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Impact d'ateliers culinaires sur les habitudes alimentaires et déterminants psychosociaux de la performance chez des joueurs de football universitaire

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Academic year: 2021

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© David Larose, 2021

Impact d'ateliers culinaires sur les habitudes

alimentaires et déterminants psychosociaux de la

performance chez des joueurs de football universitaire

Mémoire

David Larose

Maîtrise en kinésiologie - avec mémoire

Maître ès sciences (M. Sc.)

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Impact d’ateliers culinaires sur les habitudes alimentaires

et déterminants psychosociaux de la performance chez des

joueurs de football universitaire

Mémoire

David Larose

Sous la direction de :

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iii

Résumé

Il est bien connu que les habitudes alimentaires peuvent avoir un impact sur les performances sportives. Pourtant, de nombreux athlètes, y compris des joueurs de football universitaire, ont encore des habitudes alimentaires sous-optimales. De faibles connaissances en nutrition et compétences culinaires peuvent expliquer cette situation. Certaines études ont montré que l’éducation en nutrition et des ateliers culinaires représentent des stratégies qui peuvent améliorer les habitudes alimentaires des jeunes et des adultes, mais peu d'études ont évalué leur impact combiné et surtout auprès des étudiants-athlètes universitaires. Ces éléments ont mené l’élaboration d’un projet dont l'objectif premier était de déterminer l'impact d'une intervention en nutrition incluant de l’éducation en nutrition et des ateliers culinaires sur les connaissances en nutrition, l'intention et la perception de contrôle envers la préparation de repas sains et les habitudes alimentaires chez les joueurs de football universitaire. Puis, l’objectif second était de déterminer l’impact d’une telle intervention sur certains déterminants psychosociaux de la performance sportive tels que le sommeil, le stress et le bien-être des athlètes. Les résultats indiquent que l'intervention en nutrition améliore les connaissances en nutrition des joueurs de football universitaire. Cependant, l'intervention n'a eu aucun impact sur les habitudes alimentaires, l'intention et la perception de contrôle envers la préparation de repas sains ainsi que sur les déterminants psychosociaux de la performance sportive. Des études futures seront nécessaires pour examiner les effets à plus long terme d'une telle intervention non seulement sur les connaissances en nutrition et les habitudes alimentaires, mais également sur les compétences culinaires des athlètes universitaires.

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iv

Abstract

It is well known that eating habits can have an impact on sports performance. Yet, many athletes, including university football players, still have suboptimal eating habits. Gaps in nutrition knowledge and cooking skills may explain this situation. Some studies have shown that nutrition education and cooking workshops are strategies that can improve the eating habits of youth and adults, but few studies have assessed their combined impact, especially among university student athletes. These elements led to the development of a project whose primary objective was to determine the impact of a nutrition intervention including nutrition education and cooking workshops on nutrition knowledge, intention and perceived behavioral control over the preparation of healthy meals and eating habits in university football players. The second objective was to determine the impact of such an intervention on certain psychosocial determinants of sports performance such as sleep, stress and the well-being of these athletes. The results indicate that the nutrition intervention seems to improve the nutrition knowledge of university football players. However, the intervention had no impact on the intention and the perceived control over the preparation of healthy meals, on eating habits, and on the psychosocial determinants of sports performance studied. Future studies will be needed to examine the longer-term effects of a similar intervention not only on nutrition knowledge and eating habits, but also on the cooking skills of university athletes.

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Table des matières

Résumé ... iii

Abstract ... iv

Table des matières ... v

Liste des figures ... viii

Liste des tableaux ... ix

Liste des abréviations ... x

Remerciements ... xi

Avant-propos ... xii

Introduction ... 1

Chapitre 1 : Problématique ... 3

1.1 Besoins énergétiques des joueurs de football ... 3

1.1.1 Dépenses et systèmes énergétiques ... 3

1.2 Habitudes alimentaires ... 4 1.2.1 Macronutriments ... 4 1.2.1.1 Glucides ... 5 1.2.1.2 Lipides ... 6 1.2.1.3 Protéines ... 8 1.2.1.4 Alcool ... 11

1.2.2 Recommandations avant, pendant et après l’effort ... 12

1.2.2.1 Avant un effort ... 13

1.2.2.2 Pendant un effort ... 14

1.2.2.3 Après un effort ... 14

1.2.3 Consommation de suppléments alimentaires ... 16

1.2.4 Hydratation ... 17

1.3 Connaissances en nutrition et compétences culinaires ... 18

1.4 Interventions visant l’adoption d’habitudes alimentaires adaptées au besoin de l’athlète ... 20

1.5 Impact de la nutrition sur les performances sportives ... 22

1.5.1 Sommeil ... 23

1.5.2 Stress ... 24

1.5.3 Bien-être ... 25

Chapitre 2 : Question de recherche, objectifs et hypothèses ... 27

2.1 Question de recherche ... 27

2.2 Objectifs ... 27

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2.2.2 Objectifs spécifiques ... 28

2.3 Hypothèses ... 28

Chapitre 3 : Impact d’éducation en nutrition et d’ateliers culinaires sur les habitudes alimentaires et déterminants psychosociaux de performance chez des joueurs de football universitaire. ... 29

Résumé ... 30 Abstract ... 32 Introduction ... 33 Methods ... 34 Participants ... 34 Protocol ... 34 Intervention group ... 35 Control group ... 35 Measurements ... 35 Primary outcomes ... 35

Nutrition knowledge and intention and perceived behavioral control to prepare healthy meals ... 35

Dietary intakes and diet quality ... 36

Secondary outcomes ... 36

Other psychosocial determinants of performance ... 36

Anthropometric measurements and sociodemographic information ... 37

Statistical analysis ... 37

Results ... 37

Baseline Participant Characteristics ... 37

Changes in nutrition knowledge and intention and perceived behavioral control to prepare healthy meals ... 37

Changes in dietary intakes and diet quality ... 38

Changes in other psychosocial determinants of performance ... 38

Discussion ... 38

Acknowledgment, Authorships, Declarations ... 41

References ... 42

Conclusion ... 51

Bibliographie: ... 57

... 65

Annexe 1 : Affiche de recrutement ... 65

Annexe 2 : Formulaire de consentement ... 66

Annexe 3 : Formulaire d’inclusion ... 71

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vii

Annexe 5 : Questionnaire «Pittsburgh Sleep Quality Index (PSQI)» ... 82

Annexe 6 : Questionnaire «The Measure of Psychological Stress» ... 84

Annexe 7 : Questionnaire «Profile of Mood States (POMS)» (version française abrégée) ... 85

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viii

Liste des figures

Figure 1. Consommation de fruits et de légumes féculents en fonction du sport pratiqué (ex. : fruits de taille

moyenne, jus, pois cuits). ... 6

Figure 2. Consommation d’autres légumes en fonction du sport pratiqué (ex. : salade de légumes, soupe de légumes, brocolis cuits). ... 6

Figure 3. Consommation de lipides et d’huiles en fonction du sport pratiqué. ... 7

Figure 4. Consommation d’aliments à haute densité énergétique en fonction du sport pratiqué (ex. fastfood et pâtisseries). ... 8

Figure 5. Consommation d’autres sources de protéines en fonction du sport pratiqué. ... 10

Figure 6. Consommation de viandes et d’œufs en fonction du sport pratiqué. ... 10

Figure 7. Consommation de produits laitiers en fonction du sport pratiqué. ... 10

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Liste des tableaux

Table 1. Overview of each session of the nutrition intervention combining nutrition education and cooking workshops. ... 45 Table 2. Baseline characteristics. ... 46 Table 3. A comparison of a nutrition intervention to a control group on nutrition knowledge, intention and perceived behavioral control towards healthy eating habits and psychosocial determinants of performance in male university football players. ... 47 Table 4. A comparison of a nutrition intervention to a control group on dietary intakes and diet quality in male university football players. ... 49

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Liste des abréviations

ATP: Adénosine triphosphate HEI: Healthy Eating Index PCr: Phosphocréatine POMS: Profile of Mood States PSQI: Pittsburgh Sleep Quality Index R24W recall: 24h web-based dietary recall TPB: Theory of planned behavior

