HAL Id: dumas-01818024
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Vaccins anti-méningococcique de type C et ROR : état
des lieux de la couverture vaccinale chez les patients
âgés de 25 à 30 ans, consultant dans le bassin d’Aurillac,
six ans après les modifications des recommandations
vaccinales. Connaissances et opinions des patients et
identification des freins à la vaccination
Jennifer Dousse, Claire Gratio
To cite this version:
Jennifer Dousse, Claire Gratio. Vaccins anti-méningococcique de type C et ROR : état des lieux de la couverture vaccinale chez les patients âgés de 25 à 30 ans, consultant dans le bassin d’Aurillac, six ans après les modifications des recommandations vaccinales. Connaissances et opinions des patients et identification des freins à la vaccination. Médecine humaine et pathologie. 2017. �dumas-01818024�
1
Année 2017
N°
UNIVERSITE DE CLERMONT AUVERGNE
FACULTE DE MEDECINE
THESE
pour le
DOCTORAT EN MEDECINE
(Diplôme d'Etat)
PAR
DOUSSE Jennifer, Née le 01 Novembre 1986 à Aurillac
GRATIO Claire, Née le 06 décembre 1986 à Aurillac
---
Présentée et soutenue publiquement le 24 Mai 2017
---
Vaccins anti-méningococcique de type C et ROR :
État des lieux de la couverture vaccinale chez les patients âgés
de 25 à 30 ans, consultant dans le bassin d’Aurillac, six ans
après les modifications des recommandations vaccinales.
Connaissances et opinions des patients et identification des
freins à la vaccination.
---
Président : Monsieur CLEMENT Gilles,
Professeur, Faculté de Médecine Clermont-Ferrand
---
Membres du jury :
Monsieur BEYTOUT Jean, Professeur, Faculté de Médecine Clermont-Ferrand
Monsieur GERBAUD Laurent, Professeur, Faculté de Médecine Clermont-Ferrand
Madame BOTTET Anne, Professeur, Faculté de Médecine Clermont-Ferrand
Monsieur POUTRAIN Jean-Christophe, Professeur, Faculté de Médecine Toulouse
2
UNIVERSITE CLERMONT AUVERGNE
___________________
PRESIDENTS HONORAIRES : JOYON Louis
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FACULTE DE MEDECINE
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3
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6
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MAITRES DE CONFERENCES ASSOCIES DES UNIVERSITES
M. CAMBON Benoît Médecine Générale
M. TANGUY Gilles Médecine Générale
9
A NOTRE PRESIDENT DE THESE
Monsieur Gilles CLEMENT
Professeur, faculté de médecine de Clermont-Ferrand
Médecine Générale
Vous nous avez fait l’honneur d’accepter la présidence de notre jury de thèse. Nous vous
remercions pour toute l’attention que vous avez portée à notre travail. Merci d’avoir
guidé nos trois années de formation en médecine générale.
10
A NOTRE JURY DE THESE
Monsieur Jean BEYTOUT
Professeur, faculté de médecine de Clermont-Ferrand
Pathologies infectieuses et tropicales
Nous vous remercions de l’intérêt que vous avez porté à notre travail en nous faisant
l’honneur de le juger en tant qu’expert reconnu en infectiologie et vaccinologie. Merci
pour votre enseignement de qualité tout au long de nos études.
Recevez ici le témoignage de notre gratitude et de notre profond respect.
Monsieur Laurent GERBAUD
Professeur, Faculté de Médecine de Clermont-Ferrand
Epidémiologie, économie de la santé et prévention
Vous nous faite l’honneur de juger notre travail. Nous vous remercions pour la qualité de
votre enseignement tout au long de ces années d’étude.
Recevez ici le témoignage de notre gratitude et de notre profond respect.
Madame Anne BOTTET- MAULOUBRIER
Professeur, Faculté de Médecine de Clermont-Ferrand
Médecine générale
Nous vous remercions de nous faire l’honneur de juger ce travail. Merci pour votre
pédagogie et disponibilité tout au long de notre internat.
Veuillez trouver ici le témoignage de notre gratitude et de notre profond respect.
Monsieur Jean- Christophe POUTRAIN
Professeur, Faculté de médecine de Toulouse
Médecine générale
Nous te remercions sincèrement d’avoir accepté de relever le défi de diriger cette double
thèse. Merci pour ta patience, ta disponibilité, tes conseils éclairés et avisés, ta gentillesse
et ton soutien tout au long de ce travail et ce malgré la distance. Nous gardons un
excellent souvenir de ton exercice à Aurillac et regrettons ton départ.
11
DEDICACES PERSONNELLES
Jennifer DOUSSE
Merci à l’ensemble des médecins généralistes du bassin aurillacois qui ont accepté de
nous consacrer de leur temps précieux pour que l’on puisse mener à bien notre étude.
Merci au Docteur Céline LAMBERT pour sa disponibilité, la qualité de son travail et ses
grandes compétences statistiques.
Merci à mes parents et grands-parents avec une pensée toute particulière pour mon
grand-père. Merci pour les valeurs que tu m’as transmises et le soutien à toute épreuve
que tu m’as apporté.
Merci à ma sœur d’avoir toujours cru en moi, merci pour ta présence et tes
encouragements.
Merci à toi, Gaëtan, pour ta patience et ton soutien inconditionnel au quotidien au cours
de ce travail.
12
DEDICACES PERSONNELLES
Claire GRATIO
A mes parents, merci pour votre soutien sans faille et votre amour inconditionnel. Vous
m’avez permis d’aller au bout de mes rêves et mes ambitions, je vous serai toujours
reconnaissante.
A mes grands-parents, présents et partis, merci d’avoir cru en moi. C’est avec émotion
que je lis ou j’imagine la fierté dans vos yeux aujourd’hui.
A ma sœur Camille, et son futur mari Arnaud. A mon frère Romain et sa femme Sylvie.
Merci pour votre soutien, votre présence et votre amour.
A Nico, mon poussin d’amour, merci de m’avoir portée et supportée pendant toutes ces
années. Merci de m’avoir soutenue dans mes peines et d’avoir partagé mes joies.
A Enzo, le soleil de ma vie, merci de m’apporter autant de bonheur chaque jour.
A ma belle-famille, Robert, Geneviève, Valérie et sa petite famille, Pépée, merci pour
votre accueil généreux et sans retenue, votre soutien et vos encouragements.
A Ade, une amie fidèle au cours des années, merci pour ta folie, ne change rien.
A mes amis du Cantal, merci pour votre présence, votre écoute, même quand je vous ai
soulés avec mes histoires de médecine, et votre soutien. Merci pour ces week-ends de
relâchement si nécessaires.
A Marie et Julie, merci pour votre aide précieuse et votre investissement. Julie merci
pour ta disponibilité et tes conseils toujours justes. Marie merci pour ces moments
inoubliables de maternité partagés ensemble. A bientôt j’espère les filles.
