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Interventions visant l’adoption d’habitudes alimentaires adaptées au besoin de l’athlète

Chapitre 1 : Problématique

1.4 Interventions visant l’adoption d’habitudes alimentaires adaptées au besoin de l’athlète

Les joueurs de football ont des habitudes alimentaires qui sont sous-optimales et cela peut se refléter dans leurs performances sportives et leur santé. Alors qu’ils ont des besoins nutritionnels particuliers, les connaissances en nutrition sportive des athlètes et leurs compétences culinaires peuvent influencer leurs choix alimentaires (Bisogni et al., 2005). La littérature met également en évidence les faibles connaissances en nutrition des joueurs de football (Devlin et al., 2017; Lohman et al., 2019) et les faibles compétences culinaires de nombreux

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jeunes athlètes (Heaney et al., 2008). Il n’est donc pas surprenant de constater que plusieurs chercheurs ont tenté de modifier les habitudes alimentaires des athlètes à l’aide d’interventions visant une amélioration des connaissances en nutrition ou des compétences culinaires. Entre autres, Rossi et al. (2017) ont utilisé une intervention d’éducation en nutrition et ont observé une augmentation des connaissances en nutrition qui s’est reflétée dans les habitudes alimentaires des athlètes (Rossi et al., 2017). En effet, suite à quatre sessions d’éducation en nutrition portant sur le rôle des macronutriments et micronutriments durant et après un entrainement, les principales sources de ces nutriments, les besoins individuels et la taille des portions, les joueurs de baseball universitaire ont augmenté leurs apports énergétiques totaux et leurs apports de protéines et de lipides alors qu’ils étaient inférieurs aux recommandations (Rossi et al., 2017). Nascimento et al. (2016) ont utilisé une intervention éducative en nutrition chez 32 athlètes et ont également observé une augmentation des connaissances en nutrition et une amélioration des habitudes alimentaires suite à l’intervention (Nascimento et al., 2016). À l’aide de quatre périodes, les auteurs ont discuté avec les athlètes des principes d'une alimentation saine adaptée au contexte sportif et ont enseigné les bases du guide alimentaire brésilien (Nascimento et al., 2016). À la fin de l’étude, les participants ont augmenté leurs connaissances en nutrition et leur apport de fruits et de légumes alors qu’ils ont diminué leur apport en huiles et lipides (Nascimento et al., 2016). Cependant, de nombreuses études auprès d’athlètes ou d’étudiants universitaires n’ont pas observé de changement dans les habitudes alimentaires suite à l’augmentation des connaissances (Bernardoa et al., 2018; Heikkilä, Lehtovirta, Autio, Fogelholm, & Valve, 2019). Par exemple, Heikkilä et al. (2019) ont testé l’impact d’une intervention en nutrition basée sur la théorie de l’auto-détermination auprès d’athlètes d’endurance (Heikkilä et al., 2019). L’intervention comprenait trois sessions d’éducation en nutrition qui présentaient l’importance de la nutrition pour la performance sportive, des informations sur les macronutriments et les besoins des athlètes d’endurance et des informations sur certains minéraux et vitamines et suppléments alimentaires (Heikkilä et al., 2019). Malgré l’effet positif de cette intervention sur les connaissances en nutrition sportive, aucun changement n’a été observé dans les habitudes alimentaires des athlètes (Heikkilä et al., 2019). Ainsi, bien que certaines interventions d’éducation en nutrition puissent améliorer les connaissances en nutrition et les habitudes alimentaires, une amélioration des connaissances en nutrition ne se traduit pas toujours par de meilleures habitudes alimentaires. De nombreuses revues ont évalué les différentes stratégies d’interventions en nutrition afin d’identifier les éléments permettant d’élaborer une intervention efficace (Bentley, Mitchell, & Backhouse, 2020; Murimi et al., 2017; Tam et al., 2019). Alors que les connaissances en nutrition sont mises de l’avant dans plusieurs études d’intervention, Heaney et al. (2011) ont examiné l'efficacité de programmes d'éducation en nutrition chez les athlètes et ont mis en évidence une association positive, mais faible entre les connaissances en nutrition et l'apport alimentaire (Heaney, O’Connor, Michael, Gifford, & Naughton, 2011). Ainsi, il semble qu’il n’est pas suffisant de viser seulement l'éducation en nutrition lors de l’élaboration d’une intervention visant des changements dans les habitudes alimentaires des athlètes (Bentley et al., 2020).

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Une revue de Tam et al. (2019) fait le point sur l’efficacité des interventions éducatives conçues pour améliorer les connaissances en nutrition chez les athlètes et conclut que les modalités pratiques d'enseignement en nutrition (ex. les ateliers culinaires) devraient être incluses dans la planification d’interventions futures (Tam et al., 2019). En effet, les ateliers culinaires ont connu du succès dans une intervention chez les étudiants universitaires (Levy & Auld, 2004) et devraient être considérées dans les interventions futures chez les athlètes. D’ailleurs, une revue de Hasan et al. (2019) met en évidence que les interventions utilisant les ateliers culinaires permettent d’améliorer l'attitude dans la cuisine et la croyance en ses capacités à préparer des repas tout en occasionnant des apports alimentaires plus sains chez des adultes et des enfants alors que l’utilisation d’éducation en nutrition permet d’améliorer l’efficacité de ces interventions (Hasan et al., 2019). Des chercheurs ont également démontré qu’une intervention en nutrition incluant des ateliers culinaires s’adressant spécifiquement à des étudiants universitaires a permis d’améliorer leurs connaissances des termes culinaires et leurs croyances envers leurs capacités à utiliser des légumes dans leur préparation alimentaire (Bernardoa et al., 2018). Il a également été démontré que l'amélioration des connaissances en nutrition et des compétences culinaires permet d'améliorer les croyances en ses capacités à préparer des repas (Bisogni et al., 2005), ce qui est précisément liée à une consommation plus élevée de légumes et de produits céréaliers chez les joueurs de football (Gacek, 2015). Par conséquent, en plus d’inclure un volet théorique pour améliorer les connaissances en nutrition, une intervention en nutrition dont l’objectif est d’améliorer les habitudes alimentaires devrait inclure des modalités pratiques d’enseignement telles que les ateliers culinaires. À notre connaissance, aucune étude n’a observé les effets d’une intervention en nutrition combinant de l’éducation en nutrition et des ateliers culinaires chez les joueurs de football universitaire.

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