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Un cheminement méthodologique au rythme des terrains

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 79-94)

PARTIE PRÉAMBULE : Penser les trajectoires de résilience à partir des récits de vie. Enjeux éthiques

1- Un cheminement méthodologique au rythme des terrains

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En début de thèse, mon objectif principal était d’identifier puis de comprendre les capacités à faire face des individus, sur trois terrains où les populations avaient vécu une ou plusieurs catastrophes naturelles importantes : la Martinique, la Guadeloupe et Haïti. Au départ, mon souhait était de pouvoir réaliser une comparaison entre trois territoires distincts de l’espace Caraïbe : un État indépendant, un DROM insulaire et un DROM formant un archipel. Je souhaitais étudier ces capacités aussi bien dans un contexte de risques que dans des situations de crise et de relèvement post-catastrophes.

L’idée de la comparaison a été assez rapidement abandonnée pour plusieurs raisons. En effet, les conditions de réalisation de chaque terrain se sont révélées trop disparates pour permettre une réelle comparaison. Si la Martinique et la Guadeloupe ne posaient pas de problèmes en termes financiers, d’infrastructures d’accueil et de possibilités d’enquête, Haïti a été un terrain plus compliqué que prévu. L’instabilité du contexte politique au moment où je suis arrivée, ne me permettait pas, en effet, de partir seule pour un séjour de plusieurs semaines. Ainsi, lorsque je suis partie la première fois en 2016 (Figure 13) à Port-au-Prince, j’ai été accueillie à l’École normale supérieure pour donner des cours en master. J’ai été soumise à des mesures de sécurité sévères (interdiction de sortir seule dans Port-au-Prince, surveillance de la part des membres de l’équipe hôtelière de mes déplacements, présence de gardes armés à l’entrée de l’hôtel et de tout autre organisme susceptible d’accueillir des étrangers etc.), qui m’ont empêchée de mener à bien plusieurs entretiens.

En avril 2016, je suis partie deux mois en Martinique. Pour des raisons de financement, je n’ai pu rester que quelques semaines sur place. J’ai choisi de réaliser le terrain le plus court sur cette île, compte tenu de ma connaissance de la région et des nombreux séjours que j’y avais effectués auparavant. Je logeais dans la commune des Trois-Îlets et j’effectuais régulièrement des déplacements dans le nord de l’île, afin de pouvoir analyser et comprendre la catastrophe de Saint-Pierre survenue en 1902.

Figure 13 : Frise chronologique des terrains (Réalisation : F. Benitez)

De janvier à juin 2017, je me suis rendue en Guadeloupe afin de réaliser mon troisième terrain de recherche. J’ai résidé dans la commune des Abymes, relativement centrale au sein de la Guadeloupe continentale, ce qui me permettait de circuler facilement sur Grande-Terre et sur Basse-Terre, où se situe le volcan de la Soufrière.

Haïti étant à deux heures de vol de Pointe-à-Pitre, j’ai tenté d’organiser un second séjour sur l’île de Quisqueya. J’avais pour objectif de rester un mois dans cette partie de l’île, car le cyclone Matthew y avait causé de nombreux dégâts en octobre 2016. Quelques semaines avant mon départ en Guadeloupe, j’avais visionné un reportage sur les dommages provoqués par l’ouragan dans l’Île-à-Vache située au sud de la ville des Cayes (Carte 13) et plus particulièrement au sein d’un orphelinat au centre de l’île, accueillant des enfants handicapés.

Je leur ai proposé mes services en tant qu’infirmière-bénévole en précisant par ailleurs que j’effectuais une thèse. Je suis partie le 24 avril de Pointe-à-Pitre en direction de Port-au-Prince afin de gagner le lendemain l’Île-à-Vache. Les conditions extrêmement difficiles régnant sur l’île m’ont contrainte à rentrer à Port-au-Prince, puis en Guadeloupe, après un voyage extrêmement mouvementé.

