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4 SITUATION DE RÉFÉRENCE DES COPRODUITS DU COTON

4.3 Types d'unités de transformation selon la technologie utilisée

4.3.2 Les unités semi-industrielles

contrôle qualité et de commercialisation (silos de stockage de graine, nettoyeurs, décortiqueurs, collet, épandeur, atelier d'extraction d'huile au solvant, unité de raffinerie permettant une série d'opérations dont la démucilagination ou dégommage, la neutralisation, la décoloration et la désodorisation, atelier de conditionnement, etc.).,. L'huilerie est quasiment auto suffisante en électricité grâce à la combustion des coques (45 % des graines) pour la génération de vapeur qui alimente le processus de fabrication et une turbine génératrice.

c. Approvisionnement en graine de coton

4.9. La SN-CITEC, à priori n'a pas de problème d'approvisionnement en graine de coton car elle est prioritairement servie par la société cotonnière SOCOMA, une filiale de son groupe (GEOCOTON) et par la SOFITEX qui détient 35% du capital de la SN-CITEC. Malgré l'émergence de plusieurs unités de trituration à la faveur d'une politique de valorisation de la graine de coton au niveau local, SN-CITECX a maintenu son monopôle sur la graine, jusqu'à ce jour.

d. Principales contraintes et solutions envisagées

4.10. A l'instar des autres unités d'huilerie, la SN-CITEC est confrontée au problème d'importations frauduleuses d'huile et à l'existence d'huileries clandestines qui utilisent ses emballages. Les fraudes douanières et fiscales représentent 90% des difficultés de la société et les facteurs de productions en représentent 10 %. Concernant les fraudes douanières et fiscales, les importations se font en très grandes quantités grâce à des pratiques frauduleuses lors des opérations de dédouanement au niveau de certains postes frontaliers sous forme de fausses déclarations sur les quantités et la valeur transactionnelle fixée à 155 FCFA le litre.

4.11. La solution réside dans la stricte application de tous les textes réglementaires en vigueur, par la taxation réelle et le recouvrement de tous les impôts à l'entrée comme à la commercialisation.

4.12. Il faut rappeler les risques sanitaires liés à la consommation des huiles disponibles sur les marchés et non soumises aux contrôles de qualité.

4.3.1.2 La SOFIB HB

4.13. La Société de Fabrication Industrielle du Burkina-Huilerie (SOFIB HB), une filiale du groupe SOBA, a débuté ses activités en 1984. Il s'agit d'une société industrielle semi-moderne dont la capacité annuelle de transformation est de 36 000 tonnes de graines. Sa capacité annuelle de production est de 5 000 tonnes d'huile, 30 000 tonnes de tourteaux, avec une main-d'œuvre de l'ordre de 425 personnes dont une cinquantaine a le statut de permanent. La main d'œuvre temporaire est constituée à plus de 70% de femmes. Toutefois, elle atteint rarement le maximum de sa capacité. En outre, son fonctionnement est irrégulier. Par exemple, elle est restée fermée durant la campagne 2009/2010. Pourtant, elle s'approvisionne aisément en graine de coton auprès de la société cotonnière Faso Coton dont 20% du capital est détenue par le groupe SOBA. Les principales raisons de cette contreperformance sont (i) la vétusté des équipements, (ii) les injonctions familiales dans la gestion administrative et financière de la société, les contraintes d'ordre général que rencontrent les autres unités de transformation (mévente), etc.

4.3.2 Les unités semi-industrielles

4.3.2.1 Caractéristiques sociales et techniques

4.14. Les responsables d'entreprises de transformation des coproduits du coton sont majoritairement des hommes, soit 74% (35/47), âgés de 53 ans en moyenne contre 26% (12/47) de femmes âgées en moyenne de 50 ans. La majorité des entreprises de transformation des coproduits sont équipées en technologie moderne, soit 80,9% des entreprises contre 19% équipées en technologie semi moderne. La répartition par sexe montre que ce sont les unités appartenant aux hommes qui sont les mieux équipés (100% des hommes en équipement modernes) par rapport aux femmes dont la majorité utilise des équipements semi modernes (Tableau 4).

Tableau 4: Type de technologie utilisée

Technologie de transformation Total

Sexe Moderne Semi moderne

Féminin Effectif 3 9 12

% 25 75 100

Masculin Effectif 35 0 35

% 100 0 100

Total Effectif 38 9 47

% 80,9 19,1 100

Source: Enquête de terrain, 2019.

