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L’utilité de l’aide MOBILI-JEUNE

PARTIE III. Usages et utilité de l’aide MOBILI-JEUNE

2/ L’utilité de l’aide MOBILI-JEUNE

2.1 L’utilité économique

2.1.1 Le taux d’effort

Le taux d’effort moyen avant l’aide, des bénéficiaires, est de 32%. Près des deux tiers des bénéficiaires du MOBILI-JEUNE utilisent moins de 33% de leur salaire pour payer leur loyer. Cependant, près d’un sur cinq en utilise plus de la moitié.

Les bénéficiaires vivant en Ile-de-France utilisent une part plus importante de leur salaire pour financer leur loyer : 45% en moyenne, et pour les trois quart, cette part est comprise entre un tiers et la moitié du salaire (Tableau 34).

Les bénéficiaires âgés de 24 ans ou plus ont un taux d’effort plus important : 38% en moyenne. Ils sont moins nombreux que les autres à utiliser moins d’un tiers de leur salaire pour leur loyer (37% contre 62% en moyenne).

Les bénéficiaires vivant en colocation ont un taux d’effort plus élevé : 28% d’entre eux utilisent la moitié ou plus de leur salaire pour financer leur loyer. Etant donné la faiblesse des effectifs concernés par la collocation (12% des bénéficiaires soit 60 personnes), peu de croisements sont significatifs : les jeunes ayant une durée de formation plus longue vivent plus souvent en colocation (20% des durées de formation de 36 mois ou plus). La colocation est un peu plus présente parmi ceux ayant pris un second logement (9 personnes sur 39 ayant pris un second logement).

Le bénéfice des aides au logement permet de faire baisser sensiblement la part du salaire allouée au loyer : 28% en moyenne contre 54% pour les non-bénéficiaires des aides au logement. En outre, 72% des bénéficiaires touchant les aides au logement utilisent moins de 33% de leurs salaires contre 23% de ceux n’ayant pas eu ces aides.

Tableau 34 Répartition des taux d’effort

selon les caractéristiques du bénéficiaire et du logement

Taux d’effort Moins

de 20% De 20% à moins de 33% De 33% à moins de 50% 50% ou plus Ensemble Région Province 34% 33% 19% 14% 100% Ile-de-France 10% 16% 34% 40% 100% Âge 100% Moins de 20 ans 38% 28% 14% 20% 100% 20 ou 21 ans 35% 32% 17% 15% 100% 22 ou 23 ans 29% 35% 21% 14% 100% 24 ans ou plus 18% 19% 40% 23% 100% En colocation 20% 32% 20% 28% 100% Type de logement Un logement HLM, logement du secteur social 33% 34% 20% 12% 100%

Un logement du secteur privé vide 29% 30% 23% 19% 100%

Un logement meublé 27% 35% 20% 18% 100%

Une chambre d'hôtel, une chambre ou un studio dans un foyer, un logement dans une résidence sociale

47% 26% 18% 9% 100%

Autre 100% . . 100%

Salaire

Moins de 60% du SMIC (moins de 650€ net environ) 26% 29% 19% 26% 100%

Entre 61% et 80% du SMIC (environ de 650€ net

à 900€ net) 33% 25% 20% 21% 100%

Entre 81% et 100% du SMIC (environ de

900€ net à 1 100€ net) 31% 36% 23% 10% 100%

Plus de 100% du SMIC (plus de 1 100€ net) 33% 35% 21% 11% 100%

Bénéficiaire de l’aide au logement

Oui 36% 33% 19% 12% 100%

Non 7% 16% 31% 46% 100%

Ensemble 31% 31% 21% 17% 100%

Source : Enquête CRÉDOC/ANPEEC - Bénéficiaires du MOBILI-JEUNE 2012

Pour les bénéficiaires en couple, le taux d’effort utilisé est celui calculé à partir du revenu du foyer et non du salaire et ce afin de prendre en compte le revenu du conjoint. Les bénéficiaires vivant en couple n’ont pas un taux d’effort plus important que ceux vivant seul (Graphique 21).

Graphique 21 Taux d’effort (revenu) selon la situation familiale

Source : Enquête CRÉDOC/ANPEEC - Bénéficiaires du MOBILI-JEUNE 2012

2.1.2 Le taux d’effort net après l’aide MOBILI-JEUNE

En moyenne, le salaire des bénéficiaires du MOBILI-JEUNE représente 32% du loyer avec charges net. Le taux d’effort net55 en Ile-de-France est nettement plus important qu’en province (Tableau 35) : en province 30% du salaire est utilisé pour financer le loyer avec charges tandis qu’en Ile-de- France, le salaire est utilisé à 45%.

Les logements comme les chambres d’hôtel ou de foyer sont ceux qui permettent d’avoir le taux d’effort le plus bas (27%).

Les bénéficiaires les plus âgés ont un taux d’effort plus important que la moyenne : 38%.

Le taux d’effort n’a donc aucune influence sur le fait de cesser de percevoir l’aide avant la fin prévue. Les bénéficiaires ayant un taux d’effort important, ne quittent pas plus souvent leur logement ou n’arrêtent pas plus souvent leur contrat d’alternance que les autres.

Une fois l’aide MOBILI-JEUNE déduite du montant du loyer, il reste en moyenne 188€ de loyer à payer et le taux d’effort moyen tombe à 22%. Néanmoins, cette moyenne cache d’importantes différences. En Ile-de-France, le reste à charge est de 335€ soit un taux d’effort de 35%. En province le reste à charge est de 166€ et le taux d’effort de 20%.

37% 42% 41% 31% 30% 30% 16% 18% 18% 16% 11% 11% 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

En couple Seul Ensemble

Moins de 20% De 20% à moins de 33%

Les bénéficiaires les plus âgés restent ceux qui supportent le taux d’effort le plus important (29%). Les bénéficiaires ayant fait la demande d’aide pour un logement privé ont toujours un taux d’effort relativement élevé (24%) tandis que ceux ayant vécu dans une chambre d’hôtel ou de foyer ont le taux d’effort le plus faible (17%). Dans un cas comme dans l’autre, le taux d’effort a diminué de 10 points mais le taux d’effort reste supérieur pour les jeunes ayant vécu dans un logement du secteur privé par rapport à ceux qui étaient en chambre d’hôtel ou en foyer.

De même, le reste à charge pour les bénéficiaires ne percevant pas l’aide au logement demeure nettement supérieur à ceux qui la perçoivent (319€ contre 162€). Le taux d’effort est au final plus de deux fois supérieur pour ceux ne percevant pas d’aide au logement que pour ceux percevant l’allocation. Le MOBILI-JEUNE ne permet pas de gommer cet écart d’environ 13 points avant le versement de l’aide (28% contre 54%).

Bien qu’ayant fortement diminué, le taux d’effort après perception de l’aide reste important pour les plus bas salaires (26%) tandis le reste à charge est plus important pour les plus hauts salaires (240€) que pour les plus bas (117€).

Tableau 35 Reste à charge et nouveau taux d’effort suite à la déduction de l’aide