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Le rôle de l'affectivité dans la recuperation des langues chez les aphasiques polyglottes /

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Academic year: 2021

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Texte intégral

(1)

..

--f

LE ROLE DE L J AFFECTIVITE DANS LA RECUPERATION DES LANGUES CHEZ LES APHASIQUES POLYGLOTTES

by

.

~

Annie Bergey

t

A thesis submitted to

the Facu1ty of Graduate' Studies and Research in partial t'ulfillment of the requirements for

the degree of Master of Arts

Department of Linguistics McGill University MOntreal. Canada

.

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, November 1981

(2)

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.

(

. RESUME

LE ROLE DE L'AFFECTIVITE DANS LA RECUPERATION

DES LANGUES CHEZ LES APHASIQUES POLYGLOTTES

Cette étude est basée sur les cas,> rapportés dans la littérature de 1843 à 1981, d'aphasiques polyglottes ayant montré une t;'écupération

. , >

sélective ou préférentielle d'une langue. D'après les histoires de cas, il ressort que l'affectivité associée à,une certaine langue et à son contexte motive la récupération ~élective ou préférentielle d'une langue. Ceci permet de se demander si les tests linguistiques couramment utili-sés en aphasiologie sont susceptibles de déceler l'affectivité associée à chaque langue par rapport à san co~text~. Une étude des principaux paramètres à étudier chez l'individu polyglotte devenu aphasique sera

présentée~ ainsi qu'une possibilité d,e recherche des facteurs affectifs, sous forme d'entretien semi-structuré, à faire avec le ,répondant ou les répondants du patient. Une similitude de certains comportements

lin-guistique~ et para-linguistiques chez les aphasiques en général et cer-tains individus non-aphasiques en psychopathologie semble exister. Ceci permettrait peut-être d'envisager des recherches sur le r8le du'langage chez l'individu en~ral, à partit du syndrome unique que représente

... l'aphasie. i

.,

·ï i

(3)

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,ABSTRACT

LE ROLE DE L'AFFECTIVITE DANS LA RECUPERATION DES LANGUES CHEZ LES' APHAS~QUES POLYGLOTTES

"

This study is based on cases of polyglot aphasics showing selective or preferential recovery of one language, reported in the literature from 1843 to 1981. From these case histories it can be seen that the affec-tivity associated with a certain language and its context conditions ~he

selective or pteferential recovery of one language over .... the patient' s œther languages. This leads uS to ask whether the linguistic tests now employed in aphasiology are capable of detecting the affectivity' associ-

.

.

ated with each lânguage and its context. A study of the principal para-metera to be considered in the polyglot individua! who has become aphasie will be presented in the form of a sem1-structured interview t~:pe com-pleted with the help of persons who can provide information about the patient. A simllar:l.ty between certain linguistic and' para-1in~istic

be-"

havior in aphasies in general and certain non-aphasie psycho-pathological cases seems to emerge. This iilay permit us to pureue directions in

re-, /

search on the role of language for the individual, based on the study of the well-defined syndrome of aphasia.

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(4)

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,REMERE:: IEMENTS

/

, /

Je tiens. à remercier Monsieur Michel Paradis qu'i m'a fllit bénéfi-cier de la bourse FC~C EQ1660 grâce A laquelle j f ai pu poursuivre mes recherches et terminer ma th~Be.

Je voudrais exprimer ma dette envers plusieurs personnes qui ont contribué à l ' achË!vement de ce travail, particuli~rement Monsieur Michel Paradis qui a su me guider tout au long de mes recherches et dont les conseils m font toujours été une aide précieuse, c'est grâce 'à sa cons tan-te attan-tention; à son aide dans il'organisation, la rédaction,et la correc-'tion de mon travail que, cette tUse a pu être réalisée.

Je voudrais également remercier les profess-eurs Nicole Domingue et Glyne Piggott pour leur support pendant mes années d'études.

J'exprime aussi ma reconnaissance envers Elisabeth Drye ( ' avoir bien voulu accepter de relire mon manuscrit.

J'aimerais également remercier Marie Rivet-Rémillard qui a accepté de dactylographier ma thèse.

111

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TABL~

DES

MATI~RES

RESUME

. . .

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ABSTRACT

.

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,

.

.

REMERC IEtiENTS ~;

~

.

. . .

INTRODUCTION

.\l .

CHAPITRE l 1

Revue générale des cas de patients ap'haBiques polyglottes ayant montré une récupération sUective ou préfére"elle d'une langue. • . . • • : . • • . • . . . • .

l ' . . . . .

CHAPITRE II

Analyse des principaux test$ \Î'inguistiques gén~ralement utilisés en aphasiologie. Recherche des paramètres vi-sant à déceler l'affectivité liée aU langage en général ou à chaque langue connue par l'aphasique polyglotte

~ 1 C

CHAPITRE III

Etude d-es variables principales à rechefcher au suj et de l'aphasique polyglotte en vue" de sa réadaptation • • . • CHAPITRE IV

Proposirlon de paramètres de recherche relatifs à la ré-cupération sélective ou préférentielle d'une langue chez les aphasiques polyglottes . • . . • . . . • . . • • '. CONCLUSION • •

BIBLIOGRAPHIE

APPENDICE l '

Présent4î:ion individuelle des histoires de cas dl

aphas1-qU~8 polyglottes ayant montré, une récupération sélective

ou p~éférent1el1e d'une langue \ selon le paramètre

affec-t i f ' 4uquel le cas àppartient • . • • . • • • . • • • . . . •

& ,

APPEND ICE II

Tableau récapitulatif des caB prhentés

...

....

...

i i f iii , 1 5 21 36 46 ,84 101 120 146 \ 1 1 '1 ~ i

1

(6)

(

J

(

INTRODQCTION

Ce travail est basé sur la récupération sélective ou préférentiel~e

d'une lan'gue autre que la, langue maternelle ou la iangue la plus fa~ili1!­ re au moment de l'ictus provoquant 1 r aphasie parmi les patients

polyglo,t--

,

tes dont les bistoires de cas sont décrites dans la littérature de 1843 A 1981; c' est-A-dire lës cas dérogeant aux règles connues sous les noms respectifs de règle de Ribot (1881) et dgle de Pitres (1895).

o ,

--- II

est

connu:que ,d'après ,Ribot (1881) "le nouveau meurt avant !'an-cien... Ce retour (différentiel] des langues ne me pardt, bien inter-prêté, qu'un cas particulier de 1:a loi de régression. Par Buitè d'un

... ,

travail morbide qui le plus souvent aboutit à la mort, les couches récen-tes de la mémoire se sont détruirécen-tes et le travail de destruction descend de proche en proche jusqu'aux acquisitions les plus anciennes" Cp .147).

D'après Pitres (1895) "l'aphasie totale du début est une aphasie amnésique. Elle I1e produit sous l'influence des lésions ébranlant, sans les détruire, les centres corticaux du langage. Par le fait du choc initial i l Y a tout d' abord, une période d' inértie f~t1onnelle général: pendant laquelle le malade est incapable de comprendk ce qu'on lui dit et d' exprimer sa penséè par des paroles. Plus 'tard, les éléments actifs des centres ébranlés, mais non détruits,. reprenant peu à p~u leur fonc-tionnement, i l arrive un moment où la compréhension de la langue la plus familière au sujet (c

.

1 est, habituellement, mais non toujours,- la langut!

maternelle) redevient possible. C'est la langue la plus familUre qui reparait la premHre parce que c'est elle qui 'utilis"e les associations

1 1 ! . i l ' - 1 1

(7)

(

\

1

..

