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LA VALLEE DE LA SAONE

A VALLON « G RANDE R UE »

BIBLIOGRAPHIE

Deffressigne 1985, Deffressigne 1986. LE SITE ET LES VESTIGES

Des travaux effectués dans une cave moderne ont mis au jour une excavation (composante d'un habitat semi-enterré ?), dont le remplissage a livré un matériel homogène (vaisselle céramique, amphores, quinaire d'argent lingon), datable de La Tène finale.

CHRONOLOGIE

L'auteur de l'étude date le lot d'amphores du milieu du Ier s. av. n. è., mais indique en conclusion que cette découverte atteste une occupation du site dès la première moitié du Ier s. (Deffressigne 1986, p. 122, 129). Plusieurs données invitent à situer la mise en place de ce lot dans la deuxième moitié du Ier s. av. n. è., sans doute dans le troisième quart (voir ci- dessous).

LA CERAMIQUE

L'ensemble mis au jour regroupe des tessons d'une quarantaine de vases différents, auxquels s'ajoutent des fragments d'amphores de type Dr. 1 (une dizaine de récipients en NMI)287.

285 L'Avallonnais aurait été, d'après M. Chaume (Chaume 1927, carte p. 96-97), le territoire des Brannovii,

peuple client des Eduens.

286 Delor, Rolley 1989, p. 125.

287 10 lèvres, 6 pieds. En dehors d'une lèvre courte et inclinée de Dr. 1A, il s'agit de lèvres peu épaisses, en

bandeau assez court (hauteur comprise entre 3,5 et 5,5 cm), qui illustrent une variante tardive de Dr. 1, typique des types de La Tène D2 dans la vallée de la Saône : Cersot (Vaussanvin 1979), Tournus -Sept Fontaines (phase 3-4) et Clos-Roy (Vaussanvin 1987) ; une panse reconstituée appartient à une amphore Dr. 1B : Deffressigne 1986 fig. 1)

La céramique à pâte grossière non tournée est représentée par une quinzaine d'individus, se

rattachant à deux types principaux : le pot ovoïde (~5 exemplaires) et l'écuelle à bord rentrant (~10 exemplaires). Les pots présentent un décor d'impressions sur l'épaule (n°1-3). Le seul type identifiable (n°1) est un pot sans col à bord éversé, allongé, mouluré. Les écuelles et jattes à bord rentrant (n°4-6) possèdent des profils variés. Une variante (n°6), caractérisée par un ressaut bien marqué à la liaison panse-fond, est typique du Sénonais288.

La céramique fine tournée se compose de trois catégories différentes. Deux d'entre elles, la

céramique peinte et la céramique claire lissée sont faiblement représentées. La céramique peinte est illustrée par trois petits fragments (2 avec traces de décor sépia rapporté sur fond blanc), la céramique claire lissée par un bord de vase bas ouvert et la partie supérieure d'un pot ovoïde à bord éversé arrondi et haut de panse décoré au lissoir (n°19 : registre de stries disposées en chevrons, entre deux baguettes). La céramique fine noire lissée occupe la place principale avec une vingtaine d'exemplaires. Le répertoire est relativement diversifié. Les vases hauts fermés consistent en pots ovoïdes, à bord éversé de forme variable (n°8-9 : 3 exemplaires), ou à bord horizontal parcouru par une moulure (n°7 : 2 exemplaires). Quatre types de formes basses peuvent être discernés : l'écuelle ou jatte à bord rentrant, nettement dominante (n°11-12 : 10 exemplaires), la jatte à bord éversé et col marqué par une baguette (n°13-14 : 2 exemplaires), le bol hémisphérique à panse moulurée et décor ondé au peigne (n°15-16 : 2 exemplaires), le bol caréné à col développé mouluré (n°18).

Les caractéristiques dominantes de cet ensemble s'inscrivent dans un horizon LT D2. Une indication pertinente réside dans la fréquence des décors ondés au peigne, en céramique fine noire (au moins 5 individus, au sein d'un échantillon restreint). De plus, deux types de vases sont caractéristiques de la fin de La Tène D2 et de la période augustéenne, il s'agit du pot n°7, à bord horizontal parcouru par une moulure289 et du bol hémisphérique mouluré à décor ondé290. Le bol caréné n° 18, à col développé mouluré est typique d'une phase LT D2 avancée dans le Sénonais291.

