B.3 Caract´erisation du chaos
B.3.3 Un cas d’´ecole : l’application logistique
X
n+1+δ ~X
n+1=f~(X~
n+δ ~X
n) (B.27)
En faisant un d´eveloppement en s´erie de Taylor au premier ordre, on obtient
~
X
n+1+δ ~X
n+1=f~(X~
n) + [J
n]δ ~X
n=
nY
m=0[J
m]
!
δ ~X
o(B.28)
o`u les matrices carr´ees [J
m] sont les matrices jacobiennes de l’application f~. En prenant
l’´evaluation de l’´ecart entre la position du syst`eme `a l’instant initial et celle `a l’instantt
n+1,
on arrive `a
|δ ~X
n+1|2=δ ~X
ot. [J
o]
t[J
1]
t....[J
n]
t[J
n]....[J
1][J
o]
. ~X
o(B.29)
Dans ce genre de processus, on peut chercher `a obtenir le facteur d’´ecartement des trajectoires
(une ´evolution g´eom´etrique de raisonγ) d´efini tel que
γ = lim
n→∞ 2ns
δX
n+1δX
o= lim
n→∞ 2ns
δ ~X
t o.([J
o]
t[J
1]
t....[J
n]
t[J
n]....[J
1][J
o]).δ ~X
oδ ~X
t o.δ ~X
o(B.30)
Apr`es tous ces calculs, on arrive `a l’exposant de Lyapunov λ en posant λ = logγ. Dans la
pratique, cette limite est atteinte pour un nombren
csuffisamment grand et on obtient pour
toutn > n
cδX
n=δX
oexp(λn) (B.31)
Il y dilatation dans les directions sous-tendues parλ > 0 et contraction dans les directions
sous-tendues parλ <0. Pour illustrer ce ph´enom`ene, je vais pr´esenter un exemple tr`es simple
de mapping.
B.3.3 Un cas d’´ecole : l’application logistique
L’application logistique est une application qui, sous certaines conditions, peut devenir
chaotique. Son expression est
y
n+1=ry
n(1−y
n) (B.32)
Pour calculer son exposant de Lyapunov, il nous faut calculer son jacobien qui se r´eduit
`
a un scalaire dans notre cas (c’est simplement la d´eriv´ee de l’application). On obtient tr`es
facilement que [J
n]≡f
n0=r(1−y
n).
En ´ecrivant un petit programme qui calcule la limite d´efinie par la relation (B.30) en
faisant varier le param`etrer, on obtient les diff´erentes valeurs de l’exposant de Lyapunov en
fonction der (figure B.1).
180 B.3 Caract´erisation du chaos
Fig. B.1– Valeur de l’exposant de Lyapunov de l’application logistique obtenu pourn= 104
et avec un ´ecart initialyo= 0.1. Pour des valeursr >3.52, l’exposant de Lyapunov est positif, ce qui indique des trajectoires divergentes exponentielles.
Diffusion dans une faible turbulence
magn´etique
Sommaire
B.1 Fonction de distribution . . . 173 B.2 Evolution de la fonction de distribution . . . 175´ B.3 Caract´erisation du chaos . . . 178
Dans cette annexe, je vais pr´esenter la seule th´eorie qui jusque l`a ´etait capable de
don-ner une estimation des coefficients de transports spatial et angulaire. Cette application a
´et´e initi´ee par Jokipii (1966, 1968); Hasselmann & Wibberenz (1970) au cours des ann´ees
soixante dans le cadre de la th´eorie quasi-lin´eaire . Dans ce cadre d’´etude, deux hypoth`eses
fondamentales sont faites :
– La turbulence est faible (η 1), on peut donc approximer `a l’ordre le plus bas que
la trajectoire, dans le plan perpendiculaire au champ moyen, est un cercle de rayon
r
L. Le temps de corr´elation de la force est suppos´e tr`es court par rapport au temps dediffusion ;
– La seconde hypoth`ese porte sur l’amplitude des sauts angulaires provoqu´es par la
dif-fusion. Ces sauts sont suppos´es tr`es faibles. Cette hypoth`ese permet d’appliquer une
´equation de Fokker-Planck au probl`eme.
Pour plus de simplicit´e dans les calculs pr´esent´es ici, supposons un champ magn´etique statique
et homog`ene (mais le principe reste valide pour un champ magn´etique variable), parall`ele `a
une directionz et sujet `a des perturbations d’Alfv´en dont on pose le vecteur d’onde comme
parall`ele au champ. L’hypoth`ese de tr`es faible turbulence permet de n´egliger les effets de la
composante suivant z du champ turbulent par rapport `a B
o. Le mod`ele ainsi consid´er´e sera
unidimensionnel. Dans ce cadre, la diffusion spatiale parall`element au champ `a grande ´echelle
est engendr´ee par les composantes transverses au champ moyen du champ turbulent.
Ces perturbations peuvent ˆetre d´ecompos´ees en une somme de Fourier de perturbations
circulaires droites et gauches (ε
c= 1 ou −1) affect´ees de phases initiales al´eatoires et ne
d´ependant que de la position z, car on ne consid`ere que les composantes transverses du
182 C.1 Diffusion angulaire
champ turbulent mais pas de propagation oblique).
ε
pδB~ =~e
xZ
∧B
kcos(kz+ϕ
k)dk
2π +~e
yZ
∧B
ksin(kz+ϕ
k)dk
2π (C.1)
o`u les vecteurs ~e
xet~e
ysont des vecteurs unitaires transverses au champ et perpendiculaires
entre eux. La coordonn´eezd’une particule en tir balistique peut ˆetre approxim´ee parz=vµt.
