classes de similitudes dans
M
2
(R)
Exercices corrigésd'aprèsR. Mneimné[1]
présenté par Nicolas Prudhon
Introduction
Le but de cette série d'exercices est d'introduire l'étudiant à l'étude des quadriques par le
biais de celle des classes de similitudes dans
M
2
(R)
. On montrera au passage un certain nombre de propriétés géométriques remarquables des quadriques anes, quoique cela n'aitpasnécessairement de rapportavec les classesde similitudes.
Exercice 0. Cas dela dimension
3
.Etudier l'intersectiond'uncônede
R
3
avec un planane.
Un cône de
R
3
est toujours le côneisotrope d'une forme quadratique nondégénéreée de
type
(2, 1)
ou(1, 2)
. L'intersection avec l'hyperplan vectoriel associé à l'hyperplan ane estune formequadratiquede
R
2
detype
(2, 0)
ou(1, 1)
sielleestnondégénéréeetdetype(1, 0)
sinon. Cederniercasseproduit sietseulement si leplanvectoriel est tangent aucône. Dans
le premiercas nousobtenonsune ellipse dansledeuxième une hyperbole etdans letroisième
une parabole.
1 Quadriques anes
Exercice 1.1. Rappeler quelles sont à équivalence près les formes quadratiques non
dégén-érées sur
R
4
. Identier leurs cônes d'isotropie.
Les formes quadratiques sont classiées par leur rang et par leur signature. Les formes
quadratiquesnondégénéréessur
R
4
sontdoncdesignature
(4, 0)
,(3, 1)
,(2, 2)
,(1, 3)
,ou(0, 4)
.La première et ladernière sont dénies etont donc descônes d'isotropie réduitsà un point.
Cesformesquadratiques ne nousintérsserons pas.En outre, ladeuxième etlaquatrième ont
le même cône d'isotropie, appelé cône de Lorentz. Nous obtenons ainsi deux cônes dont les
équationssont par exemple
x
2
+ y
2
+ z
2
− t
2
= 0
x
2
+ y
2
− z
2
− t
2
= 0
Lesquadriquesanessontpardénitionlessectionsdecescônespardeshyperplansanesde
R
4
. Une quadrique est dite nondégénérée lorsque la restriction de la forme quadratique
à l'hyperplanvectorielassociéà l'hyperplanane estnondégénérée. Lesquadriques ont des
propriétés bien diérentes selon le type de cônedont on prend une sectionhyperplane. Pour
comprendre les caractères distinctifs de ces deux cônes, on va identier
R
4
Typedu cône l'hyperplan vectoriel Nomde laquadrique
(2, 2)
(2, 1)
hyperboloïde à unenappe(1, 1)
paraboloïde hyperbolique(3, 1)
(2, 1)
hyperboloïde à deuxnappes(3, 0)
éllipsoïde(2, 0)
paraboloïde élliptiqueFig. 1 Cônes etquadriquesanes
cônes seront alors respectivement l'ensemble des matrices dont le carré est de trace nulle,
et l'ensemble des matrices de déterminant nul. Avant de procéder à cette identication à la
section suivante, apprenonsà distinguer les diérentes quadriquesentreelles.
Exercice 1.2. Classier les quadriques anes en fonctiondes positionsrelatives de
l'hyper-planet du cône associés à une quadrique.
Les quadriques sont classiées par le type du cône et la signature de la restriction de la
forme quadratique à l'hyperplan vectoriel associé à l'hyperplan ane. En se basant sur les
considérations suivantes:
1. lors de larestriction à un sousespace vectoriel, les termesde lasignature d'une forme
quadratique décroissent (en eet,ces termes correspondent respectivement à la
dimen-sion maximale d'un sousespace sur le quel la forme est dénie positive, ou dénie
négative),
2. l'indice d'uneforme quadratique, c'estàdire ladimension maximale d'unsousespace
totalement isotrope,diminue enrestreignant la formequadratique àun unespace,
onvoit aisément queseulsles casapparaissant dansletableau suivant seproduisent.
Exercice 1.3. Commentreconnaître rapidement une quadrique à son équation.Tout d'abord on homogénéise le polynôme nonhomogène de la quadrique, en
indrodui-sant une nouvelle variable, disons
t
. Nous obtenons alors l'équation du cône isotrope d'uneforme quadratique sur
R
4
, nondégénérée, et nondénie. Autrement dit, c'est l'équation de
l'un de nos deux cônes. On détermine alors le type de ce cône. La quadrique de départ est
donc l'intersection du cône obtenu avec l'hyperplan d'équation
t = 1
. L'hyperplan vectorielparallèle est déquation
t = 0
. Il nousreste à déterminer le type du cône de la restriction dela forme quadratique à cethyperplan. Or, l'équation de ce nouveau côneest obtenu à partir
de l'équation de la quadrique en supprimant les termes nonhomogènes. Les deux calculs à
eectuer sefont donctrès rapidement.
