.Agne,Embouchure(Ami- donniers),Bonnefoy,Côte-Pavée,Patte d'Oie,Bonhoure. IL Y A 100 ANS,L'ECOLE PUBLIQUE.Comi té pour le cente­ naire des lois scolaires.Catalogue exposition 1 9 8 2.

(29)

27

conflits sociaux,-est elle-même porteuse et motrice de cette tra*. dition républicaine,cheval électoral du mouvement radical.Lè combat pour la laïcité détourne de la lutte ou de la prise de conscience bien des forces vives et permet d'élargir la base électorale.Aussi,de 1871 à 1906,1a municipalité de Toulouse est-elle aux mains des Républicains,modérés et radieaux,époque marquante de l'hégémonie électorale du radicalisme sur la

ville,bien que cinq élus socialistes soient "intégrés" à l'équipe municipale à partir de 1 8 8 8.De 1906 à 1 9 2 5»les posi­ tions ont tendance à s'équilibrer entre radicaux et socialis­ tes,pour éclater de 1925 à19^0 avec la majorité S.F.I.O. des équipes municipales.(note k)

L'hégémonie radicale....

Parti d 'évolution,le parti radical se caractérise comme le

parti des alliances,osciliant entre la "gauche" et la "droite". Peu ou pas organisé,sa stratégie s'appuie sur des comités élec­ toraux.Il trouve une large écoute dans les milieux de la pe­ tite et moyenne bourgeoisie,comme chez les artisans.Défenseur de la République à travers la démocratie et la laïcité,une de ses forces réside dans l'organe de presse qu'il a su orien­ ter et gérer à Toulouse,à partir de 1 8 7 8. ".La Dépêche", véri­ table entreprise commerciale,s 'impose rapidement face aux quotidiens locauxsL'Express du Midi,royaliste,créé en 1891» le Télégramme,conservateur,le Messager de Toulouse,réaction­ naire; et s'impose comme le journal de la "gauche" et de la "démocratie".Le journal entretient des liens étroits avec le radicalisme(Arthur Hue y collabore jusqu'en 191^»les Sarrault), tandis qu'elle accueille aussi des journalistes comme J.Jaurès à partir de 1 8 8 7•Néanmoins la publication(note 5)des

communi-(note 4) ordonnancement schématique emprunté à J.Y.NEVERS dans sa thèse : Système politico-administratif communal et pouvoir urbain.Etude d'un cas :1a municipalité radi­ cale-socialiste de Toulouse 1888—1 9 0 6.

(note 5) M.D.DEMELAS,M.POULIQUEN,M.RUQUET:Le mouvement syndi­ cal à Toulouse 1878— 1936•D.E.S.1971•TOULOUSE.in in­ troduction.Les sources.P .XVI.

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28

qués de l'Union des Syndicats,les mentions des grèves ou des mouvements de masse,en font un des quotidiens les plus lus

par la classe ouvrière,en dépit des morigénératTons de certains représentants syndicaux et des journaux de tendance socialiste

(note 6 ) .La "Dépêche" (note 7) adopte une attitude nettement républicaine et vigoureusement anticléricale et réclame à grands cri s J la séparation de l'Eglise et de l'Etat (votée le 9 dec. 1905)•

Peu enclin aux réformes sociales,le mouvement radical se démarque nettement du mouvement socialiste à part ir de 1905, époque où les deux partis vont alterner à la tête de la muni­ cipalité de Toulouse.D 'ai H e u r s ,après l'élection de la muni­ cipalité socialiste de 1906 à 1 9 0 8,1a municipalité suivante à majorité radicale n'oriente plus son action vers la con­ quête d'un électorat ouvrier.

..UNE DES CONDITIONS DE L'EMERGENCE DU SOCIALISME A TOULOUSE...

Mouvement syndical:

Un des lieux qui va servir à la cristallisation du mouvement socialiste est le lieu syndical.De son annexion dépend le rap­ port de force favorable à la reconnaissance du mouvement socia­ liste face aux radicaux et aux apolitiques.Tribune,i1 permet d'engager une lutte politique et d'accélérer l'adhésion et la

sensibilisation d'un électorat de plus en plus nombreux. Tendance guesdiste (minoritaire) et tendance blanquiste (ma­ joritaire ) (note 8)s'allient pour conduire à la rupture,au sein de la Bourse du Travail,avec les Radicaux et les Indépendants. De 1895 à 1910 les principes du syndicalisme révolutionnaire se mettent en place,phénomène général à la France,alors que le socialisme s'enlise dans le ministérialisme incarné par Millerand.

