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MARC DAUPHIN.Mouvement ouvrier et mouvement reven­ dicatif à Toulouse 1930-19^0.Mémoire de maîtrise

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s'inscrire dans un contexte général d'inquiétudes.

Le mouvement syndica1,essentiellement celui qui s'organise autour de la C.G.T.,par ailleurs majoritaire à Toulouse durant la période qui nous intéresse ,est à la fois à l'origine du mouvement socialiste,une des causes de son développement,et un des meilleurs soutiens de la S.F.I.O. lorsqu'elle sera à la tête de la municipalité,lui garantissant"paix sociale" participation et base électorale.

La S.F.I.O, à Toulouse

La Section Française de l'Internationale Ouvrière:

-Elle est créée en 1905 autour de Jean Jaurès.Les différentes familles politiques continuent à coexister,des divergences s'affirment mais se résolvent en partie au Congrès de Toulouse en 1908(15“ 18 octobre).Jaurès et Vaillant apparaissent unis et solidaires.

-La S.F.I.O. tend à devenir de plus en plus un parti parlemen­ taire, sans être encore un grarid parti de masse.Elle orchestre des campagnes contre la vie chère(1 9 1 1)tla loi de trois ans

(antimilitariste en 1913).Elle s'allie cependant avec les Ra­ dicaux,pour reconstituer les forces politiques de la petite bourgeoisie républicaine,rurale et urbaine,en lui offrant une autre voie que le nationalisme.

-1920 : Congrès de Tours,la S.F.I.O. minoritaire,est débordée sur sa "gauche"par le Parti Communiste.Désormais,sa base élec­ torale s 'oriente,davantage vers la clientèle radicale,bien que dans certaine région cette base s'appuie encore dans le milieu ouvrier(Sud—Ouest et quelques bastions du Nord).Les préoccupations principales s'articulent autour de l'origina­ lité de la S.F.I.O.,en évitant un glissement vers des positions trop voisines de celles des Radieaux,et la conquête d'un nou­ vel électorat. L ' essenti el du débat se joue de ‘[32kà. 193^»au-

tour de la question de la participation au pouvoir,d 'autant plus que,seule,la représentation parlementaire garantit la

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reconnaissance du Parti.XI est donc sans cesse contrebalancé par les élus de la Chambre des députés dont Léon Blum(député de Narbonne)et Vincent Auriol(représentant le canton de Muret située à une vingtaine de kilomètres de Toulouse)sont les tê­

tes de file.

-En 193^»et jusqu'en 1939»Parti Communiste et S.F.I.O. tendent à s'unir devant le menace fasciste de plus en plus inquiétante

(notel6).En Avril 1936,avec le triomphe électoral du Front Populaire,Léon Blum est le leader le plus important de la nouvelle majorité.Mai s après les dissentiments de l'été 3 6,

le gouvernement Blum agoni se,le Front Populaire se disloque. A la veille de la guerre,de nouvelles divergences se dévelop­ pent au sein de la S .F.I.0.:Blum est partisan d'une politique de fermeté,alors que Paul Faure souhaite une politique de né­ gociations .

A Toulouse:les structures de la S.F.I.O..

En 1905 le Parti s'est calqué sur le modèle de l'appareil de la sociale-démocratie allemande,où des adhérents,nombreux et disciplinés orientent l'action d'élus soumis aux décisions du Parti(note 17).

-La base:Elle s'organise autour de la section,à l'échelle de la commune.A Toulouse,quatre sous-sections épousent les li­ mites administratives des quatre cantons : Nord,Sud,Ouest et Centre.

L'Assemblée Générale des socialistes du canton s'occupe prin­ cipalement des questions électorales(note 18),bien que son rôle consiste également à voter des textes soumis aux adhé­ rents,et à examiner les faits politiques récents.Elle dési­ gne en son sein,à Toulouse,9candidats aux élections cantonna- les,9 candidats aux élections muni cipales,puis un secrétaire, un trésorier,un délégué à la propagande qui forment le bureau du canton et contrôlent la vie militante des socialistes du canton.

