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Chapitre 2 Diffraction d’un faisceau gaussien 69

II.3 Domaine de validit´ e de la solution uniforme

II.3.4 Configurations plus g´ en´ erales

Afin de mettre en ´evidence et de quantifier les limitations de la formulation uniforme,

nous pr´esentons quelques cas de figure plus g´en´eraux.

Deux hypoth`eses limitent principalement la validit´e de l’expression asymptotique d´

e-velopp´ee par rapport `a une int´egration num´erique r´ealis´ee dans l’hypoth`ese de l’optique

physique. D’une part, l’hypoth`ese de constance de la matrice de courbure d’un faisceau

paraxial sur la surface

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, limite l’angle d’incidence `a des angles non rasants par

rap-port `a la surface. D’autre part, l’´evaluation asymptotique des int´egrales poss´edant deux

bornes finies (

Iij

) est r´ealis´ee dans l’hypoth`ese o`u les termes anti diagonaux de la matrice

Hessienne de la phase sont nuls.

Enfin, nous ´etudions ´egalement la validit´e de nos r´esultats lorsque les champs sont

observ´es dans un plan quelconque.

II.3.4.a Influence de l’approximation r´ealis´ee sur les int´egrales doubles avec

deux bornes

L’approximation (2.178) utilis´ee pour calculer un d´eveloppement asymptotique des

int´egrales doubles poss´edant deux bornes finies est p´enalisante lorsque le faisceau

inci-dent ´eclaire principalement les zones correspondantes au domaine d’int´egration de ces

int´egrales

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. Cette situation est illustr´ee sur la figure (2.64), o`u le centre d’un faisceau

paraxial incident de largeur

kW0=4π

est situ´e en

(15λ, 15λ, 10λ)

, soit clairement en

de-hors de la plaque. L’observation des champs rayonn´es se fait `a une distance de

1000λ

.

Dans ce cas, on observe que l’´evaluation asymptotique du champ rayonn´e est clairement

erron´ee.

16Ou du d´eveloppement limit´e utilis´e pour simplifier l’expression d’un faisceau champ lointain. 17c’est-`a-dire les zones repr´esent´ees en rouge sur la figure (2.39)

Fig.2.64: G´eom´etrie et amplitudes des champs Eθrayonn´es (en dB). Carr´e de

cˆot´e20λ,φ=0. En bleu : OP num´erique. En vert : OP asymptotique uniforme. L’observation est r´ealis´ee `a une distance de1000λ

Lorsque l’on augmente la distance d’observation, par exemple pour

r=1000000λ

, le

r´esultat tend `a converger vers la r´ef´erence comme cela est illustr´e sur la figure (2.65).

Fig.2.65: G´eom´etrie et amplitudes des champs Eθrayonn´es (en dB). Carr´e de

cˆot´e20λ,φ=0. En bleu : OP num´erique. En vert : OP asymptotique uniforme. L’observation est r´ealis´ee `a une distance de1000000λ

De plus, lorsque l’amplitude du champ incident sur la surface est plus importante, par

exemple en prenant un faisceau plus divergent ou plus proche de la surface, on retrouve

une bonne correspondance avec la r´ef´erence. Nous avons illustr´e cette situation sur la

figure (2.66), o`u le faisceau incident, toujours situ´e en

(15λ, 15λ, 10λ)

, est plus divergent

que pr´ecedemment (

kW0=π/2

). Par cons´equent, l’amplitude du champ incident sur la

plaque est plus importante et on observe que le champ rayonn´e calcul´e avec l’expression

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analytique est beaucoup plus correct.

Fig.2.66: G´eom´etrie et amplitudes des champsEθ rayonn´es (en dB). Carr´e de

cˆot´e20λ,φ=0. En bleu : OP num´erique. En vert : OP asymptotique uniforme. L’observation est r´ealis´ee `a une distance de1000λ. Le faisceau incident est plus

divergent que sur la figure (2.64).