Peu à peu des glissements s 'opèrent,les socialistes qui

privi-(note 6) voir J .ATTANE: Le mouvement des grèves à Toulouse de 1919 à 1 9 3 0.Mémoire de D.E.S. Toulouse 1971.

(note 7) La "Dépêche",fondée le 2 Octobre 1870 par l'imprimeur Sirven,elle est rachetée par un notaire,Alcide Goût, et Rémi Couzinet en l878»Ce dernier confie le jour­ nal à Rémi Sans,son cousin,qui lui donna rapidement ampleur et succès.Voir ouVrage édité sous la direc­ tion de P.WOLFF.Histoire de Toulouse .Privât édit.1978. P.484.

(note 8) Charles de Fitte,blanquiste,est un des cinq syndiqués élus en 1888 à la municipalité.C ’est un des

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personna-29

légient la lutte politique passent de l'abandon progressif de la lutte révolutionnaire à 1'électoralisme;seuls quelques so­ cialistes,à partir de 1 9 0 5*dont le porte-parole toulousain est Marty-Rollan,affirment la nécessité de transformer la so­ ciété par le syndicat,et se retrouvent alors au sein de la C.G.T..Parraléllement,la S.F.I.O. s'organise autour de Jaurès, qui devient le garant de l'union des socialistes et l'arbitre des tendances qui continuent cependant à se développer jusqu' en 1920(note 9).Jaurès,dont 1'"Histoire socialiste",placée sous la triple invocation de Plutarque,Marx et Michelet,amène une partie de la clientèle radicale à voter en 1906,pour une municipalité socialiste,a eu un impact èt Toulouse (no te 10). Des hommes tels que Bedouce,Vincent Auriol,Ellen Prévôt,qui fondent en 1908 le premier quotidien socialiste 'le^"Midi so­ ciali ste", sont profondément marqués par cette personnalité. Le mouvement syndical,encore actif pendant la période 19 05e

ges qui dynamise le mouvement en créant l'Union socia­ liste,en fondant la Bourse du Travail et en incitant un mouvement qui ne s'occupe que du travail et pas de poli tique.DEMELAS,POULIQUEN,RUQUET.opus cité P.24. (note 9) Pour mémoire:

1879; Parti Ouvrier Français prend corps autour de Jules Guesde.

Edouard Vaillant groupe les disciples de Blanqui dans le Parti Socialiste Révolutionnaire(atta­

chement aux principes démocratiques de 17 93 et confiance dans le suffrage universel).

Fédération des Travailleurs Socialistes de Brous se,partisan des réformes progressives,héritier du possibilisme.

Parti Ouvrier Révolutionnaire d 'Allemagne donne le privilège à l'action syndicale.

1901 : Brousse et Allemane: Parti Socialiste Frah'çais auquel adhère J.Jaurès.

Guesde et Vaillant : Parti Socialiste de France. 1905s Unité de tous les socialistes au Congrès du

Globe à Pari s : création de la Section Française de 1'Internationnale Ouvrière(S .F.I.0.),elle s'oppose à la participation au gouvernement. 1920: Congrès de Tours :àpartir de la III°Internation-

nale et de ses 21 conditions: création du Parti Communiste

la S.F.I.O. se regroupe autour de Léon Blum,en rapport avec 1'Internationnale de tendance socia le-démocrate qui se maintie,t à Amsterdam.Désor­ mais , débordée sur sa gauche par le P.C.,la S.F. 1.0. évolue progressivement vers le Parti Radical, et les partis du centre.

1921': scission syndicale au Congrès de Saint Etienne: C.G.T. se rattache à la S.F.I.O..

C.G.T.U. se rattache au P.C..

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30

1910,date de l'échec de la grève des Cheminots (note 11),mar­ que un temps d'arrêt jusqu'à la déclaration de guerre en 1 9 1^» La Bourse du travai1,représentant de plus en plus le lieu de défense des intérêts professionnels,regroupant plusieurs ser- vices(cours professionnels,bibliothèque,bureau de placement,

caisses de secours et d 'assistances),et la C.G.T. sont désa­ morcées.Le mouvement antimi1itariste,général à la France avant

1914,n 'emporte pas une grande adhésion,seule une"élite syn­ dicale" sclérosée reste en place(note 12).Après la guerre,un renouveau s'amorce au sein de la C.G.T.,mais des dissensions apparaissent chez les diri géants : Marty-Rollan s'oppose à Félix Lavit,dissensions qui se cristallisent après le Congrès de Tours et aboutissent à la scission de 1922.La C.G.T.U. se dé­ veloppe ,proche du jeune Parti Communiste,s 'implantant essen­ tiellement chez les cheminots.La C .G.T.,majoritaire dans les industries toulousaines,progresse dans le milieu des employés

