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Partie II : Etude de l’activité de l’écotourisme sur la Province de Luang Prabang

Chapitre 2 La Province de Luang Prabang, une destination qui mise sur son

sur son potentiel écotouristique

Après la précédente présentation du cadre théorique et du contexte dans lequel s‟effectue cette mission de stage, ce chapitre introduit le terrain d‟application. Il expose également le déroulement du stage et la méthodologie avec les différentes méthodes de collecte de données utilisées. Aux entretiens exploratoires et semi-directifs s‟ajoute une observation participante qui a fortement contribué sur le terrain au travail d‟analyse.

1.

Considérations Méthodologiques

1.1. Choix du terrain et populations à l’étude

1.1.1. La zone d‟étude : Province de Luang Prabang

La province de Luang Prabang s‟avère être l‟une des destinations majeures du pays, avec plus de 576 000 visites en 2018 elle comptabilise l‟un des plus haut taux de fréquentation touristique avec la province de Savannaket. Elle dispose de 114 sites naturels, 77 sites culturels et 33 sites historiques (DDT, 2018, p. 33). Elle offre donc de nombreuses opportunités pour le développement de l‟écotourisme, divers TO proposent des circuits de trekkings, vélo, kayak en incluant des nuits chez l‟habitant, c‟est-à-dire dans les différents villages de la province. Son territoire est dominé par des montagnes et rivières et elle abrite également un grand nombre de minorités ethniques qui ont conservé leurs modes de vie. Elle présente également l‟une de plus haute croissance touristique. Alors que le Laos observe une baisse de sa fréquentation touristique depuis 2015, la fréquentation touristique de la province de Luang Prabang a augmenté de 52% depuis 2014 (DDT, 2018, p. 33). D‟autre part avec son statut de site classé au patrimoine mondial, la ville de Luang Prabang est devenue une plaque tournante du tourisme dans le nord et s‟est développée comme un site durable, naturel, culturel et historique. La ville a connu une forte augmentation du nombre d'arrivées de touristes internationaux après son inscription sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO en 1995. Un aéroport international, ou des vols directs en provenance des pays voisins en particulier la Thaïlande ont été exploités. Capitale historique de l‟ancien royaume de Lane Xang. Les arrivées totales à Luang

91 Prabang ont représenté 6,3% des arrivées de visiteurs internationaux jusqu'en 2014, atteignant 7,6% en 2015 et 9,5% en 2016. Luang Prabang est désormais la troisième province la plus visitée par les voyageurs étrangers en 2016 après Vientiane et Savannakhet (Tarrieux, 2018, p. 1).

1.1.2. Déroulement du stage

Afin de se familiariser avec le sujet, une première période des recherches exploratoires a été effectuée au sein de l‟UMR GRED pendant un mois et demi. Ce travail consistait à se renseigner sur l‟axe thématique et ses enjeux, c‟est-à-dire sur le champ de l‟écotourisme et l‟ensemble des dynamiques qui l‟entoure. L‟objectif était également d‟identifier les études ayant été faites auparavant sur le sujet permettant de mieux cerner les potentiels de développement de l‟activité mais également ses impacts environnementaux, sociaux et économiques. L‟étude portant sur les enjeux d‟amélioration des conditions de vie des minorités ethniques, un travail de recherche axé sur la relation écotourisme – communautés locales était également nécessaire. D‟autre part cette période a également servi à se familiariser au terrain en élaborant une première phase de contextualisation du sujet. Ce travail a permis de mieux évaluer le rôle que joue l‟écotourisme au sein des stratégies d‟intégration au Laos. Par ailleurs des entretiens exploratoires avec des chercheurs et universitaires ont été menés. Au terme de cette période exploratoire une problématique et des hypothèses ont été définies. Des axes méthodologiques et outils d‟analyses ont été pensés pour vérifier les hypothèses. Cette phase exploratoire a aussi constitué à établir les premiers questionnaires et grilles d‟entretien.