Finalement, cette limitation n’est pas trop restrictive, dans la mesure o`u un

algo-rithme de lancer de faisceaux gaussiens peut trier les faisceaux incidents sur la plaque

et ne conserver que ceux interceptant le voisinage de la surface. De cette mani`ere, seuls

les faisceaux induisant un champ incident non n´egligeable sur la plaque serait

conser-v´es. Les faisceaux ´eclairant peu la plaque peuvent ˆetre n´eglig´es, dans la mesure o`u ils

contribueront peu au champ rayonn´e final.

II.3.4.b Observation dans un plan quelconque

Afin de quantifier l’erreur commise lorsque l’observation est r´ealis´ee dans un plan

quelconque, on place un faisceau dont la polarisation est contenue dans le plan

d’inci-dence, en

Ofg(50λ, 0, 50λ)

, avec un angle d’incidence de

θi=45

. Nous avons repr´esent´e sur

la figure (2.67) deux g´eom´etries, relatives `a des angles d’observation

φ=37

et

φ=112

.

Fig.2.67: G´eom´etries. `A gauche,φ=37. `A droite,φ=112.

Les composantes

Eθ

des champs rayonn´es `a une distance de

1000λ

de la surface sont

repr´esent´ees sur la figure2.68. Les composantes

Eφ

des champs rayonn´es sont repr´esent´ees

sur la figure2.69. Comme on peut le constater sur ces figures, l’´evaluation asymptotique

utilis´ee permet d’obtenir l’allure globale du champ, sans toutefois suivre exactement le

calcul num´erique.

Fig.2.68: ComposantesEθdes champs rayonn´es. `A gauche, pourφ=37. `A droite, pourφ=112.

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Fig.2.69: Composantes Eφ des champs rayonn´es. `A gauche, pourφ=37. `A droite, pourφ=112.

Le cas dual, pour une polarisation du champ incident perpendiculaire au plan

d’in-cidence, est repr´esent´e sur la figure (2.70).

Fig.2.70: G´eom´etries. `A gauche,φ=37. `A droite,φ=112.

Les composantes

Eθ

des champs rayonn´es `a une distance de

1000λ

de la surface sont

repr´esent´ees sur la figure2.71. Les composantes

Eφ

des champs rayonn´es sont repr´esent´ees

sur la figure2.72.

de l’optique physique. Toutefois, on constate que l’hypoth`ese de l’optique physique est

particuli`erement mise en d´efaut dans ces conditions.

Fig.2.71: ComposantesEθdes champs rayonn´es. `A gauche, pourφ=37. `A droite, pourφ=112.

Fig.2.72: ComposantesEφ des champs rayonn´es. `A gauche, pourφ=37. `A droite, pourφ=112.

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Synth`ese. Les hypoth`eses utilis´ees pour obtenir un d´eveloppement asymptotique

des int´egrales poss´edant deux bornes finies (

Iij

) restreignent le domaine de validit´e du

calcul. Lorsqu’un faisceau intercepte tr`es faiblement la plaque, on obtiendra de meilleurs

r´esultats pour des points d’observations situ´es `a grande distance de la surface.

Il serait n´ecessaire de trouver une meilleure approximation des int´egrales

Iij

. On

pour-rait par exemple penser `a deux d´eveloppements asymptotiques successifs. Toutefois, on se

retrouve dans ce cas `a devoir traiter une int´egrale dont l’int´egrande contient une fonction

d’erreur. On retrouve donc le mˆeme verrou math´ematique observ´e lors de l’´evaluation

asymptotique de la solution exacte du champ diffract´e par un demi-plan (cf. section

I.1.5). Dans cette situation, on observait que les fonctions d’erreur

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variaient trop

rapi-dement pour ˆetre approch´ees dans un large domaine de validit´e avec un d´eveloppement

asymptotique et on devait dans ce cas utiliser une int´egration num´erique.

Toutefois, cette limitation peut ˆetre contourn´ee lorsque la plaque est ´eclair´ee par

plusieurs faisceaux. En ne conservant que les faisceaux ´energ´etiques par rapport `a la

surface, un algorithme de lancer de faisceaux assurera ainsi un calcul correct du champ

rayonn´e.