Exercice 1.4. Donner un paramétrage de ces quadriques dans leur hyperplan et les repr
é-senter sur une gure enutilisant un programme comme Maple. Observer ces gures.
1
1
Voir par exemple :
www.math.uconn.edu/ hurley/math220/Maple docs/QuadricSurfs1.html.
2 Des cônes de
R
4
vus dans
M
2
(R)
Cette partie est consacrée à l'étude de propriétés géométriques des cônes de
R
4
obtenus
danslapartie pécédente.Cetteétudeseraréalisée àtraversl'identication de
R
4
avec
M
2
(R)
par l'isomorphisme d'espacesvectorielsϕ
R
4
→ M
2
(R)
(a, b, c, d) 7→
a b
c d
.
Nouscommençonspar étudierlecôneassociéàune formequadratiquedesignature
(2, 2)
.Exercice 2.1. a) Montrer que l'application déterminant dénit sur
M
n
(R)
une forme qua-dratique siet seulement sin = 2
.b) Dans ce cas, montrer que cette forme quadratique
q
,donnée parq : M
2
(R) → R
etq(A) = q
a b
c d
= ad − bc ,
(1)est nondégénérée et designature
(2, 2)
.c) Soit
T
la forme bilinéaire associée àq
. Montrer queT (A, B) =
1
2
tr(A)
tr(B) −
tr(AB) .
d) Montrer que le cône isotrope de
q
(ie. l'ensembleC(q) = {A ∈ M
2
(R) , q(A) = 0}
), privéde0
, est l'ensemble des matrices derang1
.Commeune formequadratiqueesthomogène dedegré
2
,ondoitavoirpourtoutλ ∈ R
etsi
A 7→ det(A)
estune formequadratique,λ
2
det(A) = det(λA) = λ
n
det(A) .
Par conséquent, si le déterminant est une forme quadratique on a nécessairement
n = 2
.Réciproquement si
n = 2
,l'équation (1) estunpolynômehomogène de degré2
ena, b, c
etd
et
q
estdonc bienune forme quadratique.Il estclassique que
2xy =
1
2
(x + y)
2
− (x − y)
2
.
et cecimontre que
q
est une formequadratique nondégénéréede type(2, 2)
.SoitA =
a b
c d
etB =
e f
g h
.Ona alorsT (A, B) =
1
2
det(A + B) − det(A) − det(B)
=
1
2
(a + e)(d + h) − (b + f )(c + g) − ad + bc − eh + gf
=
1
2
ah + ed − bg − cf
=
1
2
(a + d)(e + h) − (ae + bg + cf + dh)
=
1
2
tr(A)
tr(B) −
tr(AB) .
Une matrice noninversible est de rang
1
ou0
,le derniercas ne pouvant seproduire quepour lamatrice nulle. Par conséquent,lecôneisotrope de
q
privé de0
estbienl'ensembledesmatrices rang
1
.Exercice 2.2. On note
h, i
la forme bilinéaire surM
2
(R)
dénie parhA, Bi = tr(AB
t
)
.
Montrer que l'onmunitainsi
M
2
(R)
d'un produit scalaire qui en faitun espace euclidien. Montrons que l'isomorphisme deR
4
sur
M
2
(R)
qui à(a, b, c, d) ∈ R
4
associe la matrice
a b
c d
, envoie le produit euclidien habituel sur
h, i
. C'est une simple vérication. Siϕ
estl'isomorphismede
R
4
avec
M
2
(R)
précédenteth, i
R
4
leproduiteuclidiensurR
4
ilfautmontrer
que
hx, xi
R
4
= hφ(x), φ(x)i
etnousavonsen eetpourx = (a, b, c, d)
,kxk
2
= a
2
+ b
2
+ c
2
+ d
2
=
tra
2
+
b
2
ac+bd
ac+bd c
2
+
d
2
=
tr(φ(x)φ(x)
t
) = hφ(x), φ(x)i .
Exercice 2.3. a) Calculer les orthogonaux, pour ce produit scalaire, de la droite formée parles matrices scalaires etde la droite formée par les matrices antisymétriques.
b) Montrer que la base canonique de
M
2
(R)
formée par les matrices élémentaires, plus précisement la baseB = E
11
, E
12
, E
21
, E
22
, est orthonormée pour ce produit scalaire et est
située sur le cône isotrope de
q
.c) Ecrire la matrice de la formequadratique
q
dans cette base. Montrer que parmi les sixplans decoordonnées, il y ena quatre qui sontcontenus dans le cône isotrope de
q
.d) Montrer qu'il existe des bases orthonormées pour le produit scalaire, telles que les
ma-tricesde
q
danscesbasessoientdiagonales.Exhiberunetellebasequisoitforméed'unematricea)Si
X
estorthogonaleàunematricescalaire,alorstr(X) =
tr(I ·X
t
) = 0
.Parconséquent,
l'orthogonale desmatricesscalaires estl'ensembledes matricesdetrace nulle.