Les quatre sous-sections de Toulouse se retrouvent au sein de (note 1 6) 1933sHitler et effondrement de la sociale-démocratie

allemande.

Février 193^:les ligues d'extrême droite attaquent le Palais Bourbon,entraînant la démission du gouver­ nement Daladier et la constitution d'un gouvernement d'Union Nationale,tentative de création d'un Etat fort.

(note 1 7) sous la direction de JACQUES DROZ.Histoire générale du socialisme.P.U.F.1977»T°me III.p.388,

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l'Assemblée générale de la senti o n toulousaine qui détient

le pouvoir éxécutif.Les structures permanentes dont se dote l'Assemblée Générale se constituent autour :

de la Commission Administrative,composée de 9 membres élus

parmi les membres désignés dans chaque Assemblée,elle gère admi­ nistrativement et politiquement la section.

de la Commission de Contrôle,qui; vérifie les actions des élus et à Toulouse surveille les différentes municipalités socia­ listes.

Autour de chaque canton gravitent aussi les"groupes socialis­ tes de quartier",qui ne sont pas à proprement parler des ins­ tances statutaires,mai s s'occupent tout de même des adhésions nouvelles,coti sations t causeries et questions diverses.L 'im­ portance des“groupes d^éducation socialiste"'est à relever, car ils permettent de réunir à coté des sympathisants et des futurs adhérents,les militants.Tous les mois "une grande ré­ union éducative",avec orateurs,permet de regrouper plusieurs milliers de personnes(note 1 9)et de tisser des liens fragiles mais suffisants pour créer une osmose entre la vie de la cité, la population toulousaine et le Parti Socialiste(note 20). Parallèlement à ces groupes d'adultes,se développent les grou­ pes des Jeunesses socialistes dont l'organisation épouse sen­

siblement les mêmes structures.Ils ont un rôle de "propagande" certain en animant,,par exemple^les Fédérations Gymniques du Travail.

-Au niveau du département,les sections se groupent en Fédéra- tion»Dans la Haute-Garonne le Congrès se réunit une fois par mois,fait le bilan des activités et fixe la ligne générale de la Fédération.Entre chaque Congrès,le Comité Fédéral se réunit,trois ou quatre fois par an,élu par le Congrès il re­ présente toutes les seotienstde la Haute-Garonne.Les résolu­ tions prises au sein du Congrès Fédéral sont apportées au Con­ grès national,des délégués de la Fédération sont désignés. -Au sommet,se place le Congrès national ordinaire.il discute

(note 18) ANNIE CLAUZET.BERNARD DAGUERRE.Contribution à l ’étu­ de du Front Populaire à Toulouse.Février 3^~Mai J6. Maitrise 1970.p.2k.

(note 1 9) ANNIE CLAUZET.BERNARD DAGUERRE.opus cité.p.30.

(note 20) Gnncompte cinq groupes î Auguste Deltour,Paul Victor-r boulevard Carnot-François Bousquet,Camille Soupetard etHenri Sunan-dans le centre-Ces groupes deviennent aussi nombreux que les groupes socialistes de quartie

les rapports : secrétariat et trésorerie,fonctionnement du "Po­ pulaire , 1 ' organe de presse du Parti ,1a Commission des conflits délégation à 1 'Internationale,groupe parlementaire.

Plusieurs commissions sont nommées :Commission des résolutions* Commission Administrative permanente,qui désigne le bureau du Parti,dont le poste de secrétaire général,de 1921 à 1940,attri bué à Paul Faure,est le poste le plus important(note 2 1),con­ seil d'administration du journal "le Populaire".Si le temps presse un Conseil National peut être convoqué.Comme nous 1' avons déjà souligné précédemment,le Parti est sans cesse con­ trebalancé par le Groupe parlementaire.