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« Chronique d’un terrain inattendu… »

« Le meilleur qu’on puisse ramener du voyage, c’est soi-même sain et sauf ».

(Proverbe persan)

« Il est 5h30 à Port-au-Prince quand je descends les marches de l’hôtel pour rejoindre Isaac, un chauffeur de taxi rencontré la veille. Équipée de mes deux sacs à dos, de ma bouteille d’eau et de mon chapeau, me voilà partie pour l’Île à Vache et son orphelinat. Première escale : la compagnie de bus « les transports chics » (Figure 14) en face du stade Sylvio Cator à Port-au-Prince.

Figure 14 : Photographie de l'entrée des « Transports chics » à Port-au-Prince (Source : F. Benitez, 25 avril 2017)

Isaac me demande durant le voyage si « je n’ai pas trop le trac ». Je trouve cette question amusante mais n’ose pas le lui montrer. On circule bien à Port-au-Prince à 5h30 et l’air y est encore supportable, pourtant le ciel laisse présager encore une journée chaude. Je m’accroche à ma bouteille d’eau en me faisant la réflexion suivante : « Première erreur : une seule bouteille. On verra bien ! ». Une fois arrivée à l’entrée de la compagnie de bus, Isaac me propose de m’accompagner pour prendre mon billet. Je rentre dans une salle d’attente

très sombre avec un guichet grillagé et un garde du corps juste à côté du guichetier. Ce dernier demande à Isaac, en créole, mon passeport et ma destination. Je l’entends lui répondre « Les Cayes ». En effet, ce bus doit m’amener dans cette ville au sud de l’île, afin de gagner l’Île à Vache par pirogue en fin de journée. Le trajet en bus est d’environ cinq heures.

On parle toujours en environ d’heures en Haïti. J’avoue être assez étonnée par la qualité du bus. Il me fait penser aux bus que l’on pouvait croiser dans les ramassages scolaires quand j’étais enfant, mais il a un avantage incontestable : la climatisation ! Je laisse Isaac finaliser l’achat de mon billet, vu que le guichetier ne fait pas attention à moi, et je décide d’attendre à l’entrée. J’avoue me sentir un peu dévisagée : mais que fait-elle ici toute seule ? Je commence à être habituée à ce genre de question, Collègue me la posant régulièrement ! Je suis fin prête pour mon voyage en direction des Cayes. Isaac vérifie une dernière fois que j’ai bien gardé sa carte de visite, afin que l’on puisse se recontacter à mon retour et qu’il vienne me récupérer au même endroit. Je le remercie encore une fois et lui dis donc à dans un mois.

Le bus est à moitié rempli et assez silencieux, si l’on fait abstraction de la radio évangélique qui hurle dans les haut-parleurs. Je vois défiler les quartiers de Port-au-Prince, de plus en plus pauvres, pour finir par arriver à Martissant (bidonville poldérisé sur le bord de mer) et derrière lui, l’océan (Figure 15). Je reste toujours aussi choquée par les images de pauvreté, d’une réalité laissant sans voix, parfois très dure, défilant devant moi. Les regards croisés au détour d’un carrefour, ou lors de l’un des arrêts du bus, me frappent en plein cœur. Quelques dizaines de minutes plus tard, nous passons le quartier de Carrefour où, en 2016, j’étais venue avec les étudiants de l’ENS pour un diagnostic de vulnérabilité de l’un de ces quartiers.

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Figure 15 : Quartier de Martissant en bordure de littoral. Une partie du quartier a été poldérisée avec des déchets déversés dans la mer36

36 Source : F. Benitez, 25 avril 2017.

Au bout d’une heure de trajet « environ », le bus sort définitivement de Port-au-Prince pour s’enfoncer dans la campagne haïtienne. Je reste collée à ma vitre, observant ces paysages et essayant tant bien que mal de photographier ce que je vois défiler : des scènes de la vie quotidienne dans des jardins, des enfants allant à l’école en costumes traditionnels, des traces des catastrophes passées au travers de décombres de maisons, de champs inondés, des femmes vendant des pâtés ou autre friture au cœur d’un marché, des hommes travaillant dans la rue ou vendant je ne sais quel accessoire ou produit de première nécessité (Figure 16). Et de l’eau, beaucoup d’eau. En effet, il pleut. Depuis quelques heures, nous nous enfonçons dans les terres du sud avec la pluie pour décor principal, rendant certains passages inquiétants (Figure 17 et Figure 18).