2

les plus le sujet ne comprend et ne

parle qu'une langue; mais i l ,r~ive peu

a

peu

a

comprendre d'abord puis à parler res autres langJJes qu'il connaissait avant le début des acci-

~

dents" (p.898).

La -recherche présentée dans ce travail est divisée en quatre cha-\

Pitres

j

Le

premier présente les cas de récupération sé1ectiv~ ou

préfé-rentielle attribuée à des facteurs psychologiques selon trois paramè~s

principaux: CA)

facteu~s

psychologiques affectifs d'ordre famiÎ.11iJ1 ou; personnel, c.!.~t-à-dire les significations des relations et des attitud~s

entre le patient et son milieu familial, de son identid et de son degré d'intégration par rapport à, sa ffllUille· et à ,son entourage immédiat sus-ceptibles d' avoir motivé la récupération d'une certaine langue avant les

, }

.

autrés; CB) facteurs psychologiques d'ordre social, ë'est-~-dire les si-gnifications des relations et attitudes entre le patien~. et ses environ-nements so.ê:iaux, socio-économiques 1 socio-cul turels habituels ainsi que

(

.' les si..gnifications des relations et at titudes entre le patient et le

mi-li~u hospita<lier spécialisé le traitant, susceptibles d'avoir motivé la

récupération sélective d'une certaine langue avant les autres; (C) fac-teurs psychologiques atfectifs d'ordre professionnel, . c'

eBt-~-dire'

les significations des relations et attitudes entre· le patient et son milieu

\ , professionnel, son degré d'identification et dl intégration à sa profes-sion susceptibles d'avoir motivé la récupération sélective d'une certaine langue avant les autres.

En appendice, les histoires de cas des aphl;lsiques polyglottes ayant

~

montré une récupération s~lective ou préférentielle d'une langue seront~~

.

présentées individuellement, classées selon le paramètre affectif auquel

"f , , j' ~ "

(8)

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,-" l "

cas a rtient... Cette presentation s'impose

chaque itant donné que.

même si les cas peuvent être regr~uph selon une catEgorie spEcifique de' facteurs affectifs, c'est la signification de certains événements '1,u con-textes particuliers il chaque individu qui a motivé la récupération sélee-tive ou préférentielle d'une langue chez les aphliBiques polyglottes.

, '

pans le deuxième chapitre nous présenterons

'une

analyse des

,rinc1-,

.

paux tests. linguistiques généralement utilisés en aphasiologie afin de ' voir si èertaines sections de ces tests permettent le déJlistage qe l ' at-titude vis-à-vis d'une certainê langue par rapport aux autres connues par le patient polyglotte et ~aissent prévoir la possibilité' de la dcupéra-tion sélective ou préférentielle d'une langue particulii!re.

Dans l.è troisième chapitre 1;lOUS te,nteron,,! uue évaluation des lignes

de recherche susceptibles d'aider au dépistage de la sélection éventuelle d'une langue" par rapport aux autres, en fonction de certains param~tres

majeurs ayant aidé au développement général de l'individu.

Dans le quatrième chapitre nous proposerons des lignes de 5.echerche et de travail il exploiter avec le répondant ou les répondants du patient

(c'est-il-dire la personne ou les personnes responsables du patient ou certaines pe,rsonnes les plus proéhes de celui-ci fans son environnement habi tuel) afin d'avoir des

con~ai~sances q~ali

taJives

~écessaires'

à la rééducation de son langage et à la réintégration du patient dans son

mi-,lieu actif habituel. ~

~

~

Les réactions comportementales linguistiques et para-l~n$uist'iques .

, des aphasiques en général, d'individus non aph~siques mis en situation d'expériences et de non-aphâsiquèS obs~rvés en psychopathol~gie semblent

.

montrer une similitude. Ces observations similaires seraient peut-être

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susceptibles- de mener l'des recherches l partir du ph'nomane, isol"que repr4sente l' âph,sie afin d'

~pprof

ondir 1 t 4,tude des

d~ctions

comporte';'

mentales linguistiques et

para-lingu~stiques

des individus sous l

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en~e de confl! ts . ( 1

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" 1 • CHAPITRE l

Dans la littératÙTe de 1843 à 1981, nous avons trouvé 33 cas sur environ 140 cas de polyg1ott~s devenus aphasiques dont le récup~at1on

des langues n'a suivi ni les

~rédiction8

énoncées par Ribot (1881) ni celles qu'a énoncées Pitres (1895); c'est-ii-dire que les .patients ont

,

d'abord récupéré une langue autre que la langue maternelle ou la langue la plus f~milière \ moment ode l'ictus provoquant l'aphasie (Paradis, 1977; Albert & ObIer, 1978);

Les auteurs on~ fait appel à des facteurs d'ordre psychologique afin d'expliquer ces restitutions; i l s'agit de facteurs psycho1egi-que&= d'ordre familial ou personnel, ou d'ordre social, ou d'ordre profession

-~ ,

nel. est

La fréquence d'invocation du facteur d'ordre ;,milial Ou personnel plus importante que celle d'ordre social, ell~ême .plus importante que celle d'ordre professionnel.

~

....

'\.

Dans certains cas les facteurs semblent agir synergiquement pour t®tiver la récupération des langues; souvent le facteur d'ordre social ou celui d'ordre professionnel vient se ~joindre au facteur familial ou per-sonnel. Dans quelques cas le facteur social semble être le seul proposé

,

comme ayant joué un rôle dans la récupération, pal; contre dans aucun cas

1-.::.

le facteur profeSSionnel n'a été suggéré comme étant la seule motivation de la récupération des langues. C'est pourquoi nous avons noté 23 cas çle

~-récupération due à des paramètres d'ordre familial ou personnel, 20 cas

r

de récupération due à des paramètres d' ordre social et 5 cas de récupéra-tion due à des paramètres d'ordre professionnel.

..

\

\

\

(11)

(

.

(

J

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6

Il Y a généralement chez ces patients restitution d'abord d'une

s~ule langue puis de l'autre ou des autres et il est frappant de voi~~

~ -~

souvent la langue récupérée la première n'est ni la langue maternelle ni

~

ia langue la plus familière au patient.

~es facteurs d'ordre psychologique qui ont motivé la récupération d'une certaine langue avant les autres ont pu être classés selon 3 para-mètres généraux: soit familial ou personnel, soit social, soit profes-sionnel.

Cependant il est à remarquer que chaque cas, même s'il constitue une illustration d'un~e ces paramètres généraux, est totalement particu-lier, car la récupération sélective ou préférentielle d'une certaine 1an-gue chez l'aphasique polyglotte dépend de l'hi8toir~ de vie du patient.

"-Il est

par~iculièrement

important 'de tenir compte de ce critère, car ce

~

o

sont l'individualité de l'histoire de vie de chaque patient et l'impact des différents vecus de chaque patient qui on~ motivé la rfo~upération se-lective ou préférentielle d'une certaine langue. On peut présenter

cha-t

que paramètre psycho-affectif d'une manière genéfale mais il est néces-saire d'analyser chaque cas individuellement, classés s~1on le paramètre général auquel ias appartiennent (voir appendice l, p.120).

Le facteur psycho-affecti ou personnel a motivé la récupération sélective ou pr certaine langue dans 23 c4s. Ce sont les cas cités par (1948), Durieu

(1969), Gersterbrand et Stepan (1956), Gloning et G10ning (1965), Goldstein (1948), Hoff et Poetzl ( 32), Halpern. (1949), Ivanova (cité dans Bièder 1976), -Krapf (1955), Lebrun (1:76), Minkowski (1927, 19~

1933, 1949), Pitres (1895 - d'après Minkowski 1927), Winterstein et Meier

\ \ L i 1 1 , j

1

,

t

1

(12)

\

(

c

7

(1939).