A tous mes collègues et co-internes avec qui j’ai partagé un bout de chemin durant ces
longues années d’études. Merci pour tous ces souvenirs.
Aux Dr Poutrain, Dr Delort, Dr Dalbin et Dr Lassus, merci de m’avoir donné ou confirmé
l’envie d’être médecin généraliste. Merci pour votre formation et votre investissement.
Aux équipes médicales et soignantes rencontrées au cours de mes stages qui ont fait le
médecin que je suis devenue, merci pour tout ce que j’ai appris à vos côtés.
A Céline Lambert, merci pour votre réactivité et votre aide dans cette étude.
A tous les médecins généralistes du Cantal qui ont accepté de participer à cette étude,
merci pour votre investissement.
13
TABLE DES MATIERES
RESUME 16
LISTE DES ABREVIATIONS 17
INTRODUCTION 18
MATERIEL ET METHODE 21
1- Type d’étude et modalités de déroulement de l’étude 21
2- Population étudiée/échantillon 21
3- Médecins participants 22
4- Questionnaire 22
5- Recueil de données, corrélation, évaluation avec critère de jugement 23
6- Méthodes statistiques 24
RESULTATS vaccin anti-méningococcique de type C 25
1- Taux de réponse et exploitabilité des questionnaires 25 2- Caractéristiques générales de la population étudiée 26 3- Caractéristiques de la population de médecins participants à l’étude 26 4- Résultats concernant la vaccination d’une manière générale 27 5- Résultats concernant la vaccination anti-méningococcique de type C 27 Taux global de vaccination anti-méningococcique de type C 27 Opinions et connaissances des personnes interrogées concernant 28
le vaccin anti-méningococcique, la maladie, leur statut vaccinal, les motifs de non vaccination
Etude des paramètres influençant potentiellement la connaissance 29 du vaccin
Etude des paramètres influençant potentiellement le statut vaccinal 34 anti-méningococcique de type C
Statut vaccinal anti-méningococcique de type C selon les 39 caractéristiques du médecin
Freins à la vaccination mis en évidence par les patients non vaccinés 39
14
DISCUSSION vaccin anti-méningococcique de type C 40
1- Forces et limites de l’étude 40
2- Représentativité et choix de l’échantillon 42 3- Principaux résultats pour le vaccin anti-méningococcique de type C 43 Taux global de vaccination anti-méningococcique de type C 43 Connaissances et opinions des patients vis-à-vis de la vaccination 44
anti-méningococcique de type C
Statut vaccinal 46
Les freins à la vaccination dans la population, retrouvés 47 dans notre étude
RESULTATS vaccin ROR 49
1- Taux de réponse et exploitabilité des questionnaires 49 2- Caractéristiques générales de la population étudiée 50 3- Caractéristiques de la population de médecins participants à l’étude 50 4- Résultats concernant la vaccination d’une manière générale 51 5- Résultats concernant la vaccination Rougeole-Oreillons-Rubéole 51 Opinions et connaissances des patients interrogés concernant 51
les maladies, leurs complications, le vaccin ROR, leur statut vaccinal
Taux global de vaccination ROR 52
Comparaisons selon les caractéristiques des médecins 53 Statut vaccinal ROR selon les caractéristiques de la population 53 Comparaison selon le fait d’être ou non parents 58
DISCUSSION vaccin ROR 60
1- Forces et limites de l’étude 60
2- Représentativité et choix de l’échantillon 62
3- Principaux résultats pour le ROR 63
Taux global de vaccination ROR 63
Connaissances des patients 64
Opinion des patients sur la vaccination 65
15
DISCUSSION commune 67
1- Principaux résultats communs 67
2- Perspectives globales 68
CONCLUSION 70
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 72
ANNEXES 75
Annexe n°1 : Méningocoque : Epidémiologie, sémiologie, vaccins, 75 recommandations vaccinales
Annexe n°2 : Rougeole, Oreillons, Rubéole : Epidémiologie, sémiologie, 85 vaccins, recommandations vaccinales
Annexe n°3 : Questionnaire 93
Annexe n°4 : Correspondances entre catégories socioprofessionnelles 98 et groupes socioprofessionnels selon INSEE
Annexe n°5 : Tableaux résultats 99
16
RESUME
Contexte et Objectif :
Les infections invasives à méningocoque C sont des maladies peu fréquentes mais graves. Leur prévention par la vaccination est depuis 2010 un choix effectué par le système de soin français en vaccinant les enfants à partir de l’âge de 1 an avec un rattrapage jusqu’à l’âge de 24 ans afin d’assurer une immunité de « troupeau ». Mais cette stratégie s’est avérée être un échec. En ce qui concerne la rougeole, une épidémie sévit en France depuis 2008, témoignant d’une couverture vaccinale insuffisante. Pourtant l'éradication de la rougeole, de la rubéole, et des oreillons en France pourrait être atteinte si au moins 95 % de la population recevait deux doses de vaccin ROR. L’objectif principal de l’étude est donc de faire un état des lieux de la couverture vaccinale des jeunes adultes âgés de 25 à 30 ans concernant les vaccinations anti-méningococcique de type C et le ROR.
Matériel et Méthode :
Nous avons mené une étude descriptive quantitative auprès de patients consultant en médecine générale dans le bassin de santé d’Aurillac, au moyen d’un auto-questionnaire anonyme.
Résultats :
Nous avons recueilli 101 questionnaires, dont 87 exploitables pour la couverture vaccinale. La couverture vaccinale anti-méningocoque dans notre échantillon est de 21 (24,1%). Pour le ROR, la couverture vaccinale une dose et deux doses est respectivement de 85 (97,7%) et 79 (90,8%). On constate une population majoritairement favorable à la vaccination en général pour 95 (94,1%) des personnes et 99 (98%) pour le ROR. Cependant les connaissances des patients sont très limitées et imprécises concernant les pathologies, leurs complications, la vaccination avec seulement 28 (27,7%) qui connaissent le vaccin anti-méningocoque ; 44 (43.6%) qui ignorent leur propre statut vaccinal vis-à-vis du méningocoque et 20 (19.8%) vis-à-vis du ROR. Le frein principal à la vaccination est incontestablement le manque d’information. D’autres freins ont été identifiés dans l’étude du vaccin anti-méningocoque : la peur des effets secondaires pour 8 (19%), le fait que les personnes ne se sentent pas concernées par les maladies causées par le méningocoque pour 7 (16,7%), le caractère non obligatoire de la vaccination. La communication des médecins généralistes sur le sujet semble très limitée, notamment chez les jeunes adultes.
Conclusion :
Il existe une sous couverture vaccinale globale en France. Son amélioration passe par une sensibilisation des acteurs de soins primaires, un renforcement de la formation des médecins généralistes, le développement d’outils fiables et accessibles pour les patients afin d’améliorer leurs connaissances et donc leur adhésion à la vaccination.