Remarquons que les matrices antisymétriques sont de la forme
A =
0
x
−x 0
et forment
donc bien une droite. Si
hX, Ai =
tr(XA
t
) = 0
, avecX =
a b
c d
, alorsx(b − c) = 0
. Parconséquent,l'orthogonaledesmatricesantisymétriquespourleproduitscalaireestl'ensemble
des matricessymétriques.
b) À travers l'isomorphisme
ϕ
,la baseformée par lesmatrices élémentaires correspond àla base canoniquede
R
4
, qui estbien sûr orthonormée pour leproduit euclidien usuel. Il est
clairquecesmatricessont de rang
1
etsont donc desélémentsdeC(q)
.c)La matricede
q
danscette baseestM
q
=
1
4
0
0
0
1
0
0
−1 0
0 −1
0
0
1
0
0
0
.
Lesplansdecoordonnéesengendrésparlescouples
(E
11
, E
12
)
,(E
11
, E
21
)
,(E
21
, E
22
)
et(E
12
, E
22
)
sontcontenusdanslecôneisotrope,tandisqueceuxengendréspar(E
11
, E
22
)
et(E
12
, E
21
)
ne lesontpas.Onrencontreralestroispremiersplansdansl'exercice2.4,tandisqueladistinctionentre les couples de génératrices engendrant un plan contenu dans le cône d'isotropie et les
couples de génératrices engendrant un plan qui n'est pas contenu dans le cône appraraîtra
dansla section5.
d) Soit
Q
t
lamatrice orthogonale
cos t
0
0
− sin t
0
cos t − sin t
0
0
sin t
cos t
0
sin t
0
0
cos t
L'image delabaseorthonormale formédesmatricesélémentairesparcette matriceestencore
orthonormale.Pour
t = π/4
,lamatrice deq
danscette nouvelle baseest diagonale. Onpeutprendre pour base
I,
1
0
0 −1
,
0
1
−1 0
, (
0 1
1 0
)
. Ce n'est autre que la base précédente à une
permutation près.
Exercice 2.4. a) Soit
X
une matrice de rang1
. Montrer queX
est semblable àN = (
0 1
0 0
)
ou bien à
λP
,avecP = (
1 0
0 0
)
, suivantque la trace deX
est nulle oupas.b) Soit
A
un point du cône isotrope deq
. Montrer que l'espace tangentT
A
en ce point au cône est donnée par le noyau dela diérentielledeq
aupointA
. En déduire queT
A
= {X ∈ M
2
(R) ,
tr(AX) =
tr(A)
tr(X)} .
c) Expliciter ces espaces tangents pour les points
N
etP
. Pourquoi l'espace tangent aupoint
λP
estilindépendantdeλ
?d)Montrerquel'espace tangentenunpointquelconque
X
ducôneC(q)
distinctdel'originerencontre ce cône suivantdeux plans
P
1
(X)
etP
2
(X)
. Montrer que ces deux plansse coupent suivant la génératrice passant parX
.La question a) est desplus classiquesetest laissée à l'étudiant quine l'aurait pas encore
L'hyperplan tangent estl'hyperplanane dedirection lenoyau deladiérentielle
dq
A
deq
enA
,etpassant parA
.La diérentielle deq
enA
estlaforme linéaireX → 2 T (X, A) .
En eet
q(X + A) − q(A) = 2 T (X, A) + q(X)
,etq(X) = O(kXk
2
)
.Enoutreilestclairque
A
estdanslenoyaudecetteformelinéaire,cequirépondaudébutdelaquestiona)etàlande
laquestionc).D'aprèsunequestionprécédente,ona
2 T (A, X) = tr(A)tr(X) − tr(AX)
.Nousen déduisons que le noyau de la diérentielle de
q
enA
estT
A
= {X ∈ M
2
(R) ,
tr(AX) =
tr(A)
tr(X)} .
Dans le cas de
N
, une matriceX
appartient áT
N
si et seulement si tr(N X) = 0
. On trouve alors facilement queX
est de la formeX =
a b
0
d
. Demême, un calculfacile indique
qu'une matrice
Y
appartient àT
P
lorsqu'elle estde laformeY =
a b
c 0
.L'intersectionde
T
N
avecC(q)
estl'ensembledesmatricesdelaformea b
0
d
dedéterminant
nul. Autrement dit,
T
N
∩ C(q) = {X ∈ M
2
(R) , X =
a b
0 0
} ∪ {X ∈ M
2
(R) , X =
0
0
d
b
} .