D'après les histoires de cas des aphasiques polyglottes rapportés par ces 'auteurs, les f~cteurs psycho-affectifs d'ordre familial ou per-sonnel ont des sources specifiques propres à chaque cas selon la signifi-cation qu'ont prise les différents vécus des patients. Il est possible, cependant, de citer des événements généraux associés au milieu familial

--oU,à la vie personnelle du patient qui ont influencé la récupération sé-"lective ou préférentielle d'une certaine langue.

Des cas faisant partie de cette categorie familiale ou personnelle, il ressort que la récupération sélective où préférentielle d'une langue a été motivée par des événements généraux associés au ~ilieu familial ou à

'.'

la vie personnelle du patient tels que; 1) des vécus associés au milieu familial, 2) des événements familiaùx ou personnels associés à la langue d'un pays étranger ou d'un groupe ethnique, 3) d'un attachement personnel vis-à-vis d'une personne de langue étrangère ou d'une institution.

1) Parmi les vécus associés au milieu familial nous avons trouvé: l'attachement à la langue parlée en milieu familial (Durieu, 1969; Goldstein, 1948); la manifestation ~'un désaccord en milieu familial , (Minkowski, 1933, 1949; Gersterbrand et Stepan, 1956); la manifestation

d'un désir de réprimer des vécus familiaux ou personnels angoissants (Krapf, 1955, cas 2 et 3).

2) Parmi les événements familiaux ou personnels associés à la

lan-p

gue d'un pays étranger ou à un groupe ethnique nous avons trouvé: la ma-nifestation de l'affection porté~ A la langue d'un pays étranger dans le-quel le patient a vécu (Minkowski, 1928; Rotf et Poetzl, 1932; Winterstein et Meier, 1939; Gloning et Gloning, 1965); la manifestation de

l'attach~-\

1

1

f 1 ( i

(13)

(

ment por~é à la langue d'un pays étranger dans lequel le patient a eu à émigrer (Krapf, 1955, cas 4); la ,manifestation de l'intérêt ou de l'af-fection ou de l'admiration portés à la langue d'un pays étranger

(Minkowski, 1927, caa

2~

Ivanova, cité dans Bièder 1976);

l~influence

d'un vecu traumatique similaire dans un pays de langue étrangère plu-sieurs années auparavant (Chlenov, 1948); l'influence de l'attachement spirituel à la langue d'un groupe ethnique (Halpern, 1949, cas 1 et 2); l'influence de croyances politiques associées au pays d'émigration

8

(Krapf, 1955, cas 1); le souci d'identification à la langue standard par-lée par un groupe ,ethnique (Pitres, 1895, cas 1 et 2 - d'après Minkowski 19i7).

3) Concernant l'attachement personnel vis-à-vis d'une petsonne de langue étrangère ou d'une inStitution nous avons trouve: l'influence d'une amitié vis-à-vis d'une personne de langue étrang~re (Bychowski, \ 1919); l'influenc~~ l'affection portée à une personne de langue étran-gère (Minkowski, 1927, cas 1); la manifestation d'un respect de la langue de" l'Eglise d'appartenance (Lebrun, 1976).

L'importance que les auteurs attribuent à l'influence du facteur affectif d'ordre familial ou personnel semble démontrer l'impact puissant

~

que les vécus familiaux et/ou personnels peuvent avoir ·sur la récupéra-tion sélective ou préférentielle d'une langue chez les aphasiques poly-glottes.

Le facteur psycho-affectif d"ordre social a motivé la récupération

~

sélective ou préférentielle d'une certaine langue dans 20 cas. Ce sont les cas cités par Bychowski (1919), Fa1coner (1967), Calloway (1978),

1

Gersterbrand et Stepan (1956), Goldstein (1948), Halpern (1949), Regler

(14)

9

(1931), Hoff et Poetz1 (1932), Ivanova (cité dans Bièder 1976), Krapf (1955), Minkowski (1927), Pitres (1895 - d'après Minkowski 1927), Proust (1872 - d'après Minkowski 1927), Smirnov et Faktorowicz (1949), Wald (1958) .

C~rtains auteurs ont déjà été mentionnés. dans la catégorie

pr~cé-dente. Ceci s'explique par le fait que dans certains cas la récupération

sélectiv~ ou préférentielle d'une langue a été motivée par une

combinai-.

son de facteurs psycho-affectifs d'ordre familial ou personnel et dé fac-teurs psycho-affec~ifs d'ordre social.

Des cas faisant partie de cette catégorie sociale, il ressort que la récupération sélective ou préférentielle d'une langue a été motivée par des influences social~s telles que 1) le milieu hospitalier dans le-quel le patient sle"st trouvé (Bychowski, 1919; Go1dstein, 1949; Smirnov et Faktorowicz. 1949, cas l, 2 et 3; Roff et Poetzl. 1932); 2) ~n certain milieu préférentiel dans

le~l

le patient s'est trouvé: la

manifesta-tion de l' identificat,ion et de l' int'égramanifesta-tiona du patient à un entourage

social préférentiel (Regler. 1931; Minkowski, 1927, cas 2; Galloway, 1978; Pitres, 1895, cas 1 et 2 - d'après Minkowski 1927; Proust, 1872 - d'après Minkowski 1927); la manifestation d'un souci d'identification à la langue des anc;tres, du groupe ethniqu,e et soc~al préférentiel (Halpern, 1949, cas 1 et 2); la manifestation de la valorisation

person-, ~

nelle ~btenue à ttavers la ~angue parlée par le groupe social auquel le

pati~nt appartient ou veut appartenir (Ivanova - cité dans Bièder 1976; Krapr. 1955, cas 4 et 5; Wald, 1958); le souci d'identification à la

1an-~ parlêe p~~ l'environnement social en pays d'émigtation (Falconer. 1967); 3) 'des vécus pénibles associés il un ,certain contexte social

tj

(15)

(

10

(Gersterbrand et Stepan, 1956) •

.

Le nombre de cas de r~cupération s~lective ou préf~rentielle dus à des facteurs p~ycho-affectifs d'ordre social est légèrement moins impor-tant que les '~as de récupération sélective ou préférentielle dus à des facteurs psycho-affectifs d'ordre familial ou personnel. Cependant, l'importance 9ue les auteurs accordent au facteur affectif d'ordre social dans les histoires de cas des aphasiques polyglottes démontre.l'impact puissant des

~écus

en milieu social sur la récupération sélective ou pré-férentielle d'une langue particulière.

Le facteur psycho-affectif d'ordre professionnel a motivé la récu-pération sélective ou préférent~el1e d'une. certaine langue dans S cas. Ce sont les cas cit~s pàr Durieu (1969), Gersterbrand et Stepan (1956).

\."

Ivanova (c1té dans Bièder 1976), Krapf (1955), Minkowski (1927). Ce fac-teùr affectif n'a jamais été mentionné comme seul critère responsable de

,

la récupération sélective ou préférentielle d'une langue~ C'est un élé-ment suppléélé-mentaire ~u facteur affectif d'ordre familial ou personnel et! ou au facteur affectif d'ordre sopial.