MOTS-CLES
Vaccination, Méningocoque de type C, Rougeole Oreillons Rubéole, Couverture vaccinale, Freins à la vaccination, Médecine générale
17
LISTE DES ABREVIATIONS
ROR : Rougeole Oreillons Rubéole
DTP : Diphtérie Tétanos Poliomyélite
CDOM : Conseil Départemental de l’Ordre des Médecins
CABA : Communauté d’Agglomération du Bassin Aurillacois
MG : Médecin Généraliste
EBG : Echantillon Généraliste des Bénéficiaires
DMP : Dossier Médical Partagé
InVS : Institut de Veille Sanitaire
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
HCSP : Haut Conseil de la Santé Publique
ARS : Agence Régionale de Santé
18
INTRODUCTION
Depuis près de deux siècles, la vaccination est un mode de prévention essentiel des maladies infectieuses et a largement contribué à diminuer la mortalité et la morbidité qui leur sont associées. La vaccination, acte courant de médecine générale, est une problématique majeure de santé publique. En effet, au-delà d'une protection individuelle, elle confère à la collectivité une immunité de groupe réduisant fortement la transmission d'une maladie ciblée, et ainsi fait baisser significativement l'incidence et la prévalence d'une pathologie et de ses complications.
Le rôle du médecin généraliste est essentiel puisqu'il réalise 80 à 90% des vaccinations et reste l'interlocuteur privilégié des patients concernant la vaccination. [1]
Cependant, l'obtention rapide d'une couverture vaccinale élevée conditionne l'efficacité d'un programme vaccinal à grande échelle [2]. Il existe en France une relative défiance à l’égard de la vaccination, qui se traduit par une couverture insuffisante pour certains vaccins, susceptible de conséquences infectieuses graves. Cela se traduit, entre autres, par une couverture vaccinale insuffisante de la seconde dose contre la rougeole, les oreillons et la rubéole, de la vaccination contre le méningocoque C, des rappels Diphtérie-Tétanos-Polio (DTP) de l’adolescent et de l’adulte, de la vaccination contre l’hépatite B auprès des adolescents et des adultes à risque [3].
Les infections invasives à méningocoque C sont des maladies peu fréquentes mais graves, avec un taux de morbi-mortalité élevé.
Leur prévention par la vaccination est depuis 2009 un choix effectué par le système de soin français en vaccinant les enfants à partir de l’âge de 1 an avec un rattrapage jusqu’à l’âge de 24 ans afin d’assurer une immunité de « troupeau » [4]. Ce large rattrapage avait un double objectif. D’une part, il s’agissait de protéger les enfants et les jeunes adultes d’une pathologie aigüe rare mais très sévère. La fréquence des décès se situe entre 10 et 15% et celle des séquelles définitives (atteintes cérébrales, auditives ou amputation des membres) d’au moins 20 %. Il s’agissait d’autre part d’induire une immunité de groupe suffisante pour protéger les nourrissons de moins de 1 an.
Le suivi de la couverture vaccinale et la surveillance épidémiologique montrent l’échec de cette stratégie. La couverture à l’âge de 2 ans était fin 2015 de 70 % et elle diminue très rapidement avec l’âge : elle était de 32 % chez les 10-14 ans et 6.6 % chez les 20-24 ans. L’incidence des infections à méningocoque C a augmenté entre 2010 et 2014, très vraisemblablement en lien avec un nouveau cycle épidémique, que l’insuffisance de la vaccination n’a pas réussi à contrôler.
19 Parmi les 569 cas déclarés à Santé publique France entre 2011 et 2015, 255 sont survenus chez des sujets non vaccinés âgés entre 1 à 24 ans, occasionnant 25 décès, qui auraient pu être évités par la vaccination.
A 6 ans de la recommandation, il existe des freins à cette vaccination dont le meilleur témoin est le taux de couverture vaccinale largement insuffisant pour offrir une immunité collective notamment chez la population adulte. [5]
Les infections par la rougeole, les oreillons et la rubéole restent un problème de santé publique et notamment la rougeole du fait des graves complications qu’elle peut engendrer. L’épidémie de rougeole qui a sévi en France entre 2008 et 2012 et qui a été responsable de 24000 cas, de plus d’une trentaine de complications neurologiques graves (myélite ou encéphalite) et d’au moins dix décès témoigne d’une couverture vaccinale insuffisante. L'observation des cas recensés pendant l'épidémie fait apparaître que :
• Les taux d'incidence les plus élevés ont été observés chez les jeunes enfants de moins de 1 an qui ne peuvent être protégés qu'indirectement par la vaccination ;
• Parmi les cas pour lesquels le statut vaccinal était renseigné, 80,2 % n'étaient pas vaccinés, 14,5 % n'avaient reçu qu'une dose de vaccin, 5,1 % avaient reçu deux doses, et le nombre de doses était inconnu pour 0,2 % des cas.
Seule une couverture vaccinale plus élevée aurait permis de les protéger indirectement, grâce à l’immunité de groupe. En effet, le niveau de couverture vaccinale stagne autour de 90 % à 2 ans depuis de nombreuses années. Ceci a contribué à la constitution, année après année, d’un réservoir de sujets réceptifs. Et là encore des niveaux de couverture insuffisants pour les cohortes de naissance des années 1980 à 1990 (aujourd’hui jeunes adultes) sont également responsables de cette situation.
De même, la persistance de la circulation à bas bruit du virus de la rubéole est responsable chaque année d’infections rubéoleuses durant la grossesse avec risque de fœtopathie, qu’une couverture de 95 % de chaque cohorte de naissance permettrait de faire totalement disparaître (à l’exception de celles survenant chez les femmes arrivées en France peu de temps avant l’accouchement). [6]
Ces données, tirées de la littérature et notre petite expérience personnelle professionnelle, nous ont permis de constater une sous couverture vaccinale notamment chez la population de jeunes adultes que nous avons donc décidée d’étudier. En effet, lors de nos recherches, nous avons pu constater un manque de données concernant la vaccination de la population de jeunes adultes, les études étant centrées essentiellement sur la vaccination des
20 populations pédiatriques. Or, comme nous l’avons décrit précédemment il est indispensable que l’ensemble de la population soit vacciné afin d’assurer une immunité de groupe et de protéger les plus jeunes et les plus faibles.
Pour ces raisons, l’objectif principal de notre étude est de faire un état des lieux de la couverture vaccinale des jeunes adultes âgés de 25 à 30 ans révolus concernant la vaccination anti-méningococcique de type C et la vaccination ROR (schéma vaccinal complet : 1 ère dose + rattrapage) consultant en cabinet de médecine générale au sein du bassin aurillacois.
Grace à l'exploitation des données issues de notre enquête, nous allons essayer d'évaluer les connaissances et opinions des patients concernant ces vaccins, et d’identifier d’éventuels freins et obstacles à la vaccination afin de réfléchir à des stratégies d’amélioration de la couverture vaccinale.