De lamême manière, nousobtenons
T
P
∩ C(q) = {X ∈ M
2
(R) , X =
a b
0 0
} ∪ {X ∈ M
2
(R) , X = (
a 0
c 0
)} .
Or, de manière générale,si
A = QBQ
−1
,alorsT
A
= {X ∈ M
2
(R) ,
tr(AX) =
tr(A)
tr(X)} ,
T
A
= {X ∈ M
2
(R) ,
tr(QBQ
−1
X) =
tr(B)
tr(X)}
T
A
= {Y ∈ M
2
(R) , QY Q
−1
∈ T
B
}
T
A
= Q
−1
T
B
Q .
Comme
N
etP
sontdesreprésentantsdesdeuxclassesdeconjugaisondontl'intersectionavecC(q)
est nonvide,ceci permetde seramenerà cesdeux cas. Nouspassonsmaintenantàl'étudeducôned'uneformequadratiquedetype(3, 1)
.Lessec-tionshyperplanesdececôneserontl'éllipsoïde,l'hyperboloïdeàdeuxnappesetleparaboloïde
élliptique.
Exercice 2.5. a) En identiant
R
4
à
M
2
(R)
, réaliserl
sous la formel(A) = l
a b
c d
= tr(A
2
) = a
2
+ d
2
+ 2bc
Montrer que les formes
l
etq
ont des restrictions proportionnelles sur l'hyperplanH
0
des matricesdetracenulle.Plusprécisémemtmontrerque,sitr(A) = 0
,alorstr(A
2
) = −2 det(A)
. Quel est le cône isotrope decetterestriction?b)Le cône d'isotropie
C(l)
del
rencontre l'hyperplanH
S
desmatricessymétriques en{0}
. En déduire queC(l) \ {0}
a deuxcomposantes connexes.c) Déterminer l'ensemble des matrices
A
telles que l'hyperplanH(A) = {X ∈ M
2
(R) , tr(AX) = 0} ,
a) Si
tr(A) = 0
, onpeutecrireA =
a b
c −a
etA
2
=
a
2
+bc
∗
∗
a
2
+
bc
.
Ilvient donctr(A
2
) = 2(a
2
+ bc) = −2 det(A) .
Ces restrictions ont alors le même cône isotrope dans l'hyperplan
H
0
des matrices de trace nulle,qui estlecône desmatricesnilpotentes. Lasignature de cedernier est(2, 1)
.b)Si
X =
a b
b d
estunematricesymétrique,alorslamatrice
X
2
estdelaformea
2
+
b
2
∗
∗
b
2
+c
2
etn'est donc pasde trace nulle, saufsi
X = 0
.Si
A
0
=
a
0
b
0
c
0
d
0
etA
1
=
a
1
b
1
c
1
d
1
sont deux matrices nonsymétriques telles que les
nombres
b
i
− c
i
,(i = 0, 1)
, sont de signesopposés, alors toutchemin joignantA
0
etA
1
dansM
2
(R)
intersecte l'hyperplan des matrices symétriques.En eet laforme linéaire surM
2
(R)
dénie parM
2
(R) → R
a b
c d
7→ b − c
estcontinue,sonnoyauest
H
S
etl'imageducheminchangedesigne.Ellecontientdonc0
par lethéorème desvaleurs intermédiaires. Si un tel chemin est contenu dans le cônedel
, alorsil passe donc nécessairement par
0
. Le côneC(l)
possède donc au moins deux composantesconnexes. Deplus,silesnombres
b
i
− c
i
,(i = 0, 1)
,sont demêmesigneonpeutlesjoindrepar exempledelafaçonsuivante.L'hyperplananeH
S
(A
0
)
parallèleauxmatricessymétriqueset passant parA
0
rencontre lagénératrice passantparA
1
en unpointB
.Onpeut alors joindre dans lecôneA
0
etB
par un chemin dans l'ellipsoïdeH
S
(A
0
) ∩ C(q)
qui estconnexe, puisB
etA
1
par unsegment lelongde lagénératrice. Enconclusion,C(q) \ {0}
possède exactement deux composantes connexes.c)La formebilinéaire associéeà
l
estB
l
(X, Y ) =
1
2
tr((X + Y )
2
) − tr(X
2
) − tr(Y
2
) = tr(XY ) .
