Ligne Extrait
SÉMINAIRE 1
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Francis - Je ne suis pas capable de dire si ça occupe une trop grande place ou pas assez de place.
Je suis comme embêtée. Je sais que pour moi c'est la compétence qui reflète le mieux si l'élève comprend ou non ce qu'on a enseigné tandis que dans une situation résoudre il est capable
d'appliquer ce qu'on a vu. Je mettrais plus l'emphase sur la compétence 1. Je trouve que je n'en fais pas assez. Quand je réussis à en faire 5 ou 6 dans l'année c'est quand même bien. Mais ça ne reflète pas, selon moi, la compétence de l'élève. Je pense que j'en donnerais peut-être plus, mais encore une fois, on n’a pas le temps. Donc même si je voulais en faire dix dans l'année je n'aurais pas le nombre de périodes suffisant pour réussir à m'arrêter avec les élèves. (dilemme)
425
Dominique - Moi je me dis, si l'élève a de la difficulté à lire, ça me dérange moins que d'être
obligée de voir comment il va s'y prendre mathématiquement. S'il est bloqué mathématiquement, là c'est sûr que j'ai plus d'ouvrage que s'il a de la difficulté en lecture. Moi, dans ma tête, la difficulté en lecture ça ne me pose pas de problèmes. (dilemme)
1005
Francis - Donc je vais me garder des traces sans vraiment mettre une note. Est-ce que ça avait
bien été réussi dans l'ensemble? Est-ce qu'il avait bien compris ce qu'il avait à faire? Ça, je le fais tout le temps, que ce soit des C1, C2 ou des exercices. Donc, si je vois que le résultat à la fin de l'étape est zéro représentatif de ce que j'ai vu dans toute l'étape alors je vais peut-être aller l'ajuster. Et j'ai quand même des traces de pourquoi je mets cette note-là. (dilemme)
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Dominique - Moi je ne fais jamais ça par souci d'équité pour ces enfants-là. C'est une idée
personnelle. Mais moi mes élèves ils ont le port folio avec toutes leurs choses dedans. Et si je décidais de réajuster les notes ou quelque chose. Ben je le fais pour tous ou je ne le fais pas pantoute. (conflit)
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Éric - Moi ça va me servir plus les traces à la fin de l'année. Quand on va dire est-ce que cet
élève-là yé capable d'aller en secondaire 2. Mais moi non plus j'pas capable d'aller ajouter des notes [en fonction des notes que j'ai prises sur leurs productions]. Parce que pour moi l'équité c'est important. Pis quand j'étais élève, je travaillais fort pour avoir des bonnes notes pis je n’aurais pas trouvé ça juste que d'autres élèves aient des bonus. Ouin, je ne serai pas capable d'aller ajouter des notes. (conflit)
SÉMINAIRE 2
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Guillaume - Donc quand je travaille avec le secondaire un en avant, les secondaires deux sont en
arrière. Là je ne peux pas me séparer en deux non plus pour les questions. Donc ils s'entraident beaucoup. Donc oui j'instaure des règles de niveau de bruits et c'est super gagnant pour eux. Finalement, à la base, c'est du travail individuel, mais ils sont bloqués et ne peuvent plus avancer. Alors quelques minutes en équipe et après ça « ha OK! » Ils se débloquent et ils avancent c'est super gagnant pour ça. (dilemme)
678 Dominique - Moi si tu me demandes, je n'ai pas encore placé mes élèves en équipes [au mois d'octobre]. Je ne les trouve pas assez matures. (dilemme)
711
Guillaume - Rendu au secondaire, il y en a qui ne se connaissent pas parce qu'ils arrivent des
autres écoles. Mais il y a toujours quelqu'un qui connaît quelqu'un. Donc ils finissent par toujours travailler avec la même personne. Donc s'ils sont efficaces, ils n'apprennent pas à travailler avec d'autres. (dilemme)
725
Francis - Dans le fond, moi je prends une technique du primaire parce que justement, quand j'ai
commencé le travail d'équipe cette année, les plus forts se plaçaient toujours ensembles et les plus faibles se retrouvaient qu'ils ne voulaient pas travailler ensembles. Donc les élèves qui avaient plus
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de difficultés ne voulaient pas travailler avec d'autres élèves parce qu'ils disaient : « Je ne veux pas travailler avec lui il n'est pas bon. » Donc on tombait un peu dans la violence et j'ai questionné les enseignants du primaire à l'école et ils m'ont dit qu'eux ils utilisaient une horloge avec les heures. […]
Éric - En sciences c'est toujours cette technique-là que j'utilise et l'an passé, les élèves m'ont
demandé de faire ça en math. Ils m'ont dit : « On peut-tu prendre l'horloge? » Donc on a utilisé l'horloge! (double contrainte)
SÉMINAIRE 3
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Dominique - Et [les élèves] font plus de pages blanches qu'avant [parce qu'ils ne sont] pas
cultivés. Parce que moi ça fait quand même un peu d'années que j'enseigne, et je trouve que maintenant j'ai plus de pages blanches qu'avant… (dilemme)
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Éric - Je me suis posé la question parce que souvent je leur dis ce n'est pas la réponse que vous
écrivez à la fin qui est importante et là, pour leur prouver que c'est vraiment ça je me suis dit prochain examen, je ne veux pas avoir de réponse. Oui parce qu'ils écrivent la réponse… C'est une idée folle qui m'est passée, mais je me suis demandé jusqu'où je peux aller pour leur prouver que ce n'est pas la réponse qui m'écrivent qui est importante c'est le raisonnement qui ont leur démonstration de leur compréhension. (double contrainte)
1290
Dominique - Parce que moi ça fait plusieurs semaines que j'essaie de trouver la recette gagnante.
