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93.8% des patients qui pensent être vaccinés pour le ROR le sont. 87.5% des patients qui ne savent pas sont vaccinés pour le ROR.

 Comparaison selon le fait d’être ou non parents :

(Annexe n°5, tableau n°11)

Parmi les 101 patients interrogés, 53 sont parents et 48 n’ont pas d’enfant.

Parmi les patients parents, 52 (98,1%) pensent que la rougeole et les oreillons existent encore en France, contre 47 (97,9%) chez les non parents (p=1,00) ; Parmi les patients parents, 51 (96,2%) pensent que la rubéole existe encore en France, contre 43 (93,5%) chez les non parents (p=0,66). Il n’y a donc pas de différence significative sur le fait de penser que la rougeole, les oreillons et la rubéole existent toujours en France actuellement, entre les patients ayant des enfants et les patients n’ayant pas d’enfant.

Les patients qui ont des enfants sont (non significativement) moins nombreux que les patients sans enfant à penser que la rougeole touche uniquement les enfants (17,0% vs 25,0%, p=0,34)

Les patients qui ont des enfants sont significativement moins nombreux que les patients sans enfant à penser que les oreillons touchent uniquement les enfants (15.1% vs. 41.7%, p=0.004)

Les patients qui ont des enfants sont (non significativement) moins nombreux que les patients sans enfant à penser que la rubéole touche uniquement les enfants (11,3% vs 23,9%, p=0,11)

59 Figure n°29 : Idée que la rougeole, les oreillons et/ou la rubéole ne touche(nt) que les enfants suivant le statut de parentalité

Il n’y a pas de différence significative sur le fait de penser que la rougeole, les oreillons et la rubéole peuvent être responsables de complications graves, entre les patients ayant des enfants et les patients n’ayant pas d’enfant.

17,00% 15,10% 11,30% 25,00% 41,70% 23,90%

Rougeole Oreillons Rubéole Parents Sans enfant

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DISCUSSION

Vaccin ROR

1- Forces et limites de l’étude :

 Forces :

La méthode de recueil des données, en interrogeant les patients consultant leur médecin traitant sur une zone assez vaste que constitue le bassin de santé aurillacois (25 communes situées en zone urbaine, semi urbaine ou rurale soit environ 56 383 habitants) permet de limiter le biais de sélection. En effet, l’interrogatoire au hasard des consultations de leur médecin traitant des patients correspondant à la tranche d’âge étudiée, la multiplicité des médecins traitants, la diversité socio culturelle, l’absence de refus de participation concernant les patients sont autant de paramètres qui nous ont permis d’obtenir un échantillon varié de la population générale, malgré sa petite taille.

Un des points forts de notre étude repose aussi sur le fait que la communauté du bassin aurillacois représente également une communauté sanitaire centrée sur le médecin généraliste, qui demeure le plus souvent au premier rang dans la gestion des soins primaires du fait de la faible densité de spécialistes dans la région et l’éloignement géographique des structures de soins spécialisées. Beaucoup de patients passent donc par leur médecin traitant qui a ainsi accès à de multiples « opportunités de soins et d’information » notamment en ce qui concerne les vaccinations.

L’utilisation d’un questionnaire simple, de remplissage rapide et soumis directement aux patients lors de la consultation a permis d’obtenir des réponses immédiates, tout au moins pour les trois premières pages du questionnaire, limitant ainsi le biais de perdu de vue.

L’intérêt et l’originalité d’étudier la tranche d’âge 25-30 ans dans le domaine de la vaccination réside dans le fait que très peu de chiffres sont disponibles pour cette population. En effet, plusieurs sources de données objectives et fiables existent chez les enfants et les adolescents [7], comme les certificats de santé (24 mois), les enquêtes du cycle triennal en milieu scolaire (GSM 6ans, CM2 11ans, 3ème 15 ans), ou encore l’Echantillon Généraliste des Bénéficiaires