Une période de terrain de trois mois a ensuite été réalisée au cours de laquelle plusieurs phases se sont succédées. Les deux premières semaines passées à Vientiane ont servi à mener d‟autres entretiens exploratoires permettant d‟interroger divers acteurs liés à l‟activité, responsables de TO, prestataires d‟activité, chercheurs, professeurs, agences d‟aide au développement. Le reste du stage s‟est déroulée dans la Province de Luang Prabang avec une première phase de balisage afin de mieux cerner les principaux sites touristiques et la fréquentation. Un travail de prospection a ensuite été effectué pour identifier les différents acteurs locaux. Une prise de contact a été engagée et les acteurs économiques ont été les premiers interrogés. Elle nous a permis de construire des relations et d‟accéder progressivement aux autres acteurs. Elle nous a également permis de participer à des circuits organisés nous permettant d‟observer les touristes au cours de

92 l‟expérience et plus précisément leurs comportements une fois arrivés dans les villages, lorsqu‟ils étaient hébergés chez l‟habitant. Ceci a été l‟occasion d‟étudier les relations construites et entretenues entre touristes et communautés et de mesurer également la valeur et l‟intensité de l‟échange.

Grâce aux contacts avec les acteurs économiques et en particulier un TO. Nous avons ensuite eu l‟opportunité de nous rendre sur le terrain au sein des villages avec lesquels il travaillait. N‟ayant pas de traducteurs, le responsable de la coordination avec l‟ensemble des villages s‟est mobilisé pour assumer ce rôle. Nous avons ensuite été invitée à rejoindre les membres de l‟équipe du TO dans le cadre de leurs missions au sein des villages. Cette occasion a constitué un outil fort utile nous permettant d‟accompagner nos entretiens d‟une observation participante et de comparer les données obtenues des deux méthodes. Cela nous a aussi permis d‟en apprendre plus sur les processus de collaboration entre acteurs locaux de l‟activité et communautés et de mieux évaluer le niveau d‟implication de ces dernières. Ces relations nous ont aussi permis d‟interroger des guides et d‟en savoir plus sur la façon dont sont présentées et introduites les communautés. Comme évoqué plus haut la prise de contact avec les acteurs institutionnels s‟est faite dans un second temps. Divers acteurs de l‟aide au développement ont également été interrogés ainsi que plusieurs touristes. Ce travail s‟accompagne, par ailleurs, d‟une observation sur les différents sites touristiques et dans plusieurs villages afin de mieux comprendre comment les communautés locales sont intégrées à l‟activité et quels bénéfices elles en retirent. Tel qu‟il a été exposé dans la première partie, des axes méthodologiques ont été déterminés avant la période de terrain, mais c‟est sur le terrain qu‟elle a été finalisée en l‟adaptant aux différentes situations consécutives aux rencontres occasionnelles et aux entretiens exploratoires. Une nouvelle période d‟un mois et demi au sein de l‟UMR GRED a ensuite été consacré à l‟analyse des données et à la rédaction du rapport.

93

1.2. Collecte de données et méthodes d’analyse

1.2.1. Exploration du sujet et méthodologie utilisée

Ainsi la recherche se décompose en différentes phases et divers outils d‟analyse ont été utilisés :

- Une phase exploratoire composée d‟une recherche bibliographique, d‟entretiens exploratoires permettant une élaboration de la problématique, des hypothèses et des objectifs de recherche, d‟une réflexion sur les outils méthodologiques et de la construction des premiers questionnaires.

- Une mission de terrain ou plusieurs outils ont été employés :

 Une enquête préliminaire destinée à :

- Identifier les sites touristiques de la province et repérer les zones pertinentes pour la phase d‟observation

- Etablir une cartographie des acteurs afin de repérer les cibles à interroger

Tableau 2 : Cartographie des acteurs

Catégories Acteurs

Acteurs économiques TO, chambres d‟hôtes, restaurants... prestataires d‟activité, ecolodge,

Acteurs de l‟aide au développement Organisations publiques et gouvernementales, ONG membres, ONG non membres...

Acteurs institutionnels

Maison du Patrimoine, DPICT, Département de l‟Agriculture et des forêts, Office du Tourisme ...