Pour resituer le contexte de notre étude se référer aux annexes suivantes :
Annexe n°1 : Méningocoque : Epidémiologie, sémiologie, vaccins, recommandations vaccinales Annexe n°2 : Rougeole-Oreillons-Rubéole : Epidémiologie, sémiologie, vaccins, recommandations vaccinales
21
MATERIEL ET METHODE
1- Type d’étude et modalités de déroulement de
l’étude :
Nous avons mené une étude descriptive quantitative auprès de patients consultant en médecine générale dans le bassin de santé d’Aurillac, au moyen d’un questionnaire anonyme s’appuyant sur le respect du secret médical.
Chaque médecin participant avait à sa disposition 10 questionnaires auto administrés qu’il devait distribuer aux patients cibles. Les trois premières pages du questionnaire étaient à compléter sur place et à rendre immédiatement. La quatrième page, nécessitant le carnet de santé pour être complétée, pouvait être remise immédiatement (la secrétaire ayant informé le patient lors de la prise de rendez-vous d’amener son carnet de santé), ou pouvait être détachée et renseignée à domicile, puis retournée au cabinet médical ou renvoyée par courrier postal (enveloppe affranchie fournie).
Les questionnaires étaient numérotés de 1 à 10 et comportaient les initiales du médecin enquêteur. Lorsqu’un médecin remettait un questionnaire, il devait relever le numéro du questionnaire associé au nom et au numéro de téléphone du patient, afin que nous puissions relancer une fois par téléphone ceux qui n’avaient pas retourné la dernière page.
L’étude a duré un mois chez chacun des médecins, échelonnée du 01 septembre 2016 au 31 octobre 2016.
2- Population étudiée / Echantillon :
Les critères d’inclusion étaient les patients âgés de 25 à 30 ans (soit nés de 1986 à 1991), consultant en médecine général dans le bassin d’Aurillac. Cette tranche d’âge a été déterminée devant l’existence d’un rappel DTP à 25 ans (et donc possiblement une consultation dédiée à la vaccination) ; l’ancienneté de 6 ans (2010) de la recommandation de vacciner les nourrissons à partir de l’âge de 1 an, avec un rattrapage des personnes jusqu’à 24 ans révolus pour la vaccination anti-méningococcique de type C ; et l’ancienneté de 5 ans (2011) de la recommandation de rattraper toutes les personnes nées depuis 1980 par deux doses de ROR.
22 Les critères de non-inclusion étaient en toute logique les personnes de moins de 25 ans, de plus de 30 ans, les personnes refusant de répondre à l’étude et les personnes ne parlant pas français.
3- Médecins participants :
Le Conseil Départemental de l’Ordre des Médecins (CDOM) du Cantal nous a fourni la liste des médecins généralistes libéraux inscrits à cette période en exercice sur la Communauté d’Agglomération du Bassin d’Aurillac (CABA). Ce territoire représente 25 communes, Aurillac et Arpajon zones urbaines, et les communes périphériques correspondant à des zones semi-rurales. Il y avait donc une mixité dans les conditions d’exercice au sein du territoire retenu.
Les médecins généralistes à exercice particulier (pédiatrie, médecine interne, maison médicale de garde), ainsi que les médecins en cours de cessation d’activité n’ont pas été inclus dans l’étude.
Au total 42 médecins ont été sollicités par mail pour participer à notre étude. En cas de non réponse, une relance s’est faite par mail ou par téléphone. Nous avons ensuite rencontré chacun des médecins acceptant de participer, afin de leur expliquer de vive voix les modalités de l’étude et de leur remettre en main propres les questionnaires.
4- Questionnaire (Annexe n°3) :
Le questionnaire a été élaboré pour répondre à l’objectif principal et aux objectifs secondaires de l’étude. Il a été conçu après une étude approfondie de la physiopathologie des micro-organismes étudiés, de leurs manifestations cliniques et de leurs complications.
Nos recherches bibliographiques concernant les données épidémiologiques, les taux de couvertures vaccinales, et l’opinion des patients sur la vaccination, nous ont permis d’établir un questionnaire le plus pertinent possible. Les questions sont simples, courtes, ciblées et le questionnaire a été réduit le plus possible afin d’obtenir le meilleur taux d’acceptation.
Il a d’abord été testé auprès d’une dizaine de patients, ce qui nous a permis d’apporter quelques compléments afin d’améliorer le contenu, la compréhension et d’optimiser l’exploitation des données recueillies pour en perdre le moins possible.
23 Le questionnaire comprenait quatre parties :
-Données générales : caractéristiques du patient (âge, sexe, catégorie socio-professionnelle
(Annexe n°4), parentalité, fréquence de consultation chez MG) et données concernant la
vaccination en général (connaissance de leur statut vaccinal, information suffisante ou non, opinion)
-Données concernant le vaccin anti-méningococcique de type C : connaissance du vaccin, caractère
obligatoire ou non, connaissance des maladies causées par le méningocoque, statut vaccinal supposé et étude des éventuels freins à la vaccination.
-Données concernant la Rougeole, les Oreillons et la Rubéole : connaissances sur ces pathologies
et leurs complications, opinion concernant le vaccin ROR, étude des éventuels freins, statut vaccinal supposé et caractère obligatoire ou non du vaccin.
-Statuts vaccinauxréels (complétés après consultation du carnet de santé) et étude des éventuels
freins à la vaccination.
5- Recueil de données, corrélation, évaluation avec
critère de jugement :
Le critère de jugement principal était pour la partie méningocoque, le pourcentage de patients ayant reçus une dose de vaccin anti-méningococcique de type C et pour la partie ROR, le pourcentage de patients ayant reçus deux doses de vaccin ROR.
Les critères de jugement secondaires étaient d’étudier la connaissance des patients concernant le méningocoque, la rougeole, les oreillons et la rubéole, ainsi que leurs complications. L’opinion des patients concernant la vaccination en générale puis plus particulièrement le vaccin anti-méningocoque de type C et le ROR et mettre en avant certains freins à la vaccination.
L’objectif était d’identifier une éventuelle relation entre le taux de couverture vaccinale et les caractéristiques de la population, leurs connaissances des pathologies, leur degré d’information et leurs opinions sur la vaccination.
24
6- Méthodes statistiques :
Les analyses statistiques ont été réalisées avec le logiciel Stata (version 13 ; StataCorp, College Station, Texas, USA), en considérant un risque d’erreur de première espèce bilatéral de 5%. Une différence a été considérée comme statistiquement significative quand le degré de signification (p) était inférieur à 0.05 (risque α=5%). La population est décrite par des effectifs et pourcentages associés pour les variables catégorielles et par la moyenne (± écart-type associé) ou la médiane [intervalle interquartile] pour les variables quantitatives, au regard de leur distribution statistique (normalité étudiée par le test de Shapiro-Wilk). Le taux de patients vaccinés contre le méningocoque et contre le ROR est présenté avec son intervalle de confiance à 95%. Les comparaisons entre groupes indépendants (notamment selon le fait d’être vacciné ou non) concernant des paramètres de nature quantitative, ont été réalisées par le test t de Student ou par le test de Mann-Whitney si conditions du t-test non respectées (normalité, homoscédasticité étudiée par le test de Fisher-Snedecor). Les comparaisons entre groupes concernant des paramètres qualitatifs ont été effectuées par le test du Chi2 ou par le test exact de Fisher.