(services publies,usines d 'armement,manufacture des Tabacs, postiers).Un changement s'opère au sein de la Bourse du tra­ vail et de l'Union locale,car si les hommes issus des anciens métiers restent,Julien Forgues,Louis Cazenave,ils s'alignent sur les positions réformistes de leur mandants.Le mouvement ouvrier et syndical toulousain s'épanouit alors en union avec le mouvement socialiste local,entretenant de multiples relations,prônant un certain réformisme et une tactique de bons rapports avec les patrons dans la plupart des industries, essayant de ne pas inquiéter les municipalités socialistes

(note 13).La Haute-Garonne compte cependant parmi les dépar­ tements les mieux syndicalisés avant 1 9 3 6,tout en étant très représentative d'un "syndicalisme à 1'ancienne(note 1^).Après

1936 et ses acquis,l'essentiel des mouvements revendicatifs, où les positions exprimées sont plus dures et la mobilisation diffici1e ,s 'articulent autour de la défense des avantages ob­ tenus auparavant(note 1 5)»L'affaiblissement du mouvement ou­ vrier,malgré sa "bonne santé",dans les années 1938—ko,semble au Maire le 27 juillet l890*avan^ d'être élu député socialiste du Tarn,représentant ainsi à leur demande les mineurs de Carmaux.

note note

(note (note

11) DEMELAS.POULIQUEN.RUQUET.opus cité.

1 2) voir la manifestation d'une poignée de militants, Place du Capitole,a la déclaration de la guerre. DEMELAS.POULIQUEN.RUQUET.opus ci té.

13) JEAN ATTANE.Le mouvement des grèves à Toulouse de 1919 à 1 9 3 0.Mémoire de D.E.S..p ; 1 3 1.

14) MARC DAUPHIN.Mouvement ouvrier et mouvement reven­ dicatif à Toulouse 1930-19^0.Mémoire de maîtrise 1976 in II°partie.

(33)

31

s'inscrire dans un contexte général d'inquiétudes.

Le mouvement syndica1,essentiellement celui qui s'organise autour de la C.G.T.,par ailleurs majoritaire à Toulouse durant la période qui nous intéresse ,est à la fois à l'origine du mouvement socialiste,une des causes de son développement,et un des meilleurs soutiens de la S.F.I.O. lorsqu'elle sera à la tête de la municipalité,lui garantissant"paix sociale" participation et base électorale.

La S.F.I.O, à Toulouse

La Section Française de l'Internationale Ouvrière:

-Elle est créée en 1905 autour de Jean Jaurès.Les différentes familles politiques continuent à coexister,des divergences s'affirment mais se résolvent en partie au Congrès de Toulouse en 1908(15“ 18 octobre).Jaurès et Vaillant apparaissent unis et solidaires.

-La S.F.I.O. tend à devenir de plus en plus un parti parlemen­ taire, sans être encore un grarid parti de masse.Elle orchestre des campagnes contre la vie chère(1 9 1 1)tla loi de trois ans

(antimilitariste en 1913).Elle s'allie cependant avec les Ra­ dicaux,pour reconstituer les forces politiques de la petite bourgeoisie républicaine,rurale et urbaine,en lui offrant une autre voie que le nationalisme.

-1920 : Congrès de Tours,la S.F.I.O. minoritaire,est débordée sur sa "gauche"par le Parti Communiste.Désormais,sa base élec­ torale s 'oriente,davantage vers la clientèle radicale,bien que dans certaine région cette base s'appuie encore dans le milieu ouvrier(Sud—Ouest et quelques bastions du Nord).Les préoccupations principales s'articulent autour de l'origina­ lité de la S.F.I.O.,en évitant un glissement vers des positions trop voisines de celles des Radieaux,et la conquête d'un nou­ vel électorat. L ' essenti el du débat se joue de ‘[32kà. 193^»au-

tour de la question de la participation au pouvoir,d 'autant plus que,seule,la représentation parlementaire garantit la

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32

reconnaissance du Parti.XI est donc sans cesse contrebalancé par les élus de la Chambre des députés dont Léon Blum(député de Narbonne)et Vincent Auriol(représentant le canton de Muret située à une vingtaine de kilomètres de Toulouse)sont les tê­

tes de file.