Acteurs socio-professionnels

Guides employés, guides indépendants, agents de coordination, responsables de musée…

Source : Carine Druot

 Une enquête qualitative composée de deux méthodes d‟analyse o Des entretiens semi-directifs avec 3 groupes distincts

- Acteurs pour chaque catégorie identifiée - Touristes

94 - Chefs de villages et villageois

o Une observation participante ayant divers objectifs

- Identifier quelles sont les différentes formes prise par l‟activité écotouristique dans la province

- Observer les comportements touristiques lors de la mise en contact touristes –communautés

- Evaluer les impacts de la fréquentation touristique sur les communautés

 Une enquête quantitative sous la forme d‟entretiens avec 37 touristes

1.2.2. Les entretiens exploratoires et semi-directifs

Les entretiens exploratoires ont été effectués sous la forme d‟entretiens libres ou différents thèmes ont été abordés : le parcours professionnel de l‟acteur interrogé, sa relation avec l‟activité touristique, ses connaissances sur l‟écotourisme et le marché de l‟écotourisme au Laos et sa perception des impacts et bénéfices de l‟écotourisme pour les communautés rurales. Au total 6 entretiens exploratoires ont été effectués.

Les entretiens semi-directifs auprès des acteurs étaient composés d‟une série de questions adaptées à chaque cible interrogée. Ils ont offert la possibilité d‟ajuster l‟ordre et le contenu des sujets. Ils étaient élaborés à partir des principales questions de recherche, allant de questions générales à des questions spécifiques. Au fur et à mesure de la période de terrain, parce que la recherche se précisait et en raison de la diversité des acteurs et de leur rôle variable, les guides d‟entretiens ont ensuite été personnalisés. Les questions ont été adaptées en fonction des tâches des répondants dans le secteur du tourisme. Au total 39 entretiens ont été effectués avec les divers acteurs. Concernant les entretiens effectués auprès des touristes, ils ont été faits au cours des circuits organisés ou dans les villages lorsqu‟ils y passaient la nuit. Divers questions leurs ont été posées dans le but d‟en savoir plus sur leur expérience touristique, à savoir si ils avaient été satisfait, ce qu‟ils pensaient de leur échange avec les communautés et quelles étaient leurs connaissances du pays et de sa diversité culturelle. Cet échange s‟accompagnait d‟une observation de leurs comportements et de leurs interactions avec les communautés pendant deux à trois jours. Ce format particulier mélangeant à la fois entretiens et observation a permis de récupérer un certain nombre de données sur la relation entre touristes et communautés locales. Au

95 total 17 touristes ont été interrogés. Pour finir les entretiens avec les chefs de village, ont été réalisés dans des villages offrant un hébergement chez l‟habitant, les entrevues portaient principalement sur leurs motivations à s‟impliquer dans l‟activité touristique, le partage des bénéfices, les relations entretenues avec les différents acteurs économiques et institutionnels, 7 chefs de villages ont été interrogés. Pour finir 5 membres de villages ont aussi été interrogées, dans ce cadre, dû à la barrière culturelle et à la nécessité d‟une traduction, les questions ont été fortement simplifiées et réadaptées.

1.2.3. L‟observation participante

Une approche de type observation participante a accompagné les entretiens. Elle a constitué la majeure partie de la méthodologie et était destinée à i) mieux cerner caractéristiques générales des communautés, ii) comprendre l‟ensemble de l‟organisation de l‟activité touristique. L‟observation participante est un support incontournable dans les cas où les entretiens ont été limités par divers facteurs comme exposé auparavant, dû à la complexité du contexte et à la barrière linguistique et culturelle. De nombreux acteurs ne se sont sans doute pas totalement confiés évitant certains sujets, et comme c‟est le cas dans toute recherche lorsqu‟un traducteur est nécessaire, cette médiation linguistique amoindrie la qualité du contenu des entretiens et des données. Pour notre part, le responsable de coordination ayant assumé le rôle d‟interprète ne nous a pas semblé omettre des informations ou biaiser la traduction. Cependant, du fait qu‟il ne soit pas traducteur professionnel, la reformulation des réponses en anglais a pu constituer par moment une réinterprétation des réponses de villageois données directement en Lao, qui, le plus souvent n‟est pas leur langue maternel.

En principe, l‟observation participante se déroule en trois étapes : l‟observation descriptive, l‟observation focalisée et l‟observation sélective. L‟observation descriptive a pour objectif de donner une image d‟ensemble du domaine, ce qui aide le chercheur à comprendre la complexité et à développer des questions de recherche plus spécifiques. L‟observation focalisée consiste à attirer l‟attention sur des problèmes à étudier et l‟observation sélective a pour finalité de collecter des données supplémentaires (Spradley, 1980, p. 34).