Implantation;

D'après les effectifs(note 22),récoltés sur les périodes 1932

1 9 3 6,1e nombre des militants toulousains est égal à la moitié du total»des militants du département.Ce qui est généralement éxpliqué par le "rôle de capitale régionale",attribué à la ville,c'est à dire par la concentration des petites et multi­ ples industries,la présence de grosses entreprises liées à l'Etat et l'importance du secteur tertiaire(note 23).Si une partie de la clientèle radicale est sollicitée par la S.F.I.O. c'est surtout parmi 1 '"aristocratie" ouvrière,la petite bour­ geoisie d'artisans et de commerçants locaux et les fonction­ naires que se situe le milieu militant.C'est d'ailleurs ce qui ressort de l'analyse de l'implantation de la S.F.I.O. à Toulouse par Annie Mignard(note 24)dans son étude de maitrise

"L'implantation de la S.F.I.O. et du P.C.F. dans la Haute-Ba­ ronne et plus particuliérement à Toulouse d'après les élec-

n

tions de 1928iNous lui avons aussi emprunté le descriptif des cantons toulousains,ainsi que la liste des quartiers recouv vrant la I® et la 11° circonscription de Toulouse,afin de dresser une "physionomie politique" de la ville à la période qui nous intéresse.

La ville est découpée en quatre cantons : Nord,Centre,Sud et Ouest.

( n o t e 2 l )

(note 2 2) (note 2 3) (note 24)

Assisté d'Hubert Rouger(Nîmes)et de J .B.Severac,lan- guedo ci en,ensuite.

ANNIE CLAUZET.BERNARD DAGUERRE.opus cité.p .3 8 / 3 9

En 1929,il représente la moitié de la population active à. Toulouse.

Aucune analyse plus fine sur toute la période n'e­ xistant à ce jour.

LES QUATRE CANTONS DE TOULOUSE. 35 DECOUPAGE DES CIRCONSCRIP. TIONS DANS LE DEPARTEMENT DE LA HAUTE- GARONNE. EN 1928: C.de Muret: S . F. I . O . . I°C.de Toulouse S.F.I.O. II0C.de TdUlou- se : Radi cal

III0C.de Toulou se :Radi cal. C.de Saint-Gau- dens:Radi cal. C.de Villefran- cherUnion Répu- bli caine.

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Canton Nordipas de bouleversement urbain.8cantons ruraux. Population d'origine rurale.Pas d'industrialisa­ tion. Candidat Radi cal-Socialiste.

Canton Centre : population plus hétérogène.Commerce,artisanat influencent 1'opinion:place Esquirol,Carmes, Lafayette(Wilson),Capi tôle,Daurade.Secteur

de la rue des Blanchers est un secteur proléta- rien(vote pour la S.F.I.O. en 1928).

Canton Sud : prédominance administrative et résidentielle,tona­ lité bourgeoise.Concentration de bâtiments admi­ nistratif s , sièges de banques et d 'affaires.Profes- sions libérales et cadres supérieurs.

Les"faubourgs"ouvriers se situent surtout en bordure du Canal, autour de la Place Saint Pierre et de la rue des Blanchers, et dans le quartier vieux et insalubre de Saint Georges.

Canton Ouesttà la fois communes rurales et grosses industries d 'Etat(0.N.I.A.à partir de 1 9 2 8).Quartiers en extension.

Circonscription I tfief de Bedouce.(S .F.I.0.),regroupe les cantons Centre et Sud:

Minimes Juncasse Rangueil

Bonnefoy Arago Pouvourville

Croix Daurade Dix Avril Saint Agne

Marengo Bonhoure Saint Michel

Providence Moscou Carmes

Camille Pujol Montaudran Saint Pierre Côte Pavée Pont des Demoiselles Carnot

Negreneys Busca Remusat

Trois Cocus

Circonscription II:candidat S .F.I.0.: Ri eu puis Berlia,regrou­ pe les cantons Nord et Ouest.