Ces différentes données sont cohérentes avec l'indication fournie par les amphores et par la monnaie très usée et permettent de rattacher l'ensemble mis au jour à Avallon à l'horizon LT D2, sa mise en place intervenant sans doute dans les années -40 / -20, si l'on tient compte de la présence d'éléments de faciès pré-augustéen, voire augustéen précoce. Il n'est pas certain par ailleurs que ce lot soit très homogène. En effet, les quelques fragments de pots en céramique grossière présentent des caractères archaïques (bord développé mouluré, décor d'impressions marquées sur l'épaule) et pourraient sans difficulté remonter à la première moitié du Ier s. Il est cependant difficile d'être affirmatif en l'absence d'ensembles de comparaison dans le secteur avallonnais292.

D'un point de vue culturel, dans l'étude déjà citée (Deffressigne 1986, p. 129), un rapprochement est établi, à partir de cet ensemble, entre la céramique des sites du Mont- Beuvray, du Mont Avrolles et d'Avallon, ceci d'ailleurs sans réelle argumentation. En tout cas, la présence de céramique à décor ondé au peigne sur ces trois sites, sur laquelle cette hypothèse semble reposer293, ne peut être retenue comme critère pertinent. Ce type de

288 Saint-Denis-lès-Sens n° 17, 23 ; Saint-Martin-du-Tertre : Prampart 1981, pl. VII, IX : Villemanoche -

Malvoisine, Colemiers : dessins communiqués par J.-Y. Prampart à M. Joly.

289 Mâcon n° 57 ; Tournus-Clos-Roy n°68 ; Braux n°35 et Poil, Decize, Le Mont-Beuvray : Barral , Joly à

paraître, fig. 9 n°118-119, 121.

290 Joly, Barral 1992

291 St.-Martin-du-Tertre : fig. 133 ; St. Denis-lès-Sens n° 117-118.

292 On note que dans le domaine sénon comme dans le domaine occidental éduen (Morvan, Nivernais), les pots

en céramique grossière ne présentent plus qu'exceptionnellement des décors ponctuels sur l'épaule, à La Tène D2, alors que ce type de décor reste très prégnant à la même période chez les Mandubiens (Auxois).

céramique est en effet répandu sur une aire géographique extrêmement vaste à la fin de La Tène et surtout à l'époque augustéenne. Pour nos régions, il s'agit d'un indicateur chronologique, mais certainement pas d'un marqueur culturel.

Au contraire, dans une optique culturelle, la présence de deux formes typiques du Sénonais, l'écuelle à pied bien marqué (n°6) et le bol caréné à col haut mouluré (n°18), constitue une indication tangible. Une autre information pertinente réside dans la présence de trois petits fragments peints, que l'on peut interpréter dans le sens d'une importation du domaine éduen. A travers ce petit ensemble, l'Avallonnais apparaît comme une zone intermédiaire où les caractères sénons sont bien affirmés mais où les influences éduennes se font encore sentir. Sous ce dernier aspect, il semble que l'Avallonnais se trouve dans une situation assez comparable à celle de l'Auxois.

La présence faible dans ces deux secteurs de céramique peinte à décor brun rapporté sur fond blanc ou rouge, totalement absente plus au nord (Sénonais en particulier) indiquerait une zone marginale de diffusion de certaines productions éduennes294.

294 Pour l'Auxois, une diffusion à partir du domaine lingon, où la céramique peinte est bien représentée

(Mirebeau, Langres) est également envisageable. Il faudrait également prendre en compte le facteur chronologique, ce type de céramique se raréfiant rapidement dès la fin de La Tène D1.

LE TONNERROIS

Ce secteur, en limite du plateau calcaire bourguignon et du Bassin parisien, se trouve aux confins des cités lingonne et tricasse. L'agglomération antique de Tonnerre, située sur un éperon barrés dominant la vallée de l'Armançon, est supposée avoir succédé à un oppidum celtique, attribué aux Lingons (Devevey 1992). Une seule découverte mérite d'être mentionnée dans ce secteur.