L’estimation de z est justifi´ee par le faible niveau de turbulence o`u l’on suppose qu’`a l’ordre
le plus bas, l’angle α (µ = cosα) entre la vitesse et le champ magn´etique moyen n’est que
tr`es l´eg`erement modifi´e. En d´efinissant la fr´equence de diffusion comme ν
α=<∆α
2> /∆t,
on peut ´ecrire, dans cette hypoth`ese
<∆µ
2>
∆t '(1−µ
2)ν
α(C.2)
o`u la relation ∆µµest impos´ee par les hypoth`eses de la th´eorie quasi-lin´eaire.
C.1 Diffusion angulaire
La force appliqu´ee le long du champ magn´etique `a une particule se d´epla¸cant `a une vitesse
~vpeut s’´ecrire
δF
k=Zq(~v×B~).~e
z(C.3)
ce qui donne, en n´egligeant les perturbations magn´etiques parall`eles au champ moyen, une
vitesse dans le plan transverse (ε
qest le signe de la charge Zqde la particule)
~v
⊥=v
⊥(~e
xcos(ω
gt+ψ) +ε
q~e
ysin(ω
gt+ψ)) (C.4)
La force s’exer¸cant sur une particule le long de z sera donc (apr`es quelques manipulations
alg´ebriques)
δF
k=Zqv
⊥Z
∧B
kcos(Ω
kt+ϕ
k−ε
cε
qψ)dk
2π (C.5)
o`u la pulsation Ω
k= kvµ −ε
cε
qω
g. Si on fait une moyenne temporelle de cette force, la
pr´esence du cosinus annulera automatiquement la valeur moyenne de la force, mˆeme si la
force rencontre des r´esonances gyro-synchrotron (d´efinies par Ω
k= 0), car les phases du
champ magn´etique sont r´eparties uniform´ement sur un intervalle de 2π. On peut donc
auto-matiquement en d´eduire que < ∆p
z>∝ R
δF
kdt = 0 `a cet ordre. A l’oppos´e, le coefficient
de diffusion de la quantit´e de mouvement selon z ne sera pas nul. Pour voir cela, ´ecrivons sa
d´efinition
Γ
k= <∆p
2 z>
2∆t =
1
2∆t <
Z
to+∆t toδF
k(t
0)dt
0Z
to+∆t toδF
k(t
00)dt
00> (C.6)
ce qui par un changement de variable peut aussi s’´ecrire
Γ
k=
Z
∆t0
En utilisant la relation (C.5) (qui est la transform´ee de Fourier de la force parall`ele par rapport
`
a la pulsation Ω
k) et les propri´et´es du produit de convolution par rapport `a la transform´ee
de Fourier, on obtient alors simplement que
Γ
k= Z
2e
2v
2 ⊥2
Z
∆t −∆tZ
|B
∧ 2 k|cos(Ω
kτ)dk
2πdτ (C.8)
Le temps ∆t´etant tr`es grand par rapport au temps de corr´elation de la force, on peut ´etendre
les bornes de l’int´egrale temporelle jusqu’`a l’infini, sachant que
1
2
Z
∞ −∞cos(Ω
kτ)dτ =πδ(Ω
k) (C.9)
on obtient l’expression de Γ
kΓ
k=Z
2e
2v
⊥2Z
S(k)πδ(Ω
k)dk
2π =Z
2e
2v
2(1−µ
2)
Z
S(k)πδ(Ω
k)dk
2π (C.10)
La valeur de ce coefficient de diffusion peut ˆetre obtenue beaucoup plus rapidement dans le
contexte de la th´eorie quasi-lin´eaire. En sachant que l’´energie de la particule est conserv´ee,
on a ∆(p
z)
2=p
2(∆µ)
2'p
2(1−µ
2)∆α
2. Ce coefficient de diffusion s’´ecrira alors
Γ
k'p
2(1−µ
2)ν
α2 (C.11)
ce qui permet d’avoir une expression de la fr´equence de diffusion angulaire ν
αdans le cadre
d’une turbulence de Kolmogorov
ν
αω
g'2π(β−1)η|µ|
β−1ρ
β−11 (C.12)
o`u j’ai pos´e la vitesse des particules comme ´etant celle de la lumi`ere dans le cas des rayons
cosmiques et o j’ai aussi n´eglig´e la contribution de k
Mdans l’expression de S
o(´equation
9.7). L’hypoth`ese de tr`es faible turbulence permet `a la particule de conserver la m´emoire de
l’angleµinitial. Il parat ´evident que, outre les hypothses faites sur le niveau de turbulence et
l’amplitude des sauts angulaires ∆µ, une autre hypoth`ese est n´ecessaire pour la validit´e des
r´esultats pr´esent´es pr´ec´edemment : l’angle initial de la particule doit diff´erer suffisamment de
π/2. Il est important de noter que la relation (C.12) n’est valable que si la rigidit´e r´eduiteρ
de la particule est comprise entre deux valeurs correspondant aux bornes du domaine inertiel
de la turbulence. En effet, le spectre de la turbulence dans notre cadre d’´etude est tel que
(
S(k) =S
ok
−βpour 2π/L
M< k <2π/l
S(k) = 0 pour k <2π/L
Mouk >2π/l
Appliqu´ee `a la relation (C.10), cette contrainte nous indique que la fr´equence angulaire est
nulle en dehors du domaine de r´esonance. Ceci peut aussi se traduire en termes de rayons de
Larmor de la particule commel≤r
L≤L
M.
Dans le document
Du lancement de jets MHD aux rayons cosmiques: La fonction de la turbulence magnetique
(Page 192-197)