Dans un premier temps, l‟observation descriptive nous a permis d‟identifier les zones et sites touristiques et écotouristiques de la province pour ensuite y passer plus de temps et y

96 engager une observation focalisée. A l’issue de l’observation descriptive trois sites ont

été retenus : la zone entourant Luang Prabang18, le district de Ngoi dans le nord de la province19 et l’aire protégée de Nam Et-Phou Louey20, devenu récemment Parc National

(PN), majoritairement située dans la province voisine de Houaphan mais fortement connectée à celle de Luang Prabang dû à son attraction touristique. Une observation focalisée a ensuite été menée sur les trois sites selon des modalités différentes. Sur la zone de Luang Prabang la participation à 2 circuits organisés par 2 TO nous a permis d‟étudier dans quel cadre s‟exerce la mise en relation entre touristes et communautés, et le degré d‟implication de ces dernières. Les entretiens et visites des villages avec lesquels ces TO travaillent ont permis d‟affiner l‟observation. Dans le district de Ngoi, plus précisément sur la zone entourant la ville de Muang Ngoi, l‟observation a été effectuée grâce à plusieurs jours d‟hébergement dans les villages. Ne disposant pas de traducteurs. Les échanges effectués avec les membres des villages ce sont limités aux personnes parlant l‟anglais. Néanmoins, nous avons pu observer, avec surprise, que de nombreux villageois parlaient l‟anglais dans cette zone contrairement aux autres lieux touristiques. Une mise en contact a d‟abord été effectuée avec les propriétaires de maisons d‟hôtes et les chefs de village. Un chef de village nous a ensuite accompagné dans les autres villages afin de nous y introduire et d‟expliquer notre recherche. Les habitants étant peu familiarisés aux entretiens, les échanges avec les communautés dans cette zone ce sont plus faits par l‟intermédiaire d‟échanges informels. L‟observation au sein du PN de Nam Et-Phou Louey, plus limitée dans le temps et moins approfondie s‟est faite par l‟intermédiaire du Nam Nern Night Safari Tour21 auquel nous avons pu participer seule avec 3 guides dont 2 locaux.

L‟enquête quantitative effectuée auprès des touristes, n‟a pas été exploitée en totalité suite à des contraintes de temps, cependant elle reste un outil annexe qui nous a permis d‟obtenir d‟autres données que celles mises en avant lors des entretiens avec les touristes

18

Ecotourism Laos, Luang Prabang Province [en ligne], Disponible sur

http://www.ecotourismlaos.com/index.php/travel-guide/provincial-highlight/190-luang-prabang-province (Consulté le 04-04-2019).

19

Blog Trotting, Nong Khiaw & Muang Ngoi, 2018, [en ligne]. Disponible sur https://www.blog- trotting.fr/voyage/laos/4469-nhong-kiaw-muang-ngoi (Consulté le 29-08-2019).

20

Nam Et-Phou Louey, National Protected Area. Namet [en ligne], Disponible sur http://www.namet.org/wp/fr/ (Consulté le 25-05-2019).

21

Nam Et-Phou Louey, National Protected Area.The Nam Nern Night Safari [en ligne], Disponible sur http://www.namet.org/wp/nam-nern-night-safari/ (Consulté le 02-05-2019).

97

Figure 8 : Carte de la Province de Luang Prabang, identification des trois zones d‟études

Source : RDP Lao

Nam Et-Phou Louey National Protected Area

98 2.