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Remerciements

L’ensemble de ces projets et expériences a été concrétisé par la collaboration des membres de l’équipe de recherche, mais principalement par le biais de ma directrice de maîtrise, Dre Vicky Drapeau, professeure au Département d’éducation physique de l’Université Laval. Elle a su m’encadrer à chaque étape du projet tant par ses idées que par son soutien constant. Tout d’abord, je tiens à la remercier de m’avoir accepté comme étudiant et comme membre de son équipe. Elle m’a accompagné à travers ce long processus et c’est grâce à sa gentillesse, sa proximité et son écoute que j’ai pu terminer mes études de deuxième cycle avec plaisir. Je tiens également à la remercier pour l’ensemble des opportunités qu’elle m’a offertes, soient l’intégration à titre d’auxiliaire d’enseignement dans certains cours dont elle est titulaire, les présentations aux différents congrès, ainsi que toutes les opportunités de collaboration intra équipe permettant de travailler sur divers projets. Elle crée une atmosphère de travail très agréable et nous motive sans cesse à pousser nos raisonnements et nos idées afin de tirer le maximum de nos capacités. Elle crée également un sentiment amical au sein de l’équipe qui encourage de nombreuses collaborations. Pour toutes ces raisons, je tiens à lui témoigner un énorme remerciement et une sincère gratitude de m’avoir donné la chance de travailler dans son équipe.

Par la présente occasion, je veux remercier l’ensemble des gens qui ont travaillé de près ou de loin sur le projet. Je tiens également à remercier l’équipe de football du rouge et or qui nous a accueillis afin de mettre le projet en place et qui a participé financièrement au projet. Plus spécialement, je souhaite dire merci à Corentin Clémot et Maurine Dubeuf qui m’ont accompagné tout au long de l’intervention et qui m’ont aidé à planifier et à organiser les ateliers culinaires. Je tiens à souligner la participation des membres du bureau, soient Isabelle Frappier et Maurine Dubeuf pour l’ensemble des conseils et pour l’ambiance de travail incroyable. Je souhaite également adresser mes plus sincères remerciements à Shirin Panahi et Raphaëlle Jacob pour leur implication dans mon projet. Elles m’ont grandement suivi dans l’ensemble de mon parcours et m’ont permis d’avancer tant dans l’écriture que dans l’analyse des données et la préparation de mes présentations. Finalement, je souhaite dire merci à ma famille qui m’a soutenu dans l’ensemble de mes travaux, de mes questionnements et dans toutes mes décisions. Ce sont eux qui m’ont encouragé et qui m’ont supporté dans chacune des étapes du mémoire. Merci à tous !

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Avant-propos

Ce mémoire représente un portrait synthèse de l’ensemble du travail exécuté durant mon passage aux études graduées de deuxième cycle en kinésiologie sous la supervision de Mme Vicky Drapeau, Ph. D., Dt. P. Ces dernières années ont été très enrichissantes tant sur le côté professionnel que personnel. On m’a donné la chance de travailler sur divers projets, dont la validation d’un questionnaire auprès d’enfants de niveau primaire et secondaire. J’ai également pu accompagner mes collègues dans des écoles secondaires lors de rappels alimentaires. Finalement, j’ai pu travailler sur l’évaluation du programme Tremplin santé en collaboration avec une équipe fantastique. Ce projet m’a donné l’occasion de travailler avec les camps d’été et d’avoir une expérience terrain incroyable. Ce sont toutes ces opportunités de recherche qui m’ont permis d’acquérir de l’expérience sur le terrain en plus de me permettre de développer une éthique de travail en milieu de recherche et un sens critique envers les différents protocoles et stratégies utilisés.

Dans le cadre de ma maîtrise, j’ai pu travailler et être l’auteur principal d’un article sur un projet dont le but était de déterminer l’impact d’une intervention en nutrition utilisant l’éducation en nutrition et les ateliers culinaires sur les connaissances en nutrition, les habitudes alimentaires et certains déterminants psychosociaux de la performance chez des joueurs de football universitaire. Tout d’abord, j’ai pu apprendre en quoi consiste une recension des écrits tout en développant mes capacités de recherche et d’analyse envers la littérature scientifique. J’ai eu la chance de travailler avec trois stagiaires du baccalauréat en nutrition sous la supervision de Vicky Drapeau afin de développer le contenu des interventions en nutrition présentées aux joueurs de football. J’ai également pu vivre ma première expérience avec le comité d’éthique de la recherche de l’Université Laval afin d’obtenir une approbation nécessaire à l’exécution du projet. Par la suite, j’ai participé à l’élaboration des ateliers culinaires tant dans la planification que dans l’exécution avec l’aide de stagiaires en nutrition et de Mme Lola Bourgoin. Puis, j’ai conduit des analyses statistiques sur les diverses données recueillies et j’ai rédigé un premier article scientifique en lien avec l’étude. Dans le cadre du projet de recherche, j’ai eu la chance de travailler et de me familiariser avec la plateforme de rappels alimentaires web développée par l’INAF ainsi qu’avec le logiciel d’analyse statistique JMP.

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Introduction

Les performances des joueurs de football universitaire repoussent sans cesse les limites vers des exploits de plus en plus impressionnants. Parallèlement, la préparation des athlètes de tous les niveaux s’est complexifiée via l’ajout de différentes composantes qui occupent de plus en plus de place dans leur vie. Parmi ces composantes, la préparation physique est maintenant considérée comme primordiale dans une optique de développement et de performance dans de nombreux sports tous niveaux compétitifs confondus (ex. : le football universitaire). La préparation des athlètes ne s’arrête pas à la préparation et l’entrainement physique; la nutrition est aussi un incontournable lorsqu’il est question de performance optimale. En effet, les habitudes alimentaires peuvent avoir une influence directe sur le niveau d’énergie des athlètes, de même qu’un impact indirect via certains déterminants psychosociaux tels que le sommeil (Doherty, Madigan, Warrington, & Ellis, 2019), le stress (Khan & Khan, 2016) ou le bien-être (Conner, Brookie, Richardson, & Polak, 2015).

La littérature indique que les habitudes alimentaires de nombreux athlètes universitaires sont sous-optimales. En effet, certains joueurs de football de niveau universitaire ont de la difficulté à contrôler leur consommation de glucides, de lipides et de protéines (Abbey, Wright, & Kirkpatrick, 2017). De nombreux joueurs de football n’ont pas les connaissances en nutrition nécessaires afin d’adapter leurs habitudes alimentaires aux exigences physiques de leur sport (Devlin, Leveritt, Kingsley, & Belski, 2017; Jonnalagadda, Rosenbloom, & Skinner, 2001; Lohman, Carr, & Condo, 2019) et leur consommation élevée d’aliments provenant de la restauration rapide suggère un manque de compétences culinaires (Abbey et al., 2017; Jonnalagadda et al., 2001). De plus, à l’exception de certaines équipes professionnelles, de nombreuses organisations sportives n’ont pas les moyens d’offrir des ressources en nutrition aux athlètes leur permettant de combler ces lacunes (Hull et al., 2016). Dans un tel contexte, il devient important de concevoir des interventions qui ont le potentiel d’améliorer les habitudes alimentaires des joueurs de football universitaire. Selon la littérature, il semble qu’une intervention en nutrition combinant l’éducation en nutrition et des ateliers culinaires pourrait représenter une stratégie novatrice permettant d’améliorer les habitudes alimentaires des étudiants-athlètes (Tam et al., 2019). Ce type d’intervention est particulièrement intéressant pour des étudiants-athlètes universitaires qui se retrouvent seuls en appartement et doivent combler des besoins nutritionnels spécifiques au sport.

Les étudiants-athlètes en football sont un groupe ciblé dans ce mémoire puisqu’ils ont des habitudes alimentaires sous-optimales, une forte consommation de suppléments alimentaires et que peu d’études d’intervention sont faites chez ce groupe d’étudiants-athlètes (Abbey et al., 2017; Burke, Gollan, & Read, 1991;

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Devlin et al., 2017; Jonnalagadda et al., 2001). Effectivement, malgré l’importance d’adopter de saines habitudes alimentaires pour optimiser les performances sportives, cet aspect est souvent négligé par les athlètes en football. De plus, les équipes universitaires n’ont pas nécessairement les ressources (ex. : connaissances, compétences, financement) pour introduire des actions concrètes en nutrition au sein de l’équipe. À notre connaissance, aucune intervention destinée à l’amélioration des habitudes alimentaires n’a été développée spécifiquement pour les joueurs de football universitaire.