Fontaine Bayonne Fontaines Lestang Amidonniers

Lardenne Labordes Saint Martin du Touch Saint Simon Saint Aubin Lafourguette

Centre(mairi e ) Les Sables Sept Deniers Cité Ouvrière Ginestous Mi ni mes Croix de Pierre Sa i Montauri ol La 1 Castelmourou Gra La Salade Fer Arnaud Bernard PI a Portet/Garonne

nt Cyprien Patte d'Oie ande

mmont Périole à Cheval

ce Saint Pierre

Les caractéristiques du mouvement socialiste toulousain.

Leurs attitudes,face au capitalisme et au pouvoir ,se retrou­ vent essentiellement cristallisées dans leur mode d'exercice du pouvoir municipal,plutôt que dans des analyses.Cette appro­ che des "caractéristiques" d'un mouvement est d'ailleurs as­ sez délicate,car si les structures de la S.F.I.O. sont saisis- sables,son "idéologie", ses positions toulousaines doivent être relevées au détour de phrases et de jugements.De plus,on ne peut nier le rôle de fortes personnalités,telles que Bedouce, Billières,Berlia,Julien,Ellen Prévôt,qui orientent et dyna­ misent le mouvement,et se placent,à cause de la permanence de leur présence,en "fils de trame" de l'histoire toulousaine de 1 'entre-deux-guerres,et,donc,de ce travai1 .Aussi,par man­ que de documents et d'analyses plus fines à propos de certains de ces personnages,nous proposons nous,de les "camper" et les signaler par touches au cours de cette étude ,et de reconsti­ tuer un essai de biographie en annexe.

Les tendances à l'intérieur du mouvement sont relativement fluctuantes,alors que l'appareil se situe plutôt au centre

(note 2 5).On peut relever l'esprit gestionnaire qui l'anime, esprit mesurable,bien sûr,dans la pratique du pouvoir munici­ pal et dans l'organisation et la mise en place des services nécessaires à l'exercice de ce pouvoir(note 2 6).L'esprit lé­ galiste et réformiste semble largement répandusil est impos­ sible de prendre le pouvoir par la violence révolutionnaire, donc dans 1 ' illégali té ; Bedouce cautionne l'idée de l'auto-des­ truction du système capitaliste,ce qui lui permet d'abandon­ ner le principe de la lutte des classes,pour une vision fata—

(note 25) Ce qui est particuliérement repérable lors des tac­ tiques électorales et des alliances avec les Radicau ou même dans l'attitude de la S.F.I.O. face au Front Populaire : ANNIE CLAUZET.BERNARD DAGUERRE.opus cité, (note 26) Qui en même temps l'inscrit dans un réseau d'échan­

ges national : secrétariat permanent des maires,et international :visi tes à Amsterdam,Berlin,en Autriche

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liste.Leur analyse s'appuie ainsi sur un.certain mani-

chéismesle bien contre le mal,les petits contre les gros... Attitude qui se justifie aussi par les constantes préoccupa­ tions électorales qui visent aussi bien cette petite bourgeoi­ sie commerçante,numériquement importante à Toulouse,que les milieux ouvriers.Le mouvement s'inscrit également dans divers

courants santicléricalisme,parfois proche de celui des Radicaux, pacifisme(note 2 7),et antimilitarisme(note 28).

Les tendances mouvantes à l'intérieur du mouvement sont aussi contrebalancées au niveau du département par les mandats des autres sections.La tendance toulousaine semble se rattacher au centre du Parti Socialiste,animée par Vincent Auriol,Paul Faure et Lebas.Les "Fauristes?jusqu'en 1935*largement majo­ ritaires dans la Haute-Garonne et à Toulouse,n 'obtiennent que 8 mandats,au Congrès Fédéral du 30 mai 1935*la "bataille socialiste",groupée autour de Zyromski et de Pivert,aile gau­ che de la S .F.I.0.,compte 32 mandats et le Comité d'Action Révolutionnaire,à l'éxtrème gauche,se rattachant à la puissan­ te Fédération de la Seine,en obtient 8.Mais cette tendance à gauche n'est pas suivie de réalisations immédiates,puisque 1 ' unité d'action n'est pas mise en place à Toulouse ; seule une alliance souple est prônée auildernier moment, permettant de dénoncer les Radicaux qui avaient participé au Gouvernement Laval,et de se démarquer du jeune et actif Parti Communiste. Une tendance planiste se développe en liaison avec les mo

tions de la C.G.T.,contre lesquelles s'élèvent Léon Blum et Paul Faure,qui est surtout illustrée par Bedouce:dés 19l8,ce dernier a en effet dressé un Plan d'Outillage National(note

