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P REAMBULE

Dans le document RAPPORT FINAL– DECEMBRE 2020 (Page 13-17)

2. CADRAGE

2.1 P REAMBULE

Cette recherche s’intitule « Tourisme et territoire : Gérer le passé et préparer l’avenir ».

Sans une définition claire de ce qu’on entend - au sein de cette recherche - par tourisme et (aménagement du) territoire, il y a un risque que chacun reste dans son champ de compétence respectif et que des confusions ou des malentendus s’installent et nuisent au déroulement de la recherche et finalement à la compréhension des recommandations qui en résultent.

Chacun de ces termes pourrait faire l’objet d’une recherche en tant que tel, car il s’agit de mots qui traitent de secteurs / domaines / systèmes complexes et sont même de l’ordre du concept.

Ce n’est pas l’objet de cette étude. De surcroît, nous avons voulu éviter le piège de la controverse scientifique. Les définitions retenues sont donc simples, adaptées à la fois aux deux thèmes (tou-risme et (aménagement du) territoire) et au contexte wallon tout en permettant la comparaison internationale.

2.1.1 Aménagement du territoire

Il existe de nombreuses définitions de l’aménagement du territoire. L’approche des travaux de la CPDT correspond à celle de X. Desjardins (2017) qui définit « l’aménagement du territoire comme l’action collective et volontaire qui vise à organiser de manière harmonieuse la répartition des populations, des activités et des infrastructures dans l’espace et dans le temps ».

Figure 1. Schématisation de l’aménagement du territoire (sur base de la définition de Desjardins, X. (2017)) La répartition des populations, des activités et des infrastructures s’établit sur un support phy-sique : le sol. Celui-ci est caractérisé en aménagement du territoire par son occupation, son utilisation et son affectation. Ces caractéristiques sont souvent confondues. Les définitions expo-sées au sein de la Figure2 sont issues de vade-mecum « Réduisons l’artificialisation des sols en Wallonie » produit par la CPDT en 2019.

LE SOL

Figure 1 : Extrait de la base de données CLC (2018)

SON « OCCUPATION »

= couverture

Figure 2 : Extrait de la carte d’utilisation du sol wallon (Iweps, 2017)

SON « UTILISATION »

= usages / activités

Figure 3 : Extrait du plan du secteur wal-lon (Wawal-lonmap, 2019) SON « AFFECTATION »

= utilisation(s) autorisée(s) L’occupation du sol est définie par

l’ONU comme « la couverture (bio-) physique de la surface des terres étudiée par télédétection spatiale, notamment par l’Agence Euro-péenne de l’Environnement (AEE) au travers de sa base de données « Corine Land Cover » (CLC). Elle peut par ailleurs donner une indication de l’usage (ou du non-usage) que l’homme fait des espaces.

L’utilisation du sol fait référence aux activités ou usages que les humains déploient : par exemple, l’agriculture, l’habitat, l’activité économique...

A une même occupation du sol, par exemple « végétation herbacée » pourrait correspondre plusieurs utili-sations : un jardin résidentiel ou une prairie par exemple. De même, un type d’utilisation du sol peut recouvrir plusieurs types d’occupation : une zone résidentielle se compose de pe-louses, de bâtiments, de surfaces im-perméabilisées...

Enfin, notons que plusieurs utilisa-tions peuvent être présentes sur une même parcelle.

L’affectation du sol désigne la ou les utilisation(s) que l’on peut juridique-ment en faire. Elle est fixée par la ré-glementation urbanistique en vigueur, généralement sous forme de plan de zonage (« land use plan » en anglais). En Wallonie, c’est princi-palement le Plan de secteur qui dé-finit l’affectation des sols. Certaines zones du territoire sont destinées à l’urbanisation (zones d’habitat, d’ac-tivités économiques...) et d’autres ne sont pas destinées à l’urbanisation (zone agricole, zone d’espaces verts…).

Figure 2. Extrait du vade-mecum « Réduisons l’artificialisation des sols en Wallonie », p. 11 (CPDT 2019)

Pour illustrer cette distinction, prenons le cas d’un parcours de golf. Il est majoritairement occupé par de la végétation herbacée qui est utilisée pour pratiquer une activité sportive ou de loisirs, le golf. Ce parcours peut avoir été établi sur un terrain qui, juridiquement, est affecté en zone de

2.1.2 Tourisme

En aménagement du territoire, les mots tourisme, loisirs et récréation sont souvent associés même s’ils ne signifient pas exactement la même chose. Ainsi, en Wallonie, le tourisme apparait principalement au sein du code du développement territorial (CoDT) sous les vocables touristique (activité, hébergement), loisirs (zone, hébergement) et récréatif (activité, activité de plein air) sans que celui-ci ne les définisse.

