Une voie permettant de r´eduire les degr´es de libert´e de ce mod`ele est de le comparer aux
observations. Les observations dans les diff´erents contextes astrophysiques donnent une
quan-tit´e de spectres qui doivent ˆetre reproductibles par un mod`ele afin que ce dernier soit valid´e.
Dans cette optique, il serait int´eressant de pouvoir r´ealiser des spectres synth´etiques du disque
d’accr´etion et du jet ou plus simplement de proposer une mod´elisation du rayonnement ´emis
en fonction du rayon dans le disque d’accr´etion. En prenant une solution de jet, on poss`ede
toutes les propri´et´es du plasma `a la fois dans le disque et dans le jet. En ´evaluant, suivant
la nature de l’objet central, le processus d’´emission dominant dans le disque d’accr´etion, on
arriverait, `a posteriori, `a une estimation du flux d’´energie rayonn´ee en fonction du rayon,
dans le cas o`u le disque serait optiquement mince. Il faudra toutefois prendre garde au fait
que le mod`ele pr´esent´e ici suppose que la pression dominante est la pression gazeuse et qu’il
n´eglige la pression de radiation.
106 6.2 Quelques perspectives
mod´eliser le flux d’´energie ´emis par de tels disques d’accr´etion. En particulier, la cr´eation
d’en-tropie est un moyen de comprendre le d´eficit observationnel constat´e dans certains syst`emes
´emettant un jet, qu’il s’agissent d’objets tels des variables cataclysmiques(Ruttenet al.1992)
ou des noyaux actifs de galaxies (Di Matteoet al.2000). En injectant les formes de densit´e et
de temp´erature du plasma dans la forme du flux dominant dans la SMAE (synchrotron
domi-nant dans les r´egions internes des disques d’accr´etion autour d’objets compacts), on pourrait
ainsi arriver `a contraindre les param`etres physiques de la SMAE ( ˙M
aeen particulier). Notre
mod`ele se prˆete d’ailleurs de bonne grˆace `a une telle estimation car nous poss´edons
directe-ment la valeur du champ magn´etique, `a la fois dans le disque et dans le jet, au contraire des
ADAF ou d’autres mod`eles hydrodynamiques tels les ADIOS (Blandford & Begelman 1999).
La r´ealisation de spectres synth´etiques est plus ardue `a mettre en œuvre car elle n´ecessite la
connaissance des fonctions de distributions des populations de particules pour mod´eliser ne
serait-ce que l’´emission synchrotron du jet. Une approche de ce probl`eme consisterait alors
`
a faire des hypoth`eses quant `a l’´equilibre thermodynamique local du milieu. En supposant
ces populations dans un tel ´equilibre, on pourrait reconstruire la fonction de distribution du
plasma puisque ayant la densit´e (int´egrale sur les vitesses de cette fonction de distribution)
et la vitesse moyenne d’agitation thermique (temp´erature du plasma), on peut contraindre
une statistique de Maxwell-Boltzmann. Dans le cas des syst`emes o`u le disque d’accr´etion est
optiquement ´epais, le probl`eme est plus simple. En effet, le mod`ele nous fournit toutes les
caract´eristiques du plasma `a chaque rayon du disque et ceci quelle que soit l’altitude. Il est
ainsi possible de d´eterminer la puissance totale rayonn´ee `a chaque rayon et la temp´erature
effective associ´ee.