Ce mémoire de type recherche contient trois chapitres. Le premier chapitre présente une revue de la littérature élaborant sur l’impact de saines habitudes alimentaires sur la performance et certains déterminants psychosociaux de la performance, les systèmes énergétiques principalement utilisés par les joueurs de football universitaire et leurs habitudes alimentaires. En plus, une section du premier chapitre s’attarde aux stratégies d’intervention qui ont démontré un effet bénéfique sur les habitudes alimentaires des athlètes et plus spécifiquement dans un contexte universitaire. Le deuxième chapitre présente la question de recherche, les objectifs principaux et secondaires et les hypothèses de l’étude. Puis, le troisième chapitre présente une étude dont le but était de déterminer l’impact d’une intervention en nutrition sur les connaissances en nutrition, les habitudes alimentaires et certains déterminants psychosociaux de la performance chez des joueurs de football universitaire. Finalement, ce mémoire se conclut sur certaines perspectives et réflexions émises en lien avec les résultats de ce projet de recherche.

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Chapitre 1 : Problématique

1.1 Besoins énergétiques des joueurs de football

Le football est un sport qui demande une bonne maitrise des aspects techniques, mais il requiert également d’excellentes qualités physiques, que ce soit en raison des contacts très violents que s’infligent les joueurs ou pour se dépasser et remporter les grands honneurs. Considérant la diversité des positions au football, on pourrait penser que les qualités physiques diffèrent entre les joueurs de positions différentes. Cependant, les qualités musculaires telles que la puissance, l’explosivité, la force maximale et la vitesse maximale sont communes pour l’ensemble des joueurs de football (Pincivero & Bompa, 1997). Par conséquent, les systèmes énergétiques principalement sollicités durant une partie de football sont semblables entre les joueurs et cela explique pourquoi les besoins énergétiques des athlètes au football sont assez homogènes, toutes positions confondues.

1.1.1 Dépenses et systèmes énergétiques

Les qualités physiques et techniques devant être mises de l’avant au football sont intégrées à la préparation physique des athlètes dans une optique de développement et de performance. En vue de combler les besoins énergétiques associés à de tels efforts, il est important de connaître les dépenses et les systèmes énergétiques typiques d’un effort au football. De nombreuses études qui s’attardent aux dépenses énergétiques d’athlètes (Coutts et al., 2015; Delaney et al., 2016) utilisent des systèmes d’accéléromètres comme des GPS afin d’obtenir des valeurs de déplacements, d’accélération et de décélération pour finalement exprimer les exigences en puissance par poids corporel. Ces mesures vont être utilisées afin d’estimer la dépense énergétique de chaque joueur. Cependant, il est difficile d’estimer la dépense énergétique au football à l’aide de ces outils puisque certains membres de l’équipe, tels que les joueurs de lignes, déploient de grandes quantités d’énergie dans des positions isométriques durant des plaqués. En d’autres mots, malgré de grandes quantités d’énergie utilisées par l’athlète, le système de GPS ne permettra pas d’obtenir des valeurs honnêtes. En revanche, les principales qualités physiques requises par le sport permettent d’identifier les systèmes énergétiques les plus utilisés. Bien que le système aérobie soit important dans la préparation des athlètes afin d’améliorer leur récupération, le système anaérobie est davantage mis à l’épreuve lors de l’application des diverses qualités musculaires propres au football. Généralement, le football est un sport rapide avec des jeux très courts, mais certains jeux vont parfois se prolonger ce qui explique malgré tout l’utilisation courante des deux systèmes anaérobiques (i.e. ATP-phosphocréatine (PCr) et lactique). Alors qu’une partie de football peut durer jusqu’à 3h30, les joueurs peuvent

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avoir entre 60 et 80 actions à intensité maximale et chacune de ces actions représente un temps actif généralement de six secondes et plus et un temps passif d’environ 20 secondes. La production anaérobie d’adénosine triphosphate (ATP) est alimentée par la dégradation des réserves intramusculaires de phosphocréatine et de glycogène, soit un polymère de glucose ou encore la forme de stockage des glucides. Ainsi, l’utilisation majoritaire du système anaérobie explique pourquoi les joueurs de football ont des besoins élevés en glucides. Par ailleurs, les besoins en protéines de ces athlètes sont plus élevés que ceux de la population générale dus à l’entrainement en résistance et aux dommages musculaires occasionnés par le sport (Phillips & Loon, 2011) tandis que leurs besoins en lipides sont tout simplement ceux de la population générale (Lohman et al., 2019).

1.2 Habitudes alimentaires

Bien que l’impact de la nutrition sur les performances sportives soit établi dans la littérature, les joueurs de football universitaire ne semblent pas avoir des habitudes alimentaires optimales leur permettant d’en tirer avantage. Les prochaines sections décrivent les habitudes alimentaires des athlètes universitaires en mettant l’accent sur les études portant sur les joueurs de football.

1.2.1 Macronutriments

Considérant les exigences du sport et l’impact de saines habitudes alimentaires sur les performances sportives, les joueurs de football devraient ajuster leurs macronutriments afin de répondre aux besoins spécifiques du football. Pourtant, une étude auprès de 56 joueurs de football australiens recueillant, entre autres, des informations sur les pratiques alimentaires et l'apport alimentaire démontre que les joueurs de football ont peu d’intérêts envers la nutrition en tant que facteur d'optimisation de performance et peu d’entre eux démontrent un intérêt envers leurs habitudes alimentaires en général (Burke et al., 1991). De plus, nombreux sont ceux qui accordent une faible priorité à la sélection des repas et la plupart des joueurs vont avoir des heures de repas irrégulières allant même jusqu’à sauter des repas. Il n’est donc pas étonnant de constater que l’apport en macronutriment des joueurs de football n’est pas toujours en concordance avec leurs besoins en macronutriment spécifiques à leur sport.

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1.2.1.1 Glucides

L’apport en glucides est crucial dans des sports de nature anaérobie afin de maximiser les performances des athlètes (Anderson et al., 2016; Burke, Hawley, Wong, & Jeukendrup, 2011). Certains auteurs vont même jusqu’à suggérer de périodiser l’apport en glucides de manière à ce que cela concorde avec l’horaire des différents efforts, soient les entrainements ou les parties afin d’optimiser les adaptations et les performances (Anderson et al., 2016). Pourtant, lorsque comparés à d’autres sportifs, les joueurs de football ont le plus petit apport en glucides alors que celui-ci devrait se retrouver dans les plus élevés (Burke et al., 1991). Les recommandations pour des efforts intermittents typiques au football sont des apports en glucides représentant entre 50 à 60% de l'apport énergétique total (Burke & Read, 1989), équivalant environ à 6 à 10 g de glucides par kg de poids corporel (Abbey et al., 2017). Ces recommandations permettent ainsi de restaurer complètement le glycogène musculaire des athlètes dans les 24 à 36 heures suivant l’effort (Murray & Rosenbloom, 2018). La littérature met en évidence les consommations sous-optimales de glucides des joueurs de football. Certaines études ont observé des apports en glucides représentant, en moyenne, 44% (Burke et al., 1991) et 38% (4.6g/kg/jour) (Devlin et al., 2017) de l’apport énergétique total des joueurs de football. D’ailleurs, la consommation de fruits, de légumes féculents et d’autres légumes, soit des aliments riches en glucides complexes, est plus faible chez les joueurs de football que chez d’autres groupes d’athlètes (Figure 1 et 2) (Burke et al., 1991). Dans une étude effectuée auprès de 88 joueurs de football de division III (i.e. plus faible niveau de compétition du football américain universitaire aux États-Unis) qui ont complété un questionnaire sur la fréquence de consommation des aliments et sur les connaissances en nutrition et trois journaux alimentaires (n = 9), les joueurs ont rapporté une consommation quotidienne de grains et céréales, de fruits et de légumes insuffisantes (Abbey et al., 2017). Ainsi, il semble impératif d’améliorer la consommation de glucides chez les joueurs de football via leur consommation de fruits, de légumes et de produits céréaliers.

