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Partie III :Enjeux socioéconomiques du développement de l’écotourisme dans la Province

Chapitre 2 : Recommandations pour le développement de l’écotourisme

1.1. Un investissement en formation et recherche

1.1.1. Développement de programmes de formation à l‟écotourisme

L'éducation est l'une des composantes principales de l'écotourisme. Le DDT devrait collaborer avec les établissements d‟enseignement pour développer et inclure l‟écotourisme et le tourisme durable dans les programmes d‟enseignement tertiaire et professionnel. Le Laos a un avantage certain dans le tourisme culturel et de nature, mais la formation spécialisée dans ces domaines est encore limitée. A l‟heure actuelle des formations en management touristique sont dispensées à l‟UNL à Vientiane. De nouvelles formations axées sur les pratiques de tourismes durable, responsable et écotourisme commencent à être développées, notamment par l‟AUF et le Pôle Francophone pour l‟UNL à Vientiane. A Luang Prabang le Département de l‟Agriculture et des Ressources Forestières, dispense également une formation en écotourisme au sein de l‟Université Souphanouvong, antenne délocalisée de l‟UNL. Au regard de l‟importance du marché touristique au Laos et de la gamme de produits axée sur les attraits culturels et naturels du pays, il est important de créer des programmes de formation dédiés à ce secteur productif

154 et créateur d‟emplois. Ces programmes permettront à l‟avenir de disposer d‟une jeune génération qualifiée et compétente pour exercer différents postes nécessaires aux projets d‟écotourisme comme par exemple en tant que Chargé de mission, Consultants, Chargé d‟affaires… Cette qualification de la jeune génération laotienne favorisera également fortement la participation locale, ce sera aussi une opportunité pour les étudiants de trouver un emploi dans leur province d‟origine, limitant la migration intérieure vers les zones urbaines.

Mise à part les formations universitaires, le DDT devrait aussi s‟investir pour des formations professionnelles destinées à plusieurs fonctions intégrées dans l‟activité touristique : guide, éco guide, gestion hôtelière, création d‟entreprise, restauration.... Dans l‟objectif de professionnaliser la filière dans son ensemble et mieux préparer les populations qui travaillent dans le domaine

1.1.2. Une promotion de la recherche scientifique

L‟élaboration de nouveaux programmes de formation doit s‟accompagner d‟un investissement en recherche. Le DDT et les agences de développement devraient coopérer avec les établissements d‟enseignement supérieur, nationaux régionaux et internationaux, et d‟autres parties prenantes pour renforcer les capacités en recherche. De nombreux travaux en recherche appliquée sont également nécessaires pour évaluer l‟impact des projets au niveau local, les limites rencontrées, les besoins identifiés, les opportunités de marché. Ces travaux permettraient d‟apporter une aide pertinente à la prise de décision, à la recherche de solutions alternatives ou innovantes… Ces travaux représenteraient une source d‟informations clées pour le développement de produits. Ils apporteraient également une meilleure compréhension de l‟activité et de ses enjeux. Une unité de recherche rassemblant des disciplines liées à la préservation de l‟environnement au développement économique et social et à l‟amélioration des capacités internes devrait être constituée dans l‟objectif de favoriser l‟innovation et l‟amélioration des dispositifs actuels.

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1.2. La nécessité d’une normalisation de l’activité à l’échelle nationale

1.2.1. Elaboration d‟un code du tourisme durable spécifiquement dédié au pays

Cadre de référence pour le tourisme durable, le Code mondial d‟éthique du tourisme (OMT, ONU, 2001) est un ensemble de principes dont l‟objectif est de guider les principaux acteurs du développement touristique. Le code s‟adresse aussi bien aux autorités publiques, qu'aux professionnels du tourisme, communautés et touristes, il vise à maximiser les effets bénéfiques du tourisme tout en limitant à un minimum toute incidence potentiellement négative sur l‟environnement, le patrimoine culturel et les sociétés. Il a été adopté en 1999 par l‟Assemblée générale de l‟OMT. A celui-ci s‟ajoute la Charte mondiale du tourisme durable établie en 1995 par l‟OMT, l‟UNESCO et l‟ONU (OMT, UNESCO, ONU, 1995). L'objectif du gouvernement laotien est de faire du pays une destination de réputation mondiale en termes de tourisme durable et de promouvoir une image de marque, fondée sur un tourisme communautaire durable. Néanmoins il a été observé dans divers contextes locaux et sur différents terrains que les objectifs d‟un tourisme communautaire durable ne sont pas atteints. La mise en place d‟un code destiné au tourisme responsable et durable à l‟échelle nationale se présenterait comme un guide de conduite à suivre pour les professionnels du tourisme et cela tendrait à responsabiliser les parties prenantes des projets et tous les acteurs impliqués dans la filière, touristes compris.

