Chapitre 2 Diffraction d’un faisceau gaussien 69
II.2 Expressions des champs rayonn´ es
II.2.4 Validit´ e de la solution non uniforme
−1 pour(X+,Y+), (X−,Y−) +1 pour(X−,Y+), (X+,Y−)
(2.148)
II.2.4 Validit´e de la solution non uniforme
II.2.4.a Contributions des points critiques
Dans cette section nous appliquons les solutions d´evelopp´ees pr´ec´edemment. Notre
m´ethode de r´ef´erence sera l’´evaluation num´erique de l’int´egrale (2.110). Afin de mettre
en valeur le rˆole de chacune des contributions (premier, second et troisi`eme ordre), nous
allons pr´esenter un ensemble de cas de figure particuliers.
II. Diffraction 3D 113
Le champ rayonn´e dans la direction sp´eculaire de r´eflexion est associ´e aux points
critiques du premier ordre. Pour mettre en ´evidence la contribution de ces points (2.134),
on ´eclaire une surface carr´ee de
20λde cˆot´e par un faisceau gaussien paraxial de
demi-largeur
kW0=4πsitu´e `a une hauteur de
10λde la plaque (cf figure 2.28). Avec cette
configuration, l’amplitude du champ ´eclairant les arˆetes de la surface est faible devant
l’amplitude incidente au centre de la surface, et ainsi, seule la contribution des points
critiques du premier ordre sera mise en ´evidence.
Fig.2.28: G´eom´etrie du calcul.
La polarisation principale du champ incident est dirig´ee selon la direction
exdu
rep`ere absolu. La visualisation des composantes
Eθdes champs rayonn´es se fait `a une
distance
r=1000λde l’origine (courbe en noir illustr´ee sur la g´eom´etrie). L’amplitude
et la phase de l’´evaluation num´erique de l’int´egrale (2.110) et la solution asymptotique
sont repr´esent´ees sur la figure (2.29). L’erreur repr´esent´ee sur cette figure correspond `a
la valeur absolue de la diff´erence des deux composantes, soit
∆= |Eθ;num−Eθ;as ympt|.
Fig.2.29: Mise en ´evidence de la contribution du point critique du premier ordre. `
A gauche : amplitude en dB de la composanteEθ. `A droite : phase en degr´es. En
bleu : OP num´erique ; en vert : OP analytique. En rouge : diff´erence.
Comme on peut le constater sur la figure (2.29), le champ rayonn´e par l’expression
analytique correspond bien avec l’´evaluation num´erique de l’int´egrale de rayonnement
dans l’hypoth`ese de l’optique physique. La contribution du point critique du premier
ordre correspond principalement `a la composante sp´eculaire du champ rayonn´e.
Afin de mettre en ´evidence la contribution des points critiques du second ordre (2.136
-2.141), on ´eclaire la plaque avec un faisceau d´ecal´e, de sorte que la majorit´e du faisceau
se propage en dehors de la plaque (cf figure (2.30)). Ainsi, la contribution sp´eculaire sera
n´egligeable par rapport `a la contribution des champs rayonn´es par l’arˆete ´eclair´ee.
II. Diffraction 3D 115
Le faisceau incident a les mˆemes propri´et´es que pr´ec´edemment, mais son origine est
situ´ee cette fois au point
Ofg(14λ, 0, 10λ). L’amplitude et la phase des champs rayonn´es
sont repr´esent´ees sur la figure (2.31).
Fig.2.31: Mise en ´evidence de la contribution des points critiques du second ordre. `A gauche : amplitude en dB de la composanteEθ. `A droite : phase en
degr´es. En bleu : OP num´erique ; en vert : OP analytique. En rouge : diff´erence.
Comme on peut le constater sur la figure (2.31), le rayonnement de l’arˆete est mod´elis´e
de fa¸con satisfaisante par la contribution des points critiques du second ordre. On note
que l’amplitude globale du champ rayonn´e par l’arˆete est inf´erieure `a l’amplitude de
la composante sp´eculaire dans le cas pr´ec´edent, c’est-`a-dire de la contribution du point
critique du premier ordre.
Afin de mettre en ´evidence la contribution des points critiques du troisi`eme ordre
(2.145), on place le faisceau de telle sorte qu’il n’´eclaire principalement qu’un coin de la
surface (cf. figure2.32).
Fig.2.32: G´eom´etrie du calcul.
Le faisceau incident a les mˆemes propri´et´es que pr´ec´edemment, mais son origine est
situ´ee cette fois au point
Ofg(14λ, 14λ, 10λ). L’amplitude et la phase des champs rayonn´es
sont repr´esent´ees sur la figure (2.33).
Fig.2.33: Mise en ´evidence de la contribution des points critiques du troisi`eme ordre. `A gauche : amplitude en dB de la composanteEθ. `A droite : phase en
degr´es. En bleu : OP num´erique ; en vert : OP analytique. En rouge : diff´erence.
On constate sur la figure (2.33) que le rayonnement du coin de la plaque est
correcte-ment mod´elis´e par la contribution des points critiques du troisi`eme ordre. On remarque
de plus que l’amplitude globale du champ rayonn´ee est inf´erieure `a l’amplitude du champ
rayonn´e par une arˆete, c’est-`a-dire par la contribution des points critiques du second
ordre.