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Figure 1. Consommation de fruits et de légumes féculents en fonction du sport pratiqué (ex. : fruits de taille moyenne, jus, pois cuits).

Adaptée de Burke et al. 1991

Figure 2. Consommation d’autres légumes en fonction du sport pratiqué (ex. : salade de légumes, soupe de légumes, brocolis cuits).

Adaptée de Burke et al. 1991

1.2.1.2 Lipides

Les lipides représentent le macronutriment qui fournit la plus grande quantité d’énergie par gramme. Cette source d’énergie est beaucoup plus utile pour les athlètes d’endurance aérobie lors d’épreuves d’intensité faible à modérée. Un bon apport en lipides est tout de même important chez tous les athlètes pour le bon fonctionnement de l’organisme même s’il n’existe aucune recommandation spécifique concernant l’apport en lipides chez les athlètes (Lohman et al., 2019). Selon les recommandations émises par l’Institute of Medicine, les lipides devraient contribuer à 20 à 35% de l’apport énergétique total (Medicine, 2006). La littérature indique que l'apport en lipides des joueurs de football est trop élevé (37,5% de l’apport énergétique total) et pourrait être

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réduit afin de favoriser une consommation accrue de glucides (Burke et al., 1991). La plus grande proportion d'énergie provenant des lipides dans les régimes des joueurs de football s'explique par la consommation de plusieurs aliments ayant une teneur élevée en lipides comme des aliments provenant de la restauration rapide et des produits de boulangerie à haute teneur en lipides et la consommation accrue de matières grasses dans la préparation des aliments (Figure 3 et 4) (Burke et al., 1991). Un apport si important d’aliments riches en lipides et de matières grasses ne produit pas seulement une augmentation au niveau de la teneur en lipides totaux de l'alimentation, mais elle contribue également à réduire la densité nutritive de l'alimentation (Burke et al., 1991). Une étude plus récente rapporte que les joueurs de ligne au football ont de faibles apports en graisses polyinsaturées totales et des apports élevés en lipides totaux, en graisses saturées et en cholestérol alimentaire (Abbey et al., 2017). À long terme, cet apport élevé en lipides saturés et cholestérol peut mener à certaines maladies chroniques même chez des athlètes.

Figure 3. Consommation de lipides et d’huiles en fonction du sport pratiqué. Adaptée de Burke et al. 1991

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Figure 4. Consommation d’aliments à haute densité énergétique en fonction du sport pratiqué (ex. fastfood et pâtisseries).

Adaptée de Burke et al. 1991

En dépit des effets négatifs associés à une consommation importante de lipides, certains gras polyinsaturés tels que l’oméga-3 peuvent être bénéfiques chez les athlètes. En effet, ils sont essentiels pour le bon fonctionnement du cerveau et certaines études affirment qu’un apport suffisant de ces gras peut améliorer le rétablissement de certaines capacités cognitives fonctionnelles suite à des traumatismes crâniens qui sont des blessures courantes dans les sports de contact tels que le football (Barrett, McBurney, & Ciappio, 2014; Mills, Hadley, & Bailes, 2011; Wu, Ying, & Gomez-Pinilla, 2014). En revanche, la consommation chez les joueurs de football universitaire est trop faible afin d’en bénéficier (Abbey et al., 2017). Ainsi, bien que la consommation de lipides saturés et cholestérol devrait être diminuée chez les athlètes de football universitaire, leur apport en lipides insaturés tels que les acides gras essentiels devrait être augmenté.

1.2.1.3 Protéines

Dans des sports de puissance tels que le football, l’apport en protéines est généralement accompagné de nombreuses croyances. Une enquête auprès de 31 joueurs de football de division I (i.e. l'élite du football américain universitaire aux États-Unis) rapporte, à l’aide de questionnaire auto-administré, que plus de 50% des joueurs de football interrogés croient que les suppléments de protéines sont nécessaires à la croissance musculaire et que les protéines représentent la principale source d’énergie des muscles (Jonnalagadda et al., 2001). Malgré cela, la littérature démontre que l'apport en protéines était nettement inférieur chez les joueurs de football en comparaison à d’autres groupes d’athlètes tels que les marathoniens, les triathloniens et les athlètes d’haltérophilie olympique alors qu’elle ne comptait que pour 15% de l’apport énergétique total des

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joueurs de football (Burke et al., 1991). Cependant, étant donné leur apport énergétique assez élevé, les joueurs réussissent tout de même à couvrir leurs besoins en protéines fixés à 1,5 g/kg/jour (Burke et al., 1991). Ces besoins en protéines peuvent aussi évoluer selon la récupération et les adaptations physiologiques à l'entraînement et à la compétition (Thomas, Erdman, & Burke, 2016a). Effectivement, les besoins en protéines des joueurs de football peuvent varier selon la planification des entrainements et des compétitions entre 1,4 à 1,7 g/kg/jour (Phillips & Loon, 2011; Thomas et al., 2016a).

La littérature met également en évidence des apports en protéines supérieurs aux recommandations chez les athlètes, et ce, particulièrement chez les joueurs de football. Effectivement, une étude plus spécifique aux joueurs de ligne rapporte une consommation protéique d’environ 1,9g/kg/jour (Abbey et al., 2017). Par contre, cette étude rapporte une consommation de suppléments protéiques plus élevée qu’une enquête précédente chez les joueurs de football universitaire (Jonnalagadda et al., 2001). La consommation de protéines peut également varier selon le niveau de compétition des athlètes alors que les joueurs de football australien d’un groupe élite vont consommer davantage de protéines qu’un groupe de joueurs de niveau récréatif (Devlin et al., 2017). Cette consommation représente environ 30% de l’apport énergétique total pour une moyenne de 3,4 g/kg/ jour, ce qui excède largement les recommandations émises pour des athlètes de puissance (Devlin et al., 2017). Alors que les apports protéiques excèdent parfois les recommandations, les sources de protéines consommées par ces derniers sont moins diversifiées (Figure 5) ce qui peut avoir un impact sur les autres macronutriments tels les glucides et les lipides (Burke et al., 1991). Effectivement, les joueurs de football universitaire ont tendance à subvenir à leur besoin en protéines par le biais de sources animales telles que la viande, les œufs et les produits laitiers (Figure 4 et 5) (Abbey et al., 2017; Burke et al., 1991). L’utilisation d’autres sources de protéines telles que des protéines végétales pourrait être bénéfique pour les athlètes puisqu’elles ont tendance à être plus riches en glucides et contiennent moins de lipides que les sources de protéines animales (McEvoy, Temple, & Woodside, 2012; Rogerson, 2017). Ainsi, bien qu'elle manque de variété, la consommation de protéines des joueurs de football est largement suffisante et ne justifie pas une consommation élevée de suppléments protéinés.

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Figure 5. Consommation d’autres sources de protéines en fonction du sport pratiqué. Adaptée de Burke et al. 1991

Figure 6. Consommation de viandes et d’œufs en fonction du sport pratiqué. Adaptée de Burke et al. 1991

Figure 7. Consommation de produits laitiers en fonction du sport pratiqué. Adaptée de Burke et al. 1991

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1.2.1.4 Alcool

Les joueurs de football respectent, encore aujourd’hui, de nombreuses traditions et cultures associées au sport et la consommation d’alcool après les matchs importants en fait partie. Selon la littérature, l’alcool représente en moyenne 3,5% de leur apport énergétique total quotidien, et ce, sur un échantillonnage de sept jours (Burke et al., 1991). Cependant, l’observation quotidienne démontre que les joueurs de football vont consommer, en moyenne, 120 g d’alcool seulement pour la journée d’une partie, représentant ainsi 19% de leur apport énergétique total quotidien (Burke & Read, 1988). D’ailleurs, ces résultats sont en accord avec une étude auto-rapportée démontrant que les athlètes masculins vont consommer de l’alcool en plus grande quantité et plus fréquemment que les non-athlètes interrogés (Wetherill & Fromme, 2007). La littérature indique aussi que les joueurs de football consomment significativement plus d’alcool que d’autres groupes d’athlètes, dont des marathoniens, des triathloniens et des athlètes en résistance (Figure 6) (Burke et al., 1991). D’ailleurs, Selby et al. (1990) rapportent que 42% des athlètes d’une équipe de football consomment de l’alcool en saison régulière et 60% de l’équipe vont en consommer durant les championnats (Selby, Weinstein, & Bird, 1990).