2 9)*qui trouvera un début de réalisation dans la politique de Grands Travaux mise en place tardivement en 1939«Face à la S.F.I.0.,une nouvelle force de gauche est à prendre en comptes le Parti Communiste.

Le Parti Communiste à Toulouse:

Créé et organisé après le Congrès de Tours autour de Craste,

(note 27) Voit Bulletin Municipal de Novembre 1931.P«779. (note 28) Midi-Socialiste du 29 février 1936.

(note 2 9) Voir"profession de foi" de Bedouce aux élections législatives du 26 avril 1 9 3 6,en annexe.

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plus particuliérement,i1 dispose dans la Haute-Garonne d'une solide organisation et d'une meilleure base idéologique que la S.F.I.0.(note 30).Son organe de presse,"la Voix des Travail­ leurs de Toulouse et du Midi",organe des Blocs ouvriers et paysans,hebdomadaire,est fondé en 1 9 2 5(note 3 1).

Le Parti n'apparait vraiment qu'à partir de 193^*«vec l'appli­ cation de l'idée de Front Populaire,et s'implante dans le milieu des cheminots.quartier Arago,et ouvriers,quartiers des Minimes,Saint Michel,Saint Agne,Pont des Demoiselles,Gravette et Buscajmais cette implantation est encore faible en 1936(no- te 32),malgré l'adhésion à la tactique de Front Populaire(no­ te 3 3)»Mais 1® regard sur la ville et l'analyse de la situa­ tion qu'il propose,ses campagnes sur la dénonciation de la misère de certains agriculteurs et maraichers toulousains(no­

te 3^)* 1 'inscrivent dans le débat sur l'espace de la ville.

LA SITUATION POLITIQUE,ECONOMIQUE ET SOCIALE,A LA VEILLE DES ELECTIONS MUNICIPALES DU 3 MAI 1 9 2 5.

Une ville "industrieuse",mai s assistée pendant la guerre 1k -1 8. A la veille de la guerre,les industries de chaussures,papéte- ries.machines agricoles,ferronneries,couture,mode,au total

3 7 26 établissements industriels,emploient 33 ^ 8 personnes (note 35)«Ces petites industries se convertissent et produi­ sent pour les besoins de la guerre.Surtout l'Arsenal,la Pou­ drerie et la Cartoucherie se développent de manière spectacu- laireîà la fin de la guerre ces établissements occupent 30 000

ouvriers,alors qu'ils n'en occupaient que 700 en 1 9 1 2,et sont à l'origine du développement de certains quartiers(note 3 6). A l'écart des champs de bataille,Toulouse permet aussi l'ac­ cueil d'un industriel,replié de Lille,Latécoére,qui en 1917* ouvre une usine de construction aéronautique dans le quartier de Montaudran.

Au total,en 1918,pour une population de prés de 175 000 habi­ tants,la ville compte 80 000 ouvriers(note 3 7)*qui outre les

(note 30) ANNIE CLAUZET.BERNARD DAGUERRE.opus cité.

(note 3l) Cité par ANNIE CLAUZET et BERNARD DAGUERRE;opus cité p.I de la bibliographie. P'oüi* la période de 1931 à

1939:Bibliothéque Nationale,annexe de Versailles. En effet,on se heurte à Toulouse au problème des sources détruites ou disparues durant la dernière guerre.il en va de même pour certaines archives. (note 32) ANNIE CLAUZET.BERNARD DAGUERRE.opus cité.p.39. (note 3 3) Voir "profession de foi" de Craste en annexe.

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ouvriers mobilisés,en affectation spéciale,sont de la main d'oeuvre féminine et étrangère : Belges réfugiés,"Annamites7, Algéri ens.