61 (EGB) qui permet de fournir des données de façon plus réactive après modification du calendrier vaccinal. En revanche, les sources de données concernant la couverture vaccinale chez l’adulte sont rares en dehors d’enquêtes de population. Il n’existe pas de système de recueil de données de routine des vaccinations chez l’adulte et les données de couverture vaccinale pour cette population sont rares et insuffisantes. Les seules données existantes à ce jour sont l’échantillon généraliste des bénéficiaires : l’EGB présente un intérêt limité pour estimer la couverture vaccinale chez l’adulte car une proportion importante des vaccinations réalisées à l’âge adulte échappe à ce dispositif. Ces vaccinations sont en effet parfois réalisées dans le cadre de la médecine du travail, dans des centres de vaccination pour les voyageurs, ou dans des centres de vaccination publics, et ne font pas l’objet d’un remboursement individuel. Les autres sources de données en cours d’évaluation reposeront sur des outils nouveaux qui font actuellement ou feront l’objet d’évaluations et nécessiteront des développements spécifiques. Parmi ces sources devraient figurer les données individuelles sur le statut vaccinal, saisies par le médecin lors de la consultation médicale (Dossier Médical Personnel (DMP), nouvelle génération de carte vitale, carnet de vaccin électronique).

 Limites :

La taille réduite de l’échantillon limite la puissance de notre étude. Deux facteurs peuvent être mis en cause : le manque de participation de nombreux médecins généralistes (seuls 17 médecins sur les 42 sollicités ont finalement distribué nos questionnaires) et le temps d’étude limité à un mois seulement dans chaque cabinet. Le refus de certains médecins de participer à l’étude a pu également engendré un biais de sélection.

La difficulté d’accès au statut vaccinal des patients âgés de 25 à 30 ans a été le plus grand défi de cette étude. Nous avons donc dû joindre une 4ème page détachable à notre questionnaire, à

remplir avec le carnet de santé. Ceci a engendré une perte de près de 14% des données concernant l’effectivité de la vaccination chez ces sujets qui sont peut-être les plus négligents vis- à-vis de leur santé.

La tranche d’âge restrictive de 25 à 30 ans présente en elle-même des difficultés d’analyse, car elle ne constitue pas la population consultant le plus régulièrement leur médecin traitant et ne prenant pas ou très rarement leur carnet de santé en consultation.

62 Lors du recueil des questionnaires, nous avons constaté un biais de réponse. En effet, contrairement aux consignes initiales laissées aux médecins, de nombreux questionnaires ont été emportés et complétés en intégralité à domicile, ce qui a éventuellement permis aux patients de remplir leurs questionnaires avec l’aide d’informations extérieures.

2- Représentativité et choix de l’échantillon :

Le choix de la tranche d’âge 25-30 ans se justifie par les nombreuses opportunités de parler vaccination de la part du médecin généraliste. En effet cette population est censée être maintenant à jour de leur schéma vaccinal et durant les cinq dernières années le thème de la vaccination a pu être abordé à plusieurs reprises : rappel du DTP à 25 ans, recommandation du vaccin anti-méningococcique de type C jusqu’à 24 ans depuis 2010, recommandation de rattraper toutes les personnes nées depuis 1980 par deux doses de ROR depuis 2011. [8][9]

Dans l’échantillon étudié (101 questionnaires au total), on constate une surreprésentation du sexe féminin avec 71 femmes pour 30 hommes. La répartition des âges parait homogène avec un âge médian à 27,4 ans. La parentalité est bien représentative de la population générale de cette tranche d’âge avec environ la moitié des patients interrogés qui sont parents. Concernant la répartition des catégories socioprofessionnelles, et si on compare aux sources INSEE pour la population de plus de 15 ans dans le Cantal en 2013 [10], on constate dans notre échantillon : une surreprésentation des employés (48,5% vs 24,8%), et dans une moindre mesure des cadres et professions intellectuelles supérieures (10,9% vs 6,2%). A l’inverse on note une sous-représentation nette des agriculteurs (1% vs 8,1%), et dans une moindre mesure des ouvriers (11,9% vs 20,7%) et des sans activité professionnelle (8,9 vs 17,4%). Les artisans/commerçants/chefs d’entreprises et les professions intermédiaires sont représentés de manière cohérente.