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Figure 16 : Scènes de vie en Haïti : n°1 et 2 : Marché à Port-au-Prince ; n°3 : Des hommes regardent un match de football dans les rues ; n°4 : Femme faisant sa lessive ; n°5 et 6 : Photographies des rues de la capitale en

pleine journée37!

37 Source : F. Benitez, 25 avril 2017.

Figure 17 : Inondations d’avril 2017 en Haïti. Photographies prises depuis le bus sur le trajet en direction de la ville des Cayes38

38 Source : F. Benitez, 25 avril 2017.

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Figure 18 : Inondations d’avril 2017 en Haïti. Photographies prises depuis le bus sur le trajet en direction de la ville des Cayes39

39 Source : F. Benitez, 25 avril 2017.

À l’arrivée aux Cayes, des rues entières sont recouvertes d’eau, rendant difficiles les déplacements. Après une traversée de la ville en moto-taxi pour arriver jusqu’au port, et une heure de pirogue, me voilà arrivée à l’Île-à-Vache. Je suis accueillie par une autre bénévole française, Morgane, au niveau du ponton principal. Dès mon arrivée, je pressens que le séjour va s’avérer compliqué. Morgane et moi arrivons en haut du morne où se situe l’orphelinat. Les chemins sont gorgés d’eau, nos pieds s’enfoncent dans la boue, et les moustiques commencent très fortement à rôder autour de nous en cette fin de journée. Une fois dans la maison des bénévoles, où je rencontre une autre jeune française, j’apprends la situation dans laquelle l’orphelinat se trouve depuis quelques jours : il pleut sans discontinuer depuis plus de deux semaines et particulièrement depuis trois jours (Figure 19) ; les panneaux solaires, seuls appareils fournissant de l’électricité, sont complètement vides. La maison des bénévoles n’a plus d’électricité, avec pour conséquences le non fonctionnement de la seule machine filtrant l’eau, et l’impossibilité de recharger tout appareil. Nous n’avons donc plus d’eau potable, pas d’électricité, et des rumeurs d’épidémie de choléra dans le « village » voisin se font de plus en plus insistantes. Un des bénévoles m’explique que nous avons au moins la possibilité de pouvoir nous doucher car il existe un puits sous la maison. Mais lorsque je pose la question de la possibilité de faire bouillir l’eau, car il s’agit quand même d’une eau stagnante, la réponse est sans appel : nous n’avons pas de gaz. Le soir même l’une des bénévoles, aveugle, ayant appris que j’étais infirmière, vient me voir en me demandant si j’accepterais d’évaluer l’état de ses piqûres de moustiques. Elle m’explique qu’elle n’arrive pas à les guérir et ne comprend pas pourquoi. Je passe plus d’1h30 à soigner ses plaies surinfectées par la boue, l’humidité et divers insectes. À cause des inondations aux Cayes, l’orphelinat n’a pas été ravitaillé depuis deux semaines, et il manque à peu près de tout : produits laitiers, médicaments, eau, etc. Après avoir appelé mes directrices de thèse et expliqué les conditions d’accueil de l’orphelinat et les conditions météorologiques et sanitaires, je décide de rentrer le lendemain, quitte à revenir si possible dans quelques semaines. J’appelle donc Jonas, resté aux Cayes, lui explique ma situation, et nous convenons d’une heure de rendez-vous pour que la pirogue vienne me chercher le lendemain matin.