L'hyperplan
H(A)
estdoncl'hyperplanpolairedeladroitevectorielledeM
2
(R)
passantparA
. Cet hyperplanestdonctangent aucônesietseulementsiA ∈ C(l)
,autrement dittr(A
2
) = 0
.3 Premiers exemples
Exercice 3.1. Montrer que l'hyperplan vectoriel
H
0
formé par les matrices de trace nulle n'est pastangent aucôneC(q)
.Montrer qu'il enest demême de l'hyperplanH
S
des matrices symétriques.Nousavonsvuqueleshyperplanstangentsà
C(q)
rencontrait cecône enunplan. Il sutdoncdemontrerquel'intersectionentre
H
0
(resp.H
S
)etC(q)
n'estpasunplan.Toutd'abord l'intersectiondeH
0
etC(q)
estl'ensembledesmatricesnilpotentes,c'estàdire l'ensembledes matrices de la formeX =
a b
c −a
telles quea
2
+ bc = 0
. Ceci n'est pas la réunion de deux
plans.Pour lecasde
H
S
,lesmatricessymétriques de déterminant nulsont cellesde laformeX =
a b
b c
etvériant
ac − b
2
= 0
,etce n'est pasnonplus une réunionde deuxplans. Exercice 3.2. Montrer que l'intersection deces hyperplans avecC(q)
est uncônede l'espace1
4
(x + y)
2
− (x − y)
2
.
Exercice 3.3. a) Montrer que l'intersection deC(q)
avec chacun des deux hyperplansaf-nes parallèlles respectivement à
H
0
et àH
S
et passant par le pointN + P = (
1 1
0 0
)
est un hyperboloïde à une nappe.b) Montrer que l'intersection de
C(q)
avec l'hyperplan ane constitué des matrices de laforme
a b
c 1
est un paraboloïde hyperbolique. Remarquer que l'espace vectoriel associé à cet
hyperplan ane est bien tangent à notre cône.
a) Commeleshyperplans
H
0
etH
S
nesont pastangentsaucône, larestrictiondeq
àces hyperplansest nondégénérée, etlaquadrique cherchée estune hyperbooïdeà une nappe.b)Tout d'abordlesmatricesdelaformecidessus forment bienunhyperplanane:c'est
celuid'hyperplandirecteur l'ensembledesmatricesde laforme
a b
c 0
etcontenant lamatrice
identité. Cet hyperplan directeur est quant à lui l'hyperplan tangent au cône au point
P
.Commel'hyperplananeenquestionnepassepasparl'origine,ilenrésultequel'intersection
est unparaboloïde à une nappe.
Exercice 3.4. a) Déterminer la nature des ensembles suivants :
1. l'ensemble des matrices dela forme
x 1+y
y
z
etdont lecarré est detrace nulle.
2. l'ensemble des matrices dela forme
1+
x y
z
−x
etdont le carré est de trace nulle.
b)Montrerque si
tr(A
2
) = 0
,l'ensemble des matricesX
telles quetr(AX) = 1
ettr(X
2
) = 0
est unparaboloïde à une nappe.a) Ontrouve biensûrunellipsoïde, puisunhyperboloïde à deuxnappes.
b)Lesmatrices
X
vérianttr(AX) = 1
etforment unhyperplananedeM
2
(R)
parallèle à l'hyperplan tangent au coneC(l)
enA
et ne passant pas par0
. (En eet, siX
etY
sontdanscetensemble,alors
tr(A(X − Y )) = 1 − 1 = 0
,ils'agitdoncbiend'unhyperplanane).L'ensemble cherché est donc l'intersection de cet hyperplan ane avec le cône
C(l)
. Commel'hyperplan linéaire esttangent au cône, ontrouve unparaboloïde élliptique.
Questionsubsidiaire:ceparaboloïdeestcontenudansuneseuledesdeuxcomposantesconnexes
de
C(l)
. Est-ce la même que celle contenantA
? Il sut de trouver unpoint contenu dansleparaboloïde etd'identier sacomposanteconnexe. Un telpoint estpar exemple
(b − c)
−2
A
t
,
où
A =
a b
c d
.
Or, ce point est un multiple positif deA
t
qui est le symétrique orthogonal
(relativementà
l
)deA
parrapportàH
S
,etn'estdoncpasdanslamêmecomposanteconnexe queA
.4 Classes de similitudes
Exercice 4.1. Soient
α
etβ
deux nombres réels distincts. Montrer que la classe desimili-tude des matrices ayant
α
etβ
comme valeurs propres est une quadrique à centre dont onTout d'abord, remarquons que les matricesayant
α
etβ
comme valeurspropres formentbienune classede similitude dans
M
2
(R)
,carα
etβ
sont distincts :c'estla classede conju-gaison de la matriceα 0
0
β
. En opérant la translation de vecteurs
−βI
sur cet ensemble onobtient donc laclassede similitude
2 dela matrice
α−β 0
0
0
.Commençons par déterminer cette classe de similitude. Il s'agit de l'intersection de
l'en-sembledesmatricesdontlatracevaut
α − β
(quiestl'hyperplananedeplandirecteurH
0
et passantpar(α − β)I
)etdont ledéterminant estnul:c'estdonc l'intersectiond'unhyperplanane nontangent au cône ne passant pas par l'origine, et du cône
C(q)
. On trouve doncune hyperboloïde à une nappe. L'assertion sur lecentre utilise un cas particulier du résultat
suivant,valable entoute dimemsion.
