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Les attractions

Dans le document RAPPORT FINAL– DECEMBRE 2020 (Page 25-28)

2. CADRAGE

2.2 D ELIMITER L ’ OBJET DE L ’ ETUDE

2.2.2 Les objets touristiques

2.2.2.2 Les attractions

Au sein du CWT, le terme attraction touristique (Encadré 5) est une dénomination protégée qui n’est délivrée par le CGT que si l'établissement satisfait aux conditions minimales du classement

« un soleil ». C’est un classement a visée qualitative qui repose sur des critères portant sur les périodes d’ouverture, l’accueil, les services proposés, l’accès, la sécurité et l’hygiène. Cette re-connaissance offre la possibilité d’obtenir une subvention pour l’équipement, l’aménagement ou l’amélioration des infrastructures d’une attraction touristique. La définition du CWT repose donc sur des objectifs opérationnels, en termes de promotion ou de soutien aux acteurs.

« Attraction touristique : le lieu de destination constitué d’un ensemble d’activités et de services intégrés clairement identifiables au sein d’une infrastructure pérenne, exploité de façon régu-lière comme pôle d’intérêt naturel, culturel ou récréatif et aménagé dans le but d’accueillir tou-ristes, excursionnistes et visiteurs locaux sans réservation préalable.

Ne constituent pas une attraction touristique les activités foraines, les lieux offrant une simple location de matériel, les paysages, les villes, les sites librement accessibles et les lieux destinés à la pratique sportive pure, à l’organisation de spectacles, d’événements culturels, sportifs ou festifs. »

Encadré 5. Définition d’attraction touristique du code wallon du tourisme (art. 1er)

Une telle définition ne couvre que partiellement le champ des activités de loisirs, de détente ou d’affaires pratiquées par les touristes, les excursionnistes, les visiteurs Mice et les visiteurs locaux, ni les infrastructures y afférentes. Ceci est manifeste lorsque l’on examine les enquêtes annuelles sur les séjours et les excursions en Wallonie commanditées par l’observatoire wallon du tourisme (OwT) du commissariat général au tourisme (CGT). Ainsi, par ex., les activités des Belges en excursion en Wallonie en 2016-2017 étaient la récréation de plein air pour 44.4 % (dont 29.5 % pour la promenade pour le plaisir et 4.8 % pour le vélo pour le plaisir), le fun shopping pour 10.6

% et l’évènementiel pour 6.5 %.

En effet, la définition du CWT ne prend pas en compte :

- ce qui a trait à l’évènementiel en général et à la pratique sportive ;

- le secteur de la promenade / randonnée pédestre, cyclable ou équestre, balisé ou pas ;

- de nombreuses raisons de déplacements et attraits de la Wallonie cités par les visiteurs comme les visites de villes et de villages, le shopping, les sorties culturelles, la gastrono-mie et le terroir ou les visites de sites naturels.

Dans le cadre de cette recherche, une approche à deux échelles des objets touristiques est pro-posée pour mieux couvrir le domaine des activités de loisirs, de détente ou d’affaires :

(1) un objet bien circonscrit repris sous le vocable d’attraction (et pas d’attraction touris-tique pour ne pas porter à confusion avec le terme protégé) ;

(2) un ensemble d’objets intégrés au sein du concept de territoire touristique (Point 2.2.2.3).

La littérature scientifique récente est avare de définitions simples pour le vocable attraction (tou-ristique) pris sous l’angle particulier de l’aménagement du territoire. De Granpré F. (2007) a étudié, sur base de l’analyse d’une série d’auteurs plus anciens (de la fin des années 1980 au début des années 2000), trois concepts distincts qu’il a adaptés au contexte d’un développement touris-tique régional : attraits, attractions et produits touristouris-tiques (Encadré 6). Aucun n’est univoque.

« L’attraction est presque toujours un attrait au départ, mais un attrait n’est pas nécessairement une attraction et un attrait peut être un produit ». Et un même objet touristique peut se retrouver dans plusieurs catégories. On est plus dans une approche systémique, économique et de mar-keting.

- « L’attrait est une ressource naturelle ou une ressource culturelle qui a le potentiel de rendre un territoire attrayant pour un touriste. Cette ressource, ou partie de la res-source, peut avoir été transformée en attraction à l’intention du touriste ou non ».

- L’attraction, « c’est une entreprise qui met en valeur un attrait à des fins touristiques ».

- « Le produit touristique est d’abord et avant tout la représentation mentale qu’un indi-vidu se fait du voyage qu’il désire entreprendre. Celle-ci est formée d’expériences cul-turelles et de loisirs qu’il cherchera à vivre lors de son voyage ». « Une approche par produit signifie qu’il faille d’abord penser la demande avant de penser l’offre ».

Encadré 6. Définitions d’attrait, d’attraction et de produit touristique dans le contexte d’un développement touristique régional par De Granpré F. (2007)

La société des attractions touristiques du Québec (SATQ) propose une définition d’attraction :

« un lieu ou un produit, aménagé, construit ou créé, à caractère saisonnier ou permanent, qui possède la capacité d'attirer des excursionnistes et touristes grâce à une caractéristique distinc-tive ». Elle a pour principal inconvénient d’introduire la notion difficilement appréhendable territo-rialement de produit.

En combinant la définition du CGT (à vocation de promotion et de qualité) avec celle de la SATQ, on arrive à une définition d’attraction où le lieu devient central, plus proche des préoccupations de l’aménagement du territoire (Encadré 7).

