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TYPOLOGIE DES PRODUITS DU TABAC :

Dans le document La cigarette électronique. (Page 79-86)

Il existe de nombreux types de produits du tabac. Certains sont traditionnels comme les pipes, les feuilles à rouler à la main et les formes de tabac à mâcher et d’autres sont des inventions plus récentes, telles que les cigarettes, les cigarettes électroniques et le tabac soluble [31]. Produits du tabac courants :

1)- Le tabac fumé : 1.1)- Cigarettes:

De loin la forme de produit du tabac la plus courante, les cigarettes sont fabriquées dans une usine de fabrication et vendues comme un produit fini. Elles se composent de tabac et de produits chimiques broyés. Elles s’allument à une extrémité et sont fumées par l’autre, généralement à travers un filtre. Au total plus de 4 000 substances chimiques inhalées par la fumée de cigarettes, dont plus de 60 classées cancérigènes par le Comité International de Recherche sur le Cancer. Les Kreteks sont un type de cigarette qui inclut des clous de girofle et d’autres herbes [31,34].

1.2)- Bidies (ou Beedies) :

Il s'agit de cigarettes indiennes que l'on trouve généralement dans des magasins spécialisés de produits orientaux ou sur des marchés. Il s'agit d'une feuille d'eucalyptus roulée dont le contenu peut varier en fonction du type de bidies : tabac pur, tabac aromatisé, tabac et herbes aromatiques, herbes aromatiques sans tabac. Sa fabrication oblige le fumeur à aspirer d’avantage pour la garder allumée et donc à inhaler beaucoup plus profondément la fumée. La toxicité de bidies est donc d'autant plus grande qu'il n'y a pas de filtre. Son côté « exotique » et pseudo naturel, ainsi que son faible coût attire beaucoup les jeunes.

Figure 21 : Les Bidies.

1.3)- Tabac à rouler :

Le tabac à rouler, moins cher que la cigarette car moins taxé, conquiert d'année en année de plus en plus d’adeptes. Ce sont surtout les jeunes qui en consomment et contrairement aux idées reçues, le tabac à rouler est plus nocif que les cigarettes manufacturées car les rendements de goudrons et de nicotine sont nettement supérieurs. De plus, les cigarettes roulées doivent être rallumées à plusieurs reprises ce qui renforce l'exposition au CO et aux goudrons.

Figure 22 : Tabac à rouler.

1.4)- Pipes :

Elles se composent d’un bol et d’une tige. Le tabac écrasé ou coupé est allumé dans le bol de la pipe et inhalé à travers la tige. Les pipes à eaux, notamment les narguilés, nécessitent l’utilisation d’un bol d’eau destiné à filtrer la fumée même si cela ne réduit pas l’exposition aux composés cancérogènes.

1.5)- Cigares :

Composés d’un mélange de tabacs fermentés, les cigares ont une teneur en nicotine et en produits irritants supérieure à celle des cigarettes. Ils existent en plusieurs tailles. Ils s’allument à une extrémité et se fument à l’autre. Certains types de cigares se fument au niveau de l’extrémité allumée.

Figure 24 : Les cigares.

1.6)- Narguilé (ou narghilé) ou chicha (shisha) :

Ils désignent une pipe à eau traditionnellement fumée au Moyen-Orient. Le Narguilé permet de fumer du tabac, aromatisé ou pas, chauffé grâce à un charbon et dont la fumée est refroidie en passant à travers de l'eau. Malgré ce passage dans l'eau, la fumée n’est pas moins nocive. La toxicité est en effet équivalente à celle de la cigarette manufacturée. Cependant, la durée d'exposition au tabac est généralement longue, autour de 45 minutes, et le tabac contenu équivaut à 10 cigarettes. Depuis un certain temps, on observe une augmentation de son usage, non seulement dans les villes du Moyen-Orient mais aussi dans les villes occidentales, en particulier dans les nouveaux « salons de thé » qui ont fleuri en France. Le narguilé séduit surtout les jeunes consommateurs qui trouvent un nouveau lien social. Le principe du narguilé est aussi détourné en occident pour la consommation du haschich : c'est ce que les jeunes

nomment « le bang ». Son usage permet d'augmenter l'effet du haschich par des inspirations profondes.

Figure 25 : Le narguilé ou la chicha.

1.7)- Tabac à chiquer ou à mâcher :

Sorte de tabac sans fumée, le tabac à mâcher nécessite de placer une petite quantité (ou chique) de tabac dans la joue qui sera sucée ou mâchée. Souvent le consommateur doit ensuite recracher un mélange de salive et de jus de tabac.

1.8)- Tabac à priser :

Autre forme de tabac sans fumée, le tabac à priser est un tabac finement moulu qui est inhalé, frotté contre les gencives ou les dents ou placé à l’intérieur de la joue (généralement présenté dans une boîte). Le consommateur doit souvent le cracher. Une forme similaire de tabac sans fumée est le snus, originaire de Suède. Il ne contient aucun additif et ne nécessite pas d’être recraché.

Figure 27 : Tabac à priser.

1.9)- Tabac soluble :

Créé pour éviter l’inconvénient de la fumée et des produits expectorants, le tabac soluble est finement moulu et pressé grâce à des liants de qualité alimentaire dans un petit comprimé qui est placé sur la langue ou dans la joue. Il se dissout complètement.

1.10)- Cigarettes électroniques :

Bien qu’elles ne constituent pas une forme de tabac, les cigarettes électroniques (ou e-cigarettes) sont mises en avant comme une aide éventuelle au sevrage tabagique et délivrent de la nicotine tout en évitant de nombreux additifs présents dans les cigarettes. Leur efficacité n’est pas prouvée en matière de sevrage tabagique ni en ce qui concerne la réduction des risques sanitaires (voir chapitre 4).

2)- Le tabac non fumé :

2.1)- De la chique au snus :

Avant la période industrielle qui a introduit la cigarette, le tabac était souvent consommé sous forme de chique (feuille de tabac roulée et mastiquée) ou de prise (tabac émietté et introduit dans le nez). Si ces modes de consommation perdurent dans certains pays en particulier dans les pays en voie de développement, on assiste à un détournement du tabac à priser dans les pays anglo-saxons et scandinaves mais de façon très minoritaire en France. Ce nouveau mode de consommation appelé snus ou snuff est le croisement de lachique et de la prise. Le conditionnement du tabac à priser (tabac haché et humecté) présenté sous forme de petite boulette est placé entre la gencive et la joue, parfois pendant plusieurs heures. Le snus, particulièrement apprécié par les jeunes et les sportifs, est l'objet d'un marketing poussé : emballage sous forme de sachet de thé, arômes très variés … Une dose moyenne de tabac à priser, conservée dans la bouche durant une trentaine de minutes, procure autant de nicotine que quatre cigarettes. L'utilisateur atteint un niveau de nicotine dans le sang par la muqueuse buccale qui est aussi élevé ou même plus élevé que s'il fumait une cigarette. Le tabac à priser crée plus de dépendance que le tabac à chiquer et les deux formes présentent des risques de cancer au niveau de la cavité buccale et du système digestif. Dans les pays scandinaves, les autorités sanitaires préconisent néanmoins l'usage du snus dans une politique de réduction des risques du tabagisme car il évite l'ensemble des pathologies respiratoires (cancer du poumon, bronchite, …). Lorsque l’animateur abordera les différentes formes de consommation du tabac, il veillera à ne pas susciter, chez les jeunes, l’envie de les essayer [31,35].

Dans le document La cigarette électronique. (Page 79-86)