Proposition. Soient
k
une formequadratique nondégénérée etA
unhyperplan aneparal-lèle à
A
0
dans unespace vectoriel réel dedimension nie.Supposonsque la restrictiondek
àA
0
estnondégénérée. Alorsl'intersectiondeA
avec lecôned'isotropiedeq
est unequadrique à centre. Celuici est donné par l'intersection deA
avec la droite polaire deA
0
.Démonstration. Cetteintersectionestbienunpointcar
A
n'estpastangentaucôned'isotropiede
k
.SoitC
ce point. OnadoncA = C + A
0
.
Soit
M
un point de laquadrique,etM
∗
sonsymétriquepar rapportà
C
.SiA
etB
sont desmatrices, notons
−→
AB
la matriceB − A
. Nous avons−→
CM
∗
= −
CM
−→
par dénition de
C
, etdonc nousobtenons
k(
OM
−→
∗
) = k(
OC −
−→
CM) = k(
−→
OC) + k(
−→
CM ) = k(
−→
OC +
−→
CM ) = 0 ,
−→
car, en notant
B
k
laforme bilinéaire associéeàk
,on aB
k
(
−→
OC,
CM) = 0
−→
.AinsilepointM
∗
appartient àlaquadrique.
Cette proposition nous indiqueque le centre de l'hyperboloïde à une nappe donné par la
classede similitude de
α−β 0
0
0
estlepoint
1/2(α − β)I
.Enrevenant àlaclassedesimilitudedesmatricesdontlesvaleurspropressont
α
etβ
,moustrouvonsdoncunehyperboloïde àunenappe dont le centre est
1/2(α + β)I
.Exercice4.2. Montrerquelaclassedesimilitudede
N
estl'ensembledesmatricesnilpotentesnonnulles, et que cet ensemble s'identieà un cône de
R
3
auquel on a enlevé unsommmet.
(En particulier, il a deuxcomposantes connexes.)
Lefaitquelaclassedesimilitudede
N
estl'ensembledesmatricesnilpotentesnonnullesadéjà étérencontré. Cetteensembleest exactement celui desmatricesnonnulles dont latrace
et le déterminant s'annulent. Il s'agit donc de l'intersection de
H
0
et deC(q)
.D'autre part, nousavonsvu quelaretrictiondeq
àH
0
estnondégénérée detype(2, 1)
. Exercice 4.3. Déterminer la nature de la classede similitude des matrices de trace nulleetde déterminant
Λ = λ
2
> 0
.Il s'agit bien d'une seule classe de conjugaison. En eet, les valeurs propres d'une telle
matrice
X
sont±iλ
et les vecteurs propres complexes sont conjugués. Plus précisement siv
2
Entranslatantuneclassedesimilitude,onobtientencoreuneclassedesimilitude,c'estjustementl'intérêt
est un vecteur propre (complexe) pour
iλ
, alorsv
est un vecteur propre pour−iλ
. On endéduit quelamatrice del'endomorphisme associéà
X
,danslabase(réelle)v + v, i(v − v)
, est0 −λ
λ 0
.Autrement ditlamatrice
X
est conjuguéeà cettematrice dansM
2
(R)
. ÉcrivonsX =
a b
c −a
.Alorsnousavons
a
2
+ bc = −λ
2
.Cetteclassedesimilitude estdonc
unhyperboloïde àdeux nappes. Eneet, enhomogénéisant, onobtient l'équation
a
2
+ bc + λ
2
t
2
= 0 ,
lecôned'isotropied'uneformequadratiquedetype
(3, 1)
,dontl'intersectionavec l'hyperplant = 0
estlecôned'une formenondégénérée (detype(2, 1)
). Exercice 4.4. Déterminer la nature des classes de similitude deM
2
(R)
.Siune matrice
X
possède deux valeurspropres distinctes rélles, ou imaginaires pures, lanature delaclassede similitude de
X
adéjàétéétudiée.SiX
n'aqu'une seulevaleurpropre,qui est donc réelle, elle est semblable soit à une matrice scalaire (et
X
EST cette matricescalaire)soit àlamatrice
λ 1
0
λ
.Danslepremiercaslaclassedesimilitude estdoncréduiteà
unpoint, etdanslesecond cetteclasse estobtenue partranslation ducone nilpotent. Il reste
doncàétudierlaclassedesimilituded'unematrice
X
dont lesvaleurspropressontcomplexes(conjuguéesetnonrélles).