Une attraction, à caractère saisonnier ou permanent, est un lieu pérenne (aménagé / construit / créé) intégrant des services liés à ce lieu proposant des activités payantes d’intérêt naturel / culturel / récréatif à destination des touristes / excursionnistes / visiteurs Mice / visiteurs locaux.

Ne constituent pas une attraction touristique : les activités foraines, les lieux offrant une simple location de matériel, les paysages, les villes, les sites librement accessibles et les lieux destinés à la pratique sportive pure, à l’organisation de spectacles, d’événements culturels, sportifs ou festifs.

Encadré 7. Définition d’attraction retenue pour cette recherche

Les activités évènementielles qu’elles soient sportives, culturelles (arts de la scène ou musicaux, folklores …) ou festives peuvent, au moins partiellement, faire partie des activités de détente ou de loisirs. Cette recherche ne les étudiera pas en tant qu’objets touristiques spécifiques essen-tiellement pour concentrer les moyens disponibles sur un nombre raisonnable d’objets. Et ceci même si leurs impacts territoriaux peuvent parfois être importants que cela soit, par ex., en termes de superficies utilisées ou de (ré)affectation temporaire des lieux. Ce dernier point sera éventuel-lement effleuré au niveau des trajectoires de sortie des friches touristiques.

La catégorie d’objets « attractions » est divisée en sous-catégories d’objets qui s’inspirent (pour une question de données) de la catégorisation reprise au sein du CWT sous le terme de pôle d’intérêt (dans le sens de « centre d’activité axé principalement sur ») culturel (patrimoine, arts, histoire, sciences ou techniques), naturel (nature ou environnement) et récréatif (activités ludiques ou de loisirs actifs). Deux sous-catégories d’attractions ont été ajoutées : d’une part, les aéro-dromes (pour faire le lien avec le SDT) et, d’autre part, la sous-catégorie réunions et congrès pour faire le lien avec le secteur des Mice (Point 2.2.2.4). Les attractions retenues comme objet tou-ristique tiennent compte de leur touristicité (Encadré 1). Les thermes (comme attraction pour le tourisme de bien-être et de ressourcement), les casinos et les golfs ont été ajoutés comme objets à la sous-catégorie d’attraction récréative. Les attractions étudiées au sein de cette étude ne comprennent donc pas que les attractions touristiques reconnues par le CGT.

Tableau 4. Analyse des attractions retenues sur base de la grille initiale des critères territoriaux

Catégorie d'objet tou- ristique Sous-cagorie d'objet touristique Objet touristique

Critères territoriaux

Superficie d'un seul tenant Affectation au Plan de sec- teur Concentration spatiale Localisation par rapport à une polarité Rapport avec le secteur touris- tique (reconnu)

Attractions Attractions cultu- relles

Attractions na- turelles - Archéologies et grottes - Nature

Attractions récatives - Attractions aquatiques (y compris thermes8 - activités principales)

8 Les spas en tant que tel (instituts de beauté / hôtels) ne sont pas compris mais bien les thermes.

Catégorie d'objet tou- ristique Sous-cagorie d'objet touristique Objet touristique

Critères territoriaux

Superficie d'un seul tenant Affectation au Plan de sec- teur Concentration spatiale Localisation par rapport à une polarité Rapport avec le secteur touris- tique (reconnu)

Aérodromes

Le champ des activités de loisirs, de détente ou d’affaires pratiquées par les touristes, les excur-sionnistes, les visiteurs Mice et les visiteurs locaux est vaste (Point 2.2.2.2). Afin de mieux tenir compte des ressources de la Wallonie en la matière, mais aussi des nombreux motifs de dépla-cements et d’attraits de la Wallonie cités par les visiteurs et des services connexes (accueil tou-ristique, restaurants, commerces, …), une approche à deux échelles a été proposée plus haut.

Une échelle circonscrite à un objet, d’une part, reprise sous le vocable d’attraction et, d’autre part, à un ensemble d’objets intégrés au sein du concept de territoire touristique.

Le schéma de développement du territoire (SDT)9 définit au sein de son lexique, un territoire tou-ristique comme « le territoire bénéficiant d’une notoriété régionale ou internationale d’un point de vue touristique (ville d’art, ville touristique reconnue comme valant le détour, ville touristique, mas-sif forestier, vallée touristique, Geopark, etc.) ». Il liste les territoires touristiques suivants : les villes d’art (selon Wallonie Belgique Tourisme), les villes reconnues comme valant le détour (selon WBT), les villes à haut indice de touristicité (au sens du CGT), les vallées touristiques (qui cumulent atouts de développement touristique et enjeux environnementaux et paysagers), les massifs forestiers, le Geopark Famenne-Ardenne (labélisé Geopark Mondial Unesco) et les Parcs naturels. Cette liste mélange toutefois des territoires définis à partir de l’offre et à partir de la demande (fréquen-tation).

Cette définition de territoire touristique peut être adaptée en se basant sur l’offre - de préférence reconnue (par un label, une appellation …) -, en prenant en compte la notion d’activités touris-tiques, de services connexes (accueil touristique, restaurants, commerces …) et de ressources du territoire (Encadré 8).

9 Adopté par le Gouvernement wallon le 16 mai 2019 mais dont la date d’entrée en vigueur n’a pas encore été

Dans le document RAPPORT FINAL– DECEMBRE 2020 (Page 25-28)