Ces pratiques de consommation d’alcool peuvent avoir des effets délétères sur la santé, mais également sur la récupération via l’hydratation des joueurs et les réserves de glycogène (Burke & Read, 1988). De plus, une consommation élevée d’alcool chez les étudiants universitaires peut provoquer des problèmes de santé, une accumulation excessive de masse grasse ou encore de nombreuses blessures dues à des accidents ou des combats entre étudiants (Burke & Read, 1988; White & Hingson, 2013). Par conséquent, les joueurs de football universitaire sont un groupe d’athlètes particulièrement concerné par une consommation d’alcool élevée. Les interventions s’adressant à ce groupe d’athlètes devraient aborder les conséquences de l’alcool sur leur développement et sur leur performance sportive.

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Figure 8. Consommation d’alcool en fonction du sport pratiqué. Adaptée de Burke et al. 1991

En conclusion, les joueurs de football ne respectent pas les recommandations émises en ce qui concerne les apports en glucides, en lipides et en protéines en plus d’avoir une consommation d’alcool trop élevée. Bien que certains gras polyinsaturés tels que l’oméga-3 peuvent être bénéfiques chez les athlètes, l'apport en lipides des joueurs de football devrait être réduit afin de favoriser une consommation accrue de glucides. Les joueurs de football ont aussi des apports en protéines trop élevés, surtout d’origine animale. Ces athlètes pourraient donc bénéficier de stratégies d’intervention qui aborde les besoins en nutrition spécifiques au football et les moyens d’atteindre les recommandations dans le but d’optimiser leurs performances.

1.2.2 Recommandations avant, pendant et après l’effort

Certaines recommandations visant la répartition des macronutriments ont été émises pour des athlètes de puissance tels que les joueurs de football encadrant ainsi les apports en glucides, lipides et protéines. En effet, l’optimisation des performances requiert l’élaboration de stratégies particulières avant, pendant et après l’effort. Les stratégies comprennent des recommandations spécifiques à chaque macronutriment favorisant une bonne gestion de l’énergie et permettant d’éviter les sensations de faim, d'inconfort ou les troubles gastro-intestinaux qui peuvent directement réduire la performance sportive (Thomas et al., 2016a). L’objectif final est de continuer à fournir un soutien nutritionnel aux joueurs de football pour une meilleure adaptation et une meilleure récupération entre les séances dans l’optique de réduire ou retarder l'apparition de fatigue ou de tout autre facteur pouvant nuire aux performances sportives (Thomas et al., 2016a). La prochaine section présente les recommandations à prioriser avant, pendant et après un match ou un entraînement ainsi que les pratiques alimentaires des joueurs de football entourant un effort physique.

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1.2.2.1 Avant un effort

Les athlètes ont des exigences énergétiques spécifiques à leur sport qui permettent de maximiser leur développement et leur performance. Bien que l’ensemble des repas précédant un effort sont importants, il existe des recommandations spécifiques pour le repas et les collations immédiatement avant l’effort. En somme, un repas ou une collation avant un effort doit être relativement faible en lipides et en fibres pour minimiser les inconforts gastro-intestinaux, être relativement riche en glucides pour maximiser le maintien de la glycémie, être modéré en protéines et comprendre des aliments familiers bien tolérés par l'athlète (Rodriguez et al., 2009). En fait, la disponibilité des glucides en tant que substrat énergétique pour les muscles et le système nerveux central est un facteur critique dans les performances des athlètes lors de séances d'exercices intermittents de haute intensité comme ceux présents dans une partie de football (Burke, Cox, Cummings, & Desbrow, 2001). La littérature indique que les glucides consommés dans les repas et/ou les collations pendant les 1 à 4 heures précédant l'exercice peuvent continuer d'augmenter les réserves de glycogène et contribuer à de meilleures performances sportives (Thomas et al., 2016a). Cette augmentation du glycogène musculaire est une conséquence de l'élimination précoce du glucose par le foie et de la durée entre l’ingestion et l’effort qui est insuffisante pour la digestion et l'absorption du repas glucidique (Coleman, 1994; Williams & Rollo, 2015). Cela permet ainsi de fournir du glucose dans la circulation sanguine pendant l'exercice (Coleman, 1994; Williams & Rollo, 2015). Par conséquent, il est recommandé de consommer entre 1,0 à 4,0 g de glucides/kg de 1 à 4 heures avant des efforts intermittents de haute intensité comme ceux présents au football (Burke et al., 2001; Burke et al., 2011). Il est également conseillé de diminuer la teneur en glucides du repas à l’approche imminente de l’effort afin d’éviter tout inconfort gastro-intestinal possible (Rodriguez et al., 2009). Bien que la consommation de protéines avant l'exercice puisse avoir certains avantages lors des entrainements en résistance (Thomas, Erdman, & Burke, 2016b), il ne semble pas y avoir d’effet sur les qualités physiques en lien avec les performances des joueurs de football. Cependant, de par la sensation de satiété qu’elle procure (Westerterp-Plantenga, Nieuwenhuizen, Tome, Soenen, & Westerterp, 2009), la consommation modérée de protéines est tout de même conseillée 3 à 4 heures avant un effort. En somme, à l’approche d’un effort physique, les joueurs de football devraient éviter de consommer des lipides ou des fibres alimentaires, diminuer leur consommation de protéines et ajuster leur consommation de glucides afin d’avoir l’énergie nécessaire et éviter les inconforts gastro-intestinaux.

Les habitudes alimentaires des joueurs de football immédiatement avant un effort ne semblent pas être rapportées dans la littérature. Cependant, Schokman et al. (1999) se sont penchés sur les habitudes alimentaires de joueurs de football australien élites deux jours avant un événement sportif (Schokman, Rutishauser, & Wallace, 1999). Les auteurs ont rapporté des apports en glucides de 5 g/kg, des apports en

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lipides de 1.2g/kg (i.e. une contribution d’environ 28% à l’apport énergétique total) et des apports en protéines de 1.6g/kg (Schokman et al., 1999). En dépit d’une consommation de lipides et protéines adéquate, l’apport en glucides est en dessous des recommandations de 6 à 10 g/kg. De plus, Jonnalagadda et al. (2001) ont observé que seulement 32% des athlètes de football sont contre la consommation de repas riches en lipides 2 à 3 heures avant un entraînement ou une compétition alors que le reste des participants de l’étude ont dit être en accord ou ne pas savoir (Jonnalagadda et al., 2001). Bref, ces études suggèrent que plusieurs joueurs de football n’accordent pas d’importance à leur apport en lipides 2 à 3 heures avant un entrainement ou une compétition et que les joueurs de football ne consomment pas suffisamment de glucides dans les jours précédents un effort. Ainsi, les habitudes alimentaires des joueurs de football à l’approche d’un effort semblent sous-optimales.

1.2.2.2 Pendant un effort

Alors que le repas ou les collations avant un effort vont permettre de préparer l’athlète à l’effort en lui procurant les ressources énergétiques nécessaires, l'apport en glucides durant les efforts prolongés offre certains avantages sur les performances via des mécanismes tels que la conservation du glycogène, l’ajout d'un substrat musculaire exogène, la prévention de l'hypoglycémie et l'activation des centres de récompense dans le système nerveux central (Thomas et al., 2016a). Bien que la consommation de glucides est recommandée pour le maintien des performances dans des efforts de type aérobie dont la durée est supérieure à 1 heure, la consommation de 30 à 60 g de glucides par heure est également adéquate pour des sports d’équipe tels que le football (Burke et al., 2001; Fink & Mikesky, 2015; Thomas et al., 2016a, 2016b). Alors qu’une gamme de choix alimentaires et de produits pour sportifs s’offre aux athlètes sous forme liquide et solide, il est conseillé de personnaliser son approche et de s'entraîner à trouver celui qui convient le mieux et qui garantit un confort intestinal (Burke et al., 2001). Après un survol de la littérature, il ne semble pas y avoir d’étude qui a évalué spécifiquement les habitudes alimentaires des joueurs de football durant un effort.

