II.6 Caract´ eristiques physiques
II.6.2 Domaine de validit´ e
Afin de pr´esenter un domaine de validit´e pour chacune des deux hypoth`eses
utili-s´ees pour le calcul des champs propag´es, nous nous int´eressons au rayonnement d’une
distribution gaussienne d´efinie dans le plan
z=0, c’est-`a-dire `a la propagation d’un
fais-ceau gaussien dont l’expression exacte est donn´ee par la relation int´egrale (1.34). Cette
expression est ´evalu´ee num´eriquement et est compar´ee avec les expressions analytiques
(1.41) et (1.49). L’erreur entre la m´ethode de r´ef´erence num´erique et une formulation
analytique est d´efinie par :
∆(r)= kEref(r)−Etest(r)k
(1.58)
On jugera que cette erreur est satisfaisante `a la distance
r=r∆lorsque
∆sera inf´erieur
`
a
−60dB avec
MaxkErefk =0dB :
r∆
tel que
∆(r)< −60dB(1.59)
Afin de pr´esenter des conclusions ind´ependantes de la fr´equence, on normalise les
r´esultats par rapport `a la longueur d’onde
λ. Plusieurs types de faisceaux sont d´efinis
par des ceintures circulaires ”´etroites” formant des faisceaux tr`es divergents (telles que
kW0<2π
) jusqu’`a des ceintures ”larges” et peu divergents (telles que
kW0>2π). Les
cein-tures sont d´efinies sans perte de g´en´eralit´e sur le plan initial en
z=0par
zW0,x =zW0,y=0.
Sur les figures (1.10 `a 1.16), nous avons repr´esent´e la composante principale d’un
faisceau gaussien circulaire avec diff´erentes demi-largeurs de ceinture telles que
kW0= π, 2π, 4π, 8πet introduites dans la matrice de courbure suivante :
Q(0)= 2 j kW2 0 0 0 j kW2 2 0
(1.60)
On repr´esente pour chacune de ces figures les erreurs entre le calcul num´erique et les
formulations analytiques paraxiale et champ lointain.
II. Faisceaux gaussiens g´en´eralis´es 35
Fig.1.10: Amplitude d’un faisceau gaussien propag´e dans le planxOz. R´ef´erence calcul´ee num´eriquement `a partir de l’´equation int´egrale du spectre d’ondes planes
(1.34). Faisceau circulaire,kW0=π.
Fig.1.11: Diff´erence absolue (en dB) entre la r´ef´erence et la formulation paraxiale (1.41) (`a gauche) et entre la r´ef´erence et la formulation champ lointain (1.49) (`a
droite). Faisceau circulaire,kW0=π.
Lorsque la demi-largeur du faisceau est faible, on constate que le faisceau est tr`es
divergent. La formulation analytique paraxiale donne de bons r´esultats uniquement dans
le cˆone de paraxialit´e. La formulation analytique champ lointain correspond au champ
exact `a quelques longueurs d’ondes du centre du faisceau.
Fig.1.12: Amplitude d’un faisceau gaussien propag´e dans le planxOz. R´ef´erence calcul´ee num´eriquement `a partir de l’´equation int´egrale du spectre d’ondes planes
(1.34). Faisceau circulaire,kW0=2π.
Fig.1.13: Diff´erence absolue (en dB) entre la r´ef´erence et la formulation paraxiale (1.41) (`a gauche) et entre la r´ef´erence et la formulation champ lointain (1.49) (`a
droite). Faisceau circulaire,kW0=2π.
`
A mesure que l’on augmente la taille du faisceau, l’approximation paraxiale donne
de meilleurs r´esultats, contrairement `a l’approximation champ lointain dont le domaine
de validit´e s’´eloigne du centre du faisceau.
II. Faisceaux gaussiens g´en´eralis´es 37
Fig.1.14: Amplitude d’un faisceau gaussien propag´e dans le planxOz. R´ef´erence calcul´ee num´eriquement `a partir de l’´equation int´egrale du spectre d’ondes planes
(1.34). Faisceau circulaire,kW0=4π.
Fig.1.15: Diff´erence absolue (en dB) entre la r´ef´erence et la formulation paraxiale (1.41) (`a gauche) et entre la r´ef´erence et la formulation champ lointain (1.49) (`a
Fig.1.16: Amplitude d’un faisceau gaussien propag´e dans le planxOz. R´ef´erence calcul´ee num´eriquement `a partir de l’´equation int´egrale du spectre d’ondes planes
(1.34). Faisceau circulaire,kW0=8π.
Fig.1.17: Diff´erence absolue (en dB) entre la r´ef´erence et la formulation paraxiale (1.41) (`a gauche) et entre la r´ef´erence et la formulation champ lointain (1.49) (`a
droite). Faisceau circulaire,kW0=8π.
Lorsque la demi-largeur du faisceau est grande, le faisceau est tr`es peu divergent.
Dans ce cas de figure, l’erreur avec l’expression analytique paraxiale est tr`es faible. Au
contraire, plus le faisceau est large, plus le domaine de validit´e de la formulation champ
lointain est ´eloign´e.