Ces industries de guerre sont aussi à l'origine de la création de l'usine hydroélectrique du Ramier,projet décidé en 1916, financé par l'Etat,pour fournir en énergie ces industries.L ' espoir d'un renouveau industriel est alors suscité autour de l'utilisation de la "houille blanche".L 'usine hydroélectrique est mise en service en 1 9 2 0,alors même que de nouveaux problè­ mes se posent s comment reconvertir ces industries de guerre, pour permettre à Toulouse de conserver son nouvel élan?Enco- re une fois c'est l'intervention de l'Etat qui est sollicitée. En 192^,se créée,dans les bâtiments de la Poudrerie,1•Office National Industriel de 1'Azote(0.N.I.A . )qui fonctionnera à partir de 1 9 2 8,et dont les effets économiques ne sont appré­ ciables qu'à partir de 1 9 3 0.Un transfert s'opère alors au sein des différents secteurs d 'activité :les secteurs de 1 ' alimentation,du bâtiment ou de.-rla polygraphie se retournent vers les activités des secteurs des métaux oa des transports autour de l'installation et de l'agrandissement des usines aéronautiques de Dewoitine et Latécoére(machines agricoles, entreprises de mécanique,entreprises métallurgiques).Certains secteurs d'activité traditionnelle se prolongent sindustrie textile,(usine Sans au Ramier du Bazacle),teintureries,bon- neteries(Tricotage Toulousain,entreprise Soler-Puig:2 500 ouvriers en 1 9 2 5)et sect eur de la confection qui emploie sur­ tout des femmes à domicile et compte prés de 10 000 employés en 1 9 2 5.Les industries chimiques se créent:Duffour et Igon, usines d 'engrais à Fenouillet,usine de distillation de houille de la Société Chimique et Routière de la Gironde(1930).L'in­ dustrie de la chaussure,bien q u 'artisanale,persiste encore après guerre(entreprises Vidal et Nougayrol,spécialisée dans les galoches,etDelhom et Conte aux Minimes); alors que verre­ ries et industrie du meuble,autrefois prospéreront déclinan­ tes.Le secteur de l'imprimerie se développe.

(note Jk) Voix des Travailleurs du 26 janvier 1935:proposition de marché couvert pour les paysans travaiHeurs ; et Voix des Travailleurs du 28 décembre 1935.

(note 35) JEAN CREMADEILES.Poli tique financière,économique et sociale de la Municipalité de Toulouse de 1 9 1 0 à

1 9 2 0.Mémoire de D.E.S.19&7*

(note 3 6) La Dépêche parle de "Poudrevilie". (note 37) La Dépêche du 2 mars 1918.

Toulouse,qui est peut-être trop facilement qualifiée de ville préindustrielle,se distingue plutôt par la multiplicité et la diversité de ses industries,répondant davantage à une économie de marché local,ce qui lui permettra aussi de ne subir que tardivement les effets de la crise.S’il est vrai que seul,l'Etat a consenti des investissements importants pour des établissements de grande tailie(0.N .I .A .,Manufacture des Tabaes,Poudrerie,usines d'armement),bien des secteurs vont se trouver favorisés par le rôle de "capitale régionale" que la ville accentue en essayant de concentrer des équipement! qui justifient ce rôle équipements uni versi taires, grandes écoles,aéroport s militaire et civi1,hopital,gares de marchan­ dises , réseaux de transport et d ' entrepôts .Le secteur tertiai- re prend de plus en plus d 'importance,en 1928,il représente

50% de la population active(note 38).Le secteur du gain des employés se développe autour de 1'alimentation,des services publies,banques,assurances,commerce et "grands magasins"(no­ ie 39).Pour ce qui est des petites entreprises,la moitié des salariés de la Haute-Garonne,travaille dans des établisse­ ments de moins de 10 employés ( 5 1 * 4%) t 8, 4% des salariés sont dans des entreprises de 10 à 20 employés,tandis que se déve­