-En 193^»et jusqu'en 1939»Parti Communiste et S.F.I.O. tendent à s'unir devant le menace fasciste de plus en plus inquiétante

(notel6).En Avril 1936,avec le triomphe électoral du Front Populaire,Léon Blum est le leader le plus important de la nouvelle majorité.Mai s après les dissentiments de l'été 3 6,

le gouvernement Blum agoni se,le Front Populaire se disloque. A la veille de la guerre,de nouvelles divergences se dévelop­ pent au sein de la S .F.I.0.:Blum est partisan d'une politique de fermeté,alors que Paul Faure souhaite une politique de né­ gociations .

A Toulouse:les structures de la S.F.I.O..

En 1905 le Parti s'est calqué sur le modèle de l'appareil de la sociale-démocratie allemande,où des adhérents,nombreux et disciplinés orientent l'action d'élus soumis aux décisions du Parti(note 17).

-La base:Elle s'organise autour de la section,à l'échelle de la commune.A Toulouse,quatre sous-sections épousent les li­ mites administratives des quatre cantons : Nord,Sud,Ouest et Centre.

L'Assemblée Générale des socialistes du canton s'occupe prin­ cipalement des questions électorales(note 18),bien que son rôle consiste également à voter des textes soumis aux adhé­ rents,et à examiner les faits politiques récents.Elle dési­ gne en son sein,à Toulouse,9candidats aux élections cantonna- les,9 candidats aux élections muni cipales,puis un secrétaire, un trésorier,un délégué à la propagande qui forment le bureau du canton et contrôlent la vie militante des socialistes du canton.

Les quatre sous-sections de Toulouse se retrouvent au sein de (note 1 6) 1933sHitler et effondrement de la sociale-démocratie

allemande.

Février 193^:les ligues d'extrême droite attaquent le Palais Bourbon,entraînant la démission du gouver­ nement Daladier et la constitution d'un gouvernement d'Union Nationale,tentative de création d'un Etat fort.

(note 1 7) sous la direction de JACQUES DROZ.Histoire générale du socialisme.P.U.F.1977»T°me III.p.388,

(35)

33

l'Assemblée générale de la senti o n toulousaine qui détient

le pouvoir éxécutif.Les structures permanentes dont se dote l'Assemblée Générale se constituent autour :

de la Commission Administrative,composée de 9 membres élus

parmi les membres désignés dans chaque Assemblée,elle gère admi­ nistrativement et politiquement la section.

de la Commission de Contrôle,qui; vérifie les actions des élus et à Toulouse surveille les différentes municipalités socia­ listes.

Autour de chaque canton gravitent aussi les"groupes socialis­ tes de quartier",qui ne sont pas à proprement parler des ins­ tances statutaires,mai s s'occupent tout de même des adhésions nouvelles,coti sations t causeries et questions diverses.L 'im­ portance des“groupes d^éducation socialiste"'est à relever, car ils permettent de réunir à coté des sympathisants et des futurs adhérents,les militants.Tous les mois "une grande ré­ union éducative",avec orateurs,permet de regrouper plusieurs milliers de personnes(note 1 9)et de tisser des liens fragiles mais suffisants pour créer une osmose entre la vie de la cité, la population toulousaine et le Parti Socialiste(note 20). Parallèlement à ces groupes d'adultes,se développent les grou­ pes des Jeunesses socialistes dont l'organisation épouse sen­

siblement les mêmes structures.Ils ont un rôle de "propagande" certain en animant,,par exemple^les Fédérations Gymniques du Travail.

-Au niveau du département,les sections se groupent en Fédéra- tion»Dans la Haute-Garonne le Congrès se réunit une fois par mois,fait le bilan des activités et fixe la ligne générale de la Fédération.Entre chaque Congrès,le Comité Fédéral se réunit,trois ou quatre fois par an,élu par le Congrès il re­ présente toutes les seotienstde la Haute-Garonne.Les résolu­ tions prises au sein du Congrès Fédéral sont apportées au Con­ grès national,des délégués de la Fédération sont désignés. -Au sommet,se place le Congrès national ordinaire.il discute

(note 18) ANNIE CLAUZET.BERNARD DAGUERRE.Contribution à l ’étu­ de du Front Populaire à Toulouse.Février 3^~Mai J6. Maitrise 1970.p.2k.

(note 1 9) ANNIE CLAUZET.BERNARD DAGUERRE.opus cité.p.30.

(note 20) Gnncompte cinq groupes î Auguste Deltour,Paul Victor-r boulevard Carnot-François Bousquet,Camille Soupetard etHenri Sunan-dans le centre-Ces groupes deviennent aussi nombreux que les groupes socialistes de quartie

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les rapports : secrétariat et trésorerie,fonctionnement du "Po­ pulaire , 1 ' organe de presse du Parti ,1a Commission des conflits délégation à 1 'Internationale,groupe parlementaire.