1.2.2. Création d‟une certification en écotourisme

Le DDT devrait collaborer avec le secteur privé et d‟autres parties prenantes pour élaborer un programme de certification en écotourisme. La certification permettrait de promouvoir des pratiques responsables par l‟application de principes d‟écotourisme nationaux. Un label national pourrait également être attribué aux TO et autres structures privées ainsi qu‟aux collectifs gérant des initiatives de tourisme communautaire cela permettrait de valoriser les initiatives locales et de mettre en avant des gros projets mais aussi des petits projets qui manquent de moyen de communication et qui pourraient fortement bénéficier à l‟image de marque du pays. De nombreuses structures privées se dotent aujourd‟hui du label Travel life46 pour faire valoir leurs actions en faveur d‟un tourisme durable. Mais ce label pouvant s‟adapter à tout type d‟entreprise, reste trop

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Travel life. Welcome to Travel life [en ligne], Disponible sur https://www.travelife.org/Hotels/landing_page.asp (Consulté le 31-08-2019)

156 général pour vraiment mettre en avant les projets soutenables en écotourisme. Si le gouvernement laotien souhaite se présenter comme précurseur et porteur d‟une image de marque du tourisme durable et communautaire il se doit de certifier et référencer les projets mis en œuvre sur son territoire. Même si des améliorations restent nécessaires, plusieurs projets d‟écotourisme ont reçu à ce jour des prix internationaux. Une collaboration avec l‟ensemble des équipes et experts, travaillant sur ces projets, pourrait être envisagée dans l‟objectif de mettre en place une certification. Cette certification pourrait aussi s‟ajouter aux normes recommandées par l‟ANASE.

1.2.3. Evaluation de la mise en œuvre de la politique d‟écotourisme

Afin d‟évaluer la capacité des projets d‟écotourisme à répondre à leurs objectifs, une unité au sein du DDT spécifiquement dédiée à l‟évaluation du respect des chartes et certifications en écotourisme devrait être constituée. Cette unité permettrait à l‟échelle provinciale d‟engager des missions d‟évaluation par province, district et projet. Cette division permettrait également de vérifier si tous les besoins des communautés locales sont pris en compte dans la stratégie nationale, elle contribuerait à donner aux communautés locales les moyens de participer davantage aux activités d'écotourisme. La création d‟une Fédération nationale en écotourisme pourrait aussi être une solution envisageable permettant de rassembler l‟ensemble des acteurs impliqués dans l‟activité à chaque échelle nationale, provinciale ou locale. Elle pourrait être constituée de représentants pour chaque catégorie d‟acteurs en donnant ainsi plus de pouvoir aux communautés locales dans la prise de décision et dans l‟identification des besoins locaux.

Des rassemblements une à deux fois par an seraient également nécessaires pour effectuer un bilan annuel, identifier les difficultés et les axes d‟amélioration. Pour cela le DDT devrait collaborer plus régulièrement avec d‟autres organismes gouvernementaux, tels que le Ministère de l‟agriculture et des forêts, le Ministère des ressources naturelles et de l‟environnement ou autre, afin d‟échanger les informations sur leurs différents domaines d‟expertise. Il apparait incontournable de mutualiser l‟ensemble des données en possession de chaque département car elles s‟avèrent fortement complémentaires et permettraient d‟optimiser l‟efficacité des projets et de pallier à la rétention ou la duplication de données comme c‟est le cas actuellement.

157 Ces trois dispositifs devraient également être accompagnés d‟un déblocage de fonds au niveau national pour financer dans chaque province des unités de gestion servant de cellules régissantes à l‟ensemble des acteurs concernés et permettant de créer une dynamique provinciale, par la mise en commun des données et connaissances, le renforcement de l‟entreprenariat et la création de formations pour les communautés locales.

2.

Au niveau provincial

2.1. Renforcement des capacités locales et amélioration des produits