25
RESULTATS
Vaccin anti-méningococcique de type C
1- Taux de réponse et exploitabilité des
questionnaires :
Nous avons recueilli 101 questionnaires tous exploitables pour les 3 premières pages du questionnaire.
Nous avons pu récupérer 87 dernières pages remplies avec le carnet de santé permettant donc de déterminer si la vaccination anti-méningococcique de type C et le rattrapage du ROR ont été effectués.
Les 14 dernières pages non récupérées sont dues :
- A l’impossibilité de recontacter les gens par téléphone (absence de réponse) - A la perte ou la non disposition de leur carnet de santé
- Au refus de nous répondre faute d’intérêt ou de temps
Figure 1 : diagramme de flux des questionnaires 101 questionnaires recueillis :
71 femmes vs 30 hommes 30 hommes
87 questionnaires exploitables sur la totalité pour l’étude des 2
vaccins :
59 femmes vs 28 hommes
La dernière page de 14 questionnaires n’a pu être récupérée pour les raisons citées ci -dessus
26
2- Caractéristiques générales de la population étudiée :
(Annexe n°5, tableau n°1)
L’échantillon de la population étudiée est en majorité représenté par des femmes : 71 (70.3%) femmes vs 30 (29.7%) hommes. L’âge médian est 27.4 ans. La catégorie socio professionnelle la plus représentée demeure celle des employés, 49 (48.5%) d’employés soit presque la moitié de l’échantillon. 53 (52.5%) des personnes interrogées ont au moins un enfant et consultent pour la plupart au moins une fois par an leur médecin traitant (52 (51.5%) personnes consultent 1 à 3 fois par an et 41 (40.6%) personnes plus de trois fois par an).
3- Caractéristiques de la population de
médecins participants à l’étude
(Annexe n°5, tableau n°2)
Figure n°2 : diagramme de flux des médecins
Sur les 17 médecins participant à l’étude on dénombre 10 (58.8%) hommes, 9 (52.9%) médecins exercent en zone semi rurale et 16 (94.1%) médecins exercent une activité de groupe.
42 médecins sollicités :
- 32 en cabinet de groupe vs 10 seul
- 29 en zone urbaine vs 13 en zone semi rurale
- 24 hommes vs 18 femmes
-
30 hommes
27 ont initialement accepté
15 n’ont pas donné suite - 11 n’ont pas répondu aux mails
- 4 ont refusé pour diverses raisons (surcharge de travail, patientèle ne correspondant pas au sujet, pas d’intérêt pour le sujet, absence de raison)
MAIS seulement 17 ont distribué les questionnaires :
- 10 hommes vs 7 femmes
- 8 exercent en ville et 9 en campagne
27
4- Résultats concernant la vaccination d’une manière
générale
(Annexe n°5, tableau n°3)
Les personnes interrogées répondent penser être à jour de leur vaccination pour 72 (71.3%) d’entre elles. Dans les douze derniers mois, un professionnel de santé a abordé le sujet de la vaccination chez 64 (63.4%) d’entre elles. Seulement 3 (2.9%) des 101 personnes interrogées n’ont pas rencontré de professionnel de santé dans les 12 derniers mois. 45 (45.5%) patients ne se sentent pas suffisamment informés sur le sujet de la vaccination. 95 (94.1%) des 101 patients y sont favorables.
5- Résultats concernant la vaccination
anti-méningococcique de type C :
Taux global de vaccination anti méningococcique de type C :
Figure n° 3 : diagramme de flux des personnes vaccinées et non vaccinées contre le méningocoque
87 questionnaires exploitables pour l’étude du statut vaccinal des 2 vaccins :
59 femmes vs 28 hommes
66 personnes non vaccinées contre le méningocoque C 45 femmes vs 19 hommes 30 hommes 21 personnes vaccinées contre le méningocoque C: 12 femmes vs 9 hommes 30 hommes
28 Figure n° 4 : taux global de vaccination anti-méningococcique de type C
Sur 87 questionnaires recueillant le statut vaccinal, 21 (24.1%) [IC 95% ; 15.6 ; 34.5] personnes interrogées sont vaccinées contre le méningocoque et 66 (75.9%) ne le sont pas.
Opinions et connaissances des personnes interrogées concernant le vaccin
anti méningococcique, la maladie, leur statut vaccinal, les motifs de non
vaccination
(Annexe n°5, tableau n°4)
73(72.3%) personnes interrogées répondent ne pas avoir connaissance de l’existence de ce vaccin.
Parmi les 27.7% qui le connaissent, les sources d’information sont variées : 8 (28.6%) l’ont connu lors d’une consultation pour eux, 9 (32.1%) lors d’une consultation pour leur enfant, 6 (21.4%) en ont entendu parler dans les médias.
18 (18.1%) pensent qu’il est obligatoire (soit presque 1/5ème de la population).
Seulement 48 (47.5%) personnes savent qu’il protège de la méningite et le même nombre n’ont pas d’idées sur ce à quoi il sert.
Concernant leur statut vaccinal, 42 (41.6%) patients pensent ne pas être vaccinés contre le méningocoque C. Les raisons invoquées sont : le manque d’information pour 29 (69.1%) d’entre eux, 8 (19.1%) déclarent avoir peur des effets secondaires ou des piqures pour 5 (11.9%) d’entre eux et 7 (16.7%) ne se sentent pas concernés par le méningocoque.
15 (14.9%) patients pensent être vaccinés et le médecin traitant est pour 10 (66.7%) le médecin effecteur du vaccin. Pour les 5 autres, la vaccination a été faite dans un contexte de départ en voyage ou prophylaxie d’un sujet contact (40% chacun) ou dans le cadre de leur profession (20%).
44 (43.5%) personnes ne savent pas leur statut vaccinal. 24.1%
75.9%
29
Etude des paramètres influençant potentiellement la connaissance du
vaccin
(Annexe n°5, tableau n°5)
- Le sexe de la personne interrogée :
Figure n°5 : connaissance du vaccin selon le sexe de la personne interrogée Parmi ceux qui connaissent le vaccin : 21 (75%) personnes sont des femmes contre 7 (25%) hommes. Parmi ceux qui ne connaissent pas le vaccin : 50 (68.5%) sont des femmes contre 23 (31.5%) hommes.
Il y a non significativement plus d’hommes parmi ceux qui ne connaissent pas le vaccin que parmi ceux qui le connaissent (31.5% vs 25%) et Il y a non significativement plus de femmes parmi ceux qui connaissent le vaccin que parmi ceux qui ne le connaissent pas (75% vs 68.5%).
