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Quelques travaux supplémentaires s'ajoutent à cette réé­ valuation : surpression de l'eau, étendoirs des terrasses, réseau d'égouts et motifs décoratifs des façades des bâti­ ments B et F ( 9 3 ), balustrade, escalier et motif déco­ ratif sur le Boulingrin.

Si les premiers se justifient par leur utilité, les seconds qui relèvent de 1 'esthétique,ne sont pas à oublier.

" Il serait inadmissible de négliger dans la construction "des immeubles du Grand Rond la note artistique dont sont "parés les immeubles voisins. Il appartient à l'Office de pré­ senter une oeuvre complète et en harmonie avec le cadre qui

"l'environne. La dépense est insignifiante par rapport au ca­ chet qu'elle donnera à la construction"(9^ )•

La fin de l'année 1937, est marquée par les demandes d'emprunt ( 95 ) comme en 1938 où 3 000 000 de francs sont nécessaires pour payer la Société des Grands Travaux du Sud Ouest (96 )•

En 1 9 3 9 une modification est apportée à la délibération du

29 Décembre 1936, car les casernes désormais désaffectées par les Sapeurs Pompiers, qui devaient être réhabilitées par l'Of­ fice ne sont pas utilisables, les compensations accordées à l'Office ne sont plus les mêmes, les termes du contrat chan­ gent mais les Pompiers restent, accompagnés d'ailleurs dans le bâtiment donnant sur la rue de Tivoli/par la compagnie de Gardes Mobiles à la demande de l'Etat ( 9 7

Les appartements seront mis en location à partir du 1er Février

1 9 3 8. Ascenceurs, chauffage central, salle de bains aménagées, cuisines, "vidoirs automatiques assurant l'évacuation des

ordures ménagères", "ingénieuse innovation", font du groupe un exemple du "confort moderne" ( 9 8^•

( 9 3 ) Exécutés par PARAYRE et DRUILLE

(9k ) Conseil Administratif du 25 Février 1 9 3 7

(95 ) Conseil municipal du 12 Avril 1 9 3 7 - Conseil municipal du 4 Juin 1 9 3 7

(96 ) Conseil municipal du 22 Mars 1928 (97 ) Bulletin municipal 1938 P* ^26

(98 ) Juin 1938 in bulletin municipal 1940 P. 426 - L'oeuvre toulousaine de l'Office d'habitations - Le groupe d'im­ meubles du Grand Rond.

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Plans bâtiment D. R.D.C.

Plans bâtiment A. R.D.C Archives Office Public H.L.M K Dco

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Analyse architecturale :

L'opération du Grand Rond s'annonce donc bien délicate. Les conditions de l'existence de ce projet ne manquent pas de mys­ tère. Car même, si quelques points s'éclaircissent grâce aux divers documents recensés, certaines questions restent posées. Pourquoi a-t-on finalement fait appel à Robert ARMANDARY, plu­ tôt qu'à M0NTARI0L pour la conception architecturale ?

Les "charpentiers toulousains" lui étaient-ils redevables d’un projet ? Trouvait-on ce jeune architecte, assez proche dans

ses réalisations précédentes de la rue St Bernard, de Mallet Stevens, digne d'intérêt et capable d'assumer un tel travail ? Quoiqu 'il en soit le Groupe du Grand Rond se distingue net­ tement dans la production de logements de l'Office. Il in­ troduit la notion de "bastion", en jouant sur un traitement d'îlots. Son architecture vigoureuse est largement dépouil­ lée, les toitures terrasses, les encadrements de béton ho­ rizontaux en soulignant trois fenêtres, le travail sur la mo- dénature des revêtements de briques font intervenir magistra­ lement un vocabulaire jusque là inconnu.

Implantation :

Les bâtiments occupent la parcelle déterminée par les allées des Soupirs et la rue Tivoli sur ses grands cotés, par le Boulingrin et la voie en bordure du canal sur ses autres fa­ ces. Ils sont donc"coincés" entre deux espaces "naturels", situation rare au coeur de Toulouse.

Les constructions implantées en limite parcellaire, sur les allées et la rue Tivoli forment un front bâti continu. Le centre de l'îlot est occupé selon son plus grand axe médian par deux bâtiments, l'un en proue sur le Boulingrin, l'autre

se refermant en U vers l'intérieur de la parcelle,borne et signale le groupe sur le canal.