4.15. Dans la transformation des coproduits on distingue deux types de main d'œuvre selon le genre: les hommes constituent environ 70% de la main d'œuvre avec qualification tandis que les femmes représentent plus de 80% des effectifs de la main d'œuvre non qualifiée et réalisent des taches comme le nettoyage de l'unité et des bidons, le traitement des déchets, le conditionnement et la vente des produits, etc. Ceci constitue une preuve d'une forte participation de la main d'œuvre féminine à la transformation des coproduits.

4.3.2.2 Produits issus de la transformation des graines de coton

4.16. Les entreprises de transformations des coproduits utilisent exclusivement les graines de coton comme matière première (100% des entreprises). Les produits issus de la transformation des coproduits du coton sont: l'huile produite par 100% des entreprises, le tourteau par 87,2% et le savon par 12,8% des entreprises (Tableau 5).

4.17. La répartition par sexe indique que la totalité des hommes et femmes produisent de l'huile, en revanche, le savon est produit exclusivement par les femmes et le tourteau est majoritairement produit par les hommes (100% d'entre eux) même-ci 50% des femmes produisent aussi le tourteau.

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Tableau 5: Répartition des acteurs par sexe pour la production des sous-produits de la graine de coton

Acteurs de transformation Production d'huile Production de tourteau Production de savon

Féminin Effectif 12 6 6

% 100,0 50,0 50,0

Masculin Effectif 35 35 0

% 100,0 100,0 0,0

Total Effectif 47 41 6

% 100,0 87,2 12,8

4.3.2.3 Niveau de satisfaction des entreprises sur la disponibilité et la qualité des graines 4.18. La majorité des chefs d'entreprises (93,6%) ne sont pas satisfaits de l'approvisionnement en matière première alors que 6,4% qui sont quelque peu satisfaits (Tableau 6). Sur la qualité de la graine, la plupart des transformateurs sont quelque peu satisfaits soit, 55,3% des transformateurs, contre 25,5% qui sont très satisfaits et 19% satisfaits.

Tableau 6: Niveau de satisfaction sur la disponibilité de la graine de coton

Chefs d'entreprises

Niveau de satisfaction

Pas satisfait Quelque peu satisfait Total

Féminin Effectif 12 0 12

% 100 0 100

Masculin Effectif 32 3 35

% 91,4 8,6 100

Total Effectif 44 3 47

% 93,6 6,4 100

Source: Enquête de terrain, 2019.

4.19. L'obtention des graines reste un gros problème pour les groupements d'entreprises. En effet, en période d'abondance la quantité moyenne de graines de coton obtenue par unité de transformation est de 10 226 t dont 9 500 t obtenue par les femmes et 10 478 t par les hommes, au prix moyen de 96 852 FCFA/t (Tableau 7). En période de disponibilité moyenne, la quantité moyenne obtenue est de 6 003 t dont 6500 t obtenu par les femmes et 5 830 t par les hommes, au prix moyen de 100 593 FCFA/t. En période de pénurie de la matière première, la quantité moyenne obtenue est de 3 871 t dont 2 400 t pour les femmes et 4 382,6 t pour les hommes, au prix moyen de 105 755 FCFA/tonne.

Tableau 7: Quantité et prix des graines de coton selon la disponibilité

Unités Féminin Masculin Moyenne

Période de disponibilité d'abondance

Quantité Tonnes 9 500 10 478 10 226

Prix FCFA 93 725 97 939 96 852

Période de disponibilité moyenne

Quantité Tonnes 6 500 5 830 6 003

Prix FCFA 93 725 102 983 100 594

Période de pénurie

Quantité Tonnes 2 400 4 383 3 871

Prix FCFA 93 725 109 939 105 755

Source: Enquête de terrain, 2019.

4.3.2.4 Besoins en graines de coton des entreprises

4.20. L'évaluation des besoins en graines de coton par rapport aux quantités reçues montre des écarts importants sur les trois dernières années. En effet, sur un besoin moyen de 11 279,6 tonnes de graine par an, chaque unité a reçu en moyenne 3 148,4 tonnes ces trois dernières années soit un déficit de 8 131,2 tonnes en moyenne, lié à la non-disponibilité de la graine (Tableau 8).

Tableau 8: Besoins en graines de coton par promoteur par rapport à la quantité disponible

Unité Féminin Masculin Moyenne

Besoins en graine de coton en 2017 T 15 750 15 173,9 15 322,6

Besoins en graine de coton en 2018 T 8 000 13 504,3 12 083,9

Besoins en graine de coton en 2019 T 5 625 6 713 6 432,3

Besoins moyen en graine de coton (2017-2019) T 9 791,7 11 797,1 11 279,6 Quantité moyenne de graine de coton obtenue T 2 400 3 408,7 3 148,4

Ecart-quantité (t) T -7 391,7 -8 388,4 -8 131,2

Source: Enquête de terrain, 2019.