Appelons
λ = λ
R
+ iλ
I
l'une de ces valeurs propres. Ce dernier cas est résolu comme suit. Puisque les valeurs propres sont conjuguées, la matriceX − λ
R
a des valeurs propres imaginaires pures. La classe de similitude deX
est donc translatée dela classede similitudedes matricesde tracenulleet dedéterminant
λ
2
I
,quiest unehyperboloïde àdeux nappes.5 Quadriques contenant des droites
Exercice 5.1. a) Montrer que les deux plans
P
1
(X)
etP
2
(X)
associés à un pointX ∈ C(q)
sontles ensembles formésrespectivement des matricesayant même noyauet mêmeimage queX
.b) On appelle plan générateur du cône
C(q)
tout plan contenu dansC(q)
. Les couples dedeux génératrices distinctes se répartissent donc en deux familles : les couples pour les quels
les deux génératrices sontcontenus dans un même plan génerateur, et les couples tels que le
plan contenant ces deux génératrices n'est pas contenu dans le cône
C(q)
.1. Montrer que deux matrices de rang
1
ayant même noyau et même image sontpropor-tionnelles.
2. Montrer que deux plans générateurs de la forme
P
1
(X)
etP
1
(Y )
sont identiques ou transverses, selon que les droites noyaux deX
et deY
sontidentiques ou non.3. Montrer que deux plans générateurs de la forme
P
1
(X)
etP
2
(Y )
se coupent toujours selon une génératrice du côneC(q)
.4. À chaque génératrice du cône on peut associer deux droites
D
1
etD
2
correspondant au noyau et à l'image des matrices appartenant à la génératrice. Montrer que ces droitessont égales ou distinctes suivant que les matrices de la génératrice sont nilpotentes ou
pas.
5. Montrer que les applications
X 7→ X
t
et
X 7→ X − tr(X)I
dénissent des involutionsc) Ondit qu'une partie
F
d'un espace ane est exé, sipour touspointsA
etB
de cettepartie il existe un point
C
tels que les segements[A, C]
et[C, B]
soient contenus dansF
.Montrer que lecône
C(q)
est exé.a) Rappelons quesi
X ∈ C(q)
,l'hyperplan tangent enX
aucône intersecte ce côneen laréunion dedeuxplansquisontainsiassociésà
X
.Le mêmeargumentquecelui utiliséàlande l'exercice 2.4,combinéavec lefaitquesi
A
amême noyau(resp.image)queX = P Y P
−1
,
alors
P AP
−1
amême noyau (resp.image)que
Y
,montrequel'onpeutserameneraucasdesmatrices
N
etP
.Dansle casde
P = (
1 0
0 0
)
,nousavonsT
P
∩ C(q) = {X ∈ M
2
(R) , X =
a b
0 0
} ∪ {X ∈ M
2
(R) , X = (
a 0
c 0
)} ,
et le premier de ces plans (ie. les matrices de la forme
a b
0 0
) est l'ensemble des opérateurs
ayant même image que
P
, tandis que le deuxième (ie. les matrices de la forme(
a 0
c 0
)
) est l'ensemble desopérateursayant même noyau queP
.Pour trouverles plans associéesà
N = (
0 0
1 0
)
,rappelons queT
N
∩ C(q) = {X ∈ M
2
(R) , X =
a b
0 0
} ∪ {X ∈ M
2
(R) , X =
0
0
d
b
} .
Lepremierdecesplans(ie.lesmatricesdelaforme
a b
0 0
)estl'ensembledesopérateursayant
même image que
N
, et le deuxième (ie. les matrices de la forme0
b
0
d
) est l'ensemble des
opérateurs ayant même noyauque
N
.b) Lapremière question estlaissée à lasagacité del'étudiant.
Il est clair que si les noyaux de
X
etY
sont les mêmes, les plans sont identiques, etréciproquement. Il reste donc à montrer que lorsque les noyaux sont distincts les plans sont
transverses.Sicelaétait faux,lesplanssecouperaientselonunedroite.Unpointsurunetelle
droiteserait donc unematrice ayant même noyau que
X
etY
à lafois,ce quiest absurde.Si
P
1
(X)
etP
2
(Y )
sont égaux,laquestionestévidente. Sinon,soitv
1
danslenoyau deX
etv
2
dans l'image deY
.Alors(v
2
, v
1
)
est une basedeR
2
,et l'opérateur ayant pour matrice
P
danscette base estdans l'intersectiondeP
1
(X)
etP
2
(Y )
.Cetteintersection est donc une droite, etilest clairquecelleci contient l'origine:c'estdonc bienune génératrice du cône.La question
4
estun grandclassique.Pour la question
5
remarquons que la première transformation (la transposition) est lasymétrieothogonalepar rapport àl'hyperplan formépar les matricessymétriques,
l'orthogo-nalitéétantrelativeàlastructureeuclidiennede
M
2
(R)
dénieplushaut.Cefaitestfacilement vériéen utilisantl'exercice 2.3.Demême,latransformationX 7→ X − tr(X)
estlasymétrieorthogonale par rapport à l'hyperplan
H
0
desmatrices de trace nulle. Ces applications sont donc desinvolutionsdeM
2
(R)
.Ces involutions laissent stableslecônecar lespolairesde ces hyperplanspar rapportàq
sont exactement leurs orthogonaux pour lastructure euclidienne.(On peutaussile voirpar un calculdirect).
