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LA VALLEE DE LA SAONE

M ELLECEY « M ARLOUX »

BIBLIOGRAPHIE

Armand-Calliat 1941, Armand-Calliat 1944, Armand-Calliat 1947, Monthel 1992.

LE SITE ET VESTIGES

Le site de Marloux se trouve au pied de la Côte chalonnaise, à quelques kilomètres au nord- ouest de Chalon-sur-Saône, au croisement de deux voies romaines importantes118. Le site a été découvert et exploré de façon ponctuelle de 1943 à 1945 par L. Armand-Calliat, qui a mis en évidence une station routière importante occupée principalement à La Tène finale et au Ier s. ap. J.-C., et désertée à la fin du IIIème s. Les reconnaissances aériennes et sondages effectués plus récemment (Monthel 1992), aux environs du secteur de Marloux, laissent supposer l'existence d'une agglomération assez étendue, vraisemblablement à fonction routière et artisanale, qui semble s'organiser le long de la voie Chalon / Autun, et dont le centre coïnciderait avec la zone de carrefour des deux voies romaines, à Marloux, où se situe également l'occupation primitive.

COMMENTAIRE

Les vestiges d'occupation de La Tène finale n'ont été mis au jour que dans les fouilles de L. Armand-Calliat et consistent essentiellement en éléments mobiliers (céramiques, monnaies, objets de parure et outillage en fer et en bronze). Aucune structure ne peut être rapportée à cette période avec certitude119, et il semble, d'après les données de la fouille, que le matériel précoce se trouvait presque toujours mélangé au mobilier plus tardif120, ce qui laisse présumer que les niveaux d'occupation de La Tène finale ont été fortement perturbés par les constructions gallo-romaines.

Au sein du matériel précoce se distingue assez facilement un ensemble d'éléments caractéristiques de l'époque augustéenne121. Le matériel attribuable à La Tène finale

117 Fouille effectuée par F. Cognot. Matériel déposé au musée Denon à Chalon.

118 Vraisemblablement d'origine protohistorique, l'une reliant le Chalonnais et l'Autunois, l'autre longeant la

Côte beaunoise et chalonnaise.

119 Armand-Calliat évoque la présence de foyers, "fonds de cabane", de vestiges attestant une activité

métallurgique (Armand-Calliat 1941, 1944, p. 23) et suppose l'existence de deux tombes à incinération (Ibid. 1944, p. 29 ; Ibid. 1947 p. 418).

120 Armand-Calliat 1947 p. 419

121 Fibules en bronze à ailettes, à plaquettes, à queue de paon (Feugère type 13a, 14a, 16a ; Armand-Calliat 1944

comprend essentiellement des monnaies122, plusieurs fibules filiformes en fer123 , des fragments d'amphores de types Dr. 1, des jetons et de la vaisselle céramique, en assez faible quantité124, auxquels s'ajoutent une partie des pièces d'outillage en fer mis au jour125. Pour La Tène finale, la céramique fournit les indications chronologiques les plus pertinentes, quoiqu'aléatoires en raison de la faiblesse de l'échantillon recueilli. La plupart des vases, considérés isolément, illustrent des types communs, fréquents, qui ne peuvent être situés que dans une fourchette large (fin IIème-Ier s. av.). On distingue cependant un pot à bord éversé (n°3), qui d'après sa facture et son montage (pâte grossière tournassée) et son décor peut être considéré comme tardif (deuxième moitié Ier s.), tandis que plusieurs pots à bord mouluré (n° 1-2), apparaissent caractéristiques de la période fin IIè-début Ier s., en fonction notamment de leur décor. Pour l'essentiel, on discerne à Marloux un groupe assez cohérent de vases, dont l'association se retrouve fréquemment dans les contextes précoces de la vallée de la Saône (à Varennes et St. Symphorien, à Tournus-Champsemard, à Verdun -Petit Chauvort). L'occupation du site dès la fin du IIème s., ou le tout début du Ier s. peut être avancée.

LE MATERIEL CERAMIQUE DE LA TENE FINALE

L'ensemble conservé au Musée Denon à Chalon-sur-Saône regroupe les fragments d'une vingtaine de vases différents. La céramique grossière est représentée par des pots à bord mouluré et décor incisé prononcé, en pâte claire micacée (n° 1-2)126 et des récipients de formes diversifiées en pâte siliceuse sombre ou de teinte irrégulière : pot à bord éversé en bourrelet (n°3 : 1 individu), jattes à bord rentrant, arrondi ou facetté (n°4 : 3 individus), mouluré (n°5 : 1 individu) ou à impressions digitées (Armand-Calliat 1944, fig. 8f), écuelle à fond large et bord éversé mouluré (n°6 : 1 individu), couvercle (n°7 : 1 individu). En céramique fine tournée se distinguent des vases à pâte fine grise ou noire lissée, fréquemment ornées d'ondes au brunissoir : écuelles à bord rentrant (n°9-11 : 3 individus), écuelle à profil en S (n° 12 : 1 individu), formes imitées de la campanienne, assiette à lèvre retombante (n° 8 : 1 individu), bol évasé (n°13 : 2 individus), auxquels s'ajoutent des bouteilles à pâte fine claire, à décor peint restreint au col (n°15-16)127.

Malgré un échantillon peu fourni donc difficile à exploiter, deux faits paraissent intéressants à souligner. En premier lieu, l'association de formes et catégories céramiques représentées à Marloux rappelle assez nettement le faciès des ensembles précoces (fin IIè-déb. Ier s.) de la vallée de la Saône. En second lieu, la présence significative de deux productions particulières, les pots à pâte grossière claire micacée, et les bouteilles peintes, à lèvre biseautée, met en évidence des affinités entre la céramique de Marloux et celle des sites du Verdunois et suggère ainsi une éventuelle communauté culturelle et économique entre le secteur de Chalon et celui de Verdun. En revanche, l'écuelle à bord éversé n°6 et le couvercle n°7 en céramique non tournée indiquent des relations avec la zone Mâcon-Tournus.

de palmettes estampé, imitation de vases à parois fines (Ibid. fig. 10c), céramique fine grise à décor ondé au peigne (Ibid. fig. 10a, b), ou à décor estampé à la molette (Ibid. 1947 fig. 8).

122 Une quinzaine de potins (dont types L.T. 5368, 7417, 8329) au moins un bronze frappé, plusieurs quinaines

en argent éduens (dont type L.T. 4805, 5053, 5026). certaines de ces monnaies ont pu circuler cependant à l'époque augustéenne.

123 dont une à arc coudé (Armand-Calliat 1944, fig. 4d) qui illustre une variante bien attestée sur le site de

Tournus-Sept Fontaines.

124 Armand-Calliat (1944, p. 40) évoque une quinzaine d'amphores.

125 Objets difficilement datables avec précision mais dont certains remontent certainement à La Tène finale

(Armand-Calliat 1944 fig. 4-5, Ibid. 1947 fig. 4-5).

126 Cinq exemplaires conservés, une douzaine d'individus mis au jour d'après Armand-Calliat (1944, p. 35). 127 Un exemplaire conservé, 5 individus recueillis d'après Armand-Calliat 1944, p. 37.

LE VERDUNOIS