-,

La récupération sélective ou p·r~.férentiel1e d'une langue

particuli-èrè due au facteur affectif dfordre professionnel a été motivée par 1) la nécessité de reprendre ~'activité professionnelle habituelle ,(Minkowski, 1927, cas 2); 2) l'influence de l'attachement au milieu professionnel

ha--\~,~-;)

bitue1 et la valorisatiôn personnelle trouvée 1 à travers l'activité pro-fessionne11e (Krapf, 1955, cas 4; Gérsterbrand et Stepan, 1956; Ivanova - cité dans Bièder 1976); 3) la motivation à suivre une formation prafes-sionnelle dans un pays étranger dans lequel le patient avait eu l émigrer

(16)

(

"

11

Le facteur affectif d'ordre professionnel est de moindre import~

-par rapport aux autres facteurs, affectifs présentés. Les auteurs asSo-cient ce facteur à l'un des deux autres ou aux deux autres facteurs af-fectifs.... Cependant l' ac~ité professionnelle ou 1 1

environnement profes-sionnel du patient semb~ aussi jouer

on

rSIe dans la récupération sé-1ective ou préférentielle d'une langue.

Bien que les cas trouvés dans la littérature de 1843 à 1981 puis~

sent être classés sous 3 paramètres psycho-affectifs principaux il est important de voir que chaque cas est totalement individuel et que la

ré-L

cupération sélective ou préférentielle d'une certaine 1angu~ dépend de l'histoire de vie du patient, ,de la signification que chaque langue a

p~ur le patient (Minkowski, 1964; Bièder, 1976).

D'autre part, dans la plupart des cas ce n'est pas un seul facteur mais l'implication de plusieurs facteurs psycho-affectÙs" qui expliquent la récupération sélective ou préférentielle d'une lang~e avant les autres.

La récupération sélective ou préféren~ie1~e d'une langue autre que la langue maternelle ou la plus familière au mo'ment de l'ictus 'provoquant l'aphasie permet ~'examiner la signification et i'1~pact que peuvènt prendre une certaine langue et un certain contexte associé à cette langue chez un individu polyglotte.

..

En fait, ce phénomène semble avoir deux fa~ettes: "The problem of language restitution in aphasie polyglots consists, in fact, in two

questio~8: - the tirst question is: why 1s it that only one language is

,

restored at first and not several at once? the seco~d question i6: - which language will be restored first - and why ia it precisely that one? (Chlenov, 1948).1 i 1

l, ;

1

1

1

1

(17)

(

(

12

En effet, chez le polyglotte, devenu aphasique il 8embler~it y avoir une rêt:upération sélective possibJe d'une seule langue d'tabard; c'est-h-dire qu'il

Y

aurait rê,emploi progressif cl 'une seule langue choisie" par le. patient en même temps qu'une inhibition des autres langues connues. Ce phénomène est 'peut-être consequent à l'affaiblissement général du patient qui n'aura à sa disposition qu'un certain nombre de fonctions linguisti-ques par "principes de dynamique affective et d'économie biologique, en même temps que d'interférences réflexes, d'innervation ',antagoniste, etc .• :"

, ,

(Minkowski, 1936, p.699).

La deuxième question soulevée par Chlenov (1948) est plus a~pro­

~

priée à cetté recherche: pourquoi une langue spécifique en particulier plutôt qu'une autre sera-t-elle restituée avant l'autre ou les autres? "The particular language a polyglot aphasie begins to usé first, alone or to a greater ~xtent than other languages, i8 a very impresaive illuatra-tion of bio-dynamic determinailluatra-tion of central funcilluatra-tions as being dependent on the"psycho-biological conditions, wants and necessitiea of an individ-, ual .•. it ia not a purely linguistic notion but has an important psycho-logic and affectional background" (Minkowski, 1963).

Parmi les facteurs qui facilitent la récupération des langues chez les aphasiques polyglottes, la charge émotionne1l~ de chaque langue con-nue par le ~atient semble être primordiale. La relation des langues par rapport à leurs contextes (relation langues/contextes) vécus par,rapport à l'histoire de vie du patient et les besoins actuels de celui-ci dans sa condition de personne affaiblie et dans un environnement spécial pourrait façonner la récupération d'une langue spécifique choisie par le patient. Les rapports individuels de chaque langue connue associée au contexte ou

1 i'

(18)

(

13

aux contextes vécus et imprimés sur la personnalité du patient, avant et

~

après l'ictus, influenceront le choix et la restit~tion d'une langue spé-cifique avant les ~utres. Le patient affaibli et désorienté à la suite d'un choc traumatique subit un abaissement de la personnalité (sorte de régression post-traumatique inconsciente), et démontre, généralement, par phénomène de relâchement-, une extériorisation des vécus refoulés laissant ainsi paraître, grâce à la langue de son choix, ses affections et ses sentiments envers des événement~ , contextuels intériorisés et associés à

chaque langue connue.

Le choix de la langue récupérée la première a des connotations mul-tip1es liées à la personnalité toute entière du patient et aux conditions ainsi qu'à l'environnement nouveau dans lequel il se trouve. C'est par le biais du langage, forme de communication qui trouve son expression la plus élevée chez l'homme et dont la fonction symbolique représente la personnalité globale du pa~ient, que celui-ci arrive à promouvoir une "self-réalisation" dans les conditions et les circonstances immédiates par rapport à ses conditions et à ses circonstances antérieures (Epstein, 1916; Minkowski, 1936; Goldstein, 1948). Les traits référentiels de la personnalité du patient au cours de l'histoire de sa vie joints à,la si-tuatlon immédiate dans laquelle celui-ci se trouve vont déterminer le choix de la langue premièrement restituée.

D'une part, la langue récupérée en premier correspond généralement à celle qui demandera le moins d'efforts de la part du patient déjà~trop

affaibli par l'état de choc et de désorganisation dans lequel i~ se trou-ve, c'est-à-dire la langue qui lui offrira le moins de résistance et qui lui serà donc le plus facilement accessible. ,

1 J i

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(19)

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14

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D'autre part, généralement. le patient aura tendance A réprimer la langue ou les langues qui auront été associées à des contextes pénibles. Ensuite. selon, les degrés du besoin, le désir de communication et la vo-lonté d'intégration au milieu environna~t, le patient pourra choisir ~u

non de parler la langue de so~ environnement, quelle que soit la manière dont il la parlera.

Ces multip1e~~ facteu~s sont liés à la fonction biologique du

langa-,

ge sous sa forme la plus primitive "en relation avec le besoin infantile d'être soigné et alimenté"~ (Krapf, 1957, p.625).

Il semblerait normal que le patient atteint d'une perte sévère du langage, donc certainement/~n situation très angoissante, ait régréssé au besoin communicatif le plus profond et se réfère A sa langue maternelle soit instinctivement, soit par besoin de communication vitale. Cepen-'dant, il serait tout à fait plausible que c~ez certains patients, la

lan-gue maternelle évoque des expériences angoissantes et menaçantes et qu'à cause de ce phénomène le patient choisisse la langue la plus apte à le sécuriser dan~ette situation d'invalidité~

Toutefois, il peut arriver que des facteurs affectifs pénibles, as-Bociés à la langue maternelle, puissent motiver la restitution de celle-ci: "sometimes it is the nourishme~t fear which de termines the choice of language" (Krapf, 1955). Il semblerait y avoir ici un parall~le à faire entre le choix linguistique 'de certains polyglottes devenus aphasiques et celui de dertains patients névrotiquès. Pour certains individus l'emploi de la'langue vécue en situations angoissantes offrirait temporairement un relâchement de la peur et des situat~ns sources de la peur, une sorte de désinhibition (Minkowski, 1927, caS 2}

Kra~ft

1955, cas 2;

Straü881~r,

(20)

(

---

---

---,~

J

(

15

1912; Hinshelwood, 1902, Gersterbrand et Stepan; 1956).