Et je trouve que ouf! Je me suis dit : « Tiens, je vais prendre un petit problème et ont y va avec ça. » D'abord, je suis obligée de lire pour tout le monde. Ça, ce n’est pas grave. Et mes élèves qui sont le plus en difficulté, aussitôt que j'ai fini de lire, ces élèves-là : « OK, ça va on est correct. » OK, là levez la main ceux qui sont capables de faire quelque chose. Eux autres n'avaient même pas le temps de lever la main qu'ils étaient à l'ouvrage. Moi, ça m'a fait tellement capoter. J'ai dit mon Dieu, ils sont faits comment eux autres dans leur tête? Ça fonctionne comment ?
Guillaume - Mais comment ils sont en difficulté, je me questionne, est-ce qu'ils ont acquis les
concepts pour…
Dominique - Ils vont s'arranger pour les acquérir, ils ont la calculatrice, ils ne sont pas centrés sur
la démarche, ils sont centrés sur comment est-ce qu'on va faire et c'est incroyable! (double contrainte)
SÉMINAIRE 4
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Francis - Les élèves ont tous le même opinion ils préfèrent travailler individuellement.
Dominique - C'est parce que le travail d'équipe a été utilisé à trop de sauces. Ils ne savent plus ce
que c'est que le travail d'équipe. Moi je mets les élèves en équipe 30 secondes. A fait un coccus. On revient. Fais part de ce que tu avais à faire et là on revient qu'est-ce que tu as à dire ? Ce n'est pas : « Fais le numéro un à dix et je fais le numéro onze et douze. » Ça a été beaucoup ça. « Tu copies mon cahier et je copie le tien. » Si tu ne comprends rien, ce n’est pas grave tu copies. […]
Dominique - Moi je pense que c'est à nous de créer des occasions pour que ce soit rentable, pour
que ce soit une valeur ajoutée pour l'élève sinon ne les faites pas travailler en équipe. (dilemme)
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Guillaume - C'est ça, des petits bouts de rien, c'est ça qui est gagnant. C'est surs que pour avoir
enseigné les sciences, les labos ils font ça en équipe. Mais moi, je trouve justement qu'en sciences et ils se complètent plus. Ils font tout ensemble, le rapport de laboratoire … En tout cas de ce que j'ai vu. Tandis qu'en math, on dirait que sur papier…
Dominique - À ce moment-là peut-être qu'on ne met pas assez d'occasions correctes pour le
travail d'équipe en mathématiques
Guillaume - C'est ça aussi ça dénature
Dominique - Il n'y a pas assez de bonnes conditions en maths pour ça.
Guillaume - Ça dénature le travail d'équipe parce que pour l'avoir fait en sciences, je trouve qu'ils
savent comment travailler en équipe. Les mêmes élèves savent plus travailler en équipe en sciences qu'en maths. (dilemme)
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placent ensemble non plus. Mais je ne pense pas que ce soit partagé tant que ça que c'est chiant d'expliquer. Je n'ai pas ce sentiment-là moi.
Dominique - Moi j'ai beaucoup ce sentiment-là. Quand les élèves arrivent au secondaire, ils sont
vraiment tannés d'être toujours placés avec le traîneux de lunch d'à côté. « Au primaire c'est toujours moi qui lui ai expliqué. Il ne comprend jamais rien. » Moi depuis ce temps je n'ai plus jamais fait d'équipe fort faible. Parce qu'ils vont mourir ces pauvres enfants. Ça c'est mon idée. Mais tu fais ce que tu veux et c'est bien correct.
Guillaume - J'ai l'impression que ça dépend des élèves qui sont dans le groupe aussi.
Dominique - Oui, mais non. Pis justement je trouve que quand on est dans la vraie résolution de
problèmes c'est souvent les faibles qui sont capables de sortir quelque chose d'intelligent, plus que les forts. (conflit)
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