La province de Luang Prabang

2.1. Contexte régional

2.1.1. Caractéristiques régionales et économiques

Figure 9 : Carte touristique de la province de Luang Prabang

99 La province de Luang Prabang se situe au centre de la partie nord du pays et possède une surface de 16 875 km²22. Elle est limitrophe à la province de Phongsaly au nord, des provinces vietnamiennes de Diên Biên et Son La au nord-est, de la province de Houaphan à l‟est, de la province de Xieng Khuang au sud-est, des provinces de Xaisomboun et Vientiane au sud, de la province de Sayaboury au sud-ouest et de la province d‟Oudomxay au nord-ouest. Le territoire provincial est divisé en 11 districts (Luang Prabang, Xieng ngeun, Nan, Pak ou, Nambak, Ngoi, Pakxeng, Phonxay, Chomphet, Vieng kham, Phoukoune). La province est traversée par le Mekong et ses affluents, le fleuve s‟écoule d‟abord vers l‟est en suivant la frontière avec la province d‟Oudomxay et se dirige ensuite vers le district de Pak Ou où la Nam Ou, après avoir traversé une grande partie de la province, du nord au sud, s‟y jette. Après un virage à 180 degrés, le Mékong longe la ville de Luang Prabang, où le deuxième affluent majeur de la Province, la Nam Khan, y conflue en plein centre-ville. Il coule ensuite vers le sud en suivant la frontière avec la Province de Sayaboury. Comme dans le reste du pays, le Mekong est un axe majeur de communication et de navigation. Dans cette géographie, le fleuve Mekong, « grande artère indochinoise » (De Koninck, 2012, p. 287), est un symbole incontournable du Laos. S‟étirant sur plus de 4 350 km, avec un bassin versant de 795 000 km² et un débit annuel moyen de 14 700 mètres cubes par seconde à l‟embouchure, il s‟agit, de loin, du plus grand fleuve d‟Asie du Sud- Est (De Koninck, 2012, p. 38). Le Nam Ou était un axe important de communication entre les provinces de Phongsaly au nord et celle de Luang Prabang, mais les constructions successives de plusieurs barrages ont réduit les parties navigables. Il existe aujourd‟hui 8 barrages sur la Nam Ou dont 4 situés dans la Province de Phongsaly et 3 dans celle de Luang Prabang. 2 barrages ont également été construits sur la Nam Khan. Ce qui montre bien que l‟industrie hydroélectrique domine dans la province, logique au regard du nombre de voies navigables. L‟agriculture de marché est également fortement présente notamment par les plantations d‟hévéa intensives et l‟exploitation minière y est aussi fortement représentée. Enfin, le commerce du Teck, arbre tropical exploité dans tous les pays de l‟ex- Indochine, constitue une économie importante pour la province.

2.1.2. Préservation du territoire

Second pôle économique après Vientiane, la province est aussi marquée par une utilisation accrue des sols. Une diminution des ressources environnementales se fait

22

Laotourism. Destination : province de Luang Prabang [en ligne], Disponible sur http://www.laotourism.org/luangprabang.htm (Consulté le 16-08-2019)

100 ressentir par la perte d‟une couverture forestière toujours plus rapide et une érosion due à de nombreux projets de construction (barrages, voies ferroviaires, hôtels...). Afin de minimiser l‟exploitation environnementale, des zones de protection forestière ont été imposées et sont gérées par le Département Provincial de l‟Agriculture, des Forêts et de la Pêche. Néanmoins aucune aire protégée n‟a été délimitée. Seule le PN de Nam Et-Phou Louey de la province voisine, débordant sur l‟Est de la Province de Luang Prabang, permet de préserver une faible partie du territoire. Un projet de Parc Naturel Régional, situé sur le bassin versant de la Nam Khan a été développé au cours des années 2000. Il a ensuite été transféré au Département Provincial des Ressources Naturelles et de l‟Environnement mais le projet n‟a pas abouti. La zone naturelle entourant la ville de Luang Prabang de 13 hectares est cependant protégée sous l‟égide de la Maison du Patrimoine et l‟UNESCO, enfin la cascade de Kuang Si, site touristique majeur de la province, est protégée en tant qu‟aire naturelle provinciale. Toutefois, une réelle déficience en matière de protection environnementale subsiste dans cette province, contrairement aux autres qui possèdent, dans leur grande majorité, au minimum une aire protégée (cf. carte réseau des ANP, Laos p. 57.). Ceci laisse une très grande liberté aux diverses industries de s‟implanter et de s‟approprier le territoire, on observe notamment une implantation chinoise très importante et en forte croissance. Cette absence en matière de préservation du patrimoine naturel contraste avec les mesures de protection de l‟héritage architectural et culturel de la ville de Luang Prabang, menées par la Maison du Patrimoine et l‟UNESCO. Son classement au