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Les visions régionales

Dans le document RAPPORT FINAL– DECEMBRE 2020 (Page 167-172)

4. VISIONS

4.2 V ISIONS FORMALISÉES PAR L ’ AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE EN W ALLONIE POUR LE SECTEUR

4.2.2 Les visions régionales

La vision exprimée au sein du schéma de développement du territoire à l’horizon 2050 pour le tourisme est la suivante : « le tourisme, secteur intégrateur des atouts patrimoniaux wallons, constitue désormais un secteur fort, réinvesti et renouvelé dans l’économie wallonne, notamment par la valorisation des sites touristiques au rayonnement important, des vallées touristiques et des massifs forestiers ». Alors que la DPR 2019-2024 mentionne notamment à propos du secteur du tourisme qu’il est nécessaire « de mener une politique d’aménagement du territoire permettant un développement plus cohérent et donc plus attractif de l’espace touristique wallon ».

49 Economie présentielle/résidentielle : prise en compte du revenu non pas à l’endroit où il est généré mais à l’endroit où il est dépensé.

4.2.2.1 Dans le futur (court et moyen termes), les activités et infrastructures tou-ristiques seront localisées…

- Dans le prolongement des tendances existantes, à savoir :

o Sur et au sud de l’axe sambro-mosan afin de bénéficier de la marque "Ardenne".

o Au sein des pôles touristiques existants (tant urbains que ruraux), des sites (au rayonnement important), des vallées touristiques et des territoires touristiques avec une attention particulière aux marches50 de la Wallonie pour profiter des coo-pérations et dynamiques transfrontalières.

➔ Les schèmes51 anciens ayant participé à la mise en tourisme de la Wallonie (Quériat S., 2010) restent toujours très prégnants.

➔ Il y a des tensions entre les acteurs sur leur définition et leur reconnaissance (acteurs touristiques, économiques ou politiques et échelles régionale, sous-régionale ou locale).

- Au sein de nouvelles tendances souhaitées, à savoir :

o Davantage dans les villes wallonnes (liens avec la culture) dont Charleroi et Liège (liens avec les aéroports, portes d’entrée sur le territoire) pôles majeurs et Namur, capitale régionale (position centrale et gare très fréquentée).

o Au sein de la forêt et particulièrement des massifs forestiers (multifonctionnalité de la forêt – art 1. du code forestier, nouvelles potentialités en zone forestière – art D.II.37 du CoDT, valorisation touristique des forêts wallonnes enclenchée par le CGT) et au sein de l’espace agricole (nouvelles potentialités en zone agricole – art D.II.36 du CoDT) pour notamment bénéficier de la qualité et de la diversité du patrimoine (non bâti) naturel et paysager wallon mais sans remettre en cause la destination première de la zone de manière irréversible.

Le CoDT a ouvert la porte à la diffusion de la fonction touristique au sein des zones non urba-nisables. En effet, il autorise les activités de « diversification complémentaire » (dont certaines activités touristiques) au sein de la zone agricole de même que des activités touristiques sont permises au sein de la zone agricole, forestière ou de parc bien qu'elles soient soumises à des conditions très précises.

La fonction touristique a depuis longtemps investi ces zones notamment par une implantation antérieure à la création des plans de secteur ou par dérogation (Annexe 2). Cette implantation autorisée et encouragée va se poursuivre car cela correspond aussi à une évolution des pra-tiques tourispra-tiques et à une demande du secteur touristique (Point 4.3). L’engouement (de-mande d’information et d’autorisation urbanistique) pour l’habitat léger touristique (yourte, cabane…) qui remonte du terrain (CATUs, Parcs naturels, maison de l’urbanisme) en est une illustration.

Le SDT met en avant le besoin de lutter contre le mitage des terres agricoles et des forêts (notamment au sein des aires de développement endogène).

50 Toute région située en bordure d'un pays étranger ou d'une région voisine.

51 Ensemble de concepts permettant de se faire une image de la réalité en résumant les éléments disparates de cette réalité à l'aide d'instruments fournis par la raison.

SUBVENTION 2020·RAPPORT FINAL ·IGEAT/LEPUR·DECEMBRE 2020 Tandis que la DPR (2019-2024) préconise la valorisation des ressources naturelles de la Wal-lonie en développant l’écotourisme et la valorisation de l’image verte et durable, ainsi que du tourisme rural y compris en promouvant les circuits courts, les produits locaux, du terroir et l’alimentation durable.

Un encadrement pour protéger ces ressources et gérer les tensions possibles entre usages sera sans doute nécessaire. Le développement d’une vision à l’échelle de la Wallonie (fonction touristique au sein de la forêt) est aussi capital afin d’optimiser cette diffusion (la bonne activité au bon endroit et pas la politique du premier arrivé, premier servi).

Encadré 12. Tourisme et zones non urbanisables au Plan de secteur

- Davantage au sein du patrimoine (bâti) wallon (synergies) en général et, en particulier, en tenant compte des reconnaissances Unesco (patrimoine matériel et immatériel) et en bé-néficiant de la qualité et de la diversité paysagère wallonne sans oublier le tourisme mé-moriel et le patrimoine industriel.

