• Aucun résultat trouvé

Les hébergements utilisés par les touristes

Dans le document RAPPORT FINAL– DECEMBRE 2020 (Page 111-120)

3. ANALYSE TERRITORIALE

3.1 A NALYSE TERRITORIALE DES OBJETS TOURISTIQUES

3.1.3 L'implantation spatiale des objets touristiques

3.1.3.1 Les hébergements utilisés par les touristes

Huit types d'hébergements utilisés par les touristes ont été étudiés au cours de la première année de recherche. L'offre proposée par ces hébergements permet de rencontrer de nombreuses de-mandes : courts et longs séjours ; avec ou sans services ; seul, en famille ou en grand groupe…

Certains de ces hébergements sont reconnus dans la législation (Code Wallon du Tourisme, et/ou CoDT). C'est le cas des parcs résidentiels de week-end (CoDT), des villages de vacances (CWT et CoDT), des centres de tourisme social (CWT), des campings (CWT) et des endroits de camp (CWT). Ce n'est en revanche pas le cas des terrains de caravanage (pour lequels un décret existe), des résidences secondaires ou encore des hébergements issus des plateformes d'échanges tel que Airbnb et Vrbo. Certains objets présents ici sont donc "à la marge" du secteur touristique.

Au total, 31.216 hébergements ont été recensés et pris en compte dans l'analyse de l'emprise au sol des hébergements wallons utilisés par les touristes. Le Tableau 17 ci-dessous en résume les principales informations, tandis que l'Annexe 2 détaille chacun de ces objets.

Tableau 17. Synthèse des statistiques contenues dans les fiches des hébergements (Annexe 2)

La superficie moyenne des hébergements utilisés par les touristes dont on a pu délimiter l'emprise au sol est d'environ 900 m² pour les résidences secondaires cadastrales, comprise entre 2 et 3,6 ha pour les centres de tourisme social, terrains de caravanage et campings et de 12 à 16,5 ha pour les villages de vacances et parcs résidentiels de week-end. L'importance de l'emprise au sol tient également compte du nombre d'objets. Ainsi, les hébergements utilisés par les touristes qui consomment le plus de territoire sont les PRWE et les résidences secondaires cadastrales, deux formes d'hébergements ayant de nombreux points communs. Viennent ensuite les cam-pings (petites superficies moyennes mais nombreux en Wallonie), ayant des formes et usages variés ; suivis des villages de vacances (grandes superficies mais moins nombreux), les centres de tourisme social et les terrains de caravanage. Enfin, un indicateur d'intensité d'usage du sol peut également mener à un classement différent. Calculé en rapportant la capacité d'accueil sur la surface occupée par l'objet, il montre que les campings et terrains de caravanage accueillent le plus de personnes à l'hectare (91 à 108 p./ha), devant les centres de tourisme social (58 p./ha), villages de vacances (26 p./ha) et PRWE (16 p./ha), ces derniers étant utilisés généralement par

Si l'on additionne l'ensemble des superficies, ce type d'objet occupe environ 3.500 ha, soit moins de 0,5% du territoire wallon, tout comme les attractions (voir ci-dessous).

La part en zone de loisirs des hébergements utilisés par les touristes est fortement variable : les PRWE, villages de vacances et campings, trois objets présents dans la législation, sont situés à plus de 75% dans cette zone. Avec 67%, les terrains de caravanage sont eux aussi majoritaire-ment situés dans cette zone. En revanche, les résidences secondaires cadastrales (24%) et les centres de tourisme social (16%) se répartissent sur plusieurs zones du Plan de secteur : majori-tairement en zones urbanisables (habitat à caractère rural, loisirs et habitat dans le cas des rési-dences secondaires cadastrales ; habitat, loisirs, services publics et équipements communautaires, habitat à caractère rural dans le cas des centres de tourisme social) mais aussi dans une proportion importante en zones non-urbanisables (essentiellement les zones agricole et forestière).