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Le terme îlot ne nous parait pas impropre pour expliquer cet ensemble. La perméabilité lisible au niveau du plan de masse est beaucoup plus fine en regard de l'espace construit, des rues Autefage et Jean Aillet restent des espaces propres à l'intérieur de l'îlot. Cet Intérieur se hiérarchise et se marque grâce aux façades "arrières" des bâtiments des allées et de la rue Tivoli. Son statut est cependant complexe puis- qu 'au rez de chaussée du batiment D se trouvent des commer­ ces. Sa périphérie est nettement marquée par les immeubles sur les allées et sur la rue Tivoli, dont les extrémités sur le canal et sur le Boulingrin sont traitées en façade avant. L'immeuble E développe ses faces, aux angles soulignés p r i n ­ cipalement sur le canal. Quant à la bordure sur le Grand Rond, plusieurs éléments contribuent à sa constitution.La parcelle plate, domine de 70 cm le jardin du Grand Rond, dé­ nivelé qui permet la création d'un belvédère et de quelques marches situées dans l'axe du bâtiment D. Le groupe en re­

trait de ce coté ci, est lié par un socle parvis continu qui hiérarchise les espaces tout en en assurant une liaison moins brutale.

Les façades de l'îlot sur la ville n'ont pas toutes le mê­ me statut.

Sur le Grand Rond, les extrémités des bâtiments H et A avec leur modénature de brique, la proue arrondie du bâtiment D, le socle parvis, forment un ensemble monumental qui s'adres­ se "mot à mot" à la ville. En même temps l'accent donné par la hauteur supplémentaire du bâtiment D central, en dynami­ sant l'ensemble, marque une symétrie de composition qui as­ sure une homogénéité à l'ensemble.

192 Ar chi ves Of fi ce P u b l i c H . L . M . d e To u l o u s e

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L'ordre est différent sur les allées des Soupirs et la rue Tivoli. Les bâtiments constituent la rue. L'accent porte sur le corps central : par sa hauteur (7 étages) son retrait, la façon dont il est annoncé par les constructions qui l'en­ serrent symétriquement, et les grandes moulures de béton ver­ ticales. Une entrée monumentale soulignée par un "haut re­ lief" ( ) y est pratiquée et assure l'accès à l'intérieur de 1'îlot. Ces façades, véritables murs de l'opération s'or­ ganisent aussi selon un ordre mineur autour des entrées col­ lectives des appartements.

La façade sur le canal est nettement plus différenciée, c'est presque l'arrière de l'îlot. Et si le traitement architectu­ ral de certains éléments balcons, fenêtres, angles, introduit une hiérarchie plus fine des espaces et des séquences, l'ap­ pareillage de briques de parement a là totalement disparu. La prise en compte d'un dialogue avec l'espace urbain, la hiérarchisation des traitements architecturaux des façades de l'ensemble assurent au groupe du Grand Rond une riches­ se et une complexité d'une qualité exemplaire à Toulouse.

Les bâtiments :

Leur programme comme leur mise en forme les différencient totalement du reste de la production de l'Office.

Comme il s'agit de constructions à loyers améliorés des éléments de "confort" supplémentaires sont autorisés (as- cenceurs, cabinets de toilette, surface,chauffage central) L'épaisseur des bâtiments jointe à la création de cours-puits de jour intérieures, permet une distribution maxima des lo­ gements. Ceux ci se structurent autour d'un couloir rejeté au coeur du bâti.

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La distribution des pièces et des espaces s'opère selon des principes rationnels : groupement des circulations ver­ ticales (escaliers - ascenceurs - superposition descente ar­ rivée d'eau) aération, ensoleillement, évacuation indui­ sant jumelage, symétrie, répétition des "cellules".

Mais des différences persistent au niveau des fonctions : aux cuisines correspondent un percement approprié souvent prolongé par un balcon, alors que les autres pièces s'ou­ vrent par des fenêtres : d'ailleurs l'introduction systé­ matisée de ces fenêtres aux proportions plus horizontales que verticales, soulignées par groupe de trois, avec des en­ cadrements de béton, marque l'apparition d'un nouveau code de percements.

Pourtant la rigueur n'exclut pas l'épaisseur : épaisseur des séquences (verticales et horizontales) propres à chacun des immeubles, des espaces publics aux espaces privés, épaisseur de la façade grâce à un jeu sur la "peau" articulé par des balcons ou des avancées, épaisseur de l'ilôt enfin par la va­ riété des traitements, des signes (emploi de la brique pour les lieux les plus publics - en façade principale sur la vil­ le bien sur. mais aussi en léger rappel autour de chacune des entrées collectives.)

Par sa hauteur, ses terrasses dégradées vers les espaces "na­ turels", son refus du pittoresque, comme fin en soi, son mo­ de d'inscription dans le site, cet ensemble n'est pas sans rappeler certaines réalisations de la ceinture rouge de Paris ou des "Hofe" viennois.

