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ARTheque - STEF - ENS Cachan | Notes bibliographiques : "Quelles nouvelles competences des acteurs de la formation dans le contexte des tic ?" de C. Bélisles & M. Linard

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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NOTES BIBLIOGRAPHIQUES 95

Q

UELLES NOUVELLES COMPETENCES

D

ES ACTEURS DE LA FORMATION

D

ANS LE CONTEXTE DES TIC

 ?*

Claire Bélisle & Monique Linard

par Jean-Luc Laurent

Claire Bélisle, ingénieur de recherche en sciences humaines et sociales au CNRS (Lyon) et Monique Linard, professeur en sciences de l’éducation à Paris X-Nanterre, s’interrogent sur les transformations dans le monde de la formation produites par le développement des TIC (Technologies de l’information et de la communication). Cette réflexion a été élaborée à partir d’un séminaire intitulé « Comp’Act » portant sur le thème « les nouvelles compétences des acteurs de la formation avec les TIC » et entrant dans le cadre de l’appel d’offres CNRS « Éducation et formation en Europe » 1994-95.

Une conjonction critique

L’importance grandissante des TIC nécessite des besoins en « nouvelles compétences », tant dans le monde de la production que dans celui de l’éducation. En suscitant une forte demande de formation et en fournissant les moyens techniques pour y répondre, les TIC conduisent à une réflexion sur le cadre général et théorique d’une formation médiatisée. Les éléments tels que, l’élargissement des publics concernés, le caractère plus complexe de la mise en œuvre des TIC ainsi que l’absence de modèle adapté à ce type d’apprentissage, définissent le contexte d’une double problématique.

Celle-ci se présente sous l’angle du changement des compétences pour les acteurs de la formation et sous celui d’un changement de modèle théorique induit par ces besoins de « nouvelles compétences ».

* article extrait de la revue Education Permanente N° 127/1996-2, Technologies et approches nouvelles en formation

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96 Séminaire de Didactique des disciplines techniques 1996-1997

Les TIC en formation

Ces technologies utilisées à des fins de formation et/ou de qualification professionnelle produisent des situations nouvelles dans ces deux domaines :

• leur connexion en réseau fait apparaître comme un problème central l’interaction et les relations entre les partenaires, confrontant ainsi l’usager des TIC aux exigences de l’exploitation, de la collaboration et de la production collective de connaissances ;

• leur raison d’être leur impose de placer l’apprenant à un poste central, l’obligeant par là même à un auto pilotage de ses activités de découverte, d’appropriation et d’élaboration.

• leur constitution nécessite, à la place de la relation humaine directe en formation traditionnelle, un modèle pédagogique reposant sur une distribution spatiale, temporelle et fonctionnelle des activités d’apprentissage.

L’ensemble de ces éléments liés à l’utilisation des TIC oblige la mise en place de repères et d’indicateurs nécessaires pour penser autrement la formation médiatisée.

L’approche par les compétences

Elles concernent : les apprenants, les formateurs et les organisations ? et sont réparties en deux sous-ensembles, les compétences « vraiment nouvelles » à redéfinir et les « nouvelles compétences » dans le sens où elles sont exigées auprès d’un plus large public.

Cependant outre les aspects positifs de cette démarche à travers les compétences, un certain nombre d’objections théoriques sont avancées. De la mise en évidence des contradictions sociopolitiques qu’elles engendrent (opposition entre besoins sectoriels et besoins généraux) à leur appréciation comme moyen de contrôle de la personne plus que de développement de celle-ci, en passant par leur caractère réducteur du fait de leur décomposition en actes élémentaires, l’approche par les compétences se réduit à un catalogue d’actes observables.

Elles passent à côté de dimensions permettant de distinguer : « traitement d’information » et « processus de connaissance » ainsi que « comportement d’agent » et « conduite d’acteur ».

Un nécessaire changement de modèle

Un changement de modèle s’avère indispensable pour rendre compte plus largement de la réalité de l’activité humaine. Pour cela un déplacement de perspective allant des « facteurs » vers les « acteurs » donne un éclairage plus précis pour analyser les pratiques.

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NOTES BIBLIOGRAPHIQUES 97

Les théories de l’action offre le cadre organisateur nouveau pour utiliser la base constitutive de chaque acteur dans son environnement et intégrer les variables illustrant son action ainsi contextualisée.

L’action humaine : un parcours sur deux axes de coordonnées

Le croisement du modèle de Léontiev, considérant l’action humaine comme une interaction volontaire entre sujet et objet, et du modèle de Bruner la considérant comme une transformation intentionnelle d’un état initial vers un état final, fait apparaître un modèle général. Il permet de repenser la connaissance en général, la formation et l’acquisition de compétences en particulier, comme des activités impliquant des processus, « informationnels, comportementaux mais aussi existentiels ». Nouvelles compétences et TIC

Les théories de l’action offrent un cadre de référence permettant d’avancer vers une interprétation des problèmes rencontrés par les différentes catégories d’acteurs de la formation.

Pour l’apprenant, l’application du modèle général permet de constater que c’est sur la maîtrise des opérations et routines de base que se développent les plans d’action et s’alimentent les motivations et intentions. La technologie ne facilitera pas l’acquisition des connaissances sans ce préalable.

Pour le formateur, le problème se situe au niveau du pilotage des stratégies et des plans d’action. Il lui revient la charge de : « médiation humaine des médiateurs techniques », par un accompagnement raisonné de l’activité d’approche dans sa totalité.

Pour les organisations, le problème se situe au niveau de la définition des besoins. C’est l’entreprise comme acteur social collectif qui joue le rôle déterminant au niveau des intentions.

Certains problèmes, rencontrés avec ces nouveaux outils de collaboration intellectuelle à distance, trouvent une signification dans le cadre du paradigme de l’activité humaine. Prenant appui sur ces constats, un besoin d’adaptation des structures, outils ou modalités de collaboration aux lois de l’interaction est indispensable pour l’exercice des compétences et l’usage des TIC dans la formation.

Références

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