1.2.2.3 Après un effort

Après l’effort, l’objectif est de fournir un soutien nutritionnel adéquat afin d’assurer une récupération rapide et efficace. Alors que le football est un sport intermittent à intensité élevée, les athlètes puisent dans les réserves de glycogène durant l’effort de sorte que ce substrat peut s’épuiser progressivement avec le temps (Betts & Williams, 2010). Il est donc raisonnable de suggérer que la resynthèse du glycogène constituera un élément important d'une récupération efficace (Betts & Williams, 2010). Le moment et la composition de la collation ou

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du repas après l’effort dépendent d’ailleurs de la prochaine séance d’activité de l’athlète. Effectivement, lorsqu’une récupération rapide du glycogène musculaire est nécessaire après l'exercice (i.e. le temps de récupération entre les séances est moins de 8 heures), il est conseillé de consommer de 1,0 à 1,5 g de glucides/kg à des intervalles de 2 heures pendant 4 à 6 heures (Rodriguez et al., 2009). Cependant, à l’exception de certains entrainements, les joueurs de football disposent généralement de plus de 8 heures de repos entre leurs efforts. Ainsi, ils devraient suivre les recommandations usuelles en optant pour des repas riches en glucides et en protéines tout au long de la journée alors que des apports quotidiens en énergie et glucides des athlètes permettent la resynthèse du glycogène lors d’une longue période de récupération (i.e. 24 heures et plus) (Burke et al., 2011). En revanche, lorsque l'apport en glucides des athlètes n'est pas adéquat, l'ajout de protéines à un repas ou une collation après l’effort peut améliorer la resynthèse du glycogène en vue du prochain effort (Burke et al., 2011). En somme, les joueurs de football ont généralement la période de 24 heures requise pour la resynthèse normale du glycogène et une récupération optimale peut être assurée par des repas équilibrés ou collation dans les heures qui suivent l’effort.

Les habitudes alimentaires des joueurs de football après un effort ne semblent pas être rapportées dans la littérature. Cependant, une étude précédemment citée décrit les habitudes alimentaires des joueurs de football deux jours après un effort (Schokman et al., 1999). Dans cette étude, les joueurs de football ont rapporté un apport en glucides de 4,6 g/kg, un apport en lipides de 1,3 g/kg (i.e. une contribution d’environ 31% à l’apport énergétique totale) et un apport en protéines de 1,6 g/kg (Schokman et al., 1999) ce qui, de toute évidence, n’est pas conforme aux recommandations. Bref, bien qu’il semble y avoir peu de données sur les pratiques alimentaires spécifiques des joueurs de football directement après l’effort, la littérature démontre que leur apport en glucides et lipides deux jours après l’effort n’est pas conforme aux recommandations.

En conclusion, bien qu’il existe des recommandations claires en ce qui concerne les stratégies alimentaires à prioriser autour d’un effort pour optimiser les performances dans un sport comme le football, très peu d’études se sont intéressées à cet aspect chez les joueurs de football en contexte universitaire. Les quelques études à ce sujet suggèrent que les joueurs de football auraient avantage à ajuster leurs habitudes alimentaires à l’approche d’un effort (i.e. 1 à 4 heures avant l’effort). Notamment, ils devraient réduire leur apport en lipides, modérer leur apport en protéines et consommer de 1,0 à 4,0 g de glucides/kg selon le temps qu’ils disposent entre le repas et l’effort. Il ne semble pas y avoir de données sur les habitudes alimentaires des joueurs de football durant l’effort, mais la consommation de 30 à 60 g de glucides par heure est recommandée. Finalement, bien que la consommation de glucides soit recommandée immédiatement après l’effort afin de faciliter la

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resynthèse du glycogène et une récupération rapide (i.e. moins de 8 heures entre les deux efforts), les joueurs de football ont habituellement 24 heures entre les deux activités et devraient respecter les recommandations nutritionnelles en augmentant leur consommation de glucides au cours de cette période.

1.2.3 Consommation de suppléments alimentaires

De nombreuses motivations internes et externes peuvent encourager les athlètes à considérer les publicités et les paroles attrayantes entourant les suppléments pour sportifs. Les principales motivations présentes chez les athlètes englobent l'amélioration des performances, la récupération, l'amélioration ou le maintien de la santé, une augmentation de l'énergie, la compensation pour de mauvaises habitudes alimentaires, un soutien immunitaire ou encore la manipulation de la composition corporelle (Thomas et al., 2016b). Cependant, l’avantage réel d'une utilisation de suppléments alimentaires devrait être d’atteindre les objectifs de nutrition sportive en situation de carences nutritionnelles. Pourtant, à l’échelle internationale, 37 à 89% des athlètes ont déjà consommé ou consomment actuellement des suppléments, avec des fréquences d’utilisation plus élevées parmi les athlètes d'élite et les athlètes plus âgés (Thomas et al., 2016b). En dépit des risques de présence d’ingrédients dangereux ou illégaux, de posologies inappropriées et de possibles combinaisons problématiques, les principales sources d’informations des athlètes en matière de suppléments sont la famille, les amis, les coéquipiers, les entraîneurs, internet ou les détaillants plutôt que les professionnels de la santé (Braun et al., 2009). Cette situation est problématique quand on sait que les nombreuses allégations des fabricants de suppléments ou encore l’association aux produits de santé naturels ne constituent pas des indications fiables qui garantissent qu'un supplément est exempt de substances interdites.(Thomas et al., 2016b).

En ce qui concerne la consommation de suppléments chez les joueurs de football, une étude rapporte que 42% des athlètes interrogés ont affirmé qu’ils consommaient des suppléments sur une base quotidienne (Jonnalagadda et al., 2001). En ordre de popularité, la créatine est première avec 36% d’utilisation, puis les vitamines à 23%, les protéines avec 13%, suivi par les herbes, acides aminés et les suppléments d’énergie en barre avec 7%, 3% et 3% respectivement (Jonnalagadda et al., 2001). Près de la moitié des joueurs interrogés ont affirmé ne pas être au courant des substances interdites par le NCAA (Jonnalagadda et al., 2001). D’ailleurs, une étude de Selby et al. (1990) a rapporté une utilisation semblable de vitamines chez les athlètes universitaires alors que 26% des athlètes interrogés les consommaient tant en saison régulière que dans la période morte (Selby et al., 1990). Short et Short (1983) mettent également en évidence la popularité des vitamines chez les joueurs de football universitaire alors que 50% des athlètes consommaient des multivitamines, 30%

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consommaient de la vitamine E, et 20% consommaient de la vitamine C (Short & Short, 1983). À l’inverse, une autre étude chez les joueurs de football universitaire rapporte une consommation hebdomadaire plus élevée de poudre de protéines (68%) et plus faible en créatine (17%) (Abbey et al., 2017). Bref, malgré certaines divergences auprès de la popularité des divers suppléments alimentaires, il semble que les joueurs de football sont de grands consommateurs de créatine, de vitamines et de protéines (Abbey et al., 2017; Jonnalagadda et al., 2001; Sobal & Marquart, 1994). Évidemment, les suppléments alimentaires représentent une excellente opportunité pour les joueurs de football qui cherchent à combler une carence alimentaire. Cependant, il s’agit d’une stratégie alternative qui ne doit pas être utilisée pour remplacer des aliments. À ce titre, les professionnels en nutrition sont unanimes; les athlètes devraient toujours prioriser l’atteinte de leurs besoins à l’aide de saines habitudes alimentaires (Thomas et al., 2016b). Alors, il est primordial d’éliminer les fausses croyances chez les athlètes à l’aide d’intervention visant l’amélioration des connaissances en nutrition.