,

Il arrive aussi que des valeurs êmotionnelles conflictuelles atta-chées à la langue maternelle réprimée depuis de longues ann~es influen-cent la récupération de celle-ci. Tel est le cas du patient cité par Minkowski (1964). Ce patient a d'abord, récupéré sa langue maternelle

..

avant l'espagnol qu'il employait quotidiennement depuis de nombreuses an-nées, alors que la langue allemande était associée-en même temps à la persecution et à une époque heureuse de l'histoire de vie du patient:-"Quant à l'allemand dont la priorité au cours de la rétrocession de l'a-phasie du malade s'est manifestée d'une mani~re innatendue, c'était bien le langage de ses persécuteur~et eeu* de sa famille" qui_À'~vait oblige à quitter sa patrie, mais c'était en même temps son langage maternel,

ce-

---lui de son enfance et de sa jeunesse dont la littérature classique ---lui est restee particulièrement chère, et ZaBt not Zeast (Sic!) celui d'une grande passion de jeunesse" (p.1272).

Il Y a peut-être eu chez ce patient un phénomène de déplacement par squci d'identification ethnologique comme chez le patient cité par

Herschmann et Poetzl (1920). Ces deux auteurs ont presenté le ca~ d'un

~~ récupéré sa langue maternelle tchèque avant l'allemand

---qu'il parlait depu~. Les auteurs imputent cette

recupé---

,

ration à une. identification très forte à sa ~~s dans

.

---lequel i l se trouvait depuis quelques mois avant l'accident "its domr=---nance - Czech - could perhaps be explained by a stubborn persistance

which 1a perhaps a national characteristic; thus one could limit oneself to an ethno-psychological explanation ..• He sustained this insult during

.

a five month stay with Czech relativ,es in Josefstadt, Bohemia".

1

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(21)

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16

,

Ce dernier cas pr~senté pourrait tr~s bien correspondre aux lois connues qui veulent que l'individu récup~re d'abord soit sa langue mater-nelle, soit la langue la plus familière aU,~oment de l'ictus. En fait, les auteurs Herschmann et Poetzl (1920)' s'appuient sur le facteur psycho-analytique et sur le facteur de fixation (orientation mentale, kategoriale EinBteU-ung - Herschmann et Poetzl, 1920; Poetzl, 1925, 1930) vJs-à-vis de la langue tchèque pour expliquer cette récupération: ": •• the

~al

characterlstic •.• and the fixation on Czech which resulted from the

pa---

.

~~the

particular cbnditions of the focus •••

. . show us

t~

..• from the c ..

::::~

effect of these two f:ctors, the sppa-rent choicè of Czech in our patient ia adequately explained".

---(

1

Il arrive ainsi chez certains patients aphasiques polyglottes que

\

la langue fonctionnelle parlée au moment de l'ictus coïnci~e av...., lan~ gue maternelle. Il s~erait que les facteurs affectifs et les facteurs génétiques déterminent la récupération de cette même langue chargée de valeurs affectives qui se rapportent aux contextes vécus et des nécessi-tés vitales du patient dans un moment traumatique.

Dans. d'autres cas la langue récup!rée la première se trouve être la langue la plus familière du patient sans être la langue maternelle. Il serait plausible ici que la langue fonctionnelle de l'environnement géné-raI du patient ait· pris les valeurs affec,ntives de la la.ngU~ maternelle et soit devenue la langue r~f~rentielle maternelle, biologique et psycholo-gique de l'individu: "In such cases the functional habituation and fami-liarity ~upported by instinctual-psychological factors, revea1s

---

.

itself usually to be

~

than the genetic factor in that it ia not the native language which but the

langUag~

(22)

---(

.

"

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17

which was the most familiar and

''bicD.Ogi~l1Y'' 1DO:~~

st the tilDe

) "

~"

of ~its occurrence (Minkowski, 1927). .'~

En fait, Minkowski

~t

Krapf interprètent la loi de Pitres comme

la~~

réaction à la régression globale que le ~tient subit, et cette

régres-sion déterminerait le choix de la ~angue la plus fiable pour obtenir l'attention vitsle primaire dont le p~tient a besoin. Ces critères sont en relation avec toutes les valeurs affective,s que l'individu porte il

chaque langue. Ainsi le patient aurait une langue de base lui permettant de s'adapter à ce nouveau contexte et d'exprimer ses besoins, et celle' langue lui servirait de support pour réacquérir les autres s'il le désire

(Minkowsk ,

ont imputé la récupération d'une langue autre que - la la langue la plus familiere au type d'aphasie ou

au type de lés~on dont les patients souffraient (Pick, 1903; Grasset, 1884; Wald, 1958).

D'autres auteurs n'ont fourn,i aucune explication quant à la récupé-ration inattendue d'une langue donnée (Bourdin, 1876; Dedie, 1926;

Reichmann et Reichau, 1919; Lordat, 1843).

Par contre Wald (1961), en ce qui concerne les 2 cas présentés dans

Q

son article. impute la récupération d'une langue autre que la langue ma-ternelle ou la langue la plus famili~re à l'implication de multiples fac-teurs tels que l'âge d'acquisition des autres langues que la, langue ma-ternel1e, l'emploi des langues connues, la valeur soèiale des langues pour le patient et l'environnement 1inguis~ique du patient. Il rapporte le cas d'une patiente âgée de 48 ani, de langue materneile russe, parlant

.

aussi couramment l'anglais et le français qui a d'abor~récupéré

l'an-1

(23)

(

"-\ " (

18

"

glais, puis le français ét le russe. Il décrit 'gaIement le ças d'un pa-tient âgé de

,3

ans, de langue maternelle arminienne, parlant aussi cou-ramment le, r~sse et le i~ançais qu~ d'abord récupér' le ~sse, puis led

-...

frartçais et l'arménien. !'

D'a~s Minkowski -(1965) ~'la r,~gle de Pi,tres reste valable, du moins en principe~ dans la majorité desicas, sans doute parce que le l~n~

gage le plus courant de l'individu polyglotte au moment du début de son aphasie coInci~ le plus ~ouvent avec sa langue maternelle, qu'il avait acquise la première, dont il s'était le plus souvent servi pl~s tard, qui était enracinée le plus profondément dans S8 vie instinçtive et qu'il a

habituellement le plus grand intérêt à repa'rler le plus vite possible pour pouvoir s'entendre de nouveau avec sa famille, son milieu

profes-fl-... _ 1

sionnel, son ambiance sociale. Mais on comprend ,aussi aisément que cette

\ ~

~gle~ dans les conditions complexes ,réelles du langage et de son fond mental peut subir des limitations, des modifications et même des inver-lions plus ou moins

j'avancer qu'un des

prononcées" (p .487). Ainsi semblerait-il pertinent facteurs primordiaux à la restitution première d'une certaine langue choisie par le patient parmi ses langues connues est la signification èt la valeur de cette langue, de-mêm~que les valeurs res~

pectives de chaque autre langue connue ~n fOQction de l'histoire de vie du patient et de ses besoins vitaux dans la situation pathologique qu'il a à traverser.

Il serait certainement important de conna!tre l'histoire de vie du patient, son type de personnalité, l'impact de 'son histoire de vie sur sa personnalité et d'arriver à déceler la charge émotionnelle de chaque lan~

gue connue ainsi que l'attitude que le patient pourrait avoir en

situa-o .J -, .---1 1-L ' /

(24)

(

19 , ,

tion pathologique délicate au rivei1 d'un tra~tisme cirébral portant 'atteinte a~ langage. Peut-être serait-il ainsi possible de dépister

quelle langue po~rrait être récupérée en premier et pour quelles raisons, et d'aider le patient dans la rééducation de sa parole et dana sa réinté-gration progressive dans son milieu habituel. Ce dépis~~ge pourrait se faire sous forme de test.