II. Diffraction 3D 117
II.2.4.b Superposition des contributions des points critiques
Comme on peut le constater sur les figures pr´ec´edentes, la contribution de chaque
type de point critique est d’un ordre de grandeur diff´erent. La contribution des points
critiques du premier ordre (2.134) est un d´eveloppement asymptotique d’ordre
O(k−1).
Les contributions des points critiques du second ordre (2.136,2.141) sont d’ordre
O(k−3/2)et enfin les contributions des points critiques du troisi`eme ordre sont d’ordre
O(k−2). Afin
de mettre en ´evidence l’int´erˆet de chacune des contributions dans un cas plus complexe,
on ´eclaire la plaque par un faisceau situ´e en
Ofg(−2λ; 3λ; 50λ)(cf. figure 2.34). De cette
mani`ere, les 4 arˆetes et les 4 coins sont ´eclair´es avec une amplitude non n´egligeable par
rapport au reste de la surface.
Fig.2.34: G´eom´etrie du calcul et amplitude des composantesEθ du champ
lointain rayonn´e pourr=1000λ. En bleu : OP num´erique ; en vert : OP analytique. En rouge : diff´erence.
Nous avons scind´e le champ rayonn´e de la figure (2.34) sur la figure suivante (2.35)
afin de pouvoir visualiser la contribution de chaque type de points critiques. Il est clair
que la contribution principale, celle du sp´eculaire, provient des points critiques du
pre-mier ordre (en vert). Les lobes secondaires proviennent du rayonnement des arˆetes,
c’est-`
a-dire des contributions des points critiques du second ordre (en rouge). D’un niveau
inf´erieur, la contribution des 4 points critiques du troisi`eme ordre, correspondant au
rayonnement des 4 coins de la surface, est n´egligeable dans le cas pr´esent.
Fig.2.35: Champ r´ef´erence (en bleu) et contribution globale de chaque type de points critiques.
On remarquera de plus que la seule contribution du point critique de premier ordre
ne donne pas exactement l’allure du lobe principal. C’est la somme des contributions
du premier et du second ordre qui permet de d´ecrire le champ rayonn´e, mˆeme pour
le premier lobe. Aussi, il apparaˆıt que la contribution des points critiques du second
ordre est n´ecessaire `a la description du champs rayonn´e, non seulement pour les lobes
secondaires, mais ´egalement pour la direction principale.
Enfin, la contribution des coins peut g´en´eralement ˆetre n´eglig´ee, tout du moins
lorsque l’amplitude du champ incident sur la surface est non n´egligeable sur la surface
(ou les arˆetes). Lorsque un coin est la seule partie de la surface ´eclair´ee, la contribution
du troisi`eme ordre devient alors essentielle au calcul des champs rayonn´es.
II.2.4.c Caract`ere non uniforme de la solution
Discontinuit´es. Les contributions des points critiques de premier et second ordre
doivent ˆetre prises en compte seulement si ces points appartiennent au domaine d’int´egration[116].
Or, lorsque le point d’observation
Pdu champ rayonn´e varie, les points critiques varient
´egalement. On constate alors que le point critique du premier ordre ”traverse” la surface
S
.
Pour la configuration pr´ec´edente, le point critique du premier ordre ´evolue avec le
point d’observation du champ. Pour des angles d’observation
θ<9.6◦ou sup´erieur
θ>II. Diffraction 3D 119
14.5◦
, le point critique du premier ordre n’appartient plus au domaine d’int´egration
S.
Par cons´equent, il convient alors ne pas prendre en compte la contribution (2.134) pour
ces angles. Ce qui conduit `a des discontinuit´es dans le calcul du champ rayonn´e, lorsque
par exemple une contribution ”disparaˆıt”. Ces discontinuit´es sont visibles sur la figure
(2.34).
Singularit´es. On remarque que les expressions des contributions des points
cri-tiques du second et du troisi`eme ordre (2.136-2.141), (2.145) peuvent ˆetre singuli`eres
lorsque :
g1,2(2)→0⇒Er(2);X,Y → ∞
(2.149)
g1,2(3)→0⇒Er(3)→ ∞
(2.150)
Si les d´eriv´ees premi`eres de la fonction
gsont nulles aux points critiques de second et
troisi`eme ordre, alors ces points sont ´egalement des points critiques du premier ordre.
Aussi, on peut s’attendre `a obtenir des champs singuliers lorsque le point critique du
premier ordre sera proche des contours de la surface
S, c’est-`a-dire lorsque l’axe de
propagation du faisceau incident coupera la surface
Sau voisinage des bords.
Pour illustrer cette configuration, nous ´eclairons la plaque carr´ee avec un faisceau
dont l’origine est en
Ofg(X+, 0, 10λ), c’est-`a-dire juste au dessus de l’une des arˆetes (cf.
figure (2.36)).
Fig.2.36: G´eom´etrie.
sur cette figure, au voisinage de l’angle
θ=0◦, c’est-`a-dire dans la direction sp´eculaire,
la contribution du point critique du second ordre devient singuli`ere. Ceci est dˆu au fait
que le point critique du premier ordre est proche du point du second ordre. On parle
alors decoalescence entre les points critiques de premier et de second ordre.
Fig.2.37: `A gauche : amplitude des champs rayonn´es. `A droite : contribution de chaque type de points critiques.