- Davantage au sein des propriétés immobilières régionales à vocation touristique.

- (De nouveau) au sein des zones de loisirs aux plans de secteur pour autant que leur lo-calisation soit pertinente au regard de la faisabilité potentielle des projets.

L’utilisation des zones de loisirs (ZL) est préconisée comme mesure de gestion et de program-mation (SDT) pour élargir (via le nombre d’hectares inscrits en ZL) et optimiser l’offre touristique (déclassement ZL non adéquates <> création ZL adéquates) et protéger les sites touristiques afin de préserver leur attrait (via une attention particulière apportée au choix des équipements récréatifs et touristiques à mettre en œuvre au sein des ZL). La DPR (2019-2024) confirme cette nécessité « d’identifier les zones de loisirs bien localisées et à fort potentiel de dévelop-pement » mais aussi « d’examiner la possibilité et les modalités pour convertir certaines zones de loisirs résiduelles en zones d’habitat à caractère rural » (logement) dans le respect des ob-jectifs en matière de lutte contre l'étalement urbain.

Pour rappel, la zone de loisirs est la seule zone du Plan de secteur qui a pour destination principale les activités touristiques (et plus précisément les équipements récréatifs ou touris-tiques, en ce compris l’hébergement de loisirs). En termes juridiques (situation de droit), on s’attend donc à ce qu’une part significative des objets touristiques s’inscrive au sein de cette zone. La partie Implantation spatiale des objets touristiques (Point 3.1.3 et l’annexe 2) a montré que la situation de fait était bien différente et variait fortement selon les objets (notamment en lien avec leur besoin en superficie d’un seul tenant et leur période d’implantation parfois anté-rieure à la création des plans de secteur). Il existe donc un certain décalage entre les tendances passées et les visions souhaitées.

D’autres zones urbanisables autorisent les activités touristiques pour autant qu’elles ne mettent pas en péril la destination principale de la zone et qu’elles soient compatibles avec le voisinage (comme les zones d’habitat (ZH) ou d’habitat à caractère rural (ZHCR), et nouveauté du CoDT, les zones d’enjeu communal ou régional) ou pour autant qu’elles soient complémentaires et accessoires à la destination résidentielle principale de la zone (nouveauté du CoDT, la zone d’habitat vert). Certains objets touristiques se retrouvent d’ailleurs particulièrement au sein de ces zones (Annexe 2).

Inversement, la zone de loisirs peut accueillir d’autres fonctions (habitat ainsi que des activités d’artisanat, de services, des équipements socioculturels, des aménagements de services pu-blics et d’équipements communautaires) si elle est contiguë à une ZH, à une ZHCR ou à une ZACC (zone d’aménagement communal concertée) mise en œuvre et affectée en tout ou partie à la résidence pour autant que simultanément : 1° cet habitat et ces activités soient complé-mentaires et accessoires à la destination principale de la ZL et 2° la ZL soit située dans le périmètre d’un schéma d’orientation local.

Encadré 13. Tourisme et zones urbanisables au Plan de secteur

4.2.2.2 Dans le futur (court et moyen termes), les activités et infrastructures ne seront plus localisées…

- Au sein des infrastructures touristiques mal localisées et des zones de loisirs inadap-tées/inadéquates/mal localisées.

Au sein de la DPR (2019-2024), la localisation du secteur touristique peut notamment être mise en relation avec la volonté affichée de favoriser l’accessibilité par les modes de transport alter-natifs à la voiture individuelle. Pour ce faire, le pouvoir politique peut jouer sur deux leviers :

- Levier 1 - Améliorer l’accessibilité des sites touristiques wallons existants (combiner des offres de mobilité douce à partir des gares et des liaisons ferroviaires internationales pour les séjours de courte durée ; développer une offre de transport en commun de week-ends et jours fériés pour les grands sites touristiques wallons…). L’attention est aussi portée au développement d’infrastructures adaptées à la mobilité douce et active (marche, vélo, micromobilité douce, etc.) en particulier pour les déplacements quoti-diens. Elles peuvent évidemment servir pour une mobilité touristique. Le RAVeL est toutefois vu comme un atout de la Wallonie (colonne vertébrale du réseau cyclable) pour améliorer la maîtrise de la mobilité quotidienne (domicile-école et domicile-travail) et le développement socio-économique local au-delà du vélo-tourisme, de la décou-verte du patrimoine. Attention donc à la concurrence/tension entre les usages.

- Levier 2 - Diminuer les besoins de mobilité des nouveaux équipements touristiques (pas nommément cités) en les implantant dans ou à proximité des noyaux d’habitation existants, ruraux comme urbains, situés à proximité des services et transports en com-mun. Mais cela rentre bien dans la volonté « de mener une politique d’aménagement du territoire permettant un développement plus cohérent et donc plus attractif de l’es-pace touristique wallon ».