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Figure 19 : Extrait d'un rapport du Bureau des nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires du 25 avril 2017 (Source : site internet www.onu-ocha.org).

Lendemain matin 6 heures : il a plu toute la nuit, une pluie dense, forte et orageuse, un vrai débit caribéen ! Je n’ai bien sûr plus d’eau potable depuis la veille (une seule bouteille d’eau était définitivement une erreur), et je n’ai pas beaucoup dormi. Je descends tant bien que mal au niveau du point de rendez-vous, la pluie ayant rendu le chemin impraticable. Néanmoins, je retrouve le propriétaire de la pirogue à l’heure prévue, et nous embarquons pour Les Cayes avec une dame et sa petite fille de 4 ans. Un quart d’heure après le départ de l’Île-à-Vache, la pluie reprend intensément remplissant rapidement la coque du bateau. Le propriétaire de la pirogue vient chercher la petite fille et la met à l’abri à l’avant du bateau avec les bagages. Il nous demande d'écoper avec deux petites bassines en plastique qu’il nous tend. Je passe alors 40 minutes à écoper, de toutes mes forces, l’eau d’une pirogue (Figure 20), en espérant arriver aux Cayes sans avoir à nager, compte tenu de l’état du littoral. Une fois arrivée au port, il faut maintenant rejoindre la gare routière. Le moto-taxi de la veille m’attend pour m’y conduire. Je monte donc sur cette 125 en me demandant comment nous pourrions arriver à destination en vie, la pluie ne cessant pas. Je traverse les routes inondées de la ville en moto, sentant par moment de l’eau jusqu’à mi-cuisse. À ce moment précis, je pense à mon ordinateur situé dans mon sac-à-dos (non imperméable) aux pieds du chauffeur : certes petit détail par rapport aux douze dernières heures vécues, mais qui représente quand même une certaine valeur à mes yeux….

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Figure 20 : Photographies de la pirogue (Source : F. Benitez, 25 avril 2017)

Une fois arrivée au point de départ des transports « chics », je vois plusieurs bus garés devant l’entrée, en attente de leurs passagers. Jonas me rejoint en me tendant un billet et en me désignant du doigt le bus le plus « old school » des trois. Tout en fer rouillé, l’emplacement des pneus sort au niveau des sièges à l’intérieur, des strapontins à chaque fin de rangée, et le klaxon à l’extérieur en forme de trompette. Je monte dans le bus tout en me remémorant m’être gentiment moquée du bus de la veille avec son côté années 80. Le bus est plein et je pense que nous allons bientôt partir, quand je vois un homme entrer, s’approcher de moi et me demander : « Excusez-moi Madame mais le bus est plein. Est-ce que je peux m’asseoir sur vos genoux ? ». Là je décide de lui « céder » ma place ; je ressors du bus, récupère mon sac à dos sur le toit, et retourne prendre un billet pour le bus suivant. Nous partons 15 minutes après le bus « old school », mais nous ne tardons pas à le rattraper et le suivre. Après un peu plus d’1h30 de trajet, j’entends tout à coup un bruit assourdissant et inquiétant. Je me lève de mon siège pour voir ce qu’il se passe et là, je suis propulsée sur le siège avant. Le bus « old school » vient de percuter une dalle de béton qui était dissimulée par les inondations, et nous venons de percuter ledit bus « old school ». Je me relève, sors du bus et découvre, au milieu de la pluie, un spectacle surréaliste : des habitants des alentours s’approchent de l’accident pour proposer leur aide. Le « old school » n’a plus de calandre ni de radiateur, il pleut des cordes et, en tournant la tête, je vois mon sac à dos (toujours pas imperméable) 25 mètres plus loin, en train d’être fouillé par quelques personnes. À ce moment précis, durant quelques secondes, il m’est devenu beaucoup moins indispensable, ne me sentant pas d’aller négocier mes affaires, jusqu’à ce que je me rappelle… MON ORDINATEUR !!!!! Je prends donc mon courage à deux mains, retrousse mon jean (déjà trempé) pour traverser la route, et vais demander très poliment si je peux récupérer mes affaires. Donc une fois mes sacs récupérés, l’inventaire des dégâts causés par l’accident terminé, reste la question de mon retour à Port-au-Prince. La veille, j’avais appelé Isaac, le chauffeur de taxi, et étais convenue avec lui de l’heure et du lieu où nous devions nous retrouver. Or je me retrouve en pleine campagne haïtienne, sans moyen de communication (tout étant déchargé depuis la veille), et sans savoir comment rejoindre la capitale. Un long moment après, peut-être 50 minutes, un troisième bus nous rejoint et je comprends que ceux qui souhaitent se rendre à Port-au-Prince peuvent monter dans ce véhicule. Je demande au chauffeur quel est le lieu de dépose et il me répond « près du stade Sylvio Cator ». Je repars donc assez confiante, me disant que peut-être je pourrai encore retrouver Isaac. Nous arrivons à Port-au-Prince avec plus de 2h30 de retard. Je vois défiler les rues mais ne reconnais rien du quartier dans lequel nous sommes, quand j’entends « terminus ! ». Je me