Pour contraindre les param`etres de turbulence, seule une connaissance des coefficients
de transport macroscopiques du plasma baignant dans un champ magn´etique pourrait nous
donner une id´ee pr´ecise de leurs valeurs. Cette ´etude, qui est abord´ee dans l’autre partie de
cette th`ese, n´ecessiterait une mod´elisation de la turbulence magn´etique et une ´etude cin´etique
de la diffusion des particules dans cette turbulence. La diffusion la plus importante `a ´etudier
serait la diffusion transverse au champ magn´etique moyen, ´etant donn´e la configuration du
champ dans le disque d’accr´etion. En effet, la pr´esence d’un jet stationnaire impose au disque
une turbulence magn´etique telle que la diffusivit´e magn´etique polo¨ıdale est toujours inf´erieure
ou ´egale `a la diffusivit´e magn´etique toro¨ıdale. En ´etudiant en d´etails, sur une base cin´etique,
les diffusions transverses aux composantes du champ magn´etique, il serait peut ˆetre possible
de d´eterminer si ce type de configurations est r´ealiste ou non. En particulier, il faudrait
comparer l’intensit´e de la diffusion magn´etique d’un fluide ayant une vitesse sub-sonique
(diffusivit´e polo¨ıdale) et un fluide supersonique (diffusivit´e toro¨ıdale). Une ´etude cin´etique
plus pouss´ee que l’approche simpliste de l’´equation d’´energie pr´esent´ee dans le deuxi`eme
chapitre serait n´ecessaire afin, ´eventuellement, de discriminer le transport d’´energie le plus
efficace dans le disque. En extrapolant ces m´ecanismes de transport microscopiques, on
pour-rait ainsi contraindre, au moins partiellement, la forme de la diff´erence entre chauffage et
refroidissement, ainsi que son amplitude. Le couplage entre les trois domaines de la physique
que sont la physique cin´etique des plasmas hors ´equilibre, la magn´etohydrodynamique et
l’´electrodynamique constituerait le dernier d’un mod`ele complet, d´ecrivant toute la structure
de fa¸con coh´erente. Malheureusement, une telle structure th´eorique n’est pas encore
abor-dable aujourd’hui, `a la fois pour des raisons informatiques et th´eoriques, mais elle pourrait
constituer un aboutissement de l’astrophysique dans l’´etude des environements des objets
astrophysiques ´emettant des jets.
Transport des Rayons Cosmiques `a
travers la turbulence MHD
La d´ecouverte des Rayons
Cosmiques et leur probl´ematique
Sommaire
6.1 Points importants d´egag´es par la th`ese . . . 103 6.2 Quelques perspectives . . . 105
La compr´ehension des ph´enom`enes li´es `a la physique des rayons cosmiques est encore loin
d’ˆetre claire. Tout d’abord, que sont les rayons cosmiques ? Ce sont des particules
hadro-niques (des noyaux nucl´eaires allant du proton jusqu’`a des ´el´ements plus lourds comme le
Zinc) se propageant dans l’espace avec des ´energies de loin ultra-relativistes (leurs ´energies
vont du GeV jusqu’`a des particules d’´energie estim´ee `a 10
20eV = 100EeV). Ces particules
bombardent la Terre avec un flux isotrope, ou tout du moins tr`es faiblement anisotrope dans
la direction du plan galactique. La d´ecouverte de leur origine extra-terrestre ne s’est pas faite
sans heurts mais une fois admise, la physique d´ecrivant des sc´enarii d’acc´el´eration de ces
particules ne s’est jamais arrˆet´e d’´evoluer. Il reste n´eanmoins beaucoup d’interrogations dans
ces sc´enarii, en particulier sur les processus physiques sous-jacents comme le transport de ces
rayons cosmiques `a travers les champs magn´etiques galactiques et extra-galactiques. Je ferai
dans la premi`ere section de ce chapitre un bref r´ecapitulatif de l’Histoire de la d´ecouverte
des rayons cosmiques. Je parlerai, dans un deuxi`eme temps, du spectre observ´e de rayons
cosmiques ainsi que des objets astrophysiques susceptibles d’ˆetre une source de ce genre de
particules. Je concluerai ce chapitre en pr´esentant une contrainte tr`es importante sur l’origine
des rayons cosmique : la coupure GZK.
Dans le document
Du lancement de jets MHD aux rayons cosmiques: La fonction de la turbulence magnetique
(Page 118-124)