La problématique de l’accessibilité par les modes de transport alternatifs à la voiture individuelle est développée dans le SDT pour le secteur du tourisme au sein de mesures de gestion et de programmation (optimiser l’offre touristique et protéger les sites touristiques) avec des propo-sitions variées (se basant essentiellement sur le levier 1) : développer le projet de créer une gare LGV à Charleroi et un arrêt sur la ligne LGV Bruxelles-Paris au niveau du pôle d’Ath pour permettre un rayonnement plus large des sites touristiques, gérer le stationnement des véhi-cules automobiles, des cars de tourisme et des vélos.

SUBVENTION 2020·RAPPORT FINAL ·IGEAT/LEPUR·DECEMBRE 2020 Outre les critères d’accessibilité par les modes de transport alternatifs à la voiture individuelle et de proximité aux noyaux d’habitation et services existants , la partie analyse territoriale de la recherche (Point 3.1 et annexe 2) a mis en évidence l’importance d’autres critères en termes de localisation sous le vocable contraintes (physiques) du territoire (biodiversité, qualité paysa-gère, protection du patrimoine bâti, pente du terrain, zone de captage publique avec zone de prévention, aléas d’inondation)

Encadré 14. Accessibilité des infrastructures touristiques - Au sein des terrains non encore artificialisés.

Encadré 15. Gestion parcimonieuse et infrastructures toursitiques

4.2.2.3 Les types d’activités /d’objets touristiques à développer / à valoriser dans le futur (court et moyen termes) sont …

- L’hébergement touristique (au sens du code wallon du tourisme – ce qui ne couvre pas tous les hébergements) et en particulier son aspect qualitatif.

La feuille de route pour une Europe efficace dans l’utilisation des ressources (CE, 2011) donnait des lignes directrices en matière d’utilisation parcimonieuse des terres. Elle fixait alors pour objectif d’arrêter toute augmentation nette de la superficie des terres occupées d’ici à 2050.

La Wallonie au sein du schéma de développement du territoire envisage de réduire de moitié

« la consommation des terres non artificialisées d’ici à 2030 » et de tendre vers un arrêt de l’artificialisation des terres d’ici à 2050. La DPR (2019-2024) parle elle de « réduire la consommation des terres non artificialisées en la plafonnant d'ici 2025 » (un peu plus rapidement que le SDT) et plus globalement de « freiner l’étalement urbain et d’y mettre fin à l’horizon 2050».

Même si l’emprise au sol des objets touristiques sur le territoire wallon reste limitée (Point 3.1.3), localement, son impact peut être important. Par leur localisation, les objets touristiques participent aussi à l’étalement urbain.

De façon générale, la DPR prévoit à court terme de

- Préserver au maximum les surfaces agricoles et de restaurer la biodiversité (à mettre en lien avec les réflexions développées ci-dessus sur la localisation du tourisme au sein des zones agricoles et forestières) ;

- Maintenir, réutiliser ou rénover le bâti existant (à mettre en lien avec les réflexions déve-loppées au point ci-dessus sur la localisation du tourisme au sein du patrimoine bâti) ; - Localiser au maximum les bâtiments à construire dans les tissus bâtis existants (ur-bains, ruraux ou périurbains) situés à proximité des services et des transports en com-mun (à mettre en lien avec les réflexions développées ci-dessus concernant l’accessibilité par les modes de transport alternatifs à la voiture individuelle).

Le SDT propose en priorité d’optimaliser les surfaces déjà urbanisées avant d’envisager toute extension (nouvelle surface artificialisée), de reconquérir les espaces urbanisés via la réhabilita-tion des sites (militaires, commerciaux, touristiques…) en déshérence (désaffecter et assainir, ou réutiliser à d’autres fins, les infrastructures touristiques en déshérence (hébergements et attractions) ou mal localisées). Ce qui permet de réutiliser des territoires souvent bien localisés et bien équipés. Attention toutefois à la concurrence possible entre les usages. La mutualisation des équipements collectifs est encouragée dans les zones d’habitat, les zones d’activités éco-nomiques et mais aussi dans les zones de loisirs.

- Les attractions et équipements touristiques au travers de concepts novateurs (non définis) y compris les évènements culturels, folkloriques et la gastronomie. Ceux-ci doivent être conçus en vue d’une mutualisation des services, équipements et infrastructures entre la population et la clientèle touristique afin d’augmenter la rentabilité des investissements et de permettre à la population locale de bénéficier de retombées positives liées au déve-loppement touristique.

- Le tourisme de proximité/interne (attractions locales et régionales existantes).

- Le tourisme d’affaires (durable) et les centres de congrès existants.

- Le tourisme d’itinérance via l’accent sur le tourisme fluvial et les aires d’accueil pour mo-tor-homes (schéma d'implantation d'aires d’accueil pour momo-tor-homes – SIAM). Pour rappel, le développement des infrastructures pour la mobilité douce et active est avant tout envisagé pour une mobilité quotidienne mais elles peuvent évidemment servir pour une mobilité touristique.

- L'accessibilité à tous les publics (à besoins spécifiques ou précarisés).

Dans le document RAPPORT FINAL– DECEMBRE 2020 (Page 167-172)