- L’âge :
L’âge médian des personnes qui ont connaissance du vaccin est 27.3 +- 1.9 vs. 27.4 +- 1.8 pour ceux qui ne le connaissent pas soit p=0.90. Il n’y a donc pas de différence significative d’âge entre les personnes qui connaissent le vaccin et celles qui ne le connaissent pas.
- La catégorie socio professionnelle :
Figure n°6 : connaissance du vaccin selon la catégorie socio professionnelle
femme homme oui 21 7 non 50 23 0 10 20 30 40 50 60
ouvriers agriculteurs prof
supérieures artisans employés
prof intermédiea ires sans prof / étudiants oui 0 0 7 0 11 6 4 non 12 1 4 5 38 8 5 0 10 20 30 40 oui non
30 Parmi ceux qui connaissent le vaccin : Il n’y a pas d’ouvrier, d’agriculteur, ni d’artisan. On dénombre 7 (25%) professions supérieures, 11 (39.3%) employés, 6 (21.4%) professions intermédiaires et 4 (14.3%) de sans profession ou étudiant.
Parmi ceux qui ne connaissent pas le vaccin, on dénombre 12 (16.4%) ouvriers, 1 (1.37%) agriculteur, 5 (6.8%) artisans. On dénombre 4(5.5%) professions supérieures, 38 (52.1%) employés, 8 (11%) professions intermédiaires et 5 (6.9%) sans profession ou étudiant.
Il semble exister une relation entre la profession et la connaissance de l’existence du vaccin anti méningococcique (p=0.004). Les professions plus « manuelles » (artisans, agriculteurs, ouvriers) semblent moins connaitre l’existence de ce vaccin en prenant en compte l’éventuel biais de sélection lié à l’étroitesse de notre échantillon.
- La parité :
Figure n°7 : connaissance du vaccin selon la parité
Parmi ceux qui connaissent le vaccin, 17 (60.7%) ont des enfants et 11 (39.3%) n’en ont pas. Parmi ceux qui ne connaissent pas le vaccin, 36 (49.3%) ont des enfants et 37 (50.7%) n’en ont pas.
Il y a non significativement plus de parents parmi ceux qui connaissent le vaccin que parmi ceux qui ne le connaissent pas (60.7% vs 49.3% ; p=0.30)
-
La fréquence des consultations chez le médecin :
Figure n°8 : connaissance du vaccin selon la fréquence des consultations
> 3 fois/ an 1 à 3 fois / an 1 fois / 2 ans 1 fois / 5 ans
oui 13 11 3 1 non 28 41 3 1 0 10 20 30 40 50
enfant pas d'enfant
oui 17 11 non 36 37 0 10 20 30 40
31 Parmi ceux qui connaissent le vaccin, 13 (46%) consultent plus de trois fois par an, 11(39%) consultent 1 à 3 fois par an, 3 (11%) consultent 1 fois tous les 2 ans et 1 (4%) consulte 1 fois tous les 5 ans.
Parmi ceux qui ne connaissent pas le vaccin : 28 (38.4%) consultent plus de trois fois par an, 41 (56.2%) consultent 1 à 3 fois par an, 3 (4.2%) consultent une fois tous les deux ans et 1 (1.4%) consulte une fois tous les 5 ans.
On ne peut pas établir de relation significative entre la fréquence des consultations et la connaissance du vaccin (p=0.24)
- Ce qu’ils pensent de leur statut vaccinal en général
Figure n° 9 : connaissance du vaccin selon ce qu’il pense de leur statut vaccinal
Parmi ceux qui connaissent le vaccin, 23 (86%) pensent être à jour de leur vaccination, 3 (11%) pensent ne pas être à jour et 1 (4%) ne se prononce pas sur son statut vaccinal.
Parmi ceux qui ne connaissent pas le vaccin, 48 (65.8%) pensent être à jour de leur vaccination, 15 (20.6%) ne pensent pas être à jour et 10 (13.7%) ne savent pas.
Les patients qui connaissent le vaccin ne sont pas significativement plus nombreux que ceux qui ne le connaissent pas penser être à jour de leur vaccination (86% vs 65.8%. P=0.16). A noter que 65.8% des patients qui pensent être à jour ne connaissent pas le vaccin anti méningococcique.
a jour pas a jour ne sait pas
oui 23 3 1 non 48 15 10 0 20 40 60 oui non
32
- Le fait qu’un professionnel de santé ait parlé vaccination dans les
douze derniers mois :
Figure n°10 : connaissance du vaccin selon qu’un professionnel de santé ait abordé le sujet de la vaccination
Parmi ceux qui connaissent le vaccin, 21 (75%) ont abordé le sujet de la vaccination avec un professionnel de santé dans les douze derniers mois, 6 (21.4%) n’ont pas abordé le sujet et 1 (3.6%) n’a pas rencontré de professionnel de santé.
Parmi ceux qui ne connaissent pas le vaccin, 43 (58.9%) ont abordé le sujet de la vaccination, 28 (38.4%) n’ont pas abordé ce sujet et 2 (2.7%) n’ont pas rencontré de professionnel de santé.
Les patients qui connaissent le vaccin ne sont pas significativement plus nombreux que ceux qui ne le connaissent pas à avoir abordé le sujet de la vaccination avec un professionnel de santé dans les 12 derniers mois. (75% vs 58.9% ; p= 0.22)
Cependant on remarque que parmi les 64 personnes chez qui le sujet de vaccination a été abordé par un professionnel de santé dans les 12 derniers mois, seulement 32.8% d’entre eux connaissent le vaccin.
- L’avis favorable ou non à la vaccination :
Parmi les personnes qui connaissent le vaccin, 27 (96.4%) sont favorables à la vaccination et 1 (3.6%) est contre la vaccination.
Parmi ceux qui ne connaissent pas le vaccin, 68 (93.2%) sont favorables à la vaccination et 5 (6.8%) sont contre la vaccination.
Les patients qui connaissent le vaccin ne sont pas significativement plus nombreux
que ceux qui ne le connaissent pas à être favorable à la vaccination. (96.4% vs 93.2% :
p=1)
oui non pas rencontré de professinnel oui 21 6 1 non 43 28 2 0 10 20 30 40 50 n o m b re d e p at ie n ts
33
- L’opinion sur le caractère obligatoire:
Figure n°11 : connaissance du vaccin selon l’opinion dur le caractère obligatoire
Parmi ceux qui connaissent le vaccin, 6 (21.43%) pensent qu’il est obligatoire et 22 (78.6%) pensent qu’il ne l’est pas.
Parmi ceux qui ne connaissent pas le vaccin, 12 (16.9%) pensent qu’il est obligatoire et 59 (83.1%) pensent qu’il ne l’est pas.