1.2.4 Hydratation

Les athlètes ont besoin d’apport suffisant de liquides avant, pendant et après un effort afin de prévenir une déshydratation et optimiser leurs performances (Medecine et al., 2007). Effectivement, la déshydratation peut nuire aux performances cognitives et influencer négativement d’importantes composantes du football telles que la concentration et les compétences techniques (Medecine et al., 2007). De nombreux facteurs peuvent influencer les pertes hydriques des athlètes tels que la durée et l'intensité de l'exercice, les conditions environnementales et les équipements portés (Medecine et al., 2007). D’ailleurs, l’équipement et les chaudes températures extérieures augmentent les besoins hydriques des joueurs de football (Medecine et al., 2007). En moyenne, les joueurs de football vont perdre de 3,5 à 5 kg de poids corporel suite à un entraînement en raison de la sueur (Godek, Godek, & Bartolozzi, 2005) avec des taux de transpiration moyens constamment supérieurs à 2,0 L/h (Godek, Bartolozzi, & Godek, 2005). Or, cette quantité de liquide est difficile à remplacer dû au faible temps de repos entre les divers entraînements et expose les joueurs à de hauts risques de déshydratation. Alors que les athlètes devraient consommer des volumes de liquides allant de 100% à 150% des pertes provenant de la transpiration, Godek et al. (2005) ont mesuré que les joueurs de football devraient consommer, en moyenne, environ 12 L représentant ainsi 130 % des volumes de transpiration quotidiens moyens (Godek, Bartolozzi, et al., 2005). En plus de l'eau, la sueur contient des quantités substantielles de sodium et des quantités moindres de potassium, de calcium, de magnésium et de chlorure (Medecine et al., 2007). Ainsi, les joueurs de football doivent maintenir une bonne gestion des fluides et des micronutriments importants puisque leur équipement et les températures auxquelles ils sont exposés peuvent accentuer les risques de déshydratation et nuire à leurs performances. L’analyse du sodium urinaire de joueurs de football démontre

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toutefois qu’ils souffrent habituellement de déshydratation suite au deuxième jour du camp d’entraînement pré-saison (Godek, Godek, et al., 2005). Seulement 24% des joueurs de football antérieurement interrogé ont déclaré avoir bu suffisamment de liquides avant, pendant, immédiatement après et 2 heures après l'entraînement (Judge et al., 2016). Jonnalagadda et al. (2001) relatent que seulement 26% des joueurs de football consomment plus de 5 tasses de liquides durant un entraînement, que la moitié des joueurs consomme de 3 à 5 tasses et que le reste des joueurs consomme 2 tasses et moins (Jonnalagadda et al., 2001). De plus, bien que les joueurs de football ont une alimentation riche en sodium principalement dû à leur consommation régulière d’aliments provenant de chaînes de restaurations rapides (Abbey et al., 2017), il est important de bien prendre en considération l’apport en sodium et de l’adapter à chaque personne tout en vérifiant les apports en potassium. En moyenne, les joueurs de ligne de la NFL vont perdre 12,5 g de sodium dans un entrainement de 4,5 heures (Godek et al., 2010). Toutes positions confondues, Godek et al. (2010) ont observé des pertes de sodium chez les joueurs de football allant de 2,3 à 30 g par jour (Godek et al., 2010). D’ailleurs, certains cas de déplétions sodées légères et symptomatiques ont été aperçues chez des joueurs de football après plusieurs jours de pratique en pré-saison (Godek, Bartolozzi, et al., 2005). En résumé, les joueurs de football ne consomment pas suffisamment de liquides et des pertes importantes de sodium peuvent ne pas être comblées par une alimentation usuelle. Il est donc primordial que les étudiants-athlètes voient l'hydratation comme une priorité qui va permettre d’optimiser leurs performances (Judge et al., 2016).

Pour conclure, alors que les habitudes alimentaires générales des joueurs de football ne respectent pas les recommandations usuelles, celles avant, pendant et après un effort sont sous-optimales et marquées par une consommation insuffisante de glucides. De plus, la consommation élevée de suppléments alimentaires et la mauvaise hydratation soulèvent les besoins urgents d’éducation et de compétences pour bien s’alimenter auprès des joueurs de football de niveau universitaire.

1.3 Connaissances en nutrition et compétences culinaires

Les sections précédentes ont mis en évidence l’importance de la nutrition dans la préparation des athlètes et les habitudes alimentaires sous-optimales des joueurs de football universitaire. De nombreux facteurs vont motiver la sélection des aliments chez les athlètes tels que le goût, le coût, la facilité de préparation, les connaissances et les croyances en matière de nutrition (Birkenhead & Slater, 2015). Une étude au Royaume-Uni met en évidence le lien entre les connaissances en nutrition et les habitudes alimentaires chez une large population alors que les répondants ayant de bonnes connaissances en nutrition étaient près de 25 fois plus

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susceptibles de répondre aux recommandations concernant la consommation de fruits, de légumes et de lipides que ceux ayant les moins bonnes connaissances (Wardle, Parmenter, & Waller, 2000). De plus, les connaissances en nutrition des athlètes ont une importance particulière puisqu’ils ne peuvent pas simplement suivre les recommandations émises pour la population générale. En effet, il est primordial que les athlètes aient de bonnes connaissances en nutrition sportive afin d’adapter leurs habitudes alimentaires aux exigences du sport pratiqué.

La littérature indique cependant que les joueurs de football ont des connaissances en nutrition souvent incomplètes ou erronées. Lorsqu’interrogés sur la nutrition sportive, les joueurs de football n'ont pu répondre correctement qu'à environ 60% des questions (Devlin et al., 2017), tandis qu'une autre étude a indiqué que seulement 50% des réponses étaient correctes (Lohman et al., 2019). Parmi les questions, celles liées aux suppléments alimentaires semblaient poser le plus de difficultés (Lohman et al., 2019). Quant aux questions sur l’hydratation, les scores de connaissances variaient de 42 à 100% pour une moyenne d’environ 70% (Judge et al., 2016). Jonnalagadda et al. (2001) ont également rapporté que 74% des membres d’une équipe de football interrogés considéraient les glucides comme source d’énergie immédiate alors que seulement 29% des répondants ont identifié les lipides comme une source d’énergie emmagasinable (Jonnalagadda et al., 2001). Toujours selon cette étude, plus de 50% des joueurs de football interrogés croient que les suppléments de protéines sont nécessaires à la croissance musculaire et que les protéines représentent la principale source d’énergie des muscles (Jonnalagadda et al., 2001). Ces faibles connaissances en nutrition ont d’ailleurs été mises en lien avec les habitudes alimentaires des athlètes. Par exemple, les scores totaux associés aux connaissances en nutrition de jeunes joueurs de football élites australiens ont été corrélés négativement avec leur apport total en protéines (Devlin et al., 2017). De plus, Abbey et al. (2017) ont mis en évidence que moins de 50% d’un groupe de 88 joueurs de football ont rapporté consommer des fruits et des légumes chaque jour alors que la moyenne du groupe pour le test de connaissance est d’environ 55% (Abbey et al., 2017). Une étude chez les joueurs de football australiens a également rapporté des apports alimentaires sous-optimaux et de faibles connaissances en nutrition (Lohman et al., 2019). En effet, alors que les joueurs de football ont obtenu une moyenne de seulement 51% au test de connaissances, l’analyse des habitudes alimentaires révèle que 77% des participants avaient des apports en protéines supérieurs aux recommandations, 91% des participants avaient des apports en glucides inférieurs aux recommandations et 100% des participants avaient une consommation de sodium dépassant les recommandations (Lohman et al., 2019). En résumé, les joueurs de football ont de faibles connaissances en nutrition qui sont liées à des habitudes alimentaires sous-optimales.

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Alors que les connaissances en nutrition des athlètes influencent leur habitudes alimentaires, Bisogni et al. (2005), ont mis en évidence l’influence combinée des connaissances en nutrition et des compétences culinaires sur les choix alimentaires, particulièrement en présence d’un budget limité (Bisogni, Jastran, Shen, & Devine, 2005). Les compétences culinaires et la planification des repas ont aussi été associées à une plus grande consommation de fruits et légumes chez les étudiants de première année universitaire (Hanson et al., 2019). En plus des impacts positifs sur les apports en lipides, en fruits et en légumes, Larson et al. (2006) mettent en évidence qu’une augmentation de la préparation de repas chez les jeunes adultes est également associée à une utilisation moins fréquente de la restauration rapide (Larson, Perry, Story, & Neumark-Sztainer, 2006). Heaney et al. (2008) rapportent aussi que de nombreux jeunes athlètes qui ont des compétences culinaires limitées sont confrontés à des défis lorsqu'ils s'éloignent de la maison où les repas sont souvent fournis par les parents (Heaney, O’Connor, Naughton, & Gifford, 2008). De plus, le fait que les joueurs de football consomment régulièrement des aliments provenant de chaines de restaurations rapides (Abbey et al., 2017; Jonnalagadda et al., 2001) suggère un manque de compétences culinaires qui pourraient expliquer, en partie, leurs habitudes alimentaires sous-optimales. Ainsi, les compétences culinaires semblent avoir un impact notable sur les habitudes alimentaires et pourraient être mises de l’avant dans certaines interventions chez les joueurs de football.