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retrouve au niveau d’un grand carrefour en plein centre de Port-au-Prince, toujours sans aucun moyen de communication, toujours sans eau et, je l’avoue, sans trop savoir où aller. Je retourne voir le chauffeur et lui explique mon problème : « Je suis désolée mais je croyais que l’on devait arriver au stade Sylvio Cator. C’est là que j’avais rendez-vous avec la personne qui m’attend, mais je ne sais pas comment y aller ». Et là, il me regarde et sourit.

J’avoue, à ce moment précis, manquer d’un peu de recul pour lui sourire en retour, et je commence vraiment à me demander comment je vais sortir de cette histoire. Mais mes réflexions s’arrêtent assez rapidement, car il me prend par la main et m’emmène dans les dédales de la ville. Durant à peu près 1,5 km, ce chauffeur ne me dit pas un mot et me guide, moi et mes sacs à dos, vers mon but. Soudain il se retourne et, toujours avec son grand sourire : « Voilà, c’est là ! ». Et là, je reconnais la devanture des « transports chics » (Figure 14) devant laquelle tout avait commencé la veille. À peine le temps de le remercier, il était déjà reparti ! Je me retrouve donc au point de rendez-vous, mais avec maintenant trois heures de retard. Impossible que le taxi m’ait attendue aussi longtemps : il va donc falloir que je trouve une solution. Je fais un tour sur moi-même pour essayer de trouver un moyen de recharger mon téléphone, et là, j’aperçois un homme courir en traversant la rue, tout en essayant d’échapper au trafic dense de cette fin de journée. Je reconnais Isaac en train de me faire de grands gestes : « Fanny !! Fanny !! Par ici !! ». En fait, ne me voyant pas arriver et n’arrivant pas à me joindre au téléphone, Isaac avait téléphoné aux Cayes pour savoir si j’étais bien partie. N’ayant pas de nouvelles de ma part, il avait téléphoné à l’hôtel afin de savoir si je m’étais enregistrée chez eux. Personne ne sachant concrètement où j’étais, il se demandait s’il ne fallait pas aller avertir de ma disparition le commissariat ou l’ambassade française. Soulagés respectivement de se voir, nous nous sommes salués chaleureusement et sommes repartis en direction de l’hôtel, où je racontai mes péripéties à Élie, Collègue, Michelet, très étonnés de me voir revenir si vite ».

Jamais le proverbe persan introduisant cette chronique ne fut aussi présent dans ma tête que durant ces 48 heures…

Les conditions de sécurité et les problèmes logistiques interdisant la réalisation d’enquêtes systématiques auprès des populations des trois territoires, j’ai alors décidé de m’appuyer sur des témoignages individuels, que je jugeais suffisamment représentatifs.

2- Des questionnaires aux récits de vie : la nécessaire contextualisation

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