Soit
X ∈ C(q)
nonnilpotente(laréponseétantclairepourlesmatricesnilpotentespuisqu'iln'y a qu'une seule droite à considérer). La réunion des plans
P
1
(X)
etP
2
(X)
associés àX
se transforment en la réunion des plans associés à l'image deX
. Notonsf
une des deuxinvolutions.Ils'agitdedéterminersi
P
1
(f (X))
estégaleàf (P
1
(X))
ouàf (P
2
(X))
.Commeles hyperplansH
0
etH
S
necontiennentpasdeplansgénérateursducôneC(q)
,lecasf (P
1
(X)) =
P
1
(f (X))
nepeutseproduirequesil'orthogonaldansP
1
(X)
del'intersectionentrel'hyperplan etP
1
(X)
(qui estune droite)est l'ensemble1. desmatrices antisymétriques danslecasde latranformation
X 7→ X
t
,
2. desmatrices scalaires, danslecasde latransformation
X 7→ X − tr(X)
.Or, ces droites ne peuvent être contenus dans
P
1
(X)
car elle le serait alors dansC(q)
. Il en résulte que dans les deux cas, la transformation échange les plansP
1
etP
2
associés àX
etf (X)
,donc lesdroites deR
2
correspondant à leurs noyauxetimages respectives.
3
Distinguons deux cas, selon que les génératrices de passant par les points
A
etB
sontdans un même plan générateur ou pas. Dans le premier cas la réponse est évidente. Dans
le deuxième cas, considérons les plans
P
1
etP
2
associés àA
etB
. Ces plans se coupent en donnant deux nouvellesgénératrices. Onconclut alors immédiatement.Exercice 5.2. a) Montrer qu'un hyperplan linéaire de
R
4
qui contient un plangénérateur de
C(q)
est nécessairement tangent aucône.En déduire que les planssituéssur une mêmedroite posée sur unhyperboloïde à une nappe sonttous tangents à cettehyperboloïde.b) Montrer que lesseules quadriques nondégénérées qui contiennentdes droitessont
pré-cisémentles sections hyperplanes du cône
C(q)
. Montrer que ces quadriquessont exées.La restriction de
q
à l'hyperplan linéaire en question est une forme quadratique en troisvariables, et dont l'indice est moins
2
car elle contient un plan totalement isotrope. Elle estdonc dégénérée :eneet,une formequadratiqueentroisvariables nondégénéréeestd'indice
au plus
1
.Un élémentX
de sonnoyau est surlecôneC(q)
, etsonorthogonalpourq
,qui esttangentaucônecontientnotrehyperplaninitial,etluiestdoncégal. L'assertionàdéduireest
alorsimmédiate.
Tout d'abord,lessectionshyperplanesducône
C(q)
contiennent biendesdroites.Eneet,le plan tangent à une telle quadrique en un point
X ∈ C(q)
est l'intersection de l'hyperplananeetdel'hyperplantangenten
X
àC(q)
.CethyperplanrencontreC(q)
selondeuxplans,quirencontrent l'hyperplananeselondeuxdroitescontenant
X
.Ces deuxdroitessontcontenusdanslaquadrique(etengendrentleplantangent).Cesquadriquessontexésd'aprèsl'exercice
précédent.
Enoutre, siunequadrique nondégénéréecontient unedroite, celleciestcontenudansle
cône d'isotropie de laforme quadratique et dans l'hyperplan ane. Les génératrices passant
par cette droite forment donc un plan contenu dans le cône. Or un cône de type
(3, 1)
necontient pasde plan.
Références
[1] RachedMneimné.Éléments degéométrie.Actions degroupes. Nouvelle bibliothèque
ma-thématique. Paris :Cassini. (1997)
[2] Michèle Audin,Géométrie. Paris :Belin. (1998)
3
Onpeutremplacerceraisonnementparuncalcul,voirpourcelal'indicationdonnéparMneimné[1,page
221]. Cependantjetrouvequel'avantagedeceraisonnementestdes'appliquerauxtransformationsobtenues
par symétriesorthogonalesparrapportàdes hyperplansdontlapolaire estl'orthogonal.Onpeutd'ailleurs
prendren'importequelhyperplannontangentaucôneetlasymétriedansladirectiondesapolaire.Question