Plusieurs commissions sont nommées :Commission des résolutions* Commission Administrative permanente,qui désigne le bureau du Parti,dont le poste de secrétaire général,de 1921 à 1940,attri bué à Paul Faure,est le poste le plus important(note 2 1),con­ seil d'administration du journal "le Populaire".Si le temps presse un Conseil National peut être convoqué.Comme nous 1' avons déjà souligné précédemment,le Parti est sans cesse con­ trebalancé par le Groupe parlementaire.

Implantation;

D'après les effectifs(note 22),récoltés sur les périodes 1932

1 9 3 6,1e nombre des militants toulousains est égal à la moitié du total»des militants du département.Ce qui est généralement éxpliqué par le "rôle de capitale régionale",attribué à la ville,c'est à dire par la concentration des petites et multi­ ples industries,la présence de grosses entreprises liées à l'Etat et l'importance du secteur tertiaire(note 23).Si une partie de la clientèle radicale est sollicitée par la S.F.I.O. c'est surtout parmi 1 '"aristocratie" ouvrière,la petite bour­ geoisie d'artisans et de commerçants locaux et les fonction­ naires que se situe le milieu militant.C'est d'ailleurs ce qui ressort de l'analyse de l'implantation de la S.F.I.O. à Toulouse par Annie Mignard(note 24)dans son étude de maitrise

"L'implantation de la S.F.I.O. et du P.C.F. dans la Haute-Ba­ ronne et plus particuliérement à Toulouse d'après les

élec-n

tions de 1928iNous lui avons aussi emprunté le descriptif des cantons toulousains,ainsi que la liste des quartiers recouv vrant la I® et la 11° circonscription de Toulouse,afin de dresser une "physionomie politique" de la ville à la période qui nous intéresse.

La ville est découpée en quatre cantons : Nord,Centre,Sud et Ouest.

( n o t e 2 l )

(note 2 2) (note 2 3) (note 24)

Assisté d'Hubert Rouger(Nîmes)et de J .B.Severac,lan- guedo ci en,ensuite.

ANNIE CLAUZET.BERNARD DAGUERRE.opus cité.p .3 8 / 3 9

En 1929,il représente la moitié de la population active à. Toulouse.

Aucune analyse plus fine sur toute la période n'e­ xistant à ce jour.

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LES QUATRE CANTONS DE TOULOUSE. 35 DECOUPAGE DES CIRCONSCRIP. TIONS DANS LE DEPARTEMENT DE LA HAUTE- GARONNE. EN 1928: C.de Muret: S . F. I . O . . I°C.de Toulouse S.F.I.O. II0C.de TdUlou- se : Radi cal

III0C.de Toulou se :Radi cal. C.de Saint-Gau- dens:Radi cal. C.de Villefran- cherUnion Répu- bli caine.

(38)

36

Canton Nordipas de bouleversement urbain.8cantons ruraux. Population d'origine rurale.Pas d'industrialisa­ tion. Candidat Radi cal-Socialiste.

Canton Centre : population plus hétérogène.Commerce,artisanat influencent 1'opinion:place Esquirol,Carmes, Lafayette(Wilson),Capi tôle,Daurade.Secteur

de la rue des Blanchers est un secteur proléta- rien(vote pour la S.F.I.O. en 1928).

Canton Sud : prédominance administrative et résidentielle,tona­ lité bourgeoise.Concentration de bâtiments admi­ nistratif s , sièges de banques et d 'affaires.Profes- sions libérales et cadres supérieurs.

Les"faubourgs"ouvriers se situent surtout en bordure du Canal, autour de la Place Saint Pierre et de la rue des Blanchers, et dans le quartier vieux et insalubre de Saint Georges.

Canton Ouesttà la fois communes rurales et grosses industries d 'Etat(0.N.I.A.à partir de 1 9 2 8).Quartiers en extension.

Circonscription I tfief de Bedouce.(S .F.I.0.),regroupe les cantons Centre et Sud:

Minimes Juncasse Rangueil

Bonnefoy Arago Pouvourville

Croix Daurade Dix Avril Saint Agne

Marengo Bonhoure Saint Michel

Providence Moscou Carmes

Camille Pujol Montaudran Saint Pierre Côte Pavée Pont des Demoiselles Carnot

Negreneys Busca Remusat

Trois Cocus

Circonscription II:candidat S .F.I.0.: Ri eu puis Berlia,regrou­ pe les cantons Nord et Ouest.