~

Il existe actuellement plusieurs'tests linguis~iques couramment

u-t

tilisés en aphasiologie: - Ap?asia Language Performance Scales (ALPS),

~ Keenan et BrasseIl, 1975; - Appra1sal of L~nguage Dis~urbance (ALD), Emerick, 1971; - Boston Diagnostic Aphasia Exam~nation (BDAE), Goodglass et Kaplan, 1972; - Examen de l'aphasie, Hôpital La , '

.

Salpétri~re Paris, L'Hermitte, 1976; - Examen de l'aahasie, Hôpital Sainte-Anne Paris, BolIer et Hécaen, 1972; - Examen de l'aphasie,

~+tal

Hôtel-Dieu Montréal, Lecours, 1970; - Examining for Aphasia, Eisenson, 195~;

Functiona1 Communication Profile (PCP) , Sarno, 1969; - Halsteàd Aphasia

11'~ •

Test Forro M, Halstead, Wepman, Reitan et Hetmburger, 1949; -

Th~-LangUag~·-·\~~

-1.. '\,

.' Moda1ities Test for Aphasia (LMTA), Wepman et Jones, 19U1; - The

Minnesota Test for DifferentiaI D1agnosis of Aphasia (MmDA). Schuell, 1965; - Neurosensory Center Comprehensive Examination for Aphasia (NCCEA), Spreen et Benton, 1968; - Orzeck Aphasia Evaluation (OAE), Orzeck. 1966; - Porch Index of Communicative Ability (PICA), Porch, 1971; - Sklar"Apha-

.

sia Scale (SAS), Sklar, 1966.

~ L'analyse de c~s tests aidera à voir si tertaines de leurs sections traitent de l" affectivité portée aux langues connues en général ou il

cha-que langue connue par le patient.

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--~----\

..

(25)

/

20

(

NOTE DU CHAP ITRE l

l Toutes les citations tirées d'ar~1cles écrits en une langue autre que 'le français et l'anglais proviennent de la traduction en anglais de ces

articles réunis dans Readings'Gn Aphasia in Bilinguals and Po1yglots

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(M. Paradis, ed.). Le livre étant encore sous presse, les numéros des

pages de référence des cit~tions ne pourront être donnés.

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(26)

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-CHAPITRE II

Dans ce chapitre nous présenterons l'analyse des principaux tests

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linguistiques, énumérés à la page précédente, couramment utilisés en a-phas1ologie

Sous des formes de présentation, d'administration et d'évaluation qui diffèrent, ces tests cherchent tous à examiner quatre fonctions prin-cipales: la compréhension, l'expression, la lecture, l'écriture. Ces tests cherchent généralement à déceler les- capacités linguistiques du pa-tient selon les paramètres suivants: l'~xpression verb~1e spontanée afin d'étudier le degré de sa fluidité verbale et la cohérence de son énoncé; la compréhension de questions appelant des réponses "oui/non" 1 la

recon-naissance auditive de mots cor~spondant à des objets que le patient doit montrer, la compréhension de phrases simples et d'ordres simples; la ré-pétit ion de chiffres 1 de suites de chiffres, de 1e~t tres, de mots, de

10-g~tomes; la dénomination d'objets; l'identification de synonymes ou d'antonymes, la reconnaissance d'éléments sémantiques rendant la phrase

, 7'

illogique, des transformations grammaticales; la lecture: lire des mots,

o

J

des phrases ou des paragraphes, l'association de la lecture de mots aux - images

c~rreBpondantes,

l'

éP~l1at~n

de mots; l'écriture spontanée. la

copie de lettres, de chiffres, de mots, de phrases, de paragraphes courts. Dans certains tests il y a aussi üne partie complémentaire visant la

ca-"

pacité de traduction chez les bilingues et dans d'autres une classe d'or-dres simples

afi~'1re

détecter la présence ou non de désordres praxiques

,\

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ou gnosiques.

(27)

(

(

22

Ces tests offrent des stimuli artificiels pour provoquer des réac-tions; c'est-à-dire qu'on cherche à obtenir une "performance clinique" de la part du patient. Cependant, le test "Functional Communication Profile"

(Sarno, 1969) cherche à provoquer une "performance fonctionnelle" chez le patient: "The Functional Communication Profile" (FCP) was designed to describe thé language in an informaI setting... i t measures "func,tional performance" .•• the unforced, voluntary and habituaI utterances which characterize normal spoken language" (Sarno, 1969, p.l et 2).

Par '!-performance fonctionnelle" il faut enteI)dre la capacité de communiquer en termes d'échanges de type conversationnel conventionnel, en opposition à "performance clinique" qui est "la résultante de stimuli préparés, fixés et standardisés.

D'aprèf les analyses faites dans les articles critiques des tests existants, les tests "Boston Diagnostic Aphasia Examination" (BDAE)

(Goodg1ass et Kaplan, 1972), "The Minnesota Test for DifferentiaI Diag-nosis of Aphasia" (MTDDA) (Schuell, 1965), "Porch Index of Communication Ability" (PICA) (Porch, 1971), "Functional Communication Profile" (FCP)

(Sarno, 1969). "Sklar Aphasia Scale" (SAS) (SkIaI', 1966), sera~ent parmi les plus fiables en aphasio1ogie (Dar1ey, 1979; Kertesz, 1979).

Il semblerait cependant, que ces tests. à l' exceptior{ peut-être du MTDDA (Schue11, 1965), pos'ent un problème assez

impo~nt

de diagnostic

entr,e des cas d'aphasie ou de angage d' 0 igines

différente~

Darley (1979) voit paux:

"Regret-tably, the various tes ts far as we might

1

hope in demonstration of var10':1s types e tests vary

wide-ly with regard to content validity,

Bampli~g

as they 'cfo in quite

differ-,

1

j

1

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(28)

1

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23

/ ent ways the universe of language behaviors that aphasia involves ••• another curious failure in aphasia test development relates to the gener-al absence of built-in ways in distinguishing aphasie patients with lan-guage disturbances that might be eonfused with âphasia... Although the title of the MTDDA suggests that this instrument might have been designed

,-\ for the purpose, the only group other than aphasie patients .•• the test ••• was administered ••• were normal people" (p.192).

En règle générale, aucun de ces tests ne comporte pe section visant

à déceler l'affectivi~ éventuelle qu'un 'aphasique polyglotte pourrait avoir vis-à-vis ",d'une kertaine langue par rapport aux autres qu'il con-nart, ni au langage en génér.sl.

,

..

La valeur attribuée à la majorité de ces tests est en grande partie appuyée sur les commentaires qu'ont faits différents auteurs. Ces

au-teurs ont approfondi l'analyse du matériel présenté dans ces tests et ont examiné dans quelle mesure On pouvait se fier li ces tests pour obtenir un diagnostic sûr du degré des déficits dont les patients sont atteints. Il nous semble indispensable de présenter les remarques maj eures que les au-teurs ont faites sur ces tests afin de soulever le problème des

difficul-.'

tés généralement rencontr~es par les aphasiologues confrontés au besoin d f établir un diagnostic exact du degré de l'aphasie du patient.

- Aphasia Language Performance Scales (ALPS), Keenan et BrasseIl, 1975: _ "good sereening instrument, .. fair degree of informality ... most important deficit relates to provision of helpful information for planning'

..

therapy" (Ritter, 1979, p.195).

- Appraisal of Language Disturbance (ALD), Emerick, 1971: "long,

.