La distribution spatiale des PRWE, villages de vacances, centres de tourisme social, terrains de caravanage et campings est visible sur la Figure 16 ci-dessous (le nombre d'objets étant très important pour les endroits de camps, résidences secondaires cadastrales et hébergements pro-posés sur des plateformes d'échanges, les cartes de ces objets sont présentées séparément dans les cartes suivantes). Quatre éléments principaux ressortent de la lecture rapide de ce ré-sultat cartographique :

- Le premier est la présence d'un grand nombre d'hébergements utilisés par les touristes au sein d'un rectangle qui s'étend sur toute la "largeur" de la Wallonie, délimité à l'ouest par les communes d'Erquelinnes et Momignies, et à l'est par les communes de Jalhay et Waimes.

- Un deuxième élément marquant est le fait que des "agglomérats" sont présents à diffé-rents endroits de ce rectangle : à Froidchapelle / Cerfontaine (dans les alentours des lacs de l'Eau d'Heure) ; à Hastière ; à l'intersection d'Yvoir, Profondeville et Anhée ; à Durbuy

; à Esneux ou encore Aywaille.

- Le troisième élément, corolaire des deux premiers, est l'absence notable de certains types d'hébergements, voire de tous, dans différentes parties du territoire : toutes les provinces sont concernées, mais dans des proportions différentes.

- Enfin, un quatrième élément qui ressort de la carte, est la concentration importante des hébergements dans les vallées touristiques, particulièrement de la part des campings, centres de tourisme social et terrains de caravanage. Les vallées touristiques de la Se-mois, de l'Ourthe, de l'Amblève, de la Haute-Meuse et de la Lesse sont toutes fort prisées par ce type d'objet touristique. Une analyse spatiale sera réalisée en 2021 à partir des données produites cette année et permettra d'analyser plus en détails ce qui vient d'être évoqué.

Figure 16. Localisation des hébergements utilisés par les touristes en Wallonie

Les endroits de camp sont repris sous différentes catégories, il peut s'agir de prairies, de gîtes voire d'une combinaison des deux. La carte de localisation des endroits de camp (Figure 17) démontre une certaine concentration dans les Ardennes avec une préférence pour des territoires à dominance boisée et/ou agricole lorsqu'il s'agit de prairies. Les offres de logements couverts (gîtes) présentent, quant à elles, une certaine concentration dans la région naturelle du Condroz.

Le patrimoine architectural rural dans cette région est très abondant et les anciens bâtiments agricoles permettent d'accueillir les groupes plus jeunes.

Figure 17. Distribution spatiale de l'offre "endroits de camp" en Wallonie par catégorie

La distribution spatiale des hébergements issus des plateformes d'échanges Airbnb et Vrbo/Ho-meAway (Figure 18) s'explique par la proximité aux grandes agglomérations wallonnes (Liège, Namur, Mons…) et par le rayonnement de Bruxelles et de Lille. De plus, certaines concentrations sont influencées par l'environnement touristique/naturel et se localisent le long des cours d'eau tels que l'Ourthe, la Meuse et la Semois et/ou par la proximité aux différentes activités et attrac-tions touristiques autour de Durbuy, Stavelot et Malmédy.

Figure 18. Distribution spatiale des hébergements issus des plateformes d'échanges Airbnb et Vrbo/Ho-meAway.

Concernant l'objet touristique " résidences secondaires ", la fiche objet qui s'y rapporte a été réalisée au départ des 11.364 habitations de vacances situées en dehors de périmètres déjà traités dans le cadre de cette recherche (PRWE, villages de vacances, campings). Néanmoins, nous ne pouvons pas assimiler avec certitude et de manière exhaustive les parcelles de nature cadastrale "Habitation de vacances" aux résidences secondaires. C'est pourquoi, nous parlons de "résidences secondaires cadastrales". L'analyse des résidences secondaires cadastrale (Figure 19) met en évidence une concentration au sud du sillon Sambre et Meuse. 25% des résidences secondaires cadastrales sont situées dans une commune dont le territoire intersecte un rayon de 1km autour des vallées touristiques. En particulier, les maisons du tourisme du Pays de Bouillon et Cœur de l'Ardenne concentrent 29% des résidences secondaires cadastrales.

Figure 19 : Distribution spatiale des résidences secondaires cadastrales à l'échelle communale.

