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VERS UNE HYBRIDATION DES METIERS DE L’ACTION SOCIALE

Dans le document Frédéric Joly et Magali Turpain (Page 54-57)

II / TENDANCES D’ÉVOLUTION DES MÉTIERS AU SEIN DES GPS

1. VERS UNE HYBRIDATION DES METIERS DE L’ACTION SOCIALE

1.1Une nomenclature des métiers qui n’est plus en phase La définition ou la segmentation des deux

profils métiers en charge de l’accompagnement et du développement social, identifiés dans le Répertoire des métiers en 2007 (Chargé d’intervention sociale et Chargé de développement social), s’est avérée, au cours des ateliers du Cercle de l’Observatoire, ne plus être tout à fait en phase avec la réalité actuelle de certains GPS.

Si ce découpage métier a été initialement pertinent, les frontières semblent de plus en plus floues entre ces deux métiers. Les intitulés et les périmètres d’action s’avèrent variables entre GPS (responsabilité, autonomie, activités). Le délégué social par exemple, peut exercer des activités différentes entre deux GPS.

Dans la continuité des observations réalisées lors des dernières études réalisées par l’OMQ, nous constatons que la nomenclature actuelle n’est plus adaptée aux évolutions.

L’étude sur les métiers émergents publiée par l’Observatoire en avril 2019, a révélé, par exemple, une hybridation de certains métiers par le rapprochement et le partage de compétences communes. C’est également le cas pour les métiers de l’Action sociale. Pour mieux comprendre ces évolutions, l’analyse métier sera complété par d’un découpage plus fin par emploi et activité.

11 Lors de l’atelier, deux groupes de travail avaient été constitués. Nous vous en présentons ici la synthèse.

« Nous nous sommes effectivement aperçus lors du premier atelier sur l’évolution des métiers de l’Action Sociale, côté Retraite, qu’il y avait de fortes différences au niveau des emplois au sein de l’AS, d’un GPS à un autre, en termes de nomenclature et d’activité. » Christie Masson, Responsable RH (HR Business Partner), Apicil Avec l’aide des responsables RH, une cartographie des emplois existants a été réalisée. Les intitulés d’emploi et leurs principales activités, sont placés par chaque GPS sur une matrice. Un axe est structuré en fonction du caractère individuel ou collectif du/des dossiers traité(s), l’autre sépare les activités de gestion des activités de pilotage de projets11. Tous les groupes paritaires de protection sociale n’y sont pas représentés.

Néanmoins, la représentation cartographiée obtenue nous a permis de classer, puis de visualiser le périmètre d’activité. Cette démarche a principalement révélé une zone de porosité entre les deux métiers (chargés d’intervention et de développement social) et permis d’identifier au sein de l’action de certains groupes, une activité transverse à l’entreprise, dédié à des projets de partenariat.

Trois zones ont été identifiées dont une zone « poreuse » - entre le pilotage, la gestion de projets et la gestion de demandes individuelles - qui rassemble des gestionnaires évoluant vers la gestion collective et travaillant en mode projet

1. La première zone correspond au traitement de dossiers individuels : le développement de l’automatisation, l’industrialisation des traitements est le plus important, le travail est réalisé en interne.

2. La deuxième zone, tournée vers les actions collectives : le travail est réalisé en relation avec des partenaires et en transverse dans l’entreprise

3. La troisième, plus poreuse, rassemble des gestionnaires sortant parfois du cadre de la gestion de demandes individuelles et peuvent évoluer, selon les groupes, en mode projet.

Avec l’essor des actions collectives, la zone 1 consacrée au traitement des demandes individuelles a naturellement tendance à se réduire, tandis que la zone 2 consacrée au traitement des dossiers collectifs a tendance à se développer.

1.2 Des chefs de projets, transverses à l’entreprise, dédiés au management de projets d’action sociale

Au sein de l’action sociale, la plupart des collaborateurs ont un emploi propre à l’action sociale mais un certain nombre de chef de projets ou de responsables de projets dont l’emploi est transverse, travaillent sur des dispositifs collectifs sans être rattachés à la famille action sociale. Ce phénomène est notamment plus spécifique aux groupes Malakoff Humanis, AG2R La Mondiale et IRP Auto.

§ Un cas particulier : l’Ircem et ses Cercles de travail

Suite à la mise en place d’une nouvelle organisation nommée “l’entreprise libérée” -

qui a notamment pour objectif de développer des modes collaboratifs transverses - des cercles sont constitués sur une ou plusieurs thématiques, au sein desquels sont intégrés des collaborateurs d’horizons différents, pour converger vers un objectif unique.

Le pilotage de projet d’action sociale peut ainsi émaner de profils aux compétences et expertises nécessaires à l’atteinte de l’objectif, sans avoir forcément au préalable de compétences ou de connaissances spécifiques à l’Action Sociale.

À l’inverse, les gestionnaires action sociale peuvent intégrer un cercle, se porter

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bien différente de leur métier au quotidien.

1.3 Des gestionnaires de demandes individuelles évoluant vers un périmètre d’activité plus large : la gestion d’actions collectives, en mode projet

L’identification d’une zone de porosité entre deux zones de métiers assimilés d’un côté au chargé d’intervention sociale (gestion de dossier individuel) et de l’autre au chargé de développement social (management et pilotage de projets, développement de partenariats) a permis de mettre en évidence l’élargissement du périmètre d’activité d’un certain nombre d’emplois assimilés initialement aux conseillers et gestionnaires de demandes individuelles.

L’essor des actions collectives, le développement de partenariats et le travail en mode projet conduit les collaborateurs à sortir du cadre individuel pour se consacrer au traitement de dossiers collectifs, avec des partenaires. Les domaines de formation tendent également à s’élargir pour satisfaire

cette montée en compétences. Certains groupes ont décidés de former l’ensemble des métiers de l’action sociale à des formations à la gestion de dossiers collectifs et au développement de partenariats.

« Nous déployons une action de formation qui s’adresse à une centaine de collaborateurs, pratiquement l’ensemble de la famille Action Sociale. Elle porte sur le développement de partenariats avec des associations. Le but est de permettre à chacun – gestionnaire ou chargé de développement - de sortir de son silo. » Philippe DE VAUGIRAUD Responsable Département RH, AG2R La Mondiale

1.4 Vers un rapprochement des activités entre les métiers ? Si le chargé de développement social est

présent sur le territoire avec les entreprises pour mener des partenariats, des plans d’actions, le chargé d’intervention sociale est plutôt conseiller en prestations sociales, tourné vers les assurés. Mais la tendance semble être au rapprochement des activités.

Avec l’essor des actions collectives, le travail en mode projet, le chargé d’intervention sociale ou délégué social devrait partager certaines activités avec le chargé de développement social, notamment en gestion de projet et développement des offres sur le territoire.

Dans le document Frédéric Joly et Magali Turpain (Page 54-57)