'-somewhat ardUOUB to take ••• questionable value to the aphasia tester for

\

(29)

(

( ~

24

the traditional uses of description and prognosis" (Ho1land, 1979, p.197). - Boston Diagnostic Aphasia Examination. (BOAE), Goodglass e,t" Kaplan t 1972: "comprehensive test instrument that deserves special praise for operationa11y defining and Btandardizing the diagnosis of previously 100se1y defined and assessed c1as8ioal, anatomieal forms of aphasia ••• strong points inc1ude comprehensiveness, use of standardized data, the a-bility to distinguish among different patterns of performance, its unique inclusion of scale for measuring qualitative aspects of speech output, and its possible appeal to neurologists ••• but clinica1 weaknesses in-clude lengthy administration time, Iack of prognostic and treatment p1an-ning information and possible Iimited usefulness of its norms in settings /where severe aphasia ia frequently encountered" (Duffy, 1979, p. 201).

- Examen de l'aphasie, Hôpital Hôtel-Dieu, Montréal, Leco~rst 1970: Test linguistique visant à délimiter les capacités du patient à l'expres-sion orale, la comprehenl'expres-sion orale, l'expresl'expres-sion écrite" la compréhenl'expres-sion du langage écrit et à'la traduction de quelques mots monosYllabiqu~de l'anglais vers le français.

~ - Examen de l'aphasie, Hôpital La Sa1pétrière t Paris, L'Hermitte, 1976: Test linguistique visant-à délimiter les capacités du patient à

.

l'expression orale, la compréhension orale, la compréhension écrite, l'é-. cri ture, et suivi d'une partie complémentaire mesurant l'apraxie

bucco-faciale.

- Examen de l'aphasie, Hôpital Sainte-Anne, Paris, BolIer et Hécaen, 197t: Test linguistique visant à délimiter les capacités du patient, à l'expression orale, la compréhension orale, la compréhension écrite, l'é-criture.

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(30)

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1 .' t' 25 o

- Examining for Aphasia, Eisenson, 1954: ''Despite the total 1ack ~

of psychometric merit, these test materia1s have a place 1n a diagnostic armamentar1um of the clinical aphasiologist ••• but 1t must be emphasized that without intelligent test administration and sound clinica1 judgment based on experience with apha&ic patients. Examining for Aphasia will not provide diagnostic information a~ useful as the more recent standardized tests do" (Canter, 1979, p.204). 01'

- functionsl Communication Profile (FCP) , SarI!0, 1969: "'can be rapidly administered and the resu1ts are easily understood .•• Fep corre-lates hi~hly with measures of aphasia that require much more time to ob-tain, including measures of functional communication in th~ home •.• little information for planning intervention .•. admirably fulfills the purpose for which it was intended" (Swisher, i979. p.207).

- Halstead Aphasia Test Forro M, Halstead. Wepman, Reitan et Heimburger, 1949: If • • • interesting historieal value but it is of only limited usefu1ness for prese~t-day aphasie evaluation ••• in comparison to other ••• instruments ..• wou1d be ranked 1ow" (Tikofsky, 1979, p.209).

- The Language Modalities Test for Aphasia (LMTDA), Wepman et Jones, 1961: "lack of normative information and deficiencies 1n information about the-re1iability and va1idity ••. LMTDA appears more suitab1e as a screening test, or as an auxi1iary test as an adjutant ta a more exten-sive and better standardized examination" (Brookshire, 19~, p.211).

- The Minnesota Test for DifferentiaI Diagnosis of Aphasia (MTDDA), Schue11. 1965: " ••• it is recommended as a thoroughly re-searched and in-creasingly refined tool ••• values for prediction and prognosis in acute aphasia need further study ••• provides no measures of non language sensory

(31)

(

j

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26

and motor functions for assessing the presence of associated visus.l, con-structiona1. spatial. memory and other non-language deficits ••• when com-plemented w!th neuropsycho1ogiea1 test battery, the MTDDA and overall findings provide a comprehensive and detailed cHniea1 picture of the na-ture and degree of languagemand assoeiated non-language and of residua1' intact functions that have potentially significant prognostic implica- . tions" (Zubrick, 1979, p.216).

- Neurosensory Center CompreHensive Examination for Aphasia (NCCEA). Spreen et Benton, 1968: ''Usefu1 test for severely im'paired brain-injured communication-impaired adults if administered by a skilled and experi-enc'ed examiner ••• paucity of informations in the test manual regarding test construction and Interpretation of results •.• rank the test low in comparison with other available examinations for aphasia" (Greenberg, 1979, p.220).

- Orzeck Aphasia Evaluation (OAE), Orzeck, 1966: "The limitations in the constlll1ction of this overly brief test reported above limit the clinica1 use of the OAE severe1y. ln' comparison wi th competing tests of aphasia, the OAE wou1d be ranked lowest" (Wïig. 1979, p.222).

- Porch Index of Communicative Ability (PICA), Porch, 1971: '''The PICA has been proven valuable as .c1inica1, research. medical-legal and 'professional accountability tool. Its purpose of providing a va.J.id,

Bta-/ ' ;Ii<

ble means of êvaluating patient change and providing a tool for communl-cation with other pro~8sio.nals about a patient or population of patients has been largely fulfilled ••• although the PICA has gaod con~urrent

valid-ity. the degree to which it measures "functional communication" 18

unre-.

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solved. Becâuse of quantifiable nature of the PICA i,t ls highly

suscep-.~ ... :~~.: -, . , t> .,".

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27

tibYe to misuse and misint~rpretation ••• an extremely narrow range of 8ubtest difficul ty for assessins the auditory modality ls a weakn~ss of the test battery. warranting supplementation byadditional auditory tests"

(McNeill~ 1979~ p.233).

f

- Sklar Aphasia Scale (SAS), Sklar, 1966: : "The SAS is a valuable diagnostic tool becauee it is easy to administer, can yield a good deal of information in a reltvelY short period of time, i8 easy to score and yields a quantitative overall impairment rating that may be used as a prognostic indicator for rehabilitation ... has limitations in not

report-~

..

. ing quantitatively the type of error~ the patients made and in failing ta

~~ssess dysarthria and apraxia of speech, the SAS compares quite favorably

wi th the other tests used in aphasia evaluationll

(Halpern, 1979, p. 237). Construire un test relatif à l'aphasie parait être une tâche déli-cate. Les auteurs eux-mêmes font part de -ïe~rs préoccupations quant aux données principales à respecter lors de la construction d'un test vis-à-vis des modalités générales humaines à tester, du type de questions à po-ser, de l'aphasie du patient! de l'évolution de l'aphasie, des données neurologiques et psychologiques du' patient, de la thérapie que le patient

..

devra suivre, de l'examinateur pour l'administration et l'évaluation du test.

'La présentation de certains conunentaires faits par des auteurs de tests relatifs à l'aphasie nous semble s'imposer afin.. de mettre en évi-dence l'ampleur dès difficultés rencontrées et expliquées par les spécia-listes eux-mêmes aussi bien lors de l'élaboration d'un 'test que lors de . son application à un patient aphasique ou à des patients aphasiques. Il

t'

semblerai t q~e les varia tians dans les degrés d' aphas ie pour l'ensemble

1

i

(33)

28

des patients ainsi que les capacités individuelles qui varient en fonc-tion des changem~ts dans l'état de l'aphasie chez chaque patient affec-tent la possibilité d'élaboration d'un test fiable aussi bien pour tous

les patients aphasiques que pour un seul patient aphlisique.

"The examination for aphasia may be geared to any of three general a1ms: (1) diagnosis of presence and type of aphasie syndrome, leading to in-' ferences concerning cerebral localization, (2) measurement of the level of performance over a wide range, for both initial determination and de-tection of change over time, (3) comprehensive assessment of the as sets and liabilities of the patient in all language areas as guide to therapy"

(Goodglass et Kaplan, 1972, p.l).

