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I. CADRE THEORIQUE

I.5. PARTENARIAT ECOLE-FAMILLES

I.5.6. Vue sociologique du partenariat

Léon Bernier et François de Singly (1996) introduisent leurs présentations sur les familles et l’école en mentionnant le fait que la massification de l’accès à la scolarité amène à poser la question de la relation entre les familles et l’école. Des sociologues comme Durkheim et Ariès se sont rendu compte que la constitution de l’école régie par les lois Ferry a permis de centrer la famille sur l’enfant. L’allongement de la fréquentation de l’école par l’enfant, a permis de par la dépendance grandissante envers la famille, de rendre plus visible les différents âges de l’individu, c'est-à-dire l’enfance, l’adolescence et depuis ces dernières années la post-adolescence. Les familles, de part la place grandissante que prend l’école dans la société pour l’avenir de leurs enfants, se retrouvent mêlées à des difficultés. En effet, les besoins éducatifs évoluent et doivent se mettre en accord avec la pédagogie des enseignants avec en plus le fonctionnement de l’enfant. De plus en plus soucieux de l’avenir de leurs enfants, un nombre grandissant de familles consacrent un temps important à leurs fonctions de parents d’élèves. Bourdieu et Passeron (1996) soutiennent l’hypothèse d’une

passation d’habitus5

sur les styles de vie familiale qui s’identifie sur les familles dont leurs parcours scolaires à été long. Cela va de même pour l’appétence envers la lecture. L’environnement y

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L’habitus désigne le fonctionnement d’un individu en société et dépend propre à son appartenance à un groupe social. C’est par le processus de socialisation primaire et secondaire que se construit l’habitus d’un individu.

contribue de part la profusion de livres, de lecteurs au domicile familial. Les familles de manière consciente ou inconsciente, dans la manière dont elles gèrent leurs disponibilités scolaires, ont une influence sur le devenir de leurs enfants. Les exigences scolaires des parents d’élèves, peuvent ne pas s’avérer efficace en cas d’utilisation de contraintes envers l’enfant.

Léon Bernier et François de Singly (1996) précisent qu’aujourd’hui, le bon fonctionnement d’un partenariat école-familles est prescrit par l’institution scolaire. Depuis des dizaines d’années, l’application du partenariat école-famille a inspiré des recherches outre Atlantique. Le partenariat école-familles a beau être vivement encouragé par le gouvernement, il est contesté sur le terrain. En effet, le fait que les parents portent un droit de regard sur ce qu’il se passe au sein de l’école et dans les classes peut être vécu comme une contrainte et un frein à leur liberté pédagogique. Le problème de cette implication des familles dans l’école peut être interprété aussi dans une autre perspective comme une décharge de la part des familles de leurs responsabilités éducatives envers leurs enfants. L’instauration d’un partenariat école-famille actif, n’est pas sans le respect de conditions qui ne peuvent être suivi par toutes les familles. La réalité des caractéristiques des familles en marge, diffère de la définition du parent faite par le gouvernement.

Léon Bernier et François de Singly (1996) soutiennent que les demandes grandissantes de participation de l’école envers les familles peuvent avoir un effet contraire de mise à l’écart pour des familles dites défavorisées. Cela peut les conduire à prendre les demandes comme des agressions et peuvent par conséquent s’éloigner davantage de la sphère scolaire. Les initiatives infructueuses visant à contrer cela ont montré l’obstacle d’ordre social qui subsiste avec les familles des milieux populaires. Cet obstacle ne se situe pas seulement au niveau de l’école dans l’agression de ces familles pourvues d’un faible capital culturel. Cette séparation entre l’école et les familles populaires ne peut pas être généralisée. Cette idée est nuancée dans l’article de François Dubet et Danilo Martucelli (1996). Ils montrent que les parents des milieux défavorisées tout comme les parents de milieux plus aisés, ont des besoins similaires vis-à-vis de l’école mais ils diffèrent dans leurs priorités vis-à-vis de l’usage de l’école. Pour mener une analyse pertinente, il faut prendre en compte l’acteur principal de cette relation, c'est-à-dire l’enfant ou bien l’élève, selon que l’on prend en compte son statut scolaire ou familial. Le fait de ne pas considéré le statut de l’enfant-élève, a favorisé la séparation de l’étude du côté de la sociologie de la famille et de l’éducation. La liaison de ces deux champs d’étude est à constituer car tout le monde a accès à l’institution scolaire et où la position unilatérale envers l’éducation a disparu dans la famille et à l’école. Agnès Henriot-van- Zanten (1996) propose de croiser l’aspect identitaire et fonctionnel de l’école afin d’observer avec précision le rapport que les familles détiennent sur la gestion de leurs aides envers l’aide qu’elles apportent aux devoirs de leur enfant. Les familles pour l’éducation de leur enfant, sont confrontées

à des choix qui se dispersent en proie à l’individualisation de la société et l’avenir incertain. Dans la voie où l’école et la famille sont étroitement liées, le sens de la scolarité pour l’enfant ne dépend pas seulement des capitaux socioculturels de sa famille. Il dépend du contexte qui favorise pour un enfant d’un milieu populaire, l’acquisition d’une culture éloignée de celle de sa famille en maintenant un confort affectif. François de Singly (1996) rajoute à cela, que même si toutes les conditions sont réunies pour permettre à l’enfant de suivre à l’école, c’est encore au principal intéressé que tout se joue.

Malgré l’évolution des familles et de l’école allant vers un partenariat où le statut enfant- élève serait reconnu est pris en compte en respectant l’investissement de chacun, John Devine à travers ses études sur les écoles des quartiers populaires de New-York a montré que l’équilibre des relations entre la sphère sociale et éducative est précaire. L’aspect d’une construction de l’institution à part entière du jeune tend à se diviser en deux branches distinctes. L’une constituant l’aspect éducation scolaire se dédiant aux intellectuels et l’autre revêtant l’aspect technique, nécessaire aux corps. Après avoir étudié un partenariat école-familles presque existant, l’article de Devine montre une réserve quand à ce partenariat qui rendu autonome, reviendrait à entretenir au sein même de l’école une « culture de la violence » (Devine J. 1996, p. 7). Léon Bernier et François de Singly (1996) mettent en lumière le fait que si une certaine distance entre l’école et la famille est nécessaire pour que l’enfant puisse se construire leur personnalité, une trop grande distance mènerait l’enfant à se déconstruire et de se replier sur soi. Les auteurs concluent en écrivant que

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