3.1.3.2 Les attractions

Deux catégories d'attractions ont été étudiées au cours de la première année de recherche. La première concerne les attractions dont l'activité principale est liée intrinsèquement à des éléments naturels. On retrouve parmi ces attractions les grottes et cavernes, jardins, parcs et réserves naturelles ainsi que des parcs animaliers et zoos. La seconde catégorie d'attractions est princi-palement orientée sur l'aspect récréatif. On y retrouve des activités aquatiques et nautiques, des parcs d'aventure, des espaces de détente, des activités ludiques et de découvertes, des activités monothématiques et sportives ou encore des parcs d'attractions et récréatifs. Ces deux catégo-ries (nature et récréatif) sont définies dans le Code Wallon du Tourisme, qui prévoit également une appellation protégée (attractions touristiques) pour toutes les attractions qui en font la de-mande et respectent les conditions qui y sont associées.

Le golf, activité récréative de plein air selon le CoDT, n'est pas repris dans le Code Wallon du Tourisme. Cet objet touristique, à portée internationale, a des fonctions récréatives, de loisirs et touristiques, comme d'autres attractions en Wallonie. Une offre complémentaire à l'activité prin-cipale y est souvent associée (salle de séminaires, hôtel…), faisant des golfs un objet touristique hybride.

Au total, 110 sites ont été recensés, délimités et pris en compte dans l'analyse de l'emprise au sol des attractions wallonnes. Le Tableau 18 ci-dessous en résume les principales informations, tandis que l'Annexe 2 détaille chacune de ces familles d'objets.

Tableau 18. Synthèse des statistiques contenues dans les fiches des attractions (Annexe 2)

Les attractions wallonnes mentionnées dans le tableau ont une superficie moyenne comprise entre 19 et 63 ha selon la catégorie à laquelle elles sont rattachées. Malgré leur grande emprise au sol d'un seul tenant, elles représentent toutes ensembles moins de 0,5 % du territoire wallon.

Leur présence au sein des zones de loisirs du Plan de secteur qui leur sont dédiées est relative-ment faible (20% pour les attractions du PIR) voir marginale (7% pour les attractions du PIN et même 3,2% pour les golfs). L'analyse de la répartition des attractions selon les affectations du Plan de secteur indique qu'elles sont toutes majoritairement situées en zones non-urbanisables (entre 68 et 88% selon les types d'objets), plus particulièrement dans la zone agricole pour les golfs (54%), la zone forestière pour les attractions du PIR (jusqu'à 51% selon les calculs), et la zone de parc pour les attractions du PIN (30%). Il s'agit là d'un reflet de ce qui caractérise cet objet, à savoir l'importance du contexte environnemental et paysager du site où il est localisé. Ce besoin d'environnement éloigne souvent les attractions de toute une partie de services et/ou activités humaines, comme par exemple les infrastructures de transport de masse (haltes ferro-viaires) ou encore les polarités de base.

La distribution spatiale des attractions en Wallonie est visible sur la Figure 20 ci-dessous. On peut y observer des concentrations spatiales mono- et multi-attraction(s) à différents endroits du terri-toire, et inversement, des absences notables sont également constatées. La lecture peut donc se faire à plusieurs échelles et selon différents prismes. Ainsi, le Brabant wallon accueille une part importante des golfs sur son territoire mais aucune attraction du pôle d'intérêt naturel ne s'y trouve. A l'inverse, les golfs sont moins présents dans la province du Luxembourg, qui héberge essentiellement des attractions naturelles et récréatives, localisées majoritairement dans ou à proximité immédiate des vallées touristiques. Les trois autres provinces ont un nombre d'attrac-tions en propord'attrac-tions plus équilibrées, avec des localisad'attrac-tions différenciées : dans la province de Namur, la moitié des attractions se situe au niveau des vallées touristiques ; en province de Liège, les attractions sont pour une grande part situées en son centre, tandis qu'une plus grande dis-persion des attractions est observée sur le territoire de la province du Hainaut. Une analyse spa-tiale plus fine sera réalisée dans la suite de la recherche en 2021.

Figure 20. Localisation des attractions en Wallonie

Dans le document RAPPORT FINAL– DECEMBRE 2020 (Page 111-120)