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L. Placln tUi dv i .lmp A Qfl<orêX>* V,' ‘ StUlvm Municipal/ Immeubles d e s % . Sports collectifs du P a rc du C a lv a ire v n > i a u* a. v v f\ iu /& g 3T /r^r

- Construction de deux immeubles sur la rue du Férétra A - B

1926 - 1929

- Aménagement de locaux existants - 1928 - E

- Construction d'un immeuble boulevard des Rej:ollets - 1928 - D - Construction d'un immeuble dans le parc du Calvaire - 1928 - C

Nombre de logements A) R + 5 3k B) R + 5 35 c) R + 3 36 D) R + k 32 E) R + k 26 9 locaux commerciaux Surface du terrain s 11 053 m2

Situation : dans les faubourgs Sud de Toulouse, en prolonge­ ment du faubourg St Michel, en bordure de Garonne non loin de 1'ONIA et sur les terrains de l'ancien couvent du Calvaire. Destination : logements locatifs et commerces

Commanditaire : Office Public Municipal d' H.B.M. de Toulouse Architecte : MONTARIOL

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Hi storique :

*

Au cours de la séance du Conseil d 'Administration de l'Offi ce du h Décembre 1925» Berlia annonce qu'une demande de ces sion d'un certain nombre de terrains, ainsi que la gérance d'immeubles, appartenant tous à la Commune, sera faite au Conseil Municipal dans l'espoir de réamorcer un nouveau dé marrage de la construction.

Parmi les terrains et immeubles énnoncés se trouvent : la propriété dite du Calvaire avec ses parties construites et

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C'est après son engagement à partir du mois de Décembre 1925 que Jean MONTARIOL, architecte de l'Office pour 10 ans,

peut travailler à un projet d'immeuble collectif sur les terrains du Calvaire ( 99 )•

Auparavant l'idée de construction collective, sans avoir provoquée de véritables batailles, suscitera néanmoins bien des discussions, nous l'avons déjà noté s on oppose la "ca­ serne” aux agréables maisonnettes posées dans leur jardinet. On ne peut s'empêcher de voir dans l'article "un toit pour tout le monde" du mois de Janvier 1926, un discret plaido­ yer de Berlia pour l'immeuble collectif : il y critique les cités-jardins : dévoreuses d'espaces et donc situées hors de la ville, et souligne les économies financières des immeu­ bles collectifs qui, bâtis sur des parcelles réduites peu­ vent s'implanter dans les limites de l'octroi, donc dans les faubourgs;à proximité des lieux de travail. Il annonce ainsi la future construction des immeubles du Calvaire, ajoutant parrallèlement qu'un changement de population ,lié à ces cons­ tructions nouvelles,ne sera pas négligeable. En effet, dans l'immeuble ancien du Calvaire, comme au Lazaret de Lalande se trouve "une population spéciale, où l'on rencontre, cer- "tes, des travailleurs sans logis, mais aussi beaucoup d'in- "désirables. Quelques uns de ces logements font penser à la "cour des miracles : la propreté et l'hygiène y sont mépri- "sées. Ce sont des foyers de pestilence morale et matérielle "et comme bien on pense, beaucoup de loyers restent impayés." ( 10(9

Mais il s'agit d'abord de construire deux immeubles neufs

avant d'avoir la gestion de l'immeuble existant. On sait qu'en même temps on prévoit pour leniLogement des "locataires" de l'immeuble ancien, une série de maisonnettes au Lazaret de Lalande.

( 99 ) Séance du Conseil Administratif du 8 Janvier 1926 ( 100) Bulletin municipal Janvier 1926 P. 7.

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Le 2 Avril 1926 des plans d'avant projet sont présentés : 2 immeubles de 5 étages sont prévus, comportant 16 appar­ tements de 4 pièces, 32 appartements de 3 pièces, 12 appar­

tements de 2 pièces, 16 chambres et 16 boutiques en rez de chaussée.

Le projet définitif est accepté le 11 Juin 1926 par le con­ seil administratif de l'Office. Il est approuvé par la ville le 12 Octobre 1926 . L'appel d'offre est réalisé et l'ad­ judication se fait au profit de l'entreprise "les charpentiers toulousains" qui s'engage sur un montant de 2 895 OOOFr.

pour un délai de travaux de un an et concède 1 000 OOOFr. d'avances à l'Office. (1 0 1)

Le 21 Février dans la séance du conseil administratif, on apprend que le directeur de la Caisse des Dépôts et Consi­ gnations demande des modifications afin que les logements répondent aux lois alors en vigueur : les logements doivent

comprendre, en plus de la cuisine, une chambre pour les fil­ les, une chambre pour les garçons et une chambre pour les pa­

rents. La répartition des logments à l'intérieur change : 21 X 2 .... 4 pièces

4 X 2 .... 3 pièces 3 X 2 .... 2 pièces

7 X 2 chambres seules 1 magasin par immeuble.

(101) Conseil administratif du 26 Juillet 1926 - 16 entre­ preneurs consultés - 3 plis rendus -

- soumission BADIA : 2 940 OOOFr. Délai non mentionné Montant des avances offertes à l'Office non précisé. - soumission DESTABEAU : 3 010 OOOFr. Délai non préci­

sé - Montant des avances offertes non précisé.

- soumission "charpentiers toulousains" : Paul BARTHE Directeur.