Selon le cadre dans lequel il est employé, le terme tourisme regroupe de nombreuses notions. Il renvoie notamment à des personnes, des activités, des pratiques, des infrastructures, des mou-vements temporels et spatiaux ou encore à un secteur économique. Au départ des définitions de touriste, excursionniste et visiteur local issues de l’art.1er du code wallon du tourisme (CWT) (Tableau 1), un cadre adapté à cette recherche pour le mot tourisme est proposé (Figure 3).

Tableau 1. Définitions (issues de l’article 1er du code wallon du tourisme) pour touriste, excursionniste et visi-teur local et créée de façon analogique par la CPDT, pour visivisi-teur Mice

Touriste Excursionniste Visiteur local Visiteur Mice1

Personne qui, pour les affaires ou la participa-tion à des congrès,

Les touristes, visiteurs Mice, excursionnistes et visiteurs locaux se rendent dans un lieu (à une distance variable de leur domicile selon les cas) pour des motifs variés : les loisirs, la détente ou les affaires. Les touristes, qui par définition sont en séjour, vont être amenés à fréquenter des hébergements. Il est à noter que si les visiteurs Mice séjournent hors de leur résidence habituelle, ils sont inclus dans les touristes. Les quatre catégories de visiteurs sont susceptibles de fréquen-ter des lieux aménagés (ou des services associés à ces lieux) pour y réaliser des activités spéci-fiques (par exemple découvrir une collection d'œuvres d'art, observer des animaux en captivité, participer à une réunion scientifique…). Ces lieux constituent ce que nous appelons des attrac-tions (Point 2.2.2.2). Les territoires touristiques englobent outre les infrastructures d’hébergement et les attractions, les services connexes (accueil touristique, restaurants, commerces…) et les ressources (l’ensemble des lieux ou caractéristiques d’un territoire qui sont objet de tourisme comme les paysages, les villes et villages, les ressources naturelles… souvent préexistants avec une mise en tourisme) (Point 2.2.2.3).

1 Mice : Meetings, Incentives, Conferences and Exhibitions.

2 Incentives : ensemble des méthodes utilisées pour stimuler la motivation des cadres d'une entreprise (Larousse).

Figure 3. Schématisation d’une définition adaptée à la recherche du terme tourisme

A la base, le vocable loisir désigne un « espace de temps habituellement libre que laissent les occupations et les contraintes de la vie courante (travail, sommeil, nutrition principalement) ». Mais il s’agit aussi de « l’activité à laquelle on se consacre pendant les loisirs » ou par extension cela devient le « lieu ou l’infrastructure aménagé(e) pour pratiquer un loisir » (CNRTL).

Le mot récréation est un synonyme de loisir : « détente, distraction, délassement qui succède à un travail, à une occupation sérieuse » (CNRTL). La différence portant sur la notion d’agrément.

Cette recherche étudie le secteur du tourisme au sens large et s’intéresse plus particulièrement aux objets (récréatifs, sportifs…) ayant une touristicité suffisante.

Il existe principalement deux manières de définir la notion de touristicité. La première est d’ordre factuelle : il s’agit d’estimer l’importance de la consommation ou de l’usage d’un ser-vice, d’une activité ou d'un territoire par des personnes non-locales par rapport à sa consom-mation ou son usage par la population locale. La seconde façon de définir la touristicité est relative à la potentialité, qui tente d’apprécier l’attrait touristique d’un lieu au travers de quelques indicateurs caractérisant celui-ci.

Dans le cadre de cette recherche, le choix s’est porté sur la première définition, plus facilement mesurable que la deuxième définition qui nécessiterait de prendre en considération de nom-breux facteurs. Elle sera mesurée via des données portant sur la fréquentation (rapport entre le nombre de touristes, excursionnistes et visiteurs MICE et le nombre d'usagers locaux) et non sur des données économiques (chiffres d'affaires, valeur ajoutée).

Encadré 1. Définition de la notion de touristicité

La partie déplacements (et donc transports) du schéma n’est pas investiguée en tant que telle au sein de cette recherche. C’est un parti pris car elle pourrait faire l’objet à elle seule d’une recherche spécifique en tant qu’expérience touristique. L’accessibilité en tant qu’accès à un lieu sera abordée dans la suite de l’étude principalement au niveau de l’analyse territoriale (point 3.1).

L’accessibilité d’un lieu est, en effet, un critère primordial au niveau de l’aménagement du territoire particulièrement dans un contexte de gestion parcimonieuse du sol et de lutte contre l’étalement urbain.

2.1.3 Trajectoire touristique

Par trajectoire touristique, on entend la création, l’évolution, la transformation d’un lieu, d’un objet au fil du temps dans le champ du tourisme. Cette évolution dépend de toute une série de facteurs (Points 2.3.4).

Dans le document RAPPORT FINAL– DECEMBRE 2020 (Page 13-17)