'·'We do not know enough to predict which patient will recover !jfignlficant-ly and which one will improve little" (Sands, Sarno, Shankweiker, 1969,

)

p.202).

"The tests results can often be extremely misleading. A, patient who may not respond to any of the normal test comprehension i te . ay respond

appropriately when easually asked a question. n, cl:i,nical

lan-guage tests do not take into account that Many ients (1) usEt

gesture signaIs to eommunicate; (2) may ~espon!i a cu tely though incon-sistently; (3) may have intact vocabulary and syntax in oral language except that they require Ume to respond orally; and (4) that the more

spec~fic a task, the more difficult i t ls for anl aphasie to petform •.. Tests are more often a meBsure of potential than actua1 lang';1age use ••• generally when aphasie patients are evaluated they are clinically tested by a so-called aphasia-test •.• designed to discover whatever language a

(34)

(

"

.

29

ligence tests... the linguis t has long recognized that spoken language produeed in natural situations is markedly different in ite linguistic characteristics from language elicited through questionning or testing" (Taylor, 1965, p .102) .

"Like any other testlng i t i5 not reliable i f administered while physio-logie changes are taking place .•. a short examination cannot be as relia-ble aS comprehen,sive testing" (Schue.ll, 1966. p.147).

"An inconsistent response 15 one of the most striking results produced by a lesion in the cerebral cortex •.• at one time he may be able to do so. at another he fails eompletely... not on1y is i t necessary to arrange test in sequence .•• i t is also important to graduate the severity of the task before concluding to what extent the patient can speak. read or write" (Head. 1926, vol.l, p.145).

"However great effort for standardization, examination for aphasia can never be routine procedures •.. standard tests must sometimes be altered to throw some light to unusual difficulties" (Welsenburg et McBride, 1935, p.132).

"Performance of aphasie patients~uctuates with transient physiologieal states during the first few days and sometimes the firs't few weeks after

} "~

brain damage ls ineurred... There is a general agreement in the litera-ture that tests findings are unreliable i f aphasie patients are examined before they are neurologieally stable" (Jenkins et al.., 1975, p.li7). "We observe language behavior in the usual modal! ties. listen1ng, speaking, reading and writing bec~use this ia what there ia to observe, we think in terms of processes tha t underlie behavior. This ls harder because pro cesses cannot be observéd but must be inferred ••. any testing

(35)

1 ) "

(

(

30

method that, enables the examiner to observe adequately samp1es of 14n- • guage behavior may be used. No tests are sacrosancts" (Jenkins et al., 1975, p.135).

Les procédés d'examen de l'aphasie comme de tout autre comporte-ment verbal découlent des disciplines de la linguistique et de la psycho-logie. Les tests purement linguistiques sont.souvent accompagnés d'au-tres tests tels que des tests d'intelligence, généralement: "Peabody "* Picture Vocabulary Test" (Dunn, 1959), ou "WAIS Digit Span Subtestfl

1" ,

(Weschler, 1955), ou The Minnesota Multiphasic Personality Inventory (MMPI) (Hathaway et McKinley, 1943), ou des tests de dextérité manuelle:

Pu~due Pegboard Test (Tiffin, 1968), Minnesota Rate of Manipulation Test (Zie,gler, 1969).

L'emploi de ces tests a été critiqué, particulièrement le MMPI (Hathaway et McKinley, 1943) qui a quelquefois ~é utilisé comme test principal pour les patients aphasiques. Apparamment ce test ne serait pas assez fiable pour différencier

1~

comportements linguistiques des aphasiques de eeux des névrotiques, par contre il pourrait dans certains cas déterminer les réactions linguistiques des psychotiques (Russell, 1975; Reftan, 1970).

En fait, ces remarques concordent avec l'argument de Darley (1979): "Test makers have not demonstrated that aphasia can be differentiated from syndromes of confusion, dementia or psychosis through the use of their tests... It Is to be hoped that fu_ture test development will provide instruments which, with increasing precision, can differentiate , language impaired patients whose performance may superficially resemble that of aphasie patients but in whom the neurologie or psychiatrie basls

(36)

(

,

1

(

\.

for the, disorder 1s .importantly different" (p.193). Il a été remarqué que bien souvent le patient aphasique ne trouve pas les mots appropriés aux contextes des tests à cause de l'isolement des stimuli alors qu,' 11 les trouve en situation verbale courante. Les tâches suggérées par les tests sopt quelquefois complexes et i l est évident q~e le succh dans l'accomplissement de ces tâches est proportionnel au degré de leur com-plexité et que le patient p'érdra intérêt et motivat~on à continuer la séance de test.

En fait, ces phénomènes ne devraient pas être propres aux aphasi-ques mais aussi aux individus en général devant des stimuli isolés et des tâches complexes à àccomplir selon la possibilité du degré de concen-tration possible lors du test.

D'autre part, peut-être est-il aussi probable que le patient apds un choc traumatique po.rtant atteinte au langage ne peut être en mesure psychologiquement de subir des tests.

Ensuite, le terme "aphasique" semble regrouper les patients at-teints de problèmes de

c~uununication ve~l>ale

à la suite de lésions céré-

~

braIes. Cependant des éléments différents, propres à chaque patient tels que l'âge, le niveau d'éducation, les antécédants-fami1~aux, les

motiva-It

tions et les ,intérêts personnels, les données psychologiques, les condi-tions neurologiques, le type et la s~vérité de l'aphasie entrent en jeu simultanément pour faire de chaque patient un cas totalement particulier.

En fait, il semble que par des tests linguistiques stricts on

'.

veuille tester toutes les capacités linguistiques du patient à travers des réponses il des séquences d'exercices structurés émises par celui-ci.

Or, on peut se demander si la performance de ces u111 tés

séquen-"

(37)

/ 32

'\

(

'---~ tie11es quantifiées refUtent vraiment les capacités de langage ,et 1:

~gage lui-même dont les implic,ation~ dépendtmt d'une multitude de

fac-teu~et

psychologiques chez 1 'homme.

Dans le cadre de e question, peut-être faudrait-il obtenirodes

.

données personnelles. à l'individu de a'phasique au moyen d'entretiens

,

avec la famille, le répondant, ou les

d'avoir des données quantifiées et standardisées par rapport des patients aphasiques.

plutôt quë

r

'ensemble

Généralement. les degrés de réceptivité des séance,s de tests sont assez faibles. Le patient développe des réactions émotionnelles graves devant la difficulté ou l'impossibilité de parvenir à faire les tâches qui lui sont demandées aussi b,ien lors des séances de tests que lors des

1

exercices de rééducation. " (

l

Ues réactions émotionnelles grives. dans

certain~ ~s

catastrophi-,;'

ques, représ~ntent~"tIl.e comportement d'un individu en ftat de choc dont les

mécanismes de défense se sont désorganisés 'bu désintégrés. Or, en état d'atteinte cérébrale aussi profond, les mécanismes de défense>. représen-tent le mbyen de survie du patient (Go1dstein, 1948, 1959).

L'aphasie en tant que telle n' af'f ecte généralement pas le comporte-:

.

.

ment de base du patient. Son attit,ude devant son impossibilité à commu-niquer, la peur d'une situation s'Xtrême, la dépression~ l'anxiété et ;ta fatigue dus à ses incapacités et à son invalidité ainsi que son désespoir d'être dans de telles conditions d'individu affaibli motivent ses réac-tions émotionnelles (Go1dstein. 1948; Luria, 1970 i Hécaen, 1965; Williams. 1974; Rapaport, 1971).

Figure

Tableau  récapitulatif  des  caB  prhentés  ...  ....  ......
Tableau  récapitulatif  des  cas  présentés

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