4.3.2.5 Périodes d'activités des usines de transformation des coproduits du coton

4.21. La période de production de la plupart des usines de transformation se situe entre janvier et mars pour 26% des usines et entre février et mai pour 23% des usines.

4.22. La période d'activité de la plupart des usines gérée par les femmes se situent entre janvier et mars pour 75% des femmes et entre mars et avril pour 25% des femmes (Figure 3).

4.23. Quant aux hommes, ils produisent majoritairement entre février et mai(31%) et entre janvier et juillet (17%).

Figure 3: Répartition des unités de production par rapport aux périodes de grande production

Source: Enquête de terrain, 2019.

4.3.2.6 Productivité des unités de transformation des coproduits

4.24. Les taux d'extraction d'huile varient selon la technologie utilisée. Le taux d'extraction d'huile à la SN-CITEC qui dispose d'équipements modernes varie entre 20 et 30 %. Quant aux unités semi-industrielles, elles ont des taux d'extraction qui varient entre 12,5 et 16% selon le niveau de pertes de matières grasses liée à des défauts d'extraction et de broyage (défaillance de l'extracteur et de l'aplatisseur.

4.25. En effet, selon, les résultats de nos enquêtes, une tonne de graine de coton permet d'avoir 125 litres d'huile, 0,7 tonne de tourteaux et 2 750 boules de savons. Les unités de transformation des femmes obtiennent de meilleurs rendements que celles des hommes aussi bien pour l'huile que pour le tourteau. En effet, pour une tonne, les unités des femmes obtiennent 150 litres d'huile et 0,8 tonne de tourteau contre 118 litres et 0,7 tonne chez les hommes (Tableau 9). Ceci paraît paradoxal puisque les unités des femmes sont relativement moins équipées que celles appartenant aux hommes. Cette situation voudrait donc dire que les unités des femmes sont plus productives même avec des technologies moins avancées. L'explication peut se trouver aussi dans la qualité des graines de coton transformées. On note que les unités des femmes sont uniquement approvisionnées par la production nationale alors que certains hommes ont recours à l'importation des graines du Nord de la Côte d'ivoire et du Togo. Or, selon les mêmes acteurs de la transformation, les graines provenant de ces zones auraient un taux d'humidité relativement élevé et seraient donc de faible qualité pour l'extraction d'huile. Il faut noter que les femmes tirent aussi des avantages en utilisant les résidus d'huile pour produire du savon en les dissolvant avec de l'huile de coco tandis que les hommes ne produisent pas de savon, préférant vendre directement les résidus d'huile à des femmes.

Tableau 9: Quantité de produits obtenus avec une tonne de graine de coton

Féminin Masculin Moyenne

Rendement d'huile (l/t) 153,3 117,6 125

Rendement de tourteau (t/t) 0,8 0,7 0,7

Rendement de savon (boules/t) 2750 2750

Source: Enquête de terrain, 2019.

4.3.2.7 Chiffre d'affaires moyens annuels des unités de transformation

4.26. Les unités de transformation obtiennent en moyenne un chiffre d'affaire annuel sur l'huile de 412 601 398 FCFA, avec un prix unitaire de 460 FCFA/litre d'huile (Tableau 10). Le chiffre d'affaire pour le savon est de 1 020 833 FCFA, pour un prix unitaire de 250 FCFA/boule et celui du tourteau environ 740 200 806 FCFA pour un prix unitaire de 116 481 FCFA/tonne.

4.27. Le tourteau est la plus grande source de recette pour les unités de transformation et représente 64,2% du chiffre d'affaire, suivi de l'huile à 35,8%.

4.28. Les unités appartenant aux hommes obtiennent les meilleurs chiffres d'affaire soit 437 926 449 FCFA pour l'huile et 850 670 652 FCFA pour les tourteaux contre 339 791 875 FCFA pour l'huile et 422 600 000 FCFA pour les tourteaux dans les unités des femmes.

Tableau 10: Chiffres d'affaire annuels des unités de transformation

Unité Féminin Masculin Moyenne

Chiffre d'affaire moyen, vente d'huile FCFA/an 339 791 875 437 926 449 412 601 398

Prix unitaire de l'huile FCFA/l 450 465 461

Chiffre d'affaire moyen, vente de savon FCFA/an 1 020 833

Prix unitaire du savon FCFA/boule 250 250

Chiffre d'affaire moyen, vente de tourteau FCFA/an 422 600 000 850 670 652 740 200 806

Prix unitaire du tourteau FCFA/T 115 000 116 739 116 481

Source: Enquête de terrain, 2019.