Fontaine Bayonne Fontaines Lestang Amidonniers

Lardenne Labordes Saint Martin du Touch Saint Simon Saint Aubin Lafourguette

(39)

Centre(mairi e ) Les Sables Sept Deniers Cité Ouvrière Ginestous Mi ni mes Croix de Pierre Sa i Montauri ol La 1 Castelmourou Gra La Salade Fer Arnaud Bernard PI a Portet/Garonne

nt Cyprien Patte d'Oie ande

mmont Périole à Cheval

ce Saint Pierre

Les caractéristiques du mouvement socialiste toulousain.

Leurs attitudes,face au capitalisme et au pouvoir ,se retrou­ vent essentiellement cristallisées dans leur mode d'exercice du pouvoir municipal,plutôt que dans des analyses.Cette appro­ che des "caractéristiques" d'un mouvement est d'ailleurs as­ sez délicate,car si les structures de la S.F.I.O. sont saisis- sables,son "idéologie", ses positions toulousaines doivent être relevées au détour de phrases et de jugements.De plus,on ne peut nier le rôle de fortes personnalités,telles que Bedouce, Billières,Berlia,Julien,Ellen Prévôt,qui orientent et dyna­ misent le mouvement,et se placent,à cause de la permanence de leur présence,en "fils de trame" de l'histoire toulousaine de 1 'entre-deux-guerres,et,donc,de ce travai1 .Aussi,par man­ que de documents et d'analyses plus fines à propos de certains de ces personnages,nous proposons nous,de les "camper" et les signaler par touches au cours de cette étude ,et de reconsti­ tuer un essai de biographie en annexe.

Les tendances à l'intérieur du mouvement sont relativement fluctuantes,alors que l'appareil se situe plutôt au centre

(note 2 5).On peut relever l'esprit gestionnaire qui l'anime, esprit mesurable,bien sûr,dans la pratique du pouvoir munici­ pal et dans l'organisation et la mise en place des services nécessaires à l'exercice de ce pouvoir(note 2 6).L'esprit lé­ galiste et réformiste semble largement répandusil est impos­ sible de prendre le pouvoir par la violence révolutionnaire, donc dans 1 ' illégali té ; Bedouce cautionne l'idée de l'auto-des­ truction du système capitaliste,ce qui lui permet d'abandon­ ner le principe de la lutte des classes,pour une vision fata—

(note 25) Ce qui est particuliérement repérable lors des tac­ tiques électorales et des alliances avec les Radicau ou même dans l'attitude de la S.F.I.O. face au Front Populaire : ANNIE CLAUZET.BERNARD DAGUERRE.opus cité, (note 26) Qui en même temps l'inscrit dans un réseau d'échan­

ges national : secrétariat permanent des maires,et international :visi tes à Amsterdam,Berlin,en Autriche

(40)

38

liste.Leur analyse s'appuie ainsi sur un.certain mani-

chéismesle bien contre le mal,les petits contre les gros... Attitude qui se justifie aussi par les constantes préoccupa­ tions électorales qui visent aussi bien cette petite bourgeoi­ sie commerçante,numériquement importante à Toulouse,que les milieux ouvriers.Le mouvement s'inscrit également dans divers

courants santicléricalisme,parfois proche de celui des Radicaux, pacifisme(note 2 7),et antimilitarisme(note 28).

Les tendances mouvantes à l'intérieur du mouvement sont aussi contrebalancées au niveau du département par les mandats des autres sections.La tendance toulousaine semble se rattacher au centre du Parti Socialiste,animée par Vincent Auriol,Paul Faure et Lebas.Les "Fauristes?jusqu'en 1935*largement majo­ ritaires dans la Haute-Garonne et à Toulouse,n 'obtiennent que 8 mandats,au Congrès Fédéral du 30 mai 1935*la "bataille socialiste",groupée autour de Zyromski et de Pivert,aile gau­ che de la S .F.I.0.,compte 32 mandats et le Comité d'Action Révolutionnaire,à l'éxtrème gauche,se rattachant à la puissan­ te Fédération de la Seine,en obtient 8.Mais cette tendance à gauche n'est pas suivie de réalisations immédiates,puisque 1 ' unité d'action n'est pas mise en place à Toulouse ; seule une alliance souple est prônée auildernier moment, permettant de dénoncer les Radicaux qui avaient participé au Gouvernement Laval,et de se démarquer du jeune et actif Parti Communiste. Une tendance planiste se développe en liaison avec les mo

tions de la C.G.T.,contre lesquelles s'élèvent Léon Blum et Paul Faure,qui est surtout illustrée par Bedouce:dés 19l8,ce dernier a en effet dressé un Plan d'Outillage National(note

2 9)*qui trouvera un début de réalisation dans la politique de Grands Travaux mise en place tardivement en 1939«Face à la S.F.I.0.,une nouvelle force de gauche est à prendre en comptes le Parti Communiste.