En conclusion, de nombreux facteurs tels que les connaissances en nutrition et les compétences culinaires vont influencer les habitudes alimentaires des athlètes. La littérature suggère que de faibles connaissances en nutrition et de faibles compétences culinaires pourraient expliquer en partie les habitudes alimentaires sous-optimales chez les joueurs de football. Par conséquent, l’utilisation d’une intervention en nutrition ciblant ces facteurs pourrait être bénéfique chez cette population.

1.4 Interventions visant l’adoption d’habitudes alimentaires adaptées

au besoin de l’athlète

Les joueurs de football ont des habitudes alimentaires qui sont sous-optimales et cela peut se refléter dans leurs performances sportives et leur santé. Alors qu’ils ont des besoins nutritionnels particuliers, les connaissances en nutrition sportive des athlètes et leurs compétences culinaires peuvent influencer leurs choix alimentaires (Bisogni et al., 2005). La littérature met également en évidence les faibles connaissances en nutrition des joueurs de football (Devlin et al., 2017; Lohman et al., 2019) et les faibles compétences culinaires de nombreux

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jeunes athlètes (Heaney et al., 2008). Il n’est donc pas surprenant de constater que plusieurs chercheurs ont tenté de modifier les habitudes alimentaires des athlètes à l’aide d’interventions visant une amélioration des connaissances en nutrition ou des compétences culinaires. Entre autres, Rossi et al. (2017) ont utilisé une intervention d’éducation en nutrition et ont observé une augmentation des connaissances en nutrition qui s’est reflétée dans les habitudes alimentaires des athlètes (Rossi et al., 2017). En effet, suite à quatre sessions d’éducation en nutrition portant sur le rôle des macronutriments et micronutriments durant et après un entrainement, les principales sources de ces nutriments, les besoins individuels et la taille des portions, les joueurs de baseball universitaire ont augmenté leurs apports énergétiques totaux et leurs apports de protéines et de lipides alors qu’ils étaient inférieurs aux recommandations (Rossi et al., 2017). Nascimento et al. (2016) ont utilisé une intervention éducative en nutrition chez 32 athlètes et ont également observé une augmentation des connaissances en nutrition et une amélioration des habitudes alimentaires suite à l’intervention (Nascimento et al., 2016). À l’aide de quatre périodes, les auteurs ont discuté avec les athlètes des principes d'une alimentation saine adaptée au contexte sportif et ont enseigné les bases du guide alimentaire brésilien (Nascimento et al., 2016). À la fin de l’étude, les participants ont augmenté leurs connaissances en nutrition et leur apport de fruits et de légumes alors qu’ils ont diminué leur apport en huiles et lipides (Nascimento et al., 2016). Cependant, de nombreuses études auprès d’athlètes ou d’étudiants universitaires n’ont pas observé de changement dans les habitudes alimentaires suite à l’augmentation des connaissances (Bernardoa et al., 2018; Heikkilä, Lehtovirta, Autio, Fogelholm, & Valve, 2019). Par exemple, Heikkilä et al. (2019) ont testé l’impact d’une intervention en nutrition basée sur la théorie de l’auto-détermination auprès d’athlètes d’endurance (Heikkilä et al., 2019). L’intervention comprenait trois sessions d’éducation en nutrition qui présentaient l’importance de la nutrition pour la performance sportive, des informations sur les macronutriments et les besoins des athlètes d’endurance et des informations sur certains minéraux et vitamines et suppléments alimentaires (Heikkilä et al., 2019). Malgré l’effet positif de cette intervention sur les connaissances en nutrition sportive, aucun changement n’a été observé dans les habitudes alimentaires des athlètes (Heikkilä et al., 2019). Ainsi, bien que certaines interventions d’éducation en nutrition puissent améliorer les connaissances en nutrition et les habitudes alimentaires, une amélioration des connaissances en nutrition ne se traduit pas toujours par de meilleures habitudes alimentaires. De nombreuses revues ont évalué les différentes stratégies d’interventions en nutrition afin d’identifier les éléments permettant d’élaborer une intervention efficace (Bentley, Mitchell, & Backhouse, 2020; Murimi et al., 2017; Tam et al., 2019). Alors que les connaissances en nutrition sont mises de l’avant dans plusieurs études d’intervention, Heaney et al. (2011) ont examiné l'efficacité de programmes d'éducation en nutrition chez les athlètes et ont mis en évidence une association positive, mais faible entre les connaissances en nutrition et l'apport alimentaire (Heaney, O’Connor, Michael, Gifford, & Naughton, 2011). Ainsi, il semble qu’il n’est pas suffisant de viser seulement l'éducation en nutrition lors de l’élaboration d’une intervention visant des changements dans les habitudes alimentaires des athlètes (Bentley et al., 2020).

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Une revue de Tam et al. (2019) fait le point sur l’efficacité des interventions éducatives conçues pour améliorer les connaissances en nutrition chez les athlètes et conclut que les modalités pratiques d'enseignement en nutrition (ex. les ateliers culinaires) devraient être incluses dans la planification d’interventions futures (Tam et al., 2019). En effet, les ateliers culinaires ont connu du succès dans une intervention chez les étudiants universitaires (Levy & Auld, 2004) et devraient être considérées dans les interventions futures chez les athlètes. D’ailleurs, une revue de Hasan et al. (2019) met en évidence que les interventions utilisant les ateliers culinaires permettent d’améliorer l'attitude dans la cuisine et la croyance en ses capacités à préparer des repas tout en occasionnant des apports alimentaires plus sains chez des adultes et des enfants alors que l’utilisation d’éducation en nutrition permet d’améliorer l’efficacité de ces interventions (Hasan et al., 2019). Des chercheurs ont également démontré qu’une intervention en nutrition incluant des ateliers culinaires s’adressant spécifiquement à des étudiants universitaires a permis d’améliorer leurs connaissances des termes culinaires et leurs croyances envers leurs capacités à utiliser des légumes dans leur préparation alimentaire (Bernardoa et al., 2018). Il a également été démontré que l'amélioration des connaissances en nutrition et des compétences culinaires permet d'améliorer les croyances en ses capacités à préparer des repas (Bisogni et al., 2005), ce qui est précisément liée à une consommation plus élevée de légumes et de produits céréaliers chez les joueurs de football (Gacek, 2015). Par conséquent, en plus d’inclure un volet théorique pour améliorer les connaissances en nutrition, une intervention en nutrition dont l’objectif est d’améliorer les habitudes alimentaires devrait inclure des modalités pratiques d’enseignement telles que les ateliers culinaires. À notre connaissance, aucune étude n’a observé les effets d’une intervention en nutrition combinant de l’éducation en nutrition et des ateliers culinaires chez les joueurs de football universitaire.

1.5 Impact de la nutrition sur les performances sportives

Qu’il soit direct ou indirect, l’impact de la nutrition sur les performances sportives intéresse de plus en plus d’équipes sportives. Bien que les apports en macronutriments aient une influence directe sur l’énergie des athlètes, les habitudes alimentaires peuvent également avoir un impact indirect sur les performances sportives via certains déterminants psychosociaux de la performance tels que le sommeil (Doherty et al., 2019), le stress (Khan & Khan, 2016) et le bien-être (Conner et al., 2015). Cette section aborde brièvement les effets indirects de la nutrition sur ces déterminants psychosociaux.

Figure

Figure 1. Consommation de fruits et de légumes féculents en fonction du sport pratiqué (ex
Figure 3. Consommation de lipides et d’huiles en fonction du sport pratiqué.  Adaptée de Burke et al
Figure 4. Consommation d’aliments à haute densité énergétique en fonction du sport pratiqué (ex
Figure 5. Consommation d’autres sources de protéines en fonction du sport pratiqué.  Adaptée de Burke et al
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