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3- Principaux résultats pour le ROR :

 Taux global de vaccination ROR :

L’objectif principal de l’étude était de déterminer le taux de couverture vaccinale pour le ROR des patients âgés de 25 à 30 ans du bassin aurillacois. Ainsi la couverture vaccinale avec au moins une dose de ROR est de 97,7%. La couverture vaccinale avec deux doses de ROR est de 90,8%.

Ces chiffres correspondent effectivement aux données régionales et nationales que nous pouvons trouver dans la littérature et par le biais de l’InVS [27], même si encore une fois les données de couverture vaccinale chez l’adulte sont rares. Diverses enquêtes, essentiellement menées chez les adolescents, décrivent des taux similaires. Une enquête sur la couverture vaccinale ROR dans les collèges et les lycées de l’académie clermontoise menée de 2010 à 2014 [28] montre chez les élèves de 5ème (11-12 ans) un taux de couverture vaccinale ROR 1 dose à 97%

et CV ROR 2 doses à 91% ; Chez les élèves de 1ère (16-17 ans) un taux de couverture vaccinale ROR

1 dose à 95% et couverture vaccinale ROR 2 doses 88%. Une autre enquête sur la vaccination des adolescents résidant dans le Calvados menée en Avril-Juin 2015 [29] décrit des taux de couverture vaccinale ROR 1 dose à 98,3% et couverture vaccinale ROR 2 dose à 92,1%. Enfin on peut aussi citer une enquête portant sur l’évaluation de la couverture vaccinale chez les jeunes participant aux Journées défense et citoyenneté en Aquitaine, en 2013 (jeunes de 16 à 18 ans) [30] qui retrouve un taux de couverture vaccinale ROR 1 dose à 97,3% et couverture vaccinale ROR 2 doses à 90,7%. Au niveau national, les derniers chiffres fournis par l’InVS montrent en 2014, une couverture vaccinale à 24 mois de 90,6% pour ROR 1 dose et 76,8% pour ROR 2 doses ; en 2012/2013, une couverture vaccinale à 6 ans de 96,4% pour ROR 1 dose et 83,2% pour ROR 2 doses ; et en 2008/2009, une couverture vaccinale chez les jeunes de 15 ans de 95,5% pour ROR 1 dose et de 83,9% pour ROR 2 doses.

Les chiffres de couverture vaccinale retrouvés dans notre étude correspondent aux objectifs nationaux. En effet l’OMS s’est fixé un objectif d’élimination de la rougeole. La France est entrée dans cette démarche et a élaboré un Plan d’élimination de la rougeole et de la rubéole congénitale (2005-2010) [31] [32]. Les Objectifs fixés par l’OMS et le HCSP sont une couverture vaccinale à 24 mois > 95% pour 1ère dose, > 80% pour 2ème dose, une couverture vaccinale à 6 ans >

90 % pour la 2ème dose. Cependant l’éradication de la rougeole et de la rubéole en France, ne peut

être atteinte que si au moins 95 % de la population reçoit deux doses de vaccin [33]. Ainsi les taux observés de couverture vaccinale ROR restent insuffisants, laissant le champ libre à la circulation

64 des virus sauvages de la rougeole responsables d’épidémies et la persistance de cas de rubéoles congénitales. Pour témoin, l’épidémie de rougeole qui a sévi en France de 2008 à 2012, avec au total, entre le 1er janvier 2008 et le 31 avril 2015, 23 500 cas de rougeole répertoriée par l’InVS en

France. Près de 1500 cas ont présenté une pneumopathie grave, 34 une complication neurologique (encéphalites principalement) et 10 sont décédés [34] [35]. Actuellement en France, et toujours selon l’InVS, du 30 janvier au 23 mars 2017, 64 cas de rougeole ont été déclarés à l’ARS Grand Est, la majorité de ces cas est domiciliée en Moselle.