Le Parti Communiste à Toulouse:

Créé et organisé après le Congrès de Tours autour de Craste,

(note 27) Voit Bulletin Municipal de Novembre 1931.P«779. (note 28) Midi-Socialiste du 29 février 1936.

(note 2 9) Voir"profession de foi" de Bedouce aux élections législatives du 26 avril 1 9 3 6,en annexe.

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plus particuliérement,i1 dispose dans la Haute-Garonne d'une solide organisation et d'une meilleure base idéologique que la S.F.I.0.(note 30).Son organe de presse,"la Voix des Travail­ leurs de Toulouse et du Midi",organe des Blocs ouvriers et paysans,hebdomadaire,est fondé en 1 9 2 5(note 3 1).

Le Parti n'apparait vraiment qu'à partir de 193^*«vec l'appli­ cation de l'idée de Front Populaire,et s'implante dans le milieu des cheminots.quartier Arago,et ouvriers,quartiers des Minimes,Saint Michel,Saint Agne,Pont des Demoiselles,Gravette et Buscajmais cette implantation est encore faible en 1936(no- te 32),malgré l'adhésion à la tactique de Front Populaire(no­ te 3 3)»Mais 1® regard sur la ville et l'analyse de la situa­ tion qu'il propose,ses campagnes sur la dénonciation de la misère de certains agriculteurs et maraichers toulousains(no­

te 3^)* 1 'inscrivent dans le débat sur l'espace de la ville.

LA SITUATION POLITIQUE,ECONOMIQUE ET SOCIALE,A LA VEILLE DES ELECTIONS MUNICIPALES DU 3 MAI 1 9 2 5.

Une ville "industrieuse",mai s assistée pendant la guerre 1k -1 8. A la veille de la guerre,les industries de chaussures,papéte- ries.machines agricoles,ferronneries,couture,mode,au total

3 7 26 établissements industriels,emploient 33 ^ 8 personnes (note 35)«Ces petites industries se convertissent et produi­ sent pour les besoins de la guerre.Surtout l'Arsenal,la Pou­ drerie et la Cartoucherie se développent de manière spectacu- laireîà la fin de la guerre ces établissements occupent 30 000

ouvriers,alors qu'ils n'en occupaient que 700 en 1 9 1 2,et sont à l'origine du développement de certains quartiers(note 3 6). A l'écart des champs de bataille,Toulouse permet aussi l'ac­ cueil d'un industriel,replié de Lille,Latécoére,qui en 1917* ouvre une usine de construction aéronautique dans le quartier de Montaudran.

Au total,en 1918,pour une population de prés de 175 000 habi­ tants,la ville compte 80 000 ouvriers(note 3 7)*qui outre les

(note 30) ANNIE CLAUZET.BERNARD DAGUERRE.opus cité.

(note 3l) Cité par ANNIE CLAUZET et BERNARD DAGUERRE;opus cité p.I de la bibliographie. P'oüi* la période de 1931 à

1939:Bibliothéque Nationale,annexe de Versailles. En effet,on se heurte à Toulouse au problème des sources détruites ou disparues durant la dernière guerre.il en va de même pour certaines archives. (note 32) ANNIE CLAUZET.BERNARD DAGUERRE.opus cité.p.39. (note 3 3) Voir "profession de foi" de Craste en annexe.

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4o

ouvriers mobilisés,en affectation spéciale,sont de la main d'oeuvre féminine et étrangère : Belges réfugiés,"Annamites7, Algéri ens.