Synth`ese. Les formulations des faisceaux gaussiens g´en´eralis´es offrent une ´
ecri-ture plus compacte des champs ainsi que la description de tous les faisceaux gaussiens
classiques. La validit´e de chacune des deux formulations g´en´eralis´ees d´epend
essentielle-ment de la demi-largeur du faisceau au niveau de la ceinture. Pour des faisceaux ´etroits
(
kW0<2π), la formulation champ lointain donne de tr`es bons r´esultats au-del`a d’une
vingtaine de longueur d’ondes. `A mesure que la largeur du faisceau augmente, la distance
II. Faisceaux gaussiens g´en´eralis´es 39
r∆
n´ecessaire pour que l’approximation champ lointain soit justifi´ee augmente ´egalement.
En se basant sur le crit`ere de justification de l’approximation champ lointain pour des
ouvertures (zone de Fraunhofer), la distance minimale d’observation doit ˆetre sup´
e-rieure de
2D2/λo`u
Drepr´esente le diam`etre de l’ouverture. Par cons´equent, la distance
minimale pour un faisceau gaussien de demi-largeur
W0doit ˆetre sup´erieure `a
5kW2 0 2
, soit
5z0
.
La formulation paraxiale donne de meilleurs r´esultats `a mesure que la taille de la
ceinture augmente. Il est g´en´eralement admis que la formulation paraxiale donne de bons
r´esultats au voisinage de l’axe de propagation pour
kW0>2π(soit une largeur
W0=λou
angle de divergence d’environ
20degr´es)[64]. D’une mani`ere g´en´erale, la zone de validit´e
de l’approximation paraxiale est contenue dans le cˆone d’angle
arctan(2/(kW0)).
Ces r´esultats sont illustr´es sch´ematiquement sous la forme d’une abaque sur la figure
(1.18).
Fig.1.18: Abaque sch´ematique des zones de validit´e des formulations paraxiales (1.41) (rouge) et champ lointain (1.49) (bleu).
Enfin, les fronts d’onde des faisceaux ne sont pas ´equivalents selon les formulations
utilis´ees. Le front d’onde d’un faisceau gaussien dans la formulation paraxiale est
qua-dratique tandis qu’il est sph´erique pour la formulation champ lointain. Par cons´equent,
`
a grande distance (zone en rose), l’utilisation de la formulation paraxiale peut engendrer
des erreurs de phase importantes d`es que l’on s’´eloigne de l’axe de propagation.
III Faisceaux gaussiens conformes
Dans cette section, nous rappelons les principales caract´eristiques des faisceaux
gaus-siens conformes introduit dans [64].
Comme nous le verrons au chapitre 3, il existe plusieurs techniques permettant de
d´ecomposer une distribution de champ en un ensemble de faisceaux gaussiens. Parmi ces
techniques, la d´ecomposition multi-faisceaux gaussiens introduite par [64] permet de d´
e-composer des champs ´electromagn´etiques d´efinis sur des surfaces mod´er´ement courbes `a
l’aide des faisceaux gaussiens g´en´eralis´es de la section pr´ec´edente. Le domaine
d’applica-tion de la d´ecomposition multi-faisceaux gaussiens est limit´e `a une incidence mod´er´ee du
champ sur la surface courbe initiale, typiquement de l’ordre de 30 degr´es et ne convient
´egalement pas `a des surfaces trop courbes (cf. Figure1.19).
Fig.1.19: Illustration d’une probl´ematique li´ee `a des radˆomes de pointe effil´es.P
est le vecteur de Poynting du champ ´emis par l’antenne au pointM etnˆ la normale locale sortante `a la surface au point M. La d´ecomposition multi-faisceaux
gaussiens est valide lorsque l’angle entre ces deux vecteurs reste mod´er´e, c’est-`a-dire inf´erieur `a 30 degr´es.
Un nouveau type de faisceau gaussien a ´et´e d´efini pour surmonter cette limitation.
Contrairement aux faisceaux gaussiens g´en´eralis´es qui sont d´efinis `a partir d’un champ
gaussien sur un plan, les faisceaux gaussiens conformes sont d´efinis `a partir de
densi-t´es surfaciques gaussiennes de courant circulant sur une surface courbe quadratique. Le
rayonnement de ces courants est appel´e faisceau gaussien conforme. Grˆace `a cette d´
efi-nition, les faisceaux gaussiens conformes prennent en compte la courbure de la surface
III. Faisceaux gaussiens conformes 41
dont ils sont issus.
Une distribution de champ support´ee par une surface courbe peut alors ˆetre d´
ecom-pos´ee en une somme de faisceaux gaussiens conformes, `a partir de la d´ecomposition des
courants ´equivalents sur la surface en un ensemble de courants ´el´ementaires gaussiens.
On utilisera dans les sections qui suivent le terme de ”courant” pour d´esigner une densit´e
surfacique de courant. Les courants ´electriques seront not´es
Jet les courants magn´etiques
M