4.3.2.8 Marchés des produits issus de la transformation des coproduits du coton

4.29. Les principaux débouchés de la SN-CITEC sont, le marché national qui représente 87,85% du chiffre d'affaires, le marché Régional 11,84% et le marché Européen 0,31% (SN-CITEC, 2017).

4.30. Selon les résultats d'enquête, le marché national est aussi le principal débouché pour la SOFIB et pour 93,6% des moyennes et petites unités de transformation (semi-modernes) . Certaines de ces unités vendent aussi dans les pays de la sous-région notamment au Mali et au Niger et ceci concerne 68,1% des unités enquêtées.

4.31. Au niveau national, la majeure partie des entreprises soit 93,6%, vendent leurs productions dans les grandes villes du pays notamment à Ouagadougou, Bobo-Dioulasso et 87,9% dans les provinces et au niveau des communes.

4.32. L'analyse des circuits de distribution des produits montre que toutes les entreprises (100%) vendent leurs produits aux grossistes, 38% vendent aux demi-grossistes et seulement 6,4% vendent aux détaillants.

4.3.2.9 Périodes de vente des produits issus de la transformation des coproduits du coton 4.33. La plupart des entreprises vendent leurs productions entre janvier et juin, soit 30% des entreprises; et entre janvier et mars, soit 19% des entreprises. Les femmes vendent majoritairement entre février et avril, soit 50% et entre janvier et mars, soit également 50% des femmes (Tableau 11). Quant aux hommes, ils vendent principalement entre janvier et juin, soit 40%

des hommes et entre janvier et décembre, soit 17% des hommes.

Tableau 11: Répartition des unités de production par rapport aux périodes de grande vente

Périodes de vente

déc-mai fév-avril janv-dec janv-juin janv-mars juil-août juil-oct

Féminin Effectif 0 6 0 0 6 0 0

% 0 50 0 0 50 0 0

Masculin Effectif 3 0 6 14 3 6 3

% 8,6 0, 17,1 40 8,6 17,1 8,6

Total Effectif 3 6 6 14 9 6 3

% 6,4 12,8 12,8 29,8 19,1 12,8 6,4

Source: Enquête de terrain, 2019.

4.3.2.10 Parties prenantes et perspectives de développement

4.34. Tous les transformateurs enquêtés, soit 100% des entrepreneurs, appartiennent à un groupement de transformateurs,. Leur adhésion est motivée, pour la plupart des enquêtés soit par la facilitation d'accès à la matière première à travers les groupements (74%) soit par la volonté

d'obtenir la caution solidaire avec les banques (13% ) ou enfin, sur instruction de la société cotonnière (13%).

4.35. Au sein des groupements, les collaborations sont essentiellement liées à la distribution de la matière première entre les membres et à la recherche de marché pour l'écoulement des produits des différents membres du groupement.

4.36. Nous observons que les entreprises ont majoritairement accès aux crédits, avec une proportion de 61,7%, contre 38,3% n'ayant pas accès pour cause d'endettement. Ce sont les hommes qui y ont plus accès avec un taux de 65,7% pour les hommes contre 34% pour les femmes.

4.37. Toutes les entreprises de transformation, soit 100% des entreprises sont en collaboration avec plusieurs acteurs. Il s'agit (i) des sociétés cotonnières dont le rôle est d'assurer la disponibilité de la matière première, (ii) des commerçants pour l'écoulement des produits, (iii) des équipementiers tels que ERI-BF et SOAF pour la fabrication et l'installation des équipements de transformation; (iv) la chambre de commerce qui accompagne les entreprises dans plusieurs domaines (commercialisation, exportation, accès fonds, formations au profit des transformateurs), (v) les banques qui octroient des crédits aux entreprises, (vi) la Grappe huilerie, etc. (Figure 4).

Figure 4: Collaboration des unités de transformation

Source: Enquête de terrain, 2019.

4.3.2.11 Intérêts et influences des acteurs de la transformation sur le secteur

4.38. On note que les entreprises considèrent que l'ensemble des acteurs ont une grande influence sur le secteur de la transformation des coproduits du coton. Les sociétés cotonnières ont le niveau d'influence le plus élevé (10 points) suivies des banques (8 points), suivent ensuite la chambre de commerce et la grappe huilerie etc. (6 points).

5 ANALYSE DU MARCHE DES COPRODUITS, SOUS-PRODUITS ET PRODUITS DÉRIVES DU COTON