Ces industries de guerre sont aussi à l'origine de la création de l'usine hydroélectrique du Ramier,projet décidé en 1916, financé par l'Etat,pour fournir en énergie ces industries.L ' espoir d'un renouveau industriel est alors suscité autour de l'utilisation de la "houille blanche".L 'usine hydroélectrique est mise en service en 1 9 2 0,alors même que de nouveaux problè­ mes se posent s comment reconvertir ces industries de guerre, pour permettre à Toulouse de conserver son nouvel élan?Enco- re une fois c'est l'intervention de l'Etat qui est sollicitée. En 192^,se créée,dans les bâtiments de la Poudrerie,1•Office National Industriel de 1'Azote(0.N.I.A . )qui fonctionnera à partir de 1 9 2 8,et dont les effets économiques ne sont appré­ ciables qu'à partir de 1 9 3 0.Un transfert s'opère alors au sein des différents secteurs d 'activité :les secteurs de 1 ' alimentation,du bâtiment ou de.-rla polygraphie se retournent vers les activités des secteurs des métaux oa des transports autour de l'installation et de l'agrandissement des usines aéronautiques de Dewoitine et Latécoére(machines agricoles, entreprises de mécanique,entreprises métallurgiques).Certains secteurs d'activité traditionnelle se prolongent sindustrie textile,(usine Sans au Ramier du Bazacle),teintureries,bon- neteries(Tricotage Toulousain,entreprise Soler-Puig:2 500 ouvriers en 1 9 2 5)et sect eur de la confection qui emploie sur­ tout des femmes à domicile et compte prés de 10 000 employés en 1 9 2 5.Les industries chimiques se créent:Duffour et Igon, usines d 'engrais à Fenouillet,usine de distillation de houille de la Société Chimique et Routière de la Gironde(1930).L'in­ dustrie de la chaussure,bien q u 'artisanale,persiste encore après guerre(entreprises Vidal et Nougayrol,spécialisée dans les galoches,etDelhom et Conte aux Minimes); alors que verre­ ries et industrie du meuble,autrefois prospéreront déclinan­ tes.Le secteur de l'imprimerie se développe.

(note Jk) Voix des Travailleurs du 26 janvier 1935:proposition de marché couvert pour les paysans travaiHeurs ; et Voix des Travailleurs du 28 décembre 1935.

(note 35) JEAN CREMADEILES.Poli tique financière,économique et sociale de la Municipalité de Toulouse de 1 9 1 0 à

1 9 2 0.Mémoire de D.E.S.19&7*

(note 3 6) La Dépêche parle de "Poudrevilie". (note 37) La Dépêche du 2 mars 1918.

(43)

Toulouse,qui est peut-être trop facilement qualifiée de ville préindustrielle,se distingue plutôt par la multiplicité et la diversité de ses industries,répondant davantage à une économie de marché local,ce qui lui permettra aussi de ne subir que tardivement les effets de la crise.S’il est vrai que seul,l'Etat a consenti des investissements importants pour des établissements de grande tailie(0.N .I .A .,Manufacture des Tabaes,Poudrerie,usines d'armement),bien des secteurs vont se trouver favorisés par le rôle de "capitale régionale" que la ville accentue en essayant de concentrer des équipement! qui justifient ce rôle équipements uni versi taires, grandes écoles,aéroport s militaire et civi1,hopital,gares de marchan­ dises , réseaux de transport et d ' entrepôts .Le secteur tertiai- re prend de plus en plus d 'importance,en 1928,il représente

50% de la population active(note 38).Le secteur du gain des employés se développe autour de 1'alimentation,des services publies,banques,assurances,commerce et "grands magasins"(no­ ie 39).Pour ce qui est des petites entreprises,la moitié des salariés de la Haute-Garonne,travaille dans des établisse­ ments de moins de 10 employés ( 5 1 * 4%) t 8, 4% des salariés sont dans des entreprises de 10 à 20 employés,tandis que se déve­ loppent les entreprises de 20 à 100 employés,signe de ce dy­ namisme économique de l'entre-deux guerres dans le département

(note 40).Signe de cette extension,les usines J .0.B.,spécia- lisées dans le papier à cigarettes,quittent leur emplacement des boulevards,pour s'installer aux Sept-Deniers,en 1930.Ce départ est intéressant,car il signale un nouveau déplacement du secteur industriel par l'abandon progressif de la couronne entre baalevard et canal pour les "périphéries",les nouvelles limites de la ville.Il faut aussi noter dans les limites de la commune,1'importance du secteur agricole:maraîchage en

particulier dans les quartiers de Ginestous,Sept—Déni ers,Saint Simon,Croix-Daurade et Lalande(note 4l).

(note 38) (note 39) (note 40)

( n o t e 41)

1 600 artisans,7 000 commerçants, 2 000 forains, 2 800 fonctionnaires municipaux à Toulouse en 1929. MARC DAUPHIN.opus cité.p.15. •

MARC DAUPHIN.opus cité.p.27.

Des fermes de 20 hectares étaient encore situées dan les limites administratives de la ville en 1958.Jean COPPOLANI.Toulouse XX°siècle.édi.PRIVAT 19 6 3.p .241. signale la présence de 2 93 2 personnes vivant de 1 'agriculture,soit 2,8% de la population active to­ tale.

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