Les patients qui connaissent le vaccin ne sont pas significativement plus nombreux que ceux qui ne le connaissent pas à savoir qu’il n’est pas obligatoire (p=0.58)
- Les maladies induites par le méningocoque
a- la méningite cérébro-spinale :
Figure n°12 : connaissance du vaccin selon la connaissance de la méningite cérébro spinale Parmi ceux qui connaissent le vaccin, 26 (92.9%) ne savent pas que le méningocoque peut être responsable de la méningite cérébro-spinale et 2 (7.1%) le savent. Parmi ceux qui ne connaissent pas le vaccin, aucun ne connait la méningite cérébro-spinale.
Les patients qui connaissent le vaccin ne sont pas significativement plus nombreux
que ceux qui ne le connaissent pas à savoir que le méningocoque est responsable de la
méningite cérébro-spinale. (7.1% vs 0% ; p=0.07)
obligatoire non obligatoire
oui 6 22 non 12 59 0 10 20 30 40 50 60 70 oui non
MCS citée MCS non citée
oui 2 26 non 0 73 0 20 40 60 80
34
b- la méningite :
Figure n°13 : connaissance du vaccin selon la connaissance de le méningite
Parmi ceux qui connaissent le vaccin, 23 (82.1%) savent qu’il protège contre la méningite et 5 (17.9%) ne le savent pas. Parmi ceux qui ne le connaissent pas, 25 (34.2%) savent que le méningocoque peut être responsable de méningite et 48 (65.75%) l’ignorent.
Les patients qui connaissent le vaccin sont significativement plus nombreux que
ceux qui ne le connaissent pas à savoir qu'il protège contre la méningite (82.1% vs. 34.2%.
p<0.001)
Etude des paramètres influençant potentiellement le statut vaccinal anti
méningococcique de type C
(Annexe n°5, tableau n°6)- Le sexe :
Figure n°14 : statut vaccinal anti méningococcique selon le sexe de la personne interrogée
Parmi les vaccinés, 12 (57.1%) sont des femmes et 9 (42.9%) sont des hommes. Parmi les non vaccinés, 47 (71.2%) sont des femmes et 19 (28.8%) sont des hommes.
méningite citée méningite non citée
oui 23 5 non 25 48 0 10 20 30 40 50 60
vacciné non vacciné
femme 12 47 homme 9 19 0 10 20 30 40 50
35 Il y a non significativement plus de femmes parmi les personnes non vaccinées que vaccinées (71.21% vs 57.14%) et il y a non significativement plus d’homme chez les vaccinés que chez les non vaccinés (42.86% vs. 28.8%, p=0.23).
- L’âge :
L’âge médian des non vaccinés est 27.5 +/- 1.9 vs. 27.3 +/- 1.7 pour les vaccinés soit p=0.63. Il n’y a donc pas de différence significative d’âge entre les personnes vaccinées et celles qui ne le sont pas.
- La catégorie socio professionnelle :
Figure n°15 : statut vaccinal anti méningococcique selon la catégorie socio professionnelle
Parmi les vaccinés : 11 (52.4%) sont des employés, 3 (14.3%) sont des professions intermédiaires, 5 (23%) des professions supérieures, 1 (4.8%) sans professions ou étudiant. Il n’y a pas d’agriculteur ni d’artisan vacciné parmi les personnes vaccinées interrogées.
Parmi les non vaccinés, la catégorie des employés est représentée par 32 (48.5%) personnes de notre échantillon, 9 (25.6%) sont des ouvriers, 4 (6%) sont artisans, 8 (12.1%) sont des professions intermédiaires, 16 (24.2%) sont sans profession ou étudiant.
Il y a non significativement plus d’ouvriers, d’artisans, de sans profession/étudiant chez les non vaccinés que chez les vaccinés (p=0.42).
ouvrier agriculteur supérieur artisan employé prof int sans prof
vacciné 1 0 5 0 11 3 1 non vacciné 9 1 5 4 32 8 16 0 5 10 15 20 25 30 35
36
- La parité :
Figure n°16 : statut vaccinal anti méningococcique selon la parité
Parmi les vaccinés, 9 (42.9%) personnes interrogées ont des enfants et 12(57.1%) n’en ont pas. Parmi les non vaccinés, 39 (59.1%) ont des enfants conte 27 (40.9%) qui n’ont pas d’enfant.
Il y a non significativement plus de sujets avec enfant chez les non vaccinés contre le méningococoque que chez les vaccinés. (59.1% vs 42.9% ; p=0.19).
- La fréquence des consultations chez le médecin :
Figure n°17 : statut vaccinal anti méningococcique selon la fréquence des consultations
Parmi les vaccinés : 7 (33.3%) consultent plus de trois fois par an, 10 (47.6%) consultent 1 à 3 fois par et 4 (19.1%) consultent 1 fois tous les 2 ans.
Parmi les non vaccinés : 30 (45.5%) consultent plus de trois fois par an, 32 (48.5%) consultent 1 à 3 fois par an, 2 (3%) consultent respectivement une fois tous les 2 ans et une fois tous les 5 ans.
Les patients qui ne sont pas vaccinés sont non significativement plus nombreux
que ceux qui le sont à consulter régulièrement leur médecin traitant (p=0.10)
pas d'enfant enfant
vacciné 12 9 non vacciné 27 39 0 10 20 30 40 50
>3 fois / an 1 à 3 fois / an 1 fois tous les 2 ans 1 fois / 5 ans
vacciné 7 10 4 0 non vacciné 30 32 2 2 0 5 10 15 20 25 30 35
37
- Leur avis favorable ou non par rapport à la vaccination :
Figure n°18 : statut vaccinal anti méningococcique selon leur avis concernant la vaccination
Parmi les vaccinés, 20 (95%) sont favorables à la vaccination et 1 (5%) est contre. Parmi les non vaccinés,61 (92.4%) sont favorables à la vaccination et 5 (7.58%) sont contre.
Les patients vaccinés sont non significativement plus nombreux que les patients non vaccinés à être favorable à la vaccination (95% vs 92.42% ; p=1)
Cependant sur les 81 personnes favorables à la vaccination, on constate que seulement 20 (24.7%) des personnes sont réellement vaccinées contre le méningocoque.
- La connaissance de l’existence du vaccin :
Figure n°19 : statut vaccinal anti méningococcique selon la connaissance du vaccin
Parmi les vaccinés, 9(42.9%) ont connaissance du vaccin et 12 (57.1%) ne le connaissent pas. Parmi les non vaccinés, 15 (22.7%) connaissent le vaccin et 51 (77.3%) ne le connaissent pas. Il y a non significativement plus de patients qui connaissent le vaccin parmi les vaccinés les non vaccinés (42.86% vs 22.7% p=0.07)
Parmi les vaccinés, tout de même 12 (57.1%) déclarent ne pas connaitre le vaccin.
connaissance non connaissance
vacciné 9 12 non vacciné 15 51 0 10 20 30 40 50 60 pour contre vacciné 20 1 non vacciné 61 5 0 10 20 30 40 50 60 70
38
- Le caractère obligatoire ou non
Figure n° 20 : statut vaccinal anti méningococcique selon la croyance en son caractère obligatoire
Il y a deux données manquantes pour cette question, 2 personnes n’ayant pas
répondu l’effectif est donc réduit à 85 personnes.
Parmi les vaccinés, 18 (90%) personnes pensent qu’il n’est pas obligatoire et 2
(10%) personnes pensent qu’il est obligatoire. Parmi les non vaccinés, 54 (83%) personnes
pensent qu’il n’est pas obligatoire et 11 (17%) personnes le pensent obligatoire.
La majorité des personnes interrogées vaccinées ou non (90% vs 83%) savent que
ce vaccin n’est pas obligatoire mais 13 (15.3%) personnes interrogées vaccinées ou non
le croit obligatoire soit presque 1 personne sur 6.
- Statut vaccinal réel selon ce qu’ils pensent de leur statut vaccinal :
Parmi ceux qui pensent être vaccinés, 10 (71.4%) le sont réellement et 4 (29.6%) ne le
sont pas. Parmi ceux qui ne pensent pas être vaccinés, 3 (7.7%) le sont et 36 (92.3%) ne
le sont pas. Parmi ceux qui ne savent pas, 8 (23.5%) le sont et 26 (76.5%) ne le sont pas.
Environ donc 52.38% des patients vaccinés ont une connaissance erronée de leur
statut vaccinal.
obligatoire non obligatoire
vacciné 2 18 non vacciné 11 54 0 10 20 30 40 50 60 n o m b re d e p ers o n n es
39
Statut vaccinal anti méningococcique de type C selon les caractéristiques
du médecin
(Annexe n°5, tableau n°7)
Parmi les vaccinés, 13 (24.1%) le sont par un homme médecin et 8 (24.2%) par une femme. Parmi les vaccinés, 8 (24.1%) le sont par un médecin exerçant en milieu urbain et 13 (24.2%) par un médecin exerçant en zone semi rurale.
Il n’y a pas de relation significative entre la vaccination anti méningococcique et les caractéristiques des médecins qui suivent les patients (sexe, lieu d’exercice) (p=0.99)
Freins à la vaccination mis en évidence par les patients non vaccinés
(Annexe n°5, tableau n°8)
Parmi les 66 personnes non vaccinées : 45 (68%) évoquent le manque d’information, 11 (16,7%) disent avoir peur des effets secondaires, 11 (16,7%) ne se sentent pas concernés par le méningocoque C, 6 (9,1%) ont peur des piqures, 2 (3%) évoquent le manque de temps, 2 (3%) évoquent des raisons financières, 1 (1,5%) ne se sent pas concernée par les maladies en général, 1 (1,5%) est contre, 1 (1,5%) dit que son médecin lui a déconseillé, 4 citent d’autres raisons (pensait être vacciné, ne s’intéresse pas au suivi des vaccins, pas d’actualité à l’époque, déconseillé par médecin en 1990).
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DISCUSSION
Vaccin anti-méningococcique de type C
1- Forces et limites de l’étude :
Forces :
La méthode de recueil des données, en interrogeant les patients consultant leur médecin traitant sur une zone assez vaste que constitue le bassin de santé aurillacois (25 communes situées en zone urbaine, semi urbaine ou rurale soit environ 56 383 habitants) permet de limiter le biais de sélection. En effet, l’interrogatoire au hasard des consultations de leur médecin traitant des patients correspondant à la tranche d’âge étudiée, la multiplicité des médecins traitants, la diversité socio culturelle, l’absence de refus de participation concernant les patients sont autant de paramètres qui nous ont permis d’obtenir un échantillon varié de la population générale, malgré sa petite taille.
Un des points forts de notre étude repose aussi sur le fait que la communauté du bassin aurillacois représente également une communauté sanitaire centrée sur le médecin généraliste, qui demeure le plus souvent au premier rang dans la gestion des soins primaires du fait de la faible densité de spécialistes dans la région et l’éloignement géographique des structures de soins spécialisées. Beaucoup de patients passent donc par leur médecin traitant qui a ainsi accès à de multiples « opportunités de soins et d’information » notamment en ce qui concerne les vaccinations.
L’utilisation d’un questionnaire simple, de remplissage rapide et soumis directement aux patients lors de la consultation a permis d’obtenir des réponses immédiates, tout au moins pour les trois premières pages du questionnaire, limitant ainsi le biais de perdu de vue.
L’intérêt et l’originalité d’étudier la tranche d’âge 25-30 ans dans le domaine de la vaccination réside dans le fait que très peu de chiffres sont disponibles pour cette population. En effet, plusieurs sources de données objectives et fiables existent chez les enfants et les adolescents [7], comme les certificats de santé (24 mois), les enquêtes du cycle triennal en milieu
41 scolaire (GSM 6ans, CM2 11ans, 3ème 15 ans), ou encore l’Echantillon Généraliste des Bénéficiaires
(EGB) qui permet de fournir des données de façon plus réactive après modification du calendrier vaccinal. En revanche, les sources de données concernant la couverture vaccinale chez l’adulte sont rares en dehors d’enquêtes de population. Il n’existe pas de système de recueil de données de routine des vaccinations chez l’adulte et les données de couverture vaccinale pour cette population sont rares et insuffisantes. L’EGB présente un intérêt limité pour estimer la couverture vaccinale chez l’adulte car une proportion importante des vaccinations réalisées à l’âge adulte échappe à ce dispositif. Ces vaccinations sont en effet parfois réalisées dans le cadre de la médecine du travail, dans des centres de vaccination pour les voyageurs, ou dans des centres de vaccination publics, et ne font pas l’objet d’un remboursement individuel. Les autres sources de données en cours d’évaluation reposeront sur des outils nouveaux qui font actuellement ou feront l’objet d’évaluations et nécessiteront des développements spécifiques. Parmi ces sources devraient figurer les données individuelles sur le statut vaccinal, saisies par le médecin lors de la consultation médicale (Dossier Médical Personnel (DMP), nouvelle génération de carte vitale, carnet de vaccin électronique).
Limites :
La taille réduite de l’échantillon limite la puissance de notre étude. Deux facteurs peuvent être mis en cause : le manque de participation de nombreux médecins généralistes (seuls 17 médecins sur les 42 sollicités ont finalement distribué nos questionnaires) et le temps d’étude limité à un mois seulement dans chaque cabinet. Le refus de certains médecins de participer à l’étude a pu également engendré un biais de sélection.
La difficulté d’accès au statut vaccinal des patients âgés de 25 à 30 ans a été le plus grand défi de cette étude. Nous avons donc dû joindre une 4ème page détachable à notre questionnaire, à
remplir avec le carnet de santé. Ceci a engendré une perte de près de 14% des données concernant l’effectivité de la vaccination chez ces sujets qui sont peut-être les plus négligents vis-à-vis de leur santé.
La tranche d’âge restrictive de 25 à 30 ans présente en elle-même des difficultés d’analyse, car elle ne constitue pas la population consultant le plus régulièrement leur médecin traitant et